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Full text of "Les pompes"

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% 


LES  POMPES 


TOURS.    —    IMPRIMERIE    DBSLIS    FRERES 


LES  POMPES 


PAR 


R.   MASSE 

INGÉNIEUR     CIVIL    DBS    MINES 
ANCIEN   ÉLÈVE    DE   lV.COLE   POLYTECHNIQUE 


PRÉFACE    DE 


M.  HATON  DE  LA  GOUPILLIÊRE 

MEMBRE  DE  l'»8TITUT 

INSPECTEUR     GÉNÉHAL     DES     MINES 

VICE-PRÉSIDENT   DU  CONSEIL  GÉNÉRAL  DES   MINES 


PARIS 

V^"   CH.    DUNOD,    ÉDITEUR 

49,  Quai  <!«•  Qrands-Augustins,  49 

1903 


84919  6er/M><:*( 


SVK 


PRÉFACE 


Il  m'est  très  agréable  de  présenter  au  public  l'ouvrage  de  M.  Masse, 
et  encore  plus  de  lui  présenter  Tauleur  lui-même,  bien  qu'il  n'en  ail  nul 
besoin.  M.  Masse  a  été  l'un  de  mes  plus  brillants  élèves,  et  Tun  de 
ceux  dont  j'ai  suivi  avec  le  plus  d'intérêt  la  laborieuse  carrière.  Elle  s'est 
développée  avec  un  égal  talent  dans  des  sens  très  divers,  mais  tout  spé- 
cialement dans  la  voie  de  la  mécanique.  Aussi  n'ai-je  pas  hésité,  lorsque 
je  me  suis  vu  appelé  à  la  présidence  du  Comité  de  rédaction  de  la  Revue 
de  Mécanique^  à  faire  appel  à  la  plume  de  cet  ingénieur,  ainsi  que  plus 
tard,  au  moment  où  ce  même  Comité  a  entrepris  la  publication,  aujour- 
d'hui terminée,  de  la  Mécanique  à  TEœposition  de  1900.  Les  études 
qu'il  a  alors  effectuées  sur  les  pompes  l'ont  mis  sur  la  voie  de  l'important 
ouvrage  qui  parait  aujourd'hui. 

Les  progrès  rapides  de  l'électricité,  entraînant  ceux  des  appareils 
destinés  à  produire  la  force  motrice  qu'elle  réclame,  ont  eu  pour  consé- 
quence, depuis  plusieurs  années,  de  cantonner  trop  exclusivement  les 
techniciens  dans  l'étude  des  machines  génératrices  ou  motrices.  De  nom- 
breux ouvrages  s'adressant  à  des  milieux  divers  le  manifestent  surabon- 
damment. 

Mais  d'autres  branches  de  l'industrie  mécanique  se  sont  développées 
parallèlement  et  méritent  aujourd'hui  de  fixer  l'attention. 

C'est  cette  considération  qui  a  amené  M.  Masse  à  coordonner  et  à 
compléter  les  notes  qu'il  a  publiées  sur  les  Pompes  dans  les  deux  publi- 
cations dont  je  viens  de  parler.  Des  opuscules,  des  notices  avaient  bien 
été  publiées  sur  tel  ou  tel  genre  de  pompe,  mais  souvent  sous  la  forme 
d'un  prospectus,  rédigé  par  les  constructeurs  eux-mêmes.  Il  manquait 
en  cette  matière  un  ouvrage  complet  et  méthodique,  capable  de  guider 


Vî  PRÉFACE 

rindustriel  dans  ses  projets,  Tingénieur  dans  ses  recherches,  le  cons- 
tructeur pour  Tétude  d'appareils  nouveaux  ou  plus  perfectionnés. 

C'est  cette  lacune  que  l'important  travail  de  M.  Masse  vient  combler 
aujourd'hui.  Cet  ouvrage  très  complet  présente  deux  particularités  que 
nous  devons  signaler  ici  :  le  développement  tout  spécial  du  chapitre  Gêné- 
ralités,  et  un  essai  de  classification  des  pompes  qui,  pour  n'être  pas  encore 
peut-être  définitif,  n'en  constitue  pas  moins  un  jalon  essentiel. 

Dans  les  généralités,  après  un  rappel  des  notions  indispensables 
d'hydraulique,  et  quelques  renseignements  généraux  nécessaires  à  la  com- 
préhension du  fonctionnement  des  différents  systèmes  de  pompes,  l'auteur 
n'a  pas  craint  de  consacrer  un  certain  nombre  de  pages  à  une  étude, 
nécessairement  abrégée,  des  moteurs  susceptibles  d'être  utilisés  pour  la 
commande  de  ces  appareils.  Il  y  avait  là  une  réelle  difficulté,  tenant  à  la 
fois  à  l'ampleur  du  sujet,  à  la  nécessité  d'être  bref,  à  l'obligation  de 
rester  clair.  M.  Masse  s'en  est  heureusement  tiré;  son  exposé  est  concis, 
très  net,  et  suffisamment  complet  pour  permettre  au  lecteur  de  com- 
prendre et  de  mieux  apprécier  les  renseignements  présentés  au  cours  de 
l'ouvrage,  ainsi  que  les  très  nombreux  exemples  qui  en  forment  le  com- 
mentaire et  l'illustration. 

L'industriel,  dont  le  temps  est  précieux,  pourra  ainsi  se  documenter 
rapidement  sur  le  choix  du  moteur  qui  convient  le  mieux  à  tel  ou  tel 
genre  d'installation,  ou  inversement  choisir  en  connaissance  de  cause 
un  type  de  pompe  approprié  à  la  force  motrice  dont  il  dispose. 

A  la  fin  de  cette  première  partie  de  l'ouvrage,  l'auteur  a  réservé  une 
place  aux  appareils  qui  élèvent  l'eau  par  transport.  Les  uns  ne  présentent 
plus  qu'un  intérêt  historique,  les  autres  sont  encore  employés  et  ont  même 
reçu  récemment  divers  perfectionnements.  11  était  donc  bon  de  les  signa- 
ler, et  c'est  la  transition  naturelle  qui  amène  le  lecteur  à  l'objet  principal 
du  volume. 

M.  Masse  expose  dans  son  Introduction  la  classification  qu'il  a  adoptée. 
Si  elle  n'est  pas  à  l'abri  de  certaines  critiques,  qu'il  s'empresse  de  recon- 
naître, il  semble  que  cela  tienne  à  la  nature  même  et  à  la  très  grande 
diversité  des  types  étudiés,  en  même  temps  qu'à  la  multiplicité  de  leurs 
usages.  Elle  a  du  moins  le  mérite  d'être  simple,  et  de  se  prêter  convena- 
blement à  l'élude  et  à  la  comparaison  des  divers  systèmes  de  pompes, 
ainsi  qu'aux  recherches  pratiques  que  peuvent  avoir  à  effectuer  les  lecteurs. 


PRÉFACE  VU 

Un  coup  d'œil  jeté  sur  la  table  des  matières  donne  de  suite  une  idée 
du  nombre  considérable  des  organismes  qui  ont  été  envisagés  dans  cet 
ouvrage,  et  de  la  méthode  suivie  pour  leur  élude.  De  plus  (et  il  faut  lui  en 
savoir  gré),  Tauleur  n'a  pas  perdu  de  vue  que  son  livre  devait  s'adresser 
aussi  bien  au  constructeur  qu'è  Tindustriel.  Pour  le  premier,  des  détails 
de  construction  ont  été  accumulés,  accompagnés  de  figures  cotées  toutes 
les  fois  que  c'était  possible.  Pour  le  second,  on  a  enregistré  des  résul- 
tats d'expériences  ou  d'exploitation,  et  parfois  même  décrit  des  instal- 
lations complètes. 

Nous  pensons  que  M.  Masse  a  rendu  un  réel  service  à  l'industrie 
mécanique  et  à  l'ingénieur  hydraulicien,  ainsi  qu'à  l'enseignement  tech- 
nique, pour  une  branche  d'études  sur  laquelle  on  pouvait  être  tenté  de 
glisser,  faute  d'une  codification  suffisante.  J'ai  le  bon  espoir  de  me  ren- 
contrer dans  cette  conviction  avec  le  jugement  du  public  éclairé,  qui  a 
toujours  le  dernier  mot  en  pareille  matière. 

HaTON    DB   la    GOUPILLIÈRE. 


INTRODUCTION 


Le  travail  que  nous  présentons  aujourd'hui  se  compose,  en  dehors  des 
généralités  indispensables  pour  en  faciliter  la  lecture  et  en  assurer  la  facile 
compréhension,  de  la  réunion  des  articles  que  nous  avons  publiés  depuis 
quatre  ans  dans  la  Revue  de  Mécanique  et  de  la  description  des  types  variés 
que  rExposition  de  1900  nous  a  donné  Toccasion  d'étudier,  ou  qui  se  sont  fait 
jour  depuis  cette  époque. 

Par  l'étude  théorique  de  chaque  type  d'appareil,  la  description  et  l'expli- 
cation du  fonctionnement  de  chacun  d'eux  et  enfin,  par  les  chiffres  qui  s'y 
rapportent,  et  que  nous  avons  joints  chaque  fois  que  la  chose  a  été  possible, 
cet  ouvrage  forme  un  ensemble  qui  parait  pouvoir  intéresser  à  la  fois  le 
constructeur  spécialiste  à  la  recherche  d'un  perfectionnement  ou  d'un  détail 
d'exécution  et  la  personne  moins  versée  dans  la  technique  de  cette  question 
qui  veut  néanmoins  faire  choix  d'une  machine. 

Ceci  explique  pourquoi  nous  avons  cru  devoir  développer  plus  qu'il  n'est 
coutume  le  chapitre  Généralités:  nous  avons  voulu  qu'il  fût  d'une  lecture 
facile  et  que  néanmoins  on  y  puisse  trouver  les  renseignements  généraux 
indispensables  à  connaître  pour  comprendre  ou  apprécier  les  appareils  et 
leur  fonctionnement.  11  est  certain  par  exemple  que  la  marche  d'une  pompe 
dépend  non  seulement  de  l'appareil  pompe  proprement  dit,  mais  encore  des 
conditions  de  son  installation  et  de  la  nature  du  moteur  (hydraulique,  ther- 
mique ou  électrique)  chargé  de  l'actionner.  A  la  vérité  le  chapitre  Généra- 
lités ainsi  compris  aurait  pu  nous  entraîner  bien  loin  si  nous  ne  nous  étions 
pas  imposé  de  nous  limiter  aux  choses  strictement  nécessaires,  en  les  expo- 
sant aussi  clairement,  mais  en  môme  temps  aussi  brièvement  que  possible. 

Ce  chapitre  comprendra  donc  un  rappel  rapide  des  principes  primordiaux 
de  rhydraulique  avec  un  exposé  du  fonctionnement  général  des  pompes,  — 
puis,  au  point  de  vue  des  mécanismes  et  des  fluides  intermédiaires,  un  cer- 
tain nombre  de  renseignements  sur  les  frottements,  sur  le  rôle  de  l'air  et  de 


X  INTRODUCTION 

la  vapeur  d'eau,  etc.,  —  enfin,  en  ce  qui  concerne  les  producteurs  d'énergie, 
les  données  strictement  nécessaires  sur  les  moteurs  animés,  hydrauliques, 
thermiques  ou  électriques  susceptibles  d'éfre  utilisés. 

Nous  terminerons  ce  chapitre  par  quelques  mots  sur  une  série  d'appareils 
destinés,  comme  les  pompes,  à  élever  les  eaux,  mais  procédant  d'un  autre  prin- 
cipe qu'elles,  et  constituant,  si  l'on  veut,  une  sorte  d'historique  de  la  question. 

Les  chapitres  suivants  seront  exclusivement  consacrés  a  l'étude  des 
Pompes,  —  Comment  les  classerons-nons? 

Les  types  de  pompes  actuellement  employés,  tant  dans  l'économie  domes- 
tique et  l'agriculture  que  dans  l'industrie,  sont  excessivement  variés,  et  il  est 
fort  difficile  d'établir  une  classification  procédant  d'un  principe  bien  défini. 

Certains  auteurs  ont  pensé  qu'il  y  avait  intérêt  à  classer  ces  appareils 
suivant  l'usage  auquel  ils  sont  destinés  ;  on  aurait  ainsi  les  machines  agricoles, 
les  machines  de  distribution  d'eau  des  villes,  les  machines  d'épuisement  des 
mines,  les  pompes  alimentaires  pour  générateurs,  les  pompes  à  incendie,  etc. 

Cette  classification  ne  semble  pas  convenir  pour  une  étude  sur  les  pompes, 
car,  pour  ne  citer  qu'un  exemple,  on  emploie  actuellement  comme  machines 
d'épuisement  de  mine  à  peu  près  tous  les  types  connus,  depuis  le  rudimen- 
taire  baquetage  jusqu'aux  pompes  puissantes  mues  par  des  machines  à  vapeur 
à  multiple  expansion,  en  passant  par  les  pompes  rotatives,  les  pompes  centri- 
fuges, les  pompes  à  action  directe,  les  pulsomètres,  les  machines  à  colonne 
d'eau,  etc.,  etc. 

On  peut  encore  chercher  à  classer  les  pompes  en  partant  des  moyens 
dont  on  dispose  pour  les  actionner.  Nous  trouverons  ainsi  les  machines  dans 
lesquelles  on  utilise  l'effort  musculaire  d'un  être  animé  quelconque  (pompes 
à  bras,  manèges,  etc.),  les  machines  dans  lesquelles  on  utilise  une  force  na- 
turelle, chute  d'eau  par  exemple  (béliers  hydrauliques,  machines  à  colonne 
d'eau)  ;  les  machines  dans  lesquelles  on  emploie  indirectement  la  vapeur  pour 
produire  le  mouvement  des  organes  (pompes  à  mouvement  alternatif,  pompes 
rotatives,  pompes  centrifuges,  etc.)  ;  les  machines  dans  lesquelles  on  em- 
ploie directement  la  vapeur  ou  un  fluide  quelconque,  comme  dans  les  émul- 
seurs,  les  pulsomètres,  les  injecteurs,  les  éjecteurs,  les  fire  hydrants,  etc. 

Nous  nous  rapprocherons  autant  que  possible  de  cet  ordre  d'idées,  qui 
nous  semble  se  prêter  mieux  au  but  que  nous  poursuivons,  mais  sans  nous 
obliger  à  rien  de  trop  absolu,  car  ce  mode  de  classification  est  encore  bien  im- 
parfait puisque,  par  exemple,  lutilisation  d'une  chute  d'eau  peut  conduire  à 
l'emploi  d'un  bélier  ou  d'une  pompe  centrifuge  et  l'utilisation  de  la  vapeur  à 
l'adoption  de  presque  tous  les  systèmes  de  pompes. 


INTRODUCTION  XI 

Aussi  nous  contenterons-nous  de  grouper  ici  tous  les  types  qui  par  leur 
fonctionnement  se  prêtent  le  mieux  à  être  étudiés  ensemble. 

Le  Chapitre  11  traitera  donc  des  pompes  à  mouvement  alternatif,  com- 
prenant les  généralités  et  calculs  y  relatifs,  suivis  de  la  description  de  divers 
types  de  pompes  à  bras,  pompes  à  action  directe,  pompes  à  action  indirecte. 

Le  Chapitre  III  comprendra  les  pompes  à  mouvement  continu  :  rotatives, 
centrifuges,  hélicoïdes. 

Le  Chapitre  IV  passera  en  revue  les  pompes  employant  comme  force 
motrice  un  fluide  en  mouvement,  et  nous  distinguerons  deux  classer,  suivant 
que  le  fluide  est  un  liquide  ou  un  gaz.  Nous  aurons  ainsi  dans  la  première 
les  béliers,  les  machines  à  colonne  d'eau  ;  dans  la  deuxième,  les  monte-jus, 
pulsomètres,  émulseurs. 

Enfin,  dans  le  Chapitre  V,  nous  réunirons  ensemble  quelques  appareils 
qui,  bien  que  rentrant  dans  Tune  ou  Tautre  des  classes  précédentes,  pré- 
sentent des  caractères  tels  qu'ils  forment  un  tout  dont  l'étude  sera  plus  com- 
mode en  les  écartant  des  classes  auxquelles  ils  appartiennent. 

Je  tiens,  en  terminant,  à  adresser  ici  tous  mes  remercîments  à  M.  Gus- 
tave Richard  qui,  avec  sa  bonne  grâce  habituelle  et  son  érudition  bien 
connue,  a  mis  à  ma  disposition  tous  les  documents  dont  j'ai  pu  avoir  besoin 
et  dont  les  conseils  éclairés  ne  m'ont  jamais  fait  défaut. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


CHAPITRE  PREMIER 


Généralités. 


I.  —  Principes  oénêrauz  d'hydraulique.        1 
H.  —  Généralités  8UR  les  pompes  et  leur  fonction- 

HEUEKT.  TRAVAIL.  DÉBIT.    RENDEMENT.  1 

m.  —  Rbnsbionements  Généraux  sor  les  mécanismes 

ET  LES  FLUIDES  INTERMÉDIAIRES.  —  UniTÉS.      Il 

IV.  —  Généralités  sur  les  moteurs  animés  et  les 

MOTEURS   utilisant  LES  FORCES  NATUBKLLES,  TELLES 
QUE  LE  VENT  ET  l'eAU.  17 

V.  —  Moteurs  thermiques.  27 

VI.  —  Moteurs  électriques.  47 


VII.  —  Elévation  de  l'eau  par  transport.  35 

Baquetage 55 

Ecope 55 

Ecope  hollandaise 55 

Seau  à  bascule 55 

Picotah 56 

Manège  des  maraîchers 56 

Puits  à  seaux ge 

Elévateur  Chêne 57 

Chapelet  incliné 58 

Chapelet  vertical 59 

Chapelet  à  adhérence 59 

Norias 60 

Pompe  Lemaire ;..  60 

Vis  d'Archimède 61 

Vis  de  M.  Letellier 63 

Roues  élévatoires  à  augets  et  à  tympan. . .  63 


CHAPITRE  II 


Pompes  à  mouvement  alternatif. 


I.  —  Généralités. 

Aspiration.  Amorçage 66 

Travail  moteur  à  fournir  au  piston 67 

Influence  de  Tinertie  '. 69 

Réservoirs  d'air 70 

H.  —  Pompes  a  bras. 

Pompes  de  ferme  Jacob  et  Becker 76 

—  à  double  effet  Amos  et  Smith 76 

—  à  balancier  Czermack 77 

—  Audemar-Guyon 78 

—  Ward 79 

—  à  manivelle  de  Rycke 80 

—  James  Watson 82 

-—      à  vins  Delpeyrou «3 

—  à  diaphragme  Fosbery 84 

—  à  membrane  Max  Brandenburg.. .  85 

—  Durozoi 86 

à  piston  captant  Montrichard 87 


III.  —  Pompes  a  action  directe. 
Première  catégorie. 

Pompes  Merryweather 89 

—  Tangye 00 

—  Ilayward-Tyler 91 

—  Walker 92 

—  Pickering 92 

—  Stapfer 93 

—  d'égout  de  Pullman  City 93 

—  Tangye-Floyd 94 

—  Nicolas  Roser 95 

—  Nicol    97 

—  Manistee 99 

—  Oddesse 101 

—  Hall 104 

—  Hahn 105 

—  Robinson 106 

—  Durozoi 109 


XIV  TABLE 

Deuxième  catégotHe, 

Pompes  Earle 

—  Lee-Mcueline 

—  Cameron 

—  Silver 

—  Belleville 

—  Blake 

—  Hall 

—  Kennedy 

—  J.  Weir 

—  duplex  à  double  plongeur  Gordon 

et  Maxwell 

—  de  rimperial  Institute 

—  J .  A.  Groshom 

—  L.  d*Auria 

—  Fournie  r  et  Cornu 

—  Worthington 

Troisième  catégorie. 

Pompes  à,  air  chaud  Ericsson 

Rider 

Pompes  à  moteur  à  pétrole  Japy 

IV.  —  Pompes  a  action  ikdikegte 
A.  —  Pompes  verticales. 

Pompes  de  Chiswick 

—  de  Selly  Oak 

—  de  Luton 

—  de  Buda-Pest 

—  de  Whitacre 

—  de  Middlesex 

--  de  la  station  de  Streatham 

•—  de  Lawrence 

—  d'Eastbourne 

—  de  Kimberley 

—  Gaskill  de  Kalamazoo 

—  de  Hartlepool 

—  Gaskill  à  triple  expansion 

—  de  Waltham  Abbey 

—  Dubuc  de  Saigon 

—  Reynolds  d' AUeghay 

—  J .  Croxall  Brooks 

—  de  Leicester 

^  de  Colchester 


DES    MATIERES 


111 
111 
111 
111 
112 
116 
120 
122 
123 

127 
121 
128 
131 
134 
136 


151 
153 
155 


157 
159 
161 
163 
166 
167 
168 
170 
174 
174 
174 
177 
178 
179 
179 
181 
183 
185 
186 


Pompes  de  Hereford 187 

—  de  Gleveland 188 

—  de  Milwaukee 189 

—  Ezra  E.  Clarke 190 

—  de  Weston-super-Mare 192 

—  A.  Smithwick 193 

—  de  Boston 194 

—  de  Dresde 197 

—  à  triple  expansion  de  Davey 197 

—  Holman  frères 201 


B.  —  Horizontales  à  commande  à 
ou  hydraalique. 


vapeur 


Pompes  Martin 203 

—  Gaskill  de  Saratoga 204 

—  d'accumulateur  de   Buenos- Ayres.  207 

—  de  Kimberley 208 

—  Browne  et  Boby 210 

—  de  Yokohama 213 

—  de  Prague 214 

—  d'Eaton 215 

—  à  engrenages  Hayward  Tyler 216 

~      de  Stocktoa-on-Tess 217 

—  Maxwell 219 

—  d'East-London 220 

—  de  TArsenal  de  Woolwich 221 

—  deWidnes 222 

—  de  Rotterdam 223 

—  Audemar  et  Guyon 224 

—  Baillot  et  Gronier 228 

—  Decoudun  à  courant  continu 229 

—  Dumontant 230 

—  d'épuisement  de  mine  de  Bascoup.  238 

G.  —  Pompes  à  grande  vitesse  pour  commande 
électrique. 


Pompes  Pinette  à  trois  corps 

—  d'épuisement  des  mines  d*Anzin. 

—  G«meiG'* 

~      Jandin 

—  d'épuisement  Galland 

—  Ehrardt  et  Schmer 

—  Fafeur 

—  Riedler  à  grande  vitesse 


240 
241 
245 
246 
253 
257 
260 
264 


CHAPITRE  m 


Pompes  à  moayement  contiiin. 


1.  —  Pompes  rotatives.-—  Considératiors 
oi^néraleb. 

A.  —  Pompes  rotatives  à  un  seul  axe. 

Pompes  Houyoux 270 

—  Erémac 271 

—  Moret  et  Broquet 271 


Pompes  Samain 272 

—  Rouffet 272 

—  Brédo 273 

—  Vialatte 273 

—  «  Comète  »  Bartrum  et  Powell 274 

—  à  rouleau  trèfle 275 

—  Ortmans 275 

—  &  piston  tournant  de  Peck 276 


TABLE    DES    MATIÈRES 


XV 


Oddie 277 

Klein,  Schmoll  et  Gartner 280 

B.  —■  Pompes  rotatives  à  plusieurs  axes. 

Pompes  de  Servière 280 

—  Behrens 281 

—  «Tambour»  Johnson 283 

—  Stewart 283 

—  Morgan 283 

—  PitÛn 285 

—  Roots 286 

—  Thwaites 288 

—  Greindl 291 

—  Klein 293 

—  Baker 296 

—  Noël 296 


H.  —  Pompes  centrifuges. 
A.  —  Considérations  sur  les  pompes  centrifuges. 

Rendement  mécanique 297 

Hauteurs  perdues.  Hauteurs  créées 297 

Résistance  mécanique  intérieure 298 

Orifice  de  passage 298 

Résistance  mécanique  extérieure 298 

Ouverture  extérieure 298 

Influence  de  la  vitesse  périphérique 299 

Ouverture  réduite 299 

Pouvoir  débitant.  Pouvoir  manométrique.  299 

Conclusions 300 


B.  —  The'orie  des  pompes  centrifuges.  301 
C  —  Différents  types  de  pompes  centrifuges. 

Pompes  Le  Demours 306 

—  Ducrest 306 

—  Appold 306, 

—  Gwynne 307 

—  Harant 309 

—  Allen 310 

—  Dumont 312 

—  Decœur 318 

—  Nézeraux 320 

—  Pilter 323 

--      Averseng 324 

—  Seitz  et  Park. 324 

—  Hawley 326 

—  Farcot 326 

Pompe-turbine  Mather  Reynolds 335 

Pompe  Schabaver  337 

—  Courtois 341 

—  Dujardin 343 

—  Bemouilli-Barlow 343 

—  Tangye 344 

—  Pinette 345 

—  Râteau 347 

Pompes  hélicoïdes. 

Pompes  à  spirale 358 

—  Thiéry 359 

—  Shaw 360 

—  Grulet 361 

—  Desgoffes  et  de  Georges 361 

—  Houyoux 362 


CHAPITRE  IV 
Pompes  employant  comme  force  motrice  raction  d'un  fluide  en  mouYement. 


—  Le  FLIIDE  EST    Uîf  LlQl  IDE. 


A.  —  Béliers. 


1*  Utilisation  d'une  chute  d'eau  : 

Bélier  Whitehurst 

Bélier  de  Montgolfier 

Description  du  bélier 

Fonctionnement 

Théorie  du  bélier  hydraulique 

2»  Différents  types  de  béliers  : 

Béliers  BoUée 

—  Hermann  Fischer 

—  Hett 

—  à  triple  effet  Du rozoi 

—  Pearsall 

—  Schabaver 

—  à  double  effet  Durozoi 

—  Decœur 

—  Hett 

Bélier-pompe  à  piston  différentiel  Du- 
rozoi   

Béliers  Rife 

—  Dorniag 

—  Gelly 


363 
364 
364 
364 
365 

372 
373 
374 
374 
375 
378 
379 
380 
382 

384 
385 
386 
387 


B.  —  Machines  à  colonne  d'eau. 

Hydroélévateur  Durozoi 388 

Pompe  Evans  et  Hopwood 391 

Machine  à  colonne  d  eau  verticale  à  simple 

effet  de  Reichenbach 392 

Machine  à  colonne  d'eau  à  double  effet  Hil- 

—  —  lenbrand 393 

—  —  Bannlnger 395 

—  —  verticale  à  simple 

—  —  effet  Juncker...      396 

—  —  Hawthom,  Davey 

—  —  et  Co 398 

—  —  horizontale  à  dou- 

—  —  ble  effet  Roux..      400 

—  —  Weather  head ....      402 
Machine    d'épuisement   à    colonne   d'eau 

Kaselowsky 403 

Pompe  triplex  du  puits  Brommerbank 404 

Machine  à  colonne  d'eau  Hayward  Tyler..  418 
Machine  hydrostatique  élévaloire  de  M.  Sa- 

main 418 

G.  —  Electeurs  à  eau  et  fire-hydrants. 

Théorie  des  éjccteurs  à  eau  : 

Ejecteur  hydraulique 422 


XVI 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Ejecteur  des  mines  de  Ghestatee 423 

—  Melcher 424 

Elévateur-éjecteur 425 

Fire-hydrants  :  Greathead 427 

—  de  Halifax 427 

—  Loetser 428 

—  Meller 429 

11.  —  Le  fluide  moteur  est  un  gaz. 

A.  —  Le  gaz  agit  par  sa  pression. 

Monte-jus 429 

Pulsomètre  à  air  comprimé  Laurent 430 

—  —         Kestner 431 

—  —         Salmson 432 

—  —  Montrichard . .  433 
Pulsomètre  à  vapeur.  Théorie.  Rendement.  437 
Pulsométres  de  Hall 439 

—  ilodgkin  et  Newhaus 440 

—  Ritter 441 

—  Van  den  Rerkhove 441 

—  Koerting 441 

—  Roivin 442 

—  O.Georges 443 

—  Waterspout 444 

—  Greeven 444 

—  Rretonnière 445 

—  Fishcr 446 

—  Shonike 447 

—  Winkelmann 447 

—  Relais  de  pulsométres 447 

—  Le  Siriiis 448 

—  Emerson 449 


B.  —  Le  gaz  agit  par  sa  vitesse. 
Injecteurs  et  Ejecteurs. 

Injecteurs  Gitl'ard 449 

— •      Sharp  et  Stewart 451 

—  Shaw 452 

—  Dickson 452 

—  Gresham  et  Graven 453 

—  Rue 455 

—  Sellers 455 

—  Friedmann 456 

—  Pattinson 458 

—  à  vapeur  d'échappement 459 

—  universel  Koerting 460 

Ejecteur  Morton 461 

Ejecto-condenseur  Morton  et  Thomson. . .  462 

Ejecteur  Friedmann 463 

Essais  d'injecteurs • ,  463 

G.  —  Le  gaz  agit  par  mélange  et  entraînement. 

Généralités  sur  les  émulseurs 467 

Emulseurs  refoulant  Laurent 467 

—  aspirant  de  Zambeaux 468 

—  Pohlé 468 

—  Ghapman 469 

—  de  la  Pneumatic  Engineering  Co.  470 

—  Bacon 472 

—  Church 473 

Pompe   Mammouth 475 

Emulseurs  de  la  Pneumatic  Engineering  Go.  475 

—  Durozoi 477 

—  Lcyner 480 

—  Haas 480 

—  Mitchell 481 

—  Automatique 482 


CHAPITRE  V 
Pompes  poar  usages  spéciaux. 


1.  —  Pompe  a  incendie. 

Généralités 484 

Pompe  à  incendie  à  bras 485 

A.  —  Pompe  à  incendie  à  vapeur. 

Pompes  Thirion 487 

—  Ahrens 491 

—  Silsby 493 

—  Button 495 

—  Clapp  et  Jones 496 

Essai  <Ie  pompe  Silsby  et  Glapp  et  Jones. .  498 

Pompes  Fox 499 

—  Webber 500 

—  Remington 500 

—  Merryweather 501 

—  Strand,  Mason  et  Gie 505 

—  Tarr 511 

—  Dowson  Taylor  à  mise  en  marche 

automatique 513 

—  Ludwigsberg 514 


B.  —  Pompes  à  incendie  électriques. 

Généralités 515 

Pompe  Dymond 517 

G.  —  Pompe  à  incendie  à  pétrole. 

Pompe    à    incendie    automobile    Porteu- 

Gambier 518 

II.  —  Bateaux  a  incendie. 

Généralités 519 

Bateau  à  incendie  Strand  et  Mason 520 

—  —        de  Boston 522 

—  —        du  Port  de  New- York..  526 

III.  —  Pompes  a  puits  a  pétrole. 

Généralités 527 

Pompes  Garbutt 527 

-      Wright 528 


LES   POMPES 


CHAPITRE  I 
GÉNÉRALITÉS 


I 
PRINCIPES  GÉNÉRAUX  D'HYDRAULIQUE 

Suivant  Résal,  THydraulique  est  une  science  d'application  qui  repose  à  la  fois 
sur  les  principes  immuables  de  la  Mécanique  et  sur  certaines  hypothèses  auxquelles 
on  a  été  conduit  par  Tobservation  et  grâce  auxquelles  on  peut  résoudre  les  questions 
proposées  et  expliquer  les  faits  constatés. 

Elle  comprend  deux  divisions  principales  :  l'hydrostatique  et  Thydrodynamique. 
La  première  traite  des  fluides  à  Tétat  de  repos  ;  elle  est  de  beaucoup  la  plus  connue, 
et,  comme  nous  nous  occuperons  surtout  des  fluides  en  mouvement,  nous  abordons 
immédiatement  l'Hydrodynamique  dont  c'est  l'étude. 

MouTement  permanent.  —  Le  mouvement  des  fluides  est  permanent  ou  varié  ;  on 
s'occupe  principalement  du  premier,  c'est-à-dire  de  celui  dans  lequel  toutes  les  molé- 
cules, passant  en  un  même  point  de  l'espace,  ont  en  ce  point  la  même  vitesse  en  gran- 
deur et  en  direction. 

L'ensemble  de  toutes  les  molécules  situées  à  un  instant  donné  sur  une  trajectoire 
déterminée  constitue  un  fliel. 

Hypothèse  des  tranches.  —  On  admet  que  toutes  les  molécules,  qui  se  trouvent 
à  un  instant  donné  comprises  entre  deux  sections  infiniment  voisines,  ne  cessent  pas 
de  se  trouver  entre  deux  sections  de  cette  nature  dans  la  suite  du  mouvement.  Ceci 
est  vrai  seulement  pour  les  tuyaux  de  petite  section,  mais  inexact  pour  les  canaux  de 
grandes  dimensions. 

Deuxième  hypothèse,  —  Lorsqu'un  fluide  se  meut  par  filets  liquides  d'un 
mouvement  rectiligne  et  uniforme,  la  pression  intérieure  est  la  même  qu'à  l'état 
statique.  On  étend  cette  hypothèse  au  cas  du  mouvement  varié  à  accélération  faible. 

Hypothèse  de  la  fluidité  parfaite.  —  On  suppose  pour  la  facilité  des  calculs  que 

LIS  P0MPI8.  i 


2  (iENKRALlTES 

Ton  s'occupe  toujours  de  liquides  de  fluidité  parfaite,  c'est-à-dire  non  visqueux.  On 
introduit  ensuite  des  termes  correctifs,  tenant  compte  de  la  viscosité. 

Équation  de  continuité.  —  Soit  (o  la  section  en  un  point  donné  d'un  filet  fluide 
en  mouvement  et  t?  1 1  *  itesse  du  liquide  en  ce  point;  le  débit  par  seconde  sera  : 

Q  =  lûv. 

Le  mouvement  étant  supposé  permanent,  nous  aurons  de  même  dans  une  autre 
section  de  ce  filet  : 

Q'  =  (oV. 

Étant  admises  la  conservation  des  tranches  et  Tincompressibilité  du  liquide,  nous 
aurons  Q  =  Q',  et  Téquatiou 

Q  =  ù)t?  =  <dV 

est  dite  équation  de  continuité. 

Pressions  exercées  par  un  liquide  en  mouvement  permanent.  —  Un  liquide  en 
mouvement  permanent  exerce  sur  les  parois  qu'il  baigne  et  sur  ses  propres  molé- 
cules des  pressions  de  deux  natures  :  les  unes  statiques,  dues  à  la  position  du  point 
considéré  dans  l'espace  et  dans  le  sein  de  la  masse  liquide,  les  autres  dynamiques, 
dues  au  mouvement  même  du  liquide. 

Nous  évaluerons  toutes  ces  pressions,  quelle  que  soit  d'ailleurs  leur  nature,  en 
colonne  du  liquide  considéré;  c'est-à-dire  qu'elles  seront  représentées  par  les  hauteurs 
des  colonnes  liquides  ayant  pour  base  Télément  considéré,  et  exerçant  sur  cet  élé- 
ment des  pressions  équivalentes. 

Théorème  de  D.  Bernouilli.  —  Si  on  admet  l'équation  de  continuité  et  la  non-vis- 
cosité du  liquide,  le  théorème  de  Bernouilli  peut  s'examiner  comme  suit  : 
Soient  : 

GT,  le  poids  spécifique  du  liquide  ; 

V,  la  vitesse  en  un  point  donné  du  filet  liquide  considéré  ; 
p,  la  pression  en  ce  point  ; 

z,  la  hauteur  de  ce  point  au-dessus  du  plan  origine  arbitrairement 
choisi  ; 


on  aura  la  relation 


l+£+'=;^" 


qui  peut  s'énoncer  ainsi  :  Dans  un  fluide  non  visqueux  en  mouvement,  et  tout  le  long 
d'une  même  trajectoire,  la  hauteur  due  à  la  vitesse,  le  niveau  piézométrique  et  l'alti- 
tude forment  un  total  constant. 

Nous  insisterons  sur  ce  théorème  absolument  fondamental  en  hydraulique. 

On  voit  que  —  représente  en  hauteur  liquide  et  d'après  nos  définitions  la  pres- 
sion dynamique  exercée  par  le  liquide  sur  lui-même,  tandis  que  ^  représente  de  la 
même  manière  la  pression  statique. 


FiG.    1. 


PRINCIPES   GÉNÉUAUX   DMI YDH AULIQUE  3 

On  peut  représenter  graphiquement  ce  théorème  :  la  ligne  AA'  {fig.  1)  est  la  tra- 
jectoire. La  ligne  BB'  est  obtenue  en  portant  les  valeurs  de  ^  en  ordonnées  au-dessus 

tj 

de  AA'.  La  ligne  CC  dite  ligne  de  charge 
est  donc  dans  un  plan  horizontal  dit  plan 
de  charge. 

Nous  définirons  charge  en  un  point 

la  valeur  -  +  â~*  C'est,  exprimée  en  hau- 
teur du  liquide  considéré,  la  pression  to- 
tale exercée  en  ce  point. 

Théorème  de  Bernouilli  dans  le  cas 
du  m<m7ement relatif.  —  M.  llnspecteur 
général  Haton  de  la  Goupillière  donne 

dans  son  Cours  une  application  des  plus  intéressantes  du  théorème  de  Bernouilli  au 
cas  du  mouvement  relatif  d'un  liquide  animé  d  un  mouvement  de  rotation  autour 
d'un  axe. 

Si  to  est  la  vitesse  relative  sur  la  trajectoire,  et  u  la  vitesse  d'entraînement, 
on  a  : 

C'est-à-dire  que  le  théorème  de  Bernouilli  s'applique  dans  ce  mouvement  relatif 
comme  dans  le  mouvement  absolu,  à  condition  d'introduire  la  vitesse  d'inertie 
d*entraînement. 

Vitesse  d'écoulement  des  fluides.  —  La  considération  du  théorème  de  Bernouilli 
arrive  à  nous  donner  l'expression  de  la  vitesse  y  en  fonction  de  la  pression  absolue, 
qui  agit  sur  la  masse  fluide  considérée.  On  arrive  à  la  formule  très  connue  : 

Débit.  —  Le  débit  d'un  orifice  est  évidemment  le  produit  de  la  section  de  cet 
orifice  par  la  vitesse  d'écoulement  : 

Q  =  S  .  I?. 

Cette  valeur  de  Q  représente  le  débit  théorique.  L'expérience  prouve  que,  dans 
la  plupart  des  cas,  le  débit  réel,  c'est-à-dire  la  quantité  d'eau  qui  s'écoule  réellement 
pendant  Tunité  de  temps,  est  inférieur  à  Q,  et  cela  dans  des  proportions  qui  varient 
avec  la  forme  des  orifices. 

L'observation  a  fait  reconnaître  que  cette  réduction  de  la  valeur  du  débit  était  due 
à  la  diminution  de  section  que  subit  la  veine  fluide  dans  l'orifice  ou  dès  sa  sortie.  Ce 
phénomène  est  connu  sous  le  nom  de  contraction. 

Le  rapport  de  la  section  de  la  veine  «  à  la  section  de  l'orifice  S  est  le  coefficien 
de  contraction  >77.  On  a  donc  : 

S  =:  m  •  ^. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


CHAPITRE  PREMIER 


Généralités. 


1.  —  Principes  GÉNÉHACx  d'hydraulique.        1 

II.  —  Généralités  BUR  les  pompes  et  leur  fonction- 
NEMEKT.  Travail.  Débit.  Rendement.  1 

m.  —  Renseignements  généraux  sur  les  mécanismes 

ET  LES  KLUIDES  mTERMKDiAIRES.  —  UnITÉS.      H 

IV.  —  Généralités  sur  les  moteurs  animés  et  les 

MOTEURS   utilisant  LES  FORCES  NATUBRLLES,  TELLES 
QUE  LE  VENT  ET  L*EAU.  17 

V.  —  Moteurs  thermiques.  21 

VI.  —  Moteurs  électriques.  47 


VII.  —  Elévation  de  l'eau  par  transport.  35 

Baquetage 55 

Ecope 55 

Ecope  hollandaise 55 

Seau  à  bascule 55 

Picotah 56 

Manège  des  maraîchers 56 

Puits  à  seaux 56 

Elévateur  Chêne 57 

Chapelet  incliné 58 

Chapelet  vertical 59 

Chapelet  à  adhérence 59 

Norias 60 

Pompe  Lemaire ; . .  60 

Vis  d'Archimèdc 61 

Vis  de  M.  Letellier 63 

Roues  élévatoires  à  augets  et  à  tympan. . .  63 


CHAPITRE  II 


Pompes  à  mouvement  alternatif. 


I.  —  Généralités. 

Aspiration.  Amorçage 66 

Travail  moteur  à  fournir  au  piston 67 

Influence  de  l'inertie! 69 

Réservoirs  d'air 70 

II.  —  Pompes  a  bras. 

Pompes  de  ferme  Jacob  et  Becker 76 

—  à  double  effet  Amos  et  Smith 76 

—  à  balancier  Czermack 77 

—  Audemar-Guyon 78 

—  Ward 79 

—  à  manivelle  de  Rycke 80 

—  James  Watson 82 

—  à  vins  Delpeyrou 83 

—  à  diaphragme  Fosbery 84 

—  à  membrane  Max  Brandenburg.. .  83 

—  Durozoi 86 

à  piston  captant  Montrichard 87 


III.  —  Pompes  a  action  directe. 
Première  catégorie. 

Pompes  Merryweather 89 

—  Tangye 90 

—  Hayward-Tyler 91 

—  Walker 92 

—  Pickering 92 

—  Stapfer 93 

—  d'égout  de  Pullman  City 93 

—  Tangye-Floyd 94 

—  Nicolas  Roser 95 

—  Nicol    97 

—  Manistee 99 

—  Oddesse 101 

—  Hall 104 

—  Ilahn 105 

—  Robinsou 106 

—  Durozoi 109 


(;ÉXKRALÏTi:S 


pour  ceux  ayant  un  dépôt  intérieur  : 


^ 


J  =  6,4846  ^  Q2, 


avec: 


h^  =  0,000  507  + 


0,000  012  94 
D 


6^  Enfin  Maurice  Lévy  a  donné  pour  l'expression  de  cette  perte  de  charge  dans 
les  très  longues  conduites,  dans  le  cas  où  Ton  a  besoin  d'exactitude  : 


J  = 


M^o)» 


avec  : 


M3^20,5V/R(1  +  3\/R), 
R  étant  le  rayon  moyen  ci-dessus  défini. 

Influence  des  coudes  dans  les  tuyaux.  —  Si  on  admet  que  la  section  du  tuyau  ne 
varie  pas,  on  peut  considérer  le  cas  d'un  coude  à  angle  vif,  et  le  cas  d'un  coude 

raccordant  d'une  manière  continue  deux  portions  d*un 
même  tuyau. 

i®  Si  on  considère  le  coude  vif  d'angle  a  {fig.  2), 
la  vitesse  u  avant  le  coude  subit  une  perte  égale  à 

2mj  cos  5?  et  la  perte  de  charge  est  alors  : 
^  •  4uî  .  cos»  l 


FiG.  2. 


2®  Si  on   considère  deux  branches  d'un  même  tuyau  réunies  par   un  raccord 
circulaire,  on  peut  appliquer  l'une  des  deux  formules  suivantes  dans  lesquelles  : 

u^  est  la  vitesse  du  liquide  en  mètres  par  seconde; 
R,  le  rayon  de  la  section  du  tuyau  en  mètres  ; 
r,  le  rayon  de  l'arc  moyen  du  raccord  ; 
Cy  la  longueur  de  l'arc  moyen  du  raccord. 

A  la  suite  des  expériences  de  Dubnat,  faites  seulement  sur  des  tubes  courts, 
Navier  a  donné  la  formule  suivante  : 

Perte  de  charge  =  ^  (0,0039  +  0,0i86r)  -^^. 
Ig  r 

Résal  a  été  amené  par  le  calcul  à  une  formule  plus  simple  : 

u^       R^ 
Perte  de  charge  =  ^  X  t-;^' 

D'une    manière  générale,  on   peut  négliger   l'influence  d'un     coude  lorsque 
sou  rayon  r  égale  au  moins  vingt  fois  le  rayon  R  de  la  section  du  tuyau. 


r.ÉNl^RALITTÎS   SUR    LES   POMPES   ET  LEIR   FONCTIONNEMENT  7 

II 

aÉNÉBALITÉS  SUR  LES  POMPES  ET  LEUR  FONCTIONNEMENT 


On  donne  le  nom  de  pompe  à  toute  machine  destinée  à  déplacer  les  liquides  ou 
les  fluides  en  général.  On  peut,  tout  en  conservant  à  cette  désignation  un  sens  encore 
très  étendu,  dire  qu'une  pompe  est  un  appareil  dans  lequel  Ténergie  dépensée  est 
employée  adonner  naissance  à  une  différence  de  pression  entre  sa  capacité  intérieure, 
nommée  corps  de  pompe^  et  une  autre  capacité,  de  façon  à  ce  qu'il  en  résulte  un 
mouvement  du  fluide  que  contient  Tune  d'elles  vers  celle  où  règne  la  pression  la 
moins  élevée. 

Suivant  que  le  corps  de  pompe  joue  le  rôle  de  capacité  à  basse  ou  à  haute 
pression,  les  phénomènes  produits  prennent  le  nom  d'aspiration  ou  de  refoulement. 

Dans  les  deux  cas,  un  dispositif  spécial  empêche  le  retour  en  arrière  du  fluide 
déplacé. 

Ceci  dit,  nous  classerons  comme  pompes  tous  les  appareils  dont  le  fonctionne- 
ment donnera  lieu  à  Tune  au  moins  des  deux  phases  énoncées,  tels  que  les 
pulsomètres^  les  béliers^  les  éjecteurs^  les  ventilateurs  et  les  machines  pneumatiques , 

Nous  exclurons  ainsi  les  appareils,  tels  que  norias,  chapelets,  vis  d'Archi- 
mède,  qui  produisent  aussi  bien  l'élévation  des  solides  que  des  liquides,  mais  cela  par 
transport. 

FONCTIONNEMENT  DES  POMPES 

Aspiration.  —  L'aspiration  est  la  première  phase  du  fonctionnement  d'une  pompe 
ordinaire  ;  c'est  celle  qui  se  produit  lorsque  l'énergie  dépensée  est  employée  à  pro- 
duire dans  le  corps  de  pompe  une  pression  inférieure  à  celle  du  réservoir  avec 
lequel  il  est  en  communication.  L'eau  de  ce  réservoir  vient  alors  remplir  le  corps  de 
pompe. 

Comme  très  fréquemment  l'aspiration  se  fait  dans  des  récipients  ouverts  à 
Tatmosphère,  il  faut  faire  le  vide  dans  le  corps  de  pompe,  pour  qu'il  y  ait  mouve- 
ment du  liquide. 

On  voit  déjà  clairement  que,  dans  cette  phase  du  fonctionnement,  le  seul  but  à 
atteindre  est  de  produire  le  vide  dans  le  corps  de  pompe,  aussi  rapidement  et  aussi 
complètement  que  possible. 

Pour  cela,  les  moyens  varient  avec  les  systèmes  ;  ainsi,  dans  les  pompes  à  mouve- 
ment alternatif,  le  vide  est  produit  par  le  déplacement  d'un  piston  ;  dans  les  pulso- 
mètres,  on  l'obtient  par  la  condensation  de  la  vapeur  d'eau  dans  le  corps  de  pompe  ; 
dans  les  injecteurs,  il  est  dû  à  la  dépression  que  cause  autour  de  lui  un  courant  de 
vapeur  passant  dans  un  canal  discontinu. 

Il  est  bien  évident  que,  si  Taspiration  se  fait  dans  un  réservoir  fermé  dont  la 


8  GÉNÉRALITÉS 

pression  est  plus  élevée  que  celle  de  Tatmosphère,  ou  dans  un  réservoir  situé  à  une 
altitude  plus  grande  que  la  pompe,  la  différence  de  pression  augmente  d'autant  plus 
qu'on  fait  le  vide  dans  le  corps  de  pompe,  et  le  mouvement  du  liquide  se  fait  avec  une 
plus  grande  rapidité. 

La  vitesse  que  prend  le  liquide  se  déduit  d'ailleurs  de  la  formule  générale  : 

dans  laquelle  : 

A  =  Ho  —  H, 

Hq  étant  la  pression  sur  le  réservoir  d'aspiration, 

et  H,  celle  qui  règne  dans  le  corps  de  pompe  quand  on  commence  à  faire 
le  vide. 

La  vitesse  v  varie  pendant  toute  la  durée  de  l'aspiration  avec  H. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  on  place  sur  le  conduit  d'aspiration  un  obturateur 
dont  le  but  est  d'empêcher  le  retour  en  arrière  du  liquide  pompé. 

Refoulement.  —  Le  refoulement  est  le  phénomène  qui  succède  à  l'aspiration  ;  il 
lui  est  complètement  identique  :  on  crée  dans  le  corps  de  pompe  une  pression  plus 
élevée  que  celle  qui  règne  dans  la  capacité  —  appelée  réservoir  de  refoulement  — 
avec  laquelle  il  est  en  communication,  et  le  liquide  amené  pendant  l'aspiration  prend 
un  mouvement  d'autant  plus  accéléré  que  la  différence  de  pression  entre  le  corps  de 
pompe  et  ce  réservoir  est  d'autant  plus  élevée.  Cette  différence  étant  exprimée  en 
hauteur  de  liquide  par  /f^,  la  vitesse  du  liquide  sera  : 


Dans  la  plupart  des  pompes,  la  pression  de  refoulement  varie  pendant  toute  la 
durée  du  phénomène  ;  il  en  résulte  une  variation  de  la  vitesse  t?^,  qui  donne  naissance 
à  des  chocs  entre  les  masses  liquides  déplacées,  et,  par  conséquent,  à  des  pertes 
d'énergie  ;  on  diminue  ces  dernières  par  l'adjonction  d'appareils  auxiliaires,  qui  sont 
généralement  des  réservoirs  d'air  sur  lesquels  nous  reviendrons  plus  tard. 

Il  est  absolument  indispensable  d'avoir,  sur  le  canal  de  refoulement,  un  obturateur 
automatique  empêchant  le  retour  du  liquide  en  arrière. 

Soupapes  et  clapets.  —  Les  obturateurs  en  question  sont  nombreux  et  variés.  Il 
y  en  a  deux  grandes  catégories  :  les  clapets  et  les  soupapes. 

Les  clapets  sont,  en  général,  constitués  par  une  plaque  métallique  —  bronze  le 
plus  souvent  —  articulée  à  un  axe  fixe,  et  venant  reposer  sur  une  partie  dressée  du 
canal  à  obturer  nommée  siège.  Dans  certains  cas,  pour  éviter  le  bruit  et  pour  assurer 
l'étanchéité  du  joint  quand  l'eau  contient  des  matières  granuleuses  en  suspension,  le 
clapet  est  constitué  par  une  feuille  de  caoutchouc  ou  de  cuir  tenue  entre  deux  pla- 
quettes métalliques  dont  l'une  porte  la  charnière.  Cette  construction  est  particulière 
aux  pompes  à  eau  froide  ;  mais  elle  ne  saurait  convenir  pour  l'eau  chaude,  qui  durcit 
le  caoutchouc,  ni  pour  le  pétrole,  qui  le  dissout. 

Les  soupajies  sont  des  obturateurs  à  levée  parallèle.  Généralement  elles  sont  for- 
mées de  disques  en  bronze  portant  en  dessus*ou  en  dessous  des  ailettes  prismatiques 
en  croix  destinées  à  assurer  le  guidage  en  permettant  le  passage  de  l'eau. 


GÉNÉRALITÉS  SUR  LES  POMPES  ET  LEUR  FONCTIONNEMENT     9 

Le  siège  de  la  soupape  peut  être  plan  ou  conique.  Dans  tous  les  cas,  il  est  néces- 
saire qu'il  soit  très  bien  ajusté  pour  être  étanche.  On  obtient  cette  étanchéité  par  le 
rodage,  opération  qui  consiste  à  faire  tourner  la  soupape  sur  son  siège  en  y  déposant 
préalablement  une  petite  quantité  de  potée  d'émeri  très  fine;  en  produisant  une 
légère  pression,  on  use  par  rotation  les  surfaces  en  contact.  Certains  constructeurs 
produisent  un  rodage  automatique  pendant  le  fonctionnement  de  la  pompe,  en  faisant 
venir  de  fonte  les  soupapes  avec  des  ailes  hélicoïdales  :  le  mouvement  de  l'eau  leur 
communique  ainsi,  au  moment  de  la  levée,  un  mouvement  de  rotation  qui  les  empêche 
de  retomber  toujours  dans  la  même  position  sur  leur  siège.  On  prévient  surtout  de 
cette  façon  les  incrustations  de  matières  étrangères  dans  les  surfaces  de  joint.  Il  est 
également  de  bonne  précaution,  dans  la  construction  des  soupapes,  de  donner  au  siège 
une  épaisseur  suffisante  pour  permettre  plusieurs  rodages  et,  au  besoin,  une  rectifica- 
tion sur  le  tour. 

Dans  les  constructions  économiques  et  pour  les  faibles  pressions,  on  emploie 
avec  succès  des  soupapes  constituées  par  des  boulets  en  caoutchouc  vulcanisé  guidés 
par  des  cloches  ajourées  permettant  le  passage  de  Peau  et  limitant  leur  levée. 

TRAVAIL  DES  POMPES 

Le  travail  qu'ont  à  effectuer  les  pompes  est  fort  variable  ;  les  cas  les  plus  com- 
muns sont  les  suivants  ou  s'en  rapprochent  de  très  près  : 

1*  Enlever  Peau  d'un  endroit  où  elle  gène  et  Pexpulser,  comme  dans  Pépuise- 
ment  des  mines,  Passéchement  des  cales  de  navires,  des  bassins  maritimes,  des 
marais,  etc.  ; 

2**  Élever  Peau  dans  les  réservoirs  d'où  elle  se  répandra  par  sa  gravité  aux 
divers  points  où  sa  présence  est  nécessaire  :  distribution  d'eau  des  villes  ; 

3°  Transporter  Peau  d'un  point  à  un  autre  en  l'élevant  ou  non  :  arrosage,  irriga- 
tion, extinction  des  incendies; 

4°  Prendre  l'eau  en  l'élevant,  ou  non,  et  là  refouler  à  une  certaine  pression,  soit 
à  Pair  libre,  soit  dans  un  espace  clos  :  pompes  à  incendie,  pompes  alimentaires  des 
générateurs  à  vapeur. 

Dans  tous  les  cas,  un  certain  poids  P  de  liquide  devra  être  déplacé  d'une  hau- 
teur H  pendant  l'unité  de  temps,  et  cela  exige  un  travail  évalué  par  : 

T  =  P  .  H. 

Débits.  —  On  appelle  débit  théorique  d'une  pompe  le  volume  engendré  par 
seconde  par  l'organe  propulseur  ;  le  débit  réel  est  le  volume  de  Peau  montée  ou  dépla- 
cée par  seconde. 

Rendements.  —  Le  rapport  entre  les  deux  volumes  définis  ci-dessus  est  le  ren- 
dement en  volume;  il  est  généralement  plus  petit  que  l'unité,  cependant  il  y  a  des  cas 
où  il  atteint  et  même  dépasse  i.  Ceci  paraît  invraisemblable  a  priori^  mais  résulte 
de  ce  qu'au  moment  de  l'aspiration  la  vitesse  de  l'organe  propulseur  a  été  suffisante 
pour  créer  un  fort  courant  de  la  masse  liquide  vers  le  corps  de  pompe,  courant  qui 
maintient  la  soupape  d'aspiration  levée  et  permet  à  l'eau  de  passer  pendant  le  com- 
mencement du  refoulement  directement  de  l'aspiration  au  refoulement.  On  cite  des 
pompes  Girard  dont  le  rendement  volumétrique  était  de  110  6/0. 


10  GÉNÉRALITÉS 

Le  travail  utile  est  le  produit  du  poids  d'eau  réellement  élevé  par  seconde  par  la 
distance  verticale  mesurant  Télévation  [aspiration  +  refoulement). 

Le  rendement  mécanique  est  alors  le  rapport  entre  le  travail  utile  fourni  par  la 
pompe  et  le  travail  développé  par  le  moteur  qui  la  conduit. 

11  est  beaucoup  plus  important  à  considérer  pour  le  consommateur  que  le  rende- 
ment volumétrique  ;  c'est  en  effet  lui  qui  rend  compte  de  la  manière  bonne  ou  mau- 
vaise dont  est  utilisée  Ténergie  fournie  dont  le  prix  est  facile  à  calculer. 

Dans  de  bonnes  machines,  il  atteint  0,86;  mais  il  est  fréquemment  plus  bas. 

Les  pompes  aspirante  et  foulante  étant  les  types  classiques  de  pompes,  nous 
allons  donner,  à  titre  d'exemple,  les  rendements  donnés  par  Résal. 

1®  Rendement  d'une  pompe  aspirante,  —  Il  s'exprime  par  la  formule 


dans  laquelle  on  a  : 

û,  section  du  corps  de  pompe  ; 

«,  épaisseur  du  piston  ; 

2Z,  amplitude  des  oscillations  du  piston,  hauteur  du  liquide  dans  le  corps  de 

pompe  au-dessus  de  la  face  supérieure  du  piston  arrivé  au  point  le  plus 

bas; 
H,  hauteur  du  niveau  moyen  du  liquide  dans  le  corps  de  pompe  au-dessus  du 

niveau  du  réservoir  d'alimentation  ; 
10,  vitesse  angulaire  de  la  manivelle  qui  meut  la  tige  de  piston  ; 
a*,  coefficient  tenant  compte  des  diverses  pertes  de  force  vive  (frottements, 

entrée  de  l'eau  dans  le  corps  de  pompe,  etc.),  tel  que  la  perte  de  force 

vive  totale  soit  (xH^  ; 
<r,  aire  de  la  soupape  du  piston. 

On  voit  que  fx  sera  d'autant  plus  grand  que  (o  et  a  seront  plus  faibles  et  que  a 
sera  plus  grand,  c'est-à-dire  que  le  rendement  croît  avec,  les  sections  dans  les  ouver- 
tures des  soupapes  et  décroît  lorsque  la  vitesse  augmente. 

2"*  Rendement  d'une  pompe  foidante,  —  Ce  rendement  a  pour  formule  : 

_  ^ 27rQ7H^ 1 

H',  hauteur  à   laquelle  on  doit  élever  l'eau  au-dessus  du  fond  du  corps  de 

pompe  ; 
û',  section  contractée  à  son  débouché  ; 
a'^,  coefficient  des  pertes  de  forces  vives. 

Ganses  des  diminutions  de  rendement  des  pompes.  —  Ces  causes  sont  nombreuses. 
Les  principales  sont  dues  : 

Aux  frottements  des  organes  composant  la  pompe  ; 
Aux  frottements  du  liquide  dans  les  conduits  ; 
A  la  mise  en  liberté  de  l'air  distous  ; 


RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX  SUR  LES  MÉCANISMES       H 

A  la  vaporisation  de  leau  dans  le  vide  ; 

Au  travail  absorbé  par  le  déplacement  du  piston  et  des  autres  organes  mobiles 
(clapets,  etc.); 
Aux  fuites  ; 
Aux  perte»  de  puissances  vives  dues  aux  changements  brusques  de  vitesses  de 

Teau. 


III 


RENSEIGNEMENTS  OÉNÉBAUX  SUR  LES  MÉCANISMES 
ET  LES  FLUIDES  INTERMÉDIAIRES 


Frottement  de  glissement.  —  Si  Ton  considère  deux  corps  glissant  F  un  sur 
Tautre,  Texpérience  conduit  à  admettre  que  la  réaction  tangentielle  de  Tun  sur 
l'autre  est  proportionnelle  à  la  réaction  normale  correspondante  et  dirigée  en  sens 
inverse  de  la  vitesse  relative  des  deux  corps. 

Soient  T  et  N  les  réactions  tangentielle  et  normale  ;  on  aura  : 

T  est,  par  définition,  le  frottement  de  glissement;  /"est  le  coefficient  de  frotte- 
ment ;  f  dépendra  de  la  nature  des  deux  corps,  du  poli  de  leur  surface,  de  leur 
lubrification,  etc. 

Les  chiffres  ci-après  permettent  de  calculer  les  pertes  ainsi  produites  ;  ce  sont 
les  moyennes  des  principaux  résultats  d'expérience  de  Coulomb  et  Morin  sur  la  dé- 
termination du  coefficient  de  frottement  de  glissement. 


SURFACES    PLANES 


Valeur  de 


A  sec  Humides  Graisse  renourelée. 

Bois  sur  bois 0,45  0,25                    0,07 

Bois  sur  métal 0,36  0,24                   0,07 

Métal  sur  métal 0,18  —                    0,08 

Cuir  sur  bois 0,32  0,29                    — 

Cuir  sur  métal 0,56  0,36                     — 

Corde  de  chanvre  sur  bois.            0,50  —                      — 

TOUBILLONS    ET  COUSSINETS 

A  sec  Klal  ordinaire  onctueux.  Graisse  renouvelle. 

Métal  sur  métal 0,10  0,10                   0,05 

Métal  sur  bois 0,19  0,10                   0,05 

Au  frottement  des  organes  de  la  pompe,  il  y  a  lieu  d'en  ajouter  un  autre  tout 

aussi  important,  qui  est  le  frottement  du  liquide  dans  les  tuyaux  dont  nous  avons 
déjà  parlé. 


i2 


GÉNÉRALITÉS 


Solubilité  de  Fair  dans  Teau.  —  On  a  appris  en  physique  (loi  de  Henry)  que  : 
A  une  même  température^  le  volume  gazeux^  mesure  sous  la  pression  finaîe,  dissous 
par  Vunité  de  volume  du  dissolvant^  est  indépendant  de  cette  pression  finale;  mais  il 
suffit  d'une  faible  variation  de  température  pour  permettre  le  dégagement  d*air, 
lequel,  augmentant  ensuite  de  volume  pendant  l'aspiration,  à  mesure  que  la  pression 
baisse,  provoque  une  diminution  de  rendement  volumétrique. 

Cet  air  dégagé  peut  se  cantonner  dans  certaines  parties  de  la  pompe  et  se  redis- 
soudre inopinément  dans  de  Teau  qui  n'en  contient  pas,  en  occasionnant  des  chocs 
et  des  remous.  Cette  solubilité  gène  encore  au  refoulement,  lorsqu'il  est  nécessaire 
d'employer  des  réservoirs  d'air  pour  régulariser  le  mouvement  de  Teau,  et  exige  une 
pompe  de  compression  dont  le  travail  est  sans  effet  utile  au  point  de  vue  de  la  quan- 
tité d'eau  montée. 

La  solubilité  de  l'air  dans  l'eau  est  en  moyenne  de  — >  comme  le  montre  le 

tableau  ci-dessous  : 

AIR    DISSOUS    PAR    1    LITRE    d'bAU    A    LA   PRESSION 
DE    760    MILLIMETRES   AUX    DIFFÉRENTES    TEMPERATURES 


0" 

0"',(«47l 

10" 

0"',01953 

1 

0  ,02406 

11 

0  ,01916 

2 

0  ,02345 

12 

0  .01882 

3 

0  ,02287 

13 

0  ,01851 

4 

0  ,02237 

14 

0  ,01822 

5 

0  ,02179 

15 

0  ,01795 

6 

0  ,02128 

16 

0  ,01771 

7 

0  ,02080 

17 

0  ,01750 

8 

0  ,02034 

18 

0  ,01732 

9 

0  ,01992 

19 

0  ,01717 

Vaporisation  de  Teau 
dans  le  vide.  —  On  a  vu, 
en  physique,  que  l'eau 
peut  se  vaporiser  dans  le 
vide  à  la  température  de 
0**  et  même  plus  bas.  Si 
donc  on  provoque  un 
vide  môme  imparfait,  il 
y  a  émission  d'une  cer- 
taine quantité  de  vapeur 
d'eau  dont  la  pression 
contrarie  l'ascension  de 
l'eau  restante.  Cette  va- 
peur émise  est  d'autant 
plus  abondante  et,  par 
conséquent,  a  une  tension 
d'autant  plus  forte  que  la 
température  du  milieu  est  plus  élevée.  11  n'est  donc  pas  nécessaire  d'avoir  un  vide 


cenlùjrades 


RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX  SUR  LES  MÉCANISMES 


(3 


complet  pour  doQner  lieu  à  ce  phénomène,  qui  fait  d'ailleurs  qu'on  ne  peut  aspirer  les 
liquides  chauds.  En  effet,  si  un  liquide  est  à  une  température  de  40^,  il  est  évident 
qu'il  suffira  de  produire  une  très  faible  dépression  pour  qu'il  s'en  vaporise  une  grande 
partie.  Le  tableau  suivant  et  la  figure  (p.  12)  donnent  des  résultats  d'expériences  très 
intéressantes  à  ce  sujet. 

TENSIONS    EN    MILLIMETRES    DE    MERCURE    DE    LA   VAPEUR    d'eAU 
ENTRE   —   5°    ET    +    35*   C. 


—  5" 

3,131 

5« 

6,534 

15" 

12,699 

25° 

23,550 

—  4 

3,387 

6 

6,998 

16 

13,536 

26 

24,988 

—  3 

3,664 

7 

7,492 

17 

14,421 

27 

26,505 

—  2 

3,955 

8 

8,017 

18 

15,357 

28 

28,101 

—  1 

4,267 

9 

8,574 

19 

16,346 

29 

29,782 

0 

4,600 

10 

9,165 

20 

17,391 

30 

31,548 

1 

4,940 

11 

9,792 

21 

18,495 

31 

33,405 

2 

5,302 

12 

10,457 

22 

19,659 

32 

35,359 

3 

5,687 

13 

11,162 

23 

20,888 

33 

37,410 

4 

6,097 

14 

11,908 

24 

22,184 

34 

39,565 

VOLUME,    POIDS    SPECIFIQUE    ET   TENSION    ELASTIQUE    DE  LA    VAPEUR    D  EAU 
AUX    DIFFÉRENTES   TEMPERATURES    DE    0°    A    180° 


TEMPÉRATURE 

TENSION 
en 

ATHOaPHiRIS 

PRESSION 

B!f    RtLOORAMIlKS 

eentimètre    carré 

VOLUME 

DI   t    mUWRAIIIIE 

de  Ttpeur 

POIDS 

DE  1  aèniB  ctRe 

de  Tapeur 

0° 

1 

166 

0,006 

205-«,222 

0'»,005 

18» 

1 
50 

0,021 

66    ,145 

0   ,015 

33» 

1 

20 

0,051 

27    ,852 

0   ,036 

4«»' 

1 
10 

0,103 

14    ,516 

0   ,069 

60» 

1 

5 

0,206 

7    ,583 

0   ,132 

65» 

1 
4 

0,258 

6    ,157 

0   ,162 

82» 

1 

2 

0,516 

3    ,227 

0  ,310 

92» 

3 
4 

0,775 

2    ,215 

0   ,451 

100» 

1 

1,033 

1    ,696 

0   ,591 

112» 

'1 

1,549 

1    ,167 

0   ,857 

121» 

2 

2,066 

0    ,895 

1   ,116 

128» 

*l 

2,582 

0    ,729 

1   ,371 

134» 

3 

3,099 

0    ,617 

1    ,620 

140» 

»l 

3,615 

0    ,534 

1   ,866 

14 


GÉNÉRALITÉS 


TENSION 

PRESSION 

VOLUME 

POIDS 

TEMPÉRATURE 

en 

ATM08PRÈRKS 

r.1   XILOOIIAllMiLS 

c«ntiinètr£  carr^ 

1>B   1    KILOORAUHK 

de  vapeur 

DB   1    MÈTRE  Ct'BB 

de  Tapeur 

144° 

4 

4,131 

0"",474 

2»M08 

148° 

<i 

4,648 

0    ,426 

2   ,347 

152° 

5 

5,164 

0    ,387 

2   ,584 

156° 

'1 

5,681 

0    ,355 

2   ,812 

159° 
165° 
171° 
176° 
180° 

6 
7 
8 
9 
10 

6,197 
7,230 
8,263 
9,300 
10,330 

0    ,328 
0    ,285 
0    ,252 
0    ,227 
0    ,206 

3   ,051 
3  ,509 

3  ,971 

4  ,408 
4   ,848 

D'après  Résal,  le  poids  spécifique  et  la  pression  de  la  vapeur  d'eau  saturée  sont 
liés  de  manière  très  satisfaisante  par  la  relation  : 


Mp'", 


dans  laquelle  : 


p  est  le  poids  spécifique  de  la  vapeur  d'eau  saturée  ; 
p,  la  pression  exprimée  en  millimètres  de  mercure  ; 
M  =  0,001164; 
m  =  0,943. 

A  ce  sujet,  on  peut  souvent  avoir  à  passer  d'une  pression  exprimée  en  colonne 
de  mercure  à  une  pression  exprimée  en  colonne  d'eau.  Le  tableau  suivant  donne  la 
correspondance  de  ces  expressions  jusqu'à  1.000  millimètres  d'eau. 


MILLIMÈTRES 

MILLIMÈTRES 

MILLIMÈTRES 

MILLIMÈTRES 

•        KAC 

MKHCORE 

BAU 

MERCLUK 

EAU 

MKRCURK 

EAI' 

MBRCl'RK 

1 

0,07 

16 

1,18 

35 

2,58 

200 

14,76 

2 

0,16 

17 

1,26 

40 

2,95 

250 

18,45 

3 

0,22 

18 

1,33 

45 

3,32 

300 

22,14 

4 

0,30 

19     i 

1,40 

50 

3,69 

350 

25,83 

5 

0,37 

20 

1,48 

55 

4,06 

4(K> 

29,52 

() 

0,44 

21 

1,55 

60 

4,43 

450 

33,21 

7 

0,52 

22 

1,62 

65 

4,80 

500 

36,90 

8 

0,59 

23 

1,70 

70 

5,17 

550 

40,59 

9 

0,66 

24 

1,77 

75 

6,54 

600 

44,28 

10 

0,74 

25 

1,84 

80 

5,90 

H50 

47,97 

11 

0,81 

26 

1,92 

85 

6,27 

700 

51,66 

12 

0,89 

27 

1,98 

90 

6,64 

800 

59,04 

13 

0,96 

28 

2,07 

95 

7,01 

900 

(J6,42 

14 

1,03 

29 

2,14 

100 

7,38 

1000 

73,80 

16 

1,12 

30 

2,21 

150 

11,07 

UENSKIGNEMENTS  GÉNÉUAUX  SUR   LES   MÉCANISMES 


15 


L'eau,  comme  on  le  sait^se  solidifie  à  0**  et  entre  en  ébuUition  à  100"  à  la  pres- 
sion atmosphérique. 

La  densité  de  la  glace  est  Ofi'i  ;  celle  de  la  vapeur  d'eau  est  0,624. 

L'eau  présente  son  maximum  de  densité  à  +  4°.  Le  tableau  suivant  donne  la 
densité  de  Feau  et  le  volume  du  kilogramme  aux  différentes  températures  de  -^  5<* 
ài00^ 


DEGRÉS 

DEHSITÉ 

VOLUME 

DEGRÉS 

DENSITÉ 

VOLUME 

—  i> 

0,9993 

1"',0007 

30 

0,9882 

1"',0H9 

0 

0,9999 

1  0001 

55 

0,9838 

1  0144 

4 

1,0000 

1  0000 

60 

0,9834 

1  0169 

10 

0,9997 

1  0002 

65 

0,9807 

1  0196 

15 

0,9992 

1  0008 

70 

0,9779 

1  0226 

20 

0,9983 

1  0017 

75 

0,9750 

1  0257 

25 

0,9971 

1  0029 

80 

0,9719 

1  0289 

30 

0,99S8 

1  0043 

85 

0,9688 

1  0322 

35 

0,9942 

1  0058 

90 

0,9656 

1  0357 

40 

0,9923 

1  0077 

95 

0,9622 

1  0393 

tî) 

0,9904 

1  0097 

100 

0,9586 

1  0431 

Pertes  de  force  vive.  —  Dans  toutes  les  pompes,  le  liquide  arrive  toujours  à  la 

1 

sortie  du  tuyau  de  refoulement  avec  une  certaine  vitesse  v  ;  la  force  vive  -  mv^  qui 

en  résulte  reste  donc  absolument  inutilisée.  Il  y  a  donc  lieu  de  faire  en  sorte  que  v 
soit  aussi  petit  que  possible. 

A  cette  perte  viennent  s'ajouter  celles  qui  sont  dues  aux  changements  de  vitesse 
que  subit  le  fluide  dans  le  corps  de  pompe,  provenant  de  différences  dans  les  sections 
de  passage,  ou,  comme  dans  les  pompes  à  piston,  des  variations  de  vitesse  de 
Torgane  propulseur.  Dans  ce  dernier  cas,  elles  sont  très  marquées,  surtout  si  la 
pompe  n'a  qu'un  seul  corps,  car  le  piston  passe  deux  fois  par  tour  par  une  vitesse 
nulle.  On  remédie  partiellement  à  ces  inconvénients  en  adoptant  des  dispositifs 
spéciaux  :  réservoirs  d'air,  pompes  à  courant  continu,  etc.,  sur  lesquels  nous  donne- 
rons des  détails  plus  loin. 

UNITÉS 


Au  cours  de  cet  ouvrage,  nous  aurons  constamment  à  parler  de  machines  mises 
en  œuvre  par  des  moteurs.  Il  est  donc  utile  de  posséder  h'S  notions  générales 
relatives  à  ces  derniers.  Aussi  nous  condenserons  en  quelques  pages  les  données 
élémentaires  indispensables  qui  ont  Irait  aux  principaux  d'entre  eux,  c'est-à-dire 
aux  : 

Moteurs  animés  : 

Moteurs  à  vent  et  moteurs  hydrauliques; 

Moteurs  thermiques  ; 

Moteurs  électriques. 


16  GENERALITES 

Rappelons  d'abord  les  unités  employées  en  mécanique  en  partant  du  système 
C.  G.  S.  (centimètre,  gramme,  seconde). 

L'unité  d'accélération  est  Taccélération  d'un  mobile  animé  d'un  mouvement 
uniformément  varié,  qui  parcourt  i  centimètre  par  seconde.  On  la  rapporte  a  l'accélé- 
ration de  la  pesanteur,  qui  est  à  Paris  : 

g  =  981  centimètres. 

L'unité  de  force  est  le  produit  de  l'unité  de  masse  par  l'unité  d'accélération  : 
c'est  la  force  qui  communique  une  accélération  de  1  centimètre  par  seconde  à  la 

masse  de  1  gramme;  on  l'appelle  la  dyne.  Elle  vaut  —  gramme. 

L'unité  de  travail  est  le  produit  de  cette  dernière  quantité  par  l'unité  de  longueur  ; 
c'est  le  travail  accompli  par  une  dyne  déplaçant  son  point  d'application  de  l'unité  de 
longueur  suivant  sa  direction  : 

1  dyne  X  i  cm.  =  1  erg. 

Ces  unités  sont  trop  petites  pour  être  employées  en  pratique.  On  rapporte  alors 
les  chemins  parcourus  au  mètre  et  les  forces  au  kilogramme. 
Le  travail  correspondant  au  gramme-centimètre  étant 

981  dynes, 
le  kilogrammètre  sera  : 

981  X  1.000  X  100  =:  981  X  10*  dynes. 

C'est,  comme  son  nom  l'indique,  le  travail  développé  par  une  force  de  i  kilo- 
gramme sur  un  chemin  de  1  mètre. 

Nous  avons  à  introduire  la  notion  du  temps  :  l'unité  de  temps,  en  mécanique,  est 
la  seconde. 

Les  unités  de  puissance  sont  le  cheval-vapeur  et  le  poncelet  : 

Le  cheval-vapeur  est  le  travail  fourni  par  une  force  capable  d'élever  75  kilo- 
grammes à  1  mètre  de  hauteur  par  seconde  ;  c'est  donc  75  kilogrammètres-seconde. 

Comme  le  chiffre  de  75  se  prête  peu  aux  transformations  et  aux  calculs  rapides, 
on  a  adopté  une  nouvelle  unité  plus  commode,  le  poncelet,  qui  vaut  100  kilogram- 
mètres-seconde. 


GÉNÉRALITÉS  SUR   LES  MOTEURS   ANIMÉS,   ETC.  17 


IV 


GÉNÉRALITÉS  SUR  LES  MOTEURS  ANIMÉS 

ET  LES  MOTEURS  UTILISANT  LES  FORGES  NATURELLES 

TELLES  QUE  LE  VENT  ET  L'EAU 

MOTEURS  ANIMÉS 

L'économie  domestique,  Tagriculture  et  la  petite  industrie  utilisent  encore  beau- 
coup, pour  Télévation  des  eaux,  la  force  de  l'homme  ou  des  animaux. 

11  n'est  donc  pas  sans  intérêt  de  connaître  quelques  données  sur  les  efforts  et  le 
travail  qu'ils  peuvent  fournir.  Le  tableau  qui  va  suivre  donne  quelques  indications, 
qui  sont  des  moyennes  d'observation. 

V  est  la  vitesse  moyenne  en  mètres  du  point  d'application  de  l'effort  moteur  ; 
P  est  la  valeur  moyenne  en  kilogrammes  de  cet  effort  estimé,  suivant  la  direc- 
tion de  V  ; 
T  est  la  durée  du  travail  journalier  en  secondes,  déduction  faite  des  repos. 

Le  travail  journalier  est  en  kilogrammètres  : 

G  =  V  .  P  .  T. 

11  est  bon  de  noter  que  V,  P,  T  sont  les  limites  que  peut  atteindre  le  moteur 
animé,  mais  qu'il  n'y  a  pas  intérêt  à  les  lui  demander  la  plupart  du  temps  ;  ce  qu'il 
faut,  puisque  c'est  la  fatigue  que  l'on  paye,  c'est  rendre  le  produit  P  .  V  .  T  maximum 
à  égalité  de  fatigue. 

Les  valeurs  à  choisir  pour  P,  V,  ï  en  pratique  sont  donc  celles  qui  correspondent 
au  maximum  d'effet  utile,  et  il  y  a  ainsi  intérêt  à  ne  faire  travailler  que  neuf  heures  un 
moteur  animé  qui  peut  travailler  dix-huit  heures,  s'il  fournit  son  maximum  de  rende- 
ment pour  T  =r  9  heures. 

Remarquons,  enfin,  que,  si  les  moteurs  animés  ne  peuvent  travailler  que  d'une 
façon  discontinue,  la  fatigue  les  obligeant  à  des  arrêts  plus  ou  moins  prolongés,  ils 
ont  l'avantage  de  pouvoir,  pendant  un  temps  plus  ou  moins  court,  faire  varier  beau- 
coup V  ou  P  en  maintenant  le  produit  S>  sensiblement  constant.  C'est  là  un  avantage 
appréciable  dans  quelques  cas  particuliers. 


LES  POUPES. 


18 


(iEiXÉRALITKS 


QUANTITES  DE  TRAVAIL  JOURNALIBR  QUE  PEUVENT  FOURNIR,  EN  DIVERSES  CIRCONSTANCES, 

LES  PRINCIPAUX  MOTEURS  ANIMES 


NATURE  DU  TRAVAIL 


I.  —  Élévation  verticale  des  fardeaux. 

Un  homme  montant  une  rampe  douce  ou  un 
escalier  sans  fardeau,  son  unique  travail  ser- 
vant à  élever  son  corps 

Un  homme  élevant  des  poids  avec  une  corde  et 
une  poulie,  ce  qui  Toblige  à  faire  descendre 
la  corde  à  vide 

Un  homme  élevant  des  poids  en  les  soulevant 
avec  la  main 

Un  homme  élevant  des  fardeaux  en  les  portant 
sur  son  dos  en  haut  d'une  rampe  ou  pente 
douce  et  revenant  à  vide 

Un  homme  élevant  des  fardeaux  en  montant  rampe 
au  1/12  avec  une  brouette  et  revenant  à  vide  . 

Un  homme  élevant  des  terres  à  la  pelle  à  la  hau- 
teur de  1",60 


II.  —  Action  sur  les  machines-outils. 

Un  homme  agissant  sur  une  roue  à  chevilles  ou  à 

tambour  :  1*  Au  niveau  de  Taxe 

2®  Vers  le  bas  de  la  roue 

Un  homme  marchant,  poussant  ou  tirant  hori 
zontalement  d'une  manière  continue  .... 

Un  homme  agissant  sur  une  manivelle  .... 

Un  homme  exercé  poussant  et  tirant  alternati- 
vement dans  le  sens  vertical 

Un  cheval  attelé  à  une  voiture  au  pas 

—  —  —  au  trot 

—  —     à  un  manège  au  pas 

—  —  —         au  trot 

Un  bœuf  attelé  à  un  manège  au  pas 

Un  mulet    —  —  — 

Un  âne       —  —  — 


ITI.  —  Transport  horizontal  des  fardeaux. 

Un  homme  marchant  sur  un  chemin  horizontal 
sans  fardeau,  son  travail  consistant  seulement 
à  déplacer  son  corps 

Un  homme  transportant  des  matériaux  dans  une 
charrette  à  deux  roues  et  revenant  à  vide.  . 

Un  homme  transportant  des  matériaux  dans 
une  brouette  et  revenant  à  vide 

Un  homme  portant  le  fardeau  sur  son  dos  .  .  . 

Un  homme  portant  le  fardeau  sur  son  dos  et  re- 
venant à  vide  chercher  de  nouvelles  charges. 

Un  cheval  au  pas  tirant  une  charrette  chargée. 

Un  cheval  au  trot  tirant  une  charrette  chargée. 

Un  cheval  au  pas  transportant  des  fardeaux 
dans  une  charrette  et  revenant  à  vide  chercher 
un  nouveau  chargement 

Un  cheval  au  pas  chargé  sur  le  dos 

—        au  trot  —  


ÎFFORT 

ËXEnCB 

P 

kilogrs) 


6o 

18 
20 

65 
60 
2,7 


60 
12 

12 

8 

6 
70 
44 
45 
30 
60 
30 
14 


65 

100 

60 
40 


65 
700 
350 


700 

120 

80 


VITESSE 
V 

(métrés) 


0,15 

0,20 
0,17 

0,04 
0,02 
0,40 


0,15 
0,70 

0,60 
0,75 

0,75 
0,90 
2,20 
0,90 
2,00 
0,60 
0,90 
0,80 


1,50 

0,50 

0,50 
0,75 

0,50 
1,10 
1,20 


0,60 
1,10 
2,20 


TRAVAIL 
pari" 

(kgrm) 


9,75 

3,6 
3,4 

2,6 
1,2 
1,08 


9,0 
8,4 

7,2 
6,0 

4,5 
63,0 
96,8 
40,5 
60,0 
36,0 
27,0 
11,2 


97,5 

50 

30 
30 

32,5 
770 
420 


420 
132 
176 


DURÉE 
du 

TRAVAIL 

journalier 
(heures) 


6 
6 

6 

10 
10 


8 
8 

8 
8 

10 
10 

4,5 

8 

4,5 

8 

8 

8 


10 
10 

10 

7 

6 
10 
4,5 

10 

10 

7 


QUANTITE 
de 

TRAVAIL 

iournalier 
(poncelfls' 


2.808 

778 
734 

562 
432 
389 


2.592 
2.511 

2.074 
1.728 

1.620 
21.680 
15.682 
11.664 

9.724 
10.368 

7.778 

3.225 


35.100 

18.000 

10.800 
7.560 

7.020 

277.200 

68.040 


151.200 
47.520 
44.350 


(iÉNÉH ALITÉS   Slli    LES  MOïEUnS  ANIMÉS,  ETC.  19 


MOULINS  A  VENT 

Les  moulins  à  vent  sont,  après  les  moteurs  animés,  ceux  qui  ont  été  les  premiers 
appliqués  à  Télévation  de  Teau.  C'est  encore  un  de  leurs  principaux  emplois. 

On  peut  les  classer  en  deux  catégories  :  les  moulins  hollandais  et  les  moulins 
américains  ou  turbines  atmosphériques. 

Les  premiers  nous  viennent  d'Orient  et  ne  furent  introduits  dans  nos  régions 
qu'après  les  Croisades.  Leur  disposition  est  bien  connue  :  ils  consistent  en  quatre 
ailes  montées  en  croix  sur  un  axe  horizontal  et  faisant  un  certain  angle  avec  le  plan 
de  rotation.  Cet  axe  est  porté  par  une  charpente  pouvant  tourner  autour  d'un  axe 
vertical  de  manière  à  pouvoir  toujours  présenter  le  plan  de  rotation  des  ailes  norma- 
lement à  la  direction  du  vent.  Cette  orientation  peut  se  faire  automatiquement. 

Dans  les  moulins  américains,  les  ailes,  plus  nombreuses,  couvrent  toute  la  surface 
décrite  par  la  partie  utilisable  de  la  roue  ;  aussi,  à  puissance  égale,  leur  diamètre 
extérieur  est  beaucoup  plus  petit  que  celui  des  moulins  hollandais.  Cette  réduction 
de  diamètre  a  également  pour  avantage  de  faciliter  la  désorientation  du  moulin 
lorsque  la  vitesse  du  vent  devient  trop  grande  ;  dans  ce  cas,  en  effet,  il  est  nécessaire 
de  faire  tourner  les  ailes  de  manière  que  leur  plan  se  trouve  dans  la  direction  du 
vent,  et  on  comprend  que  l'effort  pour  produire  cette  manœuvre  est  d'autant  plus 
faible  que  la  longueur  des  ailes  est  plus  petite. 

La  vitesse  du  vent  nécessaire  à  la  bonne  marche  est  de  o  à  7  mètres  par  seconde  ; 
dans  certains  systèmes  bien  construits,  la  désorientation  ne  se  produit  que  lorsque 
cette  vitesse  atteint  9  mètres.  Le  travail  fourni  est  alors  plus  grand  et  compense 
l'excès  du  prix  d'achat. 

La  puissance  d'un  moulin  à  vent  peut  se  déterminer  par  la  formule  : 

N  =  -^  kilogrammètres-seconde, 

s  étant  la  surface  totale  de  la  partie  utilisable  des  ailes  en  mètres  carres  ; 
M,  la  vitesse  du  vent  en  mètres  par  seconde. 

En  chevaux-vapeur  de  75  kilogrammètres,  on  a  : 

N'  =  0,004dSu3, 

et  en  poncelets  : 

N"  =  0,0033Sw'. 

Cette  formule  est  assez  employée  en  France. 

Le  rendement  de  ces  appareils  est  mauvais  ;  cependant  on  n'a  pas  trop  à  en  tenir 
compte,  puisque  la  puissance  motrice  ne  coûte  rien. 

Voici  un  tableau  qui  donne  quelques  chiffres  sur  des  appareils  de  faible  puissance 
du  type  américain  «  Corcoran  »,  assez  répandu  aux  Etats-Unis.  Nous  les  empruntons 
à  M.  Wolff,  l'auteur  de  nombreux  mémoires  et  essais  dans  la  matière.  M.  Wolff  a 
supposé  pour  leur  établissement  une  vitesse  moyenne  de  vent  de  7  mètres  à  la  seconde 
pendant  huit  heures  par  jour,  soit  2.9iO  heures  par  an. 


20 


GÉNÉRALITÉS 


PUISSANCE 

DÉPENSE  PAR  HEURE  BE  TRAVAIL 

DIAMÈTRE 

PUISSANCE 

PRIX 

PRIX 

en 

P0NCBLBT8 

intrkSts 

OÉPRéCIATIOKS 

du 

du 

LA  ROUB 

8    heures 

pendant 
8    heures 

des  moteurs 

et  des 
constructions 

et 
réparations 

SDR- 

HCILR 

TOTAL 

CBtVAL- 

POXCBLET- 

par  jour 

par  jour 

à  5  0/0  du 
prix  d'achat 

5  0/0  du 
prix   d'achat 

VBILL4NCE 

HEUSB 

HEIiaF. 

mètres 

centimes 

centimes 

centimes 

centimes 

centimes 

centimes 

reotimes 

2,60 

0,04 

0,03 

l,2o 

1,23 

0,30 

0,20 

3,00 

75.0 

100,0 

3,0() 

0,12 

0,09 

1,50 

1,50 

0,30 

0,20 

3,50 

29,0 

38,6 

3,65 

0,21 

0,157 

1,80 

1,80 

0,30 

0,H) 

4,10 

19,5 

26,0 

4,25 

0,28 

0,21 

3,75 

3,73 

0.30 

0,33 

8,15 

29,0 

38,6 

4,85 

0,41 

0,307 

3,75 

5,75 

0,30 

0,33 

12,15 

29.5 

39,4 

5,50 

0,61 

0,45 

6,«3 

6,85 

0,30 

0,33 

14,33 

23,0 

30,6 

6,00 

0,79 

0,58 

8,50 

8,50 

0.30 

0,50 

17,80 

22,5 

30,0 

7,60 

1.34 

1,00 

10,25 

10,25 

0,30 

0,50 

21,30 

15,0 

20,0 

Le  mouvement  des  moulins  peut  être  transmis  aux  pompes  de  différentes  façons 
Dans  certains  cas,  Tarbre  portant  les  ailes  est  un  arbre-manivelle,  et  une  longue 
bielle  donne  le  mouvement  à  la  tige  du  piston  ;  on  ne  peut  sur  ce  dispositif  atteler 
que  des  pompes  à  piston  et  à  simple  effet,  dont  le  refoulement  s'effectue  pendant  la 
course  de  bas  en  haut,  de  façon  que  la  bielle  ne  travaille  qu'à  la  traction  ;  le  travail 
à  la  compression  occasionnerait  des  flambages  de  la  bielle  et  nécessiterait  une  sec- 
tion plus  forte. 

Une  transmission  par  engrenages  permet  Temploi  de  pompes  à  double  effet  ; 
son  rendement  se  trouve  un  peu  diminué,  mais  on  peut  ainsi  réduire  les  dimensions 
de  la  pompe  pour  un  même  débit. 

Dans  le  cas  où  les  pompes  ainsi  actionnées  refoulent  dans  un  réservoir,  on  munit 
le  moulin  d*un  dispositif  permettant  la  désorientation  automatique  lorsque  le  réser- 
voir est  plein  ;  cette  automaticité  s'obtient  toujours  par  un  flotteur. 

Enfin,  les  moulins  de  grande  puissance  sont  munis  d'appareils  de  régulation^ 
de  freinage  et  de  désorientation  progressive,  dont  l'étude  ne  saurait  trouver 
place  ici. 

Notons  seulement,  pour  terminer,  qu'étant  données  les  conditions  économiques 
de  marche  des  moulins  à  vent,  ils  sont  tout  indiqués  pour  les  petites  exploitations 
surtout  agricoles,  et  qu'ils  y  ont  pris  un  grand  développement,  même  depuis  ces  der- 
nières années.  C'est  ainsi  qu'aux  Etats-Unis  on  en  comptait  environ  500.000  en 
1893.  Ils  ont  trouvé  leur  application  principalement  dans  le  drainage,  l'irrigation, 
la  distribution  d'eau  dans  les  villages,  les  cultures  agricoles  et  maraîchères,  etc. 

MOTEURS  HTDRÂUUQUES 


Si  nous  exceptons  les  machines  à  colonne  d'eau  et  les  béliers,  les  moteurs 
hydrauliques  sont  rarement  employés  pour  actionner  directement  les  pompes. 
Cependant  l'énergie  qu'ils  recueillent,  transformée  et  transportée  aisément  par  les 
installations  électriques,  met  en  œuvre  de  nombreuses  pompes.  Aussi  sommes-nous 
obligés  d'en  dire  quelques  mots. 


GÉNÉRALITÉS   SUR   LES   MOTEURS  ANIMÉS,   ETC.  24 

Les  moteurs  hydrauliques  sont  des  machines  disposées  pour  recevoir  Faction 
directe  de  Teau  possédant  une  énergie  due  à  son  poids  et  à  sa  vitesse. 

11  y  en  a  deux  grandes  catégories  : 

i*'  Les  roues^  qui  sont  des  récepteurs  à  axe  horizontal  ne  recevant  Feau  que  sur 
une  partie  de  leur  circonférence  ; 

2°  Les  turbines,  qui  ont  leur  axe  vertical  et  reçoivent  Teau  soit  au  centre,  soit 
sur  le  pourtour  extérieur  de  leur  colonne  mobile. 

La  puissance  disponible  d'un  moteur  hydraulique  est  fonction  de  son  degré  de 
perfection  et  de  la  puissance  de  la  chute  motrice.  Cette  dernière  se  calcule  aisément 
par  la  formule  : 

Q  =  PH  -j-  "3"  (enkilogrammètres), 

dans  laquelle  : 

P  est  le  poids  en  kilogrammes  du  liquide  écoulé  par  seconde  ; 

11,  la  différence  de  niveau  entre  les  centres  de  gravité  des  sections  des  canaux 

d'amenée  et  de  fuite  ; 
V,  la  vitesse  du  liquide  dans  le  canal  d'amenée  ; 
g,  l'accélération  de  la  pesanteur. 

Si  nous  appelons  : 

T„,  la  puissance  disponible  sur  l'arbre  du  moteur  ; 
T/,  —  absorbée  par  les  forces  intérieures  ; 

T/,  —  —        par  les  frottements; 

V,,  la  vitesse  dans  le  canal  de  fuite, 


nous  avons  l'équation  : 


de  laquelle  on  tire  l'expression  de  la  puissance  disponible  du  moteur  : 

P»>  Pn^ 

On  en  déduit  facilement  que  le  travail  utile  T^  sera  maximum  quand  les  quantités 

Pv^ 
T/,  T/,  -^  seront  minima. 

T/  ne  peut  se  réduire  que  par  une  construction  soignée  et  un  entretien 
sérieux. 

T|  provient  surtout  du  choc  de  l'eau  à  son  entrée  dans  le  moteur  et  des  remous 
qu'il  faut  essayer  de  diminuer  par  une  disposition  étudiée  de  la  couronne  mobile. 

Pv^ 

Enfin,   le  terme  -^  est  peu  susceptible  de  diminution,   attendu  que  sa  seule 

variable  v^  doit  toujours  être  au  moins  égale  à  la  vitesse  circonférencielle  de  la  roue, 
afin  de  permettre  l'évacuation  de  l'eau. 

De  ces  deux  dernières  considérations  se  dégagent  deux  conditions  théoriques 
trop  absolues  pour  être  entièrement  observées,  mais  dont  les  constructeurs  doivent 


22  GÉNÉRALITÉS 

néanmoins  se  préoccuper  :  c'est  que,  dan^-  un  moteur  hydraulique,  Veau  doit  entrer 
sans  choc  et  sortir  sans  xntesse. 

Le  rendement  d'un  moteur  se  déduit  de  la  formule  de  sa  puissance.  On  a  : 


R  = 


PH  +  Ç^ 

^  2/7 


Mais  comme,  généralement,  la  vitesse  à  Tamont  est  nulle,  on  a  : 

T 

Roues  hydrauliques.  —  Suivant  le  niveau  du  canal  d'arrivée  d'eau  par  rapport 
à  Taxe  des  roues,  on  les  distingue  en  trois  catégories  principales  : 

1°  Roues  en  dessus  ; 

2°  Roues  de  côté  ; 

3°  Roues  en  dessous. 

Roues  en  dessus.  —  La  roue  en  dessus  se  compose  de  deux  couronnes  ou 
jantes  en  bois  ou  en  métal,  entre  lesquelles  sont  fixées  des  aubes  destinées  à  former, 
avec  la  paroi  cylindrique  intérieure  appelée /bnfwre,  des  capacités  étanches  et  ouvertes 
sur  l-eur  face  extérieure  nommées  augets.  Cet  ensemble  est  réuni  au  moyeu  par  des 
bras  en  fonte,  en  bois,  ou  encore  en  tôle  et  cornières. 

L'eau  arrive  par  un  canal  nommé  coursier  au-dessus  de  la  roue  et  un  peu  en 
avant  de  la  verticale  passant  par  Taxe  ;  elle  emplit  alors  les  augets  supérieurs  qui 
sont  situés  du  côté  du  canal  de  fuite,  et  la  roue  se  met  à  tourner.  Les  augets  se  vident 
au  fur  et  à  mesure  qu'ils  s'inclinent  par  suite  du  mouvement  de  rotation,  et  l'eau 
s'échappe  dans  le  bief  d'aval. 

La  vitesse  de  rotation  varie  évidemment  avec  celle  de  l'eau,  les  dimensions  de  la 
roue  et  le  moment  résistant  créé  par  les  machines  à  conduire.  Dans  une  roue  bien 
établie,  la  régulation  s'obtient  automatiquement  dans  certaines  limites,  par  ce  fait  que 
les  augets  s'emplissent  d'autant  mieux  que  la  roue  tourne  moins  vite  ;  il  s'ensuit  alors 
une  augmentation  du  moment  moteur,  quand  l'augmentation  de  l'efTort  résistant  a 
donné  lieu  à  une  réduction  de  vitesse.  Inversement,  si  le  moment  résistant  diminue, 
la  roue  s'emballe,  les  augets  ne  s'emplissent  que  partiellement,  et  la  diminution 
d'effort  moteur  qui  en  résulte  se  traduit  par  une  réduction  de  vitesse. 

Sous  l'influence  de  la  force  centrifuge,  quand  la  vitesse  à  la  circonférence  est 
assez  grande,  l'eau  contenue  dans  les  augets  se  trouve  projetée  au  dehors  avant 
d'avoir  atteint  la  partie  la  plus  basse  de  la  circonférence  ;  il  y  a  alors  mauvaise  utili- 
sation de  la  puissance  motrice  et  diminution  du  rendement.  On  pare  à  cet  inconvé- 
nient, auquel  on  a  donné  le  nom  de  déversement  anticip^^  en  plaçant  en  face  de  la  partie 
inférieure  du  côté  d'aval  une  enveloppe  en  bois  ou  tôle  qui  ne  laisse  que  juste  le  pas- 
sage de  la  roue  et  qui  ne  permet  aux  augets  de  se  vider  que  lorsqu'ils  ont  atteint  le 
niveau  d'aval. 

L'installation  des  roues  en  dessus  varie  suivant  la  nature  des  cours  d'eau  et  la 
hauteur  de  chute. 

Lorsque  le  débit  du  cours  d'eau  est  assez  gfanJ,  mais  que,  par  contre,  son 


(;ÉNKHAIJTÉS    SUR   LES   MOTEURS   ANIMÉS,    ETC.  23 

niveau  est  assez  variable,  on  fait  arriver  Teau  dans  un  réservoir,  et  on  la  distribue  à 
la  roue  par  une  vanne  ;  cette  disposition  se  nomme  roue  à  tête  d'eau. 

Les  roues  sans  tète  d'eau  sont  celles  dans  lesquelles  Tarrivée  d'eau  se  fait  par  un 
déversoir  à  quelques  centimètres  au-dessus  de  la  roue  ;  cette  installation  exige  un 
niveau  d'amont  bien  régulier. 

Le  rendement  des  roues  à  tête  d'eau  varie  de  0,60  à  0,80  ;  celui  des  roues  sans 
tête  d'eau  est  d'environ  0,80. 

Roues  de  coté.  —  L'axe  de  la  roue  se  trouve  un  peu  au-dessus  du  canal  d'ame- 
née. La  roue  de  côté  s'installe  entre  deux  murs  verticaux,  nommés  bajoyers,  qui  ne 
laissent  qu'un  jeu  de  quelques  centimètres  sur  les  côtés  ;  le  coursier  épouse  en  des- 
sous la  forme  de  la  roue  jusqu'au  niveau  du  fond  du  bief  d'aval. 

Les  aubes  de  la  roue  sont  fixées  sur  la  surface  cylindrique  en  dehors  de  la  jante 
et  ne  forment  pas  d'augets;  l'eau  arrive  sur  elles  en  passant  entre  deux  vannes 
réglables,  permettant  de  faire  varier  le  niveau  et  l'épaisseur  de  la  lame  d'eau 
entrante. 

On  installe  ce  genre  de  roue  avec  ou  sans  tête  d'eau  :  les  premières  conviennent 
pour  un  niveau  d'amont  et  une  dépense  très  variable,  et  quand  le  travail  à  produire 
présente  des  irrégularités  fréquentes  et  petites,  parce  qu  alors  la  roue,  tournant  assez 
vite,  fait  un  peu  office  de  volant.  On  les  emploie  généralement  quand  la  puissance  de 
la  chute  est  largement  sufGsante  pour  l'effort  résistant  à  vaincre,  car  leur  diamètre 
est  assez  faible  et  leur  coût  d'installation  se  trouve  par  suite  peu  élevé  ;  leur  rende- 
ment est  de  0,45  à  0,55. 

Les  roues  sans  tète  d'eau  conviennent  dans  le  cas  où,  au  contraire,  le  niveau 
d'amont  et  la  résistance  à  vaincre  sont  peu  variables.  Leur  rendement  est  d'environ 
0,45  à  0,65  pour  les  hauteurs  de  chute  inférieures  à  i",50  et  de  0,70  à  0,75  pour  des 
hauteurs  de  chute  de  i",50  à  3  mètres. 

Roue  Sagebien.  —  La  caractéristique  de  cette  roue  consiste  en  ce  que  les  aubes 
sont  inclinées  sur  la  circonférence  extérieure  de  la  roue,  de  manière  que  celle  qui 
reçoit  l'eau  à  la  surface  du  canal  d'amenée  fasse  avec  l'horizontale  un  angle  de  45''. 

L'avantage  de  cette  roue  est  de  fournir  un  rendement  de  0,80  à  0,90,  tout  en 
ayant  des  dimensions  assez  faibles  par  rapport  au  travail  transmis. 

Roues  en  dessous.  —  Ce  sont  les  plus  simples  de  toutes  :  elles  reçoivent  Teau  à 
leur  partie  inférieure  par  un  orifice  avec  charge  sur  le  sommet  ;  elles  ne  sont  donc 
pas  foncées,  car  l'eau  n'agit  plus  par  son  poids,  mais  rien  que  par  sa  vitesse. 

Théoriquement,  avec  des  aubes  planes  et  radiales  à  la  circonférence,  leur  rende- 
ment est  de  0,50;  en  pratique,  il  descend  à  0,25  environ. 

Avec  des  aubes  d'un  tracé  spécial  dû  à  Poncelet,  on  obtient  néanmoins  jus- 
qu'à 0,60. 

Enfin,  notons  que,  dans  la  plupart  des  cas,  le  mauvais  rendement  des  roues  est 
en  général  dû  à  la  grande  économie  que  l'on  recherche  avant  tout  dans  leur  construc- 
tion et  leur  installation.  Elles  sont  de  moins  en  moins  employées  ;  mais  cependant  il 
y  a  quelques  exemples  de  transport  de  force  dans  lesquels  les  roues  sont  les 
récepteurs  d'énergie. 

Turbines.  —  Une  turbine  se  compose  en  général  de  deux  organes  principaux 
qui  sont  deux  disques  cloisonnés,  l'un  fixe,  l'autre  mobile,  le  premier  servant  à  don- 


24  (;ÉNÉRALITÉS 

ner  aux  filets  liquides  une  direction  et  une  vitesse  convenables  pour  pousser  le  second 
et  le  faire  tourner  autour  de  l'axe  sur  lequel  il  est  monté. 

Les  variétés  de  turbines  sont  très  grandes,  aussi  les  classifications  en  sont  nom- 
breuses. Dans  son  ouvrage  intitulé  les  Turbo- Machines^  M.  Râteau  en  donne  une 
dont  la  base  est  la  forme  de  la  trajectoire  parcourue  par  les  filets  liquides.  On  a 
ainsi  : 

Les  turbines  hélicoîdes^  dans  lesquelles  chaque  molécule  d'eau,  restant  à  la 
même  distance  de  Taxe  vertical,  décrit  en  tournant  et  en  tombant  une  hélice.  On  les 
a  encore  appelées  les  turbines  'parallèles; 

Les  turbines  centrifuges^  dans  lesquelles  les  filets  liquides  sont  plus  éloignés  de 
Taxe  à  leur  sortie  qu'à  leur  entrée.  Les  couronnes  sont  alors  au  même  niveau,  mais 
la  couronne  mobile  est  extérieure  à  la  couronne  fixe  ; 

Les  turbines  centripètes^  qui  sont  construites  à  Tinverse  des  précédentes  ;  le 
liquide  entre  par  Taubage  fixe  extérieur  et  sort  par  Taubage  mobile  intérieur; 

Les  turbines  mixtes^  construites  par  les  Américains  et  très  employées  mainte- 
nant, dans  lesquelles  les  filets  fluides  se  dirigent  d'abord  vers  Taxe,  puis  lui 
deviennent  parallèles  à  la  sortie  ; 

Les  turbines  hélico-centripètes^  dans  lesquelles  la  trajectoire  décrite  par  les 
filets  fluides  est  une  courbe  de  même  nature  que  Thélice,  mais  tracée  sur  un  tronc  de 
cône  dont  la  petite  base  est  en  bas. 

Injection  totale,  injection  partielle.  —  Suivant  que  Teau  arrive  sur  toutes  les 
aubes  du  disque  mobile  en  même  temps  ou  non,  on  a  les  deux  grandes  catégories 
suivantes  :  turbines  à  injection  totale,  turbines  à  injection  partielle. 

C'est  à  cause  de  cette  injection  totale  que  Ton  obtient  avec  ce  genre  de  moteur 
des  vitesses  assez  grandes,  et  qu'à  puissance  égale  une  turbine  est  beaucoup  moins 
encombrante  qu'une  roue. 

On  a  conservé  Tinjection  partielle,  qui  lui  fait  perdre  cet  avantage,  dans  le  cas 
de  très  hautes  chutes  ;  en  effet,  l'eau  entrant  avec  une  très  grande  vitesse  dans  le 
distributeur,  la  turbine  prendrait  une  vitesse  de  rotation  excessive  dont  ne  peuvent 
généralement  pas  s'accommoder  les  machines  à  mettre  en  mouvement.  On  cite 
cependant  l'installation,  sous  une  chute  de  108  mètres  de  hauteur,  d'une  turbine  à 
injection  totale  de  55  centimètres  de  diamètre  d'aubage,  tournant  à  î2.300  tours  par 
minute. 

Turbines  noyées  et  turbines  à  libre  déviation.  —  Les  hauteurs  de  chute  néces- 
saires pour  l'installation  de  ces  moteurs  hydrauliques  sont  très  variables.  On  donne 
l'exemple  d'une  turbine  de  10  kilogramme  très  fonctionnant  à  Magneus,  près  Carcas- 
sonne,  sous  une  chute  de  0™,12,  tandis  que  certains  de  ces  moteurs  utilisent  des 
chutes  de  500  et  de  600  mètres. 

Dans  le  but  d'éviter  les  pertes  de  rendement  qu'aurait  pu  occasionner  la  rota- 
tion du  disque  mobile  dans  l'eau,  on  installait  primitivement  les  turbines  au-dessus 
du  niveau  d'aval.  Les  appareils  ainsi  montés  sont  des  turbines  à  libre  déviation.  Dans 
ce  cas,  on  perd  ainsi  une  fraction  de  la  chute,  qui  est  d'autant  moins  négligeable  que 
la  hauteur  totale  est  plus  faible.  L'étude  et  l'expérience  ont  permis  de  réaliser  des 
moteurs  qui  fonctionnent  dans  l'eau  sans  que  leur  rendement  en  soit  beaucoup  altéré. 
Ce  sont  les  turbines  noyées. 


(;ÉNÉKALITi:S   SUR    LES   MOTEURS    ANIMÉS,   ETC.  25 

Pour  éviter  celte  immersion,  Girard  avait  imaginé  de  les  envelopper  d^une 
cloche  étanche,  dans  laquelle  on  pompait  de  Pair  pour  maintenir  le  niveau  de  Teau 
au-dessous  du  disque  mobile.  Mallieureusement,  l'addition  d'une  pompe  compliquait 
rinstallation,  et  la  quantité  de  travail  récupéré  par  cette  augmentation  artificielle  de 
la  hauteur  utilisable  n'était  que  faiblement  supérieure  à  la  quantité  de  travail  dépen- 
sée. On  ne  perdait  ainsi  que  peu  de  chose  en  laissant  tourner  la  turbine  dans  Teau 
d'aval.  Aussi  le  procédé  Girard  ne  s'est  pas  généralisé. 

On  a  imaginé  d'autres  dispositions  pour  arriver  au  même  résultat.  Les  turbines 
de  Kœchlin  sont  placées  dans  un  tube  fermé  à  un  niveau  plus  rapproché  de  celui  du 
bief  d'amont  que  de  celui  du  bief  d'aval.  La  perte  de  hauteur  de  chute  n'est  ainsi 
qu'apparente,  car  la  colonne  d'eau  dans  le  tube  de  sortie  provoque  une  aspiration,  et 
la  vitesse  d'arrivée  d'eau  sur  les  aubes  mobiles  se  trouve  être  la  même  que  si  l'appa- 
reil était  placé  au  niveau  du  bief  d'aval. 

Néanmoins  il  est  utile  de  ne  pas  perdre  de  vue  que  la  différence  de  niveau  entre 
la  turbine  et  le  bief  d'aval  ne  doit  pas  atteindre,  en  théorie,  plus  de  iO'°,33  et,  en 
pratique,  plus  de  6  à  7  mètres  pour  éviter  les  rentrées  d'air. 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  toujours  pour  utiliser  les  turbines  à  libre  déviation 
sans  perdre  de  la  hauteur  de  chute,  MM.  Brenier  et  Neyret,  de  Grenoble,  ont  imaginé 
un  type  d'appareil  qu'on  installe  à  la  partie  supérieure  d'un  tube  barométrique. 

Il  y  a,  dans  ce  cas,  à  craindre  le  désamorçage  du  siphon  formé  par  l'ensemble 
du  canal  d'amenée  et  du  canal  de  sortie,  et  il  est  nécessaire  de  pouvoir  parer  à  cet 
inconvénient  par  l'installation  d'une  pompe  à  air  pour  faire  le  vide  à  nouveau  ou  par 
celle  d'une  pompe  à  eau  pour  provoquer  le  réamorçage  par  un  remplissage  complet. 

Tu  «BINES   A    RÉACTION.    —   TuRBINES   SANS   RÉACTION.    —  CcttC   distinCtioU    a    UUC 

grande  importance.  M.  Râteau,  dans  son  ouvrage  déjà  cité,  l'établit  ainsi  : 

«  L'énergie  totale  que  la  chute  cède  à  la  turbine  se  transmet  toujours  par  le 
moyen  de  la  vitesse  relative  du  fluide  dans  les  canaux  mobiles  combinée  avec  la  cour- 
bure de  ces  canaux.  Grâce  à  cette  vitesse,  la  pression  du  fluide  sur  la  face  concave 
de  chaque  canal  est  plus  grande  que  sur  la  face  convexe,  et  ainsi  se  produit  «  l'impul- 
sion» sur  la  roue;  mais  il  n'est  pas  nécessaire,  pour  cela,  que  toute  l'énergie  dispo- 
nible dans  la  chute  se  trouve  à  l'état  cinétique,  c'est-à-dire  à  l'état  de  vitesse,  lorsque 
le  fluide  arrive  à  la  roue  mobile.  Si  cela  a  lieu,  si,  en  d'autres  termes,  la  vitesse 
absolue  v^  avec  laquelle  le  fluide  entre  dans  la  roue  est  égale  à  v/^^H»  H  désignant 
la  hauteur  nette  de  chute  ou  du  moins  peu  différente,  la  différence  provenant  des 
pertes  de  charge  dans  les  tuyaux  de  conduite  et  dans  le  distributeur,  on  dit  alors  que 
la  turbine  est  sans  réaction,  ou  encore  que  c'est  une  turbine  d'impulsion. 

«  Si  Pq  est  la  pression  à  l'entrée  de  la  roue  mobile,  p^  la  pression  à  la  sortie  de 
cette  roue,  la  caractéristique  des  turbines  sans  réaction  est  : 

«  Si,  au  contraire, 

on  dit  que  la  turbine  fonctionne  avec  réaction.  La  vitesse  absolue  Vq,  à  l'entrée  de  la 
roue, est  alors  plus  petite  que  V^H,  et  une  partie  seulement  de  l'énergie  de  la  chute 
se  trouve  à  l'état  d'énergie  cinétique  résultant  de  cette  vitesse.  Le  reste  est  encore 
sous  forme  d'énergie  potentielle  de  pression  qui  se  transformera  progressivement  en 


26  (;ÉNÉRALITÉS 

énergie  cinétique  de  vitesse  aussitôt  absorbée  par  la  roue,  à  mesure  que  le  fluide 
avancera  vers  la  sortie  des  canaux  mobiles.  » 

Régularisation  des  turbines.  —  Les  causes  des  variations  de  vitesse  des  tur- 
bines sont  dues  :  i*^  aux  variations  de  régime  des  cours  d'eau  ;  2°  aux  variations  de 
TefTort  résistant.  Leurs  grandes  dissemblances,  quant  à  leur  intensité  et  à  la  rapidité 
avec  laquelle  elles  se  produisent,  font  que  les  dispositifs  qu'on  emploie  pour  les  éviter 
sont  très  différents. 

Pour  remédier  aux  variations  de  régime,  le  procédé  le  plus  simple  consiste  dans 
remploi  d'un  vannage  sur  le  canal  d'amenée  ;  mais,  pour  les  variations  brusques  et 
momentanées  dues  aux  changements  de  l'effort  moteur,  on  a  dû  chercher  des  dispo- 
sitifs dont  le  fonctionnement  soit  automatique  et  d'autant  plus  rapide  et  plus  certain 
que  les  machines  à  conduire  s'accommodent  mal  des  variations  de  vitesse. 

Ces  conditions,  difficiles  à  réaliser,  ont  donné  lieu  à  de  nombreuses  recherches, 
desquelles  ont  découlé  des  appareils  de  conceptions  très  variées. 

Le  plus  fréquemment  employé  est  basé,  comme  les  régulateurs  de  machines  à 
vapeur,  sur  l'action  de  la  force  centrifuge  ;  la  seule  différence  consiste  en  ce  que,  au 
lieu  que  le  régulateur  agisse  directement  sur  le  mécanisme  d'obturation  du  canal 
d'amenée  du  fluide,  il  commande  un  embrayage  permettant  de  faire  agir  la  turbine 
elle-même  sur  son  vannage.  Ce  dernier  s'effectue  généralement  par  de  petites 
vannes  placées  devant  chacun  des  canaux  de  l'aubage  fixe. 

Rendement  des  turbines.  —  Les  pertes  d'énergie  qui  se  produisent  dans  le 
fonctionnement  des  turbines  sont  de  même  nature  que  celles  qui  ont  lieu  dans  les 
roues.  Les  frottements  sur  l'axe  et  le  pivot,  les  chocs  à  Tentréo,  les  remous,  la  sor- 
tie de  l'eau  avec  une  certaine  vitesse  sont  les  causes  communes  de  diminution  du 
rendement  ;  dans  les  turbines,  il  faut  ajouter  les  pertes  dues  au  frottement  de  l'eau 
dans  l'aubage  fixe  et  l'échappement  de  l'eau  dans  l'espace  compris  entre  les  deux 
aubages. 

D'après  M.  Râteau,  l'évaluation  de  ces  pertes  serait  donnée  par  le  tableau 
suivant  : 

TurbÎDes  à  réaction,  axiales  Turbines 

ou  ceotripètes.  d^impulsioo. 

Pertes  au  distributeur 3  0/0  4  0/0 

Perte  dans  la  roue  mobile 5  7 

Vitesse  restante  à  la  sortie  de  la  roue.  .  .  5  7 

Fuite  au  joint 4  0 

Frottement  d'axe  et  sur  le  fluide  ambiant.  3  2 

Rendement  net 80  0/0  80  0/0 

Ces  chiffres  s'entendent  en  marche  normale  et  pour  des  turbines  bien  construites 
et  bien  installées  ;  il  arrive  fréquemment  qu'en  pratique  on  obtienne  des  rendements 
variant  de  0,65  à  0,75. 


MOTEURS   THERMIQUES  27 

y 

MOTEURS  THERMIQUES 

L'étude  des  moteurs  thermiques  est  aussi  longue  que  laborieuse  ;  sa  place  n'est 
pas  marquée  dans  cet  ouvrage;  cependant,  étant  donnés  leurs  variétés,  leur  grand 
nombre  et  la  multitude  des  exemples  de  leur  application  à  la  commande  des  pompes, 
il  nous  est  impossible  de  ne  pas  en  dire  quelques  mots.  S'il  est,  en  effet,  universel- 
lement reconnu  que  tous  les  moteurs  thermiques  sont,  en  général,  propres  à  la  con- 
duite des  pompes,  il  est  également  vrai  qu'il  y  a  nécessité,  dans  l'élaboration  d'un 
projet  d'élévation  d'eau,  de  faire  un  choix  judicieux  du  moteur  à  adopter.  Ce  que 
nous  en  dirons  ne  saurait  suppléer  à  Tétude  minutieuse  qu'il  en  faudrait  faire  pour 
pouvoir  fixer,  dans  le  cas  de  grandes  installations,  le  type  le  plus  convenable  ;  mais 
cela  permettra  de  mieux. comprendre,  dans  les  descriptions  que  npus  donnerons,  les 
raisons  qui  ont  motivé  le  choix  de  tel  ou  tel  genre  de  moteur. 

Nous  insisterons  un  peu  sur  l'étude  thermodynamique  de  ces  moteurs,  car  elle 
est  absolument  indispensable  au  calcul  de  leur  rendement,  et,  par  suite,  de  celui  de 
l'ensemble  de  l'installation  ;  nous  examinerons  ensuite  rapidement  les  moteurs  à 
vapeur,  à  gaz  et  à  pétrole. 

On  sait  que,  à  toute  quantité  de  travail  absorbé  correspond  le  dégagement 
d'une  quantité  de  chaleur  proportionnelle  au  travail  absorbé  et  indépendante  du  phé- 
nomène considéré,  et  que,  réciproquement,  à  toute  production  de  travail  correspond 
la  disparition  d'une  certaine  quantité  de  chaleur  également  proportionnelle  au  travail 
produit  et  indépendante  du  phénomène  considéré. 

Ce  rapport  constant  est  Véqutvalenl  mécanique  de  la  chaleur  =.  425,  c'est-à- 
dire  que  425  kilogram mètres  sont  fournis  par  1  calorie  transformée  tout  entière  en 

travail  ;  jr^  équivalent  calorique  du  travail  est  la  fraction  de  calorie  qu'il  faut  trans- 
former en  travail  pour  avoir  1  kilogrammètre. 

Les  machines  thermiques  sont  celles  qui  ont  pour  but  de  réaliser  la  transforma- 
tion de  l'énergie  calorique  en  énergie  mécanique. 

Dans  toute  machine  de  ce  genre,  on  emprunte  à  une  source  une  certaine  quantité 
de  chaleur  Q,  à  l'aide  d'un  fluide  intermédiaire  qui  est  l'agent  de  transformation  ; 
celui-ci  passe  alors  par  une  série  d'états  qui  se  reproduisent  successivement,  tou- 
jours dans  le  même  ordre,  en  suivant  ce  que  l'on  appelle  un  cycle  fermé  ;  de 
cette  manière,  le  fluide  repasse  forcément  par  son  état  initial.  Dans  l'intervalle,  une 
partie  de  chaleur  a  été  transformée  en  travail,  une  autre  a  été  abandonnée.  Soit  q 
cette  dernière.  La  quantité  transformée  en  travail  est  donc  : 

Q-î. 

Verdet  a  appelé  coefficient  économique  le  rapport  p  de  la  quantité  de  chaleur 
transformée  en  travail  à  la  quantité  de  chaleur  mise  en  jeu  : 


28 


GÉNÉRALITÉS 


Or  Carnot  a  démontré  que  le  rapport  des  quantités  de  chaleur  reçues  et  cédées 
dépend  uniquement  des  températures  des  sources,  quand  on  opère  à  température 
constante  ;  on  a  donc  : 


d'où: 


P  =  1  —  t' 


A{>v.T) 


Le  coefficient  économique  de  Verdet  est  maximum  quand  9  1=  0;  la  logique  nous 
fait  comprendre  l'impossibilité  de  rendre  q  nul;  on  ne  peut,  en  effet,  réaliser  un  cycle 
dans  lequel  on  puisse  passer  d'une  température  donnée  à  une  température  absolue 
nulle,  laquelle  correspond  à  —  273°  C.  Il  est  seulement  permis  de  chercher  à  la  dimi- 
nuer le  plus  possible. 

Voyons  maintenant  les  phénomènes  qui  se  produisent  le  long  d'un  cycle.  Pre- 
nons celui  de  Carnot,  et  représentons  la 
série  des  transformations  que  subit  le 
fluide  moteur  par  une  courbe  rapportée 
à  deux  axes  rectangulaires,  en  portant 
les  volumes  en  abscisses  et  les  pressions 
en  ordonnées. 

En  A  {fig,  4),  admettons  que  la 
masse  gazeuse  est  à  la  pression  p^^ 
qu'elle  occupe  le  volume  v^  à  la  tempéra- 
ture T. 

De  A  en  B,  on  admet  qu'une  source 
infinie  de  chaleur  cède  à  la  masse  une 
quantité  Q  qui  entretient  sa  température  T 
pendant  la  détente.  Cette  détente,  s'effec- 


B  fp.v.T) 


Fio.  4. 


tuant  à  température  constante,  suit  la  loi  de  Mariotte  : 

pv  =  C^*, 

et  l'état  en  B  est  donné  par  p^^?^T. 

La  transformation  de  A  en  B  est  dite  isotherme,  eilsL  quantité  de  chaleur  fournie 
est  donnée  par  la  formule  : 


Q  =  ART  log  nep 


dans  laquelle  on  a  : 


i 


A  =  T^)  équivalent  calorifique  du  travail, 

. .  Chaleur  spécifique  à  pression  constante  —  Chaleur  spécifique  à  volume  constant 

H-  A  ' 

quantité  constante  pour  chaque  gaz  ; 
T  =  température  absolue  (273  -|-  température  exprimée  en  degrés  centigrades). 


De  B  en  C,  le  fluide,  ne  recevant  ni  ne  céJant  de  chaleur,  se  détend  et  sa  tem- 


MOTEURS   THERMIQUES  29 

pérature  descend  à  t.  Son  nouvel  état  est  caractérisé  par  P2^a^  ®*  ^^  courbe  BC 
a  pour  équation  : 

T 


CT=T. 


dans  laquelle  : 


C chaleur  spécifique  à  pression  constante .   . 

^        c         chaleur  spécifique  à  volume  constant  '  ' 

Cette  transformation  de  B  en  C  est  dite  adiabatique. 

De  C  en  D,  on  opère  une  seconde  transformation  isotherme  en  comprimant  la 
masse  gazeuse,  et  en  absorbant,  à  l'aide  d'une  source  froide,  la  quantité  q  de  chaleur 
qui  se  dégage.  L'état  en  D  est  caractérisé  parpjUg^,  et  la  quantité  de  chaleur  absor- 
bée est  : 

q  =  Aïit  log  nep  -** 

Enfin,  de  D  en  A,  il  y  a  compression  adiabatique,  et  la  chaleur  dégagée  sert  à 
élever  la  température  du  fluide  et  à  la  ramener  à  Tétat  initial  PqVqT.  La  courbe  DA 
est  donnée  par  la  relation  : 


Comme  on  le  voit,  c'est  parce  qu'on  veut  que  CD  soit  isotherme  qu'on  doit 
volontairement  refroidir. 

On  démontre  que  :  entre  deux  températures  données^  le  cycle  de  Carnot  est  celui 
qui  donne  le  rendement  maximum. 

D'autres  cycles  peuvent  donner  des  rendements  égaux,  s'ils  satisfont  aux  deux 
conditions  suivantes  : 

i®  Que  les  échanges  de  chaleur  aient  lieu  entre  des  sources  à  température  cons- 
tante; 

2*  Que  les  deux  opérations  par  lesquelles  s'effectue  le  passage  d'une  source  à 
l'autre  soient  telles  que  la  chaleur  fournie  par  l'une  suffise  à  Taccomplissement  de 
l'autre. 

11  faut  donc  que  le  cycle  comprenne  deux  courbes  isothermes  et  deux  courbes 
adiabatiques  ;  ce  sont  des  courbes  d'égale  transmission,  et  elles  sont  telles  que,  l'une 
étant  ïïT^ée,  la  seconde  s'en  déduit  par  la  condition  (2")  ci-dessus. 

Pour  ces  cycles  comme  pour  celui  de  Carnot,  on  a  toujours  : 

P  ==  1  —  f 

Les  deux  plus  connus  sont  ceux  de  Stirling  et  d'Ericson.  Pour  le  premier  {fig.  5), 
les  quatre  phases  sont  les  suivantes  : 

AB,  détente  isothermique  (T)  ; 

BC,  refroidissement  à  volume  constant  [t]  ; 

CD,  compression  isothermique  [t)  ; 

DA,  réchauffement  à  volume  constant  (T)  ; 


30  GENERALITES 

Pour  le  second  {fig,  6),  on  a: 

AB,  détente  isothcrmique  (T)  ; 

BC,  refroidissement  à  pression  constante  (/)  ; 

CD,  compression  isothermique  [Ù\  ; 

DA,  réchauffement  à  pression  constante  (T). 


A  (T) 


D 


T)(t) 


Fio. 


Fio.  6. 


(T) 


Jusqu'ici  la  représentation  graphique  que  nous  avons  donnée  des  cycles  ther- 
miques ne  fait  entrer  en  ligne  que  deux  éléments  î  les  pressions  et  les  volumes.  Depuis 
longtemps  déjà,  on  a  préconisé  un  autre  système  de  représentation  qui  montre  du 
premier  coup  d'œil  comment  varient  les  quantités  de  chaleur  mises  en  jeu  pendant 
la  marche  du  moteur.  Ce  procédé,  combiné  avec  celui  dont  nous  venons  de  parler, 
permet  en  effet  d'élablir,  étant  donné  le  principe  d'équivalence  thermodynamique,  les 
conditions  de  marche  et  le  régime  du  moteur. 

Si  Ton  part  de  la  relation  : 


on  voit  que  Ton  peut  récrire: 


q         t 


2-1. 
T~  t 


Donc,  lorsqu'un  fluide  change  d'états  en  suivant  un  cycle  réversible,  les  quan- 
tités de  chaleur  reçues  et  cédées  sont  proportionnelles,  quel  que  soit  le  fluide,  aux 
températures  absolues  des  sources. 

La  relation  ci-dessus  peut  s'écrire  : 

2-i-o 
T       ^  ~ 


ou  : 


/?  =  - 


Il  existe  donc  une  fonction  des  quantités  de  chaleur  et  des  températures  dont 


dQ 


est  la  différentielle,  et  qui  possède  une  valeur  pour  chacun  des  états  du  corps.  C'est 
Y  entropie. 


MOTEURS   THERMIQUES  31 

I/état  d'un  corps  sera  donc  défini  par  : 

p,  V,  t,  et  Tenlropie  S. 

Ij'entropie  étant  connue  ou  arbitrairement  fixée  pour  un  état  initial  du  corps,  on 
la  pourra  établir  pour  tous  les  autres  en  tenant  compte  des  transformations  subies  : 
en  effet,  pour  une  transformation  d'abord  adiabatique  (rfQ  =  o),  puis  isotherme 
[t  r=  C'*),  si  la  quantité  de  chaleur  absorbée  est  Q^  à  la  température  t^^  la  variation 


d'entropie  sera 


2i. 


Reste  à  fixer  l'état  initial.  Pour  l'eau,  on  admet  que  l'entropie  est  nulle  pour  l'eau 
liquide  à  0*^  et  à  la  pression  de  63  kilogrammes  par  centimètre  carré  (pression  de 
la  vapeur  saturée  à  0**). 

On  conçoit  donc  l'intérêt  que  présentent  les  diagrammes  entropiques. 

Portons  en  abscisses  {/ïg,  7)  les  valeurs  de  l'entropie  S  et  en  ordonnées  les 
températures  : 

aa'  =  -J*  à  la  température  <, 

Aa  =  t\ 
donc 

Aire  AaA'a'  =^=t  —  dq. 

L'aire  du  diagramme  entropique  mesure  donc  la  quantité  de  chaleur  reçue  par 
le  corps. 


Fio.  7. 


Fio.  8. 


fja  figure  8  montre  le  diagramme  entropique  du  cycle  de  Carnot. 

AB,  transformation  isotherme, 

BC  —  adiabatique, 

Aire  ABCD  =  quantité  de  chaleur  transformée  en  travail. 

Les  diagrammes  entropiques  sont  aussi  d'un  grand  intérêt  pour  représenter  les 
échanges  de  chaleur  entre  la  vapeur  et  les  parois  du  moteur,  ainsi  que  l'amélioration 
du  rendement  par  les  enveloppes^ 

Les  fluides  employés  comme  agents  de  transformation  sont  maintenant  assez 
nombreux  ;  ce  sont  : 

La  vapeur  d'eau; 


32  r.ENERAÏ.ITES 

L'air  ; 

Le  gaz  d'éclairage  et,  généralement,  tous  les  hydrocarbures  seuls  ou  mélangés 
d'air  ; 
et  plus  rarement  : 

L'acide  carbonique,  l'ammoniaque,  l'acide  sulfureux,  l'éther. 

Quel  qu'il  soit,  l'agent  moteur  opère  sur  un  organe  mobile  qui  se  déplace  dans 
une  capacité  contre  laquelle  l'organe  mobile  fait  joint  (piston  et  cylindre). 

La  chaleur  mise  en  jeu  est  due  à  un  combustible,  comme  dans  le  cas  de  la 
machine  à  vapeur,  ou  à  l'agent  moteur  lui-même,  comme  dans  le  cas  des  moteurs  à 
gaz. 

Dans  le  premier  cas,  il  est  nécessaire  d'avoir  un  appareil  auxiliaire,  la  chau- 
dière, et  de  le  mettre  à  temps  voulu  en  communication  avec  le  cylindre  dans  lequel 
doit  évoluer  la  vapeur.  Dans  le  second  cas,  la  combustion  lente  ou  instantanée  de 
l'agent  moteur  fournit  la  chaleur  à  transformer  en  travail. 

Pour  les  deux  systèmes  de  machines,  la  source  froide  peut  être  l'atmosphère  ; 
dans  les  machines  à  vapeur,  c'est  souvent  dans  un  second  appareil  auxiliaire  nommé 
condenseur  que  s'opère  le  refroidissement  nécessaire  à  la  deuxième  transformation 
isothermique  du  cycle  de  Carnot. 

Appliquons  les  données  de  la  thermodynamique  à  la  machine  à  vapeur  : 

La  température  T  de  la  vapeur  d'eau  utilisée  dépasse  rarement  200*  C,  soit 
473*"  absolus,  ce  qui  correspond  à  une  pression  de  plus  de  45  kilogrammes  par 
centimètre  carré;  on  la  limite  même  souvent  à  180"  C,  soit  433°  absolus,  corres- 
pondant à  10  kilogrammes  par  centimètre  carré  de  pression. 

La  température  /,  môme  lorsqu'on  utilise  un  bon  condenseur,  descend  rarement 
en  dessous  de  25°  C,  soit  298°  absolus,  et,  sans  condenseur,  elle  est  de  100°  C,  ou 
373°  absolus  à  la  pression  atmosphérique. 

Les  différentes  valeurs  du  rendement  thermique  sont  donc  : 

T  —  t       473  —  298 
P  ^  "T"  ==        473        ^  ^'^^ 

pour  les  écarts  extrêmes  de  température. 
Entre  180°  et  25°  : 

P  -  0,28, 
et  sans  condenseur  : 

p  =0,1(>. 

Voici  un  tableau  qui  donne  les  diverses  valeurs  de  p  pour  certaines  valeurs  de  T 
et  t  (températures  absolues)  : 


Températura  C. 

Source  chaude  T. 

Source  froide  t. 

Rendement  maximum  ;. 

lOO» 

373 

273 

0,268 

200» 

473 

273 

0,423 

300» 

573 

273 

0,522 

400O 

673 

273 

0,594 

500» 

773 

273 

0,647 

600» 

873 

273 

0.688 

700» 

973 

273 

0,720 

800' 

1073 

273 

0,746 

MOTEURS  THERMIQUES  33 

Ce  sont  là  des  écarts  de  température  qu'on  ne  peut  atteindre  en  pratique, 
car  aucun  moteur  ne  fonctionne  avec  une  source  froide  à  0°.  Le  dernier  rendement 
de  0,746  qui  suppose  cette  donnée  et  une  source  chaude  de  800^,  qui  est  atteinte  avec 
les  moteurs  à  explosion,  tombe  à  0,458  si  la  source  froide  est  à  200*. 

Dans  la  pratique,  il  y  a  avantage  à  faire  évoluer  le  gaz  entre  des  températures 
moins  élevées,  car  elles  sont  moins  préjudiciables  au  moteur  dans  lequel  s'opère 
révolution.  Le  seul  point  à  chercher  est  donc  le  moyen  de  diminuer  t  autant 
que  possible. 

Voici  d'ailleurs  Topinion  de  M.  Witz  à  ce  sujet  : 

La  température  de  673**  absolus  (400<»  C.)  ne  peut  en  aucun  cas  être  dépassée, 
car  elle  est  voisine  du  rouge  ;  cette  impossibilité  provient  de  la  nature  même  de  la 
paroi,  qui  est  nécessairement  métallique.  On  ne  pourra  donc  jamais  obtenir  le  rende- 
ment de  60  0/0.  Cet  arrêt  de  la  théorie  est  sans  appel. 

Les  exigences  du  graissage,  la  décomposition  des  graisses  à  573°  (300**  C.) 
limitent  encore  plus  le  rendement  maximum  à  52  0/0. 

On  a  cherché  à  obtenir  momentanément  des  températures  très  supérieures; 
mais  alors  il  faut  refroidir  énergiquement,  et,  comme  le  refroidissement  ne  peut  être 
ni  instantané,  ni  convenablement  réglé,  on  perd  beaucoup  de  chaleur  de  T  à  ^,  et  on 
ne  se  trouve  plus  dans  les  conditions  du  cycle. 

Aussi  en  reste-t-on  toujours  à  la  machine  à  vapeur,  bien  que  Teau  soit  le  moins 
volatil  des  fluides  utilisables  dans  les  machines  thermiques  et  que,  par  conséquent, 
sa  chaleur  totale  de  vaporisation  soit  très  grande. 

Sa  force  élastique  est  néanmoins  de  10  atmosphères  à  450°  absolus,  on  peut 
atteindre  environ  490°  par  la  surchauffe  ;  dans  ces  conditions,  le  coefTicient  p  est 
de  40  0/0  (maximum),  c'est-à-dire  inférieur  de  12  0/0  au  coefficient  p  des  machines 
à  gaz. 

Il  résulte  donc  de  toutes  ces  considérations  que,  pour  la  réalisation  d'un  cycle 
thermique  à  bon  rendement,  il  faudrait  trouver  un  liquide  bon  marché,  stable,  non 
corrosif,  ayant,  à  673°  absolus,  une  tension  modérée. 

Telle  est  la  théorie  des  machines  thermiques. 

En  pratique,  le  cycle  de  Carnot  est  irréalisable,  car,  pour  obtenir  une  détente 
à  température  constante,  il  faudrait  une  enceinte  parfaitement  conductrice,  et,  pour 
obtenir  une  délente  adiabatique,  il  faudrait  une  enceinte  dénuée  de  conductibilité. 
Or  c'est  la  même  enceinte  qui  sert  dans  les  deux  cas. 

D'ailleurs  le  changement  d'état  adiabatique  est  irréalisable  en  soi,  l'action  d'une 
paroi  étant,  d'après  M.  Witz,  considérable,  même  au  cas  où  le  phénomène  ne  dure 

rait  que  rTr—  de  seconde. 
^      500® 

Le  changement  d'état  isothermique  est  plus  facile  à  réaliser,  et,  dans  les 
machines  à  vapeur  bien  étudiées  et  munies  d'enveloppes,  on  peut  l'appliquer  sensi- 
blement. 

Dès  lors  il  faut,  ayant  vu  le  rendement  maximum  p  obtensible  théoriquement, 
voir  quel  rendement  pratique  p'  on  obtient. 

On  appelle  degré  de  perfection  d'une  machine  le  quotient  ^  • 

Exemple.  —  i°  Soit  une  machine  à  vapeur  à  condensation  (6  atmosphères  à  la 

LES  POMPES.  3 


34  i;rnéiialités 

chaudière  et  jj:  d'atmosphère  de  contre-pression  au  condenseur)  fonctionnant  entre 

159*  et  46°  (c'est-à-dire  432  el  319  absolus). 

Le  rendement  du  cycle  est  p  =  0,26.  On  trouve,  par  exemple,  que  le  rendement 

17 
réel  est  p'  =  0,17.  Le  degré  de  perfection  est  rr  =  0,65. 

T  Soit  une  machine  à  air  chaud  (Ëricson  par  exemple)  fonctionnant  entre  523  et 
323  absolus.  On  a  : 

p  =  0,38, 


et  on  trouve  t 

Le  degré  de  perfection  est  : 


p'  =  0,22. 


û        22 


La  conséquence  qui  se  dégage  de  ces  chiffres,  qui  sont  des  moyennes,  c'est  que, 
si  la  machine  à  vapeur  est  plus  parfaite,  Tautre  est  plus  perfectible. 

En  résumé,  les  moteurs  à  gaz  sont  susceptibles  d'un  rendement  plus  grand  que 
les  machines  à  vapeur  ;  mais  jusqu'ici  ils  sont  moins  parfaits  qu'eux,  et  n'utilisent 
qu'une  partie  du  rendement  dont  ils  devraient  être  capables. 

MACHINES  A  VAPEUR 

On  peut  diviser  les  machines  à  vapeur  en  deux  grandes  classes  au  point  de  vue 
cinématique  : 

1^  Les  machines  à  piston  animé  d'un  mouvement  alternatif;  ces  machines  sont 
toutes  des  machines  à  pression,  c'est-à-dire  utilisant  la  pression  et  l'expansion 
de  la  vapeur;  elles  sont  à  simple  ou  à  double  effet,  suivant  que  la  vapeur  agit 
alternativement  sur  chacune  des  faces  du  piston  ou  qu  elle  n'agit  que  sur  l'une  des 
faces  ; 

2°  Les  machines  directement  rotatives,  qui,  suivant  les  cas,  sont  des  machines 
à  pression  ou  à  puissance  vive. 

Machines  à  piston.  —  Si  T^  est  le  travail  recueilli  sur  le  piston,  une  partie  T/  de 
ce  travail  est  absorbée  par  les  frottements  des  organes  intermédiaires  entre  le  piston 
et  l'arbre  ou  l'outil  que  la  machine  fait  mouvoir  ;  de  telle  sorte  que  le  travail  utile  T„, 
qui  intéresse  directement  l'industriel,  est  : 

T«  =.  Tp  -  !>. 

Il  faut  donc  :  l""  que  le  travail  Tp  soit  obtenu  dans  les  conditions  les  plus  écouo- 
miques,  au  point  de  vue  de  la  quantité  de  chaleur  dépensée  ;  2^  que  Tf  soit  réduit  au 
minimum  par  les  combinaisons  cinématiques  les  plus  propres  à  réduire  les  frotte- 
ments, —  afin  de  retirer  d'un  poids  de  vapeur  donné  le  maximum  possible  de  travail 
utile  T„. 

Malgré  la  commodité  de  l'unité  u  Poncelet  »,  on  continue  à  exprimer  la  puis- 


MOTEinS   THERMIQUES  3o 

sance  d'une  machine  a  vapeur  en  chevaux-vapeur  de  75  kilogrammètres  par 
seconde. 

Le  travail  fourni  par  une  machine  à  vapeur  est  fonction  des  trois  éléments  sui- 
vants : 

Pression  de  la  vapeur  d'admission  ; 

Volume  de  vapeur  fourni  au  cylindre  sous  cette  pression  ; 

Vitesse  moyenne  du  piston  (ou  nombre  de  tours  de  la  machine  par  minute). 

En  faisant  varier  l'un  quelconque  de  ces  trois  éléments  dans  les  limites  que 
comporte  la  machine,  on  fera  varier  sa  puissance. 

En  maintenant  constants  le  nombre  de  tours  et  la  durée  de  Tadmission,  et  en 
faisant  varier  seulement  la  pression  de  la  vapeur  admise  au  cylindre,  la  variation 
de  la  puissance  de  la  machine  s'obtiendra  en  dépensant  le  même  volume  de  vapeur 
sous  des  pressions  différentes.  11  faudra  donc,  soit  faire  varier  la  pression  de  la 
vapeur  dans  la  chaudière,  ce  qui  est  peu  réalisable  en  pratique,  soit,  en  partant  de 
la  pression  de  chaudière  correspondant  au  maximum  de  la  puissance  de  la  machine, 
produire  avant  l'admission  à  la  boîte  de  distribution  une  chute  de  pression  par  la 
fermeture  partielle  d'une  valve.  Ce  moyen  est  mauvais  au  point  de  vue  économique. 

Il  convient  donc  mieux  de  maintenir  constante  la  pression  de  la  vapeur,  et 
comme,  dans  la  plupart  des  cas,  la  vitesse  doit  rester  constante  ou  ne  varier  que  très 
peu,  il  faut  recourir  à  la  variation  du  volume  de  vapeur  admis  au  cylindre,  c'est-à- 
dire  à  la  variation  du  rapport  de  détente,  en  augmentant  ou  diminuant  la  durée  de 
l'admission.  La  machine  est,  dans  ce  but,  pourvue  d'un  modérateur  de  vitesse  ou 
régulateur  qui  agit  automatiquement  sur  l'appareil  de  distribution. 

Lorsque  les  outils  mis  en  œuvre  par  la  machine  à  vapeur  sont,  par  leur  nature 
même,  aptes  à  fournir  un  travail  mécanique  proportionnel  à  leur  vitesse,  et  lorsqu'il 
y  a  lieu  de  mettre  à  profit  cette  faculté,  comme  dans  le  cas  d'une  pompe  à  piston  éta- 
blie pour  élever  un  volume  d'eau  variable  avec  les  besoins  d'un  service  donné,  il  sera 
nécessaire  de  faire  varier  la  vitesse  de  la  machine  à  vapeur;  c'est  encore  sur  la  durée 
de  l'admission  qu'il  faudra  agir  de  préférence,  soit  à  la  main,  soit  par  un  appareil 
automatique,  pour  obtenir  cette  variation  de  vitesse. 

Les  machines  à  piston  comprennent  : 

Les  machines  horizontales  ; 

Les  machines  inclinées  ; 

Les  machines  verticales  (cylindre  au-dessous  de  l'arbre  moteur)  ; 

Les  machines  pilon  (cylindre  en  dessus  de  l'arbre  moteur). 

Suivant  le  nombre  de  cylindres,  on  a,  dans  chacune  de  ces  catégories,  les 
machines  monocylindriques,  dans  lesquelles  la  vapeur,  après  avoir  agi  sur  un  seul 
piston  dans  un  seul  cylindre,  se  rend  à  l'atmosphère  ou  au  condenseur,  et  les 
machines  polycylindriques  ou  à  expansion  multiple. 

Les  machines  monocylindriques  présentent  les  inconvénients  suivants  : 

1*  Nécessité  pour  toutes  les  pièces  de  pouvoir  résister  à  l'effort  moteur  maxi- 
mum, alors  que  l'effort  moyen  est  beaucoup  moins  élevé; 

2°  Irrégularité  de  cet  effort  moteur  qui  nécessite  un  lourd  volant; 

3*  Rôle  perturbateur  considérable  des  espaces  morts  qui  empêchent  des  détentes 
prolongées  ; 

•i"^  Fuites  des  tiroirs  cl  des  garnitures  de  piston  d'autant  plus  importantes  que 


36  GÉNÉRALITÉS 

la  dîfTérence  des  pressions  régnant  sur  les  faces  opposées  de  ces  organes  est  plus 
grande. 

Les  machines  compound  obvient  à  ces  inconvénients  en  grande  partie.  Leur 
principe  consiste  à  admettre  la  vapeur  dans  un  premier  cylindre,  puis  à  terminer  la 
détente  dans  un  autre  cylindre  de  dimensions,  plus  grandes  que  le  premier;  on|peut 
obtenir  ainsi,  en  faisant  varier  le  volume  du  second  cylindre,  des  détentes  aussi 
considérables  que  Ton  veut  en  conservant  des  organes  de  distribution  simples.  Le 
petit  cylindre  n'étant  plus  en  communication  immédiate  avec  le  condenseur  ou 
Tatmosphère,  les  condensations  y  sont  moindres  ;  les  fuites  du  petit  cylindre  passent 
au  grand,  où  elles  produisent  encore  du  travail;  enfin,  les  efforts  extrêmes  ont  une 
différence  moindre;  les  forces  d'inertie  ont  donc  moins  d'influence,  et  la  régularité 
de  marche  est  plus  grande. 

Les  machines  du  genre  compound  comprennent  : 

Les  machines  Woolf  proprement  dites  ; 

Les  machines  à  réservoir  intermédiaire,  dites  compound  ; 

Les  machines  à  expansion  multiple. 

Dans  les  machines  à  réservoir  intermédiaire,  la  vapeur  contenue  dans  le  petit 
cylindre  ne  passe  plus  directement  au  grand  cylindre,  mais  est  reçue  dans  une 
capacité  dans  laquelle  le  grand  cylindre  s'alimente  de  la  même  façon  que  le  petit 
s'alimente  à  la  chaudière. 

Enfin,  les  perfectionnements  apportés  aux  chaudières  à  vapeur  ont  permis 
d'atteindre  des  pressions  de  12,  14  et  15  kilogrammes  par  centimètre  carré.  Dans  les 
machines  à  expansion  multiple,  la  détente  de  la  vapeur  se  fait  en  trois  et  même  en 
quatre  cascades  distinctes  à  travers  des  cylindres  de  diamètres  croissants,  et  son 
utilisation  est  ainsi  meilleure  ;  mais  le  degré  de  perfection  diminue. 

La  pratique  semble  avoir  fixé  ainsi  qu'il  suit  les  pressions  maxima  correspon- 
dantes à  chaque  genre  de  machines  : 

Machines  monocylindriques jusqu'à  7'', 500 

—  compound  ordinaires —  8^,500 

—  à  triple  expansion —  lOSOOO 

—  à  quadruple  expansion.  ...  —  15'',000 

Toutefois  la  marche  de  la  machine  compound  ordinaire  est  encore  économique 
avec  une  pression  de  10  kilogrammes  à  la  chaudière. 

Nous  donnons  ci-après  un  tableau  fournissant  des  résultais  de  marche  impor- 
tants à  considérer  pour  les  principaux  types  de  machines  à  vapeur  à  piston  : 

Dans  ce  tableau,  le  rendement  =  — r .  " ,.  peut  être  déduit  du  ran- 

puissance  indiquée  ^  * 

consonmiaiion  par  cheval  indiqué 

^       '  consommation  par  cheval  effectif 

Les  chiffres  importants  à  considérer  dans  ce  tableau  sont  évidemment  les 
consommations  de  vapeur,  puisque  c'est  la  production  de  vapeur  que  paie  l'indus- 
triel ;  on  voit  qu'elle  diminue  par  l'emploi  de  l'enveloppe  et  du  condenseur. 

Ainsi,  en  nous  reportant  aux  nombres  donnés  pour  les  machines  Corliss  sans 
enveloppe  et  sans  condensation,  on  voit  que  la  consommation  est  de  12''"^,1  par  cheval 
indiqué,  et  que  l'adjonction  d'une  enveloppe  l'abaisse  à  9''»,9,  c'est-à-dire  de  18  0/0; 


MOTEURS   THERMIQUES 


37 


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;î8  (;énéralïtés 

si  Ton  ajoute  un  condenseur,  on  arrive  à  7^*^,6  (cas  de  la  compound  Weyher  etRiche- 
mond);  le  gain  est  alors  de  23  0/0  sur  la  consommation  précédente  et  de  37  0/0  au 
total. 

Si  Ton  effectue  ces  mêmes  calculs  en  partant  des  consommations  par  cheval 
effectif,  les  différences  ne  sont  pas  si  accusées;  cela  tient  à  ce  que  le  rendement 
mécanique  de  la  machine  se  trouve  un  peu  diminué  par  Tadjonction  du  condenseur. 
Dans  le  premier  cas,  il  est  en  effet  de  86  0/0;  dans  le  second  (addition  d'enveloppe), 
il  est  aussi  de  86  0/0;  mais,  dans  le  troisième,  il  descend  à  780/0.  L'inconvénient  qui 
en  résulte,  c'est  d'exiger  des  machines  de  plus  grandes  dimensions  pour  un  même 
travail  à  fournir  ;  il  y  a  donc  lieu  de  rechercher  jusqu'à  quel  point  on  doit  pousser 
la  condensation. 

C'est  d'après  de  nombreuses  séries  d'expériences,  dans  lesquelles  on  a  noté  les 
principaux  éléments  que  nous  venons  d'indiquer  pour  quelques  types,  qu'on  a  tiré  les 
conclusions  suivantes  très  importantes  : 

1°  Dans  une  machine  monocylindrique  à  condensation,  la  pression  de  marche 
la  plus  avantageuse  semble  être  de  7  à  8  kilogrammes  par  centimètre  carré  ;  au- 
dessus  de  8  kilogrammes,  le  refroidissement  par  les  parois  du  cylindre  est  trop 
intense  et  augmente  la  consommation  de  vapeur. 

Dans  les  machines  sans  condensation,  il  y  a  intérêt,  pour  contre-balancer 
l'influence  des  espaces  morts,  à  marcher  à  une  pression  de  il  à  12  kilogrammes. 

Dans  les  machines  h  expansion  multiple,  on  doit  se  limiter  à  13  kilogrammes 
pour  éviter  une  trop  grande  fatigue  des  chaudières  et  des  tuyauteries  ;  il  y  a  dans  ce 
cas  avantage  à  se  servir  d'un  condenseur,  sans  essayer  de  refroidir  au-dessous  de  40"; 

2**  Pour  les  machines  monocylindriques,  le  meilleur  rapport  de  détente  parait 

1        1 

être  de  5  à  6  (c'est-à-dire  que  la  pression  à  fin  de  détente  soit  égale  à  -  ou  ^  de  la 

pression  initiale).  Ce  chiffre  conduit  d'ailleurs  à  une  détente  à  peu  près  complète 
pour  une  machine  à  moyenne  pression  sans  condenseur. 

Pour  une  machine  à  condensation,  la  détente  est  toujours  incomplète,  et  on  n*a 
pas  intérêt  à  l'éviter,  à  cause  des  pertes  par  condensations  intérieures  et  refroidis- 
sement extérieur. 

Pour  une  machine  à  multiple  expansion,  il  semble  que  le  rapport  de  détente 
puisse  être  un  peu  augmenté  ; 

3**  Le  rapport  du  volume  final  de  vapeur  au  volume  initial  pénétrant  dans  le 
petit  cylindre  est  de  8  à  10  pour  les  compound  et  de  12  à  15  pour  les  machines  à 
triple  expansion  ; 

4°  Les  enveloppes  de  vapeur,  bonnes  pour  les  machines  de  petite  ou  de  moyenne 
taille,  deviennent  moins  intéressantes  quand  les  dimensions  des  cylindres  aug- 
mentent; en  tenant  compte  de  tous  les  éléments,  on  trouve  quelquefois  avantage  à 
les  supprimer  pour  les  grandes  machines,  à  multiple  expansion^  par  exemple  ; 

5"  Les  meilleures  machines  semblent  donc  être  les  types  Corliss,  dans  lesquels 
le  nombre  des  cylindres  est  aussi  réduit  que  possible;  la  course  est  longue  par  rap- 
port au  diamètre,  les  fonds  et  les  pistons  sont  plats,  et  la  distribution  est  effectuée 
par  des  obturateurs  rapides  placés  dans  les  fonds.  Une  corliss  monocylindrique  à 
moyenne  pression  travaille  aussi  économiquement  qu'une  compound  à  tiroir  à  haute 
pression. 


MOTEURS   THERMIQUES  39 

Machines  rotatives.  —  Les  machines  rotatives,  ou  turbines  à  vapeur,  peuvent  se 
classer  en  deux  catégories  :  celles  dites  à  action,  qui  n'ont  recours  qu'à  la  force  vive 
de  la  vapeur  détendue  préalablement,  et  celles  à  réaction,  qui  emploient  la  vapeur 
sous  pression. 

La  turbine  à  vapeur  de  Laval  est  un  exemple  de  turbine  à  action.  Elle  utilise  la 
force  vive  seule  de  la  vapeur.  La  vapeur  arrive  entièrement  détendue  sur  les  aubes 
de  la  roue  réceptrice  ;  cette  détente  s'effectue  dans  le  trajet  de  la  valve  d'introduction 
à  l'oritice  du  tube  distributeur  de  vapeur.  Dans  ce  trajet,  elle  a  acquis  une  force  vive 
due  à  sa  propre  détente,  et  qui  est  précisément  égale  au  travail  qu'elle  aurait  fourni 
en  se  détendant  graduellement  derrière  un  piston.  Cette  force  vive  est  alors  trans- 
mise aux  aubes  de  la  roue,  comme  celle  de  l'eau  dans  une  turbine  hydraulique  à  axe 
horizontal,  à  introduction  partielle  et  à  libre  écoulement. 

La  turbine  de  Laval  se  compose  d'une  roue  à  aubes  sur  laquelle  la  vapeur, 
détendue  complètement,  est  amenée  par  un  ou  plusieurs  ajutages,  dont  les  axes  sont 
faiblement  inclinés  sur  les  plans  de  la  roue  réceptrice.  Cette  dernière  reçoit  une 
vitesse  de  15.000  à  30.000  tours  par  minute,  vitesse  qui  est  réduite  dans  un  rapport 
voulu,  suivant  les  applications,  par  un  train  d'engrenages  faisant  partie  de  l'ensemble 
de  la  machine. 

L'énorme  vitesse  de  la  vapeur  détendue  nécessite  Temploi  de  mécanismes  d'une 
très  grande  précision  dans  les  machines  à  action.  Au  contraire,  la  détente  progres- 
sive dans  les  machines  à~  réaction  n'engendre  qu'une  vitesse  relativement  modérée, 
permettant  une  construction  plus  robuste  et  des  organes  plus  simples. 

La  turbine  Parsons  est  un  exemple  de  turbine  à  réaction.  Sa  vitesse  de  rotation 
ne  dépasse  pas  3.500  tours  par  minute,  et  tombe  pour  les  grandes  machines  à 
1.100  tours.  La  vapeur  y  chemine  parallèlement  à  l'axe  du  moteur,  et  sa  force 
expansive  est  utilisée  jusqu'à  sa  dernière  limite  par  l'adjonction  générale  d'un 
condenseur. 

La  vapeur  pénètre  donc  par  une  extrémité  du  cylindre  dans  l'espace  annulaire, 
compris  entre  ce  cylindre  et  l'arbre  qui  en  occupe  le  centre.  Cet  espace  annulaire  est 
occupé  par  une  succession  de  couronnes  verticales  d'ailettes,  fixées  alternativement 
sur  le  cylindre  et  sur  l'arbre,  la  première  étant  sur  le  cylindre.  L'arbre,  formant 
corps  avec  les  ailettes  dont  il  est  hérissé,  tourne  sous  l'action  de  la  vapeur,  qui  est 
répartie  entre  ces  aubages  par  les  ailettes  fixes  du  cylindre. 

Les  ailettes  sont  toutes  légèrement  infléchies,  celles  de  l'arbre  en  sens  inverse 
de  celles  du  cylindre. 

Au  fur  et  à  mesure  que  la  vapeur  s'avance  dans  l'appareil,  elle  se  détend  pro- 
gressivement, sa  pression  diminue  et  son  volume  augmente  ;  les  sections  qu'elle 
traverse  doivent  donc  avoir  une  capacité  croissante.  A  cet  effet,  les  ailettes  aug. 
mentent  de  hauteur  d'une  couronne  à  l'autre,  jusqu'à  une  certaine  dimension.  Quand 
celle-ci  est  atteinte,  on  augmente  le  diamètre  des  couronnes  et  de  l'arbre.  On  a  ainsi 
des  cylindres  en  échelons. 

Les  poussées  longitudinales  engendrées  par  la  vapeur  sont  équilibrées  par  des 
pistons  en  nombre  égal  et  de  diamètres  respectivement  égaux  aux  couronnes  des 
cylindres  en  échelons. 

L'admission  de  la  vapeur  a  lieu  à  intervalles  égaux,  et  uii  régulateur  de  vitesse 
règle  la  durée  de  chaque  période  d'admission. 


40  GÉNÉRALITÉS 

La  turbine  n'a  pas  besoin  d'huile  de  graissage;  seuls  les  paliers  en  reçoivent;  il 
s'ensuit  que  Teau  de  condensation  est  complètement  pure,  ce  qui  est  avantageux 
pour  les  chaudières.  La  haute  surchauffe  peut  aussi  être  appliquée  sans  difficulté. 

Les  turbines  Parsons  donnent  par  cheval  indiqué  à  pleine  charge  les  consom- 
mations suivantes  : 

9^«,9  pour  turbines  de     50  kilowatts     80  chev.  indiqués 
6   ,4  —  300        —         480  — 

6   ,4  —  500        —         800  ~ 

5   ,7  —  1.000        —      1.600  — 

avec  cette  remarque  que  les  turbines  actionnent  leur  pompe  à  air,  ce  qui  augmente 
la  consommation  d'un  dixième  environ. 

Remarquons  que  l'utilisation  de  la  vapeur  est,  en  effet,  meilleure  que  dans  les 
machines  alternatives,  où  se  produisent  des  phénomènes  de  condensation  et  de 
réévaporation,  puisque  dans  les  turbines  la  détente  est  continue. 

Emploi  de  la  vapeur  surchauffée.  —  La  vapeur  surchauffée  s'obtient  en  élevant  la 
température  de  la  vapeur  saturée,  fournie  par  la  chaudière,  sans  augmenter  sa  pres- 
sion. Elle  est  assimilable  à  un  gaz  de  densité  faible,  et  présente  à  la  circulation  dans 
les  tuyaux  une  résistance  beaucoup  moindre  que  la  vapeur  saturée,  ce  qui  permet 
déjà  de  réduire  la  perte  de  chaleur  dans  la  tuyauterie  (on  a  obtenu  0°,3  par  mètre 
avec  une  vitesse  de  circulation  de  30  mètres  par  seconde). 

Si  Ton  refroidit  la  vapeur  saturée  sans  opérer  une  réduction  correspondante  de 
pression,  il  y  a  liquéfaction  partielle  et  dépôt  d'une  rosée  sur  les  parois  en  contact 
avec  la  vapeur.  11  est  reconnu  que  cette  rosée  facilite  énormément  la  transmission  de 
chaleur  de  la  vapeur  à  la  paroi.  , 

La  vapeur  surchauffée  peut  subir  une  diminution  de  température  et  rester  sèche 
jusqu'à  la  température  correspondant  à  la  vapeur  saturée. 

11  y  a  donc  déjà  diminution  des  pertes  de  chaleur,  par  suite  diminution  des 
pertes  par  condensation  dans  la  tuyauterie  et  dans  le  cylindre. 

Il  y  a,  en  outre,  économie  de  vapeur  dans  la  marche  de  la  machine.  En  assimi- 
lant par  hypothèse  la  vapeur  saturée  et  la  vapeur  surchauffée  aux  gaz  parfaits,  si, 
dans  un  cylindre  donné,  on  substitue  la  vapeur  surchauffée  à  la  vapeur  saturée,  sans 
changement  de  pression  initiale,  pour  avoir  la  même  puissance  à  la  même  allure>  il 
suffit  d'introduire  le  môme  volume  V  par  coup  de  piston.  Soient  P,  d^  P',û?',  les  poids  et 
densités  respectifs  des  deux  vapeurs.  On  a  : 

?=yd,  P=Vc/'; 

d'où  : 

P  __  ^ 

P"'  -  r/'* 

La  vapeur  saturée  est  à  une  température  /,  qui  dépend  uniquement  de  sa  pres- 
sion ;  la  vapeur  surchauffée  est  à  une  température  plus  élevée  /',  et  l'on  a  : 

d{n'S  +  t)-—  d\±T^  +  t')\ 


MOTEURS  THERMIQUES  41 

d'où  : 


p 
p  ~ 

273 +  < 
273  +  l' 

p^ 

-F 

t'—i 

SO" 

t:  =  230" 

100" 

f  =  280» 

ISO" 

«'  =  330» 

200» 

/'  =  380" 

et 

P  — P^  _ 

P       ""273  +  ^' 

p P' 

— p —  est  Texpression  de  réconomie  réalisée  dans  la  consommation  de  vapeur 

par  la  surchauffe.  Soit  une  machine  fonctionnant  à  10  kilogrammes  par  centimètre 
carré.  On  a  t=:  180*  C,  et  on  peut  dresser  le  tableau  suivant  : 

Surchauffage  do        50*  t'  —  230^  ^~^        =      0,10 

—  =      0,18 

—  =      0,25 

—  =      0,30 

Il  y  a  donc  une  économie  théorique  de  10  à  30  0/0  pour  une  surchauffe  variant 
de  50  à  200^ 

L'économie  de  combustible  existe  également.  Le  surchauffage  correspond  à  une 
dépense  de  chaleur  très  faible  =  50  calories  pour  surchauffer  le  kilogramme  de 
vapeur  de  100°,  soit  7,5  0/0  de  la  chaleur  nécessaire  pour  transformer  le  kilo- 
gramme d'eau  pris  à  0*  en  vapeur  saturée  à  180°.  De  plus,  les  appareils  surchauf- 
feurs peuvent,  en  général,  prendre  la  chaleur  qui  leur  est  nécessaire  aux  gaz  de  la 
combustion  incomplètement  utilisés  dans  les  chaudières. 

De  nombreuses  séries  d'expériences  permettent  de  conclure  ainsi  : 

1°  Il  y  a  intérêt,  en  général,  avec  des  machines  appropriées,  à  employer  la  haute 
surchauffe.  Avec  la  vapeur  très  surchauffée,  les  très  hautes  pressions  sont  inutiles  ; 
rinfluence  des  parois  est  réduite  ;  la  triple  et  la  quadruple  expansion  ne  donnent  plus 
d'économie  ; 

2"^  Les  bonnes  machines  monocylindriques  et  à  condensation  dépensent  par 
cheval  indiqué  S*'*, 6  à  11^1^,3  de  vapeur  saturée,  et  6  à  7  kilogrammes  de  vapeur 
surchauffée.  Les  machines  à  simple  effet  et  à  condensation  ont  en  vapeur  surchauffée 
la  môme  consommation  que  les  compound  en  vapeur  saturée.  Les  compound  à  con- 
densation permettent  de  descendre  à  une  consommation  de  4''»,5  de  vapeur  sur- 
chauffée (à  la  pression  de  10  kilogrammes)  ; 

3*  Les  installations  à  vapeur  surchauffée  dépensant  moins  de  vapeur  que  les 
installations  à  vapeur  saturée,  on  peut  diminuer  d'autant  les  chaudières,  ce  qui 
compense  la  dépense  d'installation  du  surchauffeur  à  dépense  de  vapeur  égale;  la 
machine  à  vapeur  surchauffée  est  moins  coûteuse  que  celle  à  vapeur  saturée.  La 
dépense  d'huile  reste  la  même  ; 

4®  Le  degré  de  surchauffe  doit  être  approprié  à  la  nature  de  la  machine  au 
point  de  vue  de  la  dilatation  des  organes;  il  doit,  au  point  de  vue  tliermodynamique, 
augmenter  avec  la  détente  et  à  chaque  température  doit  correspondre  une  détente 
particulière  donnant  le  rendement  maximum. 

En  pratique,  les  distributeurs  à  nombreuses  nervures,  tiroirs  plans  et  robinets 
Corliss  ordinaires,  ne  supportent  pas  facilement  la  surcliauffe  au  delà  de  250*.  Les 
soupapes  et  les  tiroirs-pistons  conviennent  à  la  haute  surchauffe. 


^2  (ÎÉNÉHALÏTKS 

MOTEURS  A  GAZ 

Dans  ces  machines,  on  utilise  la  puissance  explosive  résultant  de  1  inflammation 
d'un  mélange  d'air  et  de  gaz.  On  peut  employer  tous  les  gaz  donnant  avec  Tair  un 
mélange  détonant,  mais  à  condition  de  faire  varier  les  proportions  du  mélange  sui- 
vant la  composition  chimique  du  gaz  employé. 

Avec  le  gaz  de  houille  ordinaire,  on  admet  en  pratique  0  à  10  volumes  d'air 
pour  1  de  gaz.  La  pression  au  moment  de  Texplosion  atteint  5  atmosphères  ou  i2»*",5, 
suivant  que  le  mélange  n'a  pas  été  comprimé  avant  l'explosion  ou  qu'il  a  été  com- 
primé à  2^*,5.  La  combustion  et  l'explosion  se  réalisent  cfTectivement  beaucoup  mieux 
dans  un  milieu  à  pression  élevée. 

Le  travail  indiqué  d'un  moteur  à  gaz  est  : 

Tzd^z  np 

^""4      60* 

d,  diamètre  du  piston, 

^,  course  du  piston, 

77,  nombre  d'explosions  par  minute, 

p,  pression  moyenne  (2  kilogrammes  par  centimètre  carré  pour  les  moteurs 
sans  compression  et  4''',5  par  centimètre  carré  pour  les  moteurs  à  com- 
pression). 

Le  rapport  du  travail  effectif  au  travail  indiqué  dépend  de  l'importance  des 
machines  et  de  leur  exécution,  fl  varie,  dans  les  bons  moteurs,  de  70  à  80  0/0. 

On  distingue  quatre  types  principaux  de  moteurs  à  gaz  : 

1^  Moteurs  à  explosion  sans  compression  ; 

2"*  Moteurs  à  explosion  avec  compression  ; 

3^  Moteurs  à  combustion  avec  compression  ; 

4*  Moteurs  atmosphériques  et  mixtes. 

Les  moteurs  des  deux  dernières  classes  sont  a  peu  près  abandonnés. 

Dans  les  machines  du  premier  type  (Lenoir),  l'air  et  le  gaz  sont  aspirés  dans  le 
cylindre  à  la  pression  atmosphérique.  A  mi-course  du  piston,  la  communication 
extérieure  est  interrompue  et  le  mélange  détonant  est  enflammé.  La  température 
s'élève  et  la  dilatation  des  gaz  produit  une  augmentation  de  pression  qui  pousse  le 
piston  à  fond  de  course.  Au  retour,  le  piston  chasse  les  gaz  brûlés  dans  l'atmo- 
sphère. 

Les  moteurs  du  deuxième  type  sont  de  beaucoup  les  plus  employés.  Avant 
d'être  enflammés,  l'air  et  le  gaz  sont  compris  à  2,  3  ou  4  atmosphères,  soit  dans  le 
cylindre  moteur  même  (Otto),  soit  dans  une  capacité  auxiliaire.  Dans  la  première 
course  (avant),  le  piston  aspire  le  mélange  qu'il  comprime  par  sa  première  course 
(arrière)  dans  la  chambre  de  compression.  Le  mélange  est  enflammé  et  produit  la 
deuxième  course  avant  motrice;  enfin,  par  sa  deuxième  course  arrière,  le  piston 
expulse  les  produits  de  la  combustion.  Ces  moteurs  sont  donc  à  quatre  temps; 
l'action  motrice  ne  s'exerce  que  pendant  un  demi-tour  de  volant  sur  deux  tours 
entiers  (moteurs  Otto,  Simplex,  Kœrting,  Lenoir  nouveau,  etc.).  Pour  augmenter  la 


MOTKUnS   THERMIQTRS  4:î 

régularité,  on  aparrois  recours  à  deux  cylindres,  dont  Tun  aspire  pendant  que  Texplo- 
sion  se  produit  dans  l'autre . 

Dans  les  moteurs  Benz  et  Ravel,  la  compression  a  lieu  dans  un  cylindre  auxi- 
liaire, et  l'action  motrice  s'exerce  sur  le  piston  à  chaque  tour  du  volant. 

La  combustion  du  gaz  détermine  une  augmentation  considérable  de  tempéra- 
ture; il  est  indispensable  de  refroidir  les  parois  du  cylindre  pour  le  graissage  en 
particulier.  On  a  recours  à  une  circulation  d'eau  froide  dans  l'enveloppe  du  cylindre. 
Cette  eau  doit  entrer  à  15**  et  sortir  à  60*^  ou  75**  maximum.  La  dépense  est  de  30  à 
40  litres  par  cheval-heure.  Cette  circulation  peut  être  obtenue  avec  un  thermo- 
siphon. 

L'admission  et  Téchappement  se  font  presque  toujours  par  soupapes,  avec  des 
soupapes  spéciales  à  chacune  de  ces  phases  de  la  distribution,  à  cause  de  réchauffe- 
ment et  de  l'encrassement  produits  par  les  gaz  à  la  décharge. 

Pour  l'admission,  il  y  a  deux  soupapes  :  l'une  pour  l'air,  l'autre  pour  le  gaz. 
Les  proportions  de  mélange  sont  réglées  par  les  sections  et  les  levées  des  sou- 
papes. 

li' inflammation  a  lieu  soit  électriquement  par  une  étincelle  jaillissant  au 
moment  voulu  et  produite  par  une  pile  et  une  bobine  ou  par  une  magnéto,  soit 
par  transport  de  flamme  d'un  brûleur  fixe  au  mélange  par  une  cavité  qui  passe 
devant  le  brûleur  avec  un  mouvement  de  va-et-vient. 

lia  vitesse  est  réglée  par  un  régulateur  qui  est  relié  aux  organes  d'admission  du 
gaz  ;  cette  admission  peut  être  ainsi  interceptée  pendant  plusieurs  cylindrées,  et  la 
variation  du  nombre  d'explosions  dans  l'unité  de  temps  règle  la  vitesse. 

Par  suite  de  ces  intermittences  de  Faction  motrice,  les  moteurs  à  gaz,  pour 
avoir  une  régularité  de  marche  convenable,  nécessitent  des  volants  puissants. 

Avec  les  moteurs  du  deuxième  type,  la  consommation  de  gaz  varie  entre  900  et 
500  litres  par  cheval-heure  pour  les  moteurs  des  différentes  puissances. 

Le  coût  de  la  force  motrice  par  le  gaz  de  houille  (0  fr.  20  à  0  fr.  30  le  mètre  cube 
en  France)  est  donc  assez  élevé.  On  peut  avoir  intérêt,  dans  certains  cas,  à  employer 
le  gaz  pauvre,  tel  que  le  gaz  Dowson,  produit  par  un  gazogène  soufflé  au  moyen 
d'un  jet  de  vapeur  surchauffée,  ou  tout  autre  gaz  de  gazogène.  Il  faut  environ  4,5  fois 
plus  de  gaz  Dowson  que  de  gaz  de  houille  ;  mais  on  produit  5  mètres  cubes  de  ce 
gaz  par  kilogramme  d'anthracite,  et  l'économie  en  résultant  peut  être  considérable. 

L'emploi  du  gaz  pauvre  permet  l'installation  des  moteurs  à  gaz  dans  les  localités 
ne  possédant  pas  de  gaz  de  houille. 

MOTEURS  A  PÉTROLE 

Ces  moteurs  présentent  l'avantage  sur  les  moteurs  à  gaz  d'être  facilement 
transportables  et  de  ne  pas  exiger  l'établissement  d'un  gazogène  ou  la  présence  d'une 
usine  à  gaz. 

Moteurs  à  pétrole  lampant.  —  Le  pétrole  employé  est  Thuile  de  pétrole  ordinaire 
de  densité  ==0,817. 

Ces  moteurs  diffèrent  peu  des  moteurs  à  gaz  et  sont  toujours  à  quatre  temps.  Il 
faut  environ  6  mètres  cubes  d'air  par  cheval-heure  et  0"',500  à  0"S600  de  pétrole. 


44  GÉNÉRALITÉS 

La  carburation  de  Tair  se  fait  dans  des  carburateurs  qui  procèdent  de  deux  types 
principaux  :  i**  dans  les  uns,  Thuile  est  injectée  dans  un  vase  chaufTé  au  début  de 
la  marche  par  une  lampe  et,  plus  tard,  par  Téchappement  des  gaz  brûlés  :  le  pétrole 
s'y  volatilise  sous  Faction  de  la  chaleur;  2^  dans  les  autres,  la  goutte  de  pétrole 
distribuée  par  une  pompe  est  pulvérisée  par  un  injecteur  d'air  qui  produit  la  gazéi- 
fication. 

Un  inconvénient  de  ces  moteurs  est  Tencrassement  qui  se  produit  quand  la 
combustion  est  incomplète  ;  on  y  obvie  en  réglant  l'arrivée  de  pétrole  sur  le  travail 
strict  de  la  machine. 

L'allumage  a  lieu  soit  électriquement,  soit  par  transport  de  flamme  (moteurs 
Brayton,  Grob,  Otto,  Gnome,  etc.). 

Moteurs  à  essence  de  pétrole.  —  Dans  ces  moteurs,  on  sature  à  froid  l'air 
d'essences  volatiles,  telles  que  la  gazoline,  de  façon  à  former  un  mélange  com- 
bustible ayant  des  propriétés  voisines  de  celles  du  gaz  d'éclairage. 

L'essence  de  pétrole  employée  a  une  densité  de  695  à  700  à  15**  G. 

Les  moteurs  à  essence  comportent  un,  deux,  trois  ou  quatre  cylindres  et  sont  à 
quatre  temps  (moteurs  Daimler,  Panhard  et  Levassor,  Mors,  etc.). 

Dans  les  moteurs  à  pétrole  ou  à  essence,  le  refroidissement  des  cylindres  est 
obtenu  par  une  circulation  d'eau  ou,  pour  les  petits  moteurs,  par  des  ailettes  venues 
de  fonte  avec  le  cylindre  et  la  culasse. 


VI 
MOTEURS  ÉLECTRIQUES 

Les  transports  de  force  par  l'électricité  sont  aujourd'hui  très  répandus,  et  nous 
aurons  fréquemment,  au  cours  de  cette  étude,  des  exemples  de  pompes  actionnées  par 
des  moteurs  électriques. 

La  théorie  des  moteurs  électriques  est  intimement  liée  à  celle  des  appareils  pro- 
ducteurs d'électricité.  Au  point  de  vue  de  la  construction,  ces  deux  genres  d'appa- 
reils sont  identiques.  Nous  dirons  donc  d'abord  quelques  mots  des  machines  généra- 
trices, 

L  —  GÉNÉRATRICES 

On  sait  qu'un  circuit  fermé  déplacé  dans  un  champ  magnétique  devient  le  siège 
d'un  courant  électrique.  Le  champ  peut  être  dû  soit  à  un  aimant  (machines 
magnéto-électriques),  soit  à  un  courant  (machines  dynamo-électriques). 

Les  dynamos  sont  seules  intéressantes  au  point  de  vue  industriel,  la  difficulté 
d'obtenir  des  champs  importants  avec  les  aimants  ayant  fait  de  bonne  heure  écarter 
les  magnétos. 

Le  déplacement  d'un  circuit  fermé  dans  un  champ  s'obtient  aisément  par  la 
rotation.  Ce  procédé  donne  lieu  à  une  particularité: 


MOTEURS   ELECTRIQUES  4b 

Soit  un  champ  magnétique  de  direction  a  et  une  spire  s  se  déplaçant  dans  le 
sens  b  {fig.  9). 

La  spire  s  prend  par  rapport  à  b  des  posi-  f  A     

tions  bien  différentes.  —     j^-^^-  ^—  —  v^ 

En   1,  elle   est  placée  dans  le  sens  du  — -/-^^ ZZ~-'iZj~~Sl 

champ  et  n'est  donc  pas  traversée  par  lui.  Le  Ç \ 

courant  produit  est  nul.  En  2,  elle  est  normale      I^  — '^à^ <fe>-  -  ^ 

à  la  direction  6;  le  courant  produit  est  maxi- 


_il. 


-/■ 


mum,  et  son  sens,  indiqué  par  la  flèche,  est  \^ / 

donné  par  la  règle  du  tire-bouchon  de  Max-  I.~  Zr^^^lÂ^-Z^mZri 

well(^).  En  3,  la  spire  est  dans  la  même  po-  V^ 

sition  qu  en  1  :  courant  nul.  En  4,  le  courant  ^*^-  ^• 

est  maximum  comme  en  2,  mais  de  sens  inverse. 

Donc  la  rotation  d'une  spire  dans  un  champ  magnétique  donne  naissance  à  un 
courant  alternatif  sinusoïdal  dont  la  force  électromotrice  va  de  0  à  un  maximum,  puis 

revient  à  0  et  repasse  par  un  maximum  égal  au 
premier,  mais  de  sens  inverse  au  premier,  et  re- 
vient à  0. 

La  figure  9  bis  met  sous  les  yeux  les  varia- 
tions successives  du  courant  dont  la  spire  est  le 
siège. 

Si,  par  un  artifice  quelconque,  nous  faisons 
changer  le  sens    du  courant  au  point  3,  nous 
aurons  la  courbe  A',  qui  nous  montre  un  cou- 
rant redressé.  Aux  points  i  et  3  réunissons  les  deux  courants  produits,  nous  aurons 
le  courant  continu. 

Nous  aurons  donc  deux  catégories  de  génératrices  :  les  génératrices  de  courant 
continu  et  les  génératrices  de  courant  alternatif  ou  alternateurs. 

A.  Dynamos  à  courant  continu.  —  La  transformation  du  courant  alternatif  en 
courant  continu  s'obtient  en  réunissant  les  deux  extrémités  du  fil  qui  forme  la  ou  les 
spires  tournant  dans  le  champ  magnétique  à  deux  demi-bagues  métalliques  sur  les- 
quelles appuient  des  frotteurs  ;  ces  frotleurs  sont  réunis  au  circuit  dans  lequel  on 
veut  faire  passer  le  courant.  Les  deux  demi-bagues  sont  isolées  Tune  de  l'autre  et 
toutes  deux  de  l'arbre  qui  les  porte  ;  elles  sont  disposées  de  façon  que,  lorsque  le 
courant  change  de  sens  dans  la  spire,  les  frotteurs  reposent  sur  la  matière  isolante 
qui  les  sépare  ;  de  cette  façon,  lorsque  la  rotation  continue,  la  demi-bague  qui  rece- 
vait le  courant  d'un  sens  donné  vient  en  contact  avec  le  frotteur  qui  recevait  précé- 
demment le  courant  de  sens  inverse,  et  cela  au  moment  où  la  spire  passe  dans  une 
position  où  le  courant  change  de  sens. 

Cet  appareil  s'appelle  commutateur  redresseur  ou,  plus  communément,  col- 
lecteur. 

(1)  Pour  trouver  le  sens  d'un  courant  induit,  on  suppose  qu'on  a  un  tire-bouchon  placé  dans  la 
direction  du  champ  et  qu'on  le  fasse  tourner,  de  façon  à  renfoncer  quand  le  flux  augmente  ou  à  le 
retirer  quand  le   flux  diminue.  Le  sens  de  la  rotation  est  le  sens  cherché. 

\.e  liux  est  la  portion  du  champ  (lui  traverse  le  circuit. 


46  (;énhramtés 

Voyons  maintenant  quelle  est,  en  pratique,  la  constitution  dune  dynamo.  Prenons 
pour  exemple  une  dynamo  Gramme,  type  inférieur. 

Le  courant  inducteur  ou  producteur  du  champ  passe  dans  une  sorte  d'électro- 
aimant  à  deux  bobines  verticales;  les  noyaux  de  fer  doux  de  ces  bobines  sont  réunis 
à  leur  partie  supérieure  par  une  armature  métallique  et  terminés  à  leur  partie  infé- 
rieure par  deux  pièces  généralement  en  fonte,  appelées  pièces  polaires,  entre  les- 
quelles tournent  les  spires.  Les  pièces  polaires  sont  disposées  de  telle  façon 
qu'elles  laissent  le  moins  de  place  possible,  le  moins  d'entrefer,  entre  elles  et  la 
partie  tournante.  Tout  ce  dispositif  se  désigne  sous  le  nom  d'inducteurs. 

La  partie  tournante  se  nomme  Yindiiit.  L'induit  se  compose  des  spires  destinées 
à  devenir  le  siège  du  courant  à  obtenir  ;  il  est  évident  que  plus  leur  nombre  est  grand, 
plus  la  quantité  de  courant  produite  sera  grande. 

Chaque  spire  n'est  pas  naturellement  rattachée  au  collecteur:  on  enroule  le  même 
fil  de  façon  à  former  plusieurs  spires,  les  unes  à  côté  ou  au-dessus  des  autres,  suivant 
le  type.  Chaque  fil,  après  cet  enroulement,  vient  se  fixer  à  une  lame  de  collecteur. 
Ensuite,  pour  former  une  autre  série,  on  branche  un  second  fil  sur  le  premier  et  on 
opère  de  même  avec  lui.  Par  raison  de  symétrie,  il  doit  toujours  y  avoir  un  nombre 
pair  de  groupes  de  spires. 

Le  collecteur  se  compose  non  plus  de  demi-bagues,  mais  de  lamelles  rayon- 
nantes en  nombre  pair  isolées  les  unes  des  autres  par  des  feuilles  de  mica. 

Les  balais  sont  les  frotteurs  qui  recueillent  sur  le  collecteur  le  courant  produit. 
Ils  sont  formés  soit  de  fils  de  cuivre  assez  fin,  soudés  ensemble  à  Textrémité  reliée 
à  la  ligne,  soit  maintenant,  d'une  façon  plus  générale,  en  charbon  de  cornue  préparé 
spécialement.  Les  balais  sont  enchâssés  dans  une  armature  métallique  portée  par  une 
douille  isolée,  et  pouvant  prendre  un  mouvement  de  rotation  nécessaire  à  la  mise  en 
place. 

Lorsqu'on  dispose  les  balais  comme  nous  l'avons  indiqué  dans  lexplication  du 
redressement  du  courant,  on  voit  jaillir  des  étincelles  entre  eux  et  le  collecteur.  La 
pratique  a  montré  qu'on  peut  les  supprimer  en  faisant  tourner  les  balais  légèrement 
dans  le  sens  du  mouvement.  L'angle  dont  on  les  fait  tourner  s'appelle  l'angle  de 
calage. 

L'arbre  qui  porte  Tinduit  et  le  collecteur  repose  sur  deux  paliers,  quelquefois 
venus  de  fonte  avec  la  plaque  de  fondation,  mais  qui  le  plus  souvent  s'appuient  sur 
elle  par  une  base  cylindrique.  Cette  disposition  facilite  le  montage. 

La  quantité  de  courant  produite  étant  fonction  du  nombre  de  tours  de  l'induit,  la 
vitesse  de  rotation  est  toujours  grande;  les  paliers  doivent  être  munis  d'un  système 
de  graissage  énergique  (paliers  à  bagues;. 

Excitation.  —  On  nomme  ainsi  la  production  du  courant  inducteur  qui  doit 
donner  naissance  au  champ  magnétique.  La  manière  qui  apparaît  la  première  est 
celle  qui  consiste  à  envoyer  dans  les  bobines  le  courant  d'une  pile  ou  d'une  magnéto. 
C'est  Yexcitation  séparée.  Elle  est  presque  totalement  abandonnée  aujourd'hui. 

Les  noyaux  des  électro-aimants  inducteurs  conservent  toujours  un  peu  de  magné^ 
tisme  ;  donc,  si  on  fait  tourner  l'induit,  on  produit  un  courant  ;  ce  courant  est  très 
faible  ;  mais  si,  au  lieu  de  l'employer  directement,  on  le  fait  passer  totalement  ou  par- 
tiellement dans  l'inducteur,  on  augmente  le  champ,  et  la  dynamo  s'excite  d'elle-même. 
Tel  est  le  principe  de  V auto-excitation.  Il  y  a  différentes  manières  de  la  pratiquer. 


MOTEURS   KLRCTRIQIJES  47 

1*^  Excitation  en  série.  —  Elle  consiste  à  mettre  rélectro-aimant  inducteur  sur 
le  même  circuit  que  les  appareils  à  alimenter.  11  est  alors  important,  dans  le 
but  de  diminuer  la  résistance,  de  faire  les  enroulements  assez  courts  et  avec  du 
gros  fil  ; 

2*  Excitation  en  dérivation.  —  Son  nom  indique  qu'une  partie  seulement  du 
courant  est  dévié,  pour  servir  à  Tinduction,  au  moyen  d'un  fil  branché  sur  le  circuit 
principal.  Là,  il  est  bon  d'employer  un  fil  assez  fin  pour  qu'il  ne  livre  passage 
qu'à  une  fraction  peu  importante  du  courant.  On  compense  en  augmentant  sa  lon- 
gueur ; 

3*  Excitation  compound.  —  Ce  mode  d'excitation  est  aujourd'hui  très  employé  ; 
c'est  la  combinaison  des  deux  modes  ci-dessus  :  en  série  avec  fil  gros  et  enroulement 
court  et  en  dérivation  avec  fil  long  et  fin. 

Caractéristique  d'une  dynamo.  —  C'est  la  fonction  ou  la  courbe  représentative 
de  la  fonction  qui  donne  la  relation  entre  la  force  électromotrice  e  d'une  dynamo  et 
la  quantité  d'électricité  débitée  ;  on  l'exprime  par 

e  =  r(^)' 

11  est  facile  de  l'obtenir  expérimentalement.  On  met  en  marche  une  dynamo  sur 
les  conducteurs  de  laquelle  on  a  placé  en  série  un  rhéostat  et  un  ampèremètre,  et  en 
dérivation  un  voltmètre. 

Si  l'on  a  une  dynamo-série,  on  verra  que  la  force  électro motrice  est  nulle  avec 
rintensité,  et,  si  l'on  rapporte  ses  différentes  valeurs  à  deux  axes,  Tun  horizontal 
(intensité),  Tautre  vertical  (force  électromotrice),  la  courbe  caractéristique  passera 
par  l'origine.  Puis,  la  force  électromotrice  croît  proportionnellement  aux  intensités 
jusqu'à  un  maximum  ;  elle  décroît  ensuite. 

La  caractéristique  donne  des  renseignements  précieux  sur  le  régime  et  la  puis- 
sance d'une  machine. 

Travail  d'une  dynamo.  —  On  sait  que  ce  travail  (en  watts)  est  égal  au  produit 
de  la  force  électromotrice  (en  volts)  par  Tintensité  (en  ampères)  : 

W  =  E.  I. 

Si  on  compte  ce  travail  pendant  i  seconde,  on  a  la  puissance  de  la  dynamo. 

Rendement  des  dynamos.  —  De  même  que  nous  distinguons  pour  les  pompes 
deux  rendements  (mécanique  et  volumétrique) ,  nous  avons  pour  les  dynamos  : 

i**  Le  rendement  industriel,  ou  commercial^  qui  est  le  rapport  entre  la  puissance 
électrique  utilisable  et  la  puissance  totale  absorbée.  C'est  le  plus  important  à  con- 
sidérer dans  un  projet  d'installation.  Il  peut  atteindre  0,84  ; 

2®  Le  rendement  électriqxAe,  rapport  de  la  puissance  électrique  utile  à  la  puis- 
sance réellement  produite.  11  peut  atteindre  0,97  ;  les  pertes  ne  sont  dues  en  effet  qu'à 
l'excitation. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  pour  une  dynamo  bipolaire  est  également  vrai 
pour  les  dynamos  multipolaires,  c'est-à-dire  pour  celles  dans  lesquelles,  au  lieu 
d'avoir  deux  électro-aimants  seulement  pour  produire  le  champ  F"*gnétique>  on  en  a 
4  ou  6  et  même  davantage. 

Principaux    types  d*induits.    —   Nous   ne    parleron  s  pas  des   différents  types 


48  (iÉNÉn  ALITÉS 

d'inducteurs.   Les  différentes  dispositions  adoptées  sont  nombreuses  et  propres   à 
chaque  constructeur. 

Il  y  a  trois  types  principaux  d'induits  :  1°  annulaire  ;  â°  à  tambour  ;  3**  discoïdal. 

1*  Vinduit  annulaire  est  celui  que  nous  avons  sommairement  décrit.  La  spire 
n'affecte  pas  toujours  la  forme  circulaire  ;  elle  est  souvent  oblongue.  La  partie  métal- 
lique sur  laquelle  elle  s'enroule  est  faite  avec  des  lames  de  tôles  isolées  par  du  mica 
afin  d'éviter  les  courants  de  Foucault. 

Etant  données  la  grande  vitesse  de  rotation  et  la  position  des  fils  à  la  périphérie 
de  l'induit,  on  les  serre  au  moyen  de  frettes  pour  empêcher  la  déformation  sous 
l'action  de  la  force  centrifuge.  L'induit  en  anneau  a  deux  grands  avantages  :  sa 
simplicité  de  construction  et  sa  facilité  de  réparation. 

2®  Induit  en  tambour.  —  Au  lieu  d'être  enroulé  autour  d'un  anneau,  le  fil  est 
disposé  sur  un  cylindre  ou  tambour  plein,  de  manière  à  obtenir  des  circuits  rectan- 
gulaires, dont  les  grands  côtés  sont  les  génératrices  du  tambour,  et  les  petits  des 
côtés  de  polygones  étoiles,  légèrement  déformés  à  cause  du  diamètre  du  collecteur 
d'un  côté,  et  du  diamètre  de  l'arbre  de  l'autre.  Il  y  a  autant  de  groupes  de  spires  que 
de  lames  de  collecteur,  et,  comme  chacun  d'eux  couvre  deux  portions  opposées  de  la 
surface  latérale  du  tambour,  celui-ci  est  recouvert  deux  fois  par  les  fils  ;  la. partie  la 
plus  rapprochée  de  l'axe  sur  les  bouts  est  recouverte  un  grand  nombre  de  fois,  et 
présente  même  pour  cette  raison  une  forme  bombée.  L'avantage  de  cette  disposition 
est  que  la  surface  intérieure  des  spires  présentée  au  flux  est  maxima  ;  la  quantité  de 
courant  produite  est  plus  grande.  Mais  cette  disposition  a  des  inconvénients  nom- 
breux :  construction  assez  difficultueuse  au  point  de  vue  de  l'isolement,  nécessité 
d'un  frettage  robuste,  création  facile  de  courts-circuits  qu'on  ne  peut  trouver  que  par 
un  démontage  complet  de  Tinduit. 

3®  L'induit  discoïdal  est  construit  de  façon  que  ses  spires  tournent  toujours  en 
ayant  leur  plan  perpendiculaire  à  la  direction  du  champ.  L'induit  est  alors  constitué 
par  des  fils  enroulés  sur  un  plateau  en  carton  en  forme  de  secteur,  et  les  inducteurs 
sont  des  bobines  placées  bout  à  bout,  et  laissant  entre  leurs  extrémités  voisines  un 
espace  suffisant  pour  le  passage  du  disque. 

Le  manque  de  rigidité  du  carton  oblige  à  ne  tourner  qu*à  une  faible  vitesse  ;  il 
devient  nécessaire  de  n'employer  ce  dispositif  que  pour  des  dynamos  multipolaires; 
enfin  il  faut  laisser  un  entrefer  trop  considérable  entre  deux  bobines  d'induction. 

Les  avantages  de  ce  système  résident  dans  la  légèreté  et  dans  la  suppression 
des  supports  en  fer,  qui  amènent  des  pertes  par  les  courants  de  Foucault  et  par 
hystérésis. 

Types  de  dynamos.  —  Les  dynamos  Gramme  furent  les  premières  construites. 
Il  en  existe  de  plusieurs  types  qui  sont  tous  à  induits  annulaires.  Le  plus  ancien, 
aujourd'hui  abandonné,  avait  pour  inducteur  deux  bobines  horizontales  fixées  entre 
deux  montants  verticaux.  Ces  deux  derniers  supportaient,  au  milieu  de  leur  hauteur, 
deux  paliers  sur  lesquels  reposait  l'arbre  de  l'induit,  portant  extérieurement  au  bâti 
sa  poulie  de  commande.  Le  champ  produit  par  les  inducteurs  était  dirigé  vers 
l'induit  au  moyen  de  pièces  polaires  en  fonte,  fixées  au  milieu  des  deux  bobines 
inductives.  De  cette  façon,  l'induit  occupait  par  rapport  au  champ  une  position 
symétrique.  D'où  le  nom  de  dynamo  à  flux  symétrique  donné  à  cette  machine. 

L'autre  type  Gramme  ou  type  supérieur  affecte  une  autre  disposition.  Les  deux 


MOTEURS   ÉLECTRIQUES 


49 


bobines  inductrices  sont  verticales  et  terminées  en  haut  par  des  pièces  polaires  en 
fonte,  embrassant  presque  complètement  Tinduit,  qui  tourne  entré  elles  deux.  Cette 
forme  des  pièces  polaires  a  l'avantage  de  mieux  conduire  le  flux  et  de  diminuer 
Teffort  d'attraction  que  produisent  les  bobines  sur  l'induit,  et  augmente  la  pression 
sur  les  paliers.  Cette  dynamo  rentre  dans  la  catégorie  de  celles  à  champ  dissymé- 
trique. Nous  trouvons  également,  dans  cette  catégorie,  les  dynamos  Siemens,  Ganz, 
Edison,  etc.  La  première  et  la  seconde  ressemblent  assez  au  type  supérieur  Gramme, 
avec  cette  différence  que  leur  induit  est  enroulé  en  tambour.  La  dynamo  Edison  est 
exactement  celle  de  Gramme  dans  laquelle  les  pièces  polaires  et  l'induit  sont  à  la 
partie  inférieure.  On  obtient  ainsi  une  machine  beaucoup  plus  stable,  attendu  que 
la  partie  tournante  se  trouve  près  du  socle  ;  cet  avantage  est  compensé  par  la  nécessité 
dans  laquelle  on  se  trouve  d'isoler,  par  une  pièce  en  métal  non  magnétique,  les  pièces 
polaires  du  socle.  On  emploie  pour  cela  de  la  fonte  manganésée  (i20/0Mn)  ou  du  zinc. 

Comme  dynamos  à  champ  symétrique,  nous  citerons  ces  machines  :  Manchester, 
Pieper,  Brown,  Siemens,  de  dispositions  assez  simples  et  très  connues. 

Les  dynamos  multipolaires,  assez  peu  différentes  les  unes  des  autres,  com- 
prennent presque  toujours  une  carcasse  polygonale  en  fonte  ayant  autant  de  côtés 
qu'il  y  a  de  pôles.  Ces  côtés  portent  intérieurement  des  proéminences  venues  de  fonte 
avec  eux,  et  sur  lesquelles  sont  enfilées  les  bobines  d'induction  (Brown,  Jaspar, 
Pieper,  Société  Alsacienne,  etc.). 

D'autres,  enfin,  se  composent  de  deux  bâtis  qui  soutiennent  des  bobines  paral- 
lèles à  l'arbre  de  l'induit  (machines  Desroziers,  etc.). 


B,  Alternateurs.  —  Nous  avons  vu  plus  haut  comment  se  produisait  le  courant 
alternatif.  L'alternateur  est  donc  la  machine  génératrice  la  plus  simple,  et  les  cou- 
rants alternatifs,  pour  leur  simplicité,  et  pour  bien  d'autres  motifs  que  nous  verrons, 
tendent  à  être  de  plus  en  plus  employés. 

Si  nous  considérons  l'alternateur  théorique,  la  façon  de  recueillir  le  courant  est 
simple.  Tous  les  fils  enroulés  de  façon  à  former  l'induit  viennent  aboutir  à  deux 
bagues  qui  forment  le  collecteur  :  ils 
partent  d'une  bague  pour  revenir  à 
l'autre.  Sur  ces  deux  bagues  frottent 
deux  balais,  réunis  chacun  à  une  extré- 
mité de  la  ligne  à  alimenter. 

Voyons  comment  en  pratique  est 
construit  un  alternateur  {fig,  10). 

Seize  bobines  sont  placées  face  à 
face,  de  façon  qu'un  pôle  nord  soit  en 
face  d'un  pôle  sud  et  que  sur  le  même 
disque  un  pôle  nord  fasse  suite  à  un 
pôle  sud.  Considérons  une  spire  tour- 
nant entre  des  bobines. 

En  i,  elle  reçoit  le  flux  magnétique  d'avant  en  arrière  ;  comme  elle  se  déplace 
dans  le  sens  de  la  flèche,  on  voit  qu'entre  deux  lignes  de  bobines  le  sens  du  courant 
ne  change  pas  ;  mais,  quand  la  spire  vient  à  passer  en  S,  le  courant  induit  change 
de  sens  (2)  jusqu'à  N,. 

LES    POMPES.  4 


FiG.    10. 


30  GÉNÉRALITÉS 

Si  on  recueille  le  courant  produit,  on  voit  qu  il  y  aura  autant  de  changements 
de  sens  qu'il  y  a  de  pôles. 

Excitation  des  alternateurs.  —  Les  alternateurs  s'excitent  comme  les  dyna- 
mos. L'excitation  séparée  est  très  employée,  car  elle  facilite  la  régulation.  En  effet, 
en  faisant  varier  l'intensité  du  courant  inducteur,  on  fait  varier  celle  du  champ  et, 
par  suite,  celle  du  courant. 

L'auto-excitation  nécessite  une  disposition  spéciale  :  le  courant  alternatif  n'étant 
pas  propre  à  l'induction,  il  faut  faire  usage  d'un  collecteur  destiné  à  redresser  une 
partie  du  courant.  L'auto-excitation  se  fait  donc  en  dérivation. 

Alternateurs  a  courants  polyphasés.  —  Nous  avons  vu  que  les  variations  du 
courant  produit  par  le  déplacement  d'une  spire  dans  un  champ  créé  par  deux  pôles 
(machine  théorique)  étaient  représentées  parla  courbe  AB.  Si,  au  lieu  d'une  spire,  il  y 

en  a  plusieurs,  les  courants  produits 
dans  celles-ci  ne  seront  pas  maxima  en 
même  temps.  Traçons  les  courbes  [fig,  il) 
qui  représentent  leurs  variations  A'B', 
A"B",  etc.  Si  rinduit  tourne  avec  une  vi- 
tesse constante  et  si  les  pôles  et  les  spires 
FiG.  11.  sont  répartis  à  distances  égales  sur  la 

circonférence,  ces  courbes  seront  toutes 
égales,  mais  déplacées  simplement  l'une  par  rapport  à  l'autre  sur  l'axe  horizontal. 
On  appelle  'phase  chaque  partie  de  courbe  dont  les  ordonnées  sont  de  même  signe, 
et  période  le  temps  nécessaire  pour  parcourir  deux  phases.  On  exprime  le  retard 
d'un  courant  sur  le  précédent  par  la  distance  horizontale  qui  sépare  les  ordonnées  de 
chaque  courbe  rapportée  à  la  période.  Ce  retard  se  nomme  le  décalage. 

Deux  courants  décalés  d'un  quart  de  période,  tels  que  AB  et  A'^'B'",  sont  appelés 
biphasés.  Deux  courants  décalés  d'un  tiers  de  période  sont  appelés  triphasés.  D'une 
façon  générale,  on  peut  obtenir  des  courants  polyphasés.  On  n'emploie  jusqu'ici  d'une 
façon  courante  que  les  biphasés  et  les  triphasés. 

On  peut  se  rendre  compte  de  ce  qui  fait  la  supériorité  des  alternateurs  à  cou- 
rants triphasés  en  construisant  une  courbe  totalisant  celle  des  courants  séparés; 
cette  courbe  montrera  que  la  quantité  d'électricité  produite  est  plus  régulière 
que  dans  une  autre  dynamo,  et,  comme  on  sait  que  la  production  du  courant 
s'oppose  à  la  continuation  du  mouvement,  le  couple  résistant  sera  aussi  plus 
constant. 

Théoriquement,  un  alternateur  à  courant  triphasé  serait  composé  ainsi  :  un 
inducteur  ordinaire  et  un  induit  formé  de  trois  bobines  placées  sur  un  anneau  à 
égale  distance  les  unes  des  autres,  et  dont  les  extrémités  des  fils  seraient  reliées 
chacune  à  une  bague  ;  trois  balais  ramasseraient  le  courant  sur  les  trois  bagues. 

En  pratique,  ces  machines  sont  plus  compliquées  :  il  y  a  plusieurs  séries  de  trois 
bobines  reliées  de  trois  en  trois  aux  bagues-collecteurs.  L'inducteur  a  aussi  un  plus 
grand  nombre  de  pôles. 

L'excitation  peut  se  produire  comme  dans  les  alternateurs  biphasés,  soit  sépa- 
rément, soit  en  redressant  une  partie  du  courant  produit.  La  première  méthode  est 
plus  employée,  et  généralement  l'excitation  séparée  se  fait  au  moyen  d'une  géné- 
ratrice à  courant  continu. 


MOTEURS  ÉLECTHIUl'ES  51 

II.  ~  RÉVERSIBILITÉ  DES  MACHINES  ÉLECTRIQUES.  -  MOTEURS 

Si,  au  lieu  de  faire  tourner  une  machine  électrique  pour  produire  un  courant, 
nous  envoyons  dans  cette  machine  un  courant,  elle  se  met  à  tourner  et  peut  entraîner 
d'autres  appareils.  Une  des  premières  applications  de  la  réversibilité  fut  faite  par 
M.  H.  Fontaine,  à  l'Exposition  de  Vienne,  en  1873.  Une  dynamo  mue  par  un  moteur 
à  gaz  Lenoir  fournissait  le  courant  à  une  autre  dynamo,  devenue  moteur,  qui  entraî- 
nait précisément  une  pompe  centrifuge. 

Considérons  la  dynamo  à  courant  continu  théorique,  et  lançons  un  courant  dans 
les  spires  1,  2,  3  dans  le  sens  des  flèches 

{fig.  12).  D'après  la  loi  de  Lenz,  nous  au-       ^    ^.^^— A— O^ 

rons  le  sens  du  mouvement  en  prenant  Tin-  //^    y    ^n\ 

verse  de  celui  qui  produirait   le  courant  //      /^^"^"^N,      u 

fourni.  ^  Il    /  \^=:j\  < 

On  peut  se  rendre  compte  de  la  trans-  ^    1  v5=^  /il 

formation  de  l'énergie  électrique  en  énergie  Vv      V  y      II 

mécanique  en  plaçant  un  ampèremètre  sur  ^\.         — ^^^     // 

le  circuit  de  la  dynamo  dont  l'arbre  aura  été       _^'--_---^_ 

immobilisé  :  cet   ampèremètre   accuse  une  fio.  12. 

certaine  intensité  de  courant;  si  on  aban- 
donne l'arbre,  il  se  met  à  tourner;  Tampèremètre  montre  que  l'intensité  baisse,  ce 
qui  prouve  que  le  mouvement  absorbe  de  l'énergie  électrique.  On  exprime  ceci  en 
disant  que  le  moteur  apporte  dans  le  circuit  une  force  électromotrice  inverse  de 
celle  du  courant,  une /*orc^  conire-ëlectromoirice  (f.  c.  é.  m.). 

A,  Moteurs  à  courant  continu.  —  Rendement.  —  De  même  que  pour  les  dynamos, 
nous  avons  deux  rendements  à  considérer  : 

1**  Le  rendement  commercial^  ou  industriel^  qui  est  le  rapport  de  la  puissance 
fournie  par  l'arbre  du  moteur  et,  par  conséquent,  utilisable  à  celle  qui  lui  est  fournie 
sous  la  forme  de  courant.  C'est  le  plus  important  ; 

2^  Le  rendement  électrique^  qui  est  le  rapport  de  la  puissance  électrique  trans- 
formée en  énergie  mécanique  à  la  puissance  totale  fournie  au  moteur. 

Caractéristique  des  moteurs.  —  C'est  la  courbe  représentative  de  la  relation 
qui  existe  entre  la  vitesse  et  l'effort  résistant  agissant  sur  l'arbre. 

Excitation  des  moteurs.  —  L'excitation  séparée  n'est  pas  employée,  car  il  fau- 
drait deux  dynamos  pour  faire  marcher  un  moteur.  Nous  examinerons  donc  les  diffé- 
rents modes  d'auto-excitation. 

1^  Moteur  à  excitation  en  série,  —  Nous  avons  vu  que  le  moteur  excité  en  série 
tournait  en  sens  inverse  de  la  génératrice  quand  on  lui  fournit  le  courant  de  même 
sens  que  le  courant  produit.  Il  en  est  de  même  si  on  change  le  sens  du  courant,  car, 
en  changeant  le  sens  dans  les  spires  de  l'induit,  on  le  change  en  même  temps  dans 
les  inducteurs  ;  la  direction  du  champ  magnétique  est  donc  changée,  et  le  sens  delà 
rotation  résultante  se  trouve  donc  être  le  même  que  précédemment. 

Considérons  le  couple  moteur  :  si  nous  fournissons  au  moteur  un  courant  de  force 
électromotrice  constante,  ce  qui  a  lieu  en  général,  l'intensité  du  courant  est  maxima 


«  -'^.i*:   vu*  i>»i»ywt  jî:  v.'U>«»i  tu r.*nir  *-ir«J^  -«:  t'.iiç«*t  ri!fiiK.aiiii 

Trrffffrm      'rrmffrrr    ?--f -*  »-  --7--  :--;^-^  ^^.  -  f*='' 

^  4.  Le  s.:L-r=-*  ±  =#;!i;re  1a  dyzAn<y  comme 

r  '  EL'-Ce^.  L*  ci-irai:  f:.^r^  se  r«utftire  eo  deux 

f^rL-es  de  E*^::*?  direct:  :-c  S:  d:-oc  on  envoie 

diiks  îe  E.-j4e:ir  le  x-ira^it  de  ic^me  direction 

^  qie    ttriui   q--*a    pr^^iiraiu  en*pIojè   comme 

^'^'    '-  gfî:»rratr::e,  la  dj>B»ri::a  de  ce  coomnt  étant 

«a  iLr:!.e  dans  l'induit  et  dans  rindactenr,  il 

Vwif^'t  a  t/^-jft-^rr  *rf;  %i^fa%  ir-rervr:  ntais.  comme  le  champ  est  de  direction  con- 

Uifit^..  la  r4al>^fo  •*  tr^^'ire  r«iT*rrvé<r  et  se  produit  directement. 

f}éf  ffi^r;#e,  %i  f/fi  t^/'irtih  u&  co'jraot  de  sens  inrerse  aa  égarant  emploTé  directe- 
f/#^rit,  la  r^A^Lou  i^era  eîi^,ort  direct/:,  car  le  sens  aura  change  aussi  bien  dans  Tinduc- 
t^^r  q'ie  d^n%  1  induit. 

I>a  cara^ri/fri^tique  d'un  inoleur  à  excitation  en  série  montre  que,  si.  ponr  une 
^Jiar^^;  iï*»v;%  c^/ri%idérahle,  le  moteur  marche  à  une  certaine  vitesse,  cette  dernière 
stuiiut^jtU',  [f^'Ji  lorvju'on  diminue  le  couple  résistant,  et  qu'à  vide  la  vitesse  maxime 
cni  rn//dérée  et  emprunte  peu  d'énergie. 

rr  Moteurn  à  errjtiialion  compfmnd.  —  ils  jouissent  des  mêmes  propriétés  que 
)**  dewi  iy\9*^  précèdent*.  Si  le  couple  résistant  diminue,  la  vitesse  s'accroîtra 
fuoih'A  q»ie  fi^fiH  fin  uioU'jir  série  et  plus  que  dan^  un  moteur  dérivation.  La  caraclé- 
fi%tî/|»ie  e».t  ^'/^mprine  entre  le»  deux  autres;  aussi,  sous  le  rapport  de  Tuniformité  de 
\}§  ^\U'^^*%  U%  utoU'JtrH  cj^mpound  ne  sont  pas  plus  avantageux  que  les  autres. 

i"  Afolei^rfs  à  exf'ilation  composée,  —  C'est  une  excitation  du  genre  compound 
f\*iu%  l'tqoelle  \i*M  courant»  sont  inverses  dans  les  deux  enroulements  de  Tinducteur. 
lie  it'VU',  f«<;on,  hi  Tintensité  augmente  dans  Tinduction  par  suite  de  la  réduc- 
Ut,u  'Je  U  force  contre-électromotrice  transmise,  l'action  des  spires  en  série  affai- 
Mit  Texcilation  et  réduit  la  vitesse,  tandis  que  Tenroulement  en  série  tend  à  Taug- 
riienU/T. 

Kfi  combinant  ces  deux  effets,  on  peut  arriver  à  obtenir  une  vitesse  constante 
ifir|(''|>^rndanle  de  Teffort  résistant.  La  caractéristique  sera  alors  une  droite  parallèle  à 
Taxe  hopizontal. 


-(f 


MOTEURS   KLI'XTRIQUES  ÎÎ3 

Hbnvbrsrmënt  dk  la  marche.  —  Nous  avons  vu  que  le  changement  de  sens  du 
courant  alimentant  un  moteur  n'était  pour  rien  sur  le  sens  de  la  rotation  ;  mais,  si  on 
change  seulement  le  sens  dans  Tinduit  ou  dans  Tinducteur,  on  change  le  sens  de  la 
rotation. 

Le  renversement  de  la  marche  a  une  grande  importance  dans  beaucoup  de  cas 
(voitures  et  tramways),  rarement  dans  la  commande  des  pompes.  Il  s'obtient  par  un 
décalage  des  balais  et  plus  simplement  en  ayant  deux  paires  de  balais  articulées  aux 
extrémités  de  deux  leviers  articulés  sur  un  troisième.  En  agissant  sur  ce  dernier 
dans  un  sens  ou  dans  Tautre,  on  amènera  sur  le  collecteur  soit  Tune,  soit  l'autre  paire 
de  balais. 

Bien  que  toutes  les  dynamos  puissent  être  employées  comme  moteurs,  les  cons- 
tructeurs créent  en  général  des  types  destinés  exclusivement  à  servir  de  réceptrices, 
c'est-à-dire  de  moteurs. 

B,  Moteurs  à  courants  alternatifs.  —  Supposons  que  nous  ayons  deux  alterna- 
teurs A  et  B  dont  nous  ne  représentons  schématiquement  que  les  moitiés  arrières 
des  inducteurs  [fig.  14).  Le  sens  de 
la  rotation  de   A  étant  déterminé, 
on  voit  que  le  sens  du  courant  in-       j 
duit  créé  est  bien  celui  que  la  flèche 
indique  en  a  et  h. 

Si  nous  envoyons  ce  courant 
dans  un  autre    alternateur  B,    de 
façon  que  la  spire  h  le  reçoive  par 
rapport  à  l'inducteur  en  sens   in- 
verse de  ce  qu'il  est  en  a,  en  vertu  /  / 
de  la  loi  de  Lenz  la  rotation  se  pro-                                                                         '' 
duira  en  sens  inverse  de  celle  qui                                      ^*®*  *^- 
produirait  ce  courant;  la  rotation 

qui  produirait  le  courant  serait  du  sens  de  la  flèche  ponctuée  ;  flnalement  la  machine 
tournera  dans  le  sens  de  la  flèche  pleine.  On  a  donc  la  réversibilité  des  alternateurs. 

Deux  machines  tournant  dans  les  conditions  ci-dessus  sont  dites  synchrones, 
c'est-à-dire  que  les  changements  de  phases  ou  de  sens  de  courant  s'effectuent  en 
même  temps;  cela  n'implique  pas  que  les  deux  machines  aient  la  même  vitesse  de 
rotation  ;  en  effet,  si  la  génératrice  a  8  pôles  et  la  réceptrice  12,  les  deux  machines, 
pour  être  synchrones,  devront  faire  dans  l'unité  de  temps  des  nombres  de  tours  dans 

le  rapport  de  1  à  —  • 

Excitation  des  moteurs  a  courants  alternatifs.  —  On  peut  employer  l'exci- 
tation séparée  ou  l'auto-excitation  en  dérivation.  Dans  le  premier  cas,  avantageux 
seulement  pour  les  grandes  puissances,  on  peut  se  servir  d'une  petite  dynamo  indé- 
pendante. On  peut  aussi  atteler  sur  l'arbre  du  moteur  une  petite  dynamo  à  courant 
continu  qui  ne  nécessite  aucun  autre  moteur,  mais  qui  ne  peut  fournir  le  courant 
à  la  mise  en  train;  cela  nécessite  des  accumulateurs  qu'on  charge  en  marche 
normale. 

On  peut  produire  l'auto-excitation,  comme  pour  les  génératrices,  en  redressant 
une  partie  du  courant. 


54  GENERALITES 

Proprietks  des  moteurs  synchrones.  —  De  la  façon  dont  les  réactions 
des  courants  sur  le  champ  magnétique  se  produisent  dans  un  alternateur  employé 
comme  moteur  électrique,  on  peut  tirer  quelques  conclusions  très  utiles  en 
pratique. 

D'abord,  il  est  impossible  de  démarrer  même  à  vide  quand  les  spires  de  Tinduit 
sont  en  face  des  pôles  inducteurs;  même  lorsqu'on  ne  se  trouve  pas  dans  ces  con- 
ditions, les  impulsions  au  moment  de  la  mise  en  marche,  quoique  Tintensité  du 
courant  soit  maxima,  sont  de  faible  durée  ;  aussi,  dans  tous  les  cas,  il  est  nécessaire 
de  lancer  le  moteur.  Il  est  donc  indispensable  de  munir  les  machines  à  entraîner 
d'embrayages  qu'on  peut  débrayer  pour  supprimer  toute  résistance  à  la  mise  en 
marche. 

Quand  ensuite  on  les  embraye,  il  y  a  augmentation  du  couple  résistant,  et,  par 
conséquent,  ralentissement  de  la  vitesse  ;  si  cette  augmentation  est  faible,  la  dimi- 
nution de  vitesse  a  néanmoins  provoqué  une  diminution  de  la  force  contre-électro- 
motrice,  d'où  augmentation  de  l'intensité  et  reprise  de  la  marche  normale. 

Si,  au  contraire,  la  surcharge  est  considérable,  le  ralentissement  peut  être  tel  que 
la  dynamo  génératrice  puisse  prendre,  par  rapport  au  moteur,  une  avance  égale  à  la 
distance  de  deux  pôles  ;  alors  le  courant  que  l'on  continue  à  produire  dans  ces  con- 
ditions tend  à  faire  marcher  l'alternateur-moleur  en  sens  inverse  de  sa  rotation 
primitive,  et  il  s'arrête.  Le  moteur  est  dit  hors  phase. 

Il  ne  faut  donc  charger  le  moteur  que  progressivement  pour  lui  laisser  prendre 
sa  vitesse  de  régime.  La  diminution  du  couple  moteur  n'a  plus  le  même  effet  que 
dans  les  moteurs  à  courant  continu  ;  la  vitesse  ne  pouvant  pas  dépasser  celle  de  la 
génératrice,  si  le  moteur  est  en  marche  normale  quand  on  débraye  la  ou  les  machines 
qu'il  commande,  sa  vitesse  reste  la  même  ;  s'il  n'y  était  pas,  il  y  viendrait,  à  moins 
qu'il  ne  soit  hors  phase. 

Les  moteurs  synchrones  sont  les  mêmes  machines  que  les  génératrices.  Cepen- 
dant certains  constructeurs  créent  des  types  spéciaux  d'alternateurs-moteurs.  Une 
machine  Ganz  spéciale  a  donné  un  rendement  de  88  0/0. 

Hoteura  asynchrones.  —  Dynamo  a  courant  continu  employée  comme  moteur 
A  courant  alternatif.  —  Nous  avons  vu  qu'on  ne  change  pas  le  sens  de  la  rotation 
d'une  dynamo  à  courant  continu  et  à  auto-excitation  quand  on  change  le  sens  du 
courant  qu'on  lui  fournit.  On  peut  donc  employer  les  courants  alternatifs  pour  l'ali- 
mentation des  dynamos  à  courant  continu  employées  comme  moteurs. 

Ceux-ci  ont  l'avantage  de  ne  pouvoir  être  mis  hors  phase,  comme  les  précé- 
dents, puisque  le  sens  du  courant  fourni  n'influe  pas  sur  celui  de  sa  rotation;  ils 
peuvent  donc  ne  pas  tourner  à  la  même  vitesse  que  la  génératrice,  et  sont  appelés 
pour  cela  moteurs  asynchrones. 


ÉLi;VATION  DR  l/EAU  PAR  TRANSPORT 


55 


VII 


ÉLÉVATION  DE  L'EAU  PAR  TRANSPORT 


Baqudtage.  —  Le  baquetage  est  le  procédé  fort  ancien  qui  consiste  à  élever  ou 
transporter  Teau  dans  des  seaux  ou  des  baquets.  Il  est  évident  que,  pour  obtenir  un 
bon  rendement,  on  doit  se  servir  de  seaux  le  plus  légers  possible. 

Dans  ces  conditions,  d'après  Peronnet,  un  homme  ne  peut  travailler  que 
huit  heures  par  jour  et  élever  5.750  litres  d'eau  environ  à  1  mètre  de  hauteur  par 
heure,  ce  qui  donne  un  rendement  de  0,265.  Le  général  Bergère  donne  0,208,  et 
Laisné,  0,500. 


Écope.  —  L'écope  est  une  pelle  légère,  en  bois  ou  en  tôle,  ayant  des  rebords 
assez  hauts  pour  contenir  un  certain  volume  d'eau  qu'on  lance  d'un  récipient  dans 
un  autre  situé  plus  haut.  Son  emploi  a,  sur  celui  du  seau,  l'avantage  de  ne  pas 
nécessiter  le  déplacement  de  l'homme  qui  s'en  sert.  Le  rendement  qu'on  obtient  avec 
cet  engin  n'est  cependant  que  très  peu  supérieur  à  celui  du  baquetage,  à  cause  dés 
mauvaises  conditions  dans  lesquelles  s'effectuent  l'entrée  et  la  sortie  de  l'eau  à 
élever.  Un  homme  travaillant  au  maximum  huit  heures  par  jour  ne  peut  élever 
que  6.000  litres  d'eau  à  l'heure,  et  donne  ainsi  un  rendement  de  0,275. 

Écope  hollandaise.  —  La  différence  entre  l'écope  ordinaire  et  l'écope  hollandaise 
consiste  en  ce  que  cette  dernière  est  soutenue  par  un  trépied  et  peut  osciller  autour 
de  son  axe.  Son  emploi  est  limité  aux  cas  où  l'eau  ne  doit  être  élevée  que  d'une  faible 
hauteur.  On  obtient  avec  l'écope  hollandaise  un  rendement  de  0,69,  ce  qui  corres- 
pond à  une  élévation  de  15.000  litres  d'eau  à  1  mètre  en  une  heure.  Le  maximum  de 
la  durée  de  l'effort,  dans  ce  cas, 

est  encore  de  huit  heures  par  ^  __-xâ^A 

jour. 


Seaux  à  bascule.  —  Afin  de 
diminuer  l'effort  nécessaire  pour 
puiser  l'eau  dans  un  puits  peu 
profond  (2  à  3  mètres),  à  l'aide 
d'un  seau,  on  a  suspendu  ce  der- 
nier à  l'extrémité  A  (fig,  15)  d'une 
perche  articulée  sur  un  support 
C  et  ayant  à  son  autre  extré- 
mité B  un  contrepoids.  Tel  est 
le  seau  à  bascule,  encore  appelé 
puits  des  Maures. 

L'homme  tire  de  haut  en  bas  sur  la  corde  pour  descendre  et  remplir  le  seau, 
que  le  contrepoids  fait  remonter  lorsqu'on  abandonne  le  système  à  lui-même. 


Fio.  «5. 


56 


GÉNÉRALITÉS 


D'après  le  général  Morin,  on  peut  élever  avec  le  seau  à  bascule  60.000  litres 
d'eau  à  1  mètre  en  huit  heures.  Le  rendement  obtenu  serait  alors  de  0,345.  Navier 
donne  une  élévation  de  70.000  litres  en  douze  heures,  ce  qui  abaisse  le  rendement 
à  0,270. 

Picotah.  —  Le  picotah  est  un  appareil  analogue  au  seau  à  bascule.  Au  lieu  d'avoir 
un  contrepoids  à  l'extrémité  de  la  perche,  un  homme  se  déplace  sur  cette  perche  et 
produit  ainsi  le  mouvement  vertical  du  seau. 

Manège  des  maraîchers.  —  Le  manège  des  maraîchers  sert  à  élever  l'eau  d'un 
puits  au  niveau  du  sol  au  moyen  de  deux  seaux  attachés  aux  extrémités  d'une  même 
corde  {fig.  16).  Les  deux  brins  de  cette  corde  passent  sur  deux  poulies  portées  par 
un  axe  horizontal  situé  au-dessus  du  puits,  et  écartées  d'une  distance  suffisante 
pour  éviter  la  rencontre  des  deux  seaux  dans  leurs  mouvements  de  montée  et  de 
descente. 


>"^gj|i*;^ 


Fio.  16. 


La  corde  est  enroulée  sur  un  tambour  à  gorge  porté  par  un  arbre  vertical  qui 
est  mis  en  mouvement  à  l'aide  d'une  flèche  sur  laquelle  est  attelé  un  cheval.  L'incon- 
vénient de  ce  système  réside  dans  la  nécessité  de  changer  de  marche  chaque  fois 
qu'un  seau  est  monté.  On  est  arrivé  à  supprimer  ces  arrêts  et  ces  changements  de 
marche  en  intercalant  sur  la  commande  un  manchon  à  griffes  et  engrenages. 

Le  manège  des  maraîchers  a  un  mauvais  rendement,  car  il  nécessite  la 
présence  d'un  homme  et  d'un  cheval  pour  produire  un  travail  assez  faible. 

Puits  à  seaux.  —  Le  puits  à  seaux  est  du  même  genre  que  le  manège  des 
maraîchers. 

Une  corde  portant  un  seau  à  chaque  extrémité  s'enroule  sur  une  poulie  ou  un 
tambour  à  axe  horizontal  mû  à  la  main. 

Pour  travailler  dans  de  bonnes  conditions,  il  faut  qu'à  vide  l'appareil  soit  en 
équilibre  dans  toutes  les  positions,  ce  qui  n'a  lieu  qu'en  faisant  abstraction  du  poids 
de  la  corde.  Ce  poids  est  insignifiant  pour  les  puits  de  faible  profondeur  ;  quand 
celle-ci  dépasse  4  à  5  mètres,  on  équilibre  le  système  en  attachant  sous  les  seaux 
une  seconde  corde  de  même  longueur  que  la  première. 


ÉLÉVATION   DE   L'EAU   PAR   TRANSPORT 


n7 


Pour  diminuer  Teffort  qui  doit  s'exercer  plus  longtemps  dans  les  puits  très 
profonds,  on  remplace  le  treuil  ordinaire  par  un  treuil  à  commande  par  engrenages. 

Élévateur  à  grand  débit.  —  Système  Ghène.  --  Le  but  de  cet  appareil  est  de 
puiser  Teau  facilement  dans  les  puits  de  toute  profondeur  et  d'en  obturer  Torifice 
pour  éviter  à  la  fois  les  accidents  et  la  contamination  de  la  nappe  d'eau.  La  figure 
d6  his  indique  clairement  le  fonctionne- 
ment de  l'ensemble. 

Les  seaux  se  composent  {fig,  16  ier\. 
d'une  partie  légère  ou  cloche  renversée, 
destinée  à  contenir  l'eau  et  reposant  her- 
métiquement sur  une  partie  lourde  en 
fonte,  appelée  «  culot  »,  affectant  une 
forme  tronconique.  Ce  culot  est  directe- 
ment accroché  au  câble  par  une  tige, 
tandis  que  le  seau  proprement  dit  est 
réuni  à  cette  tige  par  une  paire  de  leviers 
articulés. 

Les  seaux  ainsi  constitués  sont  sus- 
pendus aux  extrémités  d'un  câble  en  acier 
B  enroulé  sur  une  poulie  à  gorge  A. 

Dans  le  fonctionnement,  lorsque  le 
seau  vide  plonge  dans  l'eau,  il  y  entre 
verticalement,  sans  s'incliner,  à  cause  du 
culot  pesant  et  pointu  ;  mais  la  cloche 
légère  surnage  à  la  façon  d'un  flotteur  et 
se  sépare  du  culot;  l'eau  y  pénètre  par 
l'ouverture  ainsi  produite,  puis  la  cloche 
retombe  par  l'effet  de  son  propre  poids 
sur  son  siège  en  captant  l'eau.  Si,  à  ce 
moment,  on  renverse  le  mouvement  de 
la  manivelle,  on  détermine  l'ascension  du 
seau  plein;  arrivé  dans  l'enveloppe  mé- 
tallique, celui-ci  s'engage  dans  l'une  des 
hottes  tronconiques  D  de  la  table  d'écou- 
lement, et  bientôt  sa  partie  supérieure 
vient  buter  sur  un  arrêt  fixe   E.    Sous 

l'effet  de  ce  contact,  les  deux  leviers  qui  enclenchaient  le  culot  soulèvent  la  cloche 
d'une  quantité  suffisante  pour  provoquer  la  vidange  complète  du  seau  sur  la  table 
d'écoulement. 

Avec  cet  appareil,  on  peut  puiser  l'eau  dans  une  nappe  moins  profonde  que  la 
hauteur  des  seaux,  puisque  leur  emplissage  se  fait  par  le  bas. 

On  en  fait  des  modèles  avec  seaux  de  16,  20,  35  et  50  litres;  pour  ces  trois  der- 
niers, l'action  de  la  manivelle  n'est  plus  directe;  elle  s'effectue  au  moyen  d'engre- 
nages intermédiaires,  réduisant  la  vitesse  ;  en  outre,  les  deux  plus  gros  appareils 
sont  pourvus  de  deux  manivelles. 


--^-^^      1 


Fio.  16  bis. 


m 


GÉNÉHALÏTÉS 


Enfin,  il  existe  un  type  pour  la  commande  par  un  manège  à  cheval  ou  un  moteur 
à  explosions  ;  les  seaux  peuvent  y  avoir  des  capacités  de  35,  50  et  même  80  litres, 

avec  des  débits  respectifs  par  heure  de  3.600, 
4.100  et  4.500  litres  sur  un  puits  d'une  pro- 
fondeur de  25  mètres.  Ces  débits  se  rappor- 
tent à  la  marche  au  cheval  ;  les  deux  gros 
modèles  accouplés  à  des  moteurs  rendent  7  et 
800  litres.  Un  système  spécial  de  change- 
ment de  marche  automatique  permet  d'utili- 
ser le  mouvement  continu  pour  la  montée  et 
la  descente  alternatives  des  deux  seaux. 

Les  élévateurs  Chêne  sont  pourvus  d'un 
cliquet  extérieur  manœuvrable  à  la  main  et 
réversible,  engrenant  dans  une  roue  à  rochet 
calée  sur  l'arbre  de  la  poulie.  Un  récent  per- 
fectionnement rend  ce  cliquet  automatique  ; 
placé  à  l'intérieur  de  l'enveloppe,  il  est  à  l'abri 
des  détériorations. 

Dans  certains  cas,  on  pourvoit  ces  appa- 
reils d'un  système  d'enclenchement  consistant  en  un  plateau  calé  sur  l'arbre  de  la 
poulie  et  portant  une  série  de  trous  dans  l'un  desquels  on  enfile  du  dehors  une 
broche  cadenassée  avec  le  bâti. 


FiG.  16  1er. 


Chapelet  incliné.  —  Le  chapelet  incliné  {fig.  17)  consiste  en  une  chaîne  à  mail- 
lons assez  longs,  portant  chacun  une  palette  en  bois  perpendiculaire  à  l'axe  de  la 


Fio.  n. 


chaîne.  Cette  chaîne  se  meut  sur  deux  axes  horizontaux,  et  son  brin  inférieur  traîne 
dans  un  coursier  incliné  qui  guide  l'eau  élevée.  L'appareil  est  mis  en  mouvement  par 
la  rotation  de  l'axe  supérieur. 

Les  palettes  sont  de  largeur  un  peu  moindre  que  celle  du  coursier,  de  façon  à 
éviter  les  frottements.  Le  jeu  donne  naissance  à  des  pertes  d'eau,  lorsque  la  vitesse 
est  faible.  Il  faut  augmenter  la  vitesse  jusqu'à  donner  à  l'eau  un  certain  courant. 

Des  expériences  faites,  il  résulte  que  la  vitesse  la  meilleure  est  de  1",50  par 
seconde. 


ELKVATÏON   DE   Ï/EAU    PAR   TRANSPORT 


'^^^^T^ 


Chapelet  vertical.  —  Le  chapelet  vertical  est  un  appareil  identique  au  précédent, 
avec  cette  différence  que  les  brins  des  chaînes 
sont  verticaux,  les  palettes  circulaires,  et  que  le 
coursier  est  remplacé  par  un  tube. 

11  est  nécessaire  d'aller  à  une  certaine  vi- 
tesse pour  éviter  les  pertes.  Le  rendement  ob- 
tenu avec  un  homme  élevant  Teau  d'un  puits  est 
de  0,66:]. 

Diverses  ma- 
chines du  même 
genre  ont  été  cons- 
truites ;  le  principe 
est  toujours  le 
même. 

Les  palettes 
sont  tantôt  rempla- 
céespar  des  sphères 
en  caoutchouc,  tan- 
tôt par  des  disques  de  cuir  armés  de  demi-sphères  de 
métal  (fig,  18). 

On  a  substitué  aussi  à  la  chaîne  une  corde,  à  la- 
quelle on  a  fait  des  nœuds  qui  font  office  des  palettes. 

Chapelet  à  adhérence.  —  Dans  ces  chapelets 
{fig.  19),  Teau  est  élevée  rien  que  par  son  adhérence  sur 
une  sangle  de  toile  sans  fin  que  Ton  fait  tourner  sur 
un  tambour  placé  au-dessus  de  Torifice  du  puits. 


Fig.  18. 


Fio.  19. 


Fio.  20. 


L'eau  se  déverse  à  la  partie  supérieure  en  vertu  de  la  force  centrifuge. 


60  GKXÉHALÎTKS 

Des  expériences  de  Tresca  sur  une  pompe  de  ce  genre  construite  par  M.  de 
Haussier  ont  donné,  en  puisant  Teau  à  14",6o  : 

Avec  1  homme  à  la  manivelle,  un  débit  de  15  litres  et  un  rendement  de  0,42  ; 
Avec  2  hommes  à  la  manivelle,  un  débit  de  30  litres  et  un  rendement  de  0,53. 

Norias.  —  Les  norias  sont  des  appareils  connus  depuis  fort  longtemps,  qui 
consistent  simplement  en  des  chapelets,  dont  les  palettes  ont  été  remplacées  par  des 
récipients  de  formes  et  de  dimensions  très  variées. 

Le  général  Morin  a  joint  à  la  description  de  la  noria  des  Mahonais  [fig,  20), 
employée  en  Algérie,  quelques  données  numériques  que  nous  reproduisons  ici. 

Lanterne  horizontale,  diamètre i",i5 

—  hauteur 0  ,50 

Roue  verticale,  diamètre 1  ,80 

Profondeur  du  puits  au-dessous  du  sol 10  ,90 

Profondeur  d'eau  dans  le  puits 2  ,90 

Hauteur  d'élévation  de  Teau 8  ,00 

Nombre  de  pots  ou  godets 70 

Largeur  d'un  pot 0  ,30 

Diamètre  des  pots  :  à  la  bouche 0  ,13 

—  au  fond 0  ,10 

Dans  cette  noria,  le  mouvement  de  rotation  autour  d'un  axe  vertical  fourni  par 
un  cheval  est  transformé  en  mouvement  horizontal  de  la  roue  motrice  au  moyen 
d'un  engrenage  à  lanterne,  comme  il  est  facile  de  le  voir  sur  la  figure. 

Un  cheval  attelé  peut  produire  à  l'heure,  dans  ces  conditions,  une  élévation  de 

6.000  litres  d'eau  à  8  mètres  de  hauteur,  autrement  dit  480  poncelets.  Le  rendement 

480 

est  donc  .  „.q  =  0,330. 

1.4on 

Une  des  causes  du  faible  rendement  des  norias  et  des  chapelets  consiste  dans 

la  rentrée  avec  choc  de  l'eau  dans  les  godets,  et  de  sa  sortie  avec  vitesse;  mais, 

dans  le  cas  présent,  on  peut  y  remédier  en  diminuant  un  peu  la  vitesse  de  rotation 

(ce  qu'on  ne  peut  faire  pour  les  chapelets).  Le  rendement  est  encore  diminué  par  la 

perte  d'eau  due  au  balancement  des  godets  et  par  les  frottements.  D'après  Navier,  ce 

rendement  peut  être  calculé  par  la  formule  : 

II 
R  =  0,80  „    ,   ^,..  avec  H  ^  4  mètres, 

H  étant  la  hauteur  d'élévation  de  Teau. 

On  peut  obtenir  R  =  0,60  avec  la  noria  Gâteau  tournant  à  la  vitesse  de  0",60 
par  seconde.  Dans  cette  noria,  les  godets  sont  munis  de  couvercles  inclinés  pour 
diminuer  les  pertes  d'eau  par  balancement,  pendant  la  montée.  Gâteau  a  aussi 
remédié  à  la  difficulté  du  remplissage,  due  à  l'air  contenu  dans  les  augets,  en 
plaçant  au-dessus  de  chacun  d'eux  une  soupape  d'échappement  qui  se  ferme,  comme 
le  couvercle,  au  commencement  du  mouvement  ascensionnel. 

Pompe  Lemaire.  —  Sous  ce  nom,  on  désigne  une  noria  {Jîg.  21  à  24)  dans 


ÉLÉVATION   DE    F/EAF   PAR   TRANSPORT 


61 


laquelle  les  godets  sont  articulés  par  leur  base  à  la  chaîne  sans  fin  qui  les  porte. 
Chaque  maillon  porte  un  axe  spécial  qui  passe  dans  deux  oreilles,  faisant  corps  avec 
le  godet,  et  placées  au-dessous  de  lui,  comme  le  montre  la  figure  24.  Pendant  la 


'  '^"^^b^wm^j^ 


Fio.  21. 


Fio.  23. 


Fio.  24. 


montée,  le  poids  de  l'eau  tend  à  ramener  ces  godets  en  dehors  de  la  chaîne,  et  les 
fait  ainsi  appuyer  par  un  butoir  disposé  à  cet  effet  sur  Taxe  qui  réunit  le  maillon 
au  maillon  suivant. 

Le  godet  est  facilement  démontable,  comme  d'ailleurs  dans  la  plupart  des  norias. 


Vis  d'Archimède.  —  La  vis  d'Archimède  (/¥</.  25)  se  compose  essentiellement 
d'un  noyau  et  d'une  enveloppe  cylindriques  et  concentriques,  entre  lesquels  sont 
enroulées  une,  deux  ou  trois  surfaces  hélicoïdales  du  même  pas.  L^es  tangentes  aux 
hélices  forment,  avec  le  plan  perpendiculaire  à  Taxe  des  cylindres,  un  angle  de  60*",  et 
la  vis  elle-même  est  inclinée  sur  l'horizontale  d'environ  45  0/0. 

Pour  en  mieux  comprendre  le  fonctionnement,  réduisons  la  vis  à  un  tube  ST 
enroulé  suivant  une  hélice  (/î^.  26).   Si  on  le  fait  tourner  dans  le  sens  de  la  flèche 


«2 


r.ENKR  ALITES 


autour  de  Taxe  XY,  Textréinilé  S,  en  plongeant  dans  Teau,  va  s'emplir,  et  son 
contenu,  en  vertu  de  la  gravité,  va  descendre  en  A.  Considérons  une  molécule  de 
liquide  m  située  en  A.  Continuons  la  rotation  ;  A  décrit  un  arc  de  cercle  et  s'élève  par 


'il^^': 


dsm&^mmmm^m^^m^^ÂmmmmMmi^ 


Fio.  25. 


rapport  au  niveau,  tandis  qu  une  autre  partie  de  Fhélice  située  vers  Y  s'abaisse.  Il 
s'ensuit  que  la  molécule  m  étant  sollicitée  seulement  par  son  poids  va  descendre 
dans  la  partie  qui  s'est  abaissée,  et  la  résultante  de  son  mouvement  sera  un  dépla- 
cement parallèle  à  XY. 

TU 


Fio.  26* 


Fio.  27. 


D'après  cela,  il  est  facile  de  comprendre  que  la  partie  basse  de  chaque  spire 
seulement  contiendra  de  l'eau,  tandis  que  la  partie  supérieure  contiendra  de  l'air.  La 
partie  contenant  de  l'eau  est  l'arc  hydrophore.  Le  plan  tangent  horizontal,  mené  par 
le  point  le  plus  haut  B  d'une  spire  {fig.  27),  rencontre  cette  même  spire  en  un 
deuxième  point  N,  qui  détermine  la  projection  BCN  de  l'arc  hydrophore,  dont  il  est 
facile  de  calculer  la  longueur  ;  cette  longueur  est  fonction  de  l'inclinaison  de  la  vis 
sur  le  plan  horizontal  et  de  celle  de  l'hélice,  par  rapport  à  l'axe  du  cylindre.  La  lon- 
gueur de  l'arc  hydrophore  est  nulle  quand  le  plan  horizontal  en  question  coupe  l'axe 
de  la  vis  suivant  l'angle  que  la  tangente  à  l'hélice  fait  avec  un  plan  perpendiculaire 
à  ce  même  axe. 

Cet  appareil  convient  très  bien  aux  faibles  élévations;  il  a,  en  outre,  l'avantage 
de  s'installer  facilement.  D'après  Gauthey  et  Lemandé,  un  homme  travaillant  avec 


ELEVATION    DE    l/EAL:    PAK   TRANSPORT 


63 


cette  machine  peut  élever  110.000  litres  d  eau  à  1  mètre  de  hauteur  en  huit  heures, 
ce  qui  correspond  à  un  rendement  de  0"»,64,  qui,  d'après  le  général  Morin,  peut  encore 
être  augmenté. 

Vis  d'Archimède  de  M.  Letellier.  —  Dans  le  but  de  régulariser  l'entrée  d  air  dans 
la  vis  et  de  rendre  ainsi  son  débit  plus  uniforme,  M.  Letellier  a  apporté  à  la  vis 
d'Archimède  une  série  de  modifications  que  nous  allons  exposer. 

Le  noyau  [fig,  28j  est  beaucoup  plus  gros  par  rapport  à  la  longueur,  et  il  n'y  a 
qu'une  surface  hélicoïdale, 
par  conséquent  qu'un  seul 
canal  qui  vient  se  terminer 
à  sa  partie  supérieure,  au 
centre  du  noyau,  dans  le 
tuyau  de  refoulement.  Ce 
canal  a  une  plus  grande  sec- 
tion à  la  partie  inférieure; 
aussi,  à  mesure  que  l'eau 
et  l'air  montent,  le  volume 
admis  à  chaque  tour  étant 
le  même,  et  l'eau  étant 
presque  incompressible  par 
rapport  à  l'air,  le  volume 
ne  change  pas,  mais  celui 
de  l'air  diminue  jusqu'à  ce 
qu'il  arrive  à  la  partie  su- 
périeure, où,  sa  charge  de- 
venant plus  faible,  il  se 
détend,  en  expulsant  le  peu 
d'eau  qu'il  a  au-dessus  de 
lui  avec  une  certaine  puis- 
sance. 

Cette  vis  a  donc  l'avan- 
tage de  pouvoir  élever  l'eau 
plus  haut  que  la  vis  d'Ar- 
chimède  ordinaire,  pour 
deux  raisons  :  1°  parce 
qu'on    peut    l'installer    de 

façon  que  son  axe  fasse  70»  à  75*  avec  l'horizontale  au  lieu  de  40°  à  45*>  ;  2°  parce 
que  l'eau  en  sort  avec  une  certaine  vitesse  dirigée  de  bas  en  haut. 

La  figure  28  montre  clairement  sa  disposition.  Le  mouvement  de  rotation 
imprimé  par  un  homme  à  la  manivelle  F  est  transmis  par  roues  d'angle  D'  et  D 
au  tuyau  e  situé  dans  l'axe  de  la  vis,  fixé,  d'une  part,  à  la  partie  supérieure  du  noyau, 
et  communiquant,  d'autre  part,  avec  le  tube  de  refoulement  par  un  joint  ooy  avec 
presse-étoupe. 


Fio.  28. 


Boues  éléyatoires.    —   Les  roues  élévatoires    peuvent    être  avantageusement 


64  GÉNÉRALITÉS 

employées  lorsqu'il  s'agit  d'élever  l'eau  en  assez  grande  quantité,  mais  à  une  faible 


!   ! 

t 

i 

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§ 

J 

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1 

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; 

1 

VT 

XTiXX 

xxxx; 

xars 

^ 

Fio.  30. 


Fio.  30  bis. 


hauteur,  par  exemple  pour  l'irrigation  des  prairies.  Elles  peuvent  être  commandées 
par  une  roue  hydraulique  motrice  au  moyen  d'un  engrenage  retardataire. 


ÉLÉVATION   DE    L'EAU    PAR    TRANSPORT  6R 

Les  principaux  types  de  roues  élévatoires  sont  les  roues  à  augets  {fig,  29)  et  les 
roues  à  tympan  {fig,  30).  Leur  fonctionnement  et  leur  installation  se  voient  aisément 
sur  les  figures. 

Avec  une  roue  à  tympan  du  genre  de  celle  de  la  figure  30,  on  peut  élever 
500  litres  par  seconde  à  3  mètres  de  hauteur  avec  un  travail  utile  de  20  chevaux  en 
eau  montée. 

Le  rendement  en  volume  de  ces  appareils  est  de  0,40  à  0,50,  et  le  rendement  en 
travail  de  0,60  à  0,65. 


LES  POMPES. 


CHAPITRE  II 
POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


1 
GÉNÉRALITÉS 

Avant  de  passer  en  revue  les  types  les  plus  intéressants  de  pompes  à  nnouve- 
ment  rectiligne  alternatif,  il  n'est  peut-être  pas  sans  intérêt  de  rappeler  quelques 
principes  théoriques  qui  permettront  de  juger  et  de  comparer  plus  aisément  les  types 
ci-après  décrits. 

Aspiration-amorçage.  —  Quelle  que  soit  la  disposition  de  la  pompe,  Torgane 
d'aspiration  peut  seulement  faire  Je  vide  aussi  complètement  que  possible  dans  le 
tuyau  d'aspiration. 

Il  faut  d'abord  que  l'eau  monte  dans  le  tuyau  ;  il  faut  ensuite  que  sa  vitesse  soit 
assez  grande  pour  qu'elle  puisse  suivre  le  piston. 

Appelons  : 

Hg,  la  hauteur  du  liquide  a  pomper  faisant  équilibre  à  la  pression  atmosphé- 
rique ; 
h,  la  hauteur  d'aspiration. 

Dans  une  pompe  idéale,  à  fonctionnement  parfait,  la  charge  qui  déterminerait 
l'ascension  de  l'eau  serait  Hq  —  A,  et  la  vitesse  d'ascension  U  =  \/2<7(Hjj  —  /*)  ou 
U  =  4,4  v'Hq  —  h.  Ces  valeurs  sont  notablement  supérieures  à  celles  de  la  pratique, 
car  il  faut  tenir  compte  du  vide,  qui  n'est  jamais  absolu,  des  frottements  dans  les 
conduites,  de  l'abaissement  possible  de  la  nappe  d'eau,  etc.,  etc.;  il  faut  donc  se  gar- 
der des  trop  grandes  hauteurs  d'aspiration,  qui  ont  pour  conséquence  immédiate 
d'entraîner  une  réduction  de  la  vitesse  de  la  pompe. 

Appelons  maintenant  : 

V,  le  volume  engendré  par  le  piston; 

Ê,  l'espace  mort  compris  entre  le  piston,  le  corps  de  pompe  et  les  soupapes 

d'aspiration  ; 
jî,  la  hauteur  à  laquelle  se  trouve  l'eau  après  quelques  cylindrées  d'air  évacué; 
h!  [fig,  31),  la  hauteur  de  refoulement  à  partir  des  soupapes  d'aspiration. 


<;eneralites 


Lorsque  le  piston  est  en  haut  de  sa  course  et  sur  le  point  de  redescendre,  on  a 
un  volume  d'air  (  V  +  «)  à  la  pression  H^,  —  x. 

Lorsque  le  piston  est  en  bas  de  sa  course,  on  a  un  volume  d'air  e  à  la  pression  : 


H.-.>(^> 


11  faut,  pour  que  la  pompe  s'amorce,  que  l'air  puisse  s'éva- 
cuer, c'est-à-dire  que  l'on  ait  : 


{\\-x)^-^^>  H,  +  A'; 


la  plus  grande  valeur  de  x  est  la  hauteur  même  d'aspiration, 
et  l'on  voit  qu'elle  est  limitée  par  la  relation  : 


h  ^  H. 


V 


V  + 


K 


V+e 


FiG.  31. 


Le  second  terme  de  l'inégalité  est  généralement  faible,  car 
e  est  une  toute  petite  fraction  de  V  ;  pourtant,  dans  certains  cas, 
comme  par  exemple  l'élévation  des  liquides  corrosifs,  on  est 
amené  à  donner  à  l'espace  mort  une  valeur  très  appréciable  et  à  l'utiliser  pour  sous- 
traire le  piston  à  l'action  directe  du  liquide. 

C'est  justement  parce  que  la  hauteur  d'aspiration  est  théoriquement  et  prati- 
quement limitée  que,  lorsqu'on  installe  une  pompe  sur  un  forage,  il  faut  éviter  de 
prendre  un  modèle  trop  puissant,  qui  amènerait  un  abaissement  de  la  nappe  d'eau  et, 
par  suite,  une  augmentation  de  la  hauteur  d'aspiration,  et  serait  rapidement  rendu 
inutilisable. 

En  résumé,  les  conséquences  des  grandes  hauteurs  d'aspiration  sont  une  réduc- 
tion de  la  vitesse  de  la  pompe  et,  par  conséquent,  de  son  débit,  une  exagération  de 
l'influence  de  l'usure  des  divers  organes  de  l'aspiration,  des  chances  d'insuccès  lors 
de  l'amorçage,  etc. 

Il  n'y  a  donc  pas  d'intérêt  à  avoir  de  grandes  hauteurs  d'aspiration. 

Travail  moteur  à  fournir  au  piston.  —  La  vitesse  de  la  machine  étant  supposée 
constante,  il  n'en  est  pas  de  même  de  celle  du  piston. 

Les  efforts  moteurs  nécessaires  pour  élever  ou  abaisser  le  piston  varient  avec  le 
type  de  pompe  adopté. 

I.  —  Etudions  d'abord  le  cas  d'une  pompe  aapiranle  elévatoire. 

Soient  : 

P',  le  poids  de  la  tige  et  de  l'attirail,  en  tenant  compte  de  la  poussée  de  bas 

en  haut  exercée  par  le  liquide; 
û,  la  section  du  piston; 
h,  la  hauteur  d'élévation  de  l'eau; 
p,  son  poids  spécifique  ; 

(D,  la  vitesse  uniforme  de  rotation  de  la  machine; 
2c,  la  course  du  piston,  double  de  la  longueur  de  la  manivelle 


68  POMPES   A  MOUVEMENT   ALTERNATIF 

Pour  une  position  quelconque  du  piston  [fig,  32),  on  a  : 

a?  =  c  (1  —  cos  co/), 


d'où  : 


dx  =  (i)C  .  sin  lût  .  dt^ 


et  la  vitesse  du  piston,  à  un  instant  quelconque,  est  donnée  par 
iûc .  sin  b)/. 

Ceci  posé,  le  travail  moteur  nécessaire  à  la  montée  du 
piston  doit  suffire  à  entraîner  la  tige  et  Tattirail  (soit  P'rfor),  à 
vaincre  les  diverses  résistances  passives,  frottements,  pertes 
de  force  vive...,  qui,  comme  on  sait,  sont  proportionnelles 
au  carré  de  la  vitesse  à  Tinstant  considéré  (soit  kv^dx),  enfin 
à  effectuer  le  travail  utile  contre-balançant  la  différence  de  pres- 
sions au-dessus  et  au-dessous  du  piston;  cette  différence  peut 
être  considérée  comme  égale  à  pûA,  quelle  que  soit  la  posi- 
tion du  piston. 

Le  travail  élémentaire  est  donc  : 

pQh  .  dx  ; 
d'où  enfin  : 

dCn^  =  P'doc  +  hv^dœ  -+-  pQh  .  dx. 

Reste  à  évaluer  v^  : 

v^  =  o/^c^  sin^w^  =  (ù^^c^  (1  —  cos^wO  =  (i>^(2c  —  œ)  x. 

Si  on  remarque  enfin  que  l'intégration  doit  se  faire  de  a?  =:  o  à  a?  =  2c,  on  aura, 
pour  valeur  du  travail  moteur  de  montée, 

^"'  —  /  (f^'  +  P^^)  d^  +  hii>^x(c  —  x)  dx, 

0 

ou,  si  on  admet  la  constance  de  P'  (pour  plus  de  simplicité),  on  a  : 


(i) 


^,n  ----  2Fc  +  ^IpQhc  +  -^  Ao.V. 


A  la  descente,  le  travail  moteur  nécessaire  (fourni  d'ailleurs  par  le  poids  des 
tiges)  doit  vaincre  seulement  les  résistances  passives  et  faire  passer  au  travers 
du  piston,  par  la  soupape  d'orifice  9,  le  liquide  qui  se  trouve  dans  le  corps  de 
pompe. 

La  vitesse  du  liquide  au  travers  de  l'orifice  sera  —  ;  le  travail  moteur  élémen- 
taire  sera  donc  : 

rfC,  =  -f  2^  •  (f  )'  dl  +  k'vMx  -  Y-cUc, 


ou,  en  rempla(;ant  v  par  sa  valeur  vdt  par  dx,  et  intégrant  dans  les  limites  voulues, 
on  a  : 


(2) 


4        P       û3 


^^  =  T"  1&  -^  ''^'"  +  —  ^'"'^'  -  ^P'^  ' 


3 


GÉNÉRALITÉS  69 

Le  travail  moteur  total  sera  donc,  pour  une  allée  et  venue  du  piston  : 

(3) 


5  =  2pûAc  +  I  (A  +  A>»c3  +  I  -^  ^'  <o»c», 


et,  comme  le  travail  utile  se  réduit  à  2pû/tc,  on  voit  que  le  rendement  sera  d^autant 
meilleur  que  {k  +  ^0  sera  plus  petit  et  d  plus  grand. 

C'est-à-dire  qu'il  faut  que  Teau  ait  un  mouvement  aussi  régulier  que  possible, 
que  les  conduites  soient  aussi  larges,  aussi  courtes^  aussi  peu  contournées  que  pos- 
sible, qu'enfin  les  garnitures  du  piston  soient  bien  faites  et  les  soupapes  de  celui-ci 
aussi  larges  que  possible. 

II.  —  Étudions  maintenant  les  cas  à'nne  pompe  aspirante  et  foulante  {fig.  33). 

Conservant  les  mêmes  notations  que  tout  à  l'heure,  on  a 
pour  travail  moteur  à  la  montée  : 


ou 


(1) 


Z-„,  =J?'dx  +pû  (^  -t-  x)  dx  -t-  kv^dx. 


ç;^  =  2P'c  4-  2pûc(/  +  c)  -t-  ^  Aa,V. 


A  la  descente,  le  piston  plein  doit  refouler  le  liquide  dans 
la  colonne  d'ascension  ;  on  a  : 


ou 


dÎDd  =  pu  {h  —  l  —  œ)dx  -\-  k'v^dx  —  P'dx 


(2)    tBd  =  ^pilc[h  —  l—ç)+T^  k'oi^c^  —  2P'c. 
Le  travail  moteur  total  sera  donc  : 


Fig.  :v^, 


(3) 


Ç^  zn  2pQhc  4^  -  (A  -f.  k')  oZ-^c^. 


Influence  de  rinertie.  —  Soient  : 

P^ ,  le  poids  du  piston,  de  sa  tige  et  de  l'attirail  qu'il  comporte  ; 

F,  son  accélération  à  un  instant  quelconque; 

p  et  Y,  le  poids  et  l'accélération  de  la  colonne  liquide  en  mouvement. 

P'  1) 

A  chaque  instant,  la  résistance  due  à  l'inertie  sera  de  la  forme  —  P  =  -  y,  et  elle 

9  U 

sera  positive  ou  négative  suivant  les  çignes  de  V  et  y. 

Nous  sommes  donc  conduits  à  étudier  le  mouvement  du  piston,  puis  celui  des 
masses  d'eau  enjeu. 

1®  Mouvement  du  piston.  —  Si  l'on  désigne  par  cd  la  vitesse  angulaire  constante 
de  la  manivelle,  et  par  n  le  nombre  de  tours  de  la  manivelle  par  minute,  on  aura  : 

0,=  ^=  0,1047n. 


70  POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 

Si  Ton  admet,  eu  outre,  que  la  bielle  est  assez  longue  pour  qu'on  puisse  négliger 
son  obliquité,  le  mouvement  du  piston  sera  le  même  que  celui  de  la  projection  du 
bouton  de  la  manivelle  sur  la  tige  du  piston. 

Si  r  est  la  longueur  de  lia  manivelle  (i  /2  course  du  piston),  l'accélération  centri- 
fuge du  bouton  de  manivelle  sera  a>^r,  et  l'accélération  tangentielle  sera  nulle. 

Donc  enfin  l'accélération  du  mouvement  du  piston  sera,  à  chaque  instant,  donnée 
par; 

(A)  r  =  (oV  cos  tût. 

Il  sera  facile,  en  évaluant  t  comme  fraction  du  temps  nécessaire  pour  décrire 
un  angle  de  180°,  d'avoir  les  valeurs  angulaires  tat  et  d'en  déduire  T. 

2"*  Mouvement  de  l'eau.  —  Ce  mouvement  dépend  de  la  forme  et  de  la  longueur 
des  conduites  et  des  soupapes,  ainsi  que  du  mouvement  du  piston  lui-même. 

Soient  : 

û  et  Û',  les  sections  du  piston  et  du  tuyau  d'aspiration, 

Vt  et  t?'r,  les  vitesses,  à  l'instant  «,  du  piston  et  de  l'eau  ;  on  doit  avoir  : 

d'où 

dt  dt 

On  en  conclut  que  l'accélération  de  l'eau  dans  les  conduites  d'aspiration  est 
donnée  par  : 

(B)  v^  =  coV  .  —  cos  lût. 

Du  côté  du  refoulement,  le  raisonnement  est  le  même,  de  sorte  que,  si  l'on 
désigne  par  Q"  la  section  de  la  conduite  de  refoulement,  l'on  a,  pour  l'accélération  de 
l'eau  dans  cotte  conduite  : 

û 
(C)  y4  rncoV  .  ^  cos  tût. 

Le  mouvement  du  piston  étant  varié,  il  en  sera  nécessairement  de  même  pour 
celui  de  l'eau,  et  il  semble,  par  suite,  que  les  effets  de  l'inertie  ne  se  peuvent  res- 
treindre que  par  une  diminution  notable  de  la  vitesse  a>. 

Si  pourtant  on  arrivait,  par  un  procédé  quelconque,  à  rendre  sensiblement 
constante  la  vitesse  de  l'eau,  l'accélération  et  les  effets  de  l'inertie  tendraient  à 
s'annuler  :  c'est  là  le  rôle  très  important  des  réservoirs  d'air,  dont  nous  allons  dire 
quelques  mots. 

Réservoir  d'air.  —  L'action  régulatrice  du  réservoir  d'air  est  facile  à  com- 
prendre :  l'air,  en  se  comprimant,  lorsque  la  force  vive  de  l'eau  en  mouvement  devient 
trop  grande,  absorbe  une  partie  de  cette  force  vive  :  il  la  restitue,  en  se  détendant, 
lorsque  au  contraire  le  mouvement  de  l'eau  tend  à  se  ralentir  outre  mesure.  C'est,  en 
somme,  im  volant  auquel  on  ne  peut  demander  de  rendre  absolument  uniforme  le 
mouvement  de  l'eau,  mais  qui  peut  être  étudié  de  manière  que  le  débit  et  la  pression 
du  liquide  varient  dans  des  limites  très  rapprochées. 


GÉNÉRALITÉS  71 

Placé  sur  Taspiration,  le  réservoir  d'air  entraîne  une  diminution  de  la  hauteur 
d'aspiration  (car  on  ne  peut  plus  faire  le  vide  absolu)  ;  mais  le  fonctionnement  a  lieu 
sans  chocs  et  plus  avantageusement. 

Placé  sur  le  refoulement,  le  réservoir  d'air  régularise  le  débit,  éteint  les  chocs  et 
maintient  dans  des  limites  convenables  les  pressions  du  liquide  à  chaque  instant. 

Les  dimensions  des  réservoirs  d'air  dépendent  naturellement  du  type  de 
pompe  adopté. 

Soit  (fiy.  34)  1-1  le  niveau  inférieur  de  l'eau  dans  le  réservoir  d'air,  niveau  cor- 
respondant à  la  fin  de  la  période  de  réaction  de  l'air  lorsque,  la  vitesse  du  piston 
s'étant  ralentie,  le  débit  tendait  à  trop  diminuer. 

Soit  2-2  le  niveau  supérieur  de  l'eau  dans  le  réser-  ^     N. 

voir,  niveau  correspondant  à  la  fin  de  la  période  de      2  j  2 

compression    de   l'air   lorsque,   la   vitesse  du  piston  1 

s'étant  accrue  et  le  débit  devenant  trop  fort,  le  réser- gigjgjjj - 

voir  a  dû  emmagasiner  une  partie  du  liquide.  gL'^^^'^j^g^fer^  -  ^^i'^""" 

Soient  Vp  p^  et  r^,  pj,  les  volumes  et  pressions  de  l:~;^ -7^73^^^^:.- ^^ -"  . 
l'air  remplissant  le  réservoir  dans  l'un  et  l'autre  des  Fio.  34. 

deux  cas  précédents. 

Cherchons  le  volume  d'air  r,  à  la  pression  p,  qui  doit  remplir  le  réservoir  pour 
que  la  différence  des  pressions  p^  et  p^  soit  fixée  à  une  certaine  fraction  X  de  la  pres- 
sion moyenne,  par  exemple  : 

Le  volume  d'eau  emmagasiné  par  le  réservoir  est  une  certaine  fraction  p.  du 
débit  Q,  fraction  qui  dépend  de  la  nature  même  de  la  pompe  et  de  son  fonctionne- 
ment ;  soit  : 

(2)  v,^v,-.  J.Q. 

Si  on  remarque  qu'on  a,  de  plus  {v  et  p  étant  des  moyennes), 

(!')  P,+P2=^P 

(2')  t?^  -f  Uj  =  2t? 

et  que  la  loi  de  Mariotte  justifie  l'égalité  des  rapports  : 

Pi   +  Pi  ^2  +   ^1  ^P  -» 

on  a,  en  définitive, 

(3)  Iv  =  J.Q. 

11 

Or  X  varie  généralement  de  zr.  à  -—)  maintenant  ainsi  les  pressions  extrêmes  dans 

i    ,     1 

le  voisinage  de  la  pression  moyenne  avec  une  tolérance  maxima  de  ^  -  à  -— -  ;  Q,  dé- 
bit de  la  pompe,  est  bien  connu;  il  ne  manque,  pour  déterminer  r,  que  la  connais- 
sance de  |iL,  qui  dépend  essentiellement  de  la  nature  de  la  pompe.    . 

Cherchons  à  calculer  les  valeurs  de  {x  dans  quelques-uns  des  cas  les  phis  fré- 
quents en  nous  fixant  un  débit  Q  à  obtenir  par  tour  de  manivelle,  quel  que  soit  le 


72 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


cas  considéré,  en  admettant  que  cette  manivelle  soit  animée  d'une  vitesse  constante, 
et  en  appelant  6  l'angle  qu'elle  fait  avec  la  verticale,  cet  angle  étant  compté  positive- 
ment dans  le  sens  déjà  adopté  précédemment. 

i®  Pompe  a  simple  effet.  —  Elle  donnera  le  débit  Q  pour  un  demi-tour  de 

manivelle;  à  chaque  instant  le  débit  élémentaire  sera  donné  par  ^  sin  ôefô,  et  on 
aura  : 

Q  =  ^  râin  Mf). 

Q 

Il  suffit  donc,  pour  représenter  graphiquement  Tallure  de  la  pompe  —  quant  au 
débit  —  de  porter  en  abscisses  les  valeurs  de  6  de  0  à  Stt,  et  en  ordonnées  les  débits. 
Nous  adopterons  une  échelle  que  nous  conserverons  dans  tous  les  cas  suivants. 

La  sinusoïde  (fig.  3o)  et  Taxe  déterminent  Taire  représentative  du  débit  total. 

Si  la  vitesse  de  Teau  était  uniforme,  le  débit  devrait  être  représenté  par  un 

rectangle  de  hauteur  ^• 


FiG.  35. 


Le  réservoir  d'air  devra  pouvoir  emmagasiner  la  quantité  d'eau  représentée  par 
la  somme  des  aires  hachées  sur  la  figure  35  ;  soit  q  cette  somme,  on  aura  q  =:  jxQ, 


d  ou  ji.  z=  Q- 


Evaluons  q  ;  il  est  donné  par  la  formule 

^  =  V     f(i-sin6).Z6+jf(sinO-l)A 


et  6  est  défini  par  l'équation  : 

1 


sine^  =  *»  d'où  0^=18^34'. 

Si  Ton  effectue  l'intégration,  on  trouve  en  définitive 

,*  =(cos  9,  +  ^  _  l)  +  (cos  e,  +  ^  -  i) 


ou 


r.ÉNÉRALÏTÉS 


73 


soit  environ  ft  =  0,60. 

2**  Pompes  a  double  effet.  —  Le  débit  est  ici  assuré  par  un  tour  complet  de  la 
manivelle,  les  dimensions  du  piston  et  sa  course  doivent  être  réduites,  et  le  gra- 
phique représentatif  {fig.  36)  comporte  deux  sinusoïdes  dont  la  flèche  n'est  plus 


que  -j'  On  a,  en  somme  : 

4 


Q  =  ./9 


sin  bdh. 


yffTlilf^ 


FiG.  36. 


Le  raisonnement  est  exactement  le  même  que  tout  à  Theure,  et  je  n'y  reviendrai 
pas  ;  on  a  : 


9  =[^2' 


avec 


Ici,  ^^  est  donné  par  Téquation 


sm  0.  =  -j 


d'où 


0<  ==  39^33', 


et,  si  on  effectue  l'intégration,  on  trouve  : 

jx  =  (cos 9, -j- ^  -  l)  +  (cosO,  +  ^  -  l) 

4Q, 

[jL  =  2  cos  6^  ^ *  —  2, 

Boit  [i.  =  0,42  environ. 

3°  Deux  pompes  a  simple  effet  accouplées  a  180^.  —  Chacune  d'elles  devra 


74 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


pouvoir  assurer  le  débit  ~  en  un  demi-tour  de  manivelle.  L  ensemble  fonctionnera 

comme  la  pompe  à  double  effet  précédemment  étudiée. 

4®  Deux  pompes  a  double  effet  accouplées  a  90**.  —  Chacunes  d'elles  devra 

assurer  le  débit  ~  pour  un  demi-tour  de  manivelle  ;  la  flèche  des  sinusoïdes  repré- 
sentatives sera  de  seulement 


Q. 


Les  débits  élémentaires  seront,  à  un  instant  donné  : 


sin  0</0 


et 


-^sin(|  +  e) 


(10. 


Le  débit  élémentaire  total  est  donc  donné  par  leur  somme,  et  Ton  devra  consi- 
dérer quatre  périodes  identiques,  pendant  lesquelles  les  manivelles  décriront  un 
quart  de  circonférence.  Le  débit  total  sera  : 


Q  =  4|2vi.sin(|  +  0) 


(19. 


i 


Fio.  37. 

Le  graphique  figure  37  montre  la  succession  des  arcs  de  sinusoïde  qui  donnent  à 
chaque  instant  le  débit  total.  Comme  le  rectangle  équivalent  correspondant  à  la 
vitesse  uniforme  de  Teau  est  toujours  le  même,  nous  aurons,  en  raisonnant  comme 
précédemment  : 

Q 

avec 


ô^  étant  donné  par  Téquation  : 

sin(^-f.6^W-4-  d'où 


ô^  =  19M0'; 


(iÉNÉRALITÉS  75 

et,  en  eiïecluant  les  intégrations,  on  trouve  : 

!x  =  2v'2cos(j+6.)  +  **^--2, 

soit 

{X  =  0,08  environ. 

5**  Trois  pompes  a  double  effet  accouplées  a  120°.  —  Chacune  d'elles  devra 

assurer  un  débit  -^  pendant  un  demi-tour  de  manivelle,   la  flèche   des  sinusoïdes 

serait  ~|- 

Les  débits  élémentaires,  choisis  de  manière  à  être  tous  positifs  —  ce  qui  existe 
en  réalité  —  sont,  à  un  instant  donné  : 

^  sin  ôrfO,  ^  sin  (120  +  6)  db,  ^  sin  (60  +  6)  db. 

On  devra  donc  considérer  six  périodes  identiques,  et  le  débit  total  sera  donné  par  : 

..GO 

Q  =  %  I  ^  'sinô  +  sin(120  -f  6)  +  8in(60  -{-  6)]rfe, 

0 

ou,  en  sommant  les  sinus, 


Q==  6  /  ^sin(60  +  ô)rfe. 

0 


6J  I  sir 


Je  n'ai  pas  tracé  le  graphique,  analogue  au  précédent,  avec  six  arcs  de  sinusoïde 
au  lieu  de  quatre. 

Nous  aurons,  de  même  que  plus  haut, 

avec 

Sr?_8in(r)O  +  0)lrfÔ  4-  /  -^rsin(60  +  6)— ^le/O. 
0  »i 

b^  sera  donné  par  Téquation  : 

sin  (60  +  0^)  =  ~,  d'où  6,  =  12U4', 

TU 

et,  en  effectuant  les  intégrations,  on  trouve  : 

jx  =  4  cos  (60  +  6^)  +  ^  —  2, 

soit  : 

jA  r=  0,04  environ. 

On  pourrait  étudier  par  le  même  procédé  tout  groupement  de  pompes  à  simple 
ou  à  double  effet. 


76 


POMPES   A   MOUVEMENT  ALTERNATIF 


Passons  maintenant  en  revue  quelques-uns  des  types  les  plus  intéressants  parmi 
les  pompes  à  mouvement  alternatif. 


II 


POMPES  A  BRAS 


Pompe  de  ferme  Jacob  et  Bookev  {fig.  38).  —  C'est  un  appareil  robuste,  simple, 
d'un  démontage  facile.  Les  soupapes  hémisphériques 
d'aspiration  II  et  de  refoulement  H'  reposent  sur  des 
sièges  de  caoutchouc  armés  d'une  rondelle  métallique. 
Elles  sont  maintenues  dans  leur  position  normale  par 
des  boulets  bien  visibles  sur  la  figure. 

La  chambre  d'admission  C  ne  laisse  pénétrer  que 
les  corps  de  dimensions  assez  restreintes  pour  pouvoir 
circuler  dans  l'appareil  sans  le  détériorer.  Le  corps  de 
pompe  et  le  tuyau  de  refoulement  sont  réunis  par  deux 
barres  d'attache,  dont  la  liaison  est  assurée  par  un 
boulon  O,  pouvant  se  déplacer  dans  une  coulisse  com- 
mune, de  manière  à  permettre  de  faire  varier  l'écarte- 
ment  des  deux  tuyaux.  Le  piston  plongeur  n'a  pas  de 
garniture,  la  tige  de  pompe  T  le  traverse,  et  lui  est 
fixée  par  un  simple  étrier  Z.  En  D,  une  soupape, 
fermée  par  un  poids  qu'on  peut  soulever  au  moyen 
d'une  corde,  permet  la  vidange  de  l'appareil.  Enfin 
l'emboîtement  B  des  divers  tronçons  du  tuyau  de  refou- 
lement est  des  plus  simples  :  la  partie  supérieure  d'un 
tronçon  est  évasée,  la  partie  inférieure  de  l'autre  s'y 
emboîte  ;  le  joint  est  constitué  par  une  rondelle  de 
caoutchouc  placée  dans  une  gorge. 

^^  Pompe  à  double  effet  Amos  et  Smith.  —  Cette 
pompe  se  compose,  comme  le  montrent  les  figures  39 
et  40,  de  deux  cylindres,  dont  l'un  est  en  relation  par 
sa  partie  inférieure  avec  le  tuyau  d'aspiration  A,  tandis 
que  l'autre  communique  par  sa  partie  supérieure  avec 
le  conduit  R  de  refoulement.  En  outre,  les  deux  cy- 
lindres sont  mis  en  communication  par  un  passage  C, 
qui  réunit   le  haut  du  premier  et  le  bas  du  second. 
Deux  pistons  P  et  P'  se  meuvent  dans  ces  cylindres  ; 
ils  sont  accouplés  sur  un  bras  de  bronze  claveté  sur  un  arbre  LL'  ;  il  faut  remarquer, 
car  c'est  là  l'intérêt  du  système,  que  le  volume  compris  entre  les  deux  pistons  est 
essentiellement  variable  :  minimum  dans  le  cas  de  la  figure,  maximum  lorsque  P' est 


POMPES   A    BRAS 


77 


en  haut  et  P  en  bas.  Les  soupapes  des  pistons  s'ouvrent  toutes  deux  dans  le  même 
sens  :  de  bas  en  haut,  et  leur  course  est  limitée  par  une  butée  oblique  vissée  à  côté 
de  leur  siège. 

L'arbre  oscillant  LL'  traverse 
la  cloison  qui  sépare  les  deux  cy- 
lindres dans  une  garniture  de  cuir, 
et  sort  du  corps  de  pompe  dans  des 
presse-étoupes  visibles  sur  la  coupe 
horizontale. 

Le  mouvement  est  communiqué 
à  cet  arbre  soit  par  un  levier  à  main 
F,  soit  par  une  manivelle  et  un  en- 
grenage, suivant  les  dimensions  de 
la  pompe  et  Tusage  auquel  elle  est 
destinée. 

Le  mouvement  de  Teau  est  con- 
tinu, comme  on  peut  le  voir  en  étu- 
diant le  fonctionnement  de  cet  ap- 
pareil :  supposons  qu'on  agisse  sur 
le  levier  dans  le  sens  de  la  flèche  F, 
le  piston  P  va  descendre  pendant 
que  P'  montera.  L'ascension  de  P' 
refoule  de  Teau.  Pendant  le  mouve- 
ment, le  volume  de  l'espace  C  aug- 
mentant, la  soupape  à*  s'ouvre  et  C 
se  remplit  d'eau.  Il  en  est  ainsi  jus- 
qu'au moment  où  les  pistons  re- 
partent en  sens  inverse.  Alors  P 
aspire  une  certaine  quantité  d'eau 
pendant  que,  le  volume  de  l'espace  C 
diminuant,  l'eau  qui  le  remplit  sou- 
lève la  soupape  s'  et  est  refoulée  au-dessus  du  piston  P'.  Grâce  à  la  continuité  du 
mouvement  de  l'eau  toujours  dans  le  même  sens,  le  rendement  de  l'appareil  est  bon. 

Il  est  de  plus  facile,  comme  on  le  voit  sur  la  figure  2,  d'atteindre  et  de  réparer, 
le  cas  échéant,  les  pistons  et  leurs  soupapes. 

3**  Pompe  à  balancier  Gzermach  (fig.  41).  —  Cette  pompe,  construite  par  la 
maison  Gzermach,  de  Tepliz  (Bohême),  et  dont  un  modèle  figurait  à  l'Exposition 
de  1900,  se  rapproche  beaucoup  de  la  précédente. 

EUle  se  compose  d'une  capacité  en  fonte  comprenant  une  chambre  centrale,  deux 
corps  cylindriques  horizontaux,  dans  lesquels  se  déplacent  deux  pistons,  et  deux 
chambres  latérales  mises  en  communication  par  des  clapets,  l'une  avec  l'aspiration, 
et  l'autre  avec  le  refoulement.  Chaque  chambre  latérale  est  en  communication  directe 
et  constante  avec  les  corps  cylindriques,  et  elles  communiquent  de  plus  librement 
entre  elles  au  moyen  d'un  conduit  extérieur  {fig.  41). 

Les  pistons  sont  articulés  directement,  chacun,  au  moyen  d'une  bielle,  aux  deux 


Fio.  39  et  40. 


78 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


Jfe/aulemenl 


extrémitcs  d'un  balancier  qui,  dans  sa  position  moyenne,  est  vertical;  ce  dernier  est 
de  plus  claveté  sur  le  même  arbre  que  le  levier  extérieur  par  lequel  on  actionne  la 

pompe. 

.-  '" "^"-^-.  Voyons-en     le     fonctionne- 

' " «.  ment.  Supposons  la  pompe  amor- 

cée, et  amenons  le  levier  dans  sa 
>  position  extrême  à  droite  ;  les 
deux  pistons  s'écartent,  ils  font 
le  vide  dans  la  chambre  centrale, 
et  le  clapet  d'aspiration  de  gauche 
s'ouvre,  tandis  que  l'eau,  refoulée 
sur  la  face  du  piston  de  droite,  a 
passé  par  le  conduit  de  commu- 
nication sur  l'arrière  du  piston 
de  gauche,  et  a,  par  conséquent, 
été  refoulée  parle  passage  qu'elle 
s'est  ouvert  en  soulevant  le  clapet 
de  refoulement  de  gauche.  Dans 
la  course  en  sens  inverse,  le  rap- 
prochement des  pistons  chasse 
par  le  clapet  de  refoulement  de 
droite  l'eau  contenue  dans  la 
chambre  centrale,  tandis  que  le 
vide  produit  sur  l'autre  face  des 
pistons  provoque  l'ouverture  du 
clapet  d'aspiration  de  droite  et  le  remplissage  des  deux  chambres  latérales. 

Cette  pompe,  dont  on  construit  des  modèles  dans  lesquels  le  diamètre  des  pis- 
tons varie  depuis  25  jusqu'à  50  millimètres,  sert  surtout  au  transvasement  des  vins. 


4°  Pompe  Audemar-Ouyon.   —    Cette  pompe,  à  courant  continu,   se  compose 


Fio.  42. 


Fio.  43. 


POMPES    A    BHAS 


79 


[fig,  42  et  43)  de  deux  cylindres  venus  de  fonte  d'un  seul  jet,  dans  lesquels  se 
déplacent  deux  pistons  à  boulets.  Les  pistons 
sont  mus  par  un  même  balancier  oscillant  autour 
d'un  axe  intermédiaire;  ils  ont  donc  des  mouve- 
ments inverses  ;  grâce  à  l'obliquité  des  deux  cy- 
lindres, il  suffit  d'un  faible  jeu  à  Tattache  des 
tiges  sur  le  balancier  pour  compenser  la  flèche 
de  leur  déplacement. 

Le  liquide  se  déplace  toujours  dans  le  même 
sens  au  travers  de  larges  orifices  ;  aussi  cet  ap- 
pareil est-il  très  applicable  à  l'élévation  des 
liquides  épais  ou  chargés  de  matières  solides.  La 
pompe  est  très  ramassée,  peu  encombrante,  facile 
à  transporter:  la  manœuvre  en  peut  être  faite, 
suivant  les  cas,  par  un  ou  plusieurs  hommes. 

Pour  les  plus  grands  débits,  il  a  été  créé  un 
modèle  industriel,  dans  lequel  (/î^.  44)  les  deux 
corps  de  pompe  sont  parallèles,  la  partie  supé- 
rieure du  cylindre  de  refoulement  servant  de  ré- 
servoir d'air.  Le  principe  est  exactement  le 
même  ;  les  pistons  travaillent  —  comme  ci-dessus 
—  dans  des  fourreaux  en  cuivre  garnissant  les 
cvlindres. 


5°  Pompes  Ward.  —  Ces  pompes,  construites 
par  MM.  Lee,  Howl  et  C«®,  sont  à  simple  ou  à 
double  effet,  avec  réservoir  d'air  intérieur  venu 
de  fonte  avec  le  corps  de  pompe.  Les  organes  de 
manœuvre  sont  des  leviers  du 
deuxième  genre  ou  des  mani- 
velles, ou  enfin,  pour  les  plus 
grandes  hauteurs,  des  engre- 
nages et  une  manivelle.  Le  cy- 
lindre dans  lequel  se  meut  le  pis- 
ton est  indépendant  du  corps  de 
pompe,  le  piston  est  plein.  Les 
appareils  ont  été  étudiés  de  ma- 
nière à  laissera  l'eau  un  passage 
aussi  grand  que  possible  ;  les  sou- 
papes sont  aisément  accessibles. 
Les  figures  45  et  46  représentent  un  type  à 
manivelle,  à  simple  effet  et  à  réservoir  d'air. 

Les  figures  47  et  48  donnent  la  section  d'un 
modèle  à  double  effet,  destiné  à  être  fixé  sur  une 
paroi  verticale. 


Fjg.   i5. 


Fio.  44. 


Fio.  46. 


80  POMPES    A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 

Enfin  la  figure  49  donne  Tensemble  d'une  pompe  Ward  à  double  effet  à  engre- 
nages pour  fortes  hauteurs. 


Fio.  47  et  48. 


FiG.  49. 


Tous  ces  modèles  peuvent  être  posés  sur  le  sol  ou  fixés  à  des  parois  verticales. 

G<^  Pompe  à  manivelle  De  Ryoke.  —  Cette  pompe,  destinée  à  la  marine,  et 
employée  à  bord  d'un  assez  grand  nombre  de  navires  des  États-Unis,  a  été  étudiée 
dans  le  but  de  pouvoir  envoyer  sous  forte  pression  une  quantité  d'eau  assez  considé- 
rable au  moyen  d'un  appareil  robuste  et  peu  encombrant. 

Les  figures  50  et  51  donnent  très  clairement  la  disposition  de  cette  pompe  :  on 
voit  qu'il  y  a  quatre  pistons,  deux  à  deux  (B  et  B')  sur  la  même  tige  et  croisés.  Les 
tiges  B  et  C  traversent  les  pistons  qu'elles  ne  supportent  pas,  au  travers  de  presse- 
étoupes  qu'on  peut  aisément  visiter.  Suivons  le  fonctionnement  de  la  pompe  en  par- 
tant de  la  position  de  la  figure. 

1**  B  et  C,  d'une  part,  B'  et  C,  d'autre  part,  se  rapprochent  :  les  clapets  du 
piston  B  et  la  soupape  b^  s'ouvrent,  les  clapets  du  piston  C  et  la  soupape  b^  se 
ferment.  11  y  a  alors  aspiration  par  b  et  par  A^ô^,  en  même  temps  que  refoulement 
par  A3  et  A^  ; 

2°  Dans  la  seconde  partie  du  mouvement,  B  et  C,  d'une  part,  B'  et  C,  d'autre 
part,  s'écartent  ;  les  clapets  du  piston  C  et  la  soupape  b.^  s'ouvrent,  les  clapets  du 
piston  B  et  la  soupape  b^  se  ferment.  Il  y  a  alors  aspiration  par  A3  et  refoulement 
par  ^2,  Aj  et  Ag. 

Grâce  à  cette  disposition,  la  variation  de  l'espace  compris  entre  les  pistons  est 
double  de  la  course  de  ceux-ci,  ce  qui  permet  de  réduire  —  à  capacité  égale  —  les 
dimensions  de  la  pompe. 

A  la  vitesse  de  20  révolutions  par  minute,  les  hommes  peuvent  très  bien  assurer 
le  service  de  cette  pompe  sans  fatigue.  Dans  certains  cas,  il  est  nécessaire  d'aug- 


POMPES   A    BRAS  81 

menter  la  vitesse.  M.  de  'Rycke  a  obtenu  ce  résultat  par  un  accélérateur  qu'il  a  fait        • 


FiG.  50  et  51. 


VJ  €D 


Fio.  52  et  53. 


breveter,  et  que  les  figures  52  et  53  représentent. 

LES  P0MPI8 


82 


POMPES   A   MOUVEMENT  ALTERNATIF 


'  L'arbre  D  a  été  lourné  à  ses  extrémilés,  de  manière  à  pouvoir  recevoir  des 
bras  Ef  qui,  par  rintermédiaire  de  supports  e^,  soutiennent  un  arbre  de  transmis- 
sion E.  Deux  roues  dentées  e^  fixées  sur  cet  arbre,  peuvent  engrener  avec  celles  de 
Tarbre  D,  et  il  suffit  de  mettre  aux  manivelles  de  cet  arbre  de  transmission  E  un 
assez  grand  nombre  d'hommes  pour  donner  à  la  pompe  une  vitesse  suffisante  pour 
combattre  un  incendie. 

Les  deux  engrenages  sont  dans  le  rapport  de  i  à  2.  Les  roues  dentées  e  sont 
maintenues  engrenées  au  moyen  de  la  clavette  e^.  Lorsqu'on  veut  se  servir  de  la 
pompe  simple,  on  enlève  6,,  on  désengrène  e,  on  place  e^  dans  la  coulisse  e^,  et  on 
relève  tout  l'ensemble  dans  la  position  indiquée  en  pointillé  sur  la  figure  53. 


7**  Pompe  James  Watson.  —  Cette  pompe,  si  l'on  en  croit  son  auteur,  peut  fonc- 
tionner à  simple  comme  à  double  effet,  et  pour  des  débits  très  variables  ;  elle  peut 

s'employer  comme  pompe  à  incendie.  Les  figures  54 
à  56  sont  relatives  au  type  à  simple  effet.  Le  coiïrage  A, 
en  cuivre  ou  en  fonte,  repose  sur  la  boîte  à  clapets  G 
et  renferme  le  corps  de  pompe  D  et  un  tuyau  de  refou- 
lement F.  Le  piston  E,  mû  par  un  procédé  quelconque, 
se  déplace  dans  le  corps  D.  La  boîte  à  clapets  G  est 
partagée  en  deux  parties  égales  par  une  cloison  dia- 
métrale g'  ;  sa  paroi  inférieure  est  percée  d'un  trou  B, 
tandis  que  la  paroi  supérieure,  qui  sert  de  siège  aux 
deux  clapets  I  et  H,  comporte  deux  orifices  J,  J,  des- 
tinés à  assurer  le  passage  de  l'eau  dans  le  refoulement. 
La  cloison  a^a^  isole  le  corps  de  pompe  du  reste  du 
coffre,  tout  en  permettant  la  communication  par  JJ  et 
H  avec  les  deux  compartiments  de  G. 

Lorsque  le  piston  E  monte,  H  se  lève  ;  l'eau  rentre 
par  B  et  vient  remplir  le  corps  de  pompe;  puis,  lorsque 
E  redescend,  H  se  ferme,  l'eau  rentre  par  JJ  dans  le 
second  compartiment  de  G,  soulève  I  et  monte  dans  le 
refoulement  E. 

Les  pompes  du  petit  modèle  ainsi  construites  sont 
facilement  maniables;  elles  sont,  de  plus,  faciles  à 
transporter,  puisqu'elles  se  réduisent  à  n'être  extérieu- 
rement qu'un  étui  cylindrique. 

M.  Watson  a  modifié  très  sim- 
plement cette  disposition  en  vue  d'ob- 
tenir le  double  effet  {fig.  57  à  60).  Il 
a  ajouté  au  type  précédemment  décrit 
un  cylindre  auxiliaire  L  en  communi- 
cation par  sa  partie  supérieure  avec  le 
corps  de  pompe  D  [fig.  58)  et  deux 
soupapes  accessoires  H'  et  V  sur  le 
fond  inférieur  creux  de  la  pompe  [fig.  60).  Des  cloisons  [fig.  59)  divisent  en  trois 
compartiments  la  partie  inférieure  de  la  pompe,  et  ces  compartiments  ont  les  fonc- 


c- 


/    —d 


VïQ.  ."14,  OD  et  *)6. 


POMPES   A   BHAS 


^3 


lions  suivantes:  Q  met  en  relation  le  corps  de  pompe  D,  la  soupape  11,  et  Torifice  J, 
de  passage  direct  ;  R  met  en 
relation  le  cylindre  auxiliaire 
L,  la  soupape  H  et  le  passage 
direct  J  ;  S,  enfin,  met  en  com- 
munication le  coffre  A  et  le 
tuyau  de  décharge  avec  les 
deux  soupapes  I,  T,  d'évacua- 
tion. 

On  voit  qu'ainsi  le  fonc- 
tionnement est  bien  simple.  A 
la  montée  du  piston  E,  Teau 
est  aspirée  par  H,  et  monte 
dans  le  corps  de  pompe  D  ; 
mais,  pendant  ce  temps,  Teau 
qui  était  au-dessus  du  pislon 
est  refoulée  dans  L,  traverse 
le  passage  J,  passe  en  dessous 
des  soupapes  I,  T,  les  soulève 
et  passe  dans  les  tuyaux  de 
refoulement. 

Inversement,  à  ladescente 
du  pislon  E,  Teau  de  L  passe 
par  la  partie  supérieure  dans 
D,  la  soupape  H  s'ouvre  et 
Teau  aspirée  remplit  L.  Mais, 
pendant  ce  temps,  le  piston 
refoule  par  J' l'eau  qui  est  en 
dessous  de  lui,  et  cette  eau, 
après  avoir  soulevé  les  sou- 
papes I,  est  évacuée. 

8°  Pompe  à  vins  A.  Del-  ^''o.  5i,  58, 59  et  6o. 

peyrou.  —  Le  cuir  dont  on  se 

sert  dans  les  pompes  ordinaires  pour  garnir  les  clapets,  les  pistons  et  les  joints,  ne 
se  conserve  en  bon  état  pendant  les  arrêts  de  l'appareil  qu'à  la  condition  d'être 
fréquemment  graissé. 

C'est  ce  graissage  particulièrement  gênant  dans  le  cas  de  pompes  destinées  au 
pompage  des  vins  que  M.  Del  peyrou  a  voulu  supprimer  en  créant  la  pompe  à  soufflet 
et  soupapes  sphériques  représentée  figure  61.  Le  soufflet  et  les  soupapes  sont  en 
caoutchouc  Para,  tous  les  accessoires  sont  émaillés  ou  caoutchoutés. 

Le  soufflet  est  constitué  par  une  lentille  creuse  en  caoutchouc  d'une  seule 
pièce.  Les  parois  sont  lisses  et  leur  épaisseur  varie  avec  le  refoulement  demandé  à 
l'appareil. 

La  pompe  elle-même  a  la  disposition  de  la  pompe  à  incendie,  et  la  simple  inspec- 
tion de  la  figure  permet  d'en  comprendre  le  fonctionnement.  La  lentille  de  caout- 


84 


POMPES  A  MOUVEMENÏ  ALTERNATIF 


chouc  (le  soufflet)  est  en  communication  à  la  fois  avec  Tas  pi  ration  et  avec  le  refoule- 
ment de  la  pompe  ;  dans  la  position  de  la  figure,  Taspiration  a  lieu  à  droite,  et  le 
refoulement  à  gauche. 


Kir.,   (il. 


La  pompe  dont  il  est  ici  question  est  de  dimensions  restreintes;  elle  est  montée 
sur  quatre  roues  et  peut  être  aisément  déplacée;  enfin  elle  est  largement  capable 
d'élever  à  5  mètres  de  hauteur  18.000  litres  à  Theure.  Le  soufflet  de  caoutchouc 
semble  bien  résister  au  travail  qu'il  exécute,  car  des  essais  ont  montré  que  la  pompe, 
après  avoir  refoulé  cinq  heures  durant  une  colonne  d'eau  à  10  mètres  de  hauteur,  n'a 
rien  présenté  d'anormal  lors  du  démontage. 

9°  Pompe  à  diaphragme  Fosbery.  —  Cette  pompe,  de  dimensions  réduites,  de 
construction  simple  et  peu  exposée  à  se  déranger,  est  surtout  bien  appropriée  pour 
les  bateaux  de  pêche,  canots,  etc. 

Elle  est  caractérisée  [fig,  62  et  63)  par  la  faible  longueur  de  la  tige  et  par 
l'emploi  d'un  diaphragme  rf,  en  caoutchouc,  qui  sépare  en  deux  le  corps  de 
pompe  et  peut  venir  s'appliquer  indistinctement  sur  Tun  des  deux  boucliers  de 
fer  b  onb', 

La  pompe,  mue  à  la  main,  est  à  double  elTet  :  elle  possède,  de  chaque  côté  du 
diaphragme,  des  valves  d'aspiration  et  de  refoulement  distinctes. 


POMPES  A   BRAS 


85 


10"  Pompe  à  membrane  Brandenburg.  —  Le  corps  de  cette  pompe  {fig,  64  à  66) 
se  compose  d'une  coupe  surmontée  par  un  chapeau  de  forme  à  peu  près  semblable, 


FiG.  62. 


Fio.  03. 


entre  lesquels  est  serrée  une  membrane  de  caoutchouc  assez  épaisse.  Au  fond  de  la 
coupe  inférieure  /*,  se  trouve  le  tuyau  d'aspiration,  qui  peut  être  fermé  par  la  sou- 
pape b,  La  partie  centrale  de  la  membrane  de  caoutchouc  est  munie  d'une  armature 
circulaire  qui  sert  de 
siège  à  la  soupape  de 
refoulement  c   et  sur 
laquelle  est  fixé  Tétrier 
p,  qui  doit  lui  commu- 
niquer le   mouvement 
de  montée  et  de  des- 
cente. 

La  soupape  d'as- 
piration b  est  munie 
d'une  tige  qui  est  gui- 
dée par  une  cavité  mé- 
nagée dans  la  soupape 
de  refoulement. 

Le     •  fonctionne- 
ment de  cette  pompe  *''*<••  ^*- 
est  simple  :   en    éle- 
vant la  membrane,  on  produit  un  vide  partiel  dans  le  corps  de  pompe  ;  la  soupape 
d'aspiration  se  lève  et  l'eau  arrive  ;  lorsqu'on  abaisse  la  membrane,  l'eau  comprimée 
soulève  la  soupape  de  refoulement  c  et  s'échappe  au  dehors  dans  le  coursier  e. 

Le  mouvement  de  la  membrane  est  donné  par  une  bielle  articulée  à  un  levier 
pour  les  pompes  de  petites  dimensions  ou  à  un  arbre  coudé  h  porté  par  les  paliers  m 
et  muni  de  volants  k  pour  les  pompes  de  plus  grande  puissance. 

Comme  on  le  voit,  cette  pompe  n'est  qu'aspirante,  mais  elle  a  l'avantage  d'être 


86  POMPES  A  MOUVEMENT  ALTEItNATIF 

facilement  démoniable  et  transportable,  et  surtout  de  pouvoir  élever  de  Teau  conte . 


Fio.  63  et  66. 


nant  des  matières  solides,  qui  gêneraient  beaucoup  le  fonctionnement  des  pompes 
ordinaires  à  clapets. 

ii^  Pompe  DttTOZoi.  —  Les  pompes  à  bras  ne  permettent  guère  de  puiser  direc- 
tement Teau  à  plus  de  3  ou  4  mètres  de  profondeur,  à  moins  d'avoir  recours  à  un 
artifice  consistant  à  placer  les  clapets  de  la  pompe  au  fond  du  puits  et  à  les  faire 
mouvoir  par  une  colonne  d'eau,  dont  les  mouvements  sont  alors  commandés  par  la 
pompe  placée  au  jour.  C'est  le  principe  de  la  pompe  Durozoi  [fig.  67  et  68). 

L'appareil  moteur,  placé  au  jour,  est  composé  d'un  cylindre  dans  lequel  se  meut 
un  piston  P  ;  des  tuyaux  B  et  B'  mettent  ce  cylindre  en  communication  avec  un  corps 
de  pompe  NN',  placé  au  fond,  et  dans  lequel  se  meut  un  manchon  creux  D,  portant 
le  piston  E,  mobile  dans  le  cylindre  M. 

Supposons  que  le  piston  P  se  déplace  de  gauche  à  droite  ;  l'eau  refoulée  par  B 
gira  sur  le  manchon  D  et  déterminera  le  mouvement  du  piston  K  de  droite  à 
gauche  :  il  y  aura  alors  aspiration  par  le  clapet  F  et  refoulement  par  C  dans  le 
réservoir  d'air  J.  Lorsque  le  piston  moteur  sera  à  fin  de  course,  la  tige  c  viendra 
buter  contre  la  vis  V,  et  le  manchon  D  s'ouvrira  en  c  et  se  fermera  en  c,  le  mouve- 
ment de  gauche  à  droite  commencera  alors  sous  l'influence  de  l'eau  de  B  poussée  par 
le  piston  P.  On  voit  que  l'effort  à  exercer  sur  le  manchon  D  ne  dépend  que  de  la  dif- 
férence des  surfaces  D  et  E. 


POMPES   A    BUAS 


87 


Les  pertes  d'eau  qai  peuvent  se  produire  sont  compensées  au  moyen  de 
deux  tuyaux  portant  les  soupapes 

H  et  H'  et  mettant  en  relation  B                            ^  m  >^ 

et  B'  avec  le  réservoir  J.  ^^^^ —Mj^B^.       -^-*^    ^ 

Cet  appareil  est  de  construc- 
tion simple.  Suivant  les  résultats 
à  obtenir,  on  peut  donner  au  pis- 
ton moteur  P  tel  mode  de  com- 
mande qu'on  jugera  convenable. 

IS""  Pompe  à  piston  captant 
Montrichard.  —  Dans  cette  pompe 
{fig,  69  à  71),  le  piston  P  est  hé- 
licoïdal et  guidé  par  deux  galets 
^,  perpendiculaires  à  Taxe  T  qui 
le  porte  ;  dans  ces  conditions,  le 
mouvement  de  rotation  de  la 
manivelle  M  se  trouve  trans- 
formé, par  le  roulement  de  son 
galet  Sy  sur  un  plan  incliné  circu- 
laire, en  un  mouvement  hélicoï- 
dal de  TP.  Deux  tubulures  à 
large  orifice  O  et  O'  sont  placées 
sur  le  cylindre  non  loin  des  ga- 
lets. 

Lorsque  le  piston  est  à 
l'extrémité  de  sa  course,  il  couvre 
en  partie  les  deux  tubulures, 
mais  elles  sont  assez  larges  pour 

communiquer  ensemble  d'un  même  côté  du  piston.  Lorsque  celui-ci  se  déplace,  les 
tubulures  ne  tardent  pas  à  se  trouver  séparées,  et  dès  lors  il  y  a  refoulement  par 
l'une  et  aspiration  par  l'autre. 

On  voit  que  le  mouvement  de  Peau  aura  lieu  toujours  dans  le  même  sens,  ce  qui 
permet  d'éviter  les  soupapes,  et  que  —  de  plus  —  on  peut,  en  changeant  le  sens  de 
la  rotation,  changer  aussi  le  sens  du  mouvement  de  Peau  :  on  pourra  donc,  avec  le 
même  appareil,  remplir  un  tonneau,  puis  le  vider  à  volonté. 

Plusieurs  modèles  de  cette  pompe  ont  été  construits.  Il  en  est  de  petite  taille, 
qui  peuvent  être  manœuvres  par  un  homme  et  débiter  i"*,2  par  tour;  ce  même 
modèle,  manœuvré  par  deux  hommes,  peut  servir  de  pompe  à  incendie  et  permettre 
d'atteindre  des  hauteurs  de  20  mètres.  Les  modèles  agricoles  sont  de  dimensions 
moyennes  et  commodes.  Enfin  les  grands  modèles,  mus  alors  par  courroies, 
comportent  des  réservoirs  d'air  donnant  au  mouvement  des  colonnes  liquides  une 
grande  douceur,  quelle  que  soit  la  vitesse.  Il  y  a  lieu,  pour  ces  grands  modèles, 
d'amorcer  la  pompe  et  de  placer  un  clapet  de  retenue  sur  la  tubulure  d'aspiration, 
afin  d'éviter  le  retour  en  arrière  au  moment  où,  pour  la  première  fois,  les  deux  tubu- 
lures communiquent  entre  elles  :  une  fois  en  route,  la  pompe  ne  se  désamorce  plus. 


88 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


Une  pareille  pompe,  de  O^^SO  de  diamètre,  débite,  à  la  vitesse  de  100  tours  par  minute, 
46  mètres  cubes  à  l'heure. 


Fio.  G9. 


Ki(i.  71. 


On  graisse  les  galets  ;  le  piston  n'a  pas  de  garniture  et  n'est  pas  ajusté  dans  le 
cylindre;  les  frottements  sont  donc  très  réduits, et, comme  les  orifices  sont  larges,  le 
rendement  est  élevé.  Cette  pompe  peut  très  bien  servir  à  pomper  des  eaux  chargées 
de  substances  solides. 


III 


POMPES  A  ACTION  DIRECTE 


Ces  pompes,  dans  lesquelles  le  piston  à  vapeur  et  le  piston  à  eau  ont  une  tige 
commune,  ont  été  et  sont  surtout  employées  comme  machines  d'alimentation,  sans 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE  89 

que  cet  usage  ait  d'ailleurs  rien  d'exclusif.  La  simplicité  de  cette  solution  a  séduit  un 
grand  nombre  d'inventeurs,  et  les  types  de  pompes  à  action  directe  sont  extrêmement 
nombreux. 

Ces  pompes  ont  quelques  caractères  spéciaux  inhérents  à  leur  principe  même  i 
elles  avaient  aussi  des  défauts,  qu'on  s'est  efTorcé  de  supprimer  ou  tout  au  moins 
d'atténuer  beaucoup. 

La  liaison  absolue  des  pistons  à  eau  et  à  vapeur  a  pour  conséquence  Tégalité  de 
vitesse  de  ces  deux  organes  ;  il  en  résulte  que,  si  la  pompe  marche  vite,  les  effets  de 
rinertie  sont  plus  considérables  qu'il  ne  faudrait  dans  les  mouvements  de  la  colonne 
d'eau,  tandis  que,  si  la  pompe  marche  lentement,  l'utilisation  de  la  vapeur  est  peu 
économique:  c'est  là  un  des  plus  sérieux  reproches  qu'on  puisse  faire  à  cette  caté- 
gorie de  machines,  bien  que  l'on  se  soit  efforcé  d'obtenir,  par  d'ingénieuses 
combinaisons,  un  mouvement  aussi  régulier  que  possible  de  la  colonne  d'eau. 

L'étude  de  la  distribution  du  moteur  à  vapeur  présente  également  une  impor- 
tance considérable.  L'absence  complète  de  détente  dans  un  certain  nombre  de  types 
est  évidemment  connexe  d'une  forte  consommation  de  vapeur;  il  est,  de  plus, 
important  d'éviter  le  plus  possible  les  chocs  résultant,  en  l'absence  de  tout  modéra- 
teur, des  réactions  des  organes  de  la  pompe  et  du  moteur,  si  fréquents  dans  les  pre- 
mières machines. 

Tout  ceci  explique  pourquoi  tant  de  types  ont  été  proposés  et  pourquoi  aussi, 
malgré  leur  simplicité  théorique,  ils  ont  donné  lieu  souvent  à  des  complications 
mécaniques  sérieuses.  Aussi,  dans  l'exposé  que  nous  allons  faire,  croyons-nous 
devoir  rappeler  brièvement  quelques-uns  des  plus  intéressants  parmi  les  types  pri- 
mitifs, afin  que,  de  progrès  en  progrès,  de  perfectionnements  en  perfectionnements, 
on  se  trouve  naturellement  conduit  à  l'étude  des  types  plus  récents,  dont  souvent  la 
complication  est  plus  apparente  que  réelle. 

Nous  verrons  d'abord  les  pompes  à  vapeur,  puis  un  certain  nombre  d'appareils 
qui  utilisent  comme  force  motrice  la  détente  de  l'air  chaud  ;  enfin,  une  application  des 
moteurs  à  quatre  temps. 

Nous  rangerons  les  pompes  à  vapeur,  qui  sont  de  beaucoup  les  plus  nombreuses, 
en  deux  catégories  : 

i®  Celles  dans  lesquelles  le  tiroir  de  distribution  se  déplace  sous  l'influence  de 
la  vapeur  vive  ; 

2^  Celles  dans  lesquelles  le  tiroir  est  actionné  par  un  système  de  leviers  com- 
mandés par  la  tige  des  pistons. 


L  —  POMPES  A  VAPEUR  A  ACTION  DIRECTE  DANS  LESQUELLES  LE  TIROIR 
EST  DÉPLACÉ  PAR  L'ACTION  DE  LA  VAPEUR  VIVE 


Pompe  Merryweatber  (/îg.  72).  —  Dans  cette  pompe,  le  tiroir  D  est  entièrement 
conduit  par  la  vapeur;  le  taquet  T,  dont  le  mouvement  est  lié  par  A,  B,  C  à  celui  du 
piston,  agit  en  effet  sur  un  petit  tiroir  auxiliaire  a  qui,  en  envoyant  de  la  vapeur  dans 
le  cylindre  e  à  droite  ou  à  gauche  du  petit  piston  qui  s'y  meut,  détermine  le  déplace- 
ment du  tiroir  D. 

Ce  tiroir  assure  la  distribution  de  la  vapeur  dans  le  cylindre  principal,  et  de 


90 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


petits  orifices  complémentaires  q  ont  pour  but  d^assurer  aux  fonds  de  course  une 
compression  suffisante  pour  amortir  les  chocs. 


B  ;  ^- 


Fio.  72. 


Cette  pompe  fut  exposée  en  1867.  Elle  marche  d'ordinaire  à  une  assez  grande 
vitesse  et  est  spécialement  employée  comme  pompe  à  incendie. 

Pompe  Tangye.  —  Le  tiroir  est  commandé  par  la  vapeur  même,  grâce  à  un  tiroir 
auxiliaire  actionnant  le  tiroir  principal  [fig.  73). 


Fio.  13. 


Lorsque  le  piston  arrivera  au  fond  de  course  de  droite,  il  soulèvera  la  petite 
soupape  S'  et  mettra  ainsi  en  communication  l'espace  p'  avec  Téchappement  «  (par 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


91 


rintermédiaire  des  canaux  </'  et  /'  et  du  petit  orifice  a').  Dans  ces  conditions,  le  tiroir 
auxiliaire  TT'  se  déplacera  vers  la  droite,  entraînant  dans  son  mouvement  le  tiroir 
principal  A,  si  bien  que  la  vapeur  s'admettra  sur  la  face  droite  du  piston,  pendant  que 
Téchappement  sera  mis  en  relation  par  /*  et  a  avec  le  fond  gauche  du  cylindre. 

L'admission  de  vapeur  à  droite  ou  à  gauche  du  tiroir  auxiliaire  TT'  s'opère 
grâce  aux  petits  conduits  —  ouverts  en  permanence  —  qu'il  est  aisé  de  voir  sur  la 
figure. 

Dans  ce  type  de  pompe  déjà  ancien,  décrit  dans  le  travail  de  M.  Stapfer  deDuclos 
publié  par  le  Bulletin  de  la  Société  scientifique  de  Marseille^  1878,  les  chocs  étaient 
considérablement  réduits  et  Ja  marche,  sinon  économique,  du  moins  satisfaisante.  Nous 
retrouverons  d'autres  types  plus  perfectionnés,  dus  aux  mêmes  constructeurs  et  fon- 
dés sur  le  même  principe. 

Pompe  Hayward  Tyler  —  Dans  cette  machine,  la  distribution  est  placée  dans  le 
piston  même,  qui  constitue  en  réalité  la  boîte  à  vapeur  et  qui,  pour  cette  raison,  est 
percé  suivant  ,deux  génératrices  à  yO<»  d'orifices  a  et  e  continuellement  en  com- 
munication l'un  avec  l'arrivée  de  vapeur  a',  l'autre  avec  l'échappement  e'  [fig.  74 
et  75). 

Le  piston  est  constitué  par  un  corps  annulaire  C  en  fonte,  dont  l'intérieur  évidé 
est  cloisonné  de  façon  à  former  deux  compartiments,  l'un  pour  la  vapeur  d'admission, 
l'autre  pour  la  vapeur  d'échappement  :  deux  orifices  conduisent  la  vapeur  sur  Tune 
ou  sur  l'autre  face  du  piston. 


Fio.  74  et  75. 


Deux  plateaux  p,  p'  ferment  les  extrémités  de  ce  piston  creux  et  limitent  la 
course  du  tiroir  cylindrique  t  placé  à  l'intérieur. 

Ce  tiroir  t  est  également  creux  et  muni  d'oriRces,  visibles  sur  la  figure,  destinés 
à  assurer  en  temps  utile  le  passage  de  la  vapeur. 

Enfin,  dans  la  paroi  du  cylindre  sont  pratiquées  deux  lumières  //',  l^l/^  avec  les- 
quelles peuvent  correspondre  les  lumières  KK',  K^K^  du  piston. 

Dans  la  position  de  la  figure,  le  piston  marche  vers  la  gauche,  pour  produire  le 
changement  de  marche  ;  il  sufQt  de  faire  passer  la  vapeur  sur  la  face  gauche  du  tiroir 
et  de  mettre  l'autre  face  en  communication  avec  l'échappement.  Ceci  se  produit  auto- 
matiquement quand,  le  piston  arrivant  à  fin  de  course,  a  est  mis  en  relation  avec  / 
par  a  ;  d'autre  part,  K  rencontre  t  ;  par  suite,  la  vapeur  vive  passe  par  a'aU'KK^  et 


92 


POMPES   A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 


déplace  le  tiroir  tt  vers  la  droite,  ce  qui  est  possible,  puisque  la  face  de  droite  de  ^  a 
été  mise  à  réchappement  lorsque  ï  a  rencontré  e\ 

Pompe  Walker.  —  Dans  cette  pompe  comme  dans  la  précédente,  le  piston 
(fig,  76  et  77)  est  très  long  et  composé  de  deux  plateaux  extrêmes  formant  piston  et 
entre  lesquels  s'admet  la  vapeur  vive;  mais  le  tiroir  est  extérieur  au  cylindre. 


t  t 


4^m3 


à 


Fio.  76  et  11. 

Le  déplacement  du  tiroir  s'opère  par  Faction  de  la  vapeur  même  circulant  dans 
des  canaux  percés  dans  le  piston. 

Ce  déplacement  du  tiroir  détermine  le  changement  de  marche. 

Pompe  Pickering.  —  Cette  pompe  {/îg,  78)  présente  encore  un  long  piston  et  un 
tiroir  extérieur  au  cylindre,  comme  la  pompe  Walker. 


"T  X 


"l 'r-"^ ...-  — -^ 


Fio.  7S. 


Le  tiroir-piston  TT'  est  mis  en  relation  par  ses  faces  extérieures  avec  la  portion 
évidée  du  piston  principal  au  moyen  de  deux  canaux  aa\  hh' , 

Cette  communication  subsiste  pendant  presque  toute  la  course  ;  un  peu  avant 


POMMES  A  ACTION  DIRECTE 


93 


la  fin  de  course  de  droite,  le  piston  principal  franchit  rorifice  a  ;  la  vapeur  est  alors 
admise  sur  la  face  correspondante  du  piston-tiroir  par  le  canal  aa! ^  et  celui-ci,  en  se 
déplaçant,  effectue  le  renversement  de  la  vapeur. 

Pompe  Stapfer.  —  Dans  son  article  paru  dans  les  Bulletins  de  la  Société  scienti- 
fique de  Marseille^  M.  Stapfer  décrit  dans  les  termes  suivants  son  modèle  de  pompe  : 


Fio.  19. 


«  Au  centre  d'un  mamelon,  placé  {fig,  79)  au  milieu  de  chacun  des  conduits  de  dis- 
tribution, se  trouve  un  petit  dé  en  bronze  pressé  en  dessous  parla  vapeur  du  cylindre 
et  en  dessus  par  la  vapeur  du  conduit.  Pendant  presque  toute  la  marche  du  piston, 
ces  deux  poussées  étant  égales,  chaque  dé  tombe  par  son  poids  au  fond  de  son  loge- 
ment, faisant  ainsi  communiquer  avec  réchappement  la  face  correspondante  du  piston- 
tiroir.  Mais,  à  chaque  fond  de  course,  l'équilibre  se  trouve  rompu  par  le  dé  que  le 
piston  vient  de  franchir,  car  il  se  trouve  pressé  énergiquement  en  dessous  par  la 
vapeur  du  cylindre,  tandis  que  la  face  supérieure  est  en  contact  avec  l'échappement. 
Ce  dé,  en  se  soulevant,  amène  la  vapeur  sur  la  face  correspondante  du  piston-tiroir, 
qui  se  déplace  à  son  tour.  Pendant  ce  temps,  le  piston,  en  vertu  de  son  inertie,  con- 
tinue sa  course;  mais  alors  il  recouvre  Torifice  du  conduit  d'échappement,  et  la  vapeur 
enfermée  et  comprimée  devant  lui  atténue  les  chocs  et  l'arrête.  » 

Pompes  d'égout  de  Pullmann  City.  —  Ces  machines,  construites  par  la  Compa- 
gnie Cope  et  Maxwell,  d'Hamilton  (Ohio),  sont  du  type  compound  tandem  à  conden- 
seur. Les  pompes,  à  pistons  ordinaires  en  bronze  phosphoreux,  sont  munies  de  sou- 
papes à  larges  passages,  disposées  de  manière  à  laisser  passer  tout  ce  que  peuvent 
tenir  en  suspension  les  eaux  d'égouts  :  chaque  pompe  peut  refouler  en  vingt-quatre 
heures  112.500  hectolitres,  soit  7.812  litres  à  la  minute. 


94 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


La  distribution  des  cylindres  à  vapeur  est  assurée  par  des  tiroirs  dont  le  mouve- 
ment est  déterminé  par  la  vapeur  même,  grâce  à  un  petit  tiroir,  auxiliaire  dont  la  dis- 
position est  bien  visible  sur  la  figure  80. 

Les  pistons  sont  arrêtés  sans  chocs,  à  la  fin  de  leur  course,  par  une  avance  véri- 


Fio.  80.  . 


table  du  tiroir  ;  ils  sont  mis  facilement  et  graduellement  en  mouvement  par  l'action 
d'un  petit  cylindre  à  cataracte,  dans  lequel  se  ment  un  piston  qui  fait  passer  de 
rhuile  alternativement  de  droite  à  gauche  et  de  gauche  à  droite  et  dont  la  vitesse  est 
réglée  par  l'ouverture  de  Torifice  qui  assure  cette  communication. 

Le  condenseur  et  les  pompes  à  air  n'ont  rien  de  spécial. 

Les  dimensions  principales  sont  : 

Diamètres  du  cylindre  H.  P 0'",359 

—  cylindre  B.  P O-^BSS 

—  corps  de  pompe 0",550 

Course  commune  des  pistons i",220 

Nombre  de  courses  simples  par  niinutu â,7 

Pompe  Tangye-Floyd  [fig,  81  à  85).  —  Ces  pompes  sont  du  type  duplex,  les 
deux  cylindres  sont  placés  côte  à  côte,  et  la  distribution  est  assurée  par  des  tiroirs- 
pistons  nettement  visibles  sur  la  figure  82. 

Aux  extrémités  des  deux  cylindres,  sont  disposées  des  soupapes  à  queues  appa- 
rentes (type  des  machines  Tangyes  ordinaires),  grâce  auxquelles  le  piston  d'un  des 
cylindres,  en  arrivant  à  ses  fonds  de  course,  détermine  le  déplacement  du  tiroir-pis- 
ton de  l'autre  cylindre  et  le  renversement  de  la  vapeur  dans  celui-ci. 

Le  perfectionnement  qui  fait  l'objet  du  présent  brevet  consiste  en  une  boîte  à 
taquets  supplémentaires  {fig.  85),  placée  sur  l'un  des  deux  cylindres  en  son  milieu. 
Il  est  facile  de  voir  sur  la  figure  85  que,  lorsque  le  piston  arrive  au  milieu  de  sa 
course,  il  agit  sur  le  levier  g^  qui  vient  appuyer  sur  le  taquet  /,  et  que,  par  suite,  une 
communication  de  vapeur  s'établit  entre  le  cylindre  considéré  et  la  boîte  à  distribu- 
tion de  l'autre. 

On  voit  qu'ainsi,  à  l'aller  et  au  retour,  le  piston  du  cylindre  h  agit  sur  la 
distribution  du  cylindre  a  avant  d'arriver  à  ses  fonds  de  courses  et  d'actionner  les 
soupapes  d,  d. 


POMPES  A  ACTION   DIRECTE 


95 


lorsqu'on  veut  utiliser  séparémeiiL  l.s  c^lénJ^cii  a  uL  b^  on  annule  l'aclion 
de  la  boîte  /*en  fermant  les  soupapes  q,  par  lesquelles  se  fait  la  communication  de 
la  boîte  cC^  avec  les  conduits  n  et  p.  On  pourrait  aussi  mettre  deux  boîtes   telles 


Kiii.  8i  à  8i. 


FiG.  85. 


a  et  A,  Deux  cylindres  à  vapeur.  —  a^  et  6-,  Boites  à  vapeur  des  deux  cylindres  ci-dessus.  —  cc^  d(L 
Soupapes  à  taquets  des  deux  cylindres  a  et  6.  — /",  Boites  à  taquets  supplémentaires  placés  sur  le 
cylindre  6. --<7,  Levier  tournant  autour  du  centre  ^i.  —  k  et  /,  Taquets  supplémentaires  maintenus 
par  les  ressorts  m.  —  n  et  />,  Conduits  réunissant  la  boîte  /*  à  la  boîte  à  vapeur  a*  Jq  cylindre  «. 

que  f  au  lieu  d'une,  chacun  des  cylindres  en  possédant  une;  mais  alors  les  sou- 
papes ce  et  dd  n*interviennent  plus  que  lorsqu'on  veut  isoler  l'action  des  deux 
cvlindres. 


Pompe  Nicolas  Roser.  —  C'est  une  pompe  à  un  seul  cylindre  A  réuni  sur  le  même 
bâti  au  corps  de  pompe  B  {fig.  86-94). 

La  distribution  du  cylindre  à  vapeur  est  assurée  par  le  tiroir  principal  T,  mû 
lui-même  par  le  petit  tiroir  auxiliaire  F,  qui  se  compose  simplement  d'un  piston  E, 
mobile  dans  un  cylindre  F.  L'intérêt  du  système  consiste  dans  Temploi  d'une  sou- 
pape rotative,  mise  en  œuvre  par  la  tige  du  piston  principal,  pour  actionner  au  moyen 
de  la  vapeur  même  le  tiroir  auxiliaire. 

Les  ligures  88  et  89  montrent  la  disposition  d'ensemble;  la  soupape  à  disque  G 
est  portée  par  un  axe  H,  portant  une  came  I,  dans  la  rainure  de  laquelle  peut  se 


96 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


déplacer  un  doigt  fixé  sur  la  tige  du  piston,  dont  le  mouvement  de  va-et-vient  donne 
ainsi  naissance  au  déplacement  angulaire  de  la  soupape. 


FiG.  86,  87  et  8». 

Le  siège  J  de  .la  soupape  {fig.  87  et  91)  est  percé  de  quatre  orifices  :  deux 
d'entre  eux,  a^  et  a^,  correspondent  à  l'admission  de  la  vapeur  à  droite  ou  à 
gauche  du  piston  E;  le  troisième,  a^,  sert  à  Téchappement  de  la  vapeur;  enfin  le 
quatrième,  a*,  assure  l'admission  de  vapeur  du  coffre  à  vapeur  K. 


FiG.  89  et  90. 


Fig.  9i,  92,93  et  94. 


La  soupape  rotative  G  [fig,  92)  porte  deux  orifices  a'  et  a®,  qui  doivent  commu- 
niquer alternativement  avec  a*,  a^  de  J  ;  elle  porte,  en  outre,  une  ouverture  allongée, 
a\  et  une  autre  plus  allongée  encore,  a**,  destinée  à  mettre  a<  ou  a?  en  rapport  avec 
Torifice  d'échappement  a?  du  siège  J . 

Ceci  posé,  si  le  piston  est  à  fond  de  course  à  droite,  la  came  I  est  dans  la  posi- 
tion de  la  figure  93.  La  vapeur  arrive  par  6,  traverse  a*  et  a^,  arrive  dans  la  sou- 
pape G,  puis  passe  par  a®  et  a}  à  droite  du  piston  E.  Celui-ci  se  déplace  vers  la 
gauche,  entraîne  le  tiroir  T,  et  détermine  ainsi  le  changement  de  marche.  Notons 
que,  grâce  à  a®,  Téchappement  de  la  vapeur  se  peut  faire  à  gauche  de  E  par 
a^  et  «3. 


P;OMPES   A   ACTION   DIRECTE 


97 


La  figure  94  donne  la  position  de  la  came  et  des  orifices  lorsque  le  piston  de  A 
est  à  Tautre  fond  de  course. 

La  pompe  est  à  double  plongeur  et  quatre  soupapes. 

Pompe  Niool  [flg.  95  à  98).  —  M.  Nicol  actionne  la  distribution  de  vapeur  par 
rintermédiaire  d'un  cylindre  à  eau  dans  lequel  se  meut  un  piston  mis  en  mouvement 
lui-même  par  Teau  de  la  décharge  de  la  pompe,  et  la  distribution  de  ce  cylindre  à 
eau  est  assurée,  à  son  tour,  par  un  système  de  tiges,  de  leviers  et  de  ressorts  qui  la 
met  en  relation  avec  la  tige  commune  des  pistons  à  vapeur  et  du  plongeur  de  la 
pompe. 


FiG.  95,  96,  97  et  98. 


Les  figures  95  à  98  donnent  la  disposition  d'une  pompe  munie  des  perfectionne- 
ments de  M.  Nicol.  Nous  allons  passer  rapidement  en  revue  les  diverses  particularités 
qui  s'y  rencontrent. 

La  machine  se  compose  d'un  corps  de  pompe  A,  d'un  cylindre  à  vapeur  B  et  du 
bâti  C  qui  les  relie.  L'aspiration  de  l'eau  se  fait  par  le  tuyau  A'  et  les  soupapes  I,  I, 
la  décharge  par  les  soupapes  T,  V  et  le  tuyau  A";  enfin.  A'"  est  un  couvercle  de  visite 
amovible. 

La  distribution  de  vapeur  est  assurée  par  le  tiroir  D  ;  la  forme  courbée  adoptée 
pour  les  arêtes  internes  du  tiroir  a  pour  but  de  réaliser  des  admissions  et  des  éva- 
cuations de  vapeur  aussi  graduelles  que  possible,  et  d'obtenir  ainsi  des  changements 
de  marche  sans  chocs;  dans  ces  conditions,  si  la  vitesse  même  de  la  machine  n'est 

7 


L£8  POMPES. 


98  POMPES  A  MOUVEMENT  ALTEHNATÎF 

pas  excessive,  les  soupapes  de  la  pompe  peuvent,  aux  fonds  de  course,  retomber  sur 
leurs  sièges  par  leur  propre  poids.  B',  a  et  a  sont  le  tuyau  et  les  orifices  d'admission, 
tandis  que  B"  et  a'  sont  le  tuyau  et  l'orifice  d'échappement. 

Le  tiroir  D  est  relié  par  les  tiges  D'  et  D'"  et  par  le  levier  D"  à  un  piston  mobile 
dans  le  cylindre  à  eau  E  ;  dans  la  boîte  de  distribution  E'  de  ce  cylindre,  se  peut  mou- 
voir une  sorte  de  tiroir  e  ;  l'arrivée  de  l'eau  a  lieu  par  le  tuyau  E",  relié  au  moyen  du 
robinet  E"'  à  la  chapelle  de  décharge  de  la  pompe,  pendant  que  l'évacuation  se  fait 
par  le  tuyau  e'. 

Le  déplacement  du  tiroir  e  s'obtient  au  moyen  du  levier  F,  calé  sur  le  même 
arbre  F'  que  le  levier  J  ;  c'est  donc  le  mouvement  de  celui-ci  que  nous  allons 
étudier. 

Ce  levier  J  est  relié  par  la  tige  K  à  une  sorte  de  manchon  L,  qui  peut  glisser 
sur  une  double  glissière  portée  par  le  bâti  accessoire  NN',  et  qui,  de  plus,  est  percée 
d'un  orifice  cylindrique  donnant  passage  à  la  tige  0.  Cette  dernière  est  animée  d'un 
mouvement  de  va-et-vient  participant  de  celui  de  la  machine  par  l'intermédiaire  de 
la  bielle  Q  et  du  levier  P,  dont  une  extrémité  est  prise  entre  les  butoirs  R  et  R  et  suit 
le  mouvement  de  la  tige  du  piston  à  vapeur. 

Le  manchon  L  et  la  tige  O  sont  réunis  par  deux  ressorts  ayant  chacun  une  extré- 
mité fixée  sur  L  et  une  sur  0  ;  dans  ces  conditions,  L  devrait  suivre  le  mouvement 
de  la  tige  O.  Or,  il  ne  doit  pas  en  être  ainsi,  les  mouvements  de  L  devant  avoir  lieu 
dans  un  temps  très  court  aux  extrémités  de  course.  11  faut  donc  fixer  L  pendant 
une  partie  de  la  course  de  O  et  ne  le  lâcher  qu'un  peu  avant  la  fin  de  la  course. 
Pour  obtenir  ce  résultat,  le  manchon  L  porte  des  butoirs  contre  lesquels  des  leviers 
coudés  peuvent  être  appliqués  par  des  taquets  solidaires  des  mouvements  de  la 
tige  O.  Les  taquets  sont  en  prise  avec  le  levier  pendant  presque  toute  la  course,  et 
ce  n'est  qu'un  peu  avant  la  fin  de  la  course  que  le  taquet  quitte  le  levier  coudé, 
lequel,  sollicité  par  un  ressort,  se  renverse.  Le  manchon  L  est  alors  libre  de  se 
déplacer,  et  comme,  pendant  toute  la  course,  l'un  des  ressorts  a  été  comprimé,  il  est 
projeté  par  l'action  de  ce  ressort  en  entraînant  avec  lui  la  tige  K  et  le  tiroir  e.  C'est 
le  même  système  de  déclic  que  celui  de  la  distribution  à  lames  de  sabre  Garnier  pour 
les  machines  Corliss. 

Comment,  maintenant,  utilise-t-on  l'eau  du  cylindre  E?  L'inventeur  en  a  profité 
pour  assurer  l'arrêt  de  la  machine  dans  le  cas  où  il  se  produirait  un  manque  d'eau  à 
l'aspiration.  Dans  ce  but,  l'eau  d'évacuation  du  cylindre  E  se  rend,  par  é,  dans  une 
chambre  G",  mise  en  relation  par  la  soupape  g  avec  la  chambre  G  ;  l'eau  passe  de 
cette  chambre  G  dans  le  tuyau  d'aspiration  A'  par  le  tuyau  H'.  La  soupape  ç  est 
tenue  ouverte  par  un  flotteur  G".  La  partie  supérieure  de  G  est  mise,  par  un  tuyau  H, 
en  relation  avec  l'espace  situé  en  dessous  des  sièges  des  soupapes  d'aspiration.  Si 
un  manque  d'eau  vient  à  se  produire  dans  le  tuyau  d'aspiration,  l'air  va  rentrer  par  H, 
le  niveau  de  l'eau  baissera  dans  G',  et  G",  en  s'abaissant,  fermera  Ja  soupape  g  ; 
le  piston  du  cylindre  E  ne  pourra  plus,  dès  lors,  se  mouvoir,  et  la  machine 
s'arrêtera. 

Le  robinet  G'"  permet  à  la  fois  de  faire  la  vidange  de  G'  après  un  arrêt  et  de 
permettre  la  remise  en  marche  de  la  machine  par  action  directe  et  à  la  main  sur  le 
levier  D"',  jusqu'à  ce  que  le  régime  se  soit  établi. 


POMPES   A    ACTION    DIHECTE 


99 


Pompe  Hanistee.  —  Cette  pompe,  utilisée  surtout  comme  pompe  alimentaire, 
a  été  imaginée  par  M.  R.-L.  Prost  et  construite  par  les  ateliers  de  Manistee  (Michi- 
gan). 

Dans  cette  machine,  la 
boîte  à  vapeur  est  sur  le  côté 
du  cylindre,  et  les  orifices 
aboutissent  au  fond  de  ce  cy- 
lindre {fiy,  100  et  101).  On 
peut  ainsi  espérer  évacuer  au- 
tomatiquement, à  chaque  coup 
du  piston,  toutes  les  conden- 
sations ;  on  peut  éviter  ainsi 
les  robinets  de  purge  et  se 
dispenser  d'arrêter  la  machine 
pour  cause  de  condensation, 
même  lorsqu'elle  marche  à 
simple  vitesse. 

Les    figures  101    et    i02 
donnent  les  détails  du  méca- 
nisme de  distribution  de  va- 
peur et  la  disposition  du  corps  de  pompe  ;  dans  le  cas  de  ces  figures,  le  piston  se 
déplace  vers  la  droite,  la  vapeur  arrivant  à  gauche. 

La  vapeur  arrive  en  V,  passe  par  P,  et  pénètre  par  P'  et  M  dans  la  chambre  W 
de  la  soupape  de  distribution,  puis,  par  les  orifices  S  et  N,  elle  arrive  au  fond  du 
cylindre  A,  à  gauche. 


FiG.  100. 


La  distribution  de  vapeur  est  unique  et  n*est  reliée  mécaniquement  à  aucun 
organe  de  la  machine  :  ses  déplacements  s'effectuent  sous  l'action  de  la  vapeur  vive 
seule,  passant  par  le  passage  F,  creusé  dans  la  tige  du  piston,  et  aboutissant  d'autre 


100  POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 

part,  par  le  tube  Y,  dans  la  chambre  à  vapeur  X,  placée  sur  le  cylindre.  La  vapeur 
ainsi  amenée  dans  la  couronne  I  passe  —  lorsque  le  piston  approche  du  fond  de 
course  —  par  Torifice  H'  et  pénètre  dans  la  chambre  W.  Pendant  ce  temps,  la 
chambre  W  est  à  Téchappement  par  S'N'  et  O,  alors  que  la  chambre  \V"  est  rem- 
plie de  vapeur  qui  a  pénétré  par  un  petit  orifice  M.  Dans  ces  conditions,  la  pression 

sur  le  piston-tiroir  est  plus  grande  à  droite  qu'à 
gauche,  et  celui-ci  se  déplace  vers  la  gauche  en 
renversant  ainsi  l'admission  de  vapeur. 

Ce  distributeur  joue  également  le  rôle  de 
régulateur  automatique,  grâce  aux  chambres  sup- 
plémentaires W"  et  W";  en  effet,  quand  il  passe 
par  exemple  de  gauche  à  droite,  une  partie  de  la 
vapeur  de  P'  passe  dans  W  par  un  orifice  réduit 
placé  près  de  la  tète  K  ;  cette  petite  masse  de 
vapeur  est  comprimée  dans  W"  par  la  pression 
qui  s'exerce  sur  la  surface  de  la  tête  K  dans  la 
boîte  W.  Dans  ces  conditions,  si,  dans  son  dépla- 
cement vers  la  droite,  le  piston  C  rencontre  une 
plus  grande  résistance,  la  pression  de  la  vapeur 
augmente  dans  A  à  gauche  et,  par  suite,  dans  W,  ce  qui  amène  une  compression  de 
la  masse  W"  et,  en  même  temps,  une  poussée  du  distributeur  vers  la  droite,  qui  a 
pour  résultat  d'augmenter  la  grandeur  de  l'orifice  de  passage  M  offert  à  la  vapeur 
motrice  ;  lorsque  la  résistance  vient  à  diminuer,  la  vapeur  comprimée  en  W"  se 
détend,  et  le  distributeur,  légèrement  rejeté  vers  la  gauche,  étrangle  un  peu  Tori- 


Fuî.  101. 


n 


W"^ 


■■  ■  mr> 


B   ù  w-  'p-    Y*    P-  ^^    ^ 

FiG.  102. 


fice  M,  si  bien  que,  grâce  à  ce  dispositif  1res  ingénieux,  l'admission  de  vapeur  est 
automatiquement  réglée  et  proportionnée  aux  eiTorts  à  transmettre  au  piston  de  la 
pompe. 

Cette  machine  fonctionne  ainsi,  paraît-il,  avec  une  vitesse  uniforme  et  sans 


POMPKS   A   ACTION   DIRECTE 


101 


chocs,  quelles  que  soient  les  variations  de  résistance  présentées  par  Talimentation 
d'eau  à  réaliser.  Tous  les  presse-étoupes,  étant  extérieurs,  sont  faciles  à  surveiller 
et  à  maintenir  en  bon  état. 

La  pompe  alimentaire  de  Marsh  est  basée  sur  le  même  principe. 

Pompe  Oddesse.  —  MM.  F.  Oddie  et  G.  Hesse,  mécaniciens  à  Clapham  (comté 
de  Survey),  ont  fait  breveter  en  avril  4892,  puis  en  avril  1896,  sous  les  numéros  7.617 
et  23.044,  une  disposition  de  pompe  alimentaire  duplex,  qui  a  été  réalisée  et  construite 
sous  le  nom  de  pompe  Oddesse. 

Une  rainure  inclinée  ménagée  sur  Tâme  d'un  piston  de  grande  longueur  déter- 
mine le  placement  de  guides  convenables, 
qui  entraînent  dans  leur  mouvement  les 
tuiles  de  la  soupape  de  distribution  de  va- 
peur. Le  dispositif  est  conjugué  de  telle 
sorte  que  le  mouvement  du  piston  de  Tun 
des  cylindres  assure  la  distribution  de  va- 
peur de  Tautre  ;  mais,  de  plus,  Fadjonction 
d'un  second  jeu  de  tiroirs  permet  à  chaque 
piston  d'agir  lui-même  sur  la  détente  de  la 
vapeur     qui    l'actionne.     L'admission    et 


Fio.  103,  iOi,  105,  106  et  101. 


Fio.  108  et  109. 


l'échappement  de  vapeur  sont  ainsi  assurés,  pour  chaque  cylindre,  par  le  piston 
de  l'autre,  tandis  que  la  détente  est  assurée,  pour  chaque  cylindre,  par  son  propre 
piston. 

Les  figures  103  à  107  donnent  les  détails  de  la  disposition  adoptée. 

Les  figures  108  et  109  représentent  une  légère  modification  apportée  au  système 
et  les  figures  110  et  111  donnent  l'application  qui  fut  faite  de  ce  système  à  une  ma- 
chine construite  par  MM.  }3ruce  et  fils,  de  Midlothion. 

Les  pistons,  longs  et  lourds,  comportent  une  partie  {aa)  s'adaptent  exactement 
aux  parois  du  cylindre,  et  une  autre,  a^QJ  d'un  diamètre  légèrement  inférieur,  et  ne 
frottant  pas. 


^02 


POMPES   A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 


Pour  contre-balancer  la  tendance  à  la  torsion  que  pourraient  avoir  les  pistons, 
et  leur  porte-à-faux  dans  les  machines  horizontales,  on  les  guide  au  moyen  des 
tiges  a^^  qui  les  traversent  et  sont  boulonnées  solidement  sur  les  fonds  des 
cylindres. 

Les  rainures  a^2^  qui  peuvent,  sur  le  cylindre  développé,  être  rectilignes,  curvi- 
lignes ou  mixtes,  reçoivent  les  taquets-guides  h\  dont  les  déplacements  peuvent 
s'effectuer  dans  les  trous  A,  et  déterminent  le  fonctionnement  des  tiroirs  d'admission 
et  d'échappement  des  cylindres. 

Les  sièges  c?ont  des  orifices  d'admission  (1,1)  et  d'échappement  (2),  sur  lesquels 
les  blocs  h*  font  se  déplacer  les  tiroirs  A^,  auxquels  ils  sont  boulonnés.  Voilà  pour 
assurer  la  distribution  ;  passons  maintenant  à  la  détente. 


NJ^ 


Fie.  HO  et  111. 


A  la  plaque  ?i^  du  cylindre  A,  est  liée,  par  le  bras  7i*,  une  plaque  h^\  qui,  comme 
dans  la  distribution  Meyer,  vient  intercepter  ou  maintenir,  au  moyen  des  orifices 
3  et  4,  l'admission  de  vapeur  du  cylindre  B.  On  voit  que,  si  l'on  considère  un  bloc  k\ 
mû  par  un  des  pistons,  il  commande  bien  la  distribution  de  l'autre  cylindre  et  la 
détente  de  celui  auquel  il  correspond  directement. 

Dans  les  figures  106  et  107,  le  tiroir  h^  est  formé  de  tuiles;  dans  les  figures  110 


POMPES   A    ACTION    DIRECTE  i03 

et  lli,  il  est  formé  de  deux  cylindres  montés  sur  la  tige  i\  et  dont  on  peut  faire 
varier  Pécartement  au  moyen  d'un  pas  de  vis  inversé,  qu'on  manie  même  de  Pextérieur 
si  Pon  veut  {/?</.  110). 

On  peut,  grâce  aux  dispositions  ci-dessus   décrites,  utiliser  une   assez  forle 

détente,  niais  à  condition  que  les  pistons  soient  as- 
^     snz  lourds  pour  que  leur  force  vive,  au  moment  des 
interceptions  de  vapeur,  soit  suffisante  pour 
fissurer  la  course  complète  des  pistons. 

La  pompe  représentée  figures  HO 
et  111  pouvait  pomper  112  mètres  cubes 
à  Pheure;  les  cylindres  avaient  chacun 
Û'",30  de  diamètre,  les  plongeurs  0°^,20; 
la  course  commune  était  de  0",30,  et 
la  vapeur  employée  était  à  la  pression 
(le  o^f^fi  {The  Engineer,  23  octobre  1896). 


FiG.  H3. 


Fio.  U2. 


Fio.  114  et.liS. 


i04 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


Pompe  de  Hall.  —  Cette  pompe  est  caractérisée  par  Temploi  d'un  tiroir  à  vapeur 
se  déplaçant  sous  Taction  d'un  piston-tiroir  secondaire  perpendiculairement  au  sens 
des  pistons  moteurs. 

Nous  allons  décrire  un  type  vertical  à  double  expansion  dans  lequel  le  cylindre 
à  haute  pression  est  seul  muni  de  ce  dispositif  de  distribution,  la  distribution  du 
cylindre  à  basse  pression  étant  effectuée  par  un  tiroir  ordinaire,  dont  les  mouvements 
sont  solidaires  du  premier. 


FiG.  116  et  117. 


FiG.  119. 


FiG.  120. 


La  boîte  à  vapeur  {fig,  112  à  il6)  présente  à  sa  partie  inférieure,  et  dans  Taxe  x^x^ 
des  orifices  d'admission,  une  chambre  cylindrique  C,  dans  laquelle  se  déplace  un 
piston-tiroir  p  [fig,  120).  Dans  ce  piston  sont  ménagés  des  petits  canaux7)^2}2P<P2  î 
des  ouvertures  p^p^'  peuvent  venir  coïncider  avec  les  ouvertures  des  canaux  p^p'^ 
[fig,  117),  qui  correspondent  avec  l'admission,  ou  avec  les  ouvertures7)^p(,  qui  corres- 
pondent avec  l'échappement,  ces  canaux  étant  ménagés  dans  la  paroi  du  cylindre  C. 
On  conçoit  donc  que,  par  un  déplacement  du  piston-tiroir  p  autour  de  son  axe,  on 
pourra  faire  communiquer  chacune  des  faces  de  ce  piston-tiroir  alternativement  avec 
l'admission  et  avec  l'échappement,  ce  qui  déterminera  son  déplacement  longitudinal. 
Si  l'on  imagine,  d'autre  part,  que  p  entraîne  dans  son  mouvement  le  tiroir  princi- 
pal V  [fig,  113  et  119)  en  agissant  sur  l'appendice  v^^  qui  s'engage  entre  les  deux 
têtes  du  piston-tiroir  p,  on  conçoit  la  possibilité  de  commander  les  mouvements  du 
tiroir  principal  v  par  des  déplacements  autour  de  son  axe  du  piston-tiroir  p. 

Ces  derniers  sont  obtenus  mécaniquement  [fig.  113  et  il8)  par  l'action  de  la 
tige  ^2  ^ui  s'engage  dans  la  cavité  p^^,  de  la  tige  du  piston-tiroir  p.  La  tige  b^ 
reçoit  son  mouvement  de  6,  laquelle  est  déplacée  aux  extrémités  de  course  des  pis- 
tons moteurs  par  un  système  de  leviers  solidaires  de  leur  tige  A'. 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


105 


Le  tiroir  du  cylindre  à  basse  pression  m  est  solidaire  du  piston-tiroir  p  par  un 
système  de  leviers  {fig,  113)  oo'n^n  et  la  tige  m^. 

Supposons  les  pistons  moteurs  descendants  :  arrivés  à  fond  de  course,  le 
manchon  a^  frappe  la  butée  2  et  pousse  la  tige  />,  laquelle  donne,  par  l'intermé- 
diaire de  la  tige  b^y  un  mouvement  de  rotation  dans  le  sens  inverse  des  aiguilles  d'une 
montre  au  piston-tiroir  p.  La  vapeur  d'admission  (fig,  117)  passe  alors  de  la  boîte  à 
vapeur  sur  la  face  gauche  de  p,  parjOg/j^pa,  alors  que  la  face  droite  est  à  Téchappement 
par^îapjp^'.  Il  en  résulte  le  déplacement  de  p  de  la  gauche  vers  la  droite,  ainsi  que 
Télévation  du  tiroir  m  [fig.  113).  La  vapeur  est  alors  admise  sur  les  faces  intérieures 
des  pistons  moteurs. 

Pompe  de  Hahn  [fig,  421-124).  —  Cette  pompe  est  caractérisée  par  Tabsence  de 
tout  mécanisme  extérieur. 

Le  cylindre  moteur  A  et  le  corps  de  pompe  B  sont  venus  de  fonte  avec  le  bâti  C 
[fig,  121).  Une  rondelle*  partage  le  cylindre  à  vapeur  en  deux  chambres  c^  et  Cj  de 
longueurs  égales  et  de  diamètres  inégaux,  dans  lesquelles  se  meut  un  piston,  composé 
de  deux  disques  rf,  et  d^,  de  diamètres  forcément  difTérents.  Le  plus  petit,   c?^,  est 


r  »* 

•^T^^*^.ï| 

l/î^i  ;(»i?>N^ 

i    {' 

1                  î  : 

'X 


Fio.  121,  122,  123  et  124. 


continué  par  un  manchon  e,  qui  sert  d'entretoise,  et  sur  lequel  glisse  le  distributeur 
cylindrique  p,  muni  de  rebords  r,  et  r^  destinés  à  venir  buter  sur  la  cloison  non 
otanche  .v.  A  l'intérieur,  ce  distributeur  est  évidé  et  forme  une  chambre  o,  qui  peut 
faire  communiquer  les  deux  extrémités  du  cylindre,  au  moyen  des  conduits  m,  m'  et 


%*'  >      .      ^^    •.»^' ^      .  r.^.^  'A    *     >     -ni     ^'.--c    T!Lr-f   -»r  ;r^     laas    '*     ian   lommCài  D«??^ 

y..' .':.,.. .  j..^  ^   ^-   i   '.  — ,^   >ï.r   -r-r»      V-:    r-'T    îitT»^   •?  H  ,1     "•  ir    '^iiTC  lonzDflXai»-. 

;  ^  N  -*>•    î^  y-T. r^  ir   yn^    »  r-^i*-    -ri.-  r^t»-.   -aiii    Ti  I  1  t   iHcnreileaiKit  las  ir* 
*'-''-'■"'*-- ^  -f    '^^  •.  r«^-^,>-.r    v-s.   :#-  -:     ^.."^  Tii— '..im*.  S^»ri  jisîon  est  uia&i  i  itMH 

f.t»»-^  if  -'/-.^rr, '  I-»  *  <^-.<»  -^!»*  •.•rTi'ir'-i^  ^.:i^  rrs  Lr'ix  iiâ4nies  nu  *oiii posait  le 
r^'a»,-./>  f  ,-.jr  -,»^ii,,»<j  «/»  .,*a  vn''*iitii  -î^'Hi  «i*»-mAî»r.^-fT>^t  aTerts --t  *ermes  par  J:^ 
j-^-'y^V**  ^    'f    ^      /^  -i*;irnf   nir   ;*    ij*--  i>»   "ji^fi-n    #•  .   -*  TLàirLienues 'ï«ir  lefir -»ieîr*  i 

V  »v-»n<<   r^'4i'^»*»n5,nt   .►»    '.  n»'?..  nn»-m^ni-  T^  '«rv-^r  irr^*-  v^^nstammefit.   parle 

fo  /  ♦'!    /y    <»♦    i'-'-'p^î*^'»    >fn'->MiH'r^    -*      "ï'ip    ;*    -;ti->     til    If-^U     L-^ine     '",     dn  pIstOD.    «[TU    -s»- 

ff,,iiv<»  r-Vy^^tj/*  7..r^  i?i  /viip^h^.  ^t  :^  t  •..i!f*r  .e  iL-îr^biUr-ar  :ontre  la  ciois^m  i.  Ace 
rr><',rf)^nt.  1^><  ^r  U'^*'*^  f^  m  -**  ».  «  M^nt  ïuî»  -»fi  'Tmrnrinii 'trîon  par  la  chambre  o  hi 
hr^Fir  ^ylin'tryf  )»'^  U  7^::»**nr  vî-^^i»»  le  l:i  "LiTijr»  •  i  --iIh  m  elle  cUjit  alors  sar  le 
i\\^.fy\f^  //,.  /^I^f.t  i;i  m>f^H.***  ^af  V'i.  .>><»*•:  *f  Hr^f^  «n-i  .t*  iriiangeTnent  'le  rnarrjlie. 
\ ,  ^*\ff)\-'M)^*r\  Ar^fi'^  ^^  '^i**  U  :?  yi»*  >^-f  'Ti.'-»^  Le  t  ae  34»nt  pas  sortis  «le  la 
o)ii%t(A,ff*  o  ^\n  Uf''^^f.  F'».^  U  'l*-v-'.t>  3  -ç**^*  **"  i*  r*rL  .ir  vers  la  droite  a  lieu  lorsipie 
\n  \ftf-'"^.)f>h  %Mf  U-  ^^Ui  ^.*''.  »•»  "i^-r -*-!-:  5.»  :»*-^»j'UT"'  k  '-^Le  |îi'exerce,  sur  le  'zrmd.  la 
\Mjr^»>f  ^1'  f/•r#''I•»/• 
f^•rr/I;lr^^  \ft  foriru'^  4^  />!  r'h>  »  âr'>.^^.  ïk  TiZpfL*  i!»>atenue  dans  la  chambre  c  est 
rf^ffniU^  f\nfin  I  f'^p^/-^^  f/^Tripri^  ^tXr"  \ë  t.'r^wfL  «  rt  le  disque  fl^,.  par  les  orîtices  n 
t\\ù  /l/K^Mi/  h^f»f,  \f4'ht\9tu\,  fiu^  ifHtlï^  /j^  1^  Orîrse.  en  dehors  du  distributeur.  De  là. 
h  vnftMtr  n^  rt'fif)  h  )  f-xUrt^nr  p^r  I^  U}j!»n  d^.  h^ippement  r'. 

Vfnir  tmmirt't  ]f  ififfuvfrfif^nî,  r|fii  p^/nrrâil  «Hre  ralenti  et  hésitant  aux  extrémités 
<l/«  tiiutnf^  hti  fi  \irnfU']tf\,  mtr  le  rnanrhon  qui  réunit  les  deux  tiges  de  piston,  un 
l^vl/•^  qifl  /rMcilIff  nfi(/Mir  dim  axe  /^,  #rt  qui  est  prolongé  par  une  tige  «',  munie  d'un 
roh(f/'|io)dPi  II.  l/'nmpllliide  de  »on  oscillation,  qui  règle  la  longueur  de  la  course, 
<"<l  l'Ili»  Mi/^ifu»  r^^li'w  [pHT  deiu  butoir»//'. 

I.M  |intii|in  rodctionne  également  d'une  façon  très  simple.  Pendant  la  première 
iMMi MP  (II*  ^itiirhii  {\  droiln,  nlle  iispire  par  la  conduite  a  une  certaine  quantité  d'eau 
jImum  rii4|iMip  t'ofii|ïf  jq  riitrn  lew  deux  disques  composant  le  piston.  Lorsque  le 
rlinfi^»'ffH«iit  iIp  tiiMirlip  ii  licMi,  In  Houpnpe  /'  se  lève,  et  Teau  passe  dans  la 
iImumImi'  r'{;  |mmiiImmI  Im  tlonxirmc  course  de  gauche  à  droite,  elle  est  refoulée 
»  M  »  .;  HMf  li'-^  foftdm'lB  f'\  ptiJR  elliî  est  définitivement  expulsée  dans  le  tuyau  de 
!•  InuIrtniMil  »    pntttlMiH  Ih  tb'uxit'^nn'  couTHe  <le  droite  à  gauche. 

t»\itr«»  ImvhhIm^i»  ipie  pn^HfMdi»  cotio  pompe  de  ne  pas  avoir  de  mécanisme 
I  hi  «vn\lMînH  {\  rpNli'iiiMir.  olln  possiVb»  onroro  celui  d'ôlre  d'une  construction  facile  et 
y\\\  i  otUiMw»  .  pniqi|Mo  loniof*  les  pièces  peuvent  èlre  faites  sur  le  tour;  enfin,  en  cas 
»!.   b'(^r\^r\hon,  «oh  d«'<utM\lagi^  et  si>n  remontage  sont  des  plus  faciles. 

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\.h>y\\lnrr^  \\\\  rvinhbc  cl  un  coi ps  tie  pompe  distincts,  la  pompe  Robinson, 
\ .  y^  \n\\h*  Y  \\  \\  \\\,\\*<s^\\  \  ;cuard»  ne  possède  qu'un  seul  cylindre  qui  remplit  les  deux 


POMPES   A    ACTION   DIRECTE 


iOT 


offices.  Il  ressort  de  là  qu'elle  doit  être  munie  d'un  système  de  distribution  tout  à 
fait  particulier. 

Le  cylindre,  venu  de  fonte  avec  son  socle,  qui  renferme  les  clapets  d'aspiration. 


Fio.  125. 


porte  à  sa  partie  supérieure  la  boîte  à  clapets  de  refoulement.  Il  est  partagé  en  deux 
parties  égales  par  un  système  de  deux  disques  vissés  à  peu  de  distance  l'un  de 


\ 


Fio.  126. 


Sr^S?^ 


D" 


l'autre,  laissant  ainsi  un  certain  espace  qu'on  remplit  d'étoupe;  les  disques  sont  alésés 
au  diamètre  du  tube,  réunissant  les  deux  pistons  que  comporte  la  pompe. 

Le  tiroir-distributeur  est  composé  d'un  tube  de  la  longueur  totale  de  la  pompe 


106  POMPES   A    MOUVEMENT   AI.TERNATIF 

w,  n ,  débouchant,  les  deux  premiers  dans  la  chambre  c^,  et  les  deux  autres  dans 
celle  Cg.  Les  deux  conduits  n,  n'  ont  leurs  axes  situés  dans  le  plan  horizontal  per- 
pendiculaire à  celui  formé  par  ceux  des  deux  autres  m  et  m'  (Voir  coupe  horizontale, 
/iff.  121  a). 

Le  corps  de  pompe  a  une  forme  analogue,  sauf  qu'il  n'a  naturellement  pas  de 
distributeur  et,  par  conséquent,  pas  de  cloison  médiane.  Son  piston  est  aussi  à  deux 
diamètres  ;  il  est  muni  de  deux  conduits  longitudinaux  ff  et  g'g\  les  deux  premiers 
faisant  communiquer  les  chambres  extrêmes  c^  et  c^  du  corps  de  pompe,  et  les  deux 
autres,  la  chambre  c{  avec  celle  comprise  entre  les  deux  disques  qui  composent  le 
piston.  Les  orifices  de  ces  conduits  sont  alternativement  ouverts  et  fermés  par  les 
soupapes  t  et  k\  glissant  sur  la  tige  de  piston  m\  et  maintenues  sur  leur  siège  à 
l'aide  de  ressorts. 

Voyons  maintenant  le  fonctionnement.  La  vapeur  arrive  constamment,  par  le 
tuyau  a  et  l'espace  annulaire  b,  sur  la  face  du  petit  disque  d^  du  piston,  qui  se 
trouve  chassé  vers  la  gauche,  et  fait  coller  le  distributeur  contre  la  cloison  s.  A  ce 
moment,  les  orifices  m,  m'  etn,  n'  sont  mis  en  communication  par  la  chambre  o  du 
tiroir  cylindrique,  la  vapeur  passe  de  la  chambre  c^  à  celle  c^;  elle  agit  alors  sur  le 
disque  d^y  dont  la  surface  est  double  de  c?^,  et  opère  ainsi  le  changement  de  marche. 

L'admission  dans  e,  dure  tant  que  les  orifices  de  n  ne  sont  pas  sortis  de  la 
chambre  o  du  tiroir.  Puis  la  détente  s'opère,  et  le  retour  vers  la  droite  a  lieu  lorsque 
la  pression  sur  le  petit  disque  devient  supérieure  à  celle  qu'exerce,  sur  le  grand,  la 
vapeur  détendue. 

Pendant  la  course  de  gauche  à  droite,  la  vapeur  contenue  dans  la  chambre  c  est 
refoulée  dans  l'espace  compris  entre  la  cloison  s  et  le  disque  d^ ,  par  les  orifices  n 
qui  débouchent,  pendant  une  partie  de  la  course,  en  dehors  du  distributeur.  De  là, 
la  vapeur  se  rend  à  l'extérieur  par  le  tuyau  d'échappement  r'. 

Pour  assurer  le  mouvement,  qui  pourrait  être  ralenti  et  hésitant  aux  extrémités 
de  course,  on  a  branché,  sur  le  manchon  qui  réunit  les  deux  tiges  de  piston,  un 
levier  qui  oscille  autour  d'un  axe  /^,  et  qui  est  prolongé  par  une  tige  e',  munie  d'un 
contrepoids  D.  L'amplitude  de  son  oscillation,  qui  règle  la  longueur  de  la  course, 
est  elle-même  réglée  par  deux  butoirs  g", 

La  pompe  fonctionne  également  d'une  façon  très  simple.  Pendant  la  première 
course  de  gauche  à  droite,  elle  aspire  par  la  conduite  a'  une  certaine  quantité  d'eau 
dans  l'espace  compris  entre  les  deux  disques  composant  le  piston.  Lorsque  le 
changement  de  marche  a  lieu,  la  soupape  V  se  lève,  et  l'eau  passe  dans  la 
chambre  c|;  pendant  la  deuxième  course  de  gauche  à  droite,  elle  est  refoulée 
en  Cj  par  les  conduits  /^,  puis  elle  est  définitivement  expulsée  dans  le  tuyau  de 
refoulement  i'  pendant  la  deuxième  course  de  droite  à  gauche. 

Outre  l'avantage  que  présente  cette  pompe  de  ne  pas  avoir  de  mécanisme 
encombrant  à  l'extérieur,  elle  possède  encore  celui  d'être  d'une  construction  facile  et 
peu  coûteuse,  puisque  toutes  les  pièces  peuvent  être  faites  sur  le  tour  ;  enfin,  en  cas 
de  réparation,  son  démontage  et  son  remontage  sont  des  plus  faciles. 

Pompe  Robinson  (fig,  125  à  127).  —  Au  lieu  d'avoir,  comme  toutes  les  pompes  à 
action  directe,  un  cylindre  et  un  corps  de  pompe  distincts,  la  pompe  Robinson, 
construite  par  la  maison  Génard,  ne  possède  qu'un  seul  cylindre  qui  remplit  les  deux 


POMPES   A    ACTION    DIRECTE 


i07 


offices.  II  ressort  de  là  qu'elle  doit  être  munie  d'un  système  de  distribution  tout  à 
fait  particulier. 

Le  cylindre,  venu  de  fonte  avec  son  socle,  qui  renferme  les  clapets  d'aspiration. 


Fio.  125. 


porte  à  sa  partie  supérieure  la  boîte  à  clapets  de  refoulement.  Il  est  partagé  en  deux 
parties  égales  par  un  système  de  deux  disques  vissés  à  peu  de  distance  Tun  de 


Fio.  126. 


l'autre,  laissant  ainsi  un  certain  espace  qu'on  remplit  d'étoupe;  les  disques  sont  alésés 
au  diamètre  du  tube,  réunissant  les  deux  pistons  que  comporte  la  pompe. 

Le  tiroir-distributeur  est  composé  d'un  tube  de  la  longueur  totale  de  la  pompe 


^08 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


partagé  par  une  cloison  longitudinale  en  deux  parties,  l'une  servant  à  Tadmis^^ion, 
et  l'autre  à  réchappement. 

Dans  la  figure  représentée,  il  est  facile  de  suivre  le  fonctionnement  de  la  distri- 
bution. La  vapeur  est  admise  au  moment  où  un  orifice,  situé  à  la  partie  supérieure 
du  tiroir,  se  trouve  en  face  du  conduit  venant  du  générateur.  Elle  vient  sortir  entre 
le  piston  et  le  fond  de  droite  du  cylindre  par  un  autre  orifice,  situé  sur  une  même 
génératrice  que  le  précédent  et  à  une  distance  convenable.  Le  système  des  deux 
pistons  se  trouve,  par  ce  fait,  entraîné  de  gauche  à  droite. 


FiG.  127. 


L'échappement  s'opère  d'une  façon  analogue.  A  gauche,  la  vapeur  rentre  dans 
la  partie  inférieure  du  tiroir,  et  sort  par  un  orifice  situé  dans  une  gorge  démasquée 
par  le  conduit  d'échappement.  Voilà  pour  une  course  moteur. 

La  pompe,  pendant  ce  temps,  a  refoulé  Teau  contenue  entre  le  piston  de  droite  et 
la  cloison,  et  aspiré  une  autre  cylindrée  entre  le  piston  de  gauchç  et  cette  même 
cloison. 

Le  changement  de  marche  se  produit  d'une  façon  simple  :  peu  de  temps  avant 
d'arriver  à  fond  de  course,  le  piston  de  gauche  a  buté  sur  un  collier  solidaire  du 
tiroir  et  l'a  entraîné  avec  lui.  Il  a  ainsi  ouvert  l'admission  à  gauche,  et  l'échap- 
pement à  droite. 

Un  système  très  simple  de  compensateur,  composé  d'une  bague  dans  laquelle 
coulisse  chaque  extrémité  du  tiroir,  permet  de  le  renvoyer  en  sens  inverse  lorsque, 
par  suite  de  l'inertie,  il  a  dépassé  le  point  auquel  il  devait  ^'arrêter.  Ce  déplacement, 
très  faible  d'ailleurs,  se  produit  par  suite  de  l'ouverture  d'un  petit  conduit  de  vapeur, 
qui  est  refermé  aussitôt  que  le  tiroir  a  repris  sa  position  normale.  La  vapeur  qui  a 
servi  à  ce  déplacement  est  échappée  par  un  orifice  du  tiroir  disposé  à  cet  effet. 

La  pompe  de  M.  Robinson  est  munie  sur  sa  conduite  de  refoulement,  soit  d'un 
réservoir  ordinaire,  soit  d'un  régulateur  hydraulique. 

Ce  dernier  appareil  a  sur  le  réservoir  d'air  l'avantage  d'assurer  un  débit  constant 
de  la  pompe  même  au  moment  du  changement  de  marche  à  la  fin  de  chaque  course. 

Quelques  chiffres  que  nous  extrayons  de  la  Revue  industrielle  nous  donneront 
une  idée  des  dimensions  et  des  résultats  qu'on  peut  obtenir  avec  cette  pompe. 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE  109 

Faible  élévation.      Haute  élévation. 

Course  des  pistons loO""'            150*"" 

Diamètre  des  pistons 100                100 

Nombre  de  courses  doubles  par  minute.  300                300 

Pression  de  la  vapeur 7*'^                 1^« 

Débit  à  l'heure 32™8,6            17'"3,9 

Surface  des  pistons  «  vapeur  » 66'^™^              66''"*^ 

i(L                «  eau  » 60'"^              33*^"^ 

Hauteur  du  refoulement 35™                73™,5 

Dépense  de  vapeur  par  m^  d'eau  élevée  .  3''"f,5               6*^^,4 

Charbon  par  m^  d'eau  élevée 0**^,437           0^«^,800 

Poids  de  la  pompe 150''«^  environ 

Encombrement:   Hauteur 0'",^0 

Largeur 0^,30 

Longueur 0'",83 

Les  chiffres  donnés  pour  le  rendement,  étant  obtenus  par  le  calcul,  lors  de  la 
construction  de  la  pompe,  ont  sans  nul  doute  à  être  abaissés  dans  la  pratique  ;  mais 
le  résultat  n'en  reste  pas  moins  remarquable. 

Moteur-pompe  Durozoi  (fig.  128-129).  — 
C'est  une  pompe  à  action  directe  qui  a  l'avan- 
tage de  fonctionner  indifféremment  à  la  vapeur, 
///  vA  à  l'air  comprimé  ou  à  Teau  sous  pression.  Il 

va  sans  dire  qu'il  est  nécessaire  de  munir  dans 
chacun  de  ces  cas  le  piston  moteur  de  garni- 
tures appropriées. 

La  pompe  en  elle-même  est  excessivement 
simple;  elle  est  à  double  effet  avec  piston  à 
garniture  de  cuir  et  porte  un  réservoir  d'air 


^^^^^ 


^^S^S2SI^ 


iulFio.  128. 
sur  le  refoulement.  Le  moteur  (/?(/.  l^iiH;  se  compose  d'un  cylindre  en  fonte  assez  long 


ilO 


POMPES   A    MOrVRMENT    ALTEHNATIF 


dans  lequel  se  déplace  un  piston  d'une  longueur  un  peu  supérieure  à  la  moitié  de  la 
sienne  et  portant,  à  une  faible  distance  de  chacune  de  ses  extrémités,  une  gorge  cir- 
culaire G  comprise  entre  deux  garnitures  G'  dont  nous  verrons  le  but  plus  loin. 

Le  cylindre  est  muni  de  deux  oriGces  d'admission  placés  à  côté  Tun  de  Fautre  et 
de  deux  autres  pour  Téchappement,  placés  extérieurement  à  ceux-ci.  Le  tiroir  est 
plat  et  ne  porte  qu'un  orifice  pour  l'admission  situé  entre  deux  excavations  destinées 
à  mettre  successivement  les  deux  faces  du  piston  en  com- 
munication avec  l'échappement  en  temps  utile.  Le  tiroir 
porte  à  ses  extrémités  deux  oreilles  sur  lesquelles  s'ap- 
puient les  deux  petits  pistons  d'un  tiroir  secondaire  chargé 
d'assurer  les  déplacements  du  tiroir  principal.  Chacun  de 
ces  petits  pistons  est  percé  d'un  clapet  qui  forme  en  même 
temps  tige  ;  les  deux  tiges  sont  réunies  par  un  manchon  à 
clavette. 

Les  deux  faces  du  tiroir-piston  communiquent  avec  le 
cylindre  par  des  tubes  en  cuivre  croisés  qui  viennent  débou- 
cher aux  environs  de 
la  partie  médiane  du 
cylindre  moteur,  aux 
points  où  viennent  les 
gorges  G  et  G'  quand 
le  piston  arrive  aux 
extrémités  de  course. 
Enfin ,  sur  la 
même  section  perpen- 
diculaire à  l'axe  des 
tiges,  faite  par  un  de 
ces  petits  orifices,  se 
trouve  un  canal  0 
(Voir  la  coupe),  qui 
communique  toujours 
avec  l'échappement. 

La  vapeur  (nous 
admettons  l'emploi  de 
la  vapeur)  arrive  dans 
la  boîte  du  tiroir  en  A 
et  passe,  dans  la  position  actuelle,  sur  la  face  de  gauche  du  piston,  qu'elle  chasse 
vers  la  droite;  arrivée  presque  à  fond  de  course,  la  gorge  de  la  partie  de  gauche  du 
piston  passe  en  face  de  l'ouverture  du  tuyau  qui  fait  communiquer  avec  la  face  de 
droite  du  tiroir-piston;  cette  face  se  trouve,  par  cette  gorge  môme  et  le  conduit  O,  en 
communication  avec  l'échappement,  tandis  que  la  face  de  gauche  du  tiroir-piston  est 
soumise  à  la  pression  de  la  vapeur  vive  qui  a  passé  par  le  petit  clapet  qui  est  ouvert. 
Le  tiroir-piston  est  alors  déplacé  vers  la  droite  en  entraînant  avec  lui  le  tiroir  prin- 
cipal. Le  sens  de  la  marche  est  alors  renversé;  les  petits  clapets  des  pistons  du  tiroir 
secondaire  permettent  le  passage  delà  vapeur  sur  les  deux  faces  ;  en  pratique,  on  peut 
les  supprimer,  les  fuites  étant  suffisantes  pour  remplir  de  vapeur  les  petits  cylindres 


Fio.  129  et  130. 


POMPES   A   ACTION   DIKECTE 


lii 


11  importe  de  remarquer  que  le  couvercle  avant  du  cylindre  moteur  est  venu  de 
fonte  avec  celui  arrière  du  corps  de  pompe;  cette  particularité  permet  l'emploi  d'un 
seul  presse-étoupe. 

II.  —  POMPES  A  VAPEUR  A  ACTION  DIRECTE  DANS  LESQUELLES  LE  TIROIR 
EST  COMMANDÉ  MÉCANIQUEMENT 

Pompe  Earle.  —  La  machine  américaine  construite  par  Diétrich,  de  Reichoffen, 
et  qui  parut  à  TExposition  de  1867,  semble  avoir  été  le  point  de  départ  des  pompes  à 
taquets. 

Des  taquets  fixes  sur  la  tige  du  piston  à  vapeur  traînaient  le  tiroir  (sorte  de 
cylindre  dont  les  extrémités  constituent  de  véritables  pistons)  pendant  plus  de  la 
demi-course  ;  après  quoi,  de  petits  orifices  supplémentaires  étaient  découverts  et 
déterminaient  Pintroduction  d'une  certaine  quantité  de  vapeur,  grâce  à  laquelle 
s'achevait  le  déplacement  du  tiroir.  Dans  ce  système,  les  taquets  traînent  quelque 
temps  le  tiroir  à  contre-vapeur. 

Pompe  Lee-Mazeline.  — L'ancienne  pompe  Lee  de  l'Exposition  de  1867,  reprise 
par  la  maison  Mazeline  du  Havre,  est  la 

première   pompe   duplex  qui  ait  fonc-  j 

tionné  couramment. 

Elle  comporte  deux  cylindres  pa- 
rallèles, et  le  piston  de  l'un  actionne, 
par  un  système  de  leviers  convenable, 
le  tiroir  de  Pautre.  Ce  tiroir  est  du  type 
ordinaire,  comme  le  montre  la  figure  131 . 
On  réalise  ainsi  une  distribution  ana- 
logue à  celle  de  deux  excentriques  calés 
à  90^ 

Aucun  système  ne  relie  entre  eux 
les  deux  pistons.  On  compte  sur  la  ten- 
dance de  l'eau  à  prendre  un  mouvement 
uniforme  pour  régler  leurs  positions  ré- 
ciproques, de  sorte  que  l'un  soit  à  fond 
de  course  quand  1  autre  est  à  mi-course. 

La  distribution  comporte  une  avance 
assez  importante,  de  sorte  que  cette  ma- 
chine doit  marcher  à  allure  rapide  et 

supporter  des  chocs  assez  violents,  l'inertie  des  pièces  en  mouvement  pouvant  seule 
contre-balancer  cette  avance. 


-i^ft 


J 


Spasij;,);^^ 


^'■'■iijîi] 


V  ^^^-  . 


I 
Fio.  131. 


Pompe  Gameron.  —  Dans  la  pompe  américaine  Cameron,  dont  le  brevet  fut  acquis 
par  la  maison  Tangye  frères,  le  tiroir  était  conduit  par  un  grand  levier  relié  par  une 
bielle  à  la  tige  du  piston. 


Pompe  Silver.  —  Cette  pompe  américaine,  construite  pour  l'épuisement  de  la 


112 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


mine  Ontario  (Utah),  a  été  décrite  dans  1 1  Revue  industrielle^  année  1876  ;  elle  est 
représentée  par  la  figure  132.  On  voit  que  la  tige  du  piston  à  vapeur  conduit  direc- 
tement un  piston  plongeur  de  grandes  dimensions  agissant  à  la  fois  dans  deux 
pompes  à  simple  effet  accolées. 


Fio.  132  et  133. 

La  distribution  de  vapeur  est  assurée  au  moyen  d'un  tiroir  auxiliaire  que  déplace 
un  taquet  fixé  sur  la  tige  du  piston. 

Pompe  Belleville.  —  M.  Belleville  est  arrivé  à  rendre  pratiques  les  pompes  dans 
lesquelles  un  taquet  traîne  le  tiroir  (genre  Earle  précité)  au  moyen  d'un  dispositif 
permettant  de  supprimer,  aux  fins  de  course,  le  travail  de  refoulement  de  la  pompe. 
Les  figures  134  à  137  représentent  une  pompe  Belleville  telle  que  celles  qui  sont  si 
souvent  employées  comme  petit  cheval  alimentaire. 


FiG.  134. 


FiG  135. 


Le  petit  cylindre  à  eau  A,  avec  ses  soupapes  C  et  E  d'aspiration  et  de  refoule- 
ment, n'offre  d'intérêt  que  par  l'adjonction  du  robinet  F  permettant  de  mettre  en 
communication  l'aspiration  et  le  refoulement,  et  facilitant  ainsi  le  passage  du  tiroir 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


113 


d'une  position  à  Tautre.  Ce  robinet  F  est  mû  \fig.  137)  par  une  bielle  G,  reliée  au 
mécanisme  de  la  distribution. 

La  distribution  est  assurée  par  le  tiroir  ordinaire  L,  mis  en  mouvement  dans  un 
sens  ou  dans  Tautre  par  les  oscillations  de  la  fourche  T,  dont  la  tige  porte  le  butoir  S, 
et  dont  la  course  est  limitée  par  les  butées  à  ressort  U,  U. 


Fio.  136. 

Les  besoins  nouveaux  de  l'alimentation  des  générateurs  de  vapeur  ont  amené  la 
maison  Belleville  à  modifier  ce  type  primitif  et  à  créer,  en  1894,  le  type  horizontal 
et,  en  1899,  le  type  vertical. 

L'un  et  l'autre  sont  construits  pour  atteindre  le  même  but.  Le  cheval  alimentaire 
liorizontal  {fig,  138  et  139)  se  compose  d'un  cylindre  à  vapeur  en  fonte  (1)  dans  lequel 


se  meut  un  piston  évidé,  en  acier  coulé,  muni  de  deux  segments  ;  sa  tige  est  rattachée 
par  un  manchon  (11)  à  celle  du  piston  en  bronze  de  la  pompe,  ce  dernier  ayant  éga- 
lement deux  segments.  Le  corps  de  pompe  en  bronze  (5)  est  venu  de  fonte  avec  les 
boites  à  clapets  qui  portent  chacune  une  tubulure  à  bride  pour  la  fixation  de  l'aspi- 
ration ou  du  refoulement.  Il  est  réuni  au  cylindre  moteur  par  un  bâti  en  acier 
coulé  (14). 

LES  POMPES.  8 


114 


POMPES    A    MOL'VEMKNT   ALTERNATIF 


La  distribution  s'opère  toujours  de  la  même  façon.  Un  taquet  solidaire  du  man- 
chon d'accouplement  des  liges  rencontre  successivement  les  deux  branches  d'une 
fourche  (12)  articulée  sur  un  axe  fixe,  et  dont  la  queue  commande  la  tige  du  tiroir 
par  une  biellette.  Le  tiroir  est  maintenant  cylindrique  et  à  segments  :  il  se  meut  dans 
un  chemin  en  bronze  vissé  sur  le  cylindre. 


FiG.  138  et  139. 


La  particularité  intéressante  de  cette  machine  réside  dans  les  organes  dési- 
gnés sous  le  nom  de  leviers-clapets  (10).  Les  pompes  de  ce  type,  étant  destinées  à 
alimenter  les  générateurs  à  vaporisation  rapide  construits  par  la  maison  Bellevilie  et 
nécessitant  un  niveau  d'eau  constant,  devaient  satisfaire  à  une  condition  importante 
pour  la  bonne  marche  de  l'ensemble  :  nous  voulons  dire  que  l'alimentation  devait  être 
automatique.  Voici  comment  le  problème  a  été  résolu.  Lorsque  le  niveau  normal  est 
atteint  dans  la  chaudière,  un  flotteur  placé  dans  le  collecteur  ferme  le  refoulement; 
il  ne  le  rouvre  que  lorsque  le  niveau  baisse.  Malgré  cette  intermittence,  il  n'est  pas 
nécessaire  d'arrêter  la  pompe.  En  effet,  lorsque  le  refoulement  est  fermé,  la  pression 
augmente,  le  cheval  ralentit  sa  marche,  et  des  fuites  se  produisent  sur  les  segments 
du  piston;  mais  ce  ralentissement  pourrait,  aux  extrémités  de  course,  au  moment  où 
le  tiroir  passe  d'une  position  à  celle  opposée,  causer  l'arrêt  complet:  les  leviers-cla- 
pets permettent  de  Féviter.  Leur  fonctionnement  est  simple.  Un  peu  avant  d'arriver  à 
fond  de  course,  le  piston  de  la  pompe  soulève  un  levier-clapet,  qui,  en  temps  ordi- 
naire, retombe  en  place  par  son  poids;  ce  soulèvement  démasque  Forilîce  d'un  tube 
qui  fait  communiquer  le  refoulement  avec  l'aspiration;  il  s'ensuit  une  diminution  con- 
sidérable de  la  pression  à  vaincre,  d'où  un  accroissement  de  vitesse  suffisant  pour 
passer  le  point  mort.  La  vitesse  se  ralentit  ensuite,  et  ne  s'accélère  plus  qu'à  l'autre 
extrémité  de  course. 

Ce  dispositif  fonctionne  également  lorsque  le  refoulement  est  ouvert  ;  mais  il 
ne  serait  pas  indispensable  si  l'on  n'avait  pas  à  réaliser  cette  alimentation  automa- 
tique. 

Le  cheval  vertical  {fig,  140  et  141)  possède  les  mêmes  organes,  agencés  un  peu 
différemment  par  suite  de  sa  disposition  particulière. 

Le  manchon  d'accouplement  des  tiges  porte  un  butoir  de  forme  spéciale  dans 
lequel  passe  et  glisse  une  tige  articulée  au  levier  de  distribution  du  cylindre  à 
vapeur.  Chaque  extrémité  de  cette  tige  est  munie  d'une   rondelle  d'acier  recouverte 


POMPES   A   ACTION    DiaECTË 


115 


de  fibrine  sur  laquelle  s'amortissent,  à  chaque  extrémité  de  course,  les  chocs  conco- 
mitants du  changement  de  marche. 

Les  leviers-clapets  existent  également  dans  le  type  vertical;  celui  qui  est  à  la 
partie  supérieure  du  corps  de  pompe  n'a  pas  été  modifié,  puisque  son  poids  lui  per- 
met de  retomber  sur  son  siège  ;  mais  celui  de  la  partie  inférieure  a  nécessité  un 
agencement  particulier,  représenté  sur  la  figure.  Le  mouvement  produit  à  fond  de 
course  sur  le  petit  levier  articulé  est  transmis  par  une  bielle  qui  provoque  la  levée  du 
clapet  et  dont  le  poids  est  suffisant  pour  ramener  le  tout  en  place  lorsque  le  piston 
commence  à  remonter. 


Fio.  140  et  141. 


Les  petits  chevaux  alimentaires  verticaux  sont  surtout  employés  pour  les  géné- 
rateurs de  navire,  à  cause  de  leur  faible  encombrement,  et  ceux  horizontaux  pour 
les  installations  à  terre,  sans  cependant  que  ceci  soit  une  règle  stricte.  Ils  peuvent 
aussi  être  employés  comme  pompe  d'incendie.  Les  cylindres  et  les  corps  de  pompe 
sont  essayés  à  la  presse  hydraulique  pendant  leur  usinage,  les  premiers  à  25  kilo- 
grammes et  les  seconds  à  35  kilogrammes  par  centimètre  carré. 

Voici  quelques  données  sur  deux  pompes  verticales  ayant  figuré  à  rKxpiKsilioii 
universelle  de  1900. 


116  POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 

1  2 

Diamètre  du  cylindre  à  vapeur  .  .  .  .  322  millimètres       232  millimètres 

—      du  corps  de  pompe  ....  220        —  152        — 

Course 400        --  300        — 

Débit  à  l'heure 42  mètres  cubes    18  mètres  cubes 

Nombre  de  clapets  dans  chaque  boîte .  7  4 

Pompes  Blake.  —  Dans  ce  type  de  pompe,  on  a  cherché  à  obtenir  le  démarrage 
dans  n'importe  quelle  position,  à  éviter  les  chocs  aux  fonds  de  course,  et  à  avoir  des 
courses  entières  pour  le  piston  à  vapeur;  enfin,  on  est  arrivé  à  régler,  même  en 
marche,  la  course  de  la  machine. 

Les  figures  142,  143,  144  permettront  de  bien  comprendre  cette  intéressante 
distribution,  qui  se  compose  d'un  piston  auxiliaire  B,  d'un  tiroir  principal  D  et  d'un 
tiroir  auxiliaire  C.  Considérons  la  position  de  la  figure  142  :  le  piston  A  est  à  son 
fond  de  course  droite,  en  même  temps  le  piston  auxiliaire  B  et  le  tiroir  D  sont  à  fond 
do  course  gauche,  pondant  que  le  tiroir  C  ostà  sou  fond  de  course  droite. 


Fie.  M2, 


Dans  ces  conditions,  la  vapeur  de  la  boîte  J  arrive,  par  EH,  à  droite  du  piston, 
tandis  que  l'échappement  se  fait  par  H'E'KM  ;  le  piston  se  meut  donc  vers  la 
gauche. 

A  un  certain  moment  avant  le  fond  de  course  gauche,  le  tiroir  C  va  se  mettre 
en  mouvement  vers  la  gauche  et,  grâce  aux  lumières  K,  R  et  aux  portées  S,  S',  déter- 
minera l'arrivée  d'une  certaine  quantité  de  vapeur  à  gauche  du  piston  B. 

Ce  piston,  dans  son  déplacement  vers  la  droite,  entraînera  le  tiroir  principal, 
assurant  ainsi  le  changement  de  marche  de  la  machine  ;  on  voit  que  la  portée  S  vien- 
dra fermer  N,  tandis  que  S' découvrira  N',  d'où  admission  de  vapeur  à  gauche  de  B, 
pendant  que  la  portée  V,  franchissant  Z,  met,  par  R  et  X,  le  coté  droit  de  B  en  com- 
munication avec  l'échappement. 

On  comprend  ainsi  que,  la  vapeur  étant  admise,  la  pompe  démarre  dans  toutes 
les  positions,  même  au  cas  où  D  ferme  à  la  fois  E  et  E',  ce  qui  se  produit  à  toutes  les 
courses;  N  ou  N'  est  ouvert,  et,  si  la  vapeur  ne  peut  pénétrer  directement  dans  le 
cylindre  moteur,  elle  pénètre  sur  l'une  des  faces  de  B,  et  fait  déplacer  D,  qui  démasque 
\\  ou  E'.  Le  piston  esl,  de  plus,  disposé  de  manière  à  assurer  une  avance  réelle  ren- 
dant impossibles  les  chocs  du  piston  contre  les  fonds  du  cylindre. 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE  117 

Comment  maintenant  est  obtenu  le  mouvement  du  tiroir  auxiliaire  C?  Dans  la 
construction  actuelle  'fig,  142),  MM.  Glaenzer  et  Perreaud  (Paris)  commandent  lo 
tiroir  C  au  moyen  d'un  levier  L,  actionné  par  la  tige  du  piston  principal;  ce  levier 
porte  un  manchon  qui  glisse  sur  la  tige  du  tiroir  auxiliaire  et  détermine  son  mouve- 
ment en  poussant  Tune  ou  Tautre  des  deux  bagues  O  et  0'  ;  il  est  facile  de  voir  qu'on 
peut  par  conséquent  —  même  en  marche  —  modifier  la  détente  en  écartant  ou 
rapprochant  ces  deux  bagues. 

,  Admission  /^"^N 

-r^ ^O^ 


,  TiTdJr  mixLc'C' 
cirupé 


v=y 


.Ethajpemcnt     \^^^ 
FlG.   Ii3. 


Fio.  Hi. 


Ayant  ainsi  décrit  en  détail  la  distribution  de  la  pompe  Blake,  il  devient  inutile 
de  donner  de  plus  longues  indications  sur  les  caractères  de  cette  machine,  représen- 
tée figure  145. 


l'i.i.  lî." 


Les  figures  146  et  147  donnent,  de  plus,  les  détails  de  construction  d'un  type  de 
piston  à  segments  extensibles,  la  figure  146  relative  aux  petits  diamètres,  la  figure  147 
aux  grands. 

Dans  la  première,  1  et  2  représentent  les  deux  plateaux,  3  un  écrou  tronconique, 
dont  Tavancement  contre  le  plateau  2  amène  l'ouverture  des  segments  4  ;  ces 
segments   sont  coniques,  et  maintenus  par  la  bande  d'Bcier  5.  L'avancement  de 


il8 


POMPES   A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 


l'écrou  s'obtient  au  moyen  de  la  clef  10,  entrant  dans  les  trous  8  et  9;  enfin,  la  gar- 
niture mobile,  en  fibre  caoutchoutée  rectangulaire,  est  indiquée  en  6-7. 

Dans  la  figure  147,  les  segments  mobiles  3,  4,  o  maintenus  entre  les  plateaux  1 
et  2  peuvent  être  déplacés  par  trois  vis  à  têtes  rondes  munies  d'une  barrette  cylin- 
drique ;  les  deux  plateaux  sont  réunis  par  trois 
vis  à  têtes  carrées  11,  12  et  13. 


Vw.  \U>. 


Tk;.  Ii7. 


Donnons  maintenant  quelques  renseignements  sur  les  types  les  plus  courants. 

1°  Types  horizontaux.  — Pour  les  pompes  alimentaires  ou  pour  celles  destinées 
à  refouler  à  des  hauteurs  supérieures  à  30  mètres,  lorsqu'on  ne  dispose  que  d'une 
faible  pression  de  vapeur,  il  existe  un  type  de  pompe  simple,  qui  peut  démarrer  avec 
une  pression  effective  de  0*^^,2. 

En  voici  des  exemples  : 


DÉBITS 
par 

M  IN  DTK 

NOMBRE 
de 

COUPS 

par  minule 

DIAMÈTRES  EN  MILLIMÈTRES 

COURSE 

PISTON   A  VAPEIR 

PJ8T0M    A    BAC 

litres. 

94 
380 

1-25 
100 

millimètres. 

184 
356 

millimètre». 

70 
127 

millimètres. 

178 
305 

Lorsqu'on  dispose  d'une  pression  de  vapeur  de  5  kilogrammes  environ,  on  peut, 
pour  obtenir  des  refoulements  à  grandes  hauteurs,  inférieures  toutefois  à  120  mètres, 
employer  soit  un  type  de  pompe  simple,  soit  un  type  duplex,  conformément  aux 
données  ci-après  : 


DÉBITS 
par 

NOMBRE 
de 

COUPS 

DIAMÈTRES  EN  MILLIMÈTRES 

r.OURSE 

MIML'TK 

par  minute 

PISTOÎI   A   VAPEI'R 

PISTON   A    EAU 

litres. 

millimètres. 

millimètres. 

millimètres. 

TYPE  SIMPLE 

680 

100 

1          254 

152 

305 

3.000 

50 

508 

356 

610 

TYPE    DUPLEX 

160 

100 

133 

89 

127 

565 

80 

229 

133 

254 

POMMES   A   ACTION    DIRECTE 


110 


Lorsqu'on  a  de  fortes  pressions  de  vapeur  à  sa  disposition,  et  qu*il  faut  s'assurer 
des  refoulements  importants,  à  des  hauteurs  de  15  mètres,  par  exemple,   ou  s'appli- 


Vw.  148. 

quant  à  des  eaux  boueuses  ou  chargées  de  matières,  on  emploie  des  types  à  doubles 


Km.  i4î>. 


pistons  plongeurs  avec  tiges  d'entraînement  et  presse-étoupes  extérieurs  (/?//.  148), 
La  machine  peut  être  simple  ou  compound. 

Lorsqu'on  veut  commander  la  pompe  par  dynamo,  on  peut  utiliser  avec  avan- 


120 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


tage  un  type  triplex   [fig.  149)  avec  calage  à  120°  et  plongeur  simple  ou  double 

comme  ci-dessus. 

2**  Types  verticaux.  —  Il   reste   à  dire  quelques  mots  des  types  verticaux, 

employés,  par  exemple,  pour  le  forage  des  puits  ou  Tépuisement.  Ces  types  doivent 

être  légers,  robustes,  faciles  à  visiter  et 
à  manier;  on  doit  pouvoir  les  suspendre 
à  toutes  profondeurs. 

Les  figures  150  et  152  donnent  le 
détail  d'un  dispositif  dans  lequel  le  piston 
inférieur  portant  le  clapet  de  refoule- 
ment est  surmonté  d*un  plongeur  diffé- 
rentiel, les  sections  dans  le  rapport  de  1 
à  2  ;  ce  type  est  donc  à  double  effet. 

La  figure  151  montre  nettement  la 
disposition  des  clapets  et  du  système 
différentiel  ;  la  figure  152  donne  la  dispo- 
sition simple  permettant  le  démontage  de 
l'aspiration  et  l'enlèvement  de  la  che- 
mise 125. 

Pour  les  puits  profonds,  les  refoule- 
ments à  très  grandes  hauteurs  ou  les 
eaux  chargées  de  matières  en  suspen- 
sion, il  existe  un  type  avec  seulement 
un  piston  plongeur  en  acier  et  des  presse- 
étoupes  extérieurs. 
Enfin,  il  existe  un  type  duplex,  pour  la  marine,  dans  lequel  les  pièces  en  bronze 

prédominent  naturellement,  et    qui  est  muni  du  système  de  réglage  en  marche 

précédemment  décrit. 


IM 

vpi ^ 

M 

m 

Vm 

1 

u 

iia Q] 

Ul 

' 

^ — ^ 

Fio.  150,  151  et  152. 


Pompe  Hall.  —  Afin  d'éviter  les  chocs  dus  à  l'entrée  ou  à  la  sortie  brusque  de  la 
vapeur  dans  le  cylindre  des  pompes  à  action  directe,  M.  Hall  a  apporté  à  la  pompe 
Blake  un  perfectionnement  assez  simple  (fig,  153  à  156).  Pour  cela,  il  a  partagé  en 
deux  parties  inégalesles  orifices  et  conduits  du  tiroir  intermédiaire  C  et  du  cylindre  P. 
De  plus,  il  a  fait  déboucher  dans  le  cylindre  les  petits  conduits  n  et  n^ ,  beaucoup 
plus  près  des  fonds  que  les  grands  m  et  m^. 

Il  est  maintenant  facile  de  voir  ce  qui  se  passera  au  moment  de  l'admission.  Le 
piston,  étant  à  fond  de  course,  masquera  m  ou  m^^  et  le  démarrage  sera  produit  très 
doucement  par  la  vapeur  arrivant  en  petite  quantité  par  n  ou  n, . 

Pour  diminuer  le  choc  dû  à  la  vitesse  de  sortie  à  l'échappement,  M.  Hall  a 
donné  au  creux  d  du  tiroir  D  une  largeur  seulement  suffisante  pour  faire  commu- 
niquer e^  ou  e\  avec  e  ;  de  cette  façon,  fei  f^  sont  fermés  quand  le  tiroir  est  dans  la 
position  d'échappement,  et  la  vapeur  comprise  entre  m  et  le  fond  est  comprimée  :  le 
choc  à  fond  de  course  est  donc  supprimé. 

Comme  ce  départ  sous  une  faible  impulsion  et  cette  compression  produisent  un 
ralentissement  dans  la  marche,  on  a  muni  le  cylindre  de  communications  ^2,^2®"^"*® 
w,n  et  wî^,n, qui,  en  temps  ordinaire, sont  fermés  par  des  robinets  à  pointeau  m^^m^^ 


POMPES   A    ACTION   DIRECTE 


121 


IG.  153,  154  et  155. 
-2? 


Fio.  156. 


422 


POMPFS    A    MO['VEMENT   ALTERNATIF 


qu'on  peut  ouvrir  partiellement  ou  totalement  lorsqu'on  met  en  marche  à  une  allure 
plus  vive. 

Pompe  Kennedy.  —  La  pompe  Kennedy  est  caractérisée  par  la  simplicité  de  sa 
distribution  [fig.  157,  158  et  157  his,  158  bis). 


V\r„  157  et  1o8. 


L'ensemble  de  la  machine  se  compose  de  trois  pompes  à  action  directe,  à  simple 
effet,  absolument  semblables  et  calées  à  l^O'^sur  un  arbre  .1.  Les  pistons  plongeurs  A 
des  pompes,  venus  d'une  seule  pièce  avec  les  pistons  moteurs  B,  sont  supportés  par 
des  coulisseaux  C  qui  glissent  sur  le  bâti  entre  les  cylindres  moteurs  D  et  les  corps 
de  pompe  E.  Les  fonds  des  cylindres  sont  traversés  par  des  tiges  B^,  B2,  B3,  qui  sont 
liées  aux  bielles  J|,  Jj,  J3,  par  les  crosses  H^,  Ilg,  H3. 

Les  soupapes  d'admission  et  d'échappement  de  chaque  moteur  sont  situées 
dans  des  boîtes  séparées  et  sont  commandées  par  des  cames  P^  et  Pg  portées  par 
l'arbre  Q  qui  est  mis  en  mouvement  par  le  système  des  doux  engrenages 
coniques  Q^,  Q. 

Afin  de  supprimer  l'emploi  des  ressorts  pour  rappeler  les  soupapes  constamment 
sur  leur  siège,  on  a  disposé  ces  dernières  de  façon  que  leur  plus  grande  section  soit 


POMPES   A   ACTION  DIRECTE 


123 


soumise  à  Taction  de  la  vapeur  de  celui  des  deux  milieux  qu'elle  doit  mettre  en  com- 
munication, et  dont  la  pres- 
sion est  la  plus  élevée.  Ainsi 
la  soupape  d*admission  M 
sera  maintenue  sur  son 
siège  par  l'action  de  la  va- 
peur venant  du  générateur, 
et  la  soupape  d'échappe- 
ment N  par  celle  de  la  va- 
peur contenue  dans  le  cy- 
lindre moteur. 

Dans  le  but  de  régula- 
riser la  marche  de  la  pompe 
et  d'éviter  Temballement  au 
cas  où  le  désamorçage  se 
produirait,  on  a  adjoint,  de 
chaque  côté  des  cylindres 
moteurs,  deux  petits  cy- 
lindres K3  et  K4,  dont  les  fio.  157  bis  et  158  bis. 
pistons  K,  et  Kg  sont  liés 

aux  crosses  H^,  Hj,  H3,  et  dans  lesquels  une  partie  de  Teau  refoulée,  amenée  par 
les  conduits  K5,  K^,  agit  constamment  en  sens  contraire  de  Teffort  moteur. 


Pompes  à  action  directe  J.  Weir.  —  Les  pompes  à  action  directe  Weir  sont 
caractérisées  par  la  forme  de  leur  distributeur  de  vapeur.  Elles  sont  disposées  verti- 
calement. Le  cylindre,  à  la  partie  supérieure,  est  maintenu  à  distance  du  corps  de 
pompe  par  des  colonnettes  en  fer  {/ïg.  161). 

La  boîte  à  vapeur  D  {fig.  159  et  160)  se  trouve  à  la  partie  inférieure  du  cylindre, 
et  peut  être  rapportée  ou  venue  de  fonte  avec  lui.  l^e  tiroir  principal  F  est  de  forme 
cubique  extérieurement  et  se  déplace  dans  une  direction  perpendiculaire  à  Taxe  des 
pistons  du  moteur  et  de  la  pompe.  La  face  opposée  à  celle  par  laquelle  il  repose  sur 
le  cylindre  est  munie  de  plusieurs  orifices  alternativement  couverts  et  découverts 
par  un  tiroir  auxiliaire  M,  dont  la  tige  Mj  est  commandée  par  un  levier  attaché  à  la 
tige  commune  du  piston  et  du  plongeur.  Une  cloison  en  fonte  Fj,  percée  d'un  trou 
central,  partage  en  deux  parties  égales  la  cavité  cylindrique  du  tiroir  principal  F. 
Dans  chacune  de  ces  deux  parties,  est  ajusté  un  piston  fixe  G  ou  G^,  dont  la  partie 
centrale  externe  vient  buter  sur  des  rondelles  G3,  tenues  par  des  vis  sur  les  parois 
de  la  boîte  à  vapeur  D.  Il  est  facile  de  comprendre  que  F  glissera  sur  ces»  pistons 
lorsque,  par  suite  d'un  déplacement  du  tiroir  M,  les  orifices  KouL  assureront  l'entrée 
de  la  vapeur  dans  l'une  des  cavités,  pendant  que  celle  contenue  dans  l'autre  s'échap- 
pera par  les  conduits  Cj  ou  C3,  qui  seront  mis  en  communication  avec  l'échappement 
principal  C^CP  par  l'espace  M,  du  tiroir  secondaire. 

L'admission  au  cylindre  moteur  se  fait  par  les  orifices  A  et  B,  lorsque  ceux  J 
ou  H  sont  placés  au-dessus  d'eux  et  que  le  tiroir  M  laisse  découverts  les  conduits  H^ 
ou  Jj,  situés  sur  la  face  opposée  de  F. 

La  figure  162  montre  en  plan  le  dispositif  des  orifices  d'introduction  et  la  forme 


\n 


POMPES  A  MOÏ  VEMENT  ALTERNATIF 


particulière  du  tiroir  M.  On  remarque  la  différence  de  section  entre  les  orifices  II, 
et  Jg,  destinés  à  conduire  la  vapeur  au  cylindre,  et  les  orifices  K,  L,  qui  doivent 
seulement  assurer  le  déplacement  du  tiroir  principal. 


FiG.  i:;9  et  H»0. 


La  forme  extérieure  de  M  est  déterminée  par  la  position  des  orifices  fl  en 
question  et  par  le  degré  de  détente  qu'on  veut  obtenir. 

Voyons  le  fonctionnement  de  cette  distribution,  et  remarquons  d'abord  que  les 
deux  coupes  figures  159  et  160  ne  se  correspondent  pas,  attendu  que,  dans  celle 
figure  159,  il  y  a  admission  dans  la  partie  basse  du  cylindre  par  H^,  H^y  B,  tandis 
que,  dans  celle  figure  160,  il  y  a  échappement  dans  la  môme  partie  par 
B,  C,,  C,  P. 

Le  plan  figure  162  correspond  à  la  coupe  figure  150;  partons  de  cette  position. 
Quelque  temps  avant  que  le  piston  atteigne  le  haut  de  sa  course  dans  le  cylindre, 
la  tige  Mj  va  s'être  suffisamment  déplacée  pour  que  M  ait  fermé  l'admission  en  Hg, 
ainsi  que  la  porte  L;  par  contre,  il  aura  ouvert  la  porte  K  pendant  que  la  cavité  M| 
va  mettre  L  en  communication  avec  l'échappement  par  C^.  La  vapeur,  entrant  par  K, 
chassera  le  tiroir  dans  le  sens  perpendiculaire  à  l'axe  du  cylindre,  fermant  ainsi 
Fadmission  du  fond  du  cylindre  B  et  le  mettant  en  communication  avec  l'échappe- 
ment, tandis  que,  pour  le  haut  du  cylindre,  A  prendra  la  position  d'admission  ;  mais 
cela  n'aura  pas  lieu  avant  que  le  piston,  en  finissant  sa  course,  n'ait  entraîné  M  suffi- 
samment pour  démasquer  Jj.  La  course  en  sens  inverse  s'opère  dans  les  mêmes 
conditions. 

Il  est  à  remarquer  qu'il  n'y  a  pas  à  craindre  de  points  morts,  attendu  que  l'admis- 
sion est  ouverte  immédiatement  en  arrivant  à  fin  de  course. 


POMPES   A  ACTION   DIRECTE 


125 


L'avantage  de  celte  disposition  consiste  surtout  dans  la  facilité  de  Tusinage  ;  il 
n'y  a  en  effet  que  les  surfaces  de  glissement  à  dresser,  et  les  pistons  G  et  G^  à  ajus- 
ter; le  démontage  est  très  facile  et  il  est  rendu  plus 
L^ommode  encore  par  le  démontage  du  couvercle  de  la 
boîte  à  vapeur. 

Afin  d'assurer  la  régularité  de  la  longueur  de  la 
course,  l'admission  est  continuée  par  les  portes  N 
([uand  le  tiroir  M  a  fermé  les  conduits  supérieurs  du 
tiroir  principal.  La  quantité  de  vapeur  ainsi  admise 
-st  réglable  à  volonté  par  les  robinets  à  pointeau  N3; 
rette  rentrée  de  vapeur  cesse  dès  que  Tadmission  a 
eu  lieu  dans  les  cavités  G,  et,  en  général,  elle  n'est 
employée  que  lorsqu'on  marclie  lentement. 

La  pompe  en  elle-même  ne  présente  rien  de  bien 
particulier.  Elle  peut  être  bien  simple  ou  double,  au- 
trement dit  le  môme  cylindre  à  vapeur  peut  comman- 
der une  seule  pompe  ou  en  commander  deux  placées 


Fio.  161. 


Fio.  162. 


symétriquement  par  rapport  à  son  axe.  Les  soupapes  sont  en  bronze  à  canon  et 
multiples,  et  la  grande  section  de  passage  offerte  ne  nécessite  qu'une  faible  levée. 
Les  pistons  (celui  du  moteur  comme  celui  de  la  pompe)  sont  munis  de  segments  qui 
sont  chassés  contre  la  paroi  cylindrique  à  Taide  de  ressorts. 

Voici  quelques  dimensions  relatives  aux  deux  pompes  exposées  : 

1  t> 

Diamètre  du  cylindre 0™,203  0'",304 

Diamètre  du  corps  de  pompe.  .  .  0   ,15:2  0  ,2^8 

Course  des  pistons 0    ,381  0  ,t)Oî) 

Débit  par  course  double 13'  ,oO  48'  ,15 

Nombre  de  courses  par  minute.  12  12 

Débit  par  heure 9.931'  ,5  34.568 

Rncombrement  en  surface.  .   .  .  0'°,54  X  0'",55      0'",71  X  0"',7() 

Hauteur 2",09  2'",90 


126 


POMPES    A   MOUVKMKNT   ALTERNATIF 


La  pompe  Weir  a  surtout  été  étudiée  dans  le  but  de  consommer  une  faible 
quantité  de  vapeur.  L'inventeur  cite,  à  ce  propos,  des  chiffres  d'essais  relatés  par 
M.  Jeckell,  ingénieur  électricien  de  la  ville  de  South  Sliields,  dans  YElectrical 
Review;  quatre  pompes  à  action  directe  furent  essayées,  et  elles  élevèrent  par  kilo- 
gramme de  vapeur:        1"        31*  ,3      à     12"*, 25 

2°  18  ,3  à  12  ,2 
3'^  17  ,77  à  11  ,5 
4°  î)    ,57     à     H    ,5 


Il  est  facile  de  voir  que  ces  consommations 
sont  très  variables;  c'est  d'ailleurs  ce  qui  fait  que, 
malgré  sa  facilité  d'adaptation  pour  tous  les  ser- 
vices, la  pompe  à  action  directe  a  été  réservée 


Fio.  i«3. 


Fi(i.   Ibi. 


jusqu'ici  seulement  comme  pompe  d'alimentation  de  chaudière  à  vapeur,  là  précisé- 
ment où  on  regarde  moins  à  la  consommation  de  vapeur. 

Voici  les  résultats  d'essais  qui  nous  ont  été  fournis  par  la  maison  sur  la  plus 
petite  des  deux  pompes  dont  nous  avons  plus  haut  donné  les  dimensions  : 


Pression  de  la  vapeur  employée 

Pression  sur  le  refoulement 

Nombre  de  doubles  courses  par  minute  .... 
Litres  d'eau  débités  par  kilog.  de  vapeur.  .  .  . 
Rendements  (Rapports  du  volume  d'eau  débité 
au  volume  engendré  par  le  pis  ton  de  la  pompe). 


7•^^8 

11    ,7 

15,9 

84'  ,5 


7''^() 

6 
55»  ,3 


97  p.  100    96,6  p.  100. 


POMPES    A    ACTION    DIRECTE 


12: 


Notons,  pour  finir,  que  ces  pompes  sont  souvent  employées  comme  pompes 
marines  d  alimentation.  Elles  sont  alors  généralement  groupées  par  paires  [fig.  463 
et  164),  chacune  des  pompes  restant  néanmoins  indépendante  de  la  marche  de 
l'autre. 

Pompe  duplex  à  double  plongeur  Gordon  et  Maxwell.  —  Cette  pompe  analogue 
comme  principe  aux  pompes  Mazeline  a  été  construite  par  MM.  Gk)rdon  et  Maxwell, 
d'Hamilton  (Ohio)  ;  elle  comporte  [fig,  165)  deux  corps  de  pompe  à  piston  plongeur 
et  à  double  effet  et  deux  cylindres  à  vapeur. 


Fio.  l<i.ï. 
l.*)6,  Piston  plongeur  du  corps  de  pompe  de  droite.  —  159,  Héservoir  d'air  commun  aux  deux  corpb  de 
pompe.  —  161,  Soupapes  de  décharfçe  avec  leur  ressort.  —  161-162,  Soupapes  d'aspiration,  avec  leur 
ressort  166  et  leur  tige  164.  —  168-172-110,  Tuyau  d'aspiration.  —  169,  Tuyau  de  décharge.  —  129,  Tige 
du  plongeur  du  corps  de  pompe  de  droite.  —  148-166,  Traverse  fixée  sur  la  tige  et  bielle  actionnant 
par  l'intermédiaire  du  rouleau  145  la  distribution  du  cylindre  à  vapeur  de  gauche.  —  142,  Bielle 
reliée  à  la  tige  du  plongeur  de  gauche  et  actionnant  par  l'intermédiaire  du  rouleau  141  et  de  la 
petite  bielle  143  la  distribution  du  cylindre  de  droite.  —  135-136-138,  Distribution  du  cylindre  de 
droite. 

L'admission  de  l'un  de  ces  cylindres  est  commandée  par  la  tige  du  piston  du 
corps  de  pompe  qui  ne  lui  correspond  pas,  comme  il  est  facile  de  le  voir  sur  la 
figure  165. 


Pompe  de  Tlmperial  Institute.  —  Ces  machines,  construites  par  MM.  A.  Smitli 
et  Stevens,  de  Battersea,  servent  à  actionner  les  élévateurs  et  ascenseurs  hydrau- 
liques faisant  le  service  des  marchandises  et  des  voyageurs. 

Les  machines  [fig.  166  et  167)  sont  du  type  duplex,  genre  Worthington;  les 
deux  cylindres  à  vapeur  ont  O^ï^S  de  diamètre  et  0'",25  de  course. 

Les  tirants  qui  réunissent  les  cylindres  au  corps  de  pompe  fonctionnent  comme 
guides  pour  les  traverses. 

Le  tiroir  d'un  des  cylindres  est  mis  en  mouvement  par  un  levier  fixé  sur  la  tige 
de  piston  de  l'autre  cylindre  ;  cette  liaison  est  assurée  par  un  écrou  à  ressort  fendu  et 
ciiiboitdut  la  tige. 


128 


POMPES  A  MOUVEMEN;T  ALTERNATIIF 


Les  pompes  sont  du  type  à  double  effet  à  piston  différentiel  et  disposées  de 
manière  à  ce  que  trois  soupapes  suffisent  au  lieu  des  quatre  ordinairement  employées 
dans  ce  cas. 


FiG.  166  et  167. 


On  voit  que,  dans  le  mouvement  du  plongeur  de  gauche  à  droite,  le  refoulement 
s'effectuera  par  les  deux  valves  de  gauche,  tandis  que,  lors  du  mouvement  de  droite 
à  gauche,  l'aspiration  aura  lieu  par  les  deux  valves  de  droite,  la  valve  intermédiaire 
servant  ainsi  à  deux  fins. 

Pompe  J.-A.  Groshon.  —  Cette  machine,  brevetée  aux  Etats-Unis  sous  le 
numéro  499.730  (20  juin  1893),  a  été  surtout  étudiée  au  point  de  vue  de  la  dispo- 
sition des  cylindres  à  vapeur,  de  leur  distribution  et  de  l'appareil  de  compensation. 
Elle  est  à  triple  expansion  et  comporte  {fig,  168  à  176)  un  cylindre  à  haute  pres- 
sion B,  un  cylindre  intermédiaire  C  et  deux  cylindres  à  basse  pression  D  et  E.  Ces 
quatre  cylindres  sont  groupés  en  deux  tandems  :  B  et  D  d'une  part,  C  et  E  d'autre 
part,  agissant  sur  deux  mécanismes  identiques  et  combinés  comme  on  va  le  voir 
\fiij.  168  et  169). 

Chaque  tandem  possède  une  tige  unique  F,  portant,  dans  les  cylindres,  les  pis- 
tons habituels  et  se  prolongeant  jusqu'au  bout  de  la  machine  entre  les  deux  traverses 
à  glissières  G,  G,  qui  relient  les  cylindres  aux  pompes. 

Ces  tiges  actionnent  l'appareil  de  compensation,  qui  a  pour  mission  de  modérer 
leur  mouvement  pendant  le  début  de  leur  course  et  d'y  aider  au  contraire  à  la  fin. 
Cet  appareil  est  double  pour  chaque  tandem  et  disposé  de  part  et  d'autre  de  la 
tige  F  ;  il  consiste  en  leviers  J  {fig,  168)  oscillant  autour  d'un  arbre  K,  et  reliés  par 
leurs  extrémités  supérieures  à  la  tige  F,  au  moyen  des  bielles  I^,  et  par  les  extré- 
mités inférieures  à  la  petite  branche  du  balancier  N,  au  moyen  des  tiges  M.  Le  balan- 
cier N,  oscillant  autour  de  l'arbre   0,  peut  actionner,  par  les  tiges  Q  et  la  tra- 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


129 


verse  R  qui  les  relie,  le  piston  W  {fig,  170)  du  cylindre  à  pression  hydraulique  P. 
Les  cylindres  à  pression,  des  deux  côtés  de  la  machine,  sont  reliés  Tun  à  Tautre 
ainsi  qu'au  conduit  d'eau  par  les  tuyaux  TV,  et  la  pression  de  Peau  agit  sur  le 
piston  W. 


Tê 

Fio.  168  et  169. 

Il  est  facile  de  voir  comment  fonctionne  ce  système.  Si  la  tige  F  de  la  figure  168 
se  déplace  vers  la  gauche,  par  exemple,  on  voit  que  le  levier  J,  en  se  redressant 
—  pendant  la  première  moitié  de  la  course  —  va  agir  sur  N  de  façon  à  soulever  la 
tige  Q  et,  par  conséquent,  le  piston  W,  ce  qui  absorbera  un  certain  travail,  tandis 
que,  pendant  la  seconde  moitié  de  la  course,  ce  môme  piston,  en  s'abaissant,  agira 
sur  le  balancier  et  les  leviers  précédents  de  manière  à  faciliter  le  déplacement  de  la 
tige  F  vers  la  gauche. 

La  distribution,  du  type  Corliss,  présente  un  certain  nombre  de  particularités 
qui  méritent  d'être  signalées. 

A  la  partie  inférieure  de  chaque  cylindre  se  trouve  {fig,  172  et  173)  une  boîte 
de  distribution  («)  avec  des  chambres  d'admission  h  et  une  chambre  d'échappe- 
ment d, 

LES   P03IFES.  9 


i30 


POMPES    A    MOrVKMENT   ALTERNATir 


La  triple  expansion  est  assurée  par  le  passage  successif  de  la  vapeur,  au  fur  et 
à  mesure  de  son  utilisation,  dans  les  chambres  de  distribution  des  cylindres  B,  puis  C, 
puis  en  D  et  E. 

L'admission  s'effectue  par  les  orifices  e  et  les  soupapes  i\  mues  par  les  arbres 
transverses  v)\  Téchappement  se  produit  par  les  orifices  /"et  les  soupapes  y,  mues  par 
les  arbres  transverses  x  [fig,  169  à  173). 


Fio.  no  et  ni. 


FiG.  n2  et  173. 


Les  arbres  a?,  qui  commandent  les  soupapes  d'échappement,  sont  reliés  par  les 
leviers  C,  D'  et  E'  aux  arbres  F'  et  Z',  de  façon  que  les  soupapes  d'échappement  du 
tandem  de  droite  soient  commandées  par  F',  mû  lui-môme  par  le  mécanisme  de  com- 
pensation du  tandem  de  gauche,  et  vine  versa. 

Les  arbres  W,  qui  commandent  l'admission,  sont  reliés  par  les  leviers  A^'B'  au 
mécanisme  de  détente  (sur  lequel  je  reviendrai),  en  même  temps  que,  par  les  leviers 
T'  et  R',  ils  sont  reliés  aux  dash-pots  S',  qui  déterminent  la  fermeture  instantanée 
des  soupapes  d'admission  ;  enfin  —  par  l'intermédiaire  du  bras  fourchu  M',  du  bloc  à 
glissière  P',  de  la  butée  V  et  des  leviers  K',  C,  —  l'admission  est  reliée  au  mécanisme 
d'échappement. 

On  voit  qu'en  somme  la  tige  du  piston  d'un  des  tandems,  en  se  déplaçant, 
actionne  son  mécanisme  de  compensation,  lequel  met  en  mouvement  les  échappe- 
ments de  Y  autre  tandem,  et,  par  là  même,  leurs  admissions. 


POMPES   A    ACTION   DinEGTE 


131 


La  détente  est  obtenue  au  moyen  du  système  détaillé  (en  fg,  168  et  175)  dans 
lequel  agit  la  pression  de  Teau  de  la  pompe.  A  chaque  coup  du  plongeur,  Teau  se 
trouve  refoulée  par  g'  dans  le  cylindre 
f^  au-dessus  du  piston  q'  ;  quand  la 
pression  est  sufGsante,  la  tige  e'  est 
tirée  malgré  le  contrepoids  m\  et, 
grâce  au  mécanisme  MônW'X',  agit 
sur  les  tiges  B'  et  vient  fermer  Tad- 
mission  ;  cette  détente  est  réglable  au 
moyen  du  robinet  K. 

On  voit  que  chaque  pompe  règle 
ainsi  la  détente  du  tandem  qui  la  des- 
sert directement.  Dans  bien  des  cas, 
on  peut  se  dispenser  du  système  auto- 
matique f\  et  faire  usage  seulement 
des  leviers  à  rainures  y\  montés  sur 
les  arbres  F',  7/,  et  pourvus  de  moyens 
(comme  la  vis  A'"  de  la  figure  176) 
permettant  de  donner  aux  blocs  W 
une  position  telle  que  la  détente  ait 
une  valeur  déterminée. 

Les  dash-pots  sont  construits 
comme  d'ordinaire  et  en  relation  avec 
le  condenseur  au  moyen  de  A",  de 
sorte  que  le  vide  se  trouve  exister  en 

dessous  des  pistons,  tant  que  ceux-ci  ne  viennent  pas  recouvrir  l'entrée  du  canal  in- 
férieur et  déterminer  une  légère  compression  de  Tair. 

Pompes  d'Auria.  —  On  a  pu  reprocher  justement  à  certaines  machines  à  action 
directe  de  donner  lieu  —  par  suite  des  réactions  combinées  de  la  pompe  et  du  moteur 
—  à  des  chocs  toujours  préjudiciables  à  leur  bon  fonctionnement  et  à  leur  durée. 
L'inventeur  a  cherché  à  y  remédier  au  moyen  d'un  poids  additionnel  animé  d'un 
mouvement  de  va-et-vient  participant  du  mouvement  même  de  la  machine. 

Ce  poids  (solide  ou  liquide)  est  destiné  à  éteindre  uniquement,  par  des  frotte- 
ments et  sans  chocs,  les  excès  de  force  vive  qui  peuvent  se  produire  aux  fonds  de 
course.  Tel  est  l'objet  des  brevets  L.  d'Auria.  Dans  le  dernier,  l'auteur  décrit  trois 
dispositions  ci-après  reproduites. 

Première  disposition.  —  Le  poids  additionnel  est  une  colonne  liquide  enfermée 
dans  un  tuyau  de  dimensions  convenables,  et  mise  en  mouvement  par  un  piston  relié 
à  la  tige  du  plongeur;  un  dispositif  spécial  permet  à  la  colonne  liquide  de  dépenser 
son  excès  de  force  vive  en  traversant  des  sections  contractées.  La  figure  177  donne 
l'ensemble  d'une  machine  double  à  action  directe  sur  laquelle  le  système  a  été 
appliqué. 

Le  chiffre  1  représente  la  machine  à  vapeur  ;  2,  la  pompe  proprement  dite  ;  3  est 
une  chambre  cylindrique  faisant  partie  de  l'ensemble  (3,  4,  5,  6,  7,  8),  entièrement 
rempli  de  liquide  ;  le  piston  9,  mobile  dans  cette  chambre,  est  relié  par  sa  tige  10, 


FiG.  174,  17:i  et  176. 


132 


POMPES    A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


d'une  part  au  ploageurde  la  pompe  et,  d'autre  part,  par  l'intermédiaire  des  traverses, 
bielles  et  renvois  il,  12  et  13,  au  mécanisme  de  distribution  du  moteur. 

A  chaque  extrémité  de  la  chambre,  se  trouvent  trois  passages  étroits  14 
(Voir  fig,  178)  formés  par  trois  nervures  longitudinales  15,  prolongeant  la  surface 
cylindrique  de  la  chambre  3  dans  une  chambre  de  plus  grand  diamètre.  A  Textré- 
mité  de  la  course,  le  piston  découvre  peu  à  peu  les  orifices  14  ;  si  la  colonne  liquide 
qui  le  suit  n'a  pas  de  force  vive  en  excès,  la  circulation  du  liquide  s'arrête  d'elle- 
même  ;  dans  le  cas  contraire,  le  liquide  circule  au  travers  des  orifices  et  la  force  vive 
s'amortit  en  frottements  et  sans  chocs. 


^^1 


Kici.  177,  ns  el  179. 


Pour  maintenir  l'appareil  toujours  plein  de  liquide,  on  l'a  pourvu  d'un  système 
d'alimentation  automatique  comprenant  une  conduite  16,  reliée  soit  à  la  conduite 
principale  18,  soit  à  toute  autre  source,  une  soupape  d'arrêt  17,  et  deux  tuyaux  19 
et  20,  reliant  la  conduite  IH  aux  deux  extrémités  de  la  cliambre  3.  Deux  clapets  21 
et  22  sont  destinés  à  éviter  le  refoulement  du  liquide  sous  Faction  du  piston  9. 

Pour  obvier  au  danger  que  pourrait  présenter  une  chute  soudaine  de  pression 
dans  la  conduite  principale  18,  l'appareil  3,  4,  5,  6,  7,  8  est  muni  d  une  soupape  à 
disque  et  à  pivot  23,  mue  par  le  diaphragme  régulateur  24,  grâce  aux  organes  inter- 
médiaires 26,  27,  28;  le   diaphragme  est  actionné  par  la  pression  même  de  l'eau 


POMPES    A    ACTION    DIRECTE 


i33 


contenue  dans  le  tuyau  18,  de  sorte  que,  si  la  pression  tombe  soudainement  dans  ce 
tuyau,  le  diaphragme  s'affale,  entraînant  la  fermeture  de  la  soupape  23,  qui  bloque 
alors  la  colonne  liquide  et  empêche  la  machine  de  s'emballer. 

Enfm,  la  chambre  3  est  mise  en  communication  avec  un  petit  réservoir  30,  de 
sorte  que,  si  Ton  veut  demander  à  la  machine  une  force  anormale  (en  cas  d'incendie 
par  exemple),  on  peut  la  faire  fonctionner,  abstraction  faite  delà  chambre  3  et  de  la 
colonne  liquide,  comme  une  machine  ordinaire. 

Deuxième  disposition.  —  Dans  cette  seconde  disposition  {fig.  179),  le  poids 
additionnel  est  encore  une  colonne  liquide,  et  l'agencement  général  est  analogue  à 
celui  de  la  figure  177;  mais  ici  la  circulation  du  liquide  ne  peut  se  faire  qu'au  travers 
d'une  soupape  à  ressort  38,  qui  commande  le  tuyau  en  T  36-37  réunissant  les  deux 
côtés  de  la  chambre  3.  La  tension  de  ce  ressort  est  telle  que  la  soupape  ne  se 
soulève  que  lorsque  la  pression  du  liquide  sur  le  piston  9  dépasse  la  plus  forte 
pression  admissible  en  marche  normale  ;  lorsque  cette  limite  est  dépassée,  la  colonne 
liquide  circule  et  absorbe  en  frottements  la  force  vive  en  excès. 


jrj    V,ï 


dl-tf  1è 


^ 


FiG.  180,  181  et  182. 


Troisième  disposition.  —  Dans  cette  troisième  disposition  (/%r.  180  à  182),  le 
poids  additionnel  est  solide.  La  tige  du  piston  de  chaque  cylindre  et  de  chaque 
pompe  est  munie  d'une  traverse  45  et,  par  l'intermédiaire  de  la  tige  46,  actionne  la 
manivelle  oscillante  47.  A  l'arbre  48,  qui  porte  cette  manivelle,  est  fixé  en  perma- 
nence un  système  représenté  en  coupe  [ftg.  181),  et  composé  d*une  hofte  cyHn'- 


iU  POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 

drique  50,  comprise  entre  un  disque  49  et  un  diaphragme  51,  fixé  lui-même  sur  un 
autre  disque  53,  qui  peut  venir  s  appliquer  sur  la  couronne  58.  Celle-ci  est  fixée  à 
la  pièce  56,  qui  porte,  par  Tintermédiaire  des  bras  visibles  sur  la  figure  182,  la 
roue  57,  qui  constitue  le  poids  additionnel  de  va-et-vient.  Un  canal  percé  dans  Taxe 
de  Tarbre  48,  et  commandé  par  le  robinet  63,  met  la  boîte  50  en  communication  avec 
Teaude  la  conduite  principale.  On  voit  que  la  pression  s'exerçant  dans  la  chambre  TK) 
rendra  solidaires  toutes  les  pièces  du  système  et  que  la  roue  57  tournera  avec 
l'arbre  48.  Le  réglage  est  fait  de  façon  qu'erg  marche  normale  il  n'y  ail  aucun 
glissement  du  manchon  49  contre  la  pièce  56;  mais,  si  la  machine  tend  à  s'emballer, 
si  la  résistance  de  la  pompe  diminue  brusquement,  le  manchon  49,  par  suite  de  la 
force  vive  qui  lui  sera  transmise,  glissera  sur  la  pièce  56,  et  les  frottements  qui  en 
résulteront  absorberont  sans  chocs  l'excès  de  force  vive  à  annuler. 

On  pourrait  substituer  à  la  pression  de  l'eau  de  la  conduite  principale  toute 
autre  pression  (d'un  gaz,  pression  d'un  ressort)  ;  mais  cette  disposition  offre  l'avantage 
d'être  en  quelque  sorte  automatique  et  de  pouvoir  s'adapter  aux  différentes  condi- 
tions de  marche  de  la  pompe. 

Pompe  verticale  Foornier  et  Cornu.  —  Cette  pompe  est  du  type  à  action  directe, 
elle  est  destinée  à  faire  l'épuisement  pendant  le  fonçage  ;  aussi  sa  disposition  est 
toute  particulière  (fig.  183  et  184). 

Elle  a  été  étudiée  de  manière  à  tenir  le  moins  de  place  possible  en  largeur  dans 
le  puits,  c'est-à-dire  dans  le  sens  où  l'espace  manque  le  plus. 

C'est  une  pompe  duplex  à  distribution  Worthington  légèrement  modifiée.  Les 
leviers  commandés  par  les  tiges  n'ont  pas  les  branches  de  leur  fourche  prise  dans  la 
gorge  d'un  manchon  ;  ils  sont  articulés  à  une  des  extrémités  d'une  petite  bielle,  dont 
l'autre  est  prise  dans  la  partie  inférieure  d'un  collier  serré  à  bloc  sur  la  tige  de 
piston.  Les  bielles  qui  commandent  les  tiges  de  tiroirs  sont  en  deux  parties,  réunies 
par  un  double  écrou,  qui  peut  permettre  d'augmenter  ou  de  diminuer  leur  longueur 
pour  faciliter  le  réglage,  lorsque,  à  l'usage,  les  articulations  ont  pris  du  jeu,  et  que 
la  distribution  ne  s'opère  plus  bien.  Les  deux  cylindres  sont  venus  de  fonte  d'une 
seule  pièce,  dans  laquelle  on  fixe  le  crochet  qui  permet  de  descendre  la  pompe  au  fur 
et  à  mesure  des  besoins. 

Les  pompes  comprennent  quatre  corps,  dans  lesquels  se  meuvent  deux  plon- 
geurs ;  seulement  ceux-ci  sont  fixés  à  l'extrémité  des  tiges  de  pistons  à  vapeur,  et 
traversent  chacun  deux  corps,  placés  l'un  au-dessous  de  l'autre  ;  ils  produisent  ainsi 
l'aspiration  dans  l'un  et  le  refoulement  dans  l'autre,  de  sorte  qu'au  total  les  quatre 
pompes  à  simple  effet  constituent  en  réalité  deux  pompes  à  double  effet.  Les  boîtes  à 
clapets  sont  au  nombre  de  quatre;  elles  ont  la  longueur  de  corps  et  une  section 
triangulaire.  Les  deux  boîtes  d'aspiration  et  les  deux  de  refoulement  communiquent 
ensemble.  Elles  contiennent  chacune  six  clapets  en  bronze,  constamment  rappelés 
sur  leur  siège  conique  par  des  ressorts.  Les  extrémités  des  corps  de  pompe  portent 
des  attaches  qui  servent  à  fixer  la  pompe  sur  des  cornières. 

La  pompe  est  munie  en  outre  d'un  réservoir  d'air  vertical  placé  sur  le  refou- 
lement; il  est  compris  entre  les  cylindres  à  vapeur,  à  c6té  d'un  tube  de  niveau  qui 
indique  à  chaque  instant  la  quantité  d'air  qu'il  contient,  et  d'un  collecteur  dans  lequel 
sont  conduites  toutes  les  purges  de  la  machine. 


jMl        j*^  'Lflir  TT 


^1    «tf 


•^  J^-'t^  l*^  ^i^ 


E==^ 


FiG.  483. 


i  M I, 


FiG.  184. 


136  POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 

Les  principales  dimensions  de  cette  machine  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  des  cylindres  à  vapeur 200  millimètres 

Diamètre  des  plongeurs 74  — 

Course  commune 266  — 

Débit  à  rheure 12  mètres  cubes 

Hauteur  de  refoulement 190  mètres 

Nombre  de  doubles  courses  par  minute 200 

Pression  de  la  vapeur  employée 4  kilogrammes 

Ces  pompes  sont  toutes  en  fonte  ;  les  tiges  sont  en  fer,  et  les  plongeurs  en  fonte  ; 
ordinairement  on  fait  les  plongeurs  et  les  tiges  en  bronze,  mais,  étant  donnés  les 
efforts  que  ces  pièces  ont  à  subir  et  la  légèreté  qu'on  veut  conserver  à  cet  appareil 
qui  doit  être  facile  à  déplacer,  on  a  fait  ces  organes  en  fer  et  en  fonte. 

Certaines  de  ces  pompes  peuvent  atteindre  un  débit  de  145  mètres  cubes  à 
rheure.  Les  usines  de  Rive-de-Gier  en  ont  une  de  cette  importance,  dont  les  dimen- 
sions principales  sont  : 

Diamètre  des  cylindres 325  millimètres 

Diamètre  des  plongeurs 225  — 

Course  commune 280  — 

Débit  à  rheure 145  mètres  cubes 

Hauteur  du  refoulement 40  mètres 

Pompe  Worthington.  —  Sans  refaire  en  détail  l'historique,  aujourd'hui  bien 
connu,  de  la  pompe  Worthington,  on  peut  rappeler  que,  primitivement  construite 
en  vue  de  l'alimentation  des  chaudières,  cette  machine  comportait  des  clapets 
coniques  à  grande  levée  et  une  distribution  à  tiroir  —  sans  détente  ni  condensation 
—  le  tiroir  étant  mû  automatiquement  au  moyen  d'un  flotteur  placé  dans  la  chaudière. 

Ce  type,  intéressant  par  sa  nouveauté,  ne  tarda  pas  à  se  transformer  par  la 
substitution  d'un  certain  nombre  de  petits  clapets  à  faible  levée  au  clapet  unique  et 
par  Taccouplement  de  deux  machines  fonctionnant  côte  à  côte,  et  conduisant  chacune 
le  tiroir  de  l'autre  :  le  type  duplex  était  créé. 

La  pompe  Worthington  ordinaire  est  encore  aujourd'hui  une  pompe  duplex  très 
simple,  dont  la  figure  185  donne  l'ensemble  et  les  détails  de  construction.  Le  tiroir  3 
est  un  tiroir  plan  ordinaire,  mû  par  le  levier  5,  qui  parcourt  toute  la  course  et  est 
mis  en  mouvement  par  des  leviers  reliés  à  la  tige  des  pistons  de  l'autre  machine.  On 
voit  que,  les  parties  mobiles  restant  toujours  en  contact,  les  chocs  sont  évités  dans 
la  commande  du  tiroir. 

Le  plongeur  40  esta  double  effet;  il  se  meut  à  travers  un  anneau  alésé  avec  soin. 
Le  plongeur  et  son  anneau  peuvent  être  facilement  enlevés,  réalésés  ou  remplacés 
par  un  autre  couple,  si  besoin  est.  On  a  disposé  le  plongeur  un  peu  au-dessus  des 
clapets  d'aspiration  afin  de  former  au-dessous  des  parties  frottantes  une  chambre  où 
peuvent  se  déposer  les  matières  étrangères  en  suspension  dans  l'eau  ;  ce  dispositif 
assure  une  moindre  usure  du  piston  à  eau  et  de  son  anneau. 

Ce  type  de  machine  est  surtout  employé  pour  Talimentation  des  chaudières,  les 
Berviees  d'inceadiet  las  ascenseurs,  en  un  mot  chaque  fois  que,  disposant  d'une  près-» 


POMPES   A    ACTION    DIRECTE 


137 


sion  de  vapeur  convenable,  on  désire  obtenir  des  pressions  d'eau  inférieures  à  12  kilo- 
grammes par  centimètre  carré. 


Débits  par  miDute 
litres 

80  à  160 

950  à  1500 

3750  à  6300 


Nombre  de  coaps 

de  chaque  plongeur 

par  mÎDUte 

100  à  200 
73  à  125 
75  à  125 


Diamètres  en  millimètres 


cylindre  à  rapeur 
miilîmèlres 

114 

356 
308 


plongeur 
millimélreft 

70 
178 
336 


Course 
millimètres 

102 
354 
255 


ç^.. 


Fio.  185. 
4,  cylindres  à  vapeur  n**  1  et  2,  2,  fonds  des  cylindres.  —  3,  tiroir.  —  4,  écrou  de  la  tige.  —  5,  du 
tiroir,  à  stuffing  box  6  et  articulation  7.  —  8,  chambre  du  tiroir,  à  couvercle  9,  tuyau  d'admis- 
sion 10  et  graisseur  11.  —  12,  segment  du  piston  15,  à  boulons  14,  ressort  16  et  joint  17  à 
ressort  18.  —  24,  tige  du  piston,  à  stuffing  box.  — •  20,  21,  et  écrou  19.  —  22,  pied  du  cylindre. 
—  25,  26,  27,  28,  bielles  à  goupille  29,  articulée  à  Taxe  31,  qui  commande  le  tiroir  du  cylindre 
n*  1,  lequel  est  mené,  de  la  tige  du  cylindre  n*  2,  comme  l'axe  30,  qui  commande  le  tiroir  n*  2, 
Test  de  la  tige  du  cylindre  n»  1,  par  34,  35,  39  et  32.  —  44,  cylindre  de  la  pompe,  à  fonds  i")  et 
54,  stufGng  box  55,  53,  plongeurs  à  fixation  conique  51,  47,  par  boulon  52,  53,  garniture  49,  4S, 
clapets  59  d'aspiration  par  65,  66,  et  de  refoulement  par  63,  64,  avec  siège  60,  tiges  57,  res- 
sorts 58.  —  42,  43,  46,  purgeurs,  61,  regard,  67,  réservoir  d'air. 

Lorsqu*on  dispose  d'une  pression  de  vapeur  ordinaire  et  qu'on  veut  seulement 


138 


POMPES    A   MOUVEMENT   ALTEUXATIF 


obtenir  des  refoulements  modérés,  on  emploie  un  type  analogue  au  précédent,  mais 
dans  lequel  les  pistons  à  eau  et  à  vapeur  ont  des  diamètres  peu  différents  Tun  de 
Tautre. 


Débita  par  minute 

Nombre  de  coups 

pour  chaque  plongeur 

par  mioutu 

Diamètres  en 
cylindre  à  vapeur 

millimètres 
plongeur 

Course 

litres 

millimétrés 

millimètres 

millimétreii 

ilOO  à     1650 

100  à  150 

190 

216 

152 

3730  à    6300 

75  à  125 

406 

3o« 

2r)4 

12500  à  23400 

40  à     73 

736 

66() 

4.)/ 

Comme  ce  type  de  machine, ne  permet  pas  à  la  pompe  d'alimenter  elle-même  sa 
chaudière,  on  Ta  quelquefois  muni  d'un  appareil  d'alimentation  qui  est  alors  fixé  à 
l'extrémité  d'un  des  cylindres  à  eau  (fig,  186). 


FiG.  186. 


Lorsqu'on  ne  dispose  que  d'une  faible  pression  de  vapeur  (0^«,33  à  0^«,70),  on 
utilise,  pour  refouler  à  30  ou  33  mètres,  un  modèle  analogue  aux  précédents,  mais  à 
plongeurs  de  faible  diamètre. 


Débits  par  minute 

3000  à     3000^»* 
9000  à  18000 


Diamètres  en  millimètres 


cylindre 

132"» 
229 


pompe 
31»"'" 

82 


132"*'" 
234 


Si  on  désire,  au  contraire,  refouler  les  liquides  sous  forte  pression,  comme  pour 
les  ascenseurs,  treuils,  presses,  etc.,  on  emploie  un  type  à  double  plongeur,  avec 
presse-étoupes  extérieurs,  les  deux  plongeurs  agissant  séparément  dans  chaque 
extrémité  d'un  long  cylindre  cloisonné  en  son  milieu  [fig.  187). 

Ces  pompes,  souvent  employées  comme  pompes  de  mines,  subissent  quelquefois 


POMPES    A   ACTION   DIRECTE 


139 


une  autre  modification  connue  sous  le  nom  de  type  Seranton  ;  les  plonpfeurs  fonc- 
tionnent alors  dans  quatre  cylindres  à  eau  dis- 
tincts avec  presse-étoupes  extérieurs  {/ïg,  188)  ; 
ce  type  supporte  des  pressions  de  refoulement 
de  20  kilogrammes  par  centimètre  carré. 


r**^ 


Vie.  187. 


Fir..  188. 


DébiU  par  minute 

900  à  1800"'. 

Nombre  de  coup» 
par  minute 

50  à  100 

Diamètres  en  millimètres 

cylindre  à  vapeur 

plongeur 

216""» 

Course 

254"" 

1800  à  3600 

50  à  100 

635 

305 

254 

3300  à  6600 

25  à    50 

737 

305 

9H 

Fio.  189. 
Tous  ces  types  fonctionnant  sans  détente,  la  consommation  de  vapeur  y  est  rela- 


«40 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


tivement  forte  ;  aussi  a-t-on  réalisé  des  dispositifs  compound,  qui  sont  d'ailleurs 
applicables  à  tous  les  types  précités.  On  se  contente  d'atteler  deux  cylindres  en  tan- 
dem, les  deux  tiroirs  étant  mus  en  même  temps  par  la  même  tige  [fig.  189).  Des 
pompes  de  ce  type  sont  utilisées  dans  les  aciéries  Bessemer  et  pour  assurer  à  des 
distances  considérables  le  refoulement  des  pétroles. 

Dans  certains  cas,  et  en  particulier  pour  les  pompes  à  incendie,  il  est  bon  que  la 

pression  au  refoulement  soit 
maintenue  aussi  uniforme  que 
possible  ;  il  existe  un  régulateur 
de  pression  qui  satisfait  à  ce  de- 
sideratum et  qui  est  joint,  par  la 
Compagnie  Worthington,  à  un 
certain  nombre  de  ses  pompes.  La 
figure  190  permet  de  comprendre 
comment,  lorsque  la  pression  au 
refoulement  atteint  le  maximum 
qui  lui  a  été  assigné,  cette  pres- 
sion se  communique  par  E  à  la 
partie  supérieure  du  plongeur 
M,  maintenu  par  le  ressort  D, 
dont  la  tension  a  été  convenablement  réglée.  Les  déplacements  du  plongeur  en- 
traînent ceux  du  robinet  de  vapeur  B,  qui  vient  alors  étrangler  ou  fermer  l'admission 


Fio.  190. 


Fm.  191. 


de  vapeur  A  et  ralentit  ou  arrête  ainsi  la  pompe  jusqu'à  ce  que  la  pression  se  ré- 
gularisci  Les  pompes  munies  de  ce  régulateur  sont  souvent  pourvues  d'un  dispositif 
accessoire  dit  draineur  automatique  de  sûreté^  destiné  à  débarrasser  les  cylindres  de 
Teau  de  condensation  qui  s*y  forme  sqns  occasionner  de  pertes  de  vapeur  vive.  Ce 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


141 


sont  de  simples  tuyaux  munis  de  valves  d'arrêt  automatiques  et  faisant  écouler  Teau 
dans  le  purgeur. 

Pour  les  grandes  installations,  où  la  dépense  de  combustible  joue  un  rôle 
important,  on  a  créé  un  type  perfectionné,  dans  lequel  on  utilise  la  disposition 
compound  (avec  une  distribution  genre  Corliss)  et  pour  lequel  on  a  établi  des 
cylindres  compensateurs  {fig.  191).  Ce  sont  deux  petits  cylindres  oscillants,  dans 
lesquels  se  meuvent  deux  pistons  fixés  symétriquement  sur  la  tige  principale  des 
pistons.  Ces  cylindres  oscillants,  disposés  [pg,  194)  de  manière  à  être  verticaux, 
lorsque  les  pistons  à  eau  et  «i  vapeur  sont  à  mi-course,  prennent,  aux  deux  fonds 
de  course,  des  inclinaisons  inverses.  Ils  sont  remplis  d'un  liquide  quelconque  —  le 
plus  souvent  de  Teau  —  et  mis  en  relation  permanente  avec  un  réservoir  d'air  dans 
lequel  on  maintient  une  pression  initiale  convenable. 


roc/jf  mivZ 


FiG.  l'J-2,  193,  194  et  193. 

La  figure  192  représente  des  diagrammes  pris  sur  les  cylindres  à  haute  et  à  basse  pression  d  une 
machine  éiévatoire  Worthington  à  cylindres  compensateurs.  —  La  figure  193  montre  le  diagramuie 
du  cylindre  à  eau  de  la  m«^me  machine.  —  Les  figures  194  et  195  représentent  les  positions  succes- 
sives et  l'action  des  cylindres  compensateurs.  Leur  pression  horizontale  est  représentée  par  la 
ligne  fhk  et  celle-ci,  combinée  avec  la  ligne  £r6c'  qui  donne  la  pression  eflective  dans  les  cylindres 
à  vapeur,  se  traduit  par  la  ligne  fbgde  indiquant  la  pression  transmise  efTeclivement  aux  pistons 
plongeurs  et  est  presque  identique  au  diagramme  du  cylindre  à  eau. 


Dès  lors,  pendant  une  partie  de  la  course,  ces  cylindres  absorbent  une  certaine 
quantité  de  travail  et  ils  la  restituent  (aux  frottements  près)  pendant  l'autre  moitié  de 
la  course  :  ces  cylindres  compensateurs  constituent  donc  un  véritable  volant,  dont 
l'efficacité  varie  avec  la  pression  initiale  de  leur  air.  Or  cette  pression  est  obtenue 


U2 


POMPES    A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


et  maintenue  au  moyen  d'un  accumulateur  différentiel  en  relation,  d'une  part,  avec 
la  conduite  de  refoulement,  d'autre  part  avec  les  cylindres  compensateurs,  de 
sorte  qu'il  exerce,  dans  ces  cylindres,  une  pression  proportionnelle  à  la  pression 
du  refoulement  et  que  toute  modification  de  cette  pression  a  pour  conséquence  une 
modification  correspondante  et  convenable  de  leur  fonctionnement  et  de  leur  effet. 

On  arrive  ainsi  à  exercer  sur  les  pistons  des  pompes  une  action  sensiblement 
constante  malgré  la  haute  pression  de  la  vapeur,  la  détente  et  la  condensation  et,  de 
plus,  la  régularisation  est  indépendante  de  la  vitesse  de  la  machine,  ce  qui  est  pré- 
cieux pour  des  machines  dont  on  peut  avoir  à  faire  varier  Tusage  et,  par  suite,  la 
vitesse  de  régime  assez  fréquemment  (Voir  diagrammes,  f.g,  19-4). 

Je  donnerai  quelques  résultats  d'essais  faits  sur  ce  type  de  pompe. 

1**  Machine  de  Brooklyn.  Essais  de  MM.  Mair  et  Smith  {Engineering^  octobre  1886)  : 

Pression  de  vapeur  dans  la  chaudière 5*^,6 

Pression  sur  la  pompe  (y  compris  l'aspiration).       6    ,3 

Pression  dans  les  compensateurs 14    ,2 

Moyennes       Pression  moyenne  dans  le  cylindre  H.  P.  .  .  .       2    ,0 
de 3 essais:  \  Pression  moyenne  dans  le  cylindre  B.  P.   .  .  .       0    ,8 

Rendement  de  la  machine 91p.<(K) 

Vitesse  du  piston  par  minute 26°*, 50 

Poids  de  charbon  par  cheval-heure  indiqué.  .  .  0^«,780 


Fi(i.  1%.—  Poiiii»e  Worlhinqlon  à  haute  pression  compound,  à  deux  plongeurs  conju^'ués  par  un 
cadre  extérieur.  Compensateur.  Condenseur  à  injection  réchautfeur  de  la  vapeur  passant  du  petit 
au  grand  cylindre.  Garnitures  extérieures,  facilement  accessibles.  Clapets  multiples,  fi  chambres 
subdivisées,  métalliques,  avec  sièges  à  garnitures  en  cuir,  à  petites  surfaces  et  faibles  levées. 
ï)uty  400.000  kilogrammètres  par  kilogramme  de  charbon  :  frottement,  3,6  0/0. 

2°  Machine  de  la  New  River  C°  Works.  Essais  de  M.  Morris  {Engineering ^  jan 

vier  1889)  : 

/  Pression  de  vapeur  dans  la  chaudière 5^^, 5 

^       /    I  Pression  de  l'eau 44", 6 

(  Poids  de  charbon  par  cheval-heure  indiqué.  .  .  0''«f,910 


POMPKS   A    ACTION    DIRECTE  143 

3°  Résumé  par  M.  Osbert  Chadwich  des  essais  faits  en  An*;^leterre  sur  4  machines 
Worthington  construites  par  J.  Simpson  and  (>  [TheEngineer,  mars  1891)  : 

(West  Middlesex  Waterworks  Hamplon. 
—  Hammersmilh.* 

New  River  Waterworks  Stoke  Newington. 
Oxford  Waterworks. 

Hauteur  de  Teau  sur  la  pompe Ifi"  à  58™ 

Rendements 84  p.  100  à  92  p.  100 

Eau  d'alimentation  par  cheval-heure  de  la  )  ^^     ,         ^ 

pompe,  y  compris  Tenveloppe | 

Poids  de  charbon  par  cheval-heure 0''»,950  à  0''«f,800 


Lorsqu'on  combine  les  dispositions  exposées  ci-dessus,  on  obtient  des  types 
très  puissants  et  relativement  économiques.  La  figure  196  ci-jointe  représente  une 
machine  destinée  à  refouler  60.000  hectolitres  de  pétrole  par  jour  contre  une  pres- 
sion de  65  kilogrammes  par  centimètre  carré.  Le  corps  de  pompe  comporte  un  certain 
nombre  de  boîtes  à  clapets  indépendantes,  solidement  établies  et  faciles  à  visiter. 
On  retrouve  ici  la  disposition  compound  et  les  cylindres  compensateurs  ;  mais,  la 
pression  de  refoulement  étant  largepient  suffisante,  Taccumulateur  a  été  supprimé. 


Vu\.  lin. 


Les  pompes  de  pression  destinées  au  fonctionnement  des  ascenseurs  de  la  tour 
Eiffel  (Exposition  1900)  sont  simples,  compound  ou  même  «i  triple  expansion  [fig,  197 
à  199);  elles  servent  à  fournir  Feau  sous  pression  pour  les  ascenseurs  (Otis  et  Édoux) 
de  la  tour. 

Le  piston  ordinaire  de  la  pompe  d'alimentation  est  supprimé  et  remplacé  par 
deux  plongeurs  placés  bout  à  bout  dans  deux  corps  différents,  reliés  par  des  tiges 
extérieures  et  par  des  traverses.  La  disposition  duplex  est  conservée.  La  distri- 
bution de  la  vapeur  au  moteur,  qui  est  compound  ou  à  triple  expansion,  se  fait  par 
le  système  Corliss.  La  disposition  des  clapets  des  pompes  est  modifiée  et  installée 


i44  POMPES   A    MOUVEMENT   ALÏERNAÏ|IF 

de  la  même  façon  que  dans  le  type  d'alimentation  pour  chaudière  marine,  afin  de 
faciliter  le  montage  et  la  surveillance.  On  obtient  avec  ces  machines  de  très  fortes 


Fio.  198. 


pressions  ;  les  corps  de  ■  pompes,  [dans  certains  types,  peuvent  supporter  550  kilo- 
grammes par  centimètre  carré,  de  même  que  les  boites  à  clapets. 


■.•.■s»'..  .V  vVfï<  ■■.•••••' 


FiG.  199. 
L'installation  faite  sur  le  quai  d^Orsay  par  la  Compagnie  W'orthington,  pour 


POMPKS   A   ACTION  DHiECTR 


145 


Télévation  de  l'eau  nécessaire  aux  divers  services  de  T  Exposition  de  1900,  compre- 
nait quatre  pompes  à  triple  expansion,  pouvant  ensemble  élever  180.000  mètres  cubes 
en  vingt-quatre  heures.  La  quantité  consommée  par  le  Chàteau-d'Eau  en  marche 
étant  de  900  litres  par  seconde  (ce  qui  ferait  78.000  mètres  cubes  par  jour),  on  voit 
que  deux  machines  seulement  étaient  suffisantes.  Les  deux  autres  étaient  destinées  à 
p.arer  aux  accidents. 

Ces  machines  sont  munies  de  compensateurs  disposés  sur  les  glissières.  Une  de 
ces  pompes  est  figurée  ci-contre  {fig,  200). 

La  distribution  est  du  genre  Corliss.  Les  plateaux  que  portent  les  cylindres 
sont  réunis,  d'une  part,  directement  par  deux  bielles  aux  tiroirs  d'échappement,  et, 
d'autre  part,  par  un  balancier  articulé  aux  bielles  qui  commandent  les  tiroirs  d'admis- 
sion. Une  même  tige  met  en  mouvement,  dans  chaque  machine,  les  trois  plateaux 
principaux,  et  agit  par  conséquent  sur  les  quatre  distributeurs  de  chaque  cylindre; 
mais,  de  plus,  les  balanciers  d'admission  sont  réunis  au  coulisseau  par  le  mécanisme 
ordinaire  qui  caractérise  le  type  duplex  Worthington. 


r 


Fio.  200 


Chaque  machine  forme  deux  pompes  à  double  effet,  dont  les  refoulements  se 
réunissent  sur  un  collecteur  portant  le  réservoir  d'air;  ce  dernier  est  muni  d'un 
manomètre  et  d'un  tube  de  niveau. 

10 


LES  POMPES. 


146 


POMPES   A  MOUVEMENT   ALTERNATIF 


L'eau  est  aspirée  dans  la  Seine,  puis  envoyée  dans  le  réservoir  du  Chàteau-d'Eau 
dont  elle  alimente  les  cascades  ;  de  là,  elle  est  pompée  par  quatre  pompes  centrifuges 
conjuguées  deux  à  deux,  qui  renvoient  par  des  conduites  souterraines  dans  la  Gale- 
rie des  Machines,  où  elle  est  utilisée  à  la  condensation  de  la  vapeur  d'échappement 
des  machines  motrices;  de  là,  elle  retourne  enfin  à  la  Seine. 


FiG.  201. 

Pour  alimenter  les  chaudières  qui  fournissent  la  vapeur  à  ces  quatre  machines, 
la  maison  Worthington  a  installé  une  pompe  verticale  duplex,  type  de  la  marine 
(A^.  201). 

Celle-ci  est  étudiée  dans  le  but  de  tenir  dans  l'espace  le  plus  restreint  possible, 
et  de  présenter  néanmoins  certaines  commodités  au  point  de  vue  de  la  visite  et  de 
Tentretien.  Ses  dimensions  principales  sont  : 

Diamètre  des  cylindres  à  vapeur 229  millimètres 

Diamètre  des  corps  de  pompes 152  — 

Course 254  

Débit  maximum  par  heure 45"^,600 


POMPES  A   ACTION   DIRECTE  U7 

Diamètre  du  tuyau  d'amenée  de  vapeur 51  millimètres 

Diamètre  du  tuyau  d'échappement 64  — 

Diamètre  du  tuyau  d'aspiration 127  — 

Diamètre  du  tuyau  de  refoulement 102  — 

Et  elle  peut  tenir  néanmoins  dans  un  espace  mesurant  81  centimètres  sur 
81  centimètres.  Elle  peut  atteindre  une  pression  sur  le  refoulement  de  17  kilo- 
grammes. 

Au  point  de  vue  de  la  commodité  du  service,  les  soupapes  sont  placées  dans  des 
boîtes  séparées  venues  de  fonte  sur  le  devant  des  corps  de  pompes.  De  cette  façon, 
on  peut  appliquer  la  pompe  directement  sur  une  cloison  verticale,  sans  avoir  besoin 
de  laisser  derrière  un  passage  pour  la  visite  ;  de  plus,  chaque  soupape  ayant  sa  boîte 
propre,  il  n'est  pas  nécessaire,  comme  dans  beaucoup  de  cas,  d'enlever  la  soupape 
de  refoulement  pour  avoir  celle  d'aspiration. 

Enfin  les  tiges  des  pistons  étant  en  deux  parties,  réunies  par  des  manchons,  il 
n'est  pas  nécessaire  de  sortir  le  piston  à  vapeur  pour  avoir  le  plongeur  ou  inverse- 
ment. 

La  Compagnie  Worthington  avait  encore  exposé,  dans  le  même  ordre  d'idées, 
une  pompe  automatique  avec  purgeur  [fig,  202),  destinée  à  pomper  automatiquement 
les  condensations  qui  peuvent  s'accumuler  dans  les  appareils  de  chauffage,  les 
tuyaux  de  vapeur  et  les  serpentins,  ainsi  que  pour  renvoyer  automatiquement  aux 
chaudières  l'eau  de  condensation  alors  qu'elle  est  à  sa  plus  haute  température. 
Elle  est  donc  commode  dans  bien  des  cas,  et,  dans  d'autres,  elle  peut  permettre 
de  réaliser  une  économie  de  combustible  et  d'augmenter  Tefficacité  d'un  matériel. 


Fi(i.  202. 

Cette  pompe  ne  diffère  du  système  habituel  que  par  le  dispositif  de  mise  en 
marche. 

Le  purgeur  contient  un  flotteur  qui  s'élève  lorsque  le  niveau  de  cette  eau 
monte,  et  ce  déplacement  du  flotteur  ouvre  la  conduite  d'amenée  de  vapeur.  La 
pompe  se  met  en  marche  :  l'aspiration  se  fait  dans  le  purgeur,  et  le  refoulement  dans 
la  chaudière.  En  même  temps  que  Teau  est  pompée,  le  flotteur  descend,  l'admission 


448 


POMPES   A    MOIIVEMRNT   ALTERNATIF 


se  ferme,  la  pompe  ralentit,  et  vient  à  s'arrêter  complètement.  Elle  ne  se  remet  en 
marche  que  lorsque  la  quantité  de  vapeur  condensée  est  suffisante  pour  faire  remon- 
ter le  flotteur  au  niveau  voulu. 

C*est  également  sur  le  môme  principe  que  sont  basées  les  pompes  alimen- 
taires automatiques  pour  chaudières. 

Disons  enfin  quelques  mots  de  machines  élévatoires  Worthington  à  triple  expan- 
sion. 


Fio.  203. 


Rappelons  d'abord  un  type  [fig,  2(),'{)  qui  parut  pour  la  première  fois  à  l'Expo- 
sition universelle  de  Lyon  en  1894,  et  dont  un  certain  nombre  de  modèles  sont  déjà 
en  service  à  Londres,  Buda-Pesth,  Roubaix,  etc. 

La  tige  du  piston  du  cylindre  à  haute  pression  actionne  directement  le  plongeur 
de  la  pompe  ;  sur  la  tige  de  ce  même  piston  est  fixé  un  T  relié  par  deux  tiges  exté- 
rieures au  piston  du  cylindre  à  basse  pression.  Enfin,  le  cylindre  intermédiaire  est 
placé  entre  les  autres,  et  son  piston  est  relié  à  celui  du  cylindre  à  basse  pression. 
Un  grand  avantage  de  cette  machine  consiste  dans  sa  possibilité  de  démonter  un 
quelconque  des  pistons  à  vapeur,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'enlever  plus  d'un  fond 
de  cylindre.  La  totalité  du  travail  fourni  dans  les  cylindres  est  donc  transmise  direc- 
tement au  plongeur. 

La  distribution  est  assurée  par  des  tiroirs  cylindriques  semi-rotatifs;  l'économie 


POMPES   A  ACTION   DIRECTE 


149 


due  à  la  triple  expansion  peut  être  accrue  encore  par  Temploi  des  compensateurs 
ci-dessus  décrits. 


-  -j 


Fkj.  20i. 


Enfin  la  machine  élévatoire  verticale,  duplex,  à  triple  expansion  et  cylindres 
compensateurs  [fig,  204  et  205),  construite  pour  le  service  des  eaux  deBuda-Pesth, 
ressemble  beaucoup  à  celles  installées  au  quai  d'Orsay,  sauf  sa  verticalité;  c'est,  du 
reste,  la  quatrième  que  comportera  cette  installation. 

La  disposition  de  la  machine,  avec  le  cylindre  à  haute  pression  placé  tout  en 


^50 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTEUNATÏF 


haut  (à  cause  de  ses  plus  faibles  dimensions),  est  imposée  parla  verticalité;  de  même 
que,  dans  les  types  horizontaux,  on  met  ce  cylindre  à  haute  pression  immédiatement 


Fio.  205. 


à  la  suite  des  glissières,  parce  qu'il  est  plus  facile  d'emmancher  un  petit  piston  en  ce 
point  qu'un  grand. 

La  distribution  est  la  même.  Le  débit  de  cette  pompe  sera  de  20.000  mètres 
cubes  par  vingt-quatre  heures. 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE 


iM 


III.  -  POMPES  A  ACTION  DIRECTE  A  AIR  CHAUD  ET  A  PÉTROLE 


Moteur-pompe  à  air  chaud,  système  Ericsson.  —  La  pompe  Ericsson  est  actionnée 
directement  par  un  moteur  à  air  chaud  avec  lequel  elle  fait  corps.  Le  principe  est  le 
suivant  :  on  comprime  de  Tair  froid  et  on  le  fait  passer  dans  une  capacité  chauffée 
où  sa  pression  s'accroît  encore;  il  chasse  alors  le  piston  moteur  dans  le  cylindre,  qui 
est  continuellement  refroidi  par  de  l'eau  passant  dans  une  double  enveloppe  située 
sur  le  refoulement  de  la 
pompe.  Pour  plus  de  clarté, 
reportons-nous  à  la  fi- 
gure 206,  dans  laquelle  1 
est  le  cylindre  en  question 
et  2  le  piston  moteur.  L'air 
est  comprimé  entre  2  et  le 
piston  3,  qui  marchent  en 
sens  inverse  ;  il  passe  alors 
autour  de  3,  dont  le  dia- 
mètre est  inférieur  à  celui 
du  cylindre,  et  se  rend  dans 
la  partie  chauffée  4.  On 
comprend  que,  par  suite  de 
la  marche  inverse  des  pis- 
tons 2  et  3,  Tespace  réservé 
à  la  chauffe  augmente  et 
diminue  alternativement  de 
volume,  en  même  temps 
que  l'air  est  comprimé  ou 
se  détend.  La  ligure  montre 
un  appareil  chauffé  par  le 
gaz  ;  il  est  inutile  de  dire 
qu'on  peut  construire  des 
appareils  pour  chauffer  au 
pétrole,  au  charbon  ou 
même  au  bois.  L'air  com- 
primé, ainsi  chauffé,  atteint 
une  pression  suffisante  pour 
repasser  autour  de  5  et  aller 
chasser  le  piston  2.  Il  se 
détend  alors,  et,  par  con- 
séquent, se  refroidit,  et,  à  ce  refroidissement,  s'ajoute  celui  produit  par  la  double 
enveloppe.  La  pression  baisse,  mais  le  mouvement  ascendant,  puis  descendant  de  2 
se  poursuit,  grâce  à  l'entraînement  produit  par  le  volant. 

Le  mouvement  alternatif  du  piston  moteur  est  transmis  au  levier  9,  articulé  en 
un  point  fixe  et  commandant  par  une  de  ses  extrémités  la  bielle  18  de  la  pompe  19, 
et  par  l'autre  la  bielle  11,  qui  actionne  le  volant  16  par  la  manivelle  30. 


FiG.  206. 


152 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


Le  mouvement  du  piston  3,  désigné  sous  le  nom  de  piston  de  transfert,  est  pro- 
duit par  Faction  de  la  manivelle  motrice  30,  à  Taide  de  la  bielle  1*2,  sur  le  levier  à 
sonnette  13,  dont  un  des  bras  forme  une  fourche  qui  embrasse  le  cylindre.  Chacune 

des  extrémités  de  cette 
fourche  porte  une  tige  qui 
actionne  la  crosse  (fig.  207) 
à  laquelle  est  attachée  la 
tige  33  du  piston  du  trans- 
fert. 

La  pompe  représentée 
est  à  simple  efTet  ;  elle  est 
munie  d'un  réservoir  d'air 
23  sur  l'aspiration,  et  d'un 
autre  8  sur  le  refoulement, 
qui  commence  au  sortir  de 
la  double  enveloppe. 

Le  corps  de  pompe  est 
en  bronze,   et  le   cylindre 
moteur  en  fonte,  ainsi  que 
la  partie  extérieure  du  foyer. 
Toutefois,    lorsqu'on     doit 
brûler  de  la  houille,  cette 
dernière  partie  est  faite  en 
fonte  à  poêle,  et  est  enduite 
de    terre  réfractaire,  pour 
éviter  la  prompte  détériora- 
tion.  Les    autres  organes, 
bielles,  manivelles,  leviers, 
axes,  sont  en  acier. 
Dans  le  cas  où  l'eau  se  trouve  à  une  assez  grande  profondeur  au-dessous  du 
niveau  du  sol  (8  à  30  mètres),  on  installe  le  corps  de  pompe  plus  bas  et  on  fait  la 
tige  de  piston  plus  longue  ;  mais,  dans  ces  conditions,  il  est  absolument  nécessaire 
d'amorcer  la  pompe  avant  de  mettre  en  marche,    afin  d'obtenir  un  refoulement 
aussitôt  après  le  premier  coup  de  piston.  La  pompe  est  d'ailleurs  munie  d'un  enton- 
noir à  ce  destiné. 

La  mise  en  marche  s'opère,  après  avoir  allumé  le  foyer,  en  faisant  faire  à  la 
machine  un  tour  à  la  main,  afin  de  provoquer  la  compression.  L'arrêt  se  produit  en 
éteignant  le  feu  ;  mais,  comme  la  surface  chauffée  est  à  une  température  suffisante 
pour  entretenir  le  mouvement  quelque  temps  après  l'extinction  du  foyer,  on  a  muni 
le  cylindre  d'un  robinet,  à  l'aide  duquel  on  le  met  en  communication  avec  l'exté- 
rieur, et  provoque  ainsi  un  arrêt  instantané  par  détente  définitive  de  Tair  com- 
primé. 

Cette  machine  est,  certes,  d'un  fonctionnement  sinon  économique,  du  moins  très 
commode;  elle  exige  peu  ou  pas  de  surveillance,  et  par  conséquent  peut  être  mise 
entre  des  mains  ignorantes  ;  aussi  s'est-elle  répandue  partout  où  l'on  avait  besoin 
d'une  quantité  d'eau  relativement  faible  à  élever  par  intermittence. 


Fio.  207. 


POMPES  A  ACTION  D   KECTE 


i53 


MM.  Glœnzeret  Perreaud  sont,  à  Paris,  concessionnaires  de  ce  système,  dont  un 
type  fonctionnait  à  l'Exposition  :  en  voici  les  principales  caractéristiques: 

Diamètre  du  cylindre 203™" 

Nombre  de  tours 60  à  80 

Débit  à  rheure 1.900"» 

Diamètre  des  tubulures  d'aspiration  et  de  refoulement.  33""» 

Encombrement  en  surface l'»,200  x  0",535 

—             en  hauteur 1",63 

Poids 180^» 

Consommation  horaire  ;  anthracite 1**»,500 

—  pétrole 2"S270 

—  gaz 700"* 

Moteur-pompe  Rider.  —  Le  mo(«ur*pom(H' 
Rider,  actuellement  construit  par  la  «  Rider 
Ericsson  Engine  C*  »,  repose  sur  le  Tll^^me  prin- 
cipe que  le  moteur  Ericsson,  La  disposition  smûv 
est  changée. 

Il  se  compose  {flg.  S08)  de  deu? 
pistons  C  et  D,  de  diamètres  égaux 
réunis  par  des  bielles  à   un   arbre  t 
deux  coudes  à  95**  et  se  mouvant  dan* 
des  cylindres  verticaux  A  et  B, 
Un  de  ces  pistons,  D,  sert  à 
transmettre   la   force,    tandis 
que  Tautre,  C,  comprime  Tuir 
qui   doit   la    fournir.  Le  cy- 
lindre B,  dans  lequel  se  di - 
place  D,  est  chauffé  à  sa  partie 
inférieure  d*une  façon 
quelconque,      et      sa 
forme  est  combinée  de 
façon  à  présenter  une 
très  grande  surface  de 
chauffe,    forme    qu'é- 
pouse naturellement  le 
piston,  afin   de  dimi- 
nuer les  espaces  morts. 
Un  conduit  R  fait  com- 
muniquer deux  cylin- 
dres ;  il  est  garni  d'un 
récupérateur  en   pla- 
ques de  plomb  H,  ca- 
pables  d'absorber    et 
de  restituer  la  chaleur. 
Enfin,  le  cylindre  de 
compression  A  est  entouré  d'une  double  enveloppe  E,  dans  laquelle  passe  l'eau  froide 


\u 


POMPES    A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


refoulée  par  la  pompe  qui  est  fixée  sur  un  de  ses  flancs.  L'arbre  porte  de  plus  un 

volant  assez  lourd.  Le  fonctionnement  est  le  suivant. 
On  allume  le  foyer  a,  on  met  en  route  à  la  main. 
Pendant  le  premier  quart  de  tour,  le  piston  D  effectue  la  moitié  de  sa  course  vers 

le  haut,  le  piston  C  la  moitié  de  sa  course  vers  le  bas  ;  pendant  ce  mouvement,  Tair 

est  comprimé  dans  le  cylindre  A,  traverse  le  récupérateur  R,  et  pénètre  dans  le 

cylindre  chauffeur  B. 

Là,  sa  pression  augmente  avec  sa  température  et,  en  se  détendant,  il  chasse 

le  piston  D  jusqu'en  haut  de  sa  course  ;  ainsi  il  fait  effectuer  à  la  machine  son 

second  quart  de  tour,  et  amène  ses  organes  dans  la  position  représentée    sur  la 

figure  208. 

A  ce  moment.  Pair  se  refroidit,  d'une  part  à  cause  de  sa  détente,  d'autre  part  en 

passant  dans  R  et  cédant  une  partie  de  sa  chaleur 
aux  lames  H  ;  le  piston  D  redescend,  le  piston  C 
remonte  ;  le  refroidissement  s'accentue  par  suite 
du  contact  de  l'air  avec  les  parois  refroidies  du 
cylindre  A.  Tant  et  si  bien  que  la  machine  effec- 
tue son  dernier  demi-tour  pour  revenir  à  la  posi- 
tion de  départ. 

La  force  vive  emmaga- 
sinée par  le  piston  est  alors 
suffisante  pour  que,  la  ma- 
chine continuant  son  mou- 
vement, le  piston  C  redes- 
cende et  comprime  Pair  qui 
est  en  dessous  de  lui  ;  cet 
air  passe  sur  les  plaques  H, 
où  il  se  réchauffe,  et  de  là 
dans  B...,  etc.,  etc. 

L'arrêt  de  la  machine 
s'obtient  par  la  suppression 
du  chauffage  ;  mais,  de  cette 
façon,  il  serait  trop  lent;  on 
a  muni  le  cylindre  A  d'une 
soupape  L  par  laquelle  on 
peut  laisser  sortir  l'air  et 
faire  cesser  la  marche  en 
empêchant  la  compres- 
sion. 

Le  fonctionnement  de 
la  pompe  est  celui  ordinaire 
des  pompes  à  double  effet. 
La  tige  L  en  bronze  est  fixée 
au  piston  A  et  fait  participer 

le  piston  V  au  mouvement  alternatif  du  piston  moteur. 

La  pompe  (/?^.  209)  est  munie  de  quatre  soupapes  à  boulets  en  caoutchouc  a,  b,c,d. 


FiG.  209. 


Fin.  210. 


POMPES   A   ACTION   DIRECTE  455 

f^e  piston  est  à  garnitures  en  cuivre  serrées  par  deux  rondelles  de  métal  qui  leur 
conservent  la  forme  donnée  par  Temboutissage  ;  il  travaille  dans  un  corps  en  fonte 
muni  d'une  enveloppe  de  bronze  emmanchée  à  force.  Les  orifices  sont  disposés  de 
façon  à  éviter  les  tuyaux  extérieurs  pour  faire  communiquer  les  deux  aspirations  et 
les  refoulements  produits  à  chaque  double  course. 

Comme  il  est  nécessaire  pour  la  mise  en  marche  du  moteur  d'avoir  de  Teau  dans 
la  double  enveloppe  de  A,  on  a  placé  sur  le  corps  de  la  pompe  un  entonnoir  M  par 
lequel  on  peut  le  remplir. 

Un  point  à  remarquer  est  la  disposition  [fig,  210)  spéciale  adoptée  pour  rattra- 
per Tusure  des  coussinets  des  billes  des  deux  pistons  C  etD.  Celles-ci  sont  creuses  et 
portent  intérieurement  ime  tige  creuse  également,  E,  qui  appuie  par  une  de  ses 
extrémités  sur  le  coussinet  C,  et  par  l'autre  sur  une  clavette  ou  coin  D.  Le  déplace- 
ment du  coin  au  moyen  de  la  vis  C  et  des  écrous  A,  B  produit  d'un  seul  coup  le  rat- 
trapage du  jeu.  Ce  dispositif  est  très  commode  ;  mais  il  a  l'inconvénient  d'augmenter 
toujours  la  longueur  de  bielle,  attendu  qu'on  repousse  les  axes  vers  les  extrémités. 
Le  graissage  s'opère  par  la  partie  supérieure,  et  le  trou  de  la  tige  E  sert  à  donner 
l'accès  de  l'huile  au  coussinet  C. 

Il  est  évident  que  le  chauffage  peut  être  produit  par  un  des  moyens  quelconques 
qu'on  a  à  sa  disposition  :  gaz,  pétrole,  coke. 

Voici  les  dimensions  et  les  consommations  d'un  des  moteurs  exposés  : 

Diamètre  des  cylindres  C  et  D 0"»,203 

Nombre  de  tours  par  minute 100  à  120 

Débit  pour  15  mètres  d'élévation  à  l'heure  ....  9.080"^ 

Consommation  d'anthracite 2.700  à  3.150*'«^ 

Encombrement  en  surface 0,940x1.500'" 

—  en  hauteur  (volant  compris)  .  .  .  2.840'" 

Moteur-pompe,  à  pétrole,  Japy.  —  Ces  appareils  comportent  un  moteur  à  pétrole 
et  une  pompe,  montés  sur  le  môme  bâti.  La  partie  centrale  de  celui-ci  supporte,  à  sa 


i 


Fin.  211. 

partie  supérieure,  le  palier  de  l'arbre  du  moteur  dont  le  cylindre  est  en  porte-à-faux. 
Sur  cet  arbre  est  calé  un  pignon  qui  engrène  avec  une  roue  solidaire  de  l'arbre  coudé 
auquel  est  attelée  la  commande  du  piston  de  la  pompe.  Lorsqu'on  pompe  de  l'eau, 
une  partie  de  celle-ci  est  envoyée  autour  du  cylindre  moteur,  pour  le  refroidir. 

Comme  la  mise  en  marche  exige  qu'on  fasse  faire  au  moteur  à  pétrole  les  deux 
ou  trois  tours  nécessaires  pour  déterminer  la  compression  préalable  du  mélange 


156  POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 

explosif,  on  a  muni  Tarbre  moteur  d'un  embrayage  à  friction,   qui  sert  à   isoler  la 
commande  de  la  pompe  au  départ.  Cet  embrayage  est  encore  utile  lorsqu'on  veut 

actionner,  au  moyen  d'une  poulie 
calée  à  côté  du  volant,  une  autre 
machine  que  la  pompe. 

Lorsqu'il  s'agit  de  transvaser 
les  vins,  bières  ou  autres  liquides, 
les  organes  de  la  pompe  sont  faits 
tous  en  bronze.  Dans  ce  cas,  on 
donne  aux  boîtes  à  clapets  une 
forme  spéciale,  qui  en  permet  le 
démontage  facile,  soit  pour  les 
réparations,  soit  pour  le  net- 
toyage. Chaque  clapet  est  sur- 
monté d'un  corps  cylindrique 
fermé  par  un  couvercle  appuyé 
par  une  vis  qui  a  son  écrou  dans 
un  étrier.  Le  dévissage  de  cette 
vis  est  seul  nécessaire  à  l'ouverture  de  ces  boîtes.  Dans  ce  cas,  on  est  obligé  de 
monter  une  pompe  spéciale  pour  le  refroidissement  du  cylindre  moteur. 

Les  figures  211,212,  213  sont  relatives  à  trois  applications  courantes  de  cette 
machine;  on  voit  que,  pour  rendre  plus  pratique  le  transport  des  petits  modèles,  on 
les  peut  disposer  sur  un  chariot  à  trois  roues. 

Voici  quelques  chiffres  relatifs  à  ces  diverses  applications.  Le  type  à  grands 
débits  de  6  chevaux  consomme  environ  3"S3  de  pétrole  à  l'heure,  c'est-à-dire 
environ  0'",016  par  mètre  cube  d'eau  élevée  ou  épuisée. 


FiG.  213. 


DÉSIGNATION 


DEBITS 

EN     LITRES 

par 
heure 


HAUTEUR 
d'élévation 


litres.  mètres.      millimètres. 

MOTRUP.S   POMPES    FIXES 


DIAMÈTRE 

I.NTÈRIKLK 

des 

orifices 


POIDS 


kilogr. 


ENCOMBREMENT 

EN    SURKACE 


HAUTEUR 


1/2  cheval. 


3.000 
4.000 
5.000 
3.000 

1  cheval |     4.000 

3.000 

6.000 

10.000 


2  chevaux. 


15  à  20 
10  à  15 
8  à  12 
30  à  40 
20  à  30 
15  à  25 
30  à  40 
20  à  25 


33 

200 

40 

210 

40  à  45 

225 

33 

350 

40 

360 

40  à  45 

375 

50 

800 

60 

900 

0.700/0,650 


1,000/0,700 


52gj    1,30/0,90 


MOTEURS-POMPKS    POUR    TR\NSVASEMENT   ET   ELEVATION   d'eAU 


1/2  ch 

1  ch. 

2  chx. 


sans  chariot. 

avec  chariot. 
i  sans  chariot. 
j  avec  chariot. 
I  sans  chariot. 
(  avec  chariot. 


10.000 
20.000 


10 

45 

170 
300 

10 

00 

400 
570 

10 

80 

400 
4.000 

0,70/0,65 
1,10/0,75 
1,00/0,70 
1,43/0,90 
\ ,30/0,90 
1,40/0,90 


a     V.  \  180.000  I 

^  ^^^^^"^ U  200.0()0| 


4.50 


1,000 


1,300 

1,650 
1,900 

1,000 

1,420 

1,300 

1,750 

1.90 

2,40 


POMPES   A   ACTION    INDIRECTE 


157 


IV 


POMPES  A  ACTION  INDIRECTE 


A.  —  POMPES  VERTICALES 

Pompe  de  Ghiswiok.  —  La  pompe  de  Tusine  de  drainage  de  Chiswick  (Devonshire) 
est  due  à  MM.  Hathom  et  Davey,  de  Leeds,  et  est  du  type  «  différentiel  »  spécial  à 
ce  dernier. 


Fio.  214. 


La  machine  comporte  {fig,  214  à  216)  deux  paires  de  cylindres  verticaux  com- 
pound,  les  cylindres  ayant  respectivement  0", 250  et  0",500  de  diamètre,  et  leur  course 
commune  étant  de  0°»,900. 


158 


POMPES   A   MOUVEMENT   AI.TKUNATIF 


La  distribution  est  assurée  par  deux  soupapes  oscillantes  placées  entre  les  deux 
cylindres,  sans  qu'il  soit  besoin  de  récepteur  intermédiaire;  chaque  chapelle  de  sou- 
pape communique  librement  avec  l'admission  de  vapeur,  et  possède,  en  outre,  trois 
canaux  pour  la  distribution  de  cette  vapeur  :  un  vers  chacun  des  cylindres  et  un  pour 
réchappement.  La  figure  216  donne  le  détail  de  cette  distribution. 


Fio.  215. 


Nous  profiterons  de  cette  figure  très  claire  pour  exposer  une  fois  pour  toutes 
le  principe  de  la  distribution  différentielle  de  Davey,  que  nous  aurons  souvent  Tocca- 
sion  de  rencontrer. 

La  caractéristique  de  cette  distribution  est  l'emploi  d'une  sorte  de  levier  sus- 
pendu ou  balancier  flottant  dont  le  mouvement  procède  à  la  fois  du  mouvement 
même  de  la  machine  et  du  mouvement  uniforme  et  réglé  d'une  cataracte  d'intervalle. 
Ce  levier  commande  la  distribution  de  vapeur  et  en  même  temps  peut  agir  sur 
l'admission  même  de  celte  vapeur.  Voici  comment  :  on  voit  bien  qu'une  des  extré- 
mités du  balancier  est  mise  en  mouvement  par  la  tige  du  piston  de  la  cataracte  GH, 
dans  laquelle  G  est  le  cylindre  auxiliaire  de  vapeur,  et  H  la  cataracte  proprement 
dite  ;  on  conçoit  donc  qu'oir  pourra  régler  le  mouvement  de  celle-ci  de  façon  que  la 
détente  soit  bien  déterminée  en  marche  normale  :  c'est  la  cataracte  qui  doit  assurer 


POMPES   A  ACTION   INDIRECTE 


159 


la  régularité  du  début  de  la  détente.  Mais  on  voit  aussi  que,  si  la  marche  s'accélère 
ou  ralentit  inopportunément,  Tautre  extrémité  du  balancier  va  prendre  un  mouve- 
ment anormal  dont  la  conséquence  sera,  sui- 
vant les  cas,  une  interruption  hâtive  de  Tad- 
mission  de  vapeur  ou  une  prolongation  de  la 
période  d'admission.  La  figure  montre  bien 
clairement  le  levier  de  distribution  fixé  au  ba- 
lancier en  son  centre  et  le  levier  d'adhiission 
rejeté  vers  la  droite,  enfin  l'admission  D  pro- 
prement dite  commandant  le  tout. 

Les  pompes  sont  à  godets  et  à  plongeurs  ; 
il  y  a  une  pompe  sous  chacun  des  cylindres, 
et  chacune  d'elles  peut  élever  10.800  mètres 
cubes  d'eau  en  vingt-quatre  heures,  la  hauteur 
d'élévation  étant  de  6°*, 50  environ. 

Les  deux  tiges  de  pompe  de  chaque  ma- 
chine sont  reliées  par  une  double  poutre  plate 
formant  balancier;  cette  disposition  semble 
capitale  pour  conjuguer  le  mouvement  des 
deux  pistons  et  régulariser  le  travail. 

Pompes  de  Selly-Oak.  —  Ce  sont  des  ma- 
chines genre  Cornouailles,  à  contrepoids  ;  elles 
ont  été  établies  par  MM.  J.  Watt  and  C*,  de 
Birmingham,  sous  la  direction  de  l'ingénieur 
de  la  Compagnie  des  eaux  de  Birmingham, 
M.  J.  W.  Gray  [fig.  217  à  221). 

Le  cylindre  a  1°*,52  de  diamètre,  la  course 
du  piston  est  de  3",35,  et  la  vitesse  moyenne 
de  6  coups  par  minute.  Le  condenseur  est  à 
surface  et  composé  de  250  tubes  en  fer  étiré. 
La  vapeur  est  admise  à  3^',6  environ. 

Le  balancier  en  fonte  est  à  bras  inégaux;  sa 
longueur  totale  (distance  des  centres  extrêmes) 
est  de  9">,93. 

La  machine  actionne  une  pompe  élévatoire  à  simple  effet  et  une  pompe  foulante 
à  double  effet.  La  première,  dont  la  tige  est  fixée  à  l'extrémité  du  petit  bras  du 
balancier,  a  0'",51  de  diamètre  et  une  course  de  3"*,05  :  elle  est  montée  au  fond  du 
puits,  et  élève  Peau  à  l'orifice  du  puits,  soit  de  44  mètres  environ.  La  seconde,  qui 
refoule  cette  eau  à  67  mètres  de  hauteur,  a  0™,42  de  diamètre  et  une  course  de  2", 14. 

Les  vitesses  moyennes  des  pistons  sont  environ  0",60  et  0",43  par  seconde. 
Les  figures  220  et  221  montrent  la  disposition  du  piston  et  de  la  soupape  d'aspira- 
tion de  la  pompe  élévatoire.  Le  piston  est  garni  d'un  anneau  de  gutta-percha  de 
0",009  d'épaisseur.  Les  soupapes  sont  formées  par  une  série  de  cylindres  en  fonte  de 
diamètres  décroissants  étages  les  uns  sur  les  autres,  percés  de  trous  et  recouverts 
par  des  cylindres  en  caoutchouc  de  O'^fOiQ  d'épaisseur. 


Fio.  216. 


Fio.  217. 


FiO.  218. 


POMPES   A   ACTION    INDIRECTE 


161 


La  pompe  foulante  à  double  effet  est  représentée  par  la  figure  218,  et  Tune  de  ses 
soupapes  (du  même  type  que  ci-dessus)  est  donnée  en  coupe  par  la  figure  219.  11  y 
a  4  cylindres  de  diamètre  décroissant  par  0",0o  à  la  fois  ;  chacun  de  ces  cylindres 


Fiu.  219. 


FiG.  220. 


FiG.  221. 


est  percé  de  4  rangées  de  trous  ayant  ^"ïOifi  de  diamètre  et  espacés  de  0'",032. 
L'orifice  de  passage  donné  par  cette  soupape  est  sensiblement  égal  à  la  moitié  de 
la  surface  du  piston.  Chaque  machine  peut  refouler  environ  3  mètres  cubes  par 
minute. 


Pompes  de  Luton.  —  MM.  Hatorn  Davey  and  C°,  de  Loeds,  ont  installé  à  Lu  ton 
une  machine  verticale  à  balancier,  commandant  deux  pompes  à  pistons  plongeurs, 
ceux-ci  étant  directement  accouplés  aux  tiges  des  pistons  des  cylindres  [fig,  222 
et  223). 

Les  cylindres  ont  respectivement  0",700  et  1",400  de  diamètre;  leur  course  est 
la  même  et  égale  à  i",830.  La  vapeur  est  admise  à  4'*«,500  environ  et  distribuée  par 
tiroirs  équilibrés.  La  machine  possède  un  condenseur  à  surface  composé  de  334  tubes 
de  0'",025  de  diamètre.  Un  dispositif  spécial  permet  d'isoler  le  condenseur  et  de  mar- 
cher sans  condensation. 

La  distribution  se  fait  par  tiroirs,  mais  toujours  avec  un  dispositif  Davey.  La 
communication  est  munie  d'une  cataracte  d'intervalle,  et  le  nombre  des  courses  pour 
une  position  donnée  de  celle-ci  est  remarquablement  constant. 

Les  deux  pistons  marchent  en  sens  inverse,  la  connexion  de  leurs  mouvements 
est  obtenue  par  un  système  de  parallélogramme  à  3  balanciers,  appliqué  pour  la 
première  fois  aux  pompes  par  M.  Henri  Davey  et  qui  est  absolument  symétrique 

11 


LES   POMPES. 


16-2 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


par  rapport  au  plan  perpendiculaire  à  celui  des  tiges  et  équidistant  des  axes  des 
cylindres  [fig,  222).  Il  remplace  avantageusement  le  balancier  unique  de  la  pompe 


Fio.  222. 

Chiswick  que  Ton  vient  d'étudier.  Chaque  tige  de  piston  est  reliée  à  Textrémité 


FiG.  223. 


inférieure  d'un  petit  balancier  court  dont  Taxe  est  fixé  au  grand  balancier  central, 
tandis  que  Tautre  extrémité  est  liée  à  une  bielle  invariablement  fixée  en  un  point  du 


POMPES   A  ACTION   INDIRECTE 


163 


bâti.  Les  tiges  des  pistons  et  des  plongeurs  auront  donc  en  même  temps  des  dépla- 
cements parallèles  égaux  et  en  sens  inverse. 

Les  plongeurs  (au  nombre  de  2)  ont  0"\478  de  diamètre  et  1  ",880  de  course; 
leurs  tiges  sont  munies  de  contrepoids,  comme  dans  les  machines  ordinaires  de 
Cornouailles.  Ainsi  les  efforts  sur  les  organes  s'exercent  toujours  dans  le  même 
sens  et,  de  plus,  comme  les  plongeurs  ont  des  mouvements  inverses,  les  poids 
séquilibrent  dans  toutes  les  positions,  et  les  mouvements  ont  ainsi  une  grande  dou- 
ceur. L'aspiration  varie  de  6™,60  à  7", 80,  suivant  le  niveau  de  Teau  dans  le  puils  ;  le 
refoulement  est  à  68'",60. 

Pompes  de  Buda-Pesth.  —  Le  niveau  auquel  l'eau  devait  être  élevée  variait 
beaucoup  :  de  37™, 30,  du  côté  Pesth  du  Danube,  à  près  de  300  mètres,  du  côté  Ofen. 
M.  Mueller,  sur  les  plans  duquel  fut  faite  l'installation,  adopta  des  machines  com- 
pound,  à  balancier,  genre  Corliss. 


Fi(i.  2-24. 


Fio.  2*25. 


La  figure  224  donne  l'ensemble  d'une  des  machines  de  la  station  inférieure,  qui 
n'élève  l'eau  qu'à  60  mètres  environ.  Le  cylindre  à  haute  pression  a  0",632  de  dia- 
mètre et  ^",152  de  course;  il  est  muni  de  soupapes  Corliss  et  complètement  enve- 


164 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


loppé  de  vapeur.  Le  cylindre  à  basse  pression  a  0°*,791  de  diamètre  et  1",738  de 
course  ;  il  est  muni  d'un  tiroir  ordinaire  à  grand  recouvrement.  Le  volume  intermé- 


Fui.  226. 


diaire  entre  les  deux  cylindres  (orifices,  passages,  distribution)  est  égal  au  volume 
du  cylindre  à  haute  pression  ;  le  rapport  des  volumes  des  deux  cylindres  est  de  i  à  2,4. 

La  pression  de  la  vapeur  dans  la  chau- 
dière est  de  5  kilogrammes  environ.  La 
machine  fait  23  à  24 tours  par  minute. 

Les  pompes  sont  à  simple  effet  : 
diamètre,  0'",430;  course,  i",i52;  il  y 
en  a  deux,  branchées  sur  les  mêmes 
tuyaux  d'aspiration  et  refoulement,  et 
travaillant  comme  une  pompe  à  double 
effet. 

Afin  d'éviter  qu'il  ne  séjourne  de 
Tair  sous  le  piston  de  la  pompe  (ce  qui 
diminue  le  travail  utile  et  oblige  à 
adopter  des  marches  lentes,  si  Ton 
veut  éviter  des  chocs),  M.  Mueller  a 
muni  les  plongeurs  de  ses  pompes  de 
soupapes  métalliques  en  deux  parties, 
au  travers  desquelles  Tair  est  évacué 
d'un  seul  coup  pendant  le  refoulement 
de  l'eau. 

Dans  la  chapelle  d'aspiration  de 
chaque  pompe  se  trouvent  d'abord 
[fig,  225  et  226)  sept  soupapes  infé- 
Yiii,  227.  Heures  en  caoutchouc,  qui  sont  direc- 

tement exposées  aux  graviers  et  aux 
sables  fins,  puis  douze  soupapes  supérieures  annulaires  en  bronze. 


POMPES    A   ACTION    INDIRECTE 


i65 


Les  soupapes  de  refoulement  (au  nombre  de  dix)  sont  groupées  circulairement 
dans  une  chambre  auxiliaire  concentrique  au  cylindre. 

La  puissance  de  la  machine  est  d'environ  105  chevaux- vapeur  ;  elle  peut  refouler 
450  à  480  mètres  cubes  à  Theure. 

La  figure  227  représente  un  groupe  de  machines  de  la  station  supérieure  ;  la 
machine  à  vapeur,  du  mémo  type  que  la  précédente,  actionne  trois  pompes  :  la  pompe 
n°  i,  qui  alimente  un  réservoir  situé  56  mètres  plus  haut;  la  pompe  n**  2,  qui  peut 
refouler  Teau  soit  à  121  mètres,  soit  à  194  mètres  ;  enfin  la  pompe  n°  3,  qui  alimente 
alternativement  et  à  volonté  deux  réservoirs,  Tun  à  224  mètres,  l'autre  à  279  mètres. 
Les  dimensions  principales  sont  les 
suivantes  : 


Cylindre  à  haute  j  diamètre .  0'",581 

pression  .  .  .  .  |  course.    .  1    ,152 

Cylindre  à  basse  (  diamètre .  0   ,701 

pression .    .  .  .  |  course  .  .  1    ,738 

Rapport  des  volumes là  2,23 

Pression  de  la  vapeur  dans  la 

chaudière 5'^«,52 

Nombre  de   révolutions    par 

minute 23  à  24 

chevaux 

Puissance  de  la  machine .  .  .  80  à  150 
ou  60  à  112,5  poncelets 

Diamètre  Refoulement 

Pompe  n<»  1  .  .  .     0",455;  56  mètres 

—  n«  2  .  .  .     0  ,290  ;  121  ou  194 

—  n°  3  .   .  .     0  ,266  ;  224  ou  279 
Course  commune  :  1",152 

La  pompe  n<>  1  (fig.  228)  n'offre 

rien    de    spécial,   son   piston   est    de 

Jurandes  dimensions,    sa    vitesse   esl 

lente,  de  sorte  qu'on  peut  se  dispenser 

d'avoir  des  soupapes  de  refoulement 

auxiliaires.   L'aspiration    se   fait  par 

7  soupapes  coniques  ordinaires. 
*Fiii.  -228.  Les  pompes  n*  2  et  n«  3  (/?//.  229) 

ont  des  soupapes  coniques,  disposées 
concentriquement  en  terrasses,  et  reposant  sur  des  sièges  en  métal;  le  tout  est  main- 
tenu par  un  fort  boulon  central  {fig,  230).  Cette  disposition  offre  très  peu  de  résistance 
au  passage  de  l'eau  et  permet  la  visite  et  le  remplacement  facile  des  soupapes  ;  il 
suffit,  pour  cela,  de  desserrer  l'écrou  du  haut  et  de  faire  tourner  légèrement  des 
sièges  placés  au-dessus  de  la  soupape  à  enlever.  Pour  arrêter  les  pompes,  on  soulève 
toutes  les  soupapes  au  moyen  de  l'excentrique  de  la  tige  centrale  ;  pour  remettre  en 
marche,  on  les  laisse  retomber  sur  leurs  sièges.  La  figure  230  permet  de  constater  la 
simplicité  de  cette  opération.  Avec  24  coups  par  minute,  ce  qui  correspond  à  une 


Ki«;.  2211. 


i66 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


itvesse  de  près  de  1  mètre  par  seconde  pour  le  piston,  ces  soupapes  fonctionnent 

absolument  sans  bruit. 

I^a  consommation  de  vapeur 
est  de  7^«,6.  On  tomberait  faci- 
lement à  6  kilogrammes  en  em- 
ployant de  la  vapeur  à  une  pres- 
sion initiale  de  8^^,5  et  en  don- 
nant aux  machines  une  vitesse 
2,5  fois  plus  grande. 

Le  montage  de  Buda-Pesth 
est  intéressant  par  Tabsence  de 
fondations;  tous  les  efforts  sont 
supportés  par  la  charpente,  et  les 
pompes  sont  indépendantes  des 
murs.  A  la  marche  normale  de 
24  tours  par  minute,  on  ne  cons- 
tate pas  de  vibrations  sérieuses, 
bien  que  la  hauteur  totale  soit 
voisine  de  12  mètres. 


Fio.  230. 


Pompes  de  Whitacre.  —  Cette  installation  a  été  faite  par  les  mêmes  cons- 
tructeurs et  sous  la  même  direction  que  celle  de  Selly-Oak  :  Peau  des  rivières 
Blythe  et  Bourne,  recueillie  dans  deux  réservoirs  ayant  respectivement  136.000  et 
1.800.000  mètres  cubes  de  capacité,  doit  être  distribuée  76  mètres  plus  haut. 

Les  machines  sont  du  type  compound,  à  balancier  et  à  distribution  Davey 
[fig.  231  à  233).  Les  cylindres  ont  O'",82o  et  i*",50  de  diamètre  ;  leur  course  commune 
est  de  3°, 05.  Le  condenseur  à  surface  est  composé  de  201  tubes  de  cuivre  de  0"*,053 
de  diamètre  et  de  2'",25  de  long. 

Chaque  cylindre  est  placé  directement  au-dessus  d'une  pompe,  et  les  tiges  du 
piston  du  cylindre  et  du  plongeur  de  la  pompe  sont  dans  le  prolongement  Pune  de 
Pautre.  La  concordance  et  le  parallélisme  du  mouvement  des  deux  pistons  sont 
assurées  par  une  disposition  à  trois  balanciers  en  tous  points  analogue  à  celle  de 
Lulon,  précédemment  décrite. 

Les  pompes  ont  0"",95  de  diamètre;  leurs  plongeurs,  dont  la  course  est  de  3™, 05, 
ont  un  diamètre  de  0'",66  {fig,  231).  Les  tiges  des  plongeurs  sont  chargées  et  équili- 
brées. Les  soupapes  sont  du  type  Morris,  de  la  Compagnie  des  Eaux  de  Kent 
{fig.  232),  comme  celles  de  Selly-Oak. 

La  vitesse  de  la  machine  et  Padmission  de  vapeur  sont  réglées  par  la  distribu- 
tion différentielle  Davey  {fig.  232  et  233),  dans  laquelle  la  tige  qui  commande  la 
distribution  est  reliée  à  la  fois  au  piston  même  du  moteur  et  à  une  cataracte.  Cette 
dernière  permet  de  régler  à  volonté  le  moment  où  la  détente  devra  commencer  en 
marche  normale;  puis,  si  la  marche  s'accélère,  la  distribution,  ainsi  modifiée  par  le 
moteur  même,  ferme  plus  tôt  Padmission  de  manière  à  ramener  la  machine  à  sa 
vitesse  normale.  Dans  ces  conditions,  en  cas  de  désamorçage  de  la  pompe,  la 
diminution  de  résistance  est  presque  aussitôt  contre-balancée  par  une  diminution 


POMPES   A    ACTION  INDIRECTE 


167 


correspondante  de  Teffort  moteur.  11  y  a  trois  soupapes  pour  les  extrémités  supé- 
rieures des  cylindres  et  trois  pour  les  extrémités  inférieures. 


0  0  '? 


Fio.  231. 


FiG.  232. 


Fio.  233. 


La  vitesse  ordinaire  des  pompes  de  Whitacre  est  de  8  coups  de  piston  par 
minute. 


Pompes  de  Hiddlesez.  —  Les  machines  ont  été  [fig.  234  et  235)  construites  par 
MM.  James  Simpson  C°;  elles  sont  à  balancier  et  à  volant,  du  type  compound 
Woolf;  plus  économiques  que  les  machines  Cornouailles  ordinaires,  elles  ont  surtout 
l'avantage  de  se  prêter  mieux  aux  exigences  de  la  distribution  des  eaux,  car  leur 
vitesse  peut  varier  de  12  à  22  tours  par  minute. 

Les  deux  cylindres  sont  du  même  côté  du  balancier,  la  pompe  et  le  volant  de 
Tautre. 


168  POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 

Les  cylindres  ont  O^J^O  et  1"*,710  de  diamètre,  la  course  des  pistons  étant 


Fio.  234. 


Fio.  235. 


respectivement  de  1",62  et  de  2™,40.  La  vapeur  est  admise  à  la  pression  de  4''',5. 

La  pompe  est  à  double  effet,  à  piston  plein  ;  son  diamètre 
est  de  0",320,  la  course  du  piston  de  2'",  40  ;  cotte  machine  pompe 
aisément  13  mètres  cubes  d'eau  par  minute. 

Les  fijçures  234  et  23>  donnent  l'ensemble  de  Tinstallation 
et  la  disposition  des  pompes;  celles-ci  sont  supportées  ainsi  que 
les  crépines  d'aspiration  par  des  galets  et  des  rails  rendant  le 
drmonta^e  ainsi  que  la  sortie  des  pièces  très  faciles.  La 
figure  !236  donne  le  détail  d'une  des  soupapes  à  clapets. 


Km.  236. 


Pompes  élévatoires  de  la  station  de  Streatham  [fiy,  237-:^40). 
—  Ces  machines,  construites  par  MM.  James  Watt  and  C%  de 
Soho,'sont  destinées  à  élever  Teau  de  Strealham. 
Deux  moteurs  à  vapeur  actionnent  ensemble  :  1**  un  système  de  leviers  qui  com- 
mandent deux  pompes  aspirantes  et  foulantes,  situées  au  fond  d'un  puits  et  destinées 
à  élever  Teau  au  niveau  du  sol  ;  2°  à  Taide  de  bielles  et  de  manivelles,  deux  pompes 
refoulantes  qui  élèvent  cette  eau  au  réservoir  d'alimentation. 

Les  deux  machines  motrices  sont  horizontales  à  triple  expansion.  Le  petit  et  le 
moyen  piston  accouplés  on  tandem  actionnent  avec  le  grand  un  arbre  à  deux  coudes 
à  90**.  lia  distribution  dans  le  petit  cylindre  s'opère  par  un  tiroir  Meyer  à  détente 
variable.  Les  cylindres,  leurs  fonds  et  les  distributeurs  sont  entourés  d'enveloppes 
de  vapeur.  A  l'extrémité  de  l'arbre  de  la  machine  est  calée  une  manivelle  qui  com- 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


169 


i70 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


mande  la  pompe  à  air  du  condenseur  et  celle  qui  refoule  Tair  dans  le  réservoir  situé 
sur  le  refoulement. 

Entre  les  deux  coudes  de  ce  même  arbre  est  monté  un  pignon  à  denture  héli- 
coïde  qui  engrène  avec  une  roue  calée  sur  Tarbre  de  commande  des  deux  systèmes 
de  pompe. 

Cet  arbre,  soutenu  par  deux  paliers  solidaires  du  bâti  de  la  machine,  porte  à  ses 
extrémités  extérieures  deux  manivelles,  dont  Tune  commande  par  une  seule  bielle  la 
pompe  destinée  à  refouler  au  réservoir,  tandis  que  la  seconde  actionne  également, 
par  une  bielle,  une  sorte  de  parallélogramme,  destiné  à  faire  mouvoir  les  tiges  des 
pompes  du  puits. 

Les  figures  237  à  240  montrent  suffisamment  le  dispositif  pour  qu'il  n'y  ait  pas 
besoin  de  s'étendre  davantage.  Les  tiges  des  deux  pompes  à  double  effet,  attachées 
aux  bielles  par  des  crosses  montées  sur  galets,  sont  disposées  d'une  façon  particu- 
lière. Chaque  pompe  comporte  deux  pistons  commandés  par  des  tiges  concentriques  ; 
la  tige  du  piston  inférieur,  pleine,  passe  à  l'intérieur  de  la  tige  du  piston  supérieur, 
qui  est  tubulaire.  Les  clapets  sont  fixés  rigidement  aux  tiges,  et  ce  sont  les  pistons 
qui  peuvent  prendre,  par  rapport  à  eux,  un  déplacement  relatif.  La  figure  240  montre 
le  piston  supérieur  en  montée  et  le  piston  inférieur  en  descente.  Le  clapet  du  pre- 
mier a  buté  sur  le  piston  et  l'entraîne  en  refoulant  l'eau  qui  se  trouve  au-dessus  de 
lui,  en  même  temps  qu'il  aspire  dans  la  partie  inférieure.  Le  clapet  du  piston  infé- 
rieur, en  descendant,  s'est  décollé  de  son  siège,  pendant  que  le  piston  restait  un 
instant  immobile  ;  puis  il  a  buté  contre  le  croisillon  du  piston,  et  il  l'entraîne  en 

maintenant  le  passage  libre  pour  l'eau 
aspirée  par  le  piston  supérieur.  Au 
moment  où  le  changement  de  marche 
s'effectue,  les  pistons  restent  quelque 
temps  immobiles  pendant  que  les  cla- 
pets liés  aux  tiges  se  déplacent;  le 
clapet  inférieur  monte,  vient  reposer 
sur  son  siège  pour  entraîner  le  piston 
qui  refoulera  par  en  dessus  en  même 
temps  qu'il  aspire;  de  son  côté,  le 
clapet  du  piston  supérieur  s'ouvre  et 
permet  le  passage  de  l'eau  refoulée. 

Pompes  de  Lawrence.  —  Ces  ma- 
chines, construites  par  F.  Morris  and 
C^,  de  Philadelphie,  sur  les  indications 
de  M.  Leawitt,  étaient  destinées  au 
service  des  eaux  de  Lawrence  (Massa- 
chusetts). Elles  se  composent  de  deux 
machines  compound  accolées  et  ayant 
fiG.  241.  un  volant  commun  entre  elles  :  ce  sont 

des  machines  Leawitt,  et  la  figure  241 
donne  une  coupe  de  l'une  d'elles. 

Les  deux  cylindres   à  vapeur  sont  munis   d'enveloppes  de  vapeur  et  inclinés 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE  171 

symétriquement  sur  la  verticale  qui  passe  par  le  centre  d'un  balancier  situé  au- 
dessus  d'eux  ;  Tune  des  extrémités  de  celui-ci  est  réunie  par  bielle  et  manivelle  au 
volant,  tandis  que  l'autre  est  connectée  avec  le  plongeur  de  la  pompe. 

Les  tiroirs  des  cylindres  sont  à  gril  avec  de  grandes  ouvertures  et  un  faible 
déplacement;  la  distribution  du  cylindre  à  haute  pression  est  assurée  par  un  excen- 
trique commandé  par  un  régulateur;  lorsque  les  deux  machines  marchent  ensemble, 
c'est  le  régulateur  de  Tune  qui  commande  la  distribution  de  l'autre. 

Les  pompes  sont  du  type  Thames  Ditton,  à  auget  et  à  plongeur  avec  un  tuyau  de 
refoulement  supplémentaire.  Pour  l'aspiration ,  il  y  a  7  valves  doubles  à  pulsations, 
plus  4  valves  dans  le  tuyau  supplémentaire;  pour  le  refoulement,  on  a  une  soupape  à 
auget.  Sur  la  chapelle  d'aspiration  inférieure  se  trouve  une  petite  chambre  sphérique 
portant  au  sommet  un  petit  robinet  à  air,  par  lequel  on  peut  introduire  un  peu  d'air 
si  besoin  est. 

Les  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0°*,450 

—  —        basse       —       0    ,950 

Longueur  de  corps  de  piston  des  2  cylindres 2    ,650 

Diamètre  des  tiges  de  piston  \  à  haute  pression  ....  0    ,087 

des  cylindres (à  basse        —       ....  0  ,100 

Diamètre  de  la  pompe  à  air 0  ,373 

—  de  corps  de  pompe 0  ,655 

—  du  plongeur 0  ,460 

—  de  la  tige  du  plongeur 0  ,H2 

—  de  la  chambre  à  air 1  ,350 

Course  du  plongeur 2  ,690 

Distance  des  centres  extrêmes  dn  balancier 5  ,440 

Diamètre  du  volant 10  ,000 

Poids  du  volant 11.650  kilogs 

Des  essais  très  complets  et  très  sérieux  furent  faits  sur  ces  machines  sous  la 
conduite  des  experts,  MM.  Worthieu,  Headley  et  Davis,  ingénieurs  civils.  Nous 
dirons  quelques  mots  de  ces  essais. 

Par  contrat,  les  machines  devaient,  à  l'essai,  marcher  pendant  quarante-huit 
heures  consécutives,  et  chaque  machine  devait  débiter  un  minimum  de  9.086  mètres 
cubes  en  dix  heures  avec  une  vitesse  de  16  tours  par  minute  et  une  pression  de  6"^*, 3 
à  la  chaudière.  La  hauteur  d'élévation  devait  être  déterminée  par  un  manomètre  fixé 
au  tuyau  de  refoulement  et  situé  à  moins  de  35  mètres  de  la  chambre  des  machines  ; 
on  devait  ajouter  aux  valeurs  fournies  par  ce  manomètre,  d'abord  la  pression  corres- 
pondante à  la  différence  de  niveau  entre  ce  point  et  le  niveau  de  l'eau  dans  le  puits, 
ensuite  une  pression  tenant  compte  des  frottements  et  des  courbes  et  évaluée 
à  0*^,07  par  centimètre  carré.  On  devait  avoir,  dans  ces  conditions,  un  rendement  en 
eau  montée  d'au  moins  283.000  kilogrammètres  par  kilogramme  de  houille  brûlée  à 
la  chaudière. 


172 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


FiG.  242 


ps-Trr-.^.^  jMp  ^W^v^^^«. 


•...^*.. 
^  , 


Fio.  243 


POMPES   A  ACTION    INDIRECTE 

Voici  quels  furent  les  résultats  obtenus  : 

Pression  aux  chaudières 6''", 3 

—  moyenne  dans  le  cylindre  H.  P 4    ,7 

—  -  —  B.  P 1    ,7 

Charbon  consommé  par  mètre  carré  de  surface  de  grille.  38    , 0 

Eau  évaporée  par  kilogramme  de  charbon ^    A 

Consommation  de  charbon  par  cheval 0    ,765 

.  Nombre  de  tours  par  minute 16,25 

Débit  d'une  pompe  par  révolution 876  litres 

Débit  d'une  machine  en  10  heures 9.350  m.  c. 

Kilogrammèlres  par  kilogramme  de  houille 387.000 


173 


FiG   244. 


Fio.  243  et  246. 


174  .   POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 

Les  figures  !242  et  243  reproduisent  les  diagrammes  d'essais  des  extrémités 
inférieures  et  supérieures  des  cylindres  :  les  courbes  isotherme  et  adiabatique  y  sont 
tracées  :  I  est  Taxe  de  la  première;  A,  Taxe  de  la  seconde. 

Pompes  d'Eastbourne.  —  L'installation,  due  à  MM.  Moreland  et  fils,  de  Londres, 
comporte  une  machine  compound  pilon  de  160  chevaux,  élevant  7.300  mètres  cubes 
par  vingt-quatre  heures  à  120  mètres  de  hauteur,  et  deux  compound  de  106  chevaux, 
élevant  chacune  4.800  mètres  cubes  à  la  même  hauteur. 

Les  cylindres  de  la  compound  {fig,  244)  sont  disposés  en  tandem  ;  ils  sont  sépa- 
rés par  une  simple  garniture  métallique  permettant  de  les  boulonner  Tun  sur  Tautre 
{fig.  241)  ;  on  évite  ainsi  les  presse-étoupes  et  on  gagne  sur  la  hauteur  deTinstallation. 
La  figure  245  montre  bien  les  détails  de  la  distribution,  des  enveloppes  de  vapeur  et 
le  montage  des  pistons. 

Les  cylindres  ontO'°,500  et  0",950  de  diamètre,  la  course  commune  est  de  1  mètre. 
Le  volant,  de  15  tonnes,  a  4"*, 20  de  diamètre.  La  pompe  est  à  piston  plongeur 
de  0",370  de  diamètre;  le  corps  de  pompe  a  0",500  de  diamètre;  les  soupapes  sont 
à  double  battement  [fig.  246),  afin  de  donner  le  maximum  de  passage  à  Teau  ;  la  levée 
est  d'environ  0",035. 

La  machine  et  les  plates-formes  sont  indépendantes  des  murs  du  bâtiment 
{fig.  244).  La  disposition  en  tandem  réduit  le  nombre  des  organes,  le  poids  de  la 
machine  et  le  prix  de  premier  établissement.  Enfin  les  pompes  sont  aisément  acces- 
sibles ;  elles  sont  supportées  au  niveau  du  puits  par  de  fortes  attaches  et  par  des 
supports  plus  légers  placés  à  la  hauteur  de  la  boîte  d'aspiration.  Celle-ci  est  munie 
de  roues,  de  sorte  qu'on  peut  la  déplacer  sur  le  côté  pour  la  visiter  ou  l'enlever  si 
besoin  est. 

Pompes  de  Kimberley.  —  L'eau  est  distribuée  au  moyen  d'un  triple  jeu  de 
machines  :  une  machine  verticale  puisant  l'eau  dans  le  Waal  River,  à  une  vingtaine 
de  mètres  de  profondeur;  deux  machines  horizontales  la  distribuant  à  longue  distance 
et  210  mètres  plus  haut. 

La  machine  verticale  est  ifig,  247  et  248)  du  type  compound,  avec  des  cylindres 
de  0'",40  et  0",65  de  diamètre,  à  course  de  0"»,625.  Les  deux  cylindres  ont  chacun 
leur  distribution  avec  détente  Meyer.  Deux  conduites  aboutissant  à  la  boîte  de  dis- 
tribution du  petit  cylindre  permettent  d'envoyer  la  vapeur  soit  dans  le  réservoir 
intermédiaire,  soit  directement  dans  le  condenseur,  de  sorte  qu'au  besoin  on  peut 
n'utiliser  qu'un  cylindre. 

Les  tiges  des  pistons  sont  directement  connectées  à  celles  des  pompes,  qui  sont 
à  double  effet  [fig,  249),  avec  un  diamètre  de  0"»,425  et  une  course  de  0"»,623.  Les 
figures  230  et  251  donnent  le  détail  d'une  des  pompes. 

Pompes  Oaskill  oompound  de  Ealamazoo.  —  Les  pompes  Gaskill,  installées  à 
Kalamazoo,  sont  des  pompes  verticales  à  piston  plongeur  et  à  simple  effet,  mues  par 
une  machine  verticale  compound. 

La  machine  est  [fig.  232)  aussi  ramassée  que  possible  ;  les  cylindres  ont  des 
robinets  de  distribution  genre  Corliss  ;  la  pression  initiale  de  la  vapeur  est  d'environ 


POMPKS    A   ACTION    INDIRECTE 


175 


Fio.  247. 


Fio.  248. 


Fui.  249,  250  et  251.. 


476 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


Fio.  252. 


Pression  d'admission  eflective  au  petit  cylindre,  5^M0. 
Admission  coupée  aux  0,327  de  la  course. 


Pression  finale  au  petit  cylindre 

—  initiale  au  grand  cylindre  . 

—  finale         —  — 

—  moyenne  au  grand  cylindre 

—  —        au  petit       — 


l''s.30 

6  kilogr.  effectifs. 
5'«,7  absolus. 
5^»,8  effectifs. 
3^%4      — 


Atmosphère 


-— ^ — ....j^:^7t> 


J2j4jà78çio 


FiG.  253. 


POMTES   A   ACTION   INDIRECTE 


177 


6  kilogrammes.  Le  condenseur  est  à  injection  d'eau.  Les  diamètres  des  cylindres  sont 
de  0'»,450  et  0"»,900;  la  course  commune  est  deO™,750. 

Un  balancier  elliptique  de  petites  dimensions,  composé  de  deux  plaques  d'acier 
de  3  centimètres  d'épaisseur  et  placé  entre  les  cylindres  et  les  pompes,  établit  la 
transmission  des  mouvements.  Il  y  a,  de  plus,  deux  volants  jumelés  de  3'",05  de 
diamètre  et  pesant  cbacun  3.t>(K)  kilogrammes. 

Les  deux  pompes  sont  à  simple  effet;  les  plongeurs  ont  tous  deux  0™,500  de 
diamètre  ;  leurs  courses  sont  de  0"',748  et  0",749. 

Chaque  pompe  possède  4  séries  de  91  petites  soupapes  en  caoutchouc  à  simple 
battement,  soit  364  soupapes  pour  Taspiration  et  le  refoulement.  Ces  soupapes 
ont  4'='",4  de  diamètre  et  0*'"',8  de  levée  ;  leurs  sièges  ont  3'^'",3  de  diamètre. 

Cette  machine  fait  45  à  !26  tours  par  minute,  ce  qui  correspond  à  une  vitesse 
de  0™,60  par  seconde  pour  les  plongeurs  ;  dans  ces  conditions,  elle  peut  élever  à 
36  mètres  environ  9"^, 5  par  minute. 

Le  diagramme  [fiy,  !253),  relatif  aux  extrémités  ipférieures  des  cylindres,  est 
intéressant. 


Pompes  de  Hartlepool.  —  Les  machines-pilons  construites  par  MM.  Worth 
Mackenzie  and  C**  sont  compound  à  double  tandem  (fig,  254)  :  chaque  tandem  com- 
porte un  cylindre  à  haute  pression  de  0",500  de  diamètre,  supporté  par  un  fond  en 

fonte,  coulé  en  creux  pour  faire  enve- 
loppe, et  formant  couvercle  du  cy- 
lindre à  basse  pression,  de  0™,900  de 
diamètre,  qui  est  lui-même  supporté 
par  un  fond  en  fonte  analogue  à  Tautre. 


Fio.  2r,i. 


Fio.  2o5. 


Les  pistons,  fixés  sur  leurs  tiges  par  cône  et  écrous,  ont  une  course  de  0",915. 
La  distribution  ordinaire  par  tiroirs  est  appliquée  aux  deux  cylindres;  elle  est  modi- 
fiable à  la  main  pour  le  seul  cylindre  à  haute  pression.  La  pression  de  la  vapeur 
dans  les  chaudières  est  de  5^*^,2. 

12 


LES   POMPES. 


178 


POMPES  A   MOLVEMENT   ALTERNATIF 


Les  machiaes  sont  portées  par  un  entablement  fortement  boulonné  sur  les 
4  colonnes  principales  en  fonte,  qui  sont  scellées  dans  la  maçonnerie  de  fondation, 
formant  les  murs  de  la  chambre  des  pompes. 

La  transmission  du  mouvement  des  pistons  à  vapeur  aux  pistons  des  pompes  et 
au  volant  est  visible  sur  la  figure  254  ;  le  volant  a  3"*, 60  de  diamètre  et  pèse 
12.000  kilogrammes. 

Les  pompes  {fig,  255)  sont  à  double  eiîet  et  munies  d'une  gaine  intérieure  en 
bronze  phosphoreux.  Elles  ontO™,453  de  diamètre;  chacune  d'elles  comporte  2  boîtes 
à  soupapes,  et  dans  chaque  boîte  se  trouvent  9  soupapes  d'aspiration  et  9  de  refou- 
lement. La  levée  des  soupapes  est  de  18  millimètres  :  elle  est  maintenue  fixe  par  des 
tampons  en  caoutchouc,  et,  grâce  à  cette  faible  levée,  le  fonctionnement  des  sou- 
papes est  absolument  silencieux. 

La  hauteur  d'aspiration  étant  forte  (voisine  de  9  mètres)  et  les  pompes  assez 
éloignées  du  puits  d'alimentation,  on  a  placé  sur  l'aspiration  2  forts  réservoirs  d'air 
[d  =  0"»,600,  h  =  2'",40].  Il  y  en  a  un  grand  sur  le  refoulement  [d=  1",05,  h  =:z3">,30] 
et,  de  plus,  les  boîtes  à  soupapes  sont  munies  de  dômes  formant  aussi  réservoirs 
d'air. 

Cette  installation  permet  d'élever  par  heure,  d'une  part,  600  mètres  cubes  d'eau 
à  33  mètres  de  hauteur  et,  de  l'autre,  30  mètres  cubes  à  120  mètres. 

Les  machines  font  environ  21  tours  par  minute,  ce  qui  correspond,  pour  les 
pistons  des  pompes,  à  une  vitesse  de  0",64  par  seconde.  Leur  puissance  est  de 
136  chevaux  indiqués.  Un  essai  a  donné,  pour  le  rendement  des  machines,  83,4  0/0. 


Pompe  Oaskill  à  triple  expansion.  —  Nous  venons  de  décrire  une  pompe  Gaskill 

compound.  M.  Gaskill  a  étudié  le 
type  pilon  à  triple  expansion  repré- 
senté par  la  figure  256,  avec  la  pré- 
occupation dominante  de  faire  cir- 
culer la  vapeur  dans  les  cylindres 
aussi  vite  et  d'une  manière  aussi  di- 
recte que  possible. 

Les  pistons  2  et  8  des  cylindres 
à  haute  et  basse  pression  se  dépla- 
cent ensemble;  le  piston  5  du  cy- 
lindre intermédiaire  se  meut  en  sens 
inverse  ;  de  la  sorte,  la  vapeur  passe 
directement  d'un  cylindre  dans  le 
suivant;  la  distribution  est  assurée 
par  des  soupapes  genre  Corliss.  Un 
balancier  triangulaire  16,  oscillant 
autour  de  l'axe  17,  met  en  connexion 
les  tiges  des  pistons  5  et  8,  les- 
quelles  sont  reliées  également  aux 
deux  plongeurs  des  pompes. 

Le  balancier  en  renvoi  de  sonnette  13  oscille  autour  d'un  axe  14,  et  met  en  rela- 
tion la  tige  3  du  piston  2  avec  les  tiges  des  deux  autres,  par  l'intermédiaire  de  la 


POMPH."^   A    ACTION   IM)IUECTE 


no 


bielle  d'accouplement  ^0,  qui  réunit  les  deux  balanciers.  Enfin  le  volant  est  mû  par 
une  manivelle  et  une  bielle  articulée  en  un  point  du  balancier  16. 

Les  deux  pompes  sont  à  simple  effet,  à  pistons  plongeurs,  et  fonctionnent  sur 
une  aspiration  et  un  refoulement  communs  ;  les  boîtes  à  soupapes  sont  disposées 
comme  dans  les  pompes  de  Kalamazoo  et  contiennent  un  grand  nombre  de  petites 
soupapes  à  simple  battement.  Du  reste,  M.  Gaskill  n'a  fait  breveter  que  la  disposition 
très  ramassée  des  machines  à  vapeur  et  se  propose  de  la  combiner,  suivant  les  cir- 
constances, avec  tel  ou  tel  groupement  et  tel  ou  tel  modèle  de  pompes. 

Pompes  de  Waltham  Abbey.  -—  Cette  machine,  analogue  (fiç.  257)  aux  machines 
marines  et  construite  par  MM.  Richardson  et  fils,  de  Hartlepool,  pour  la  Compagnie 
des  eaux  d'  «  Ëast  London  »,  est  du 
type  pilon  à  triple  expansion. 

Les  cylindres  ont  respective- 
ment 0»,455,  0",775  et  1",300  de 
diamètre;  la  course  commune  est 
de  0*",763;  la  vapeur  est  admise  à  la 
pression  de  11^^2. 

Le  cylindre  à  haute  pression 
est  muni  d'une  détente  Meyer,  com- 
mandée par  un  excentrique  spécial, 
pendant  que  les  tiroirs  des  deux 
autres  cylindres  sont  actionnés  par 
un  excentrique  unique.  Les  trois 
cylindres  sont  complètement  enve- 
loppés de  vapeur. 

Le  condenseur  à  surface  main- 
tient facilement  un  vide  de  0"°, 711, 
lorsque  la  pression  atmosphérique 
est  de  0",763. 

Les  pompes  sont  placées  sous 
les  cylindres,  et  leurs  plongeurs 
sont  reliés  par  deux  bielles  aux  tiges 

des  pistons.  Ces  plongeurs  ont  un  diamètre  de  0",300;  mais  on  pourrait  leur  en 
substituer  d'autres  de  0'",325  de  diamètre,  afin  d'augmenter  le  débit  des  pompes. 
Les  boites  à  soupapes  contiennent  chacune  136  clapets  de  0'n,05  de  diamètre. 

Les  essais  faits  par  M.  Bryan,  et  communiqués  à  l'Institut  des  Civil  Engineers, 
accusent  une  puissance  indiquée  de  160  chevaux,  une  dépense  de  6*^^,2  de  vapeur  par 
cheval  indiqué  et  un  rendement  organique  de  88  0/0.  Cela  correspondrait  à  un  ren- 
dement de  380.000  kilogrammètres  par  kilogramme  de  charbon,  en  admettant  une 
vaporisation  de  10  kilogrammes  de  vapeur  par  kilogramme  de  charbon. 


FiG.  257. 


Pompes  DabttO,  de  Saigon.  —  Ces  pompes  ont  été  construites  avec  la  préoccupa- 
tion de  pouvoir  augmenter  la  vitesse  des  organes  sans  inconvénient,  et  tout  en  con 
servant  un  mouvement  uniforme  pour  Teau. 


180 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


La  distribution  d'eau  de  Saigon  comporte  trois  machines  identiques  à  celle  qui . 
est  représentée  {fig.  258),  et  que  nous  allons  décrire. 

Le  moteur  à  vapeur  est  compound  avec  des  cylindres  horizontaux  ayant  0",290 
et0",420  de  diamètre,  et  une  course  de  piston  de  G"", 500;  les  pistons  attaquent  par 
bielles  et  manivelles  un  arbre  commun  portant  le  volant  (diamètre  :  3", 50)  et  muni 
à  ses  deux  extrémités  de  plateaux-manivelles,  actionnant  Tun  la  pompe  du  conden- 
seur, l'autre  la  pompe  aspirante  élévatoire. 


Fio.  258. 


La  pompe  comporte  un  plongeur  à  deux  diamètres  inégaux  qui  lui  permet  de 
fonctionner  à  double  effet  avec  seulement  un  clapet  à  l'aspiration  et  un  au  refou- 
lement. Le  plongeur  P  est  creux  et  renforcé  par  quatre  nervures  intérieures  ;  il  a 
pour  diamètres  0'",310  et  0"*,420,  et  une  course  de  0'",600;  l'extrémité  inférieure  du 
plongeur  a  une  forme  mi-ovoïde,  et  est  fixée  au  corps  principal  par  des  boulons. 

Le  plongeur  se  meut  dans  un  corps  de  pompe  formé  de  deux  chambres  ovoïdes 
réunies  par  une  partie  cylindrique  ;  la  chambre  inférieure  B  est  en  communication 
avec  les  deux  chapelles  d'aspiration  et  de  refoulement;  la  chambre  supérieure  est  en 
communication  directe  avec  le  refoulement. 

Lorsque  le  piston  monte,  il  aspire  par  F  et  le  clapet  d  ;  lorsqu'il  descend,  il 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


181 


refoule  par  le  clapet  e  et  R  ;  le  double  diamètre  du  plongeur  a  pour  but  de  régula- 
riser le  débit  :  à  cet  effet,  il  est  calculé  de  telle  manière  qu'à  la  descente  du  plongeur 
le  petit  diamètre  aspire,  dans  R,  une  moitié  environ  de  Teau  refoulée  par  e;  à  la 
montée,  cette  eau  est  refoulée  dans  R,  ce  qui  permet  d'espérer  un  débit  régulier. 

La  machine  fait  40  tours  par  minute  ;  elle  comporte  un  fort  réservoir  d'air  T 
de  O'',700  de  diamètre  et  5'",20  de  hauteur.  La  grande  vitesse  de  l'eau  oblige  à  munir 
les  soupapes  de  ressorts,  ce  qui  augmente  les  résistances  passives  ;  il  y  a  lieu  de  se 
demander,  en  outre,  si  le  débit  est  aussi  régulier  qu'on  peut  le  désirer. 

Pompes  Reynolds,  d'Alleghany.  —  Ces  pompes,  installées  en  Pensylvanie,  à 
Alleghany,  sont  dues  à  M.  Kd.  Reynolds  et  ont  été  construites  par  MM.  Allis  and  C°, 
de  Milwaukee. 


Fio.  259. 


Fio.  260. 

Ce  sont  {fig,  259  et  260)  deux  machines  élévatoires  verticales,  compound,  à 


182 


POMPES   A    MOIIVEMKNT   ALTERNATIF 


trois  cylindres  chacune.  Le  cylindre  à  haute  pression  est  au  milieu  des  deux  autres; 
il  effectue  son  échappement  dans  un  réservoir  intermédiaire  qui  alimente  les  deux 
cylindres  à  basse  pression.  Chacun  des  trois  cylindres  actionne  une  manivelle,  et  les 
trois  manivelles  sont  calées  à  120**  sur  un  même  arbre,  qui  porte  les  deux  volants. 
Les  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0",784 

—        des  deux  cylindres  à  basse  pression 1   ,088 

Course  commune  des  trois  pistons. 0  ,915 

Diamètre  de  Tarbre .  0   ,305 

—       des  deux  volants 4   ,880 

Poids  de  chaque  volant 9.000  kilogs 

Espace  mort  moyen  du  cylindre  à  haute  pression  ....  4,8  p.  100 

—                des  cylindres  à  basse      — 5, i  p.  100 

Volume  de  chaque  cylindre  à  basse  pression  rapporté  au 

volume  du  cylindre  à  haute  pression l'"^,954 

I^a  distribution  est  du  genre  Corliss;  l'introduction  dans  le  cylindre  à  haute 

pression  est  réglée  par  un  régulateur  à  force  centri- 
fuge ;  elle  Test  à  la  main  pour  les  deux  cylindres  à 
basse  pression. 

Les  cylindres  sont  soigneusement  mis  à  Tabri 
du  refroidissement  et  possèdent,  ainsi  que  le  réser- 
voir intermédiaire,  des  enveloppes  de  vapeur  très 
complètes;  la  vapeur  est  admise  dans  le  premier  cy- 
lindre à  une  pression  de  7**^,5  environ. 

Les  tiges  des  pistons  sont  guidées  par  leur  tête 
dans  des  glissières  fixées  au  bâti  général  ;  elles  se 
prolongent  verticalement  pour  commander  les  plon- 
geurs des  trois  pompes  à  simple  effet  placées  direc- 
tement en  dessous  des  cylindres.  Les  plongeurs  sont 
massifs,  et  on  les  a  calculés  de  façon  que  leur  poids  et 
celui  du  mécanisme  soient  sensiblement  moitié  de 
celui  de  Peau  élevée  ;  dans  ces  conditions,  le  travail 
du  piston  à  vapeur  se  trouve  parfaitement  régula- 
risé. Les  soupapes  sont  représentées  à  plus  grande 
échelle  en  figure  261.  Les  dimensions  des  pompes 
Fir..  261  et  262.  sont  les  Suivantes  : 

Diamètre  des  tuyaux  d'aspiration 0"\759 

Longueur 9  ,150 

Diamètre  de  tuyau  de  refoulement 0'»,759et  0™,915 

Longueur 205  mètres 

Diamètre  des  plongeurs  de  pompes 0™,623 

Course 0  ,915 

Des  vannes  sont  disposées  de  manière  à  isoler,  si  on  le  désire,  une  des  pompes 
des  canalisations  d'aspiration  ou  de  refoulement. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE  183 

Chacune  des  machines  devait,  par  contrat,  donner  9.500  mètres  cubes  d'eau  à 
rheure,  sous  une  charge  de  67  mètres,  avec  une  consommation  de  0**^,933  de  com- 
bustible par  cheval-heure  effectif  en  eau  montée. 

Les  essais  faits,  en  août  1885,  par  le  professeur  Greene,  de  Tlnstitut  poly- 
technique de  Reusselaer,  ont  donné  les  résultats  ci-après  : 

Le  débit  réel  des  pompes  est,  à  moins  de  3  0/0  près,  égal  à  leur  débit  théo- 
rique ; 

La  perte  de  charge  au  passage  des  clapets  a  été  évaluée  à  0"*,6i  ; 

La  charge  comprend  dès  lors  la  pression  au  manomètre  des  réservoirs,  la  hau- 
teur d'aspiration  et  la  charge  ci-dessus,  de  0",61. 

Pour  Teau  d'alimentation,  on  n'a  pas  tenu  compte  de  Teau  entraînée  par  la 
vapeur. 

Nombre  de  tours  moyen  par  minute ,  .  15,4 

Charge  sur  les  pompes  (en  mètres  d'eau) 70",60 

Pression  de  la  vapeur  à  l'entrée  du  cylindre  de  haute  pression.  7*«,67 

—               —          au  réservoir  intermédiaire 1   ,69 

Vide  au  condenseur 0"*,630 

Puissance  en  chevaux  effectifs 258 

Température  de  l'eau  d'alimentation 42** 

Eau  d'alimentation  par  cheval-heure 8^«,41 

Charbon  consommé  par  cheval-heure  en  admettant  une  vapo- 
risation de  10  pour  1  de  combustible 0  ,84 

Effet  utile,  en  kgm.,  d'un  kilog.  de  charbon 321.400 

Le  professeur  Greene  estime  à  10  0/0  environ  l'effet  utile  des  enveloppes  de 
vapeur. 

Pompe  J.  GroxallBrooks.  —  M.  Brooks,  de  Philadelphie,  a  fait  breveter  un  système 
de  pompe  permettant  d'augmenter  très  notablement  la  vitesse  de  la  machine.  A  cet 
effet,  l'ouverture  et  la  fermeture  des  soupapes,  tant  d'aspiration  que  de  refoulement, 
sont  déterminées  par  un  mécanisme  spécial  actionné  par  la  machine  et,  de  plus,  les 
soupapes  elles-mêmes  sont  construites  de  manière  à  réduire  autant  que  possible 
l'influence  perturbatrice  des  obstructions  qui  se  peuvent  produire  entre  les  soupapes 
et  leurs  sièges. 

La  figure  263  est  une  élévation  latérale  montrant  le  mécanisme,  que  la  figure  264 
représente  plus  clairement  encore  en  perspective. 

F  est  la  bielle  établissant  la  liaison  entre  la  manivelle  Ë  et  la  tige  du  piston. 

G  est  un  levier  articulé  en  un  point  fixe  G'  du  bâti  de  la  machine  et,  d'autre 
part,  autour  d'une  goupille  fàe  la  bielle  F. 

G^  est  un  axe  porté  par  le  bâti  de  la  machine  et  muni  de  deux  bras  G'*^  et 
G*;  il  est  mû  par  le  jeu  de  leviers  G^  G^  :  le  premier  étant  relié  à  G*,  le  second 
à  G. 

Enfin,  les  bras  G*"*  et  G*  portent  des  goupilles  qui  peuvent  se  déplacer  dans  les 
rainures  H*  et  H*  des  deux  coulisseaux  H,  qui  supportent  les  tiges  motrices  I  des 
valves  de  la  pompe. 

On  voit  qu'aiosi  le  mouvement  de  rotation  de  Tarbre  D,  entraînant  le  mouve- 


i84 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


ment  de  la  bielle  F,  déterminera  rigoureusement,  par  l'intermédiaire  du  méca- 
nisme ci-dessus,  le  déplacement  des  tiges  I , 
reliées  aux  valves  d'aspiration  et  de  re- 
foulement. 

Les  valves  sont  des  tiroirs  à  grilles 
disposés  —  à  l'aspiration  comme  au  re- 
foulement —  de  manière  que  leur  cadre 
se  meuve  sur  sa  glace  du  côté  de  leur 
levée.  La  figure  267  montre  cette  dispo- 
sition, J*  et  J'  étant  respectivement  les 
grilles  d'aspiration  et  de  refoulement.  La 
levée  des  tiroirs  est  limitée  par  des  sup- 
ports de  garde  M. 

La  connexion  des  mouvements  est 
établie  de  telle  manière  que  le  plongeur  N' 
soit  en  mouvement  un  peu  avant  l'ouver- 
ture des  valves.  Voici  alors  ce  qui  se 
passe  dans  la  chambre  supérieure  J,  par 
exemple.  Le  tiroir  d'arrivée  est  graduel- 
lement aspiré  et  vient  s'appuyer  contre 
les  supports  M  ;  l'eau  passe  alors  par  sa 


■  2 - 

i 

M  \ 

r^^ 

'% 

/*■ 

^^xf-y^ 

1  f% 

f 

^lJl_4-i, 

'^^^ 

■J'  j, 

'  fl' 

^^-TT' 

■i 

■*       ^   /; 

Fio.  263  et  264. 

levée,  puis,  le  tiroir  se  mettant  en  mou- 
vement, les  orifices  sont  peu  à  peu  décou- 
verts, si  bien  que  les  orifices  sont  grands 
ouverts  au  moment  où  le  plongeur  se  meut 
avec  la  plus  grande  rapidité.  Lorsque  son 
mouvement  se  ralentit,  les  orifices  se  recou- 
vrent peu  à  peu  et  les  tiroirs  ne  fonctionnent 
plus  que  comme  des  clapets. 

Il  en  est  de  môme  au  moment  où  le  plon- 
geur remonte  pour  le  fonctionnement  du 
refoulement. 

En  résumé,  les  valves  fonctionnent,  au 
début  et  à  la  fin  de  la  course,  comme  des 
soupapes  à  clapets  et,  dans  l'intervalle, 
comme  des  tiroirs.  La  résistance  au  mouve- 
ment des  tiroirs  est  très  faible,  puisque, 
lorsqu'ils  se  déplacent,  ils  sont  toujours 
soulevés  de  leurs  sièges  :  les  frottements  se 
réduisent  alors  à  ceux  qui  se  produisent  sur  ^'^"  ^^^'  ^^^^  ^^  '^^^' 

les  supports  d'arrière,  avec  lesquels,  d'ail- 
leurs, les  surfaces  en  contact  peuvent  être  réduites  autant  que  Ton  veut. 


^^l' 

tk 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


185 


Pour  pallier  les  inconvénients  dus  aux  obstructions  permanentes  ou  temporaires 
entre  les  soupapes  et  leur  siège,  on  a  construit  ces  valves  d*une  série  de  pièces  /,  /,/... 
{fig.  265),  disposées  de  manière  à  se  déplacer  simultanément  avec  leur  cadre,  mais  à 
pouvoir  aussi  se  mouvoir  individuellement  vers  ou  hors  leur  siège.  A  cet  effet,  toutes 
les  pièces  l  sont  percées  d'un  œil  /3,  par  lequel  passe  la  tige  motrice  I,  dont  le  dia- 
mètre est  inférieur  à  celui  de  1^  :  la  pièce  l  est  maintenue  par  des  contre-écrous,  ce 
qui  fixe  son  mouvement  longitudinal 
sous  Faction  de  I,  et  non  pas  son  mou- 
vement transversal  sous  Faction  de 
Teau. 

Pour  éviter  que  les  valves  ne 
viennent  frapper  fortement  leurs  sièges 
ou  les  supports,  dans  le  cas  de  grandes 
vitesses  et  de  fortes  pressions  d'eau, 
et  pour  régler  mieux  encore  l'éléva- 
tion et  l'abaissement  des  valves,  l'in- 
venteur a  disposé  les  supports  de  ma- 
nière que  non  seulement  ils  limitent 

l'écartement  des  soupapes,  mais  encore  qu'ils  déterminent  effectivement  l'élévation 
ou  l'abaissement  de  celles-ci.  Dans  les  figures  268  et  269,  les  supports  sont  des  rai- 
nures M',  commandant  par  les  galets  r  la  levée  des  valves  L,  m,  m'  dans  leurs  cadres 
et  sur  leurs  sièges  J*. 

Enfin,  comme  disposition  générale,  les  pompes  sont  à  double  effet;  les  tiges  I 
commandent  à  la  fois  l'aspiration  d'un  côté  et  le  refoulement  de  l'autre;  les  chambres 
K^  et  K®  {fig.  267)  sont  réunies  sur  une  aspiration  unique,  et  de  même  les  chambres 
K*  et  K^,  pour  le  refoulement. 


Fio.  268  et  269. 


Pompes  de  Leicester.  —  Ces  pompes,  qui  assurent  la  distribution  d'eau  de  Leicester, 
ont  été  construites  à  Erith  par  MM.  Easton,  Anderson  et  Goolden.  La  machine  est 
{fig.  270)  à  triple  expansion,  avec  détente  Meyer  à  chaque  cylindre,  modifiable  à  la 
main,  de  manière  que  le  degré  de  détente  soit  le  même  pour  les  courses  avant  et 
arrière.  Les  cylindres  sont,  de  plus,  munis  d'enveloppes  de  vapeur. 

Les  pompes  sont  à  piston  plongeur;  elles  sont  placées  exactement  en  dessous 
des  cylindres  à  vapeur,  et  mues  directement  par  les  tiges  de  leurs  pistons,  celui  de 
haute  pression  marchant  en  sens  opposé  des  deux  autres.  Les  pompes  sont  à  simple 
effet  et  fonctionnent  sur  une  aspiration  et  un  refoulement  communs.  Les  soupapes 
annulaires  sont,  ainsi  que  leurs  sièges,  en  bronze  à  canon. 

Les  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 


Diamètres,  cylindre  à  haute  pression 0"™,42d 

—  —       intermédiaire 0  ,675 

—  —       à  basse  pression i  ,100 

Course  commune  des  pistons 0  ,900 

Pression  de  la  vapeur 9^^,400 

Diamètre  des  pistons  plongeurs 0'°,312 


\m 


POMPES    A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 


La   machine  fait  25  tours  par  minute,  et  la  puissance  indiquée  est  d'environ 
ioO  chevaux;  Teau  est  refoulée  à  une  hauteur  maxima  de  415  mètres. 


Pompes  de  Golohester.  —  La  distribution  d'eau  de  Colchester  est  assurée  au 
moyen  de  deux  machines  compound  verticales,  construites  comme  les  précédentes 
par  MM.  Easton,  Anderson  et  Goolden,  d'Erith  {/îg.  272). 

Ces  machines,  placées  directement  sur  le  puits,  peuvent  élever  à  75  mètres  de 
hauteur  310  à  320  mètres  cubes  d*eau  par  heure.  Elles  comportent  un  cylindre  à 
haute  pression  de  0"*,350  de  diamètre  et  deux  cylindres  à  basse  pression  ayant  cha- 


POMPKS   A   ACTION   INDIRECTE 


187 


cun  0'",500  de  diamètre.  La  course  commune  des  pistons  des  3  cylindres  est  de  0",9i2. 
L'arbre  principal  est  placé  au-dessus  des 
machines  et  porte  deux  volants. 

Les  pompes  sont  à  piston  plongeur 
et  leurs  tiges  sont  directement  accouplées 
à  celles  des  pistons  à  vapeur;  les  corps 
de  pompe  ont  0*,288  de  diamètre  et  les 
plongeurs  0",26  ;  la  course  est  naturelle- 
ment de  0™,9i2. 

Chaque  machine  est  munie  d'une 
pompe  à  air  de  O^^âSo  de  diamètre  et 
de  0™,9i2  de  course  et  d'un  condenseur 
à  surface  de  22"*^,95  ;  la  vapeur  d'échap- 
pement passe  dans  les  tubes,  et  Ton  peut 
modifier  aisément  la  circulation  de  Teau. 

Des  essais  faits,  huit  heures  durant, 

sous  le  contrôle  des  autorités  de  Colches- 

ter,  ont  donné  les  résultats  suivants  :  ^      o-^ 

'  Fi<i.  2r2. 

Vitesse  moyenne  de  la  machine,  tours  par  minute  .  31  l  /2 

Pression  moyenne  dans  la  chaudière 9^»,4 

Vide  moyen 0™,650 

Hauteur  totale  d'élévation  de  Teau 70  mètres 

Pression  moyennedanslecylindre  dehautepres^îon         8''«f,5 

•    Rendement  organique 85  p.  100 

Eau  vaporisée  par  kilog.  de  charbon 12**^,13 

Effet  utile,  en  kgm.,  d'un  kilog.  de  charbon.  .  .  .  285.000  kgm. 


Pompes  deHeretord. 

ton-on-Tess. 


Ces  pompes  ont  été  construites  par  Mackensie,  de  Stok- 


t^^fopi' f^n'yvjvmrm^vri *jiu -g'^-w ^^ m    i  numu '^j^f lyf jk^| 


Fio.  273.  Fio.  274. 

La  machine  à  vapeur  {fig.  273  et  274;  est  à  triple  expansion  avec  trois  cylindres 


188  POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 

placés  verticalement  sur  une  même  plate-forme  et  ayant  des  diamètres  de  0'",340, 
0",540  et  0",915  avec  une  course  commune  de  O^JôO.  Les  cylindres  sont  munis  de 
chemises  de  vapeur;  un  réchauffeur  est  placé  entre  les  cylindres  de  moyenne  et 
basse  pression. 

Il  y  a  trois  pompes  à  simple  effet  placées  respectivement  sous  chacun  des  trois 
cylindres  à  vapeur  et  mues  directement  par  les  tig-es  de  leurs  pistons;  ces  pompes 
ont  0'",406  de  diamètre,  avec,  naturellement,  une  course  de  0™,760;  elles  refoulent 
Teau  dans  un  réservoir  situé  à  33  mètres  plus  haut,  d'où  elle  coule,  en  se  filtrant, 
dans  un  autre  réservoir  situé  à  6  mètres  en  dessous.  Une  quatrième  pompe,  à  double 
effet,  vient  prendre  une  partie  de  cette  eau  et  la  refoule  dans  un  réservoir  de  charge 
situé  à  54  mètres  au-dessus  du  niveau  des  machines;  cette  pompe,  qui  a  0'",i40 
de  diamètre  et  0'",760  de  coupe,  est  actionnée  par  la  crosse  du  piston  intermé- 
diaire. 

Les  plongeurs  des  pompes  sont  en  bronze  ;  les  stuffing  box  sont  en  métal  anti- 
friction et  peuvent  faire  deux  ans  de  service;  les  poids  des  plongeurs  et  du 
mécanisme  sont  calculés  de  façon  à  régulariser  le  travail  à  l'aspiration  et  au  refou- 
lement. 

Chaque  corps  de  pompe  possède  six  soupapes  d'aspiration  et  six  de  refoulement  ; 
les  premières  ont  0", 150  de  diamètre,  les  secondes  0'",168. 

Pompes  de  Gleveland.  —  f^a  distribution  d'eau  de  Cleveland  est  assurée  au 
moyen  de  pompes  à  piston  plongeur,  mises  en  mouvement  par  une  machine  à  vapeur 
américaine  à  triple  expansion  [fig,  ^75  et  276).  Les  cylindres  à  vapeur  ont  0",860, 
1"',570  et  2°',340  de  diamètre  avec  une  course  de  l'",()3. 


r^- 


Fig.  21o. 


Fio.  276. 


Les  cylindres  sont  soigneusement  munis  d'enveloppe  de  vapeur;  la  distribution 
est  du  type  à  soupape  Stevens  pour  le  cylindre  à  basse  pression  et  pour  l'échappe- 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


189 


ment  du  cylindre  intermédiaire  ;  elle  est  du  type  Reynold,  Allis  pour  le  cylindre  à 
haute  pression  et  pour  Tadmission  du  suivant  {*). 

Les  pompes  sont  placées  sous  les  cylindres;  leurs  plongeurs  sont  dans  le  pro- 
longement des  tiges  de  pistons  et  reliés  à  ceux-ci  par  deux  tiges  et  un  étrier.  Ces 
pompes  sont  à  simple  effet  avec,  en  tout,  1.570  clapets  de  G*", 09  de  diamètre. 

Les  essais  faits  sur  ces  machines  ont  donné,  avec  une  vitesse  de  18,7  tours  par 
minute,  une  puissance  indiquée  de  770  chevaux  et  une  puissance  en  eau  montée  de 
72i  chevaux,  soit  un  rendement  organique  voisin  de  94  0/0.  On  consommait  5*'«^,2  de 
vapeur  sèche  par  cheval  indiqué,  et  l'on  pompait  90.870  mètres  cubes  d'eau  sous 
66  mètres  de  charge  en  vingt-quatre  heures. 

Pompes  de  Milwaukee.  —  Comme  les  pompes  d'AUeghany,  ces  pompes  ont  été 
construites  par  la  maison  Allis  sur  les  plans  de  MM.  J.  et  L.  Reynolds.  La  machine 
à  vapeur  {/îg,  277)  est  à  triple  expansion  avec  deux  réservoirs  intermédiaires;  les 
trois  pistons  attaquent  au  moyen  de  manivelles  à  120°  un  arbre  unique  portant  deux 
volants. 


Fio.  277. 


Ki(i.  278. 


Les  pompes  sont  à  double  effet,  à  pistons  plongeurs  pleins,  analogues  au  type 
précédemment  décrit  ;  elles  devaient,  d'après  le  contrat,  refouler  en  vingt-quatre 
heures  31.800  mètres  cubes  d'eau  à  48'",20,  avec  une  dépense  de  7  kilogrammes  de 
vapeur  par  cheval  effectif. 


(')VoirG.  Richard,  la  Mécanique yénèrule  à l'Eupostlionde  Chicago. 


100  POMPES   A   MOrVKMKNT   ALTEKNATIF 

Les  caractéristiques  de  ces  pompes  sont  les  suivantes  : 

Diamètres  des  cylindres O'-JIO        i-,220        1"',870 

Puissances  indiquées  en  chevaux.  .  .  .         i75  170  229 

Espaces  nuisibles 1,40/0      1,5  0/0      0,77  0/0 

Nombre  de  tours  par  minute 20 

Vitesse  du  piston  par  seconde 1*,00 

Volumesdes2  réservoirs  intermédiaires.  2'"^,830  5'"'*,1^ 

Diamètre  des  trois  pompes 0'",813 

Diamètre  de  la  pompe  à  air 0  ,510 

MM.  Leawitt  et  Thurston  ont  fait  sur  cette  machine  de  très  intéressants  essais 
dont  voici  les  principaux  résultats  : 

Eau  vaporisée  par  kilogramme  de  combustible 10^^,88 

—  —      mètre  carré  de  surface  de  chauffe  .  .  8    ,30 

—  —      mètre  carré  de  surface  de  grille  .  .  .  357    ,00 
Rendement  de  la  vaporisation  (rapport  entre  la  chaleur 

absorbée  parla  vapeur  et  celle  qui  est  dégagée  parle 

combustible) 73,i5  0/0 

Pression  des  vapeurs  à  l'admission  (absolue) 9^*, 5 

Pression  finale 0    ,371 

Contre-pression  au  grand  cylindre 0    ,110 

Vide  au  condenseur 0    ,090 

Détente  totale 20 

Vapeur  dépensée  par  cheval  indiqué 5*^,29 

—  —             effectif 5    ,80 

Charbon  dépensé  par  cheval  indiqué 0    ,500 

—  —               effectif 0    ,620 

Kilogrammètres  par  kg.  de  combustible  (Duty)  ....  429.110  kgm. 

Ce  sont  là  des  résultats  excellents  ;  le  diagramme  de  la  figure  278  complète  les 
renseignements  ci-dessus.  Dans  sa  Mécanique  générale^  M.  Richard  attribue  ces 
rendements  élevés  à  un  bon  équilibrage  de  la  machine,  à  la  diminution  des  frotte- 
ments par  de  larges  glissières,  à  l'emploi  de  vapeur  très  sèche  (1  0/0  d'humidité), 
enfin  à  l'emploi  d'une  grande  détente  et  d'enveloppes  de  vapeur  très  complètes  aux 
cylindres  et  aux  réservoirs. 

Pompe  Ezra  E.  Glarke.  —  M.  Ezra  E.  Clark,  de  Northampton  ;Massachusetts),  a 
fait  breveter,  le  2  janvier  1894,  une  pompe  dont  voici  les  principaux  caractères  : 

Deux  paires  de  cylindres  compound  en  tandem  actionnent  chacune  une  pompe  à 
double  effet  située  sur  la  même  verticale. 

Mais  les  plongeurs  des  pompes  sont  dédoublés,  chacun  d'eux  étant  aclionné 
directement  par  le  piston  d'un  des  deux  cylindres  supérieurs. 

La  préoccupation  dominante  de  l'inventeur  a  été  de  multiplier  les  liaisons  entre 
les  diverses  parties  delà  machine,  de  façon  à  les  équilibrer  aussi  complètement  que 
possible  et  à  régulariser  la  marche  en  faisant  dépendre  le  mouvement  d'un  organe 
quelconque  du  mouvement  même  des  autres. 


POMPKS    A   ACTION    INDIRECTE  191 

Les  iigures  "2,19  à  281  permettent  de  se  rendre  facilement  compte  de  la  disposi- 
tion adoptée. 

H  et  G  sont  les  cylindres  à  haute  pression; 
H'  et  G'  sont  les  cylindres  à  basse  pression; 

12  et  13,  tuyaux  diagonaux  faisant  passer  la  vapeur  d'échappement  de  H  et  G 
respectivement  dans  les  boîtes  d'admission  H'  et  G. 


Fio.  279. 


FiG.  280. 


Fio.  281. 


Le  piston  de  H  est  relié  par  la  tige  N,  la  traverse  20  et  les  bielles  21  au  balan- 
cier M  d'axe  22  ;  en  même  temps,  il  actionne  par  l'intermédiaire  de  la  traverse  24  et 
des  bielles  C  le  plongeur  B**. 

Le  piston  de  G'  est  relié  par  les  tiges  30,  la  traverse  31  et  les  bielles  32  au 
balancier  M'  ayant  aussi  pour  axe  22  ;  en  même  temps,  il  actionne,  grâce  à  la  tige  N*^ 
qui  traverse  B^,  le  plongeur  B^. 

Par  des  jonctions  analogues,  le  piston  de  G  est  relié  au  balancier  M'  et 
actionne  le  plongeur  A^;  le  piston  de  H'  est  relié  au  balancier  M  et  actionne  le 
plongeur  A^. 

On  voit  qu'ainsi  les  pistons  de  G  et  G'  auront,  grâce  au  balancier  M',  des  mou- 
vements en  sens  inverse  bien  correspondants  et  qu'il  en  sera  de  même,  grâce  au 
balancier  M,  des  mouvements  des  pistons  de  H  et  de  H'. 


192 


POMPES   A   MOUVEMENT  ALTERNATIF 


La  régularité  et  la  concordance  des  déplacements  des  plongeurs  Aj,  A3,  Bj  et  B3 
en  résultent  nécessairement. 

Reste  à  étudier  la  distribution  de  vapeur  : 

Chaque  cylindre  a  sa  distribution  propre;  par  exemple,  les  tiges  15  et  17  com- 
mandant la  distribution  de  G  et  de  G'  sont  reliées  aux  deux  extrémités  d'un  levier  50, 
dont  Taxe  est  mû,  grâce  à  deux  pièces  51  et  52,  par  le  balancier  M. 

On  voit  donc  que  la  distribution  des  cylindres  G  et  G'  est  commandée  par  M, 
lequel  reçoit  son  mouvement  des  pistons  de  H  et  H'  et  vice  versa. 

Cette  connexion  de  tous  les  organes,  la  régularité  qui  en  est  théoriquement  le 
but  et  la  justification,  ne  vont  pas  sans  une  assez  grande  complication  et  sans  une 
multiplication  des  articulations  et  des  presse-étoupes,  qui  peuvent  faire  craindre  des 
difficultés  pratiques  assez  sérieuses. 


Pompe  de  Weston-s.-Mare.  —  Les  pompes  de  distribution  d'eau  décrites 
ci-après  ont  été  construites  par  MM.  Hathorn,  Davey  and  C°.  Elles  offrent  quelques 

particularités  intéressantes  : 

Tout  d'abord,  on  a  conservé 
le  principe  des  machines  diffé- 
rentielles Davey;  mais,  au  lieu 
de  charger  les  plongeurs,  on  a 
compté  sur  l'inertie  des  pistons 
eux-mêmes.  A  cet  effet  [fig,  282), 
on  a  disposé  les  cylindres  à  haute 
et  basse  pression  c  et  rf  sur  un 
bâti  diagonal,  et  leur  accouple- 
ment est  obtenu  par  une  paire 
de  disques  montés  sur  un  arbre 
oscillant  [fig,  283  et  284).  Aux 
pivots  d'attache  des  tiges  des 
pistons  sont  fixées  les  tiges  des 
pompes,  et  la  transmission  de 
l'effort  se  fait  sous  un  angle 
assez  aigu  et  sans  autres  inter- 
médiaires. Le  schéma  montre  de 
plus  les  deux  pompes  A  et  B  et 
leurs  guides  à  fourreau  e,  e.  Dans 
cette  machine,  on  a  encore  con- 
servé en  partie  le  principe  de 
l'inertie  d'un  poids  lourd;  mais 
ici  on  l'a  appliqué  dans  les  disques  qui  accouplent  les  machines  et  les  pompes. 

La  distribution  est  assurée  par  des  tiroirs  ;  chaque  cylindre  a  sa  distribution 
propre,  et  le  système  Davey  y  est  appliqué.  La  figure  283  met  bien  en  vue  cette 
distribution  :  les  deux  tiroirs  superposés  sont  reliés  l'un  au  disque  oscillant  (c'est-à- 
dire  qu'il  participe  au  mouvement  de  la  machine  même),  l'autre  à  une  cataracte 
suivant  les  dispositions  connues. 

Les  cylindres  ont  0™,400  et  0'°,700  de  diamètre  avec  une  course  de  O'",900. 


Fie.  282. 


POMPES    A   ACTION   INDIRECTE 


103 


Leurs  volumes  sont  dans  le  rapport  de  1  à  3  avec  un  réservoir  intermédiaire.  Les 
pompes  ont  0",385  de  diamètre  et  0",725  de  course. 


Fi(..  283. 


Fio.  2X4. 


Pompe  verticale  de  Smitwick.  —  (]ette  machine  {fig,  283  à  287)  se  compose  de 
trois  pompes  à  simple  effet  absolument  semblables  et  calées  à  120°  sur  un  arbre  coudé 
placé  au-dessus  d'elles.  Les  cylindres  sont  contenus  dans  une  boîte  en  fonte  A,  dont 
le  couvercle  porte  deux  supports  D  qui  constituent  le  bâti.  Chacun  de  ces  supports 
est  muni  d'un  bossage  sur  lequel  est  fixée  une  chaise  K  servant  à  supporter  Tarbre  h 
commandé  par  la  poulie  h  et  transmettant  le  mouvement  à  la  pompe  par  le  pignon 
denté  k!' ,  La  caisse  A  est  partagée  en  trois  parties  par  deux  cloisons  horizontales 
L  et  L'.  L^aspiration  B  communique  avec  la  partie  inférieure  et  l'évacuation  B'  avec  la 
partie  supérieure. 

Le  détail  intéressant  de  cette  machine  est  la  manière  dont  est  fixé  le  fond  infé- 
rieur O  de  chaque  cylindre,  qui  est  en  même  temps  le  siège  de  clapets  d'aspiration. 
11  a  la  forme  d'une  cuvette  dont  le  rebord  élargi  contient  une  rainure  circulaire  ^ 
dans  laquelle  vient  s'emboîter  le  corps  de  pompe,  et  il  se  continue  à  la  partie  infé- 
rieure par  une  couronne  cylindrique  filetée  N",  sur  laquelle  se  visse  un  écrou  N  cla- 
veté  dans  un  volant  N'  reposant  sur  une  semelle  M. 

Au  moment  du  montage,  on  place  dans  la  rainure  j  la  substance  dont  on  veut 
se  servir  pour  faire  le  joint,  et,  par  la  manœuvre  du  volant,  on  serre  le  fond  O  contre 
le  cylindre  d ,  Afin  d'éviter  le  déplacement  de  la  semelle  M,  le  fond  de  la  boîte  est 
muni  d'ergots  m . 

Les  soupapes  n'ont  rien  de  particulier;  elles  sont  maintenues  sur  leur  siège  de 
la  façon  ordinaire  par  des  ressorts.  Celles  de  refoulement  sont  placées  sur  le  piston 


LES   POMPES. 


13 


\0i 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


lui-même  et  en  nombre  égal  à  celles  d'aspiration.  On  en  met  ordinairement  8;  mais 
on  n'en  a  représenté  que  4  pour  la  clarté  de  la  figure. 


"i 


5^ï 


\ 


\    JU 


3)7® 


n, 


a-su 


Fio.  285. 


Frc.  286. 


Fio.  287. 


Le  fonctionnement  de  cette  pompe  est  celui  d'une  pompe  aspirante  et  foulante  ; 
elle  est  employée  dans  les  fabriques  de  papier  pour  le  mouillage  de  la  pâte. 

Pompe  de  Boston.  —  Cette  machine  (/ïg.  288)  a  été  installée,  en  1893,  à  la  station 
élévatoire  de  Boston.  Elle  se  compose  de  3  pompes  à  double  effet  commandées 
par  une  machine  verticale  à  triple  expansion,  dont  les  cylindres  ont  respectivement 
pour  diamètres  349,  620  et  990  millimètres  et  pour  longueur  commune  1"*,828.  Ils 
sont  supportés  par  un  bâti  formé  de  colonnes  verticales  avec  contreforts  obliques. 
Tous  trois  sont  entourés  d'enveloppes  distinctes  dans  lesquelles  circule  de  la  vapeur 
spécialement  réchauffée  et  à  une  pression  de  13  atmosphères  pour  le  petit  et  le  moyen 
cylindre,  et  de  7  atmosphères  pour  le  grand.  L'eau  de  condensation  des  deux  pre- 


POMPKS    A    ACTION    I>M)IUECTE 


19:î 


mières  enveloppes  retourne  à  la  chaudière;  celle  de  la  troisième  est  envoyée  au 
réservoir  d'eau  d'alimentation. 

La  distribution  est  opérée  par  tiroirs  à  gril  commandés  par  cames  ;  celle  du 
cylindre  à  haute  pression  est  seule  à  détente  variable. 

Le  mouvement  des  bielles  est  transmis  directement  à  des  plateaux  évidés  tour- 
nant autour  d'un  point  fixe  et  articulés  au  moyen  de  bielles  :  1°  à  Tarbre  de  couche 
qui  porte  le  volant;  2°  à  la  tige  de  chaque  plongeur;  3**  à  un  arbre  intermédiaire 
sur  lequel  est  pris  le  mouvement  des  soupapes  des  pompes  et  celui  de  la  pompe  à  air 
du  condenseur. 


FiG.  288. 


Le  principal  perfectionnement  de  cette  machine  consiste  dans  l'augmentation  de 
vitesse  qu'on  lui  a  donnée  par  rapport  à  toutes  les  autres  du  même  genre  et  surtout 
de  mêmes  dimensions,  perfectionnement  qu'on  a  pu  obtenir  en  rendant  automatiques 
la  levée  et  la  fermeture  des  soupapes  des  pompes. 

Un  plateau  dans  le  genre  de  celui  qui  commande  la  distribution  d'une  machine 
Corliss  reçoit  son  mouvement  de  l'arbre  intermédiaire  dont  nous  venons  de  parler, 
et,  au  moyen  de  4  bielles,  actionne  en  temps  voulu  4  roues  dentées,  engrenant  avec 
la  crémaillère  qui  termine  chacune  des  tiges  des  4  soupapes  que  comporte  une 
pompe. 

Grâce  à  ce  dispositif,  la  vitesse  normale  est  de  60  tours  par  minute;  on  peut 
la  porter  à  75  tours,  tandis  qu'auparavant  la  vitesse  était  trois  ou  quatre  fois 
moindre. 


196 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


v^Suwm^^wmm' 


FiG,  289. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE  197 

Les  bras  de  levier  des  plateaux  principaux  sont  calculés  de  façon  que  les  plon- 
geurs aient  une  course  de  1*,2â0.  Ils  ont  un  diamètre  de  0'",444  et  refoulent  à 
39  mètres  de  hauteur. 

Chaque  clapet  de  refoulement  est  surmonté  d*un  réservoir  d*air  communiquant 
à  sa  base  avec  la  conduite  principale  et  avec  le  condenseur  à  surface  de  la  machine  à 
vapeur. 

Pompe  de  Dresde  {fig^  ^89-291).  —  Cette  pompe  sert  à  alimenter  les  bassins  des- 
servant la  ville  de  Dresde  (Allemagne). 

L'eau  à  élever  provient  de  six  sources  différentes,  réparties  sur  une  longueur  de 
400  mètres  et  captées  par  des  puits  réunis  entre  eux  par  des  canalisations  souter- 
raines, aboutissant  à  un  puits  voisin  de  Tusine.  Chaque  puits  est  cimenté  à  Tinté- 
rieur  et  hermétiquement  clos  à  sa  partie  supérieure  par  une  plaque  de  fonte. 

La  machine  motrice  est  une  compound  à  balancier  à  2  cylindres,  à  distribution 
par  soupapes  et  à  détente  variable  de  0  à  0,60. 

Les  manivelles  sont  calées  à  180®;  les  diamètres  des  cylindres  sont  respective- 
ment 570  et  900  millimètres,  et  la  course  est  de  1",200. 

Les  plongeurs  sont  attelés  directement  sur  les  tiges  des  moteurs  ;  les  deux 
pompes  sont  à  simple  effet  ;  mais,  vu  leur  angle  de  calage,  leur  ensemble  constitue 
une  seule  pompe  à  double  effet. 

Étant  données  les  grandes  dimensions  des  conduites  d'aspiration  et  de  refoule- 
ment, on  a  dû  employer  des  soupapes  d'un  genre  particulier,  mues  par  la  machine 
motrice. 

Le  type  adopté  est  le  typeRiedler,  dans  lequel  le  mouvement,  pris  par  un  excen- 
trique à  Textrémité  de  Tarbre  de  distribution,  est  transmis  par  un  ensemble  de 
bielles  et  de  manivelles  à  un  petit  plongeur  commandant  l'entrée  et  la  sortie  de 
Teau  d'un  appareil  hydraulique  logé  dans  la  boite  à  clapets  {fitj.  289). 

Cet  appareil  n'est  autre  qu'un  moteur  mû  par  l'eau  du  refoulement;  il  est  relié 
par  des  manivelles  aux  tiges  des  soupapes  à  conduire.  L'angle  de  calage  de  Texceu- 
trique  de  commande  est  réglé  de  façon  à  ce  que  le  mouvement  des  soupapes  ainsi 
obtenu  soit  en  concordance  avec  celui  des  plongeurs. 

Afin  de  faciliter  le  mouvement  de  l'eau  dans  les  deux  pompes  principales,  on  a 
placé  au-dessous  de  chaque  clapet  d'aspiration  une  pompe  d'extraction  d'air,  et, 
au-dessus  de  chaque  clapet  de  refoulement,  un  premier  réservoir  d'air  comprimé. 

I^es  tuyaux  de  refoulement  de  chaque  pompe  se  réunissent  ensuite  dans  une 
conduite  principale  allant  au  réservoir,  et  sur  laquelle  se  trouvent  deux  autres  réser- 
voirs d'air  de  chacun  2  mètres  de  diamètre  et  6  mètres  de  hauteur. 

La  machine  fait  40  tours  par  minute  à  la  pression  de  vapeur  de  8  kilogrammes, 
et  la  pompe  refoule  20.000  mèlres  cubes  d'eau  à  55  mètres  de  hauteur  en  24  heures. 

Pompe  à  triple  expansion  de  Davey  {fig.  292  à  300).  —  L'usine  élévatoire  des 
eaux  de  Leeds  comprend  deux  machines  semblables  à  celles  dont  nous  donnons 
ci-dessous  la  description,  empruntée  à  VEngineer  du  9  février  1900. 

Le  moteur  est  une  machine  verticale  à  triple  expansion,  distribution  CorlisS) 
condenseur  à  surface.  Le  petit  et  le  moyen  cylindres  sont  pourvus  d'enveloppes 
de  vapeur  venant  directement  de  la  chaudière,  tandis  que  le  grand  est  entouré 


_  J 


198 


POMPES   A   MOL'VKMENT    ALTEKNATIF 


^^^'glvJ^ 


Fio.  290. 


Fio.  291. 


Fui.  292. 


ffP  Cylmdef 


Atmospheric    Lme 


Zéro    Ltne 


/.  /?  Cyfindf. 
Scàle  4^ 


Hfmosphcric    Une 
Zéro  Line 


L  P  Cvlinder 
Scai  A,^ 


Fio.  294  à  299. 


Ffr..  29.1. 

nP.  Pump 
Sccife  k*'*' 


I.P.  Pump 
Scà/e  /*;** 


L  P  Pump, 


200 


POMPES   A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


par  de  la  vapeur  à  3*«,5.  L'eau  de  condensation  des  enveloppes  est  renvoyée  aux 
chaudières.  Les  réservoirs  intermédiaires  sont  également  munis  d'enveloppes  de 
vapeur. 


L85  ■*  S»i4-*  *!i  f  f*4iB 


N«M.» 

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r..i^»«^ 

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CwiMM*  Cni«Ma     M«n»»» 


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3M4k  «»  mtmê  mMm  «■«   «iM^r 


TT'în?  'rv'tThli — 


Fio.  :m. 


Chaque  tige  de  piston  attaque  directement  un  plongeur;  les  pompes  sont   à 
simple  effet. 

Voici  quelques  chiffres  qui  résultent  des  essais  faits  sur  cette   machine  par 


M.  Unwin 


Diamètre  des  cylindres,  petit  . 

—  moyen 

—  grand. 

Longueur 

Diamètre  des  plongeurs  .... 
Admission  au  petit  cylindre  .   . 

—  moyen    —       .   . 

grand     —       .   . 


0'%380 

0  ,635 

1  ,020 
0  ,914 
0  ,343 

30  à  34  0/0 
31  0/0 
35  0/0 


grand 


POMPES   A  ACTION   INDIRECTE  201 

Volume  du  l"""  réservoir  intermédiaire 0"^,460 

—        2*»        —  —  0    ,565 

1 

Rapport  des  volumes  du  petit  cylindre  au  moyen .  ^-^ 

i 
7,33 
Espaces  nuisibles  :  petit  cylindre 2,38  0/0 

—  moyen    —      1,72  0/0 

—  grand     —     1,65  0/0 

Chaudière  Lancashire  :  Longueur 8",53 

—  Diamètre 2  ,23 

Foyer  :  à  Farrière 0  ,90 

—  à  Favant 0  ,75 

Surface  de  grille 8«»^53 

—  de  chauffe 78    ,96 

Nombre  de  tubes  de  Téconomiseur 128 

Surface  de  ces  tubes 120"* 

Pression  à  la  chaudière 9''«f,15  et  9''«,67 

—  à  l'admission 9    ,10  et  9    ,60 

—  au  réservoir  H.  P 2    ,8    et  1    ,48 

—  —  B.  P 0    ,36  et  0    ,18 

Température  de   Teau    d'alimentation  (par  le 

réchauffeur) 85^  et  88° 

Dépense    de  combustible  par  mètre  carré  et 

par  heure U^«,0  et  40*«,5 

Vaporisation  par  mètre  carré  et  par  heure  .  .  .  16    ,i3etl2    ,6 

Cbovaux  Poncelets 


Puissances  indiquées  :  petit  cylindre 

—  moyen     — 

—  grand     — 

—  totales.  .  .  . 
Puissances  effectives  aux  pompes. 


51,01  et    52,43  ou    38,25  et    39,32 

52,00  et    52,76  ou    39,00  et    39,67 

80,94  et    88,51  ou    60,70  et    66,38 

183,95  et  193,70  ou  137,95  et  145,37 

161,40  et  166,70  ou  121,05  et  125,02 


Rendement  organique 0,88  et     0,913 

Pompe  alimentaire  verticale  Holman  irères  {fig.  301).  —  Parmi  le  matériel 
d'exploitation  des  mines  exposé  par  la  maison  Holman  frères  à  l'Exposition  de  1900, 
nous  avons  pu  voir  la  pompe  alimentaire  dont  nous  donnons  ici  la  description. 

Cette  machine  est  verticale  et  se  compose  de  deux  pompes  semblables  disposées 
sur  le  même  bâti.  Chacune  d'elles  comporte  un  cylindre  à  vapeur  a  distribution  par 
tiroir  ordinaire  commandé  par  excentrique. 

Le  plongeur  prolonge  la  tige  du  piston  moteur,  et  la  crosse  qui  les  réunit  porte 
un  axe  transversal  sur  les  extrémités  duquel  sont  attelées  les  deux  bielles  que  com- 
porte chaque  machine.  Le  bâti  est  évidé  à  sa  partie  inférieure  pour  ménager  le  pas- 
sage du  volant,  qui  est  calé  au  milieu  de  l'arbre  dans  l'axe  de  la  machine. 

Les  pompes  sont  à  simple  effet,  et  n'ont  rien  de  particulier  ;  les  corps  de  pompe 
sont  venus  de  fonte  avec  leur  boîte  à  clapets  et  des  extensions  destinées  à  les  fixer  aux 
supports. 


202 


POMPES    A    MOUVEMENT    AI/rEHNATIF 


Chaque  cylindre  à  vapeur  étant  supporté  par  colonnettes,  toutes  les  pièces  sont 
facilement  accessibles. 

Les  deux  prises  de  vapeur  sont  piquées  sur  une  même  conduite  sur  laquelle  se 
trouve  le  robinet  de  mise  en  marche. 


mi       ^^ 

FiG.  301. 

Cette  pompe  est  construite  pour  alimenter  une  chaudière  marchant  à  7  kilo- 
grammes. 

Voici  ses  principales  dimensions  : 

Diamètre  des  cylindres  à  vapeur. 0"*,101 

Diamètre  des  plongeurs 0  ,063 

Longueur  de  la  course 0  ,127 

Débit  à  l'heure 4.400  litres 

Nombre  de  tours  par  minute 105 


POMPES   A   ACTION    rNDFRECTE 


203 


B.  —  POMPES  HORIZONTALES 

POMPES    HORIZONTALES    A    COMMANDE    A   VAPEUR    OU    HYDRAULIQUE 

Pompe  Martin.  —  L'une  des  causes  principales  du  faible  rendement  ordinaire 
des  pompes  est  la  faible  vitesse  du  piston  de  la  machine  à  vapeur,  lorsqu'on  veut  que 
les  pistons  de  la  machine  et  de  la  pompe  marchent  ensemble,  et  que  ce  dernier 
puisse  être  suivi  par  l'eau  pompée.  Cette  faible  vitesse  interdit  une  forte  détente 
et,  en  général,  une  utilisation  avantageuse  du  combustible  employé  dans  les  chau- 
dières. 


I     /7X 


Fio.  302  et  303. 


La  disposition  réalisée  par  M.  Martin  a  pour  but  de  parer  à  cet  inconvénient  et 
de  permettre  de  pomper  de  grandes  quantités  d'eau  avec  une  grande  vitesse  du 
piston  à  vapeur  et  une  forte  détente. 

Les  figures  302  et.  303  donnent  l'ensemble  de  la  disposition. 


204 


POMPES  A  MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Deux  cylindres  à  vapeur  attaquent,  par  deux  manivelles  calées  à  angle  droit, 
l'arbre  principal,  sur  lequel  se  trouvent  le  volant  et  un  pignon  qui  engrène  avec  une 
roue  dentée  calée  sur  un  deuxième  arbre,  parallèle  au  premier,  et  portant  les  mani- 
velles motrices  des  corps  de  pompe  placés  horizontalement  sous  les  cylindres  à 
vapeur. 

Ainsi  la  vitesse  des  pistons  à  vapeur  peut  être  assez  grande  pour  permettre  un 

bon  fonctionnement,  sans  que  celle  des 
pompes  soit  exagérée.  De  plus,  le 
poids  des  pièces  en  mouvement  alter- 
natif et  se  déplaçant  avec  une  vitesse 
assez  grande  a  une  influence  régulari- 
satrice  appréciable. 

Les  pompes  ci-dessus  décrites  ont 
été  construites  dans  TOhio  par  la 
«  Cuyahoga  Steam  Furnace  Company  » 
de  Cleveland  ;  les  pistons  à  vapeur  se 
déplacent  avec  une  vitesse  de  2", 75 
par  seconde,  les  pistons  à  eau  avec 
une  vitesse  de  0'",83  seulement;  ils  re- 
foulent Teau  à  300  mètres  environ  et, 
dans  ces  conditions,  l'ouverture  et  la 
fermeture  des  soupapes  sont,  paraît-il, 
tout  à  fait  sile        -ses. 

La   dis'      ution  est  assurée   par 
des  robinets  mus  par  des  excentriques  calés  sur  Tarbre  p         )al. 

Les  valves  des  pompes  sont  de  simples  blocs  de  bois  d'érable  tendre,  à  arma- 
tures métalliques  ;  ils  se  déplacent  dans  les  glissières  et  laissent  un  passage  large 
et  bien  direct  pour  Teau.  Ces  valves  sont  très  résistantes  :  elles  ont  fait,  paraît-il, 
un  service  de  cinq  ans,  jour  et  nuit,  sans  nécessiter  de  remplacement  ;  en  tous  cas, 
s*il  était  nécessaire,  ce  remplacement  serait  simple  et  peu  coûteux. 

Les  données  qui  suivent  proviennent  d'une  machine  qui  a  fonctionné  pendant 
plus  de  deux  années  à  Tusine  de  Cleveland  RoUing  Mill. 

Diamètre  du  cylindre  à  vapeur O",37o 

Course  du  piston 0  ,750 

Nombre  de  tours  par  minute 62 

Vitesse  du  piston  par  seconde 0'",65 

Pression  de  la  vapeur 4^«,5 

Les  diagrammes  reproduits  figures  304  et  305  montrent  que  les  cylindres  à  va- 
peur et  les  pompes  ont  une  marche  satisfaisante. 

L'inventeur  proposait  de  garantir  un  travail  effectif  moyen  de  255.000  kilogram- 
mëtres  par  kilogramme  de  charbon  consommé,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  d'assurer 
le  cheval-heure  pour  une  consommation  de  i^^fi^  de  houille. 


FiG.  .304  et  305. 


Pompe  OaskiUy  de  Saratoga.  —  Ces  pompes,  destinées  à  assurer  la  distribution 


POMPES   A   ACTION    INDIRECTE 


20b 


d'eau  de  Saraloga,  sont  des  machines   horizontales   compound,  dont  l'ingénieuse 
disposition  est  représentée  par  les  figures  306  et  307. 

Quatre  cylindres  horizontaux  sont  disposés  par  paires,  le  cylindre  à  haute  pres- 
sion étant,  pour  chacune  d'elles,  placé  horizontalement  au-dessus  du  cylindre  à 
basse  pression,  avec  lequel  il  communique  par  de  courts  passages,  aussi  directs  que 
possible  ;  dès  lors  les  pistons  se  déplacent  en  sens  inverse  dans  les  deux  cylindres. 


;toG. 


[-.es  cylindres  sont  munis  d'enveloppes  de  vapeur  complètes.  L'admission  de 
vapeur  dans  le  cylindre  à  haute  pression  se  fait  au  moyen  d'une  soupape  à  double 
siège,  et  Ton  peut  régler  à  la  main  l'importance  et  la  durée  de  sa  levée  ;  de  plus,  le 
régulateur  est  disposé  de  manière  à  modifier  l'admission  suivant  la  pression  de  l'eau 
dans  les  conduits  de  refoulement. 

Le  passage  intermédiaire  et  l'échappement  de  la  vapeur  sont  assurés,  comme 
dans  la  pompe  Brooks,  par  des  tiroirs  à  grilles  mus  par  des  excentriques  liés  au 
mouvement  même  des  pistons.  Tous  ces  détails  sont  bien  visibles  sur  la  demi-coupe 
de  la  figure  307.  Les  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0'",9<X) 

—  de  la  tige  de  son  piston 0  ,075 

—  du  cylindre  à  basse  pression 1  ,050 

—  de  la  tige  de  son  piston 0  ,088 

Course  commune  des  pistons 0  ,900 

Chaaue  paire  de  cylindres  actionne  une  pompe  dont  la  tige  du  plongeur  est 


206 


POMPES   A    MOrVEMEXT    ALTERNATIF 


reliée  directement  à  la  tige  du  piston  du  cylindre  à  basse  pression  et,  par  rintemié- 
diaire  d'un  balancier  vertical,  avec  celle  du  piston  du  cylindre  à  haute  pression.  Ce 
balancier  est  représenté  en  détail  figures  307  et  308. 

Les  pompes  sont  à  double  effet  et*  à  piston  plongeur;  le  corps  de  pompe  est  de 
section  rectangulaire,  et  les  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 

Longueur  cumulée  des  deux  chambres  de  chaque  pompe.  2", 285 
Largeur  commune                —                               —            .0  ,685 

Hauteur        -                         —                                —            .  0  ,885 

Capacité  de  chaque  chambre  en  litres 705 

Diamètre  du  plongeur 0^,500 

—        de  la  tige  du  plongeur 0  ,100 

Section  du  plongeur  en  décamètres  carrés 20 

Course  du  plongeur 0'",900 

Déplacement  du  plongeur  en  litres 180 

nrn   ffiff 


FiG.  307  et  308. 

Les  pompes  sont  munies  de  by- 
pass  et  de  valves  promettant  d'éta- 
blir une  communication  entre  les 
deux  chambres  d'un  même  corps  de 
pompe.  Ce  dispositif  présente  un 
double  avantage.  Au  moment  de  la 
mise  en  marche,  la  vapeur  n'étant 
pas  encore  parvenue  dans  le  cylindre 
à  basse  pression,  il  se  peut  que  le 
petit  cylindre  seul  ne  suffise  pas  à 
vaincre  les  résistances  dues  à  l'eau 
et  aux  frottements  :  si  on  ouvre  le 
by-pass,  l'eau  passant  d'une  chambre 
dans  l'autre,  la  pression  se  trouve 
en  quelque  sorte  équilibrée  et  le  dé- 
marrage a  lieu  aisément. 

Il  peut  arriver  aussi  que,  lors 
d'une  faible  demande  d'eau,  on  soit  ^'^*  ^^^* 

amené  à  donner  aux  machines  un  mouvement  si  lent  que  le  volant  ne  suffise  plus  à 


Pompes  a  action  IiNdirecte  207 

maintenir  la  régularité  de  la  marche.  On  donne  alors  aux  machines  une  vitesse  con- 
venable après  avoir  partiellement  ouvert  le  by-pass,  et  celles-ci  peuvent  avoir  une 
marche  régulière,  Texcès  d'eau  aspirée  ou  refoulée  par  les  plongeurs  passant  sim- 
plement d'une  chambre  dans  l'autre . 

Ces  pompes  devaient,  par  contrat,  pouvoir  pomper  15.150  mètres  cubes  par 
vingt-quatre  heures  en  marchant  à  16  tours  par  minute,  avec  une  pression  de  vapeur 
de  6^«,6;  la  puissance  utile  devait  ùtre  238.000  kilogrammètres  par  kilogramme  de 
charbon  consommé. 

Un  essai  fut  fait,  en  juin  1883,  par  M.  Porter  et  donna  les  résultats  suivants  : 

Deux  chaudières  tubulaires  à  retour  de  flamme,  diamètre.  l'°,650 

Longueur 5  ,490 

Nombre  de  tubes  dans  chaque  chaudière 87 

Diamètre  extérieur  des  tubes 0'",075 

Pression  de  la  vapeur  dans  les  chaudières 6^»,15 

Vaporisation  par  kilogramme  de  houille  à  100" 10    ,9 

Nombre  de  révolutions  par  minute 19,37 

Chevaux-vapeur  indiqués 185,7  ou  139,3  poncelets 

Vitesse  des  plongeurs  par  seconde 0",60 

Travail  effectif  par  kilog.  de  charbon  (en  kilogrammètres).  305.000 

Charbon  consommé  par  cheval-heure  effectif 861  gr. 

—                par  poncelet  effectif 1148  gr. 

Un  autre  essai,  fait  quatre  mois  plus  tard  par  M.  Hill,  a  donné,  avec  une  pres- 
sion de  vapeur  de  6^»,20,  un  vide  de  0'",683  et  une  vitesse  de  17,9  tours,  les  résultats 
suivants  : 

Chevaux-vapeur  indiqués 197,8  ou  443  poncelets 

Travail  effectif  en  kilogrammètres  par  kilog.  de  charbon.  .    324.000 

Pompe  d'accumulateur  à  Buenos-Ayres.  —  Cette  pompe,  installée  à  la  station 
centrale  de  Buenos-Ayres  par  la  «  Buenos-Ayres  Great  Southern  Railvvay  Company  », 


Fi«.  310. 

comporte  deux  paires  de  cylindres  compound  {fig,  310)  ;  pour  chacune  d'elles,  les 


208  POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 

dimensions  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression G", 376 

—  —       à  basse  pression G  ,7GG 

Course  commune G  ,610 

Les  tiges  de  piston  des  deux  cylindres  sont  accouplées  chacune  avec  des  pompes 
à  double  eiïet. 

Le  cylindre  à  haute  pression  est  muni  d'une  distribution  tout  à  fait  indépen- 
dante, de  sorte  que  Tarrèt  et  la  mise  en  marche  de  la  machine,  suivant  que  les  accu- 
mulateurs descendent  ou  s'élèvent,  se  font  aussi  aisément  que  dans  le  cas  d'une 
machine  non  compound,  dans  laquelle  la  vapeur  serait  admise  pendant  75  0/0  de  la 
course. 

La  vapeur  est  admise  à  la  pression  de  5''^,6  par  centimètre  carré. 

11  y  a  deux  accumulateur^,  dont  les  plongeurs  ont  G", 450  de  diamètre  et  une 
course  de  8"*,85;  la  pression  fournie  par  les  accumulateurs  est  de  50^8^4  par  centi- 
mètre carré. 


Pompes  de  Kimberley.  —  Nous  avons  décrit  précédemment  les  pompes  verti- 
cales installées  à  Kiml)erley  pour  la  distribution  d'eau.  Cette  installation  comporte 
également  des  pompes  horizontales  sur  lesquelles  je  dirai  quelques  mots.  Ce 
sont  {fig,  311  à  313)  deux  machines  compound  :  les  deux  cylindres  sont  sur  des 
bâtis  indépendants  et  parallèles;  ils  agissent  sur  un  arbre  portant  un  volant  et  sur 
lequel  les  deux  manivelles  sont  calées  à  angle  droit. 

Voici  les  données  principales  : 

Diamètre  du  cylindre  de  haute  pression 0'",438 

—                  —       de  basse  pression G  ,775 

Course  commune  des  deux  pistons 0  ,760 

Nombre  de  tours  à  la  minute 3J  à  40 

Pression  de  la  vapeur 3'''^,8  à  4*^*^,4 

Les  cylindres  sont  munis  d'enveloppes  de  vapeur.  La  distribution  se  fait  par 
tiroirs  avec  détente  Meyer.  On  peut  cependant  isoler  chacun  des  cylindres  grâce  à 
la  disposition  suivante  :  le  cylindre  à  haute  pression  est  pourvu  de  deux  tuyaux 
d'échappement  de  vapeur  munis  de  robinets  étanches  :  l'un  se  rend  dans  le  réservoir 
intermédiaire,  l'autre  débouche  directement  dans  l'atmosphère.  Le  cylindre  à  basse 
pression  peut  admettre  la  vapeur  venant  soit  du  réservoir  intermédiaire,  soit  de  la 
chaudière.  Dans  ces  conditions,  on  peut  à  volonté  se  servir  de  ces  machines  avec 
seulement  un  quelconque  de  ses  cylindres. 

Les  pistons  des  cylindres  sont  directement  connectés  avec  les  tiges  des  pompes, 
qui  sont  à  double  effet,  avec  des  pistons  de  G", 202  de  diamètre  et  une  course  de 
G",  760. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


201) 


L£S  POMPES. 


14 


210 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Des  essais  faits  sur  ces  machines,  en  janvier  1884,  ont  donnô,  pour  la  moyenne 
des  deux  pompes,  les  résultats  suivants  : 

Kau  vaporisée  par  mètre  carré  de  surface  de  chauffe  et  par  heure.  5  à  13  kiloji^. 

par kilog.  de  charbon  consommé 9àl0    — 

Pression  de  la  vapeur  d'eau  en  kilog.  par  centimètre  carré  ....  3^^, H  à  4^«,4 

Eau  pompée  par  minute  en  litres 4.210 

Puissance  effective  en  chevaux 75 

Puissance  effective  en  poncelets 56,25 

Charbon  consommé  par  cheval-heure I*'»,i25 

Charbon  consommé  par  poncelet-heure 1^^,500 

Puissance  effective  produite  en   kilogrammètres    par   kilog.  de 

charbon 240.000 


FiG.  313.  —  Pompes  de  kimUerley . 

Élévation  à  gauche  [Exhatisl  Steam  pipe  to  Condensers^  échappement  au  condenseur  ; 

Stand  pipe,  colonne  de  refoulement). 

Pompes  Browne  et  Boby.  —  Ces  machines,  destinées  à  assurer  Tépuisement  des 
eaux  d'égout  à  Buenos-Ayres,  étaient  soumises  aux  conditions  suivantes  :  être  peu 
encombrantes,  consommer  relativement  peu  de  combustible,  malgré  un  travail  très 
irrégulier,  variant  de  1  à  5  suivant  les  cas,  enfin  ne  pas  employer  d'eau  pour  la  con- 
densation. 

MM.  Browne  et  Boby  ont  installé  4  séries  de  machines  compound  horizontales 
à  cylindres  superposés,  dont  nous  allons  indiquer  les  particularités. 

Les  pistons  des  deux  cylindres  agissent  par  un  renvoi  de  sonnette  sur  la  tige  des 
pompes  {fiff,  316  et  317).  Les  pompes  sont  placées  au  fond  du  puits,  près  des  eaux  à 
épuiser,  et  ce  sont  ces  eaux  qui,  évacuées  par  4  tubes  dont  la  section  cumulée  excède 
la  section  du  tuyau  principal  de  refoulement,  sont  chargées  de  rafraîchir  les  conden- 
seurs à  surface.  Les  pompes  à  air  sont  mues  par  des  leviers  goupillés  sur  le  renvoi 
de  sonnette. 


POMPES   A   ACTION   IXDIHECTE 


'1[\ 


Dans  la  construction  même,  on  s'est  efforcé  d'avoir  une  course  aussi  uniforme 
que  possible,  malgré  les  variations  de  résistance,  et,  aux  fins  de  course,  une  sorte  de 
coussin  de  vapeur  amortissant  le  mouvement,  avec  une  certaine  avance  qui  permette 
au  piston  du  cylindre  à  basse  pression  de  repartir  en  temps  opportun. 

La  vapeur  est  admise  [fig,  318)  au  centre  d'une  boîte  à  vapeur  avec  tige  filetée  et 
deux  soupapes-pistons  dont  les  bords  intérieurs  arrêtent  la  vapeur.  Une  manette 
extérieure  permet  de  rapprocher  ou  d'éloigner  les  deux  pistons  et,  de  la  sorte,  l'inter- 
ception est  réglable  à  la  main. 

Les  passages  principaux  de  vapeur,  dans  les  deux  cylindres,  aboutissent  k  une 

certaine  distance  du  fond,  de  sorte  que,  un  peu 
avant  la  fin  de  course,  une  certaine  quantité  de 
vapeur  d'échappement  se  trouve  emprisonnée  ; 
cette  vapeur  joue  le  rôle  d'une  avance  réelle^ 
mais  insuffisante.  Pour  réaliser  l'avance  dans 
le  cylindre  à  haute  pression,  on  utilise  {/îg.  319) 
un  passage  foré  dans  le  piston  et  faisant  com- 
muniquer son  centre  et  sa  périphérie  :  dès  que 
le  passage  principal  est  obstrué  par  le  piston. 


FiG.  314. 


FiG.  315. 


il  y  a  pénétration  d'une  petite  quantité  de  vapeur  dans  le  fond  du  cylindre.  Pour  réa- 
liser ce  même  fonctionnement  dans  le  cylindre  à  basse  pression,  on  admet,  aux  fins 
de  course,  la  vapeur  d'échappement  du  petit  cylindre  supplémentaire  [fig.  3^),  qui 
actionne  les  tiroirs  principaux.  Ce  petit  cylindre  porte  un  tiroir  avec  deux  cavités  pour 
Téchappement,  chacune  d'elles  venant,  en  son  temps,  communiquer  avec  un  des 
deux  conduits  rattaché  respectivement  aux  deux  extrémités  du  cylindre  à  basse 
pression.  Ce  petit  tiroir  est  mû  par  un  levier  actionné  par  une  goupille  placée  sur  le 
renvoi  de  sonnette. 

Les  pompes  sont  à  pistons  et  à  double  effet;  la  figure  314  en  donne  la  disposi- 
tion, et  le  détail  des  valves  est  représenté  figure  315  ;  les  sièges  sont  fixés  dans  des 
boîtes  à  soupapes  par  des  coins  en  bois. 

Les  dimensions  principales  de  ces  machines  sont  les  suivantes: 


Diamètre  des  cylindres  à  haute 

pression 0",i70 

Diamètre  des  cylindres  à  basse 
pression  .  • 0  ,260 


Course  commune 0^,600 

Diamètre  de  deux  des  pompes.  .  0  ,280 

—      des  deux  autres  pompes.  0  ,360 

Course  des  pistons  des  pompes  .  0  ,600 


212 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Fio.  316  à  320        Pompes  Browne  et  Boby. 
Élévation,  plan,  détail  de  la  distribution. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


213 


Pompes  de  Yokohama.  —  Ces  pompes,  destinées  à  assurer  la  distribution  d'eau 
à  Yokohama,  ont  été  construites  par  MM.  Hathorn  et  Davey,  de  Leeds.  Il  y  a  deux 
machines  semblables  à  celle  qui  est  représentée  dans  la  figure  321. 


Fio.  321.  —  Pompes  de  Yokohama. 


Chacune  de  ces  pompes  comporte  deux  cylindres  compound;  le  cylindre  à  haute 
pression  est  muni  d'une  distribution  variable  à  la  main,  et  qui  peut  également  être 
modifiée  par  un  flotteur  placé  dans 
le    réservoir   dVau.     La    tige    du 
piston  de  ce  cylindre  actionne   la 
pompe  à  air. 

La  tige  du  piston  du  cylindre  à 
basse  pression  actionne  la  pompe 
a  eau,  dont  le  détail  est  donné  sur 
les  figures  322  et  323.  Le  conden- 
seur à  surface  est  placé  directe- 
ment au-dessus  de  cette  pompe. 

Chaque  machine  est  munie  d'un 
petit  régulateur  de  sûreté,  qui  ferme 
brusquement  la  valve  d'admission 
de  vapeur  dès  que  la  machine  atteint  son  maximum  de  vitesse. 

Les  dimensions  principales  sont  les  suivantes: 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0",300 

—                 —        à  basse  pression 0  ,500 

Course  commune 0  ,685 

Diamètre  des  pompes 0  ,375 

Nombre  de  chaudières  pour  les  deux  machines 3 

Longueur  des  chaudières 4™, 270 

Diamètre 1  ,370 

Pression  de  la  vapeur 5*<^,9 


Fin.  322  et  323. 


nw 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Pompes  de  Prague.  —  L'alimentation  d'eau  de  Prague  est  faite  par  des  machines 
hydrauliques,  qui  élèvent  Teau  dans  un  réservoir  à  56  mètres  au-dessus  du  niveau 
du  fleuve;  Teau  est  prise  dans  des  puits  de  manière  à,  Tobliger  à  filtrer  au  travers 
des  graviers  qui  forment  le  lit  du  fleuve. 

Les  pompes  sont  actionnées  par  une  roue  hydraulique,  dont  Tarbre  porte  une 


Fio.  324  à  326.  —  Pompes  de  Prague. 
Coupe  par  la  chapelle  d'aspiration.  Détail  des  clapets  de  refoulement. 


roue  dentée  de  4",07  de  diamètre  et  munie  de  140  dents  ;  cette  roue  engrène  avec  un 
pignon  de  i",57  de  diamètre,  muni  de  54  dents,  et  dont  Tarbre  porte  à  chacune  de 
ses  extrémités  une  manivelle  actionnant  une  pompe  horizontale  à  double  effet. 

Les  détails  des  pompes  et  des  boites  à  clapets  sont  bien  visibles  sur  les  figures 
324  à  326. 

L'axe  des  pompes  est  à  peu  près  de  7  mètres  au-dessus  du  niveau  le  plus  bas  de 
Teau  dans  le  puits;  les  dimensions  principales  sont  les  suivantes: 

Diamètre  du  piston  des  pompes 0'",274 

Course            —                  —       0  ,878 

Nombre  de  tours  par  minute  (moyenne).  .  .  .  7  1/2 

Vitesse  moyenne  du  piston  par  seconde.  .  .  .  0'",225 

Diamètre  du  tuyau  de  refoulement 0  ,383 

Longueur  de  ce  tuyau 2.500  mètres 

Débit  en  24  heures  d'une  prise  de  pompes 

correspondant  à  une  roue  hydraulique.  .  .  2.190  mètres  cubes 

11  résulte  d'une  série  d'expériences  que  570/0  de  la  puissance  hydraulique  sont 
utilisés  sur  le  piston  des  pompes.  Le  reste,  soit  430/0,  représente  les  pertes  hydrau- 
liques et  les  résistances  dues  aux  frottements. 


POMPES    A    ACTION    INDIRECTE 


215 


Pompes  d'Eaton.  —  Ces  machines  ont  été  construites  par  M.  Tangye,  de  Bir- 
mingham, et  assurent  la  distribution  d*eau  de  Long  Eaton,  de  Castle  Donington  et 
de  Melbourne. 


FiG.  327.  —  Pompes  d'Eaton. 

Le  puits  a  3°»,40  de  diamètre,  et  le  tunnel  d'accès  1"*,85  sur  l",?.^,  avec  une  lon- 
gueur totale  de  686  mètres  environ. 


Fio.  328.  —  Pompes  d'Ëalon. 
Éléyation  de  Tensemble. 


L'installation  comporte  (jîg.  327  et  328)  deux  machines  horizontales  compound, 


216 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


montées  en  tandem  et  groupées  face  à  face  de  part  et  d*autpe  du  puits.  Chaque  tan 
dem  conduit  une  paire  de  pompes  :  une  pompe  élévatoire  à  piston  plongeur,  qui 
amène  Teau  dans  un  réservoir  placé  en  dehors  du  bâtiment,  et  une  pompe  foulante 
à  double  action,  qui  envoie  Teau  dans  le  réservoir  général  de  Castle  Donington,  dis- 
tant de  8.850  mètres. 

Les  données  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression.  .  .  . 
—  —       à  basse  pression .... 

Course  commune 

Pompe  élévatoire,  diamètre  du  plongeur.  .  . 

Pompe  foulante,  diamètre 

Pression  de  la  vapeur  de  la  chaudière 

Hauteur  du  réservoir  de  Castle  Donington 

au-dessus  de  la  place  Long  Eaton 

Longueur  de  la  canalisation  complète 

Eau  pompée  par  heure 


0'»,262 
0  ,500 
0  ,800 
0  ,350 
0  ,250 
7kgj 

65  mètres 

50  kilomètres 

272  mètres  cubes 


Pompe  à  engrenages  Hayward-Tyler.  —  Cette  pompe,  à  piston  plongeur  et  à 
double  action,  est  construite  par  MM.  Hayward- 
Tyler  and  C®,  de  Londres.  Des  réservoirs  d'air 
sont  placés  sur  l'aspiration  et  sur  le  refoulement; 
la  disposition  générale  est  donnée  dans  la 
figure  329. 

La  grande  roue  a  3°*,05  de  diamètre;  elle 
engrène  avec  un  pignon  de  O^jôlO  de  diamètre, 
et  elle  tourne  avec  une  vitesse  de  12  tours  et 
demi  à  la  minute. 


Fio.  330. 


Fi(i.  329. 


Fm.  331. 


Le  plongeur  est  en  fonte,  de  0"',375  de  diamètre,  et  la  course  est  de  0'»,900  ; 
les  soupapes  à  double  battement  sont  représentées   par  les   figures  330  etj  331  ; 


POMPES   A    ACTION   INDIRECTE 


217 


elles  ont  des  diamètres  de  G", 200  et  0'",225  respectivement  à  l'aspiration  et  au 
refoulement. 

Cette  pompe  élève  145  mètres  cubes  à  l'heure  à  une  hauteur  de  122  mètres 
environ. 

Pompes  de  Stookton-on-Tees.  —  Ces  pompes  [flg.  332  et  333)  ont  été  construites 
par  MM.  Worth,  Mackenzie  and  C**  pour  la  station  d'Eaton  (distribution  d'eau  de 
Stockton).  L'eau  est  envoyée  dans  des  réservoirs  situés  à  4  kilomètres  de  là  et  à 
63  mètres  de  hauteur. 


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Fio.  332  et  333.  —  Pompe»  de  Stockton-on-Tees, 

I^es  pompes  sont  mues  par  une  machine  compound  horizontale  dont  chaque 
cylindre  actionne  une  pompe;  les  manivelles  des  deux  cylindres  sont  calées  à  angle 
droit  sur  Tarbrc  principal  portant  le  volant. 

Les  cylindres  et  les  pompes  sont  montés  en  porte-à-faux  aux  extrémités  oppo- 
sées de  plaques  de  fondation  profondément  scellées  ;  l'arbre  en  vilebrequin  est  placé 
entre  les  cylindres  et  les  pompes  :  on  a  ainsi  une  machine  compacte,  d'un  accès  très 
facile  pour  la  visite  des  pistons,  des  soupapes  et  autres  organes.  Chaque  cylindre 
est  muni  d'une  distribution  indépendante  à  détente  variable;  on  peut  faire  fonc- 
tionner séparément  les  deux  cylindres.  Les  dimensions  principales  sont  les  sui- 
vantes : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0'",310 

—  —      à  basse  pression 0  ,550 

Course  commune  des  pistons 0  ,450 

Epaisseur  des  pistons 0  ,100 

Diamètre  des  tiges  de  piston  en  acier  Bessemer  ....  0  ,056 

Diamètre  de  l'arbre  en  vilebrequin 0  ,140 

Diamètre  du  volant 1   ,800 

Poids  du  volant 2  tonnes 

Pression  de  la  vapeur &'«,S 

Le  condenseur  à  surface  est  disposé  sous  le  sol  de  façon  que  la  totalité  de  l'eau 
pompée  le  traverse  et  refroidisse  la  vapeur  d'échappement.  L'eau  d'alimentation  est 
réchauffée  au  préalable  dans  un  appareil  placé  au-dessus  du  condenseur,  et  que  la 
vapeur  d'échappement  traverse  avant  d'arriver  à  ce  dernier. 


218 


POMPES   A   MOUVEMENT    ALTEIINATIK 


La  pompe  à  air  est  mue  par  un  renvoi  de  sonnette  actionné  par  les  organes  du 
cylindre  à  basse  pression  ;  elle  fait  un  vide  ne  s*écartant  guère  de  plus  de  0'",05  du 
vide  barométrique.  Les  pompes  sont  à  double  action;  les  valves  et  les  sièges  sont  en 
bronze  ;  les  soupapes  de  refoulement  sont 
placées  immédiatement  en  dessus  de  celles 
d'aspiration. 


t 


\h 


Fio.  334  et  335.  —  Pompes  de  Stockton. 
Diagrammes  des  cylindres  de  haute  et  de  basse  pression. 


FiG.  336  et  337.  —  Pompes  de  Slockton. 

Diagrammes  des  pompes  des  cj^lindres  de  haute  et  de 

basse  pression. 


Les  diagrammes  des  figures  334  à  337  donnent,  sur  le  fonctionnement  des  machines 
et  des  pompes,  des  caractéristiques  intéressantes. 

Les  essais  faits  sur  les  machines  ont  donné  les  résultats  suivants  : 


Charbon  consommé  par  heure.  . 

Pression  de  la  vapeur 

Hauteur  à  laquelle  Teau  est  élevée 

Eau  pompée  par  heure 

Rendement  des  pompes 

Kilogrammètres  par  kilogr.  de 
charbon  consommé 


LES  DEUX  MACHINES 

TRATAILLBIfT  EN8EMBLB 

en  compoand, 

eoodensatioQ  et 

alimenUtion  à  l'eau 

chaude 


36  kg.  25 
6  kg. 
78  m. 
91  m^ 
95  p.  100 

192.000 


i.YUNDRE 

DB    BA88K      PRESSION 

foDctioDnaot  seul  comme 
machine  à  un  seul 

cylindre  à  eondeusation 

et  avec  alimentation 

à  l'eau  chaude 


29  kg. 
4  kg. 
64  m. 
46  m» 
95  p 

100.000 


60 
1 


100 


CYLINDRE 

DE  HAUTE    PRESSION 

fonctionnant  seul  comme 
machine  à  un  seul 

cylindre 

sans  condensation  et 

alimentation  à 

l'eau  Troide 


9 


34  kg. 
5  kg. 
60  m. 
46  m3 
95  p.  100 

80.000 


POMPES    A    ACTION    INDIHECTE 


210 


Pompes  Maxwell.  —  M.  Maxwell,  de  Cincinnati  (Ohio),  a  fait  breveter  une  dis- 
position intéressante,  dont  les  figures  338  à  340  donnent  le  schéma.  Deux  paires  de 
machines  horizontales  compound  actionnent  deux  pompes  à  pistons  plongeurs  ;  les 
cylindres  à  haute  et  à  basse  pression  sont  placés  l'un  au-dessus  de  l'autre  et  la  dis- 
tribution a  lieu  par  des  soupapes  genre  Corliss. 

Les  particularités  de  la 
machine  sont  les  bâtis  suppor- 
tant Farbre  en  vilebrequin  et 
le  volant,  d'une  part,  et  le  ba- 
lancier, d'autre  part.  Ces  bâtis 
sont  constitués  par  des  espèces 
de  caissons  en  fonte  sur  les- 
quels viennent  se  fixer  les  or- 
ganes et  les  pièces  de  la  ma- 
chine. L'attaque  du  plongeur 
est  analogue  à  celle  qui  est 
adoptée  dans  la  pompe  Gas- 
kill  :  les    pistons    des    deux 


jrz 


Fio.  338  à  340.  —  Pompe  Mojcwell. 
Élévation,  coupe  aa  et  vue  par  bout. 
A.  Fondations;  R.  Bâti  de  l'arbre  D  et  du  volant  E,  claveté  sur  celui-ci;  C.  Palier  de  l'arbre  D; 
F.  Cylindre  à  basse  pression  supporté  en  porte-à-faux  par  l'une  des  faces  du  bâti  B;  G.  Corps  de 
pompe  supporté  de  même  par  Tautre  face  du  bâti  B  et  ayant  même  axe  que  F;  H.  Tige  du  pis- 
ton K  du  cylindre  à  basse  pression,  sur  laquelle  se  trouve  également  le  plongeur  J  ;  cette  tige  se 
prolonge  en  dehors  du  corps  de  pompe,  et  la  traverse  N,  qui  la  termine,  se  meut  dans  le  coulis- 
seau  M;  L.  Bâti  supportant  l'arbre  du  balancier  avec  ses  paliers  0;  ce  bâti  est  construit  comme 
le  précédent  B;  /'.  Balancier,  qui  est  vertical  dans  la  position  médiane,  et  dont  l'extrémité  infé- 
rieure est  reliée  par  des  tiges  Q  à  la  traverse  N,  pendant  que  l'extrémité  supérieure  est  reliée  par 
les  tiges  R  à  la  manivelle  de  l'arbre  D  ;  8.  Cylindre  à  haute  pression,  posé  sur  le  cylindre  à 
basse  pression  et  supporté  par  une  collerette  verticale  prolongeant  le  bâti  B;  la  tige  U  du  pis- 
ton de  ce  cylindre  est  terminée  par  une  traverse  V,  qui  glisse  dans  le  coulisseau  T,  et  qui  est 
reliée  par  les  tiges  \V  à  la  partie  supérieure  du  balancier  P;  À'  et  Y\  Tuyaux  d'aspiration  et  de 
refoulement  de  l'eau. 

cylindres  y  collaborent   par    l'intermédiaire    d'un    petit    balancier   elliptique   P. 
On  voit  que,  dans  ces  conditions,  les  machines  peuvent  fonctionner  comme 


220 


POMPES   A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


double,  compound  simple,  ou  même  comme  machine  à  un  seul  cylindre,  puisqu^on 
pourrait  aisément  enlever  le  cylindre  S,  par  exemple.  De  plus,  la  situation  du  corps 
de  pompe  entre  les  deux  bâtis  permet  de  lui  faire  jouer  le  rôle  d'un  véritable  tendeur, 
donnant  à  tout  Tensemble  une  rigidité  que  vient  augmenter  encore  le  tirant  G,  qui 
relie  les  deux  bâtis. 

Les  efforts  sur  le  balancier  sont  ou  centraux  ou  symétriques,  et  Ton  n'a  pas  à 
craindre  de  torsion.  Enfin,  la  disposition  permet  de  placer  commodément  les  tuyaux 
d'arrivée  et  d'évacuation  de  Teau  et  de  visiter  assez  aisément  les  divers  organes. 

Pompes  d'East-London.  —  Ces  machines  pour  puits  profonds  ont  été  installées 


Fio.  341.  —  Pompes  à'Easl-London. 
à  la  station  de  Clingford  Mill,  pour  assurer  la  distribution  d'eau  d'East-London  ; 


Fio.  342.  —  Pompes  d'Easl-London. 

elles  sont  construites  par  J.  Cochrane,  à  Barrhead  (près  Glascow),  et  sont  du  type 
horizontal  à  quadruple  expansion  {flç,  341  et  342). 


POMPES    A    ACTION    INDIHKCTE  224 

Le  cylindre  à  haule  pression  et  le  premier  cylindre  intermédiaire  agissent  sur 
une  manivelle;  le  deuxième  cylindre  intermédiaire  et  le  cylindre  à  basse  pression 
agissent  sur  une  seconde  manivelle,  attaquant  le  même  arbre  que  la  première,  mais 
calée  à  angle  droit  avec  elle. 

Les  deux  premiers  cylindres  sont  munis  d'une  distribution  par  soupapes  Corliss 
conduite  directement  par  le  régulateur;  les  deux  derniers  ont  une  distribution  par 
tiroirs  avec  détente  Meyer  réglable  à  la  main. 

L'arbre  moteur  porte  un  pignon  qui  engrène  avec  un  grand  volant  denté  ralen- 
tisseur  de  vitesse,  claveté  sur  Tarbre  des  pompes  ;  la  transmission  du  mouvement 
aux  pompes  se  fait  par  l'intermédiaire  d'une  longue  tige  et  de  deux  renvois  de 
sonnette. 

Les  dimensions  et  données  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  haute  pression 0'",300 

—  premier  cylindre  intermédiaire 0  ,425 

--  second        —  —  0  ,600 

—  cylindre  à  haute  pression 0  ,750 

Course  commune 0  ,750 

Pression  initiale  de  la  vapeur ii^«,2 

Nombre  de  tours  de  Tarbre  principal  par  minute 75 

Diamètre  des  pompes 0",525 

Pompe  de  rArsenal  de  Woolwich.  —  Construite  par  MM.  Taylor  et  Challen,  de 


Fio.  343  et  344. 
Birmingham,  cette  pompe  est  du  type  compound  à  double  tandem  [fig,  343  et  344). 


22-2  POMPES   A   MOrVFMENT    ALTEIiNAÏlF 

Klle  peut  fournir  1.350  litres  d'eau  par  minute  à  la  pression  de  56  kilogrammes  par 
centimètre  carré. 

Il  y  a  deux  cylindres  à  haute  pression  de  0'",275  de  diamètre  et  deux  cylindres  à 
basse  pression  de  0'",375  de  diamètre.  La  course  commune  est  de  0",900.  La  pression 
de  vapeur  à  l'admission  est  de  H^«,A. 

11  y  a  deux  volants  parallèles  —  un  pour  chaque  tandem  —  montés  sur  Tarbre 
sur  lequel  est  calée  la  bielle  du  plongeur.  Celui-ci  a  0",225  de  diamètre  et  0",300  de 
course.  Les  chapelles  d'aspiration  et  de  refoulement  contiennent  chacune  7  sou- 
papes; les  valves  de  refoulement  ont  75  millimètres  de  diamètre;  les  soupapes 
n'ayant  qu'une  faible  levée  :  30  millimètres,  les  chocs  sont  aussi  réduits  que 
possible. 

La  puissance  indiquée  est  de  202  chevaux;  l'encombrement  total  est  de 
8"  X  3°*  X  3  mètres  et  le  poids  de  l'ensemble  est  de  35  tonnes  environ. 

Pompe  de  Widnes. —  Cette  machine,  destinée  à  l'alimentation  d'eau  de  Widnes^ 
a  été  construite  par  Halhorn  Davey  sur  les  plans  de  ce  dernier. 

C'est  une  machine  compound  [fig,  345)  dont  les  cylindres  ont  O^^HOO  et  l'",500 
de  diamètre  et  1",87  de  course;  cette  machine  actionne  deux  séries  de  pompes  : 
deux  pompes  élévatoires  de  0",460  de  diamètre  et  i"*,95  de  course  déversant  l'eau 
dans  une  citerne  au-dessous  de  la  chambre  des  machines,  et  une  pompe  à  double 
effet  de  même  diamètre  et  de  même  course  qui  refoule  cette  eau  dans  les  réservoirs. 
Sa  machine  commande  les  pompes  par  l'intermédiaire  d'une  poutre  en  bois  et  de 
deux  balanciers  en  renvoi  de  sonnette. 


l'iu.  345. 

La  municipalité  exigeait  une  puissance  de  243.000  kilogrammètres  par  kilo- 
gramme de  combustible  vaporisant  9  kilogrammes  de  vapeur;  une  vitesse  minima 
de  11  courses  par  minute  et  un  rendement  en  eau  de  9.650  mètres  cubes  par  jour. 
De  nombreux  essais  furent  faits  et  donnèrent,  comme  moyennes,  les  résultats 
suivants  : 


POMPKS    A    ACTION   INDIRECTE  -22:? 

Vitesse  de  la  machine  par  minute 12,5  courses 

Eau  pompée  par  jour 11. 650'"-* 

Puissance  indiquée 230  chevaux 

Rendement  mécanique 87  O'O 

Dépense  de  vapeur  par  cheval-heure  indiqué  : 

—  à  la  machine 7  kgs. 

—  à  la  pompe 8^*,1 

Puissance  par  kilogramme  de  combustible 29().000  kgms. 

Pompes  de  Rotterdam.  —  Ces  machines,  représentées  ligure  346,  ont  été  cons- 
truites par  les  usines  deFeymoord  (Hollande).  Ce  sont  des  machines  à  triple  expan- 
sion dont  chaque  cylindre  actionne  une  pompe  horizontale  à  double  effet. 


1'.'..  3^f>. 

Les  diamètres  des  cylindres  sont  0'",40(),  0'",020  et  0*",î)20.  La  course  com- 
mune est  de  0",900. 

Deux  volants  de  3", 50  de  diamèlre  régularisent  le  mouvement.  La  distribution 
est  assurée  par  soupapes  avec  détente  variable  au  régulateur  pour  le  petit  cylindre 
seulement.  Les  cylindres  sont  munis  d'enveloppes  de  vapeur.  Le  condenseur  à  sur- 
faces a  45  mètres  carrés  ;  la  pompe  à  air  est  à  double  effet  avec  un  diamètre  de 
0*",3iO  et  une  course  de  0",280. 

Les  pompes  sont  du  type  Girard  à  piston  plongeur  et  à  double  effet;  le  plongeur 
a  0",390  de  diamètre  et  0",900  de  course  ;  les  trois  pompes  ont  un  réservoir  d'air 


224 


POMPES    A   MOUVEMENT    ALTERNATIF 


commun  de  l^jSO  de  diamètre  et  8", 07  de  long.  Les  clapets  sont  formés  de 
7  anneaux  de  bronze  ayant  des  diamètres  croissants  par  iOO  millimètres  de  0°*,220 
à  0",8î20,  et  battant  sur  des  sièges  en  fonte. 

La  vapeur  est  fournie  par  la  chaudière  à  12  kilogrammes;  la  vitesse  est  de 
43  tours  par  minute,  et,  dans  ces  conditions,  chaque  machine  refoule  26™^, 7  d'eau 
sous  30  mètres  de  charge.  La  dépense  de  vapeur  est  de  6''»,635  par  cheval-heure  en  eau 
montée.  Le  rapport  de  la  puissance  en  eau  montée  à  la  puissance  indiquée  (rende- 
ment organique)  est  de  0,85. 

Si  on  admet  une  vaporisation  de  10  kilogrammes  de  vapeur  par  kilogramme  de 
charbon,  on  trouve  une  puissance  de  407.000  kilogrammètres  en  eau  montée  par 
kilogramme  de  charbon. 


Pompes   Audemar-Guyon.  —  Pompe  Andemar-Guyon  à  4  pistions  et  à  coxwavt 


FiG.  347  et  348. 
continu,  —  Le  but  des  constructeurs  était  de  réunir  les  avantages  des  pompes  rota- 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE  225 

tives  à  ceux  des  pompes  à  mouvement  alternatif  :  aux  premières  ils  ont  cherché  à 
emprunter  le  mouvement  continu  de  Teau,  sans  changements  de  direction,  sans 
arrêts  brusques,  ce  qui  permet  alors  d'augmenter  la  vitesse  sans  inconvénients;  aux 
secondes,  ils  ont  demandé  Tétanchéité  des  garnitures,  la  facilité  de  construction,  de 
montage  et  d'entretien. 

La  pompe  considérée  n'a  point  de  clapets  s'opposant  au  mouvement  libre  et  con- 
tinu de  l'eau,  elle  semble  pouvoir  marcher  à  des  vitesses  quelconques  ;  l'étanchéité 
des  pistons  y  est  assurée  ;  mais  il  faut  remarquer  que  les  frottements  des  4  pistons 
sont  une  sérieuse  augmentation  des  résistances  passives  et  que,  d'autre  part,  les 
dimensions  même  des  tuyaux  d'aspiration  et  de  refoulement  limitent  la  vitesse  delà 
machine,  si  on  ne  veut  avoir  une  accélération  exagérée  dans  ces  conduites  entraî- 
nant des  frottements  considérables. 

Le  type  dont  il  s'agit  ici  se  compose  [fig,  347  et  348]  de  deux  corps  cylindriques 
venus  de  fonte  d'un  seul  jet,  dont  l'un  communique  directement  et  en  son  milieu 
avec  l'aspiration  et  dont  l'autre  se  trouve  dans  les  mêmes  conditions  par  rapport  au 
refoulement.  Les  fonds  sont  bombés  et  permettent  le  libre  passage  de  l'eau  d'un 
corps  de  pompe  dans  l'autre.  Les  pistons,  qui  sont  de  véritables  soupapes  à  grilles, 
sont  fixés  deux  à  deux  sur  une  même  tige  disposée  de  façon  que  ceux  qui  se 
meuvent  dans  le  corps  de  pompe  en  relation  avec  l'aspiration  s'ouvrent  dans  la 
course  du  milieu  vers  les  fonds,  tandis  que  les  autres  s'ouvrent  en  revenant  des 
fonds  vers  le  milieu. 

Une  bielle  commandée  par  un  arbre  coudé  mis  en  mouvement  par  une  courroie 
ou  un  moteur  donne  le  mouvement  à  la  crosse,  à  laquelle  sont  fixées  les  2  tiges. 
Le  guidage  des  pistons  est  assuré  par  le  glissement  dans  des  guides-cylindres,  fixés 
par  boulons  au  bâti  dans  le  prolongement  des  tiges. 

Supposons  maintenant  l'appareil  en  marche.  Lorsque  l'ensemble  se  déplace 
vers  la  gauche,  l'eau  contenue  en  avant  de  2,  dont  les  clapets  sont  fermés,  est  refou- 
lée au  travers  de  ceux  de  3,  qui  sont  ouverts  ;  tandis  que  4,  dont  les  clapets  sont 
fermés,  aspire  au  travers  de  ceux  de  1,  qui  sont  ouverts.  Dans  la  marche  en  sens 
inverse,  le  contraire  se  produit  et  on  voit  qu'il  y  a  mouvement  de  l'eau  d'une  façon 
continue  de  l'aspiration  vers  le  refoulement.  Si,  à  cela,  on  ajoute  maintenant  que 
chaque  corps  de  pompe  porte  un  réservoir  d'air  vertical,  on  comprendra  les  causes 
de  la  régularité  du  débit. 

Deux  pompes  de  ce  type  figuraient  à  l'Exposition  de  1900  :  la  plus  petite  et  la 
plus  grosse  de  la  série. 

En  voici  les  principales  dimensions  : 

Grosse  pompe.  Petite  pompe. 

Diamètre  des  pistons 300  millim.  105  millim. 

Course ! 200      —  40      — 

Diamètre  desorificesd'asp.  et  de  réf.  255       —  60      — 

Volume  engendré  par  tour 56'**,4  1"^37 

Nombre  de  tours  par  minute.  ...  55  135 

Débit  par  heure ITO™^  io™3 

Dimensions 2-,40xl-,06  0«»,70xO»,27 

Poids 2400  kgs.  135  kgs. 

LES  FOMPE8.  1 


226 


POMPES   A   MOLVEMKiNT   ALTEHNATIF 


La  hauteur  moyenne  d'élévation  d'eau  est  d^envipon  25  mètres. 

Pompe  compound  Audemar-Guyon.  —  La  nouvelle  pompe  compound  brevetée 
par  MM.  Audemar-Guyon  est  caractérisée  par  Temploi  de  deux  pistons  de  diamètres 
tels  que  la  surface  de  l'un  est  double  de  celle  de  l'autre,  et  aussi  par  l'emploi  seu- 
lement de  2  soupapes,  au  lieu  de  4  qu'exigent  d'ordinaire  les  pompes  à  double  elTet 
et  à  deux  corps. 


? — C 


? — ^ 


Fn;.  ;U9. 


Les  2  pistons  D'  et  D  {fig,  349),  munis  de  segments  en  fonte,  sont  d'une  seule 
pièce,  et  le  manchon  creux  qui  les  unit  livre  passage  à  la  tige  sur  laquelle  ils  sont 
fixés,  et  dont  le  mouvement  est  provoqué  par  une  bielle  articulée  à  un  arbre 
coudé. 

La  boîte  à  clapets  A,  située  à  l'arrière  du  grand  cylindre,  contient  les  2  clapets 
B  et  C  qui  ferment  l'un  l'aspiration,  l'autre  le  refoulement.  Deux  réservoirs  d'air  K  et 
L  assurent  la  régularité  du  débit  en  môme  temps  qu'ils  évitent  les  coups  de  bélier. 
La  pompe  est  commandée  par  courroie  au  moyen  de  la  poulie-volant  calée  sur  Tarbre 
coudé. 

La  marche  de  l'eau  est  facile  à  suivre;  lorsque  les  pistons  se  déplacent  vers  la 
gauche,  l'aspiration  produite  parle  grand  disque  cause  le  soulèvement  de  C,  et  Teau 


POMPES    A    ACTION    INDIHECTE 


contenue  dans  F  cl  G  pénètre  dans  le  corps  de  pompu  ;  cette  rentrée  est  aidée  par  le 
petit  piston  D',  qui  chasse  Teau  de  F  vers  A.  Pendant  la  course  en  sens  inverse, 
D'  aspire  dans  la  conduite  F,  tandis  que,  sur  son  autre  face,  il  refoule  avec  D  Peau 
contenue  en  I  et  en  A.  Le  presse-étoupe  M  empêche  les  pertes  que  le  passage  de  la 
tige  pourrait  produire,  pertes  qui  sont  d'autant  plus  faibles  que  dans  Pespace  H 
règne  seulement  le  vide  très  faible  de  Paspiration  produite  dans  une  course  par  D 
et  dans  l'autre  par  D'.  Les  fuites,  s'il  y  en  a,  ne  peuvent  donc  avoir  pour  consé- 
quence que  des  rentrées  d'air,  et  non  des  pertes  de  liquide.  Néanmoins  il  est 
utile,  au  point  de  vue  du  rendement,  de  maintenir  M  étanche,  car  PeflFet  de  la 
pression  atmosphérique  qui  peut  se  produire  par  là  diminuerait  Paspiration. 
Les  deux  pompes  exposées  ont  les  dimensions  suivantes  : 

Diamètre  du  grand  piston 104  millim. 


Diamètre  du  petit 

Course 

Diamètre  des  orifices  .  .  .  . 
Volume  engendré  par  tour  . 
Nombre  de  tours  maximum. 
Débit  à  l'heure 


L04  millim. 

340  millim 

73      — 

240      — 

iO      — 

210      — 

30      — 

170       — 

0',34 

19M0 

150 

65 

2"»  V, 

66"» 

La  disposition  des  clapets  peut  changer  suivant  la  dimension  de  la  pompe  et 
les  matières  à  pomper. 

Par  son  étanchéité,  cette  pompe  se  recommande  pour  déplacer  les  liquides  dont 
on  veut  éviter  la  perte  à  cause  de  leur  inflammabilité  (pétrole)  ou  de  leur  prix  élevé 
(alcool). 

Pompe  Audemar-Guyon  à  deux  pistons  et  à  courant  cojitinu,  —  Elle  est  fixée 
sur  un  bâti  analogue  à  celui  de  la  pré- 
cédente, et  est  également  commandée  par 
courroie  sur  une  poulie-volant  [fig,  350). 

Elle  est  munie  de  2  pistons  à  clapets 
à  grille  du  système  Baillet  et  Audcmar, 
tournés  Pun  vers  Pautre,  et  se  déplaçant 
dans  un  corps  de  pompe  dont  le  milieu  est 
en  communication  directe  et  constante 
avec  Paspiration  et  dont  les  extrémités, 
fermées  au  repos  par  des  clapets,  débou- 
chent dans  le  refoulement.  Nous  avons 
toujours,  comme  dans  toutes  les  pompes 
à  mouvement  alternatif,  un  réservoir  d'air 
sur  l'arrivée  et  un  sur  la  sortie  de  Peau. 

Voici  comment  s'établit  la  continuité 
du  courant  de  Peau  dans  cette  machine.  Partons  du  point  où  sont  les  pistons  sur 
la  figure  schématique  et  supposons  que  la  machine  soit  en  marche  depuis  quelque 
temps  déjà. 

Le  mouvement  vers  la  gauche  produit  la  fermeture  des  clapets  du  piston  de 
gauche  qui,  pendant  ce  temps,  aspire  sur  une  de  ses  faces  et  refoule  'sur  Pautre; 
tandis  que  celui  de  droite,  dont  les  clapets  sont  restés  ouverts,  laisse  passer  dans 


FiG.  330. 


228  POMPES   A   MOUVEMENT   ALTEUNAÏIF 

rextrémité  droite  du  corps  de  pompe  Teau  aspirée  par  Tautre  piston.  Dans  Tautre 
marche,  Pinverse  se  produit.  Comme  on  le  voit,  Peau  suit  le  chemin  bien  continu 
montré  par  les  flèches,  et  il  ne  se  produit  pas  ces  rebroussements  ni  ces  changements 
de  sens  qui  sont  toujours  la  cause  de  Pusure  rapide  des  clapets  et  de  Pirrégularité 
du  débit. 

On  voit  qu  en  somme  cette  pompe,  du  même  principe  que  celle  à  4  pistons,  en 
diffère  cependant  par  le  remplacement  de  2  pistons  par  2  clapets.  Ainsi  on  diminue 
le  nombre  de  tiges,  celui  de  presse-étoupes,  et,  comme  conséquence,  on  réduit  les 
frottements.  On  a  ainsi  une  machine  plus  robuste,  moins  délicate  à  conduire  et  dont 
le  rendement  doit  être  plutôt  plus  avantageux;  le  tout  doit  sacrifier  la  continuité  du 
débit. 

Les  proportions  entre  les  différenles  données  de  ces  pompes  varient  avec  la 
hauteur  du  refoulement  (20,  30  ou  40  mètres). 

Comme  dans  la  machine  précédente,  les  soupapes  peuvent  être  modifiées  sui- 
vant la  nature  des  liquides  à  pomper.  Deux  de  ces  pompes  ont  été  exposées  à  la 
classe  21.  Leurs  principales  caractéristiques  sont  : 

Hauteur  de  refoulement 20  mètres  40  mètres 

Diamètre  des  pistons 160  mm.  365  mm. 

Course 40  175 

Volume  engendré  par  tour 1"^,61  36"\6 

Diamètres  des  orifices 90  mm.  220  mm. 

Nombre  de  tours  maximum 150  65 

Débit  à  Pheure 13'"3  130»3 

Diamètre  de  la  pèulie-volant 0'",700  2"»,100 

Largeur                 —            70  mm.  350  mm. 

Pompe  Baillet  et  Gronier.  —  Le  principe  de  cette  pompe  est  identique  à  celui  de 
la  pompe  Audemar-Guyon;  mais  ce  qui  caractérise  ce  type,  c'est,  d'une  part,  Paccou- 

plement  de  trois  pompes  Au- 
p  demar  et,  d'autre  part,  la  com- 

-^  mande  par  un  plateau  hélicoï- 

11  -.fH^K^^^         ^"^b!^  Vi-\  ^^^  ^^^  transforme  un  mouve- 

~^'  ment  circulaire  continu  en  un 

•^^^■^^«  mouvement  recliligne  alterna- 

\^/j^^Kf^^Ê^^KM  ^^^P  ^^^fll»  ^^^  parallèlement  à    Paxe  de 

L*   .^^E^^SrtiAl  rotation. 

~V        T— ^^SB1II^B^^''^SIW  ^®®   figures    351    à    353 

montrent  la    disposition  des 
trois  pompes  genre  Audemar- 
Guyon,  renfermées  dans  une 
'/i'Âi-i^K^-  _-^^=      bâche  en  fonte. 

Les   6   cylindres,  conju- 
Fid.  liiii.  gués  deux  à  deux,  sont  aux 

sommets  d'un  hexagone  régu- 
lier, et,  d'autre  part,  l'aspiration  et  le  refoulement  sont  diamétralement  oppo- 
sés. Si  maintenant  on  considère  les  12  tronçons  cylindriques,  on  voit  que  3  d'entre 


POMPES   A    ACTION    INDIRECTE 


229 


eux  (tels  que  2)  plongent  directement  dans  la  chambre  d'aspiration,  3  autres  (tels 
que  3)  plongent  directement  dans  la  chambre  de  refoulement,  les  6  autres  faisant 
communiquer  les  deux  chambres.  Les  6  premiers  sont  montés  en  porte-à-faux  sur 
les  cloisons  extrêmes,  les  6  derniers  s'appuient  sur  deux  cloisons  consécutives.  Les 
cloisons  sont  venues  de  fonte  avec  le  corps  de  pompe  extérieur. 


Refoulement 


Aspiration 


Fkî.  352. 


Fio.  353. 


La  figure  351  donne  une  vue  d'ensemble  dé  l'appareil.  Il  est  à  remarquer  le  dis- 
positif grâce  auquel  le  mouvement  circulaire  des  poulies  motrices  P  est  transformé 
en  un  mouvement  de  va-et-vient  actionnant  les  trois  tiges  telles  que  T.  L'arbre  qui 
porte  les  poulies  porte  aussi  un  plateau  hélicoïdal  H,  dont  le  pas  correspond  à  la 
course  même  de  la  pompe;  les  trois  tiges  T  portent  des  étriers  fixes  E,  qui  viennent 
embrasser  le  plateau  en  3  points  équidistants  ;  elles  parcourront  donc  successi- 
vement le  même  chemin  et  feront  par  suite  faire  exactement  le  même  travail  aux 
pompes  qu'elles  actionnent.  Les  divers  organes  parcourant  des  espaces  égaux  pen- 
dant des  temps  égaux,  l'eau  prendra  une  vitesse  uniforme  et  l'absence  de  coups 
de  bélier  permet  de  se  passer  de  réservoir  d'air. 

Dans  ces  conditions,  la  vitesse  de  la  pompe  et  son  débit  peuvent  être  notable- 
ment accrus  ;  c'est  ainsi  que  le  type  à  6  cylindres  de  60  millimètres  de  diamètre  peut 
débiter  iO  à  45  mètres  cubes  à  l'heure,  suivant  que  la  poulie  tourne  à  150  ou  200  tours 
à  la  minute. 

Cet  appareil  est  peu  encombrant,  facile  à  entretenir  et  peu  coûteux;  le  faible 
diamètre  des  pistons  permet  d'obtenir  de  fortes  élévations.  On  peut  l'employer  au 
transvasement  des  liquides,  à  fond  de  cale  des  navires,  etc. 

Pompe  Decoudun  à  courant  con- 
tinu. —  La  pompe  Decoudun  est 
caractérisée  par  l'emploi  de  2  pis- 
tons et  l'absence  de  boîtes  à  clapets  ; 
elle  se  compose  de  2  corps  fixés  aux 
extrémités  du  bâti  et  ayant  le  même 
axe.  Les  tiges  de  piston  sont(/?^.  354, 
355  et  356)  réunies  par  un  bloc  qui 
porte  une  rainure  verticale  dans  la- 
quelle peut  glisser  le  manneton  d'un 

plateau-manivelle  mû  par  courroie.  „      ««        « 

;         ,  ^  ,  Fio.  354  et  355. 

Les  deux  corps  sont  en  communica- 
tion entre  eux  comme  le  montrent  les  figures,  et  Tun  d'eux  communique  avec  Taspi- 


230 


POMPES   A    MOUVEiMRNT   ALTEHNATIF 


ration,  tandis  que  Taulre  porte  le  réservoir  d'air  à  la  base  duquel  est  branché  le 

refoulement. 

Les  pistons  portent  des  cla- 
pets sur  leurs  faces  les  plus  voi- 
sines des  presse-étoupes.  Pen- 
dant la  course  de  gauche  à 
droite,  le  piston  A,  dont  les  cla- 
pets sont  fermés,  aspire  une  cer- 
taine quantité  d'eau  derrière  lui, 
pendant  qu'il  refoule  sur  son 
autre  face  au  travers  de  D,  dont 
les  clapets  C  sont  ouverts.  Pen- 
dant la  marche  en  sens  inverse, 
D  refoule  l'eau  qu'il  a  devant 
lui  et  aspire  au  travers  de  A, 
dont  les  clapets  B  sont  ouverts. 

La  marche  de  l'eau  est  donc 
bien  continue.  Voici  les  dimen- 
sions principales  des  deux  types 
exposés  pouvant  servir  à  l'éléva- 
tion   de    liquides    quelconques. 


-  -L^—  -;^-^  :  -^  ^r^^^^' 


Fio.  356. 


acides  ou  non  —  épais  ou  clairs  —  froids  ou  chauds  : 

Diamètre  des  pistons 85millim.  140  millim. 

Course 80      —  400      — 

Diamètre   des  tuyaux  aspiration  et 

refoulement 40      —  80      — 

Diamètre  de  la  poulie  de  commande .  300      —  600      — 

Largeur 70      —  110      — 

Nombre  de  tours 125  110 

Débit  à  l'heure 4.500  litres  14.500  litres 

Rncombrement 0",80/0»,53  1"',463/1»»,10 


Pompe  circulaire  à  &  corps,  système  Dumontant.  —  La  pompe  circulaire  à 
6  corps,  exposée  en  1900  par  la  maison  Dumontant,  était  analogue  à  celle  à  7  corps 
qu'elle  a  fournie  pour  l'élévation  des  eaux  du  ruisseau  le  Magnan  à  la  crête  du 
Mont-Chauve,  et  dont  la  description  très  complète  a  été  donnée  dans  le  volume  XXXI 
de  la  publication  industrielle  d'Armengaud  aîné. 

La  construction  des  deux  forts  situés  aux  environs  de  Nice,  sur  les  monts  dénu- 
dés de  Tourette  et  d'Aspremont,  ayant  l'un  783  mètres  et  l'autre  854  mètres  d'alti- 
tude, a  nécessité  l'emploi  de  pompes  élévaloires  pouvant  refouler,  à  une  grande 
hauteur,  l'eau  nécessaire  à  l'alimentation  des  ouvriers,  des  chevaux,  de  la  machine  à 
vapeur,  etc. 

Les  chances  nombreuses  d'avoir  de  très  forts  coups  de  bélier  dans  les  conduits 
en  employant  une  pompe  à  double  effet  ordinaire  (même  en  les  mupissant  de 
réservoirs  d'air)  ont  poussé  à  l'emploi  de  ce  système  particulier,  dans  lequel  la 


POMPES    A    ACTION    INf)IHE(:TK 


231 


Fio.  357.  —  Pompe  Dumontant.  Instullation  du  Mafprian.  —  Coupe  longitudinnlo. 


Fio.  358.  —  Plan. 


232 


POMPES   A    liOrVRMENT    ALTERNATIF 


multiplicité  des  effets  et  lear  croisement  assurent  une  remarquable  régularité  da 
débit. 

La  pompe  ifig.  357  et  358;  se  compose  d*une  cuve  circulaire  en  fonte  constituant 
le  bâti  P,  au  centre  duquel  tourne  larbre  A,  vertical  à  manivelle,  qui  la  commande 
( flg.  359).  Sur  ce  bâti  P,  sont  boulonnées  les  glissières  P'  des  7  pompes  aspirantes 
et  foulantes  à  simple  effet,  disposées  suivant  les  rayons  du  bâti  circulaire.  La  seule 
particularité  de  ces  pompes,  c'est  que  les  clapets  coniques  d*aspiration  et  de  refou- 
lement sont  munis  de  longues  tiges  qui  assurent  leur  guidage.  Ils  sont  contenus 
dans  des  boites  en  bronze  venues  de  fonte  avec  les  corps  de  pompe  dans  lesquels 
se  meuvent  les  plongeurs  attachés  au  plateau  de  commande  p'  par  les  bielles  B'. 


Fi(i.  3o9.  —  Coupe  transversale. 


Afin  de  diminuer  Teffort  de  cisaillement  qui  s'exerce,  surtout  pendant  le  refou- 
lement, sur  les  tourillons  réunissant  les  bielles  au  plateau,  on  tourne  cylindriques 
les  deux  têtes  de  chacune  de  ces  bielles  B',  et  elles  sont  ajustées  dans  des  demi-cous- 
sinets en  bronze  kl^  placés  les  uns  sur  le  plateau  p\  les  autres  dans  les  crosses  des 
plongeurs.  De  cette  façon,  Teffort  assez  considérable  nécessaire  au  refoulement  est 
transmis  directement  par  les  bielles. 

La  régularité  du  mouvement  donné  par  Tarbre  coudé  vertical  A  au  plateau  de 
commande  p'  est  assurée  par  la  liaison  rigide  à  emmanchement  par  clavette  d'une 
des  bielles  indiquée  en  B  sur  les  figures  357  à  361.  Elle  naurait  pas  existé  si  les 
sept  bielles  B'  eussent  été  toutes  articulées  sur  le  plateau  p\ 

L'eau  n'est  pas  aspirée  par  cette  pompe,  elle  est  fournie,  en  charge,  par  un 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


233 


réservoir  R^,  où  elle  est  envoyée  au  moyen  d'une  pompe  verticale  commandée  par  la 
même  machine  à  vapeur.  De  plus,  on  évite  ainsi  Tengorgement  des  organes  de 
Tappareil  principal  par  les  matières  étrangères  contenues  dans  Teau;  en  efTet,  Teau, 
dans  son  passage  dans  le  réservoir  R*,  y  peut  déposer  ses  impuretés. 

De  là,  Teau  passe  facilement  dans  le  collecteur  d'aspiration  de  la  pompe  princi- 
pale, qui  est  circulaire,  comme  d'ailleurs  celui  de  refoulement.  Un  robinet  T  peut 
établir  la  communication  entre  les  deux.  Ce  dispositif  permet  de  faciliter  la  mise  en 
marche,  car,  le  moteur  attaquant  directement  la  pompe,  le  départ  serait  par  trop 
difficile  si,  pendant  quelques  tours,  l'effort  résistant  n'était  pas  diminué  par  ce  retour 
d'eau.  Lorsque  la  machine  est  lancée,  on  ferme  petit  à  petit  ce  robinet  T,  après  avoir 
préalablement  ouvert  celui  S  placé  sur  le  refoulement. 

Le  robinet  S  est  une  sorte  de  soupape  d'arrêt,  dont  on  peut  faire  varier  la 
course  au  moyen  d'une  vis  jusqu'à  l'annuler  et  obtenir  ainsi  la  fermeture  ;  lorsqu'il 
est  ouvert,  il  peut  se  refermer  de  lui-même,  et  empêcher  ainsi  la  pompe  de  ressentir 
les  chocs  qui  pourraient  naître  dans  la  colonne  de  refoulement.  C'est,  en  somme,  un 
véritable  clapet  de  refoulement  à  levée  réglable. 


FiG.  360  et  301.  —  Détail  d'une  pompe  Dnmontant. 


Le  moteur  ne  présente  rien  de  particulier;  il  consiste  simplement  en  une 
machine  horizontale  à  haute  pression,  à  détente  et  à  condensation.  L'arbre  de 
couche  porte  un  pignon  d'angle  C  [fig,  359)  qui  engrène  avec  une  roue  C,  caléy 
sur  l'arbre  vertical* à  manivelle  A. 


234  POMPES    A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 

Les  caractéristiques  de  rinstallation  du  Magnan  étaient  les  suivantes  : 

Nombre  de  corps  de  pompes 7 

Diamètre  des  plongeurs 50  millimètres 

Course  des  plongeurs 100          — 

Épaisseur  du  corps 15          — 

Volume  d'eau  refoulée  par  coup  de  piston  .   .  .  0"',196 

—                    par  tour 1    ,232 

Diamètre  des  sièges  des  soupapes 25  millimètres 

Levée  des  soupapes 12          — 

Section  de  passage 942'"'"* 

Vitesse  d'écoulement 0'",187 

Diamètre  du  bouton  de  manivelle  de  commande.  100  millimètres 

Débitdelapompedemiseenchargeparseconde.  0"*,686  à  1"*,372 

Hauteur  totale  de  refoulement 513  millimètres 

Débit  à  l'heure  (aux  essais) 2.309  litres 

Rendement  de  la  pompe 0"S94 

La  pompe  exposée  a  subi  de  légères  modifications;  le  bÂti  ne  possède  pas  de 
glissières  qui,  en  somme,  font  double  emploi  avec  la  bielle  directrice  clavetée  sur  le 
plateau  p';  le  rendement  s'en  trouve  amélioré,  puisqu'il  s'ensuit  une  diminution  des 
frottements  ;  de  plus,  elle  n'a  que  6  corps  au  lieu  de  7,  et  ils  sont  en  fonte  avec  gar- 
niture en  bronze;  enfin  les  plongeurs  sont  creux  et  articulés  directement  avec  les 
bielles  ;  ses  dimensions  principales  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  des  pistons KM)  millimètres 

Course  des  pistons liO          — 

Nombre  de  tours 56 

Volume  théorique  résultant 17"^, 171  à  l'heure 

Volume  réel  élevé 16"'^ 

Elle  a  été  éprouvée  à  une  pression  de  50  kilogrammes,  quoique  ayant  été  calculée 
pour  travailler  à  40,  c'est-à-dire  pour  refouler  à  400  mètres. 

Il  est  évident  que  la  commande  de  ces  pompes  peut  s'obtenir  d'une  façon  quel- 
conque; ainsi  celle  qui  fonctionnait  à  l'Exposition  était  mise  en  marche  par  une 
dynamo.  Dans  une  installation  faite  pour  la  Compagnie  générale  des  Eaux  de  France, 
la  pompe  est  commandée  directement  par  une  turbine  au-dessus  de  laquelle  elle  est 
installée  (fig.  362  et  363). 

Pompe  Dumontant  à  grande  vitesse  et  à  clapets  équilibrés.  —  Le  coût  d'une 
pompe  circulaire  comme  celle  que  nous  venons  de  décrire  étant  assez  élevé,  son 
emploi  se  limite  nécessairement  aux  très  grandes  hauteurs  de  refoulement,  car  les 
autres  se  peuvent  obtenir  au  moyen  d'appareils  plus  simples  et  moins  coûteux. 
M.  Dumontant  a  cherché  un  appareil  remplissant  ces  conditions,  donnant  un  débit 
uniforme,  et  fonctionnant  sans  chocs  malgré  une  grande  vitesse  de  marche;  il  a  créé 
la  pompe  à  grande  vitesse,  à  double  effet  et  à  clapets  équilibrés,  dont  deux  modèles 
figuraient  à  l'Exposition.  Ces  pompes  marchent  à  80  et  même  150  tours  par  minute. 
En  voici  la  description  : 


POMPES   A   ACTION    INDIKECTE 


235 


La  pompe  se  compose  [fig,  364  et  365)  d'une  capacité  en  fonte  d'une  forme  à 
peu  près  cubique  et  partagée  dans  le  sens  de  la  longueur  de  manière  à  fournir 
trois  compartiments,  dont  Tun  est  en  communication  avec  l'aspiration,  l'autre  avec 

Coupe  suivant  AB 


Fi«i.  3(;2  ot  363.  —  Pompo  Ihtmontanl  actionnée  par  une  turbine. 


le  refoulement,  et  celui  du  milieu  fait  office  de   corps   de  pompe  en    bronzo    ot 
rapporté. 

Les  clapets  d'aspiration,  au  nombre  de  deux,  comme  ceux  de  refoulement,  sont 
disposés  sur  les  cloisons  de  séparation,  et  ont  ainsi  leurs  sièges  dans  un  plan  ver- 


236 


POMPES   A   MOUVEMENT  ALTERNATIF 


tical.  Des  évidemenls  obturés  par  des  glaces  permettent  d'en  surveiller  le  fonction- 
nement. 

Le  piston  est  également  en  bronze  et  n'a  pas  de  garnitures,  sa  tige  est  fixée  à 
un  coulisseau  mis  en  mouvement  par  une  bielle  commandée  par  un  arbre  coudé.  La 
suppression  des  garnitures  résulte  d'essais  faits  par  la  maison  en  présence  de 
M.  Guibal,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées.  On  avait  enlevé  le  fond  arrière 
d'une  pompe  marchant  à  60  tours,  et  débitant  10  litres  par  coup  de  piston;  l'eau 
recueillie  sur  la  face  arrière  du  piston  n'atteignait  pas  10  grammes  par  course. 
Dans  le  cas  de  la  figure,  l'arbre  coudé  porte  un  volant,  une  poulie  fixe  et  une 
poulie  folle.  Cette  dernière  est  supprimée  lorsqu'on  se  sert  d'une  dynamo  pour  la 
conduite. 

Coupe 


J^tm/naJt 


Plan 


Kio.  364  et  365. 


La  caractéristique  de  cette  machine  réside  dans  la  forme  et  la  disposition  qu'il  a 
fallu  donner  aux  clapets  pour  pouvoir  réaliser  une  aussi  grande  vitesse.  Los 
figures  366  à  370  en  donnent  les  détails.  On  a  adopté,  pour  maintenir  les  clapets 
sur  leurs  sièges,  des  ressorts  en  spirale,  d'abord  parce  qu'ils  évitent  une  trop  grande 
longueur  de  ressorts,  ensuite  parce  qu'ils  sont  réglables  au  moyen  d'un  rochet  monté 
sur  une  broche. 

Le  but  poursuivi  dans  l'établissement  de  ces  ressorts  est  le  suivant:  ils  doivent 
n'exercer  qu'un  très  faible  effort  sur  la  position  de  repos,  et  au  contraire  charger  la 
position  d'ouverture  maxima  d'un  poids  précisément  égal  à  la  pression  d'eau  agis- 
sant dans  l'autre  sens.  On  aura  ainsi  un  clapet  s'ouvrant  progressivement  au  fur  et 
à  mesure  que  la  vitesse  de  l'eau  augmente,  et  s'abaissant  avec  une  progressivité 
analogue  :  c'est  évidemment  le  fonctionnement-type. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


237 


M.  Dumontant,  pour  rétablissement  de  ses  ressorts,  a  fait  divers  calculs  théo- 
riques; mais  c'est,  en  pratique,  au  moyen  d'expériences  directes  qu'il  fixe  pour 
chaque  type  de  pompe  les  dimensions  des  ressorts  et  leur  longueur  d'enroulement 
en  spirales. 


Couper 
de  Ja  dudapetetde 

portière  son  siège 

r 


Vue  de  face 


Coupe  du  clapet  et  de  son 
siège 


Vue  de  face 


Fin.  3t)6,  307,  368,  369  et  310. 


Les  pompes  n'ont  pas  de  réservoirs  d'air,  ou  du  moins  ne  semblent  pas  en  avoir  ; 
mais  il  faut  remarquer  que  les  clapets  d'aspiration  et  de  refoulement  sont  placés  à  la 
partie  inférieure  des  compartiments  latéraux,  et  que,  de  la  sorte,  ceux-ci  fonc- 
tionnent tant  à  l'aspiration  qu'au  refoulement,  comme  de  véritables  réservoirs 
d'air. 

Voici  les  caractéristiques  des  deux  pompes  exposées  : 

La  petite.  La  grande. 

Diamètre  du  piston 0'°,090                0"',125 

Course  du  piston 0  ,100                0  ,200 

Vitesse  de  régime  (par  minute).  .  .  i50  tours             80  tours 

Volume  théorique  engendré  à  l'heure.  11.7301itres  24.900  litres 

Volume  réel  refoulé  à  l'heure.  .  .  .  10.020    —  22.400    — 

Rendement 85  p.  0/0             90  p.  0/0 

Hauteur  de  refoulenienl 50  mètres            50  mètres 


238 


POMPES   A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 


Pompe  horizontale  de 
Bascoup.  —  Cette  pompe 
fait  partie  de  Tinstallation 
faite  par  M.  Fouquemberg, 
constructeur  à  Wasmes, 
pour  Tépuisement  du  puits 
Sainte-Catherine  au  char- 
bonnage de  Bascoup. 

L'agrandissement  dé 
ce  puits,  en  nécessitant 
l'emploi  de  nouvelles 
pompes,  exigeait  aussi  l'aug- 
mentation des  appareils 
producteurs  de  vapeur  ; 
aussi  la  Compagnie  des 
Mines  avait  décidé  de  sup- 
primer ceux  qui  se  trou- 
vaient dans  la  galerie  où  on 
u  monté  les  pompes  Fou- 
quemberg  et  de  les  rem- 
placer par  d*autres  plus  im- 
portants à  la  surface. 

L'adjudicataire  a  donc 
dû  construire  le  tout,  sui- 
vant l'emplacement,  très 
long  il  est  vrai,  mais  de 
section  circulaire  assez  res- 
treinte. 

La  macliine  est  hori- 
zontale, monocylindrique,  à 
détente  Mcyer  et  à  conden- 
sation. La  tige  de  piston 
attaque  directement  les 
pompes  à  la  tige  desquelles 
est  attelée  celle  du  conden- 
seur [fig,  372). 

Les  pompes,  du  type 
Girard,  se  composent  d'un 
seul  plongeur  très  long,  se 
mouvant  dans  deux  corps 
de  forme  ovoïde  et  séparés. 

L'ensemble  constitue 
une  pompe  à  double  effet. 
Un  petit  réservoir  d'air  est 
placé  sur  chaque  clapet  de 
refoulement. 


POMPKS    A    ACTION    INDIRECTK  239 

L'eau  est  aspirée  dans  un  puisard  ou  burquin  ;  elle  traverse  le  condenseur  à 
mélange,  puis  les  pompes,  et  passe  ensuite  dans  la  conduite  de  refoulement,  sur 
laquelle  se  trouve  raccordé  par  un  branchement  vertical  un  réservoir  d'air  consti- 
tué par  un  cylindre  horizontal  en  fonte  fretté. 

La  conduite  de  refoulement  est  munie  de  boîtes  de  dilatation  qui,  outre  l'avan- 
tage qu'elles  ont  de  compenser  l'allongement  dû  à  la  chaleur,  facilitent  énormément 
le  démontage  dans  le  cas  de  réparations  aux  joints. 

Voici  quelques  chiffres  extraits  de  la  Revue  universelle  des  Mines^  qui  donneront 
une  idée  plus  précise  de  cette  installation  : 

Diamètre  du  cylindre  à  vapeur.  \  ,   .  , 0*",(>7() 

Course  du  piston 0  ,650 

Nombre  de  tours  par  minute 45  à  50 

Débit  théorique  par  tour 26"',i6 

Diamètre  du  plongeur 0",175 

Hauteur  d'élévation 360" 

Diamètre  du  refoulement 0",147 

Travail  indiqué  en  chevaux 109 

Eau  refoulée  effectivement  par  tour 24"*,80 

Degré  de  vide  au  condenseur 0**'",78 

Diamètre  du  piston  de  la  pompe  à  air. ,  .  .  .  .  0"*,320 


G.  —  POMPES  A  GRANDE  VITESSE 

Pour  répondre  aux  besoins  de  l'industrie  actuelle,  les  constructeurs  ont  été 
amenés  à  créer  des  machines  motrices  à  marche  rapide,  peu  encombrantes  et  peu 
coûteuses.  Mais,  tandis  que  la  vitesse  des  machines  à  vapeur  était  accrue,  qu'on  per- 
fectionnait de  nombreux  modèles  de  moteurs  rapides  :  moteurs  à  gaz,  moteurs  à 
pétrole,  etc.,  les  pompes  à  piston  sont  longtemps  restées  des  machines  lentes,  tour- 
nant à  environ  70  tours  par  minute,  avec  des  vitesses  linéaires  de  piston  inférieures 
à  1  mètre.  Il  en  est  résulté  que  les  moteurs  rapides  restaient  sans  emploi  pour  la 
commande  des  pompes,  alors  que,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  ils  étaient  tout  indi-» 
qués,  spécialement  lorsque  la  place  pour  les  installations  était  limitée. 

En  particulier,  ce  manque  de  pompes  rapides  restreignait  l'emploi  si  avanta- 
geux des  moteurs  électriques  à  vitesse  normale.  Ces  derniers  s'appliquent  bien,  il  est 
vrai,  à  la  commande  des  pompes  rotatives  et  centrifuges;  mais  la  puissance  de 
refoulement  et  le  rendement  de  ces  pompes  sont  trop  limités  et  souvent  insuf- 
fisants. 

La  solution  du  problème  de  l'augmentation  de  vitesse  des  pompes  à  mouvement 
alternatif,  en  vue  de  leur  accouplement  direct  avec  les  moteurs  rapides,  a  donné  lieu 
à  de  laborieuses  recherches  qui  conduisirent,  il  est  vrai,  à  des  perfectionnements 
indiscutables.  C'est  ainsi  que  les  pompes  à  soupape,  commandées  comme  des  tiroirs 
de  machines  à  vapeur,  permirent  d'atteindre  des  vitesses  de  100  tours  par  minute. 
Mais  la  complication  de  la  commande  des  soupapes  et  leur  difBcultc  d'accès  dimi- 
nuaient d*une  façon  très  sensible  la  valeur  du  résultat  obtenu. 


240 


POMPES    A   MOLIVEMENT   ALTEUVATIF 


On  a  donc  été  amené  à  créer  des  pompes  dont  toutes  les  parties  et  spécialement 
les  soupapes  et  clapets  ont  été  étudiés  en  vue  de  la  marche  à  grande  vitesse. 


Pompe  électrique  à  trois  corps  Pinette.  —  La  pompe  électrique  à  trois  corps 
{fig,  375)  exposée  en  1900  par  la  maison  Pinette,  de  Chalon-sur-Saône,  est  destinée  à 
Tépuisement  des  mines.  Elle  est  commandée  par  un  alternateur  à  courant  triphasé 
(Société  Alsacienne)  qui  donne  le  mouvement  à  l'arbre  coudé  par  l'intermédiaire 
d'un  train  d'engrenages.  Dans  le  but  d'éviter  le  bruit  et  de  rendre  faciles  les  répara- 
tions, on  a  adopté  pour  la  roue  engrenant  avec  le  pignon  la  denture  en  bois.  Les 
corps  de  pompe  sont  ovoïdes  et  en  fonte,  les  plongeurs  sont  en  bronze.  Malgré  la 
régularité  obtenue  par  le  calage  à  1^0**  des  trois  bielles  de  commande,  on  adjoint  un 


FiG.  375. 


réservoir  d'air  sur  le  collecteur  de  refoulement.  Un  tube  de  niveau  et  des  robinets  de 
jauge  permettent  de  juger  la  quantité  d'air  qu'il  contient;  celle-ci  est  maintenue  sen- 
siblement constante  au  moyen  d'un  compresseur  placé  sur  le  coté  d'un  corps  de 
pompe,  et  dont  le  débit  peut  être  réglé  au  moyen  d'un  robinet  à  pointeau. 


POMPES   A   ACTION   INDIRECTE 


241 


Voici  quelques  chiffres  relatifs  à  cette  machine,  dont  deux  exemplaires  ont  été 
installés  aux  mines  de  la  Grand'Combe  (Q^rd)  : 

Nombre  de  tours  de  Tarbre  coudé 80  à  90 

Diamètre  des  plongeurs 175  millimètres 

Course 350  — 

Débit  (à  rheure) iOO  mètres  cubes 

Hauteur  de  refoulement 300  mètres 

Nombre  de  dents  de  la  roue  calée  sur  l'arbre  coudé.  144 
Nombre  de  dents  du  pignon  calé  sur  Tarbre  du 

moteur 24 

Les  joints  sur  les  corps  de  pompe  sont  efTectués  au  moyen  de  cuirs  emboutis. 

Pompe  électrique  d'épuisement  des  mines  d'Anzin.  —  L'installation  que  nous 
allons  décrire  a  été  faite  à  la  fosse  Lambrecht  des  mines  d'Anzin,  après  que  le  choix 
du  type  à  employer  eut  été  longuement  et  soigneusement  discuté. 

De  cette  étude,  de  cette  discussion,  il  est  ressorti  que  la  pompe  à  commande 
éleclrique,|bien  que  donnant  un  rendement  (on  a  obtenu  50;  2  0/0)  inférieur  à  celui 
de  pompes  à  vapeur,  était  préférable  à  celles-ci  dans  le  cas  spécial  à  considérer.  En 
effet,  lencombrement   du   puits 
rendait     impossible     Tadoption 
d'une  pompe  à  maîtresse-tige  et, 
d'autre  part, Temploi d'une  pompe 
à  vapeur   souterraine    offrait  le 
grave    inconvénient    d'entraîner 
l'installation  de  conduites  de  va-        |y     ^ 
peur  longues  et  coûteuses,  dans 
lesquelles  se  produisent  nécessai- 
rement de  fortes  condensations 
qui  diminuent  dès  lors  considéra- 
blement le  rendement.  Cette  der- 
nière solution  avait  d'autres  in- 
convénients  encore  :  la    pompe 
nécessitait  un  assez  grand  em-        m  ^2o[ 
placement  au  fond  ;  de  plus,  il 
était  difficile  de  la  déplacer  pour 
suivre   l'approfondissement   des 
travaux;  enfin,  on  échauffait  les 
régions  traversées  par  la  canali- 
sation, et  l'échappement  à  Fair 
libre  était  assez  difficile  à  orga-  Fio.  376. 

niser. 

Aussi  on  se  décida  pour  une  pompe  électrique  souterraine,  et  on  installa  à  la 
surface  une  machine  à  vapeur  monocylindrique  à  délente  et  à  condensation,  munie 
d'un  régulateur  Cosinus  produisant  l'étranglement  de  la  conduite  de  prise  de  vapeur 
lors  des  augmentations  de  vitesse  (/?(/.  376). 


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YétSfênu 


^fesenooir  des  cÂoucliènes^ 


LES  POMPES. 


16 


242  POMPES    A    MOIIVKMENT    ALTERNATIF 

Les  dynamos  employées  sont  multipolaires  et  à  courant  continu;  leur  vitesse 


Fio.  377. 


assez 


faible  présente  deux   avantages  sérieux  :  pouvoir  :  i°  attaquer  la  génératrice 


cso'jf.c'wPi  KrfTird, 


_.y'.,  yy  ffru^rj"  r-.-r  L^ 


Fio.  378. 


directement  par  la  machine  à  vapeur;  ^o  attaquer  la  pompe  directement  par  la  récep- 

nuer  les  pertes  dues  au  transport 
de  force,  on  a  employé  un  cou- 
rant à  fort  voltage  et  à  faible  in- 
tensité qui,  par  suite,  ne  nécessite 
pas  d'énormes  conducteurs. 

Les  machines  (génératrice  et 
motrice)  sont  du  type  Gramme  à 
4  pôles,  munies  de  balais  en 
charbon  produisant  moins  d'étin- 
celles que  ceux  en  cuivre,  condition  très  importante  pour  une  machine  placée  au  fond, 
surtout  dans  une  mine  grisouteuse.  Toutes  les  deux  sont  exc.tees  en  compound. 


Fio.  379. 


POMPRS    A    ACTION    INDIRECTE 

La  pompe  employée  [fig.  377  et  378)  est  à  trois  plongeurs,  la  régularité 
marche   est   suffisamment    assurée    par  le 
mode  d'excitation  pour  que  les   coups  de 
bélier  soient  rares  et  très  faibles. 

Elle  est  liée  à  la  dynamo  par  un  accou- 
plement HafTard  [fi g.  379),  qui  se  compose, 
comme  on  sait,  de  deux  plateaux  portant 
chacun  sept  goujons  en  acier,  recouverts 
d'un  petit  manchon  en  antifriction  dit  «  cos- 
sette  »;  chacun  des  goujons  d'un  plateau 
est  réuni  à  celui  de  l'autre  qui  en  est  le  plus 
voisin  par  une  bague  en  caoutchouc  :  on 
obtient  ainsi  un  accouplement  très  si^r,  oî 
présentant  une  certaine  élasticité  sans  être 
encombrant. 

Le  pignon  en  acier  sur  lequel  est  calé 
un  des  plateaux  de  l'accouplement  com- 
mande une  roue  en  fonte  portant  168  dents    x -"?' 

en  bois  ;  c'est  elle  qui,  fixée  à  l'extrémité  de 
l'arbre  à  3  coudes,  donne  le  mouvement  à  la 
pompe.  Cette  dernière  a  son  bâti  en  deux 
pièces,  ce  qui  permet  de  la  transporter  faci- 
lement. 


243 
de  la 


Installation  du  fond 
Niveuu  de  â60. 


Machin*  a  vipeur 
CotwtmcieorlMbm 


Spai^s  Dt  bou 


Fio    381. 


244 


POMPES    A    MOUVEMENT    ALTEHNATIF 


Les  clapets  d'aspiration  et  de  refoulement  en  bronze  sont  rappelés  sur  leur  siège 

par  des  ressorts  en  acier  [fig,  380)  ;  leur  levée  est  réglée  par  des  vis  qu'on  peut 

manœuvrer  de  Textérieur.  Le  refoulement  est  en  tube  d'acier;  il  est  muni  à  sa  partie 

inférieure  d'une  soupape  de  sûreté  à  contrepoids  et  d'un  robinet  de  vidange;  sur  ce 

refoulement,  est  installé  un  réservoir  d'air  portant  trois  robinets 

de  jauge,  qui  permettent  de  constater  la  quantité  d'eau  et  d'air 

qu'il  renferme. 

Le  tableau  de  distribution  [fig.  381  et  382)  est  muni  d'un  in- 
terrupteur qui  coupe  le  courant  lorsque  la  résistance  s'accroît.  La 
poignée  du  commutateur  {fig,  382)  est  pour  cela  soumise  à  un 
ressort  qui  tend  constamment  à  couper  le  courant;  mais  elle  est 
retenue  d'un  autre  côté  par  un  crochet  situé  à  une  des  extrémités 
d'un  levier  dont  l'autre  est  terminée  par  une  pièce  de  fer  doux 
attirée  par  unélectro.  Sitôt  que  la  résistance  augmente,  Pintensité 
diminue,  l'attraction  cesse,  et,  le  commutateur  étant  ramené  au 
repos,  le  courant  ne  passe  plus;  néanmoins  l'excitation  continue. 
Cette  mise  hors  circuit  de  la  réceptrice  peut  être  opérée  au- 
trement, lorsque  le  niveau  baisse  dans  le  puisard,  et  tend  à  de- 
venir plus  bas  que  la  crépine.  La  détente  du  flotteur  fait  soulever 
le  crochet  du  levier  dont  nous  venons  de  parler,  et  fait  ainsi  fonc- 
tionner le  dispositif. 
Comme  lo  condenseur  de  la  machine  horizontale  du  jour  est  alimenté  par  la 
pompe  du  fond,  il  est  indispensable  que  le  mécanicien  de  l'installation  du  jour  soit 
informé  de  l'arrêt  de  la  pompe  pour  immédiatement  arrêter  sa  machine  motrice,  sans 
quoi  son  condenseur  chaufferait.  Cet  avertissement  se  fait  automatiquement  au  moyen 
d'une  sonnerie  qui  fonctionne  par  un  flotteur,  quand  l'eau  manque  dans  la  fosse  du 
condenseur. 

Knfln,  un  dernier  dispositif  intéressant  est  celui  qui  empêche  de  mettre  la 
réceptrice  en  circuit  avant  qu'elle  ne  soit  excitée.  Pour  cela,  on  a  branché  sur  celte 
réceptrice  une  bobine  à  flls  fins  qui  attire  un  petit  verrou  lorsque  le  courant  excita- 
teur passe.  Ce  verrou  permet  ou  non  la  manœuvre  du  commutateur  suivant  que  Pexci- 
tation  est  produite  ou  ne  l'est  pas. 

Donnons  maintenant  q^uelques  chiffres  relatifs  à  cette  installation  : 


Fn;.  3Si>. 


Hauteur  du  refoulement 360  mètres 

DébitàPheure 25  mètres  cubes 

Diamètre  du  cylindre  de  la  marche  à  vapeur 500  millimètres 

Course  du  piston 800        — 

Force 400  chevaux 

Nombre  de  tours 75 

Nombre  de  tours  de  la  dynamo  génératrice 500 

Intensité  du  courant  produit 125  ampères 

Force  électromotrice 500  volts 

Nombre  de  pôles 4 

Dimension  des  câbles  conducteurs  (section) 75  millimètres  carrés 

Nombre  de  fils  de  2"",24  de  diamètre  qui  les  composent.  19 


POMPES    A    ACTION    INDIRECTE  245 

Poids  d'un  mètre  de  câble  armé  . 3*«,800 

Diamètre  extérieur 35  millimètres 

Nombre  de  tours  de  la  réceptrice 400 

Encombrement  en  surface i™,0D  X  3", 75 

—             en  hauteur 1",85 

Diamètre  des  corps  de  pompe 11 0  millimètres 

Course 250       — 

Nombre  de  tours 68 

Pression  d'essai  par  centimètre  carré 110  kilog. 

Pompe  à  commande  électrique  6anz  et  G'^  —  La  pompe  Ganz  [fig.  383  et  384) 
est  à  trois  corps  ;  elle  est  montée  sur  un  bâti  rectangulaire  qui  porte  une  petite 

I 


Fig.  383  et  384. 


extension  sur  laquelle  est  fixé  l'alternateur  à  courant  triphasé  qui  fournit  le  mou- 
vement. 

Sur  Tarbre  de  ce  dernier,  est  calé  un  pignon  en  cuir  qui  actionne  une  roue  den- 
tée en  fonte  calée  sur  un  intermédiaire  de  réduction  de  vitesse.  Le  pignon  solidaire 


246  POMPES    A    MOUVEMENT  ALTERNATIF 

de  Textrémité  de  cel  arbre  engrène  avec  la  roue  calée  sur  Tarbre  de  la  pompe  à 
trois  coudes  à  120*.  Les  trois  bielles  actionnent  directement  les  plongeurs  en  fonte 
fonctionnant  dans  des  corps  également  en  fonte,  mais  garnis  d'une  cheminée  en 
bronze. 

Les  clapets  ne  présentent  rien  de  bien  particulier,  sinon  leur  grande  surface  et, 
comme  conséquence,  leur  faible  levée  :  on  supprime  ainsi  les  chocs  bruyants  et  nui- 
sibles tant  au  bon  fonctionnement  des  organes  qu'à  leur  longue  durée. 

L'aspiration  débouche  dans  le  bâti  même,  qui  est  aménagé  à  cet  effet,  et  rend 
ainsi  l'appareil  moins  encombrant. 

Comme  dans  toutes  les  pompes  à  trois  corps,  le  mouvement  de  Teau  est  très 
régulier;  malgré  cela,  trois  petits  réservoirs  d'air  ont  été  placés  sur  les  refoule- 
ments, pour  assurer  une  marche  exempte  de  coups  de  béliers. 

Les  boites  à  clapets  sont  munies  de  regards  très  accessibles  et  facilement 
démontables,  qui  facilitent  la  visite  et  le  remplacement  des  organes  intérieurs. 

Enfin,  ajoutons  que  le  soin  apporté  dans  la  taille  des  engrenages  rend  le  fonc- 
tionnement absolument  silencieux. 

Voici  les  principales  caractéristiques  du  modèle  exposé  : 

Débit  de  la  pompe  par  minute 1.000  litres 

Diamètre  des  corps  de  pompe 175  millimètres 

Course  des  plongeurs 220        — 

Nombre  de  tours 72 

Puissance  du  moteur  électrique 12  chevaux 

Nombre  de  tours 800 

Afin  de  faciliter  le  démarrage,  chaque  boîte  à  clapets  est  munie  d'un  tuyau  en 
cuivre,  qui  permet  de  faire  communiquer  l'aspiration  avec  le  refoulement. 

Enfin,  le  moteur  électrique  est  renfermé  dans  un  bâti  formé  qui  le  met  à  l'abri 
des  poussières  et  de  l'eau.  Ceci  est  surtout  important  lorsque  la  pompe  est  employée 
pour  l'épuisement  d'une  mine,  usage  en  vue  duquel  elle  a  surtout  été  étudiée.  Sa 
commande  électrique  et  la  facilité  de  son  démontage  en  font  en  effet  une  machine 
pratique  dans  une  exploitation  souterraine. 

Pompe  à  coarant  continu  Jandin.  —  M.  H.  Jandin,  ingénieur-constructeur  à 
Lyon,  a  exposé  en  1900  quelques  types  de  ses  pompes  à  courant  continu,  notamment 
une  pompe  débitant  220  litres  par  seconde  et  tournant  à  110  tours  par  minute,  dont 
le  débit  a  été  poussé  aux  essais  à  240  litres  et  120  tours. 

Le  but  poursuivi  par  l'inventeur  est  la  régularisation  du  débit  instantané  avec, 
pour  conséquence,  la  possibilité  d'avoir  des  vitesses  très  grandes,  sans  variations 
des  pressions  instantanées. 

La  pompe  Jandin  [fig,  385)  est  à  deux  pistons  à  double  effet,  conduits  par  mani- 
velles calées  à  120°  sur  un  même  arbre  ;  elle  comporte  six  soupapes  ou  groupes  de 
soupapes,  communes  aux  deux  corps;  elle  peut  être  disposée  horizontalement  ou 
verticalement. 

Dans  sa  disposition  ordinaire,  Teau  traverse  sans  changement  de  direction  les 
corps  de  pompe,  qui  servent  eux-mêmes  de  boites  à  soupapes,  et  sont  munis,  ainsi 


POMPES    A    ACTION    INDIRECTE 


247 


que  les  collecteurs  d'aspiration  et  de  refoulement,  de  tampons  de  visite  permettant 
la  pose  des  soupapes. 

Les  pistons  sont  en  général  des  plongeurs  creux,  à  formes  effilées,  dont  le  poids 
dans  leau  est  partiellement  ou  totalement  équi- 
libré par  leur  déplacement. 

Une  garniture  amovible  brevetée,  placée 
au  milieu  de  chaque  corps  qu'elle  divise  en 
deux,  sert  de  guidage  au  piston  et  présente 
un  dispositif  spécial  qui  supprime  le  serrage 
du  piston  et  assure  Tétanchéité  aux  plus  fortes 
pressions. 

Cette  garniture  est  maintenue  en  place  par 
des  tirants  ou  vis  de  pression  traversant  les 
fonds  arrière  ;  une  visite  annuelle  suffit  pour 
l'entretien. 

Les  collecteurs  d'aspiration  et  de  refoule- 
ment A  et  R  se  raccordent  aux  corps  de  pompe,  et  forment  avec  eux  les  boîtes  à 
soupapes;  ils  portent  les  réservoirs  d'air  d'aspiration  et  de  refoulement,  et  les  tubu- 
lures d'entrée  et  de  sortie  d'eau. 

Les  soupapes,  à  levée  horizontale  dans  le  type  que  nous  décrivons,  sont  mul- 
tiples et  légères,  et  d'une  construction  permettant 
les  plus  grandes  vitesses  de  marche  ;  pour  les 
basses  pressions,  elles  sont  en  caoutchouc  sur 
sièges  bronze  ;  pour  les  fortes  pressions,  elles 
sont  en  bronze,  annulaires,  avec  ou  sans  garni- 
ture de  cuir  encastré,  suivant  Femploi,  et  munies 
de  ressorts  coniques  en  laiton  à  pression  réglable 
avec  boîtes  de  garde  formant  butoirs  ;  les  sou- 
papes et  leurs  sièges  sont  amovibles  et  d'un  rem- 
placement facile  pour  l'entretien. 

Des  purgeurs  à  soupape  placés  sur  les  corps 
de  pompe  alimentent  le  réservoir  d'air  de  refou- 
lement. 

Fonctionnement  de  la  pompe  Jandin.  —  Con- 
sidérons sur  la  figure  386  la  position  des  mani- 
velles des  pistons  P,  et  Pg,  et  marquons  par  les 
rayons  0,  1,  !2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  11,  12,  les 
diverses  positions  qu'elles  occuperont  à  chaque 
douzième  de  tour.  Pendant  cette  fraction  de  la 
course,  chaque  piston  engendrera  un  volume  qui 
sera  proportionnel  au  champ  parcouru,  c'est-à- 
dire  (si  on  ne  tient  pas  compte  de  l'obliquité  des 
bielles)  proportionnel  aux  portions  a,  6,  c...,  qui  sont  les  projections  sur  un  diamètre 
des  chemins  décrits  par  les  boulons  de  manivelle.  Remarciuons  en  passant  que  : 


386,  387  et  388. 


R  sin  30°  =  - 


R 


248 

et  comme 


POMPES    A    MOUVEMENT   ALTERNATIF 

o 

a  -{-  b  ■^c=R,      ona    a-\'b  =  —- 


Supposons  la  pompe  amorcée,  et  examinons  ce  qui  va  se  produire,  si,  Tune  des 
manivelles  P^  étant  sur  le  rayon  0  et  Pa  étant  sur  8,  on  tourne  d'un  douzième  dans  le 
sens  0,  1,  2,  3...  P^  va  aspirer  de  A  en  K,, ...  par  la  soupape  C^  {fig.  385),  un  volume 
proportionnel  à  a  (nous  dirons  a,  b,  c, ...  afin  de  ne  pas  répéter  constamment  : 
proportionnel  à),  tandis  qu'il  va  refouler  le  même  volume  de  K'^  en  K'j  par  la  sou- 
pape C'a- 

Pj  va  refouler  le  volume  c  de  Kj  en  R,  par  C3,  et  aspirer  le  même  volume  de  K', 
vers  K'2  par  C'a»  qui  est  déjà  ouvert  pour  refouler  a  <  c.  Le  vide  produit  en  K'j, 
étant  plus  grand  que  la  quantité  refoulée  de  K'  vers  K'j,  va  déterminer  Touverture 
de  C\  pour  aspirer  la  différence. 

c  —  a  =^b. 

De  sorte  qu'en  définitive  on  aura  aspiré  : 

en  C^  le  volume  a, 

en  C'^  le  volume  b  ; 

et  refoulé  en  C3  le  volume  c  =:  a  -^  b. 

L'examen  d'une  deuxième  phase 
conduirait  au  même  résultat  total  : 

Aspiration  de  b  par  C^, 
—        de  a  par  C'4  ; 
Refoulement  de  c  par  C3,  et  ainsi 
de  suite. 

IjO  tableau  ci-contre  [fig.  389) 
donne  le  détail  des  opérations  par  dou- 
zièmes de  tour. 

Ces  constatations  font  apparaître 
les  suivantes  : 

1®  Il  y  a  toujours  4  clapets  d'ou- 
verts à  la  fois  ; 

2®  Chacun  d'eux  reste  ouvert  8/12 
détour; 

3°  Chacun  d'eux  s'ouvre  une  fois 
par  tour  ; 

4'  Le  débit  par  tour  =  i2cS  =  Q, 
S  étant  la  section  d'un  corps  de 
pompe. 

Mais,  comme  c  =  — ? 
4 

c  étant  la  course  d'un  piston  et  valant  2R,  on  a,  pour  le  débit  par  tour  : 

Q  =  SCS  =  6RS. 


PI 

A 

Ml 

ï 

'ïf 

^9^ 

^ 

1 

a 

i 

a 

c 

c 

c 

î 

a 

t 

t 

ù 

c 

c 

c 

c 

î 

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a 

e 

c 

c 

a 

a 

« 

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a 

î 

a 

c 

6 

a 

6 

a 

î 

c 

i 

a 

C 

c 

c 

a 

i 

C 

c 

e 

c 

C 

î 

a 

c 

c 

c 

a 

î 

Or 

10 

t 

i 

a 

a 

c 

a 

a 

0. 

î 

i 

c 

i% 

i 

1 

SiiXit 

Fio.  389. 


POMPES    A    ACTION   INDIRECTE 


249 


Les  figures  387  et  388  montrent  les  courbes  d'ouverture  des  clapets.  Ainsi, 
sur  la  figure  387,  qui  est  le  diagramme  du  clapet  C,  on  voit  qu'au  point  G  il  est 
fermé,  puis  il  s'ouvre  pendant  le  parcours  G,  1,  2;  à  ce  moment,  il  conserve  sa  posi- 
tion d'ouverture  maxima  jusqu'à  ce  que  la  manivelle  P^  soit  au  point  6.  A  partir 
de  ce  moment,  il  commence  à  se  fermer,  et  il  ne  Test  définitivement  qu'en  8. 

Dans  les  pompes  ordinaires,  il  n'en  est  pas  ainsi  ;  les  clapets  s'ouvrent  deux  fois 
par  course,  et  leur  levée  comme  leur  fermeture  s'effectue  d'une  façon  progressive 
pendant  chaque  demi-course.  La  conséquence  de  cette  particularité,  c'est  que  le 
débit  est  nul  à  chaque  extrémité  de  course  du  piston  et  maximum  en  son  milieu. 

Le  coefficient  de  régularisation,  dans  une  pompe,  étant  le  rapport  des  débits 
instantanés  minimum  et  maximum,  on  remarquera,  en  examinant  les  diagrammes 
(fig.  39G  et  391),  que  ce  coefficient  atteint  dans  les  pompes  Jandin  une  valeur  assez 
rapprochée  de  l'unité. 

Le  débit  instantané,  pour  un  seul  corps,  est  égal  au  produit  de  la  vitesse  instan- 
tanée par  la  section;  donc,  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  nous  devrions  avoir  à  ajouter 
la  vitesse  de  chacun  des  pistons  et  à  faire  le  produit  par  la  section  ;  mais  reportons- 
nous  au  fonctionnement.  On  voit  que,  lorsque  l'un  des  boutons  de  manivelle  parcourt 
Tare  de  2  à  4  ou  son  symétrique  8  à  IG,  le  piston  correspondant  engendre,  par  moi- 
tié de  course,  un  volume  c  qui  est  le  volume  débité;  l'autre  piston,  pendant  ce  temps. 


Fio.  .390  et  391. 


Débits  ou  travaux  instantanés  pour  1/2  tour 
f  Courbe  du  débit  CB, 


Pompe  Jandin. 


Pompes 


I  Régularisation  — ^— ^  =  0,8 
/  Courbe  du  débit  APD. 


ordinaires.      |  Régularisation  ^Jr^  =  '«^ro- 


cos  90** 
ros  0" 


Débits  instantanés  des  soupapes 
i  Courbe  du  débit  i4fiC. 


Pompe  Jandin. 

Pompes 
ordinaires. 


Durée  d'ouverture  -—  détour. 
Courbe  du  débit  APD. 


Durée  d*ouverture  -rz  de  tour. 


a,  par  conséquent,  un  effet  nul  ;  il  n'y  a  donc  pas,  pendant  cette  période,  à  faire  entrer 
sa  vitesse  en  ligne  de  compte.  Or,  de  2  à  4  ou  de  8  à  IG,  la  vitesse  linéaire,  ou  vitesse 
tangentielle  projetée,  varie  en  valeur  absolue  de  V  cos  30°  à  V  cos  3G'*  en  passant  par 
V  cos  G®,  en  appelant  V  la  vitesse  de  rotation.  On  voit  donc  que  le  coefficient  de  régu- 
larisation pendant  cette  période  est  : 

cos  30^  _  cos  3G^ 
cosG°  ""       i      ' 


De  même,  lorsqu'un  des  boutons  de  manivelle  décrit  Tare  G  à  2,  Tautre  décrit  4, 6  ; 
leur  travail  s'ajoute  pour  produire  le  débit  c  ;  il  y  a  donc  lieu  de  comparer  la  vitesse 


250  POMPES    A    MOUVEMENT    ALTEILXATIF 

correspondante  de  chaque  pistou,  qui  varie  pour  Tun  de  0  à  cos30<»  et  pour  l'autre  de 
cos  30**  à  0.  On  a  donc  au  point  0,  pour  Pa, 


Et  au  point  4,  pour  Pj  : 
Quand  P^  est  en  5,  on  a 

Et  pour  P2  en  1  : 


V,  =  V  cos  180°  =  0. 
Vj  =  V  cos  30^ 


V,  :z^Vcos60«  =  iv. 


V2=Veos60<>=:J  V- 


f.e  total  varie  donc,  comme  dans  le  cas  précédent,  entre  V  et  V  cos  30®. 
Et  on  peut  encore  dire  que  le  coedicient  de  régularisation  est  : 

La  courbe  {fig.  390)  est  construite  d'après  ces  données,  et  de  manière  que  la 
surface  ABCD  soit  égale  au  rectangle  AD  X  h^h  étant  Tordonnée  correspondant  au 
débit  moyen.  —  La  courbe  APD  est  celle  composée  dans  les  mêmes  conditions  pour 
une  pompe  ordinaire  à  double  effet,  de  même  débit. 

On  voit  maintenant  quelles  conséquences  on  peut  tirer  de  ce  résultat.  D'abord, 
la  régularité  du  mouvement  de  leau  dans  la  pompe  entraîne  celle  dans  les  conduits 
d'aspiration  et  de  refoulement.  L'addition  de  réservoirs  d'air  accentue  encore  la 
régularité  du  mouvement. 

Cette  régularité  permet  de  donner  aux  pistons  et  aux  manivelles  une  vitesse 
beaucoup  plus  grande  (jusqu'à  300  tours)  que  celle  habituelle,  et  d'accoupler  la 
pompe  Jandin  plus  facilement,  sur  des  dynamos  à  faible  vitesse,  des  turbines,  etc. 
De  plus,  obtenant  une  grande  vitesse  à  débit  égal,  cette  machine  sera  moins  encom- 
brante qu'une  pompe  ordinaire. 

Passons  maintenant  en  revue  quelques  types. 

Pompe  de  tnine  Jandin  avec  moteur  à  air  compri7ne\  —  La  figure  392  repré- 
sente une  pompe  de  mine  à  pression  de  20  kilogrammes,  à  action  directe  par  un 
moteur  à  air  comprimé  avec  détente  variable  par  coulisse. 

Cette  pompe,  destinée  à  une  mine  de  la  Loire  où  la  présence  du  grisou  ainsi 
que  l'éloignement  des  générateurs  empêchent  tout  moyen  de  réchauffement  de  l'air, 
présente  un  dispositif  spécial  pour  empêcher  l'adhérence  du  givre  et  des  glaçons 
produits  par  la  détente  aux  parois  des  cylindres  et  des  lumières  d'échappement  :  l'eau 
aspirée  par  la  pompe  à  une  température  constante  de  20**  environ  circule  dans  les 
fonds  et  les  enveloppes  des  deux  cylindres  moteurs  qu'elle  maintient  à  une  tempéra- 
ture entre  15  et  20^ 

Le  graissage  des  cylindres  et  tiroirs  se  fait  par  une  pompe  à  glycérine,  avec 
distribution,  sous  pression  supérieure  à  celle  de  l'air,  à  des  graisseurs  compte-gouttes 
permettant  de  régler  le  graissage  en  limitant  suivant  les  besoins  la  course  variable 
de  cette  pompe. 


POMPES    A    ACTION    INDIRECTE  251 

Machines  élécatoires  Jandin,  —  Pour  les    macliiiies  élévatoires  de  ville,  les 

pompes  Jaiidiu  sont  on  g-éiiéral  altelées  en  tandem  à  des  macliines  à  vapeur  à  deux 


Fi(i.  3î»2. 


cylindres  égaux  ou  compound,  ou  même,  dans  les  cas  de  hauteurs  moyennes  d'élé- 
vation, à  des  machines  à  un  cylindre,  dont  le  condenseur  est  alors  placé  à  côté  du 
cylindre  de  vapeur  ;  la  bielle  motrice  actionne  alors  l'arbre  moteur  coudé  qui  porte 
une  manivelle  pour  conduire  la  seconde  tige  de  piston  attelée  à  la  tige  de  la  pompe 
à  air  du  condenseur  [fîg,  393  et  394). 

Pour  les  pompes  de  mines  à  vapeur  de  grandes  puissances,  une  solution  écono- 
mique est  obtenue  par  les  pompes  Jandin  à  action  directe  par  moteurs  à  deux 
cylindres  égaux  ou  compound,  à  condensation,  avec  des  vitesses  de  100  à  200  tours 
par  minute,  qui  peuvent  être  obtenues  en  toute  sécurité,  avec  un  graissage  perfec- 
tionné. 

Pompes  électriques  Jandin  à  accouplement  direct  avec  dynamos  de  100  cl 
300  tours.  —  La  figure  395  représente  une  pompe  électri(|ue  de  200  chevaux  à 
accouplement  direct  avec  une  dynamo  à  100  tours,  pour  élévation  à  270  mètres, 
aux  mines  de  Firminy.  Cette  pompe  est  établie  avec  réservoirs  d'air  calculés  pour 
régularisation  à  1/100  à  Paspiration  est  à  1/500  au  refoulement. 


252 


POMPES    A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Dans  ces  pompes  de  mines,  destinées  à  élever  des  eaux  troubles  et  souvent  aci- 
dulées, les  garnitures  des  pistons  et  des  presse-étoupes  sont  munies,   comme  le 


Fio.  393  et  394. 


montrent  les  figures  392  et  395,  de  graisseurs  perfectionnés  à  graisse  consistante^ 
qui  en  empêchent  Tusure  et  l'oxydation,  en  donnant  d'ailleurs  une  étanchéité  parfaite 
aux  plus  fortes  pressions. 

Les  arbres  de  pompe  et  dynamo  sont  accouplés  par  manchon  élastique  et  iso- 
lant. Cet  accouplement  direct,  supprimant  les  engrenages  et  leur  perte  de  travail, 
permet  d'obtenir  un  rendement  en  eau  montée  manométrique  de  0,85  à  0,90  du  tra- 
vail fourni  par  la  dynamo. 

Pour  l'installation  précitée,  les  dimensions  du  puits  et  des  galeries  permettant 
le  passage  d'une  dynamo  de  200  chevaux  à  100  tours  avec  bâti  en  deux  pièces,  on  a 
donné  la  préférence  à  cette  vitesse  modérée,  pour  réduire  au  minimum  l'usure  des 
coussinets  et  des  soupapes. 

Mais,  comme  la  partie  mobile  très  légère  des  soupapes  annulaires  du  système 
Jandin  est  une  pièce  d'un  remplacement  peu  coûteux,  et  qu'il  est  souvent  nécessaire 
de  recourir  à  des  dynamos  de  vitesses  supérieures  et  de  moindres  volumes,  pouvant 
passer  dans  les  puits  de  mine,  la  pompe  Jandin  donne  le  grand  avantage  de  faire 
l'accouplement  direct  avec  les  dynamos  de  grandes  puissances,  à  des  vitesses  de  100 
à  300  tours. 

Dans  ces  grandes  vitesses,  l'économie  due  à  la  réduction  du  diamètre  des  pis- 
tons est  assurément  compensée  par  la  nécessite  de  donner  aux  paliers  et  aux  parties 
frottantes  de  larges  surfaces  et  un  graissage  perfectionné  pour  diminuer  l'usure; 
mais  la  suppression  des  engrenages,  de  leur  perte  de  travail,  et  Temploi  des  dynamos 


POMPKS    A    ACTION    INDIRECTE  253 

à  des  vitesses  normales  ou  s'en  rapprochant,  donnent  cependant  une  économie  notable 
sur  les  pompes  électriques  précitées,  à  simple  engrenage,  qui  peuvent  être  réservées 
pour  les  peliUs  vl  moyennes  |  uissaîicc  s. 


Fio.  39o.  —  Pompe  electri(iue  Jandin. 

Pompes  de  mines  Jandin  à  Iransniissimi  hydraulique  à  haute  pression.  —  Les 
pompes  Jandin  |convienncnt  également  bien  aux  installations  de  pompes  d'épuise- 
ment des  mines  avec  transmission  hydraulique  à  haute  pression  la  pompe  du  fond 
est  alors  actionnée  par  deux  pistons  moteurs  à  eau  sous  pression,  qui  circule  entre 
ce  moteur  et  la  pompe  de  surface  à  grande  vitesse  commandée  par  machine 
compound. 

Mais  ce  mode  de  transmission  est  plus  coûteux,  vu  le  prix  élevé  du  moteur  à  eau 
et  des  conduites  d'eau  sous  pression,  surtout  pour  les  grandes  profondeurs,  et 
Taugmentation  du  rendement  qu'on  peut  obtenir  n'est  pas  assez  important  pour  qu'on 
ne  préfère  pas  en  général  la  transmission  électrique,  qui,  avec  les  précautions  néces- 
saires, est  parfaitement  pratique,  même  dans  les  mines  grisouteuses  —  et  d'une  ins- 
tallation, en  somme,  plus  économique. 

Pompe  électrique  d'épuisement  Galland.  —  La  pompe  (fig.  396  et  397)  exposée 
en  1900  par  la  maison  Galland,  de  Chalon-sur-Saône,  est  destinée  à  assurer  élasti- 
quement  l'épuisement  d'une  mine  et  à  être  installée  au  fond.  Elle  comporte  trois 
plongeurs  commandés  par  trois  bielles  attelées  sur  un  arbre  à  trois  coudes  à  120**. 
Cet  arbre  repose  sur  quatre  paliers,  et  porte  à  une  de  ses  extrémités  un  volant  et  à 


^«m?^»ig3^»g^^^!^-  -^-^g.C;::---^^^ff^  tyB 


conddlle  d*  ^g^^ >.  r^hml 


D 


Fio.  396  et  897.  —  Pompe  électrique  d'épuisement  Galland.  —  Élévation  et  plan. 


POMPES    A     ACTION    INDIRECTE  2:>5 

l'autre  une  roue  dentée  engrenant  avec  un  pignon  en  cuir  calé  directement  sur 
1  alternateur  à  courant  triphasé  qui  donne  le  mouvement  à  la  pompe. 

Les  corps  de  pompe  sont  en  fonte  et  de  la  forme  ovoïde  qui  caractérise  le  type 
Girard  ;  les  boîtes  à  soupapes  sont  disposées  pour  Taspiration  en  bout  de  corps  de 
pompe  et  pour  le  refoulement  au-dessus  de  lui,  de  façon  à  diminuer  le  plus  pos- 
sible Tencombrement  en  largeur.  Malgré  la  régularité,  et  pour  plus  de  sécurité, 
du  débit  qu'assure  la  disposition  à  triple  effet,  la  pompe  est  munie  d'un  réservoir 
d'air  à  l'aspiration  ainsi  qu'au  refoulement.  Ce  dernier  réservoir  d'air  porte  un 
manomètre. 

Le  tableau  de  distribution  comporte,  comme  habituellement,  trois  coupe-circuits 
fusibles,  un  ampèremètre  et  un  voltmètre.  Un  rhéostat  permet  de  faire  varier  l'inten- 
sité du  courant  employé,  c'est-à-dire  de  proportionner  la  dépense  d'énergie  à  l'effort 
H  exercer. 

On  s'est  efforcé,  dans  la  construction  de  toutes  les  parties  de  cette  machine, 
d'allier  la  robustesse  à  la  simplicité,  de  façon  à  éviter  ou  tout  au  moins  à  rendre 
plus  faciles  les  réparations  à  faire  dans  le  fond.  L'alternateur  est  enveloppé  dans  un 
coffrage  en  fonte  de  forme  spéciale  qui  le  met  à  l'abri  de  l'eau,  qui  peut  tomber  de  la 
partie  supérieure. 

Les  principales  données  sont  les  suivantes  : 

Débit  à  l'heure 100  mètres  cubes 

Hauteur  d'élévation 200  mètres 

Diamètre  des  plongeurs 180  millimètres 

Course 350          — 

Nombre  de  tours  de  l'alternateur 400 

Force  de  l'alternateur J  00  chevaux 

Nombre  de  tours  de  la  pompe 50 

Diamètre  des  conduits 150  millimètres 

Comme  détail  particulier  et  intéressant,  disons  que  l'aspiration  ne  débouche  pas 
directement  dans  les  boîtes  à  clapets,  mais  dans  la  partie  supérieure  d'un  réservoir 
cylindrique  en  fonte  contenant  une  crépine  dans  laquelle  restent  les  saletés  et  les 
cailloux  que  contient  l'eau;  lorsque  celte  crépine  est  pleine,  le  démontage  du  cou- 
vercle du  réservoir  suffit  pour  la  vider.  Ce  procédé  est  beaucoup  plus  commode  que 
celui  qui  consiste  à  envoyer  un  ouvrier  dans  le  fond  pour  déboucher  avec  difficulté  les 
trous  d'une  crépine  ordinaire  placée  à  l'extrémité  du  tuyau  d'aspiration  et  souvent 
peu  abordable. 

Pompe  de  mine  à  vapeur  Oalland.  —  Dans  le  but  de  n'être  pas  obligé  de  creu- 
ser des  galeries  spéciales  plus  larges  que  les  galeries  ordinaires  pour  l'installation 
des  pompes  d'épuisement,  la  maison  Galland  a  établi  un  modèle  qui  a  été  étudié  spé- 
cialement pour  tenir  le  minimum  de  place  en  largeur. 

La  figure  398,  ci-contre,  nous  permet  d'en  juger.  Elle  représente  la  disposition 
d'une  pompe  à  action  directe,  qui  était  exposée  dans  les  appareils  d'exploitation  de 
mine,  à  deux  corps,  et  toujours  du  type  Girard.  Elle  est  commandée  par  une  machine 
à  vapeur  dont  la  tige  traverse  le  fond  arrière,  pour  s'accoupler  avec  celle  du  plon- 
geur. 


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'^f^à*-Maêfr'fJiÊitià'  ir^^tt^ri»  iriÉ^'fato^t4i>i%^^%a?^M^.i^,Ériii^         -^'  ^'^^^;f*.v' 


POMPES    A   ACTION    INDIRECTE  257 

ï^e  condenseur  de  la  machine  à  vapeur  est  placé  en  queue,  toujours  sur  le  même 
bâti,  et  la  tige  du  piston  de  la  pompe  à  air  est  liée  par  un  second  manchon  à  celle  du 
plongeur  arrière. 

Seules  les  soupapes  d'aspiration  sont  sur  le  côté,  ainsi  que  les  réservoirs  d'air 
correspondants  et  la  conduite  d'aspiration  qui  vient  du  condenseur.  L'installation 
est  munie  d'une  crépine  comme  celle  de  la  machine  précédemment  décrite.  L'eau  se 
rend  de  cette  crépine  dans  le  condenseur,  puis  dans  la  pompe.  La  pompe  est  munie 
d'un  seul  réservoir  d'air  sur  son  refoulement  ;  il  est  disposé  dans  Taxe  de  l'instal- 
lation. 

Pour  éviter  les  accidents  que  pourrait  entraîner  l'introduction,  dans  le  cylindre 
à  vapeur,  de  Teau  qui  s'est  condensée  dans  les  longs  conduits  d'amenée  de  vapeur, 
la  boîte  du  tiroir  porte  extérieurement  un  séparateur  d'eau  dans  lequel  se  font  l'arrivée 
du  tluide  moteur  et  la  purge  de  cet  appareil,  ainsi  que  celle  du  cylindre,  qui  est  con- 
duite au  puisard. 

Les  caractéristiques  de  cette  installation  peu  encombrante  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  à  vapeur oOO  millimètres 

—        du  plongeur 155          — 

Course  commune 500          — 

Hauteur  du  refoulement 150  mètres 

Débit  horaire  en  mètres  cubes 75  mètres  cubes 

Pompes  de  mines  électriques  et  mobiles  Galland,  —  La  maison  Galland  construit 
et  exposait  également  des  pompes  électriques  horizontales  pour  l'épuisement  local 
et  partiel  de  certains  points  d'une  mine.  Elles  sont  arrangées  de  façon,  à  pouvoir  être 
montées  sur  un  chariot,  ou  porteur,  dont  le  tablier  est  horizontal  et  le  train  de  roule- 
ment oblique.  Cette  disposition  permet  de  les  employer  dans  des  galeries  obliques 
assez  éloignées  de  l'épuisement  principal.  On  les  attache  à  un  treuil,  et,  à  mesure 
que  le  niveau  de  l'eau  à  élever  baisse,  on  laisse  descendre  l'ensemble.  La  cré- 
pine du  tuyau  d'aspiration  est  tenue  par  une  chaîne  à  l'extrémité  du  bâti  ou  du 
cylindre,  de  façon  à  ne  pas  traîner  au  fond  pendant  la  descente  ou  pendant  le 
pompage. 

La  commande  électrique  seule  convient  à  ces  installations  ;  on  l'obtient  par  un 
alternateur  triphasé,  qui,  par  un  train  d'engrenages,  actionne  la  pompe,  qui  peut 
d'ailleurs  être  d'un  type  quelconque.  La  figure  399  représente  une  pompe  à 
3  corps,  tandis  que  la  figure  400  montre  une  pompe  à  pistons  plongeurs,  du  type 
Baillet-Audemar.  Dans  les  deux  cas,  on  voit  qu'on  s'est  attaché  à  employer  un  sys- 
tème qui  donne  à  l'eau  un  mouvement  suffisamment  régulier  pour  éviter  l'emploi  de 
réservoirs  d'aip  lourds  et  encombrants. 

Pompe  Ehrardt  et  Schmer,  —  La  maison  Ehrardt  a  créé  un  type  de  pompes  à 
grande  vitesse  dont  un  modèle,  exposé  en  1900,  était  commandé  par  un  alternateur  à 
courant  triphasé  (construit  par  la  maison  Lamheyer).  La  machine  se  compose 
{fig.  401  à  403)  de  3  corps  de  pompe  horizontaux  à  plongeur  et  à  simple  effet. 
Ceux-ci  sont  réunis  par  des  bielles  en  fonte  à  l'arbre  à  3  coudes  à  120^  équilibré  par 
des  contrepoids.  Les  crosses  de  piston  ont  des  glissières  cylindriques  qui  sont  fer- 

LE8  POMPES.  17 


258 


POMPES    A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


mées  extérieurement  pour  éviter  Taccès  de  la  poussière.  Les  boîtes  à  clapets  sont 
indépendantes  et  verticales  ;  elles  sont  surmontées  de  réservoirs  d'air  sphériques, 
mais  d'assez  faible  volume,  attendu  que  la  disposition  triple  assure  déjà  un  débit  suf- 
fisamment régulier.  Les  clapets,  du  type  Ehrardt,  offrent  une  grande  section  de  pas- 


Ponpe  •impie  k  roUUoa  éicctncpifl 
i  fw/rc  tftu,  pmir  rtfoiUmeiUi  jia^'a  M  mtrei 


Fio.  399'et  400. 


sage  à  Feau,  ce  qui  permet  de  réduire  considérablement  leur  levée,  et  par  consé- 
quent les  chocs  lorsqu'ils  retombent  sur  leur  siège.  De  plus,  la  vitesse  de  passage 
de  l'eau  se  trouve  également  réduite  par  cette  augmentation  de  section. 

La  quantité  et  la  pression  d'air  nécessaires  sont  maintenues  dans  les  réser- 
voirs par  une  petite  pompe  à  air  dont  la  bielle  est  calée  sur  rextrémité  de  l'arbre* 


POMPKS    A    ACTION    INDIRECTE 


2:i0 


La  grande  vitesse  de  la  machine  entraîne  la  nécessité  d'un  f^raissage  abondant; 
aussi  la  pompe  est  munie  d'une  pompe  de  circulation  d'huile  qui  assure  la  lubrifi- 
cation des  organes  en  mouve- 
ment. L'huile  ayant  déjà  servi  /^ 
se  rassemble  dans  une  auge 
placée  entre  les  quatre  paliers 
qui  supportent  Tarbre  coudé, 
ce  qui  permet  de  faire  baigner 
les  têtes  de  bielles.  Les  quatre 
paliers  sont  d'ailleurs  venus  de 
fonte  avec  cetle  auge,  qui 
forme  partie  intégrante  du  bâti 
de  la  machine.  Une  tôle  ferme 
l'espace  ouvert,  empêche  les 
projections  d'huile.  Le  grais- 
sage des  corps  de  pompe  est 
assuré  par  une  presse  à  graisse, 
système  Mollerupt,  envoyant 
de  rhuile  dans  des  rainures  ad 
hoc  ménagées  en  arrière  des 
presse-étoupes. 

Comme  la  machine  a  été 
spécialement  étudiée  pour  l'é- 
puisement des  mines,  on  veut 
qu'elle  puisse  fonctionner  six 
heures  au  moins  sans  surveil- 
lance ni  soins  ;  elle  est  arran- 
gée de  façon  que  les  parties 
en  mouvement  soient  à  l'abri 
de  l'humidité  et  de  la  pous- 
sière. Ainsi  il  est  facile  de 
remarquer  que  le  bâti  de  l'al- 
ternateur est  presque  totale- 
ment fermé  (sauf  quelques  re- 
gards sur  les  côtés),  l'arbre 
moteur  est  complètement  cou- 
vert, et  des  tôles  ferment  les  ouvertures  latérales  des  glissières.  La  forme  spéciale 
des  glissières  permet,  lorsque,  pour  un  motif  quelconque,  l'un  des  corps  de  pompe  ne 
peut  plus  fonctionner,  d'immobiliser  son  plongeur  (après  avoir  démonté  la  bielle  cor- 
respondante) par  une  barre  placée  en  travers  dans  les  regards,  ce  qui  est  l'afTaire  de 
quelques  minutes;  autrement,  on  serait  obligé  de  l'entraîner  dans  la  marche  sans  qu'il 
y  ait  production  de  travail. 

L'arbre  coudé  est  fixé  à  celui  de  l'alternateur  par  un  manchon  à  plateaux  réu- 
nis par  des  boulons  entourés  d'une  épaisse  fourrure  de  caoutchouc  qui  amortit  les 
chocs  au  démarrage  et  pendant  la  marche.  Pour  faciliter  la  mise  en  marche,  les 
trois  boîtes  à  soupapes  sont  munies  de  retours  d'eau,  grâce  auxquels  on  diminue 


Fio.  401  et  402. 


260 


POMPES   A    MOUVEMENT    ALTERNATIF 


Teffort  en  mettant  le  refoulement  en  communication  avec  Taspiration  ;  quand  la  vitesse 
de  régime  est  établie,  on  les  ferme  petit  à  petit. 


Fio.  403.  —  Pompe  Ehrardt  et  Schmer,  Coupe  longitudinale. 


Voici  quelques-unes  des  données  de  cet  appareil  : 

Diamètre  des  plongeurs 0'",105 

Course  des  plongeurs 0  ,200 

Vitesse  normale  par  minute 200  à  250  tours 

Vitesse  linéaire  correspondante  des  plon- 
geurs   80  à  lOO"»  par  minute 

Vitesse  à  l'exposition 210  tours 

Débit  théorique  à  cette  vitesse 1.090  litres 

Débit  pratique 1.000    — 

Rendement  admis  après  expérience  (pompe 

seulement) 0"S92  à  0''^94 

Hauteur  de  refoulement 250  à  300  mètres 

Voltage  de  Talternateur 500  volts 

Nombre  d'ampères 45 

Nombre  de  fréquences 200 

Force  en  chevaux 75  à  80 

L'avantage  de  cette  machine  de  grande  puissance  est  encore  augmenté  par  son 
faible  encombrement  et  par  sa  commande  électrique. 

Pompes  Fafeur.  —  La  maison  Fafeur,  de  Carcassonne,  construit  des  modèles  de 
pompes  spécialement  étudiés  pour  la  commande  directe  par  moteurs  à  grande 
vitesse. 


POMPES   A    ACTION   INDIRECTE 


26  i 


1°  Lel  pompe  Quadruple,  représentée  figure  404,  se  compose  d'un  seul  arbre  coudé 
dont  le  centre  est  en  S,  actionnant  par  son  manchon  V  deux  longues  bielles  qui 
viennent  s'articuler  en  T  et  U  sur  les  tiges  des  pistons  AB  et  CD. 

Ces  pistons  se  meuvent  à  frottement  dans  deux  corps  de  pompe,  dont  les  axes 
situés  dans  le  môme  plan  forment  entre  eux  un  angle  droit. 


Fio.  404. 


Ces  corps  communiquent  par  un  orifice  central  avec  les  tubulures  d'aspiration 
M,  N,  et  par  leurs  extrémités  respectives  avec  des  orifices,  obturés  par  des  clapets  ou 
boulets  E,  F,  G,  H,  qui  débouchent  dans  la  tubulure  de  refoulement  R. 

On  voit  ainsi  que  les  organes  de  la  pompe  «  Quadruple  »  se  composent  simple- 
ment de  4  pistons  en  cuir,  genre  Letestu,  A,  B,  C,  D,  et  de  4  boulets  en  caoutchouc 
E,  F,  G,  H.  Si  on  imprime  à  Tarbre  coudé  un  mouvement  dans  un  sens  ou  dans 
l'autre,  on  se  rend  compte  immédiatement  du  jeu  de  la  pompe. 

Les  organes  susceptibles  d'usure,  boulets  et  pistons,  sont  facilement  accessibles, 
et  leur  remplacement  est  rapide  et  facile. 

La  disposition  de  l'arbre  coudé  par  rapport  aux  corps  de  pompe  permet  de  voir 
que,  pour  le  plus  petit  déplacement  du  bouton  de  manivelle,  le  volume  engendré  par 
les  pistons  est  sensiblement  le  môme,  quelle  que  soit  la  position  de  ce  bouton.  Il  en 
résulte  un  travail  très  régulier  sur  l'arbre-manivelle,  permettant  de  supprimer  les 
volants  et  les  récipients  d'air  qui  absorbent  inutilement  du  travail  moteur. 

La  longueur  des  bielles  atteint  en  moyenne  trente  fois  le  rayon  de  mani- 
velle ;  leur  obliquité  est  donc  faible  et  leur  guidage  s'effectue  suffisamment  sans 
rintermédiaire  de  guides  ou  de  glissières,  ce  qui  évite  encore  une  perte  de  travail. 

En  examinant  le  mouvement  du  liquide  dans  l'intérieur  de  la  pompe,  on  voit  : 

1°  Qu'il  suit  toujours  une  direction  constante  sans  arrêts  ni  rebroussements; 


^"^^srr-.. 


262 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


2®  Que  ce  mouvement  se  produit  dans  de  larges  conduits  sans  déviations  brusques 
et  sans  grandes  variations  de  sections  ; 

3°  Que  la  forme  parabolique  des  pistons  diminue  dans  les  limites  du  possible,  le 
choc  résultant  de  l'arrivée  du  liquide  sur  les  pistons. 

11  résulte  de  là  que  les  pertes  de  force  vive  dues  au  mouvement  du  liquide  dans 
rintérieur  de  la  pompe  sont  réduites  au  minimum  de  manière  à  réaliser  le  maximuni 
reffet  utile. 

Remarquons  enfin  que,  les  presse-étoupes  étant  placés  sur  le  refoulement,  leurs 
fuites  ne  peuvent  diminuer  le  volume  du  liquide  à  aspirer. 


Fki.  404  bis. 


Lu  figure  404  bis  donne  une  vue  perspective  de  cette  pompe. 

Les  pompes  de  ce  modèle  peuvent  être  mises  en  œuvre  à  une  vitesse  de  300  tours 
par  minute. 

2°  La  pompe  à  piston  différentiel  {fiff.  405)  se  compose  d'un  seul  clapet  A  en 
cuir  ou  en  caoutchouc,  découpé  en  forme  de  disque,  et  d'un  seul  piston  B,  de  forme 
parabolique,  construit  de  la  même  manière.  Ces  deux  disques,  aussi  faciles  à  fabri- 
quer que  les  pistons  Letestu,  auxquels  ils  ressemblent,  sont  les  seuls  organes  soumis 
à  une  usure  sensible,  et  les  seuls  qui  aient  besoin  d'être  remplacés.  Leur  durée  est 
aussi  grande  que  les  clapets  et  pistons  des  meilleures  pompes. 

Le  piston  B  est  fixé  sur  un  plongeur  C,  traversant  un  presse-étoupe  D,  dont  le 
serrage  s'effectue  au  moyen  des  boulons  E  et  F.  Le  regarnissage  du  presse-étoupe 
se  fait  en  démontant  la  partie  supérieure  de  la  pompe,  qui  est  reliée  au  socle  par  les 
boulons  X,  Y.  Le  mouvement  alternatif  du  pistou  est  produit  par  l'intermédiaire  de 


POMPES   A    ACTION   INDIRECTE 


•263 


la  bielle  I,  qui  est  articulée  en  L,  et  sur  l'arbre  coudé  GH.  Le  graissage  de  ce  der- 
nier est  assuré  par  des  bagues  J,  K,  mobiles  sur  cet  arbre,  et  plongeant  dans  des 
réservoirs  d'huile.  Le  pied  de  bielle  oscille  constamment  dans  un  bain  d'huile,  et  le 
graissage  de  la  tête  de  bielle  est  obtenu  par  un  lécheur  M,  alimenté  par  un  réci- 
pient N.  Dans  les  petits  modèles  de  pompes,  Thuile  est  remplacée  par  la  graisse  con- 
sistante, distribuée  au  moyen  de  compresseurs  automatiques.  On  remarquera  qu'avec 
un  graissage  aussi  parfait,  s'effectuant  sur  des  portées  qui  ont  une  longueur  de  deux 
fois  et  demie  leur  diamètre,  on  puisse  considérer  comme  presque  'nulle  l'usure  de  la 
transmission  de  mouvement. 


Fio.  405. 


L'aspiration  O  est  munie  d'un  large  récipient  d'aspiration  P,  formé  par  le 
socle,  de  même  que  le  refoulement  S  a  un  grand  récipient  formé  par  la  capacité  R, 
communiquant  avec  les  espaces  vides  qui  entourent  les  paliers.  A  l'aspiration,  se 
trouve  encore  une  large  crépine  intérieure  démontable  T,  située  en  face  d'un  regard 
de  nettoyage  U,  portant  un  robinet  de  vidange  V. 

La  pièce  centrale,  portant  la  tubulure  de  refoulement  S,  et  la  pièce  supérieure 
de  la  pompe,  renfermant  l'axe  du  mouvement,  étant  toutes  deux  de  forme  circu- 
laire, et  toutes  deux  reliées  au  socle  par  des  boulons  espacés  également,  et  placés 
symétriquement  autour  de  Taxe  principal,  on  peut  faire  prendre  à  l'axe  du  mouve- 
ment et  aux  tubulures  d'aspiration  et  de  refoulement  toutes  les  directions  que  les 
circonstances  peuvent  exiger. 

Ces  pompes  fonctionnent  à  la  vitesse  de  300  a  500  tours  par  minute  et  s'em- 


264 


POMPES  A   MOUVEMENT  ALTERNATIF 


ploient  lorsque  le  débit  est  petit,  de  1.500  à  1.000  litres,  et  pour  des  hauteurs  d'élé- 
vation n'excédant  pas  40  mètres. 

Pompe  ((  Express  »  Riedier.  —  Dans  la  marche  des  pompes  à  grande  vitesse,  il 
est  nécessaire  de  prendre  des  précautions  particulières  pour  éviter  toute  perturba- 
tion dans  le  mouvement  des  clapets  et,  en  particulier,  les  chocs  sur  leurs  sièges. 
Divers  dispositifs  ont  été  adoptés  dans  ce  but  pour  les  modèles  de  pompes  créés  par  le 

professeur  Riedier,  et  leur  examen  per- 
met de  se  rendre  compte  des  progrès  suc- 
cessifs réalisés  dans  la  construction  des 
pompes  en  vue  de  leur  commande  directe 
par  moteurs  à  grande  vitesse. 

Les  figures  406  et  406  bis  montrent 
un  exemple  de  corps  de  pompe  Riedier, 
dans  lequel  la  fermeture  des  clapets  «  et  ci 
est  obtenue  desmodromiquement  par  des 


Fio.  406. 


Fio.  406  bis. 


doigts  6,  ô,  montés  sur  des  axes  w.  Ces  axes  portent  à  l'extérieur  des  leviers  h  sur 
lesquels  agissent  des  cames  c,  recevant  leur  mouvement  de  Tarbre  de  la  pompe  par 
un  arbre  intermédiaire. 

M.  Riedier  a  également  obtenu  la  commande  des  soupapes  par  un  dispositif  qui 
est  représenté  par  la  ligure  406  ter,  et  dont  la  légende  de  cette  figure  donne  Texpli- 
cation. 

Mais  la  complication  de  ce  genre  de  commande  et  la  difficulté  d'accès  des 
soupapes  diminuaient,  dans  une  mesure  très  sensible,  la  valeur  des  résultats 
obtenus. 

La  solution  du  problème  a  fait  un  pas  décisif  avec  la  nouvelle  pompe  Express  du 
professeur  Riedier. 

Nous  empruntons  en  partie  les  détails  qui  suivent  à  l'article  paru  dans  V Eclai- 
rage électrique  du  o  juillet  1902,  sous  la  signature  de  M.  J.  Reyval. 

L'ensemble  de  cette  nouvelle  pompe  est  représenté  par  la  figure  407. 

La  figure  407  bis  en  montre  les  dispositions  essentielles. 

En  a  est  la  soupape  d'aspiration.  Elle  est  annulaire,  à  axe  horizontal,  et  repose 
sur  son  siège  b,  lorsque  le  piston  est  à  fond  de  course  vers  la  gauche.  Dans  la 
course  d'aspiration  (vers  la  droite),  elle  s'ouvre  librement  à  l'afflux  de  l'eau.  L'eau 
contenue  dans  le  réservoir  d'aspiration  A,  en  s*écoulant  par  son  propre  poids,  assure 


POMPES   A    ACTION    INDIRECTE 


265 


l'Ui.  400  (er. 


Le  siège  A  de  la  soupape  a  sa  tige  terminée  par  un  collet  H,  sur  lequel  s^enfile  le  manchon  D  de  la  soupape  B. 
Ce  manchon  reçoit  la  douille  G,  retenue  parl'écrou  E,  sur  laquelle  s'enfile  la  bague  de  caoutchouc  F,  U)rmant 
tampon.  Le  siège  A  est]!maintcnu  par  des  tiges  de  bronze  M,  à  coins  X,  passées  dans  des  stuffing-box  0, 
et  manœuvrées  de  l'extérieur  de  manière  à  pouvoir  facilement  caler  ou  décaler  le  siège.  Les  ailettes  in- 
clinées V  impriment  à  la  soupape.  à\chaque  levée,  une  rotation  telle  qu'elle  ne  retombe  jamais  deux  fois 
sur  le  même  contact.  La  soupape  est  commandée,  d'un  excentrique  de  l'arbre  moteur,  par  le  levier  L  et 
l'axe  H,  à  stuffin-box  P,  oui,  avant  la'fin  de  l'aspiration,  dont  la  levée  se  fait  automatiquement,  abaisse  la 
soupape  et  la  ferme,  empochant  ainsi  le  choc  d'eau  au  retour  du  piston.  Il  y  a  toujours,  entre  la  soupape 
et  son  siège,  interposition  constante  d'une  lame  d'eau,  qui  aide  à  la  conservation  et  au  bon  fonctionnement 
(le  la  soupape,  en  évitant  son  martelage  et  en  assurant  son  étanchéilé.  S'il  s'introduit  une  obstruction  entre  la 
soupape  et  son  siège,  le  tampon  F  cède  sans  aucun  dégât.  La  soupape  représentée  par  la  figure  2  appartient 
aux  pompes  de  laChapin  Minmg  C»,  installées  à  l'Iron  Mountain  (Micnigan,  pour  rerouler  10  mètres  cubes  par 
m4nute,sousane  charge  de  520  mètres. Vitesse  18  tours  parminute.Con8truitcsparFra5ere/CAa/7/zer5,deChicago. 


26r. 


POMPES  A  MOUVEMENT  ALTERNATIF 


toujours  le  remplissage  du  corps  de  pompe  en  cas  d'insuffisance  de  l'aspiration.  A 
la  fin  de  cette  course,  la  tête  /  du  piston  plongeur  P  ferme  la  soupape  d  aspiration  «, 
un  instant  avant  le  commencement  de  la  course  de  refoulement. 

La  soupape  de  refoulement  e  est  automatique  et  chargée  par  des  ressorts. 
On  a  donc  supprimé  dans  ce  modèle  toute  commande  extérieure  par  bielle  et  excen- 
trique. 

L'eau  se  maintient  à  un  niveau  sensiblement  constant  dans  A,  où  Ton  fait  un 
vide  partiel  lors  de  la  mise  en  marche.  Ce  niveau  dépend  de  la  hauteur  d'aspiration 


Fia.  407. 


et  de  la  pression  de  Fair  dans  le  réservoir  A.  Si  ce  niveau  baisse,  cette  pression 
diminue  et,  à  la  course  de  refoulement  suivante,  Teau  remonte  au  même  niveau.  Du 
reste,  une  petite  pompe  que  Ton  voit  sur  la  figure  407  permet  de  maintenir  le  vide  en 
A  et  de  comprimer  Fair  dans  le  réservoir  de  refoulement  B,  disposé  à  la  manière 
habituelle. 

La  manivelle  de  la  pompe  Express  Riedler  fait  de  150  à  300  tours  par  minute  ; 
ce  nombre  varie  en  sens  inverse  du  débit  et  de  la  hauteur  d'aspiration,  et  il  augmente 
avec  la  pression  de  refoulement. 

Pour  des  pompes  à  haute  pression  et  à  faible  débit,  la  vitesse  peut  môme  dépas- 
ser 300  tours. 


POMPES    A   ACTION   INDIRECTE 


267 


La  vitesse  linéaire  du  piston  ne  dépasse  pas  en  moyenne  1  mètre  à  cause  de  la 
petitesse  de  la  course. 


'*//^^//y/^y/..^y/7//, 


FiG.  407  bis. 


Les  masses  soumises  aux  mouvements  alternatifs  (piston,  bielle,  eau,  etc.)  sont 
très  faibles  et,  dans  la  plupart  des  cas,  ces  pompes  sont  construites  comme  pompes 
à  simple  effet. 

La  fatigue  des  organes  est  minime,  car  la  surfae*' 
de  friction  du  piston  est 
réduite  au  1  /  80,  et  son  poids 
au  1/200  de  ce  qu'ils  sont 
dans  les  pompes  ordinaires. 
La  levée  des  soupapes  est  % 
très  petite,  et,  la  commande 
de  la  soupape  d'aspiration 
se  faisant  par  l'intermé- 
diaire de  ressorts  en  caout- 
chouc, le  mouvement  est 
parfaitement  silencieux. 

Le  rendement  en  vo- 
lume est  de  95  0/0.  Le  ren- 
dement mécanique  est  très 
remarquable  :  il  atteint,  en 
moyenne,  80  0/0  et,  pour 
les  pompes  de  compression  travaillant  de  50  à  300  kilogrammes,  il  atteint  85  0/0. 


FiG.  408. 


268 


POMPES   A   MOUVEMENT   ALTERNATIF 


Enfin  il  faut  remarquer  que,  grâce  à  sa  grande  vitesse,  la  pompe  Riedler  présente 

un  encombrement  des  plus  faibles.  Les  figures  408  et  408  ^2^,  suffisamment  explicites 

par  elles-mêmes,  en  donnent  une  idée  saisissante. 

La  faiblesse  de  la  masse  d'eau  mise  en  mouvement  à  chaque  coup  de  piston 

permet  d'éviter  facilement  les  coups  de 
bélier,  qui  sont  Técueil  le  plus  à  craindre, 
particulièrement  dans  les  pompes  à  haute 
pression.  On  y  a  remédié  en  partie,  jus- 
qu'à présent,  en  augmentant  le  nombre 
des  coups  de  piston  et  en  multipliant 
les  corps  de  pompes  pour  diminuer  le 
volume  des  cylindrées.  La  pompe  Riedler 
a  permis  d'obtenir  ce  résultat  d'une  façon 
plus  simple.  Aux  pompes  triples,  elle 
permet  de  substituer  une  pompe  à  un  seul 
corps  de  volume  comparable  à  celui  d'un 
des  cylindres  de  la  pompe  triple,  puisque 
sa  vitesse  est  sensiblement  le  triple  de 
celle  des  modèles  courants.  Elle  découpe, 
Fio.  408  bis.  ^^^^  ^^  masse  liquide  à  transporter  du 

niveau  inférieur  au  niveau  supérieur,  de 

véritables  disques  d'eau  dont  le  volume  et  le  poids  sont  assez  réduits  pour  que  les 

chocs  en  retour  accidentels  soient  insignifiants. 


CHAPITRE  III 
POMPES  A  MOUVEMENT  CONTINU 


POMPES  ROTATIVES 


Les  pompes  rotatives  utilisent  pour  Télévation  de  Teau  un  effort  moteur  trans- 
mis de  façon  quelconque  à  un  arbre  tournant;  comme  les  pompes  centrifuges,  elles 
sont  à  mouvement  continu  :  elles  tournent  beaucoup  moins  vite  et,  d'ailleurs,  il  y  a, 
entre  ces  deux  types  de  machines,  une  différence  fondamentale. 

Dans  les  pompes  centrifuges,  les  organes  animés  d'un  mouvement  circulaire 
communiquent  au  liquide  —  grâce  à  la  force  centrifuge  —  une  force  vive  souvent 
considérable  ;  par  la  suite,  celte  force  vive  est  utilisée  —  la  vitesse  étant  peu  à  peu 
transformée  en  pression  —  à  élever  Teau  à  une  certaine  hauteur. 

Au  contraire,  dans  les  pompes  rotatives,  le  rôle  des  organes  tournants  consiste 
seulement  à  donner  naissance  à  des  cavités  (sortes  de  poches)  qui  sont  remplies  par 
le  liquide  à  l'aspiration  et  qui,  le  déversant  ensuite  dans  le  compartiment  ou  la  tuyau- 
terie du  refoulement,  obligent  le  niveau  à  monter  —  dans  ce  compartiment  ou  cette 
tuyauterie  —  jusqu'à  la  hauteur  d'élévation  qu'on  veut  obtenir. 

Il  n'est  pas  inutile  de  présenter,  dès  maintenant,  quelques  observations.  Quelles 
que  soient  d'ailleurs  les  circonstances  de  son  mouvement,  l'eau  reste  un  liquide  pra- 
tiquement incompressible  et,  de  plus,  les  étranglements,  les  remous,  les  variations 
brusques  de  vitesse  sont  toujours  des  causes  de  pertes  de  force  vive.  De  même,  les 
frottements  des  organes  tournants  l'un  contre  l'autre,  encore  qu'ils  soient  atténués 
par  la  présence  de  l'eau,  n'en  existent  pas  moins,  et  ce,  au  détriment  du  travail  utile 
produit. 

Lors  donc  qu'on  aura  à  étudier  une  pompe  rotative,  c'est  surtout  sur  ces  points 
que  devra  porter  l'attention.  Les  espaces  offerts  au  liquide  devront  être  tels  qu'il  n'ait 
pas  à  s'y  comprimer.  On  devra  éviter  de  faire  passer  l'eau  par  des  orifices  étranglés, 
éviter  aussi  les  changements  brusques  d'accélération  de  la  masse  liquide.  Les  frot- 
tements des  organes  devront  être  réduits  à  leur  minimum,  quitte  à  «  sacrifier  dès  le 
début  une  jointivité  souvent  plus  apparente  que  réelle  ».  En  effet,  si,  pour  éviter  les 


270 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINC 


fuites,  on  ajuste  trop  exactement  les  organes  tournant  les  uns  sur  les  autres,  on  aura, 
de  ce  fait,  des  frottements  considérables,  dont  le  premier  effet  sera  une  diminution 
du  rendement  de  la  pompe  par  augmentation  des  résistances  passives,  et  le  second 
une  usure  des  organes  qui  fera  disparaître  la  jointivité  qu'on  désirait  obtenir. 

L'étude  théorique  des  pompes  rotatives  est  complexe,  par  suite  des  formes 
variables  et  souvent  compliquées  des  poches;  la  méthode  des  diagrammes  permet 
de  simplifier  considérablement  cette  étude  par  rétablissement  et  Texamen  de  trois 
diagrammes  :  celui  du  travail,  celui  de  l'aspiration  et  celui  du  refoulement. 

J'indiquerai  par  la  suite,  en  application  sur  une  ou  deux  pompes,  cette  méthode, 
très  longuement  exposée  par  M.  Poillon  dans  son  Traité  des  Pompes  et  Maohines  à 
élever  les  eaux;  cet  auteur  a  consacré  une  importante  partie  de  son  ouvrage  aux 
pompes  rotatives,  et  je  lui  ferai  quelques  emprunts  pour  la  description  des  types  qui 
va  suivre. 

Les  pompes  rotatives  sont  à  un  ou  deux  axes  :  j'étudierai  successivement  ces 
deux  classes. 

A.  -  POMPES  ROTATIVES  A  UN  SEUL  AXE 


La  plupart  des  pompes  rotatives  à  un  seul  axe  rentrent  dans  une  des  catégories 
suivantes  : 

i*  Pompes  à  palettes  articulées,  constituées  par  un  rouleau  excentré  portant  des 
palettes  articulées  et  mobiles  autour  d'axes  tantôt  parallèles  à  l'arbre  moteur,  tantôt 

perpendiculaires  à  cet  arbre  ; 

2*  Pompes  dont  les  palettes  coulissent  dans 
des  alvéoles  ad  hoc^  ménagées  dans  le  rouleau. 
Le  nombre  des  palettes  peut  varier  de  2  à  4.  Si 
l'on  a  deux  palettes,  le  mouvement  de  l'eau  est 
loin  d'être  continu  et  se  rapproche  de  celui  qu'elle 
prend  dans  une  pompe  à  mouvement  alternatif  : 
il  faut  alors  des  réservoirs  d'air.  Avec  trois  pa- 
lettes, la  régularité  est  beaucoup  plus  grande  et 
les  réservoirs  d'air  peuvent  être  supprimés.  Enfin, 
une  distinction  s'établit  encore  par  la  nature  des 
procédés  employés  pour  assurer  la  jointivité.  On 
peut  faire  usage  ou  de  guides  fixes  ou  de  ressorts; 

3"  Pompes  à  un  axe  spéciales  et  notamment 
sans  palettes. 

Dans  la  description  qui  va  suivre,  je  donne- 
rai au  moins  un  exemple  de  chacun  des  types 
dont  je  viens  de  tracer  rapidement  les  caractères 
fondamentaux. 


Fio.  409. 


Pompe  Houyouz.  —  La  pompe  est  (fig.  409) 
à  trois  palettes  articulées.  Le  corps  de  pompe 
cylindrique  porte  deux  tubulures  verticales  et  opposées  correspondant  l'une  à  l'aspi- 
rai ion,  l'autre  au  refoulement,  cette  dernière  munie  d'un  réservoir  d'air. 


POMPES    ROTATIVES 


271 


Le  tambour  b  qui  tourne  dans  le  cylindre  est  excentré  par  rapport  à  celui-ci,  il 
porte  trois  évidements  dans  lesquels  peuvent  se  mouvoir  trois  palettes  c  articulées, 
mobiles  autour  d'axes  faisant  partie  du  tambour  lui-même. 

L'appareil  est  muni  d'un  clapet  de  retenue  sur  l'aspiration. 

Pompe  Erémao.  —  Cette  pompe  comporte  [fig.  410  et  Mi)  deux  palettes  coulis- 
sant dans  des  alvéoles  convenables  et  maintenues  en  contact  avec  la  périphérie  par 
des  ressorts. 

Le  cylindre  de  la  pompe  a  reçu  deux  larges  rainures  longitudinales  constituant 
l'aspiration  et  le  refoulement.  L'arbre  moteur  est  excentré  par  rapport  au  cylindre. 
Le  rouleau  porte  une  large  mortaise,  dans  laquelle  peuvent  coulisser  les  deux  palettes, 
doiit  l'épaisseur  est  égale  à  celle  des  rainures  d'aspiration  et  de  refoulement. 


Fio.  410  et  411.  —  Pompe  Eremac. 

La  jointivité  est  assurée  par  deux  ressorts  en  spirale  bien  visibles  sur  la  figure, 
qui  viennent  appuyer  les  palettes  sur  la  paroi  du  cylindre;  les  palettes  elles-mêmes 
ont  été  percées  d'une  gorge,  dans  laquelle  on  place  une  pièce  métallique  dont  la 
surface  externe  est  cylindrique  et  tracée  avec  le  même  rayon  que  la  surface  interne 
du  cylindre  :  ainsi  le  contact  a  toujours  lieu  suivant  une  génératrice  du  cylindre. 

Cette  pompe  est  très  simple  et  très  ingénieuse  ;  mais  l'eau  n'y  prend  pas  un 
mouvement  continu,  et  les  volumes  engendrés  à  chaque  instant  par  les  palettes  sont 
très  variables.  M.  Poillon,  dans  l'étude  très  complète  qu'il  a  faite  de  cette  pompe,  montre 
que  son  rendement  théorique  ne  dépasse  pas  0,40. 


Pompe  Horet  et  Broquet.  —  Ici  nous  avons  {fig.  412)  trois  palettes  mobiles  dis- 
posées à  120®  l'une  de  l'autre.  L'aspiration  et  le  refoulement  sont  disposés  de  manière 
que  leur  axe  soit  commun  et  sensiblement  confondu  avec  le  côté  du  triangle  équila- 
téral  inscrit  dans  la  circonférence  de  section. 

La  figure  412  montre  que  le  rouleau,  excentré  par  rapport  au  cylindre  dans 
lequel  il  tourne,  porte  trois  palettes  radiales  C  qui  coulissent  dans  des  mortaises  ad  hoc. 
Les  palettes  sont  constamment  maintenues  en  contact  avec  la  surface  intérieure  du 
cylindre  par  deux  bagues  concentriques  H  et  D  formant  guides  et  bien  visibles  sur  la 


272 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


figure  ;  on  obtient  ainsi  trois  chambres  alternativement  aspirantes  et  foulantes  et  le 
mouvement  de  Teau  est  assez  régulier. 


Fio.  412.  —  Pompe  Moret  et  Broquet, 


Fio.  413.  —  Pompe  Samain. 


Pompe  Samain.  —  Dans  la  pompe  Samain,  représentée  par  la  figure  413,  l'aspi- 
ration A  et  le  refoulement  C  sont  diamétralement  opposés  ;  le  rouleau  excentré  pré- 
sente ici  la  forme  d'une  croix  et,  dans  chacune  des  quatre  branches,  peut  glisser  une 
palette  de  forme  très  simple. 

Le  tambour,  intérieurement,  n'est  pas  circulaire  ;  mais  sa  section  est  constituée 
par  deux  arcs  de  cercle  de  rayons  différents  raccordés  par  des  courbes  tangentes. 
Les  mouvements  de  deux  palettes  opposées  sont  rendus  solidaires  par  une  petite 
tige  ronde  qui  les  réunit  ;  il  s'ensuit  que  chaque  palette  travaille  à  son  tour,  seule- 
ment sur  le  parcours  ABC,  et  que,  pendant  qu'elle  travaille,  elle  ne  coulisse  pas 
dans  ses  rainures  :  c'est  là  un  avantage,  puisqu'on  évite  ainsi  de  faire  glisser  les 
palettes  au  moment  où  les  pressions  latérales  qu'elles  supportent  sont  les  plus 
grandes. 

Pompe  RouSet.  —  C'est  encore  une  pompe  à  quatre  palettes  radiales  :  les 
figures  414  et  415  en  donnent  la  disposition;  ici  les  palettes  P  sont  maintenues  en 


Fio.  414  et  415.  ~  Pompe  Rou/fet, 


contact  avec  la  boîte  intérieure  par  l'intermédiaire  de  deux  ressorts,  tels  que  R,  el 
d'une  sorte  de  cheville  I  qui  traverse  l'axe  et  agit  d'un  ressort  sur  l'autre. 


POMPES  ROTATIVES 


273 


Le  rouleau  tournant  est  excentré  dans  la  boîte  en  laiton  ABCO  et  reste  tangent 
au  corps  de  pompe  suivant  une  môme  génératrice. 

Les  ouvertures  A  et  B  constituent  l'aspiration  et  le  refoulement. 

Chaque  palette  est  formée  de  feuilles  de  cuir  superposées  et  maintenues 
ensemble  par  des  vis.  Q)uand 
les  palettes  se  déplacent,  c'est 
d'abord  la  cheville  qui  agit, 
comme  dans  le  cas  d'une  jonc- 
tion rigide,  puis  ensuite  le 
ressort  assure  le  contact. 

Pompe  Brédo.  —  Je  si- 
gnale encore  ce  type  de  pompe 
à  deux  palettes,  parce  qu'il 
nous  montre  une  idée  absolu- 
ment différente  de  celles  que 
nous  avons  jusqu'ici  rencon- 
trées. Ici,  les  palettes  appuient 
sur  un  cylindre  en  caoutchouc 
qui,  obligé   de   se    déformer 

sous  leur  effort,  fait  ressort  et  maintient  le  contact  des  palettes  et  du  corps  de  pompe; 
tout  ceci  bien  visible  sur  la  figure  416. 

Les  palettes  s,  coulissant  dans  le  rouleau  A,  sont,  à  la  partie  inférieure  du  corps 
de  pompe,  guidées  par  les  rainures  latérales  r,  grâce  à  quoi  elles  peuvent  franchir 
la  cloison  t  qui  sépare  l'aspiration  du  refoulement. 

Pompe  Vialatte.  —  C'est  {fig,  417  et  418)  une  pompe  à  une  seule  palette  qui, 

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FiG.  416. 


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Fio.  417  et  418.  —  Pompe  Vialalle. 

fixée  sur  le  rouleau,  agit  comme  un  piston  ordinaire  en  faisant  derrière  elle  l'aspira- 
tion et  le  refoulement  devant  elle. 


LES  POMPES. 


18* 


274 


POMPES  A  MOUVEMENT  CONTINU 


Les  espaces  d'aspiration  et  de  refoulement  sont,  d'autre  part,  séparés  par  une 
sorte  de  tiroir  qui  s'appuie  sur  le  rouleau  tournant  et  qui,  mû  en  temps  opportun 
par  une  came  extérieure,  se  soulève  rapidement  pour  laisser  passer  juste  quand  il 
faut  la  palette  tournante,  et  retombe  aussitôt  après. 

Il  est  douteux  que  cela  fonctionne  à  merveille  et  lusure  doit  être  importante. 

Pompe  ((  Comète  »  Bartnim  et  Powell.  —  La  figure  419  représente  une  pompe 
^  assez  originale  fabriquée  par  MM.  Bar- 

trum  et  Powell,  de  Londres.  Son  méca- 
nisme est  le  suivant  : 

On  fait  tourner  Tarbre  coudé  B,  qui 
entraîne  dans  son  mouvement  le  piston 
excentré  A,  qui  tourne  en  restant  tou- 
jours tangent  à  Tintérieur  du  corps  de 
pompe.  La  queue  du  piston  se  déplace 
d'un  mouvement  alternatif  de  haut  en  bas 
dans  un  guide  cylindrique  oscillant  C.  Il 
en  résulte  que,  d'un  côté  du  piston,  Teau 
est  aspirée  par  une  ouverture  du  cylindre 
et  que,  de  Tautre,  l'eau  précédemment 
absorbée  est  refoulée  par  la  queue,  comme 
sur  la  figure. 

Pour  ajuster  le  piston  à  l'intérieur 
du  cylindre  et  rattraper  au  besoin  le  peu 
d'usure,  il  suffît  de  déplacer  Texcentrique 
sur  le  tourillon  de  la  manivelle  et  de  la 
fixer  au  moyen  de  Técrou. 

La  Revue  industrielle  de  décem- 
bre 4880  décrit  une  pompe  de  ce  type  qui 
fut  construite  par  MM.  Tulpin  frères,  de 
Rouen  (/f^.  420  et  421). 

On  remarquera  que  la  pompe  «  Co- 
mète »  comporte  des  réservoirs  d'air  à  la 
fois  sur  l'aspiration  et  sur  le  refoulement.  Le  piston  est  guidé  latéralement  par  les 
plateaux  II  et  IF,  dont  on  peut  d'ailleurs  modifier  le  serrage. 

Le  piston  D  et  sa  queue  EE  sont  continuellement  lubrifiés,  restant  en  perma- 
nence dans  le  liquide.  Enfin  on  peut,  en  renversant  le  sens  de  rotation,  aspirer  par  la 
queue  et  refouler  d'autre  part  :  on  arrive  ainsi,  le  cas  échéant,  à  déboucher  les  pas- 
sages obstrués. 

La  Revue  industrielle  précitée  donne  les  résultats  des  expériences  faites  sur  une 
pompe  débitant  i  mètre  cube  par  minute  et  ayant  les  caractéristiques  suivantes  : 

Diamètre  des  tuyaux  d'aspiration  et  de  refoulement.  .  .  0'",100 

Capacité  de  la  pompe 12"*,500 

Distance  de  la  surface  de  l'eau  à  l'orifice  d'aspiration.  .  8°*,360 

Colonne  d'eau  de  refoulement 12  ,160 

Nombre  de  tours  par  minute 84 


Fio.  419.  —  Pompe  Comète. 


POMPES   ROTATIVES 
Le  rendement  en  volume  a  été  trouvé  de  84  0/0. 


•275 


Fio.  420  et  421.  —  Pompe  Comète. 

Pompe  à  rouleau  trèfle.  —  Pour  réaliser  un  mouvement  pratiquement  continu  de 
l'eau,  on  avait  songé  au  dispositif  de  la  figure  422.  Le 
rouleau  n'est  plus  excentré  dans  le  corps  de  pompe,  et  sa 
section  est  une  sorte  de  trèfle. 

Une  cloison  C  vient  s'appuyer  sur  les  génératrices 
de  ce  cylindre  et  sépare  ainsi  à  chaque  instant  l'aspira- 
tion A  et  le  refoulement  R  ;  un  ressort  maintient  le 
contact. 

Un  pareil  système  était  condamné  à  des  frottements 
considérables  et  à  une  usure  rapide. 

Pompe  Ortmans.  —  C'est  encore  [fig.  423  et  424) 
une  pompe  rotative  à  un  seul  axe  d'un  type  spécial 
assez  difQcile  à  classer.  Le  plateau  est  une  surface 
gauche  engendrée  par  deux  S  réunis  par  leurs  extrémi- 
tés ;  ce  plateau-piston  tourne  dans  un  cylindre  de  même 
diamètre,  et  les  sommets  des  ondulations  du  plateau 
tangentent  en  deux  points  les  parois  du  corps  de  pompe. 

L'eau,  arrivant  par  une  ouverture  pratiquée  dans  la  boîte,  remplit  l'espace  com- 
pris entre  deux  plis  consécutifs  du  plateau  et  la  paroi  ;  dans  le  mouvement  de  rota- 
tion, l'eau  est  entraînée  et  s'écoule  par  une  autre  ouverture  percée  dans  la  boîte, 


FiG.  422. 
Pompe  à  rouleau  trèfle. 


276 


POMPKS    A   MOUVEMENT   CONTINU 


grâce  à  une  cloison  convenablement  disposée  au  travers  de  laquelle  le  plateau   seul 

peut  passer. 

La  susdite  cloison  est  une  sorte 
de  cylindre-tiroir  tournant  librement 
autour  d*un  axe  situé  suivant  un 
rayon  du  plan  médian  de  la  pompe, 
et  dans  lequel  est  ménagée  une  fente 
qui  laisse  passer  le  disque  à  frotte- 
ment doux.  C'est  le  mouvement  du 
disque  qui  fait  tourner  le  tiroir,  et 
celui-ci  sépare  fa  boîte  de  la  pompe 
en  deux  parties  dans  lesquelles  Teau 
Fio.  423  et  424.  —  Pompe  Orhnans.  ^st  aspirée,  puis  refoulée.   L'usure 

doit   encore   être  très  importante. 

Originaire  de   Belgique,    cette  pompe  a   été  construite   également  à  Lyon,  chez 

M.  Buffaud. 


Pompe  à  piston  tournant  de  Peck.  —  Cette  pompe  est  une  combinaison  du  type 
«  à  plongeur  ordinaire  »  et  du  type  «  rotative  » . 

Le  corps  de  pompe  {/îg.  429)  est  d'aspect  cylindrique,  avec  de  larges  orifices 
opposés  pour  l'aspiration  et  le  refoulement;  deux  couvercles  opposés  portent, 
l'un  un  coussinet  et  un  tourillon,  l'autre  un  arbre  coudé  muni  d'une  manivelle  inté- 
rieure. 

Dans  le  corps  de  pompe,  tourne  un  tambour  cylindrique  mû  par  un  arbre 
excentré.  Ce  tambour  est  percé  d'un  trou  cylindrique  perpendiculaire  à  l'arbre, 
et  de  diamètre  aussi  grand  que  possible.  Dans  ce  trou,  s'adapte  un  piston,  qui  est 
lui-même  percé  d'un  trou  perpendiculaire  à  la  direction  de  la  longueur  et,  dans 
ce  dernier  trou,  se  peut  mouvoir  également  un  petit  piston.  Ce  dernier  piston  est  muni 
d*une  ouverture  pratiquée  perpendiculairement  à  son  axe,  c'est-à-dire  parallè- 
lement à  l'axe  de  l'arbre,  et,  dans  celle-ci,  est  ajustée  la  manivelle  de  l'arbre 
coudé. 

Des  lors,  on  voit  que  l'arbre  central  et  le  tambour  qui  y  est  attaché  tournent 
ensemble  pendant  que  l'arbre  coudé  et  le  petit  piston  tournent  aussi.  Ces  deux 
organes  tournants,  tambour  et  petit  piston,  sont  réunis  par  le  piston  intermédiaire, 
qui,  pouvant  se  mouvoir  dans  deux  directions  perpendiculaires,  peut  prendre  un 
mouvement  combiné  de  rotation  et  de  va-et-vient. 

Le  fonctionnement  sera  facilement  compris  par  l'inspection  des  figures  425  à 
428.  Admettons  que  l'arrivée  d'eau  se  fasse  à  droite  et  le  refoulement  à  gauche,  et 
que  l'arbre  coudé  se  trouve  verticalement  au-dessous  du  centre  du  corps  de  pompe, 
alors  le  piston  principal  sera  à  l'extrémité  de  sa  course,  au  fond,  comme  le  montre 
la  figure  425. 

Si,  comme  l'indique  la  flèche,  le  tambour  se  déplace  vers  la  gauche,  à  un  hui- 
tième de  tour  on  aura  la  position  de  la  figure  426,  à  un  quart  de  tour  celle  de  la 
figure  427,  à  trois  huitièmes  de  tour  celle  de  la  figure  428,  après  quoi  on 
retombe  sur  la  première  position. 

On  voit  que,  dans  la  figure  425,  le  petit  pistou  aspire  d'un  côté  et  refoule  de 


POMPES   HOTATIVES  277 

l'autre  ;  dans  la  figure  426,  les  deux  pistons  fonctionnent;  dans  la  figure  427,  le  plus 
grand  est  au  milieu  de  sa  course  et  le  petit  n'agit  plus  ;  enfin,  dans  la  figure  428,  ils 
agissent  à  nouveau  tous  les  deux. 


KiG.  425  à  421».  —  Pompe  ii  pistou  tournant  Peck. 

Lorsque  l'appareil  tourne  rapidement,  le  mouvement  des  deux  pistons  res- 
semble beaucoup  au  mouvement  d'un  excentrique  ordinaire,  et,  comme  les  deux 
pistons  se  vident  deux  fois  en  un  tour,  le  mouvement  du  liquide  est  bien  régulier. 

On  s'est  servi  surtout  de  cette  pompe  pour  pomper  les  moûts,  les  huiles,  les 
eaux  ammoniacales.  Elle  peut  servir  à  épuiser  des  gaz  ou  de  Tair,  sans  nécessiter  de 
grandes  dimensions. 

Pompe  Oddie.  —  Cette  pompe,  connue  sous  le  nom  de  pompe  à  actions  positive 
et  centrifuge  combinées,  est  représentée  par  les  figures  430  à  433  ci-jointes  ('). 

L'intérieur  de  la  pompe  est  constitué  par  un  tambour  en  fonte  avec  aileltes  en 


(')  Engineering,  mars  1892. 


278 


POMPES  A   MOUVEMENT   CONTINU 


bronze  phosphoreux  assez  semblable  à  celui  d'une  pompe  centrifuge  ;  Teau  arrive  par 
la  partie  centrale  du  disque,  et  Técoulement  a]  lieu  par  un  orifice  ménagé  à  la  péri- 
phérie sur  Tenveloppe  formant  corps  de  pompe. 


FiG.  430  à  433.  —  Pompe  mixte  Oddie. 


Le  disque  est  calé  sur  un  arbre  excentré  dans  le  corps  de  pompe  (fig.  430),  de 
sorte  que  les  volumes  occupés  par  Teau  vont  en  croissant  de  l'aspiration  au  refoule- 
ment ;  on  voit  que,  sous  Tinfluence  de  la  force  centrifuge,  l'eau  arrivera  par  B  pour 
sortir  par  C  {/ïg.  431). 

Les  ailettes  du  tambour  portent  à  leur  périphérie  des  alvéoles  dans  lesquelles 
sont  emmanchées  des  palettes  mobiles  D,  terminées  par  une  sorte  de  sabot  R 
faisant  partie  d'un  panneau  segmcntaire  {fig.  432),  et  chaque  '  panneau  est  muni 
d'une  branche  en  saillie  s'ajustant  dans  un  renflement  H,  placé  au  centre  du  cou- 
vercle. 

On  voit  qu'ainsi  les  sabots  E  sont  disposés  de  façon  à  presque  toucher  le  corps 
de  pompe,  formant  ainsi  un  joint  pratiquement  étanche.  On  comprend  que,  si  la 
pression  de  l'eau  s'exerçait  directement  sur  les  sabots  et  les  appuyait  sur  le  corps  de 
pompe,  on  aurait  un  frottement  et  une  usure  considérables.  Au  contraire,  avec  la  dis- 
position adoptée,  les  efforts  se  transmettent  par  le  panneau  ;  il  n'y  a  pas  frottement 
de  E  sur  le  cylindre,  mais  seulement  frottement  dans  le  rendement  H,  sur  la  tige 
effilée  F',  qui  est  ajustable. 

La  figure  430  montre,  de  plus,  la  quantité  d'eau  débitée  ;  on  y  voit  qu*un  espace 


POMPES    HOTATIVES 


279 


Elévation 
yerlicale 


Fio.  434  à  437.  —  Pompe  Klein. 


Sso  POMPES   A   MOUVEMENT   COXT[Nr 

est  plein  d'eau,  un  autre  en  remplissage,  un  troisième  vient  de  se  vider,  enfin  un 
quatrième  est  en  train  de  se  vider  ;  de  sorte  que,  chaque  espace  se  vidant  en  un 
tour,  la  quantité  d'eau  ainsi  débitée  est  plus  grande  que  la  capacité  de  la  pompe 
entière. 

Toutes  les  pièces  de  la  pompe  sont  interchangeables. 

La  pompe  décrite  débitait  140  mètres  cubes  à  Theure  ;  elle  occupait  un  espace  de 
moins  de  deux  pieds  sur  trois;  le  poids  total  de  sa  machine  était  inférieur  à 
8  tonnes. 

Pompe  Klein.  —  MM.  Klein,  Schmoll  et  Gaertner  ont  construit,  il  y  a  quelques 
années,  une  pompe  rotative  d'un  genre  particulier,  caractérisée  parce  fait  qu'elle  est 
mise  en  mouvement  par  un  moteur  fonctionnant  de  la  même  façon  qu'elle. 

L'appareil  se  compose  [fig.  434  et  435)  d'un  cylindre  vertical  en  fonte  partagé  en 
quatre  compartiments  par  deux  cloisons  dont  les  figures  donnent  la  disposition.  Un 
piston,  composé  d'un  manchon  portant  deux  ailes  rectangulaires  diamétralement 
opposées,  peut  prendre  dans  deux  compartiments  im  mouvement  alternatif.  Les  deux 
autres  compartiments  sont  munis  chacun  de  deux  soupapes,  qui  établissent  la  com- 
munication avec  l'aspiration  ou  le  refoulement. 

Le  fonctionnement  est  très  simple  :  Dans  le  compartiment  A,  on  fait  arriver 
alternativement  sur  les  faces  verticales  du  piston,  au  moyen  d'un  tiroir,  un  fluide 
moteur,  la  vapeur  ou  Tair  comprimé,  et  l'autre  partie  de  ce  piston  aspire,  au  moyen 
des  orifices  L  et  L,  l'eau  dans  les  compartiments  de  chaque  côté  et  la  refoule  ensuite 
à  la  façon  d'une  pompe  aspirante  et  foulante  à  double  effet. 

Les  inventeurs  ont  construit  différents  types  plus  ou  moins  compliqués,  dans  le 
but  d'empôcher  les  condensations  de  vapeur  dans  le  compartiment  moteur,  inconvé- 
nient qui  n*existe  pas  quand  on  peut  employer  l'air  comprimé. 

Les  figures  436  et  437  représentent  un  de  ces  modèles,  dans  lequel  le  moteur  est 
séparé  de  la  pompe,  mais  en  restant  calé  sur  le  même  arbre. 

B.  —  POMPES  ROTATIVES  A  PLUSIEURS  AXES 

L'invention  des  pompes  rotatives  à  plusieurs  axes  n'est  pas  récente.  On  trouve  en 
effet,  dans  la  Description  du  Cabinet  de  M,  Gontran  de  Servière^  un  modèle  dont  je 
donnerai  l'indication,  par  curiosité,  en  faisant  remarquer  qu'il  date  de  cent  quatre- 
vingts  ans. 

Pompe  de  Servière.  —  Les  deux  engrenages  A  et  B  (/?</.  438  et  439)  sont  solide- 
ment construits,  en  bois  ou  en  métal  ;  la  boîte  CD,  dans  laquelle  ils  tournent,  est 
jointive  et  ne  présente  que  deux  ouvertures  :  une  largement  ouverte  en  D,  une  plus 
petite  en  relation  avec  le  tuyau  d'évacuation  en  E. 

La  boîte  est  placée  dans  le  puits  ou  dans  le  réservoir,  d'où  elle  peut  puiser  l'eau  et 
y  être  solidement  fixée,  de  manière  à  être  toujours  ouverte  par  l'eau.  A  l'engrenage  A, 
est  fixé  un  arbre  coudé  G,  réuni  par  la  pièce  de  fer  I  à  un  deuxième  arbre  coudé  H  ; 
une  cheville  fixe  K,  guidant  la  glissière  de  la  pièce  I,  établit  la  solidarité  entre  les 
mouvements  des  arbres  H  et  G.  On  voit  qu'en  faisant  tourner  la  roue  L,  et  par  suite 


POMPES    ROTATIVES 


281 


le  coude  H,  on  déterminera  la  rotation  de  A  et,  par  suite,  de  B.  Dans  ces  conditions, 
l'eau  sera  amenée  de  D  en  E,  et  Tafflux  continuel  obligera  Teau  à  monter  dans  le 
tuyau. 


Fio.  438  et  439.  —  Pompe  de  Servière. 


Pompe  Behrens.  —  Cette  pompe,  adoptée  comme  machine  d'épuisement  de  cale 
du  Soff^rinOy  est  une  pompe  rotative  mue  par  une  machine  à  vapeur  rotative,  les 
deux  machines  étant  de  même  système  et  directement  attelées  Tune  sur  l'autre. 

La  figure  440  donne  la  coupe  de  l'ensemble  de  cette  pompe.  AB  est  le  premier 
cylindre  à  vapeur,  A'B'  le  second.  Chacun  de  ces  cylindres  est  composé  de  deux  por- 
tions circulaires  réunies  par  des  parties  planes.  D  et  E  sont  les  cames  du  cylindre  AB, 
D'  et  E'  celles  de  l'autre  ;  elles  sont  calées  toutes  les  quatre  sur  les  deux  arbres 
en  acier  F  et  G,  et  leurs  mouvements  sont  solidarisés  par  la  liaison  d'engrenage  MN  ; 


282 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINT 


FiG.  440  à  442.  —  Pompe  Uehrens. 
Coupe  longitudinale,  coupe  yy  et  détail  d'une  came. 


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Fio.  443  à  448.  —  Pompe  Behtens.  Coupe  ;t  (^.9.  440)  de  la  pompe  et  yy  du  moteur  pendant  un  tour. 


POMPES    ROTATIVES  283 

ces  engrenagep  ayant  le  même  nombre  de  dents,  les  déplacements  angulaires  des 
cames  sont  toujours  égaux. 

Enfin  QK  est  le  corps  de  pompe  dans  lequel  se  déplacent  les  cames  S  et  T,  calées 
elles  aussi  sur  les  arbres  F  et  G. 

Les  figures  441  et  443  donnent  les  positions  respectives  des  cames  ;  la  figure  442 
donne  une  vue  en  perspective  d'une  des  cames  :  elles  sont  toutes  de  même  modèle. 

La  vapeur  arrive  dans  le  sens  f  par  Torifice  K  et  sort  dans  le  sens  g  par  l'ori- 
fice L.  L'eau  entrée  par  V  s'échappe  par  X. 

Les  roues  M  et  N  étant  calées  une  fois  pour  toutes,  de  façon  à  ce  que  les  cames 
aient  la  position  relative  de  la  figure  441,  toutes  les  positions  successives  en  résultent 
nécessairement:  elles  sont  représentées  par  les  figures  444  à  447. 

Cette  machine  devait  élever  30  mètres  cubes  d'eau  par  minute  à  une  hauteur  de 
10  mètres.  La  vitesse  de  rotation  était  de  100  tours  par  minute. 

Pompe  «  Tambour  »  Johnson.  —  La  figure  449  représente  la  pompe  rotative  connue 
sous  le  nom  de  «  Tambour  »  et  construite  par  M.  Johnson,  de  Manchester.  L'inven- 
teur prétend  que,  grâce  à  son  système,  l'eau  qui 
circule  dans  la  pompe  la  traverse  d'un  courant 
uniforme  et  constant,  et  que,  de  ce  fait,  il  n'y  a 
aucune  perte  de  puissance. 

Le  piston  tournant,  visible  à  droite  de  la 
figure,  balaie  dans  sa  rotation  la  paroi  cylindrique 
du  corps  de  pompe  ;  de  plus,  il  pénètre  dans  un 
tambour  cylindrique  grâce  à  des  ouvertures  de 
forme  telle  que  les  frottements  soient  réduits  au 
minimum,  ne  s'effectuant  que  sur  la  portion  indi- 
quée en  pointillé  sur  la  figure. 

Les  deux  parties  tournantes  ont  leurs  mou- 
vements assurés  par  des  engrenages  qui  doivent  p^^,   ^^^ 
être  très  soigneusement  placés;  la  pompe  peut 

être  actionnée  par  telle  machine  qu'on  désire,  voire  même  au  moyen  d'une  manivelle 
ou  d'un  engrenage  à  main  ;  enfin  le  tambour  tournant,  ayant  peu  ou  point  de  travail 
à  faire,  n'exige  pour  son  mouvement  qu'une  puissance  minime. 

Pompe  Stewart.  —  Cette  pompe,  représentée  par  les  figures  450  et  451,  est 
construite  par  MM.  Thornston  et  Gibbin,  de  Bradford.  Elle  est  appelée  «  Pompe 
rapide  ». 

On  voit  qu'elle  se  compose  de  deux  pistons  tournants  trilobés,  calés  sur  des 
arbres  tournant  en  sens  inverse,  La  particularité  est  que  chaque  piston  se  compose 
de  deux  sections  montées  sur  l'arbre  de  telle  sorte  que  les  lobes  de  l'une  soient  en  face 
des  vides  de  l'autre.  Enfin  le  piston  tournant  inférieur  fait  marcher  le  piston  supérieur, 
les  lobes  s'accrochant  et  agissant  comme  les  dents  d'un  véritable  engrenage.  Cette 
pompe  a,  relativement  à  son  volume,  un  débit  considérable  et  peut  tourner  rapidement. 

Pompe  Morgan.  —  La  pompe  rotative  Morgan  n'est  qu'un  perfectionnement  de 
la  pompe  Stewart.  Elle  est  basée  sur  le  môme  principe  en  ce  qui  concerne  la  construc- 


28 1 


POMPES   A    MOrVEMENT   CONTINT 


tion  et  le  fonctionnement  et  n*en  difîère  que  par  des  détails  qui  ne  sont  pas  sans  intérêt. 
Le  corps  de  pompe  est  disposé  verticalement,  c'est-à-dire  que  les  axes  de  rotation 


^p^i^fc 


Fio.  450  et  451.  —  Pompe  Stewart. 
sont  verticaux  ôt  Tensemble  du  mécanisme  [fig,  452)  est  fixé  par  des  boulons  c  sur 


Fio.  452. 


Fio.  453  et  i54. 


deux  poutres  verticales  B,  C,  ce  qui  donne  la  faculté  de  pouvoir  l'abaisser  lorsqu'on 
veut  puiser  l'eau  à  une  plus  grande  profondeur. 


POMPES    ROTATIVES 


•>«5 


Le  bâti  de  la  pompe  est  composé  de  deux  montants  verticaux  b^ ,  6^,  auxquels  sont 
fixés  le  corps  de  pompe  A  et  les  supports  ô^,  63,  b^,  b^  des  arbres  E,  E^.  La  com- 
mande s'effectue  par  Tarbre  L,qui  repose  sur  une  couronne  de  billes  k^  contenues  dans 
une  cuvette  en  fonte  assemblée  par  des  boulons  avec  la  plaque  b^.  Le  mouvement  de 
rotation  est  transmis  à  l'arbre  E  par  un  accouplement  I  consistant  en  deux  plateaux 


à 


Fie.  455. 


FiG.  456. 


Fio.  458. 


terminant  chaque  arbre  et  portant  chacun  quatre  dents  disposées  verticalement  et  en 
croix.  Lorsqu'on  met  en  marche,  les  dents  i^  viennent  rencontrer  les  dents  i^  portées 
par  le  plateau  de  Tarbre  E,  lequel  transmet  son  mou- 
vement à  Tarbre  E^  par  les  engrenages  H  et  H'. 

Le  support  b^  est  constitué  par 
une  double  fourche  dans  laquelle 
peuvent  coulisser  deux  demi-coussi- 
nets /*5,  qui  permettent,  au  moyen  de 
coins /*g  {flg,  458),  de  rattraper  Tusure 
due  au  frottement  des  deux  pistons 
E3  et  E,. 
Afin  de  déplacer  les  axes  parallèlement  à  eux-mêmes,  le  support  b^  est  construit 
dans  les  mêmes  conditions  que  b^\  de  plus,  il  porte  une  lentille  d'acier  m^,  sur 
laquelle  repose  l'extrémité  en  goutte  de  suif  de  l'arbre  E.  La  lentille  m^  tourne  sur 
une  rondelle  bombée  m^  fixée  au  moyen  d'ergots  m!  dans  63.  L'usure  de  ce  système  de 
crapaudière  se  rattrape  au  moyen  de  la  vis  de  pression  N. 

Chaque  piston  de  pompe  a  la  forme  d'une  roue  d'engrenage  hélicoïde  à  cinq 
dents  et  dont  le  pas  serait  d'environ  six  fois  la  hauteur.  Les  faces  des  dents  sont 
plus  longues  du  côté  du  mouvement  (qui  se  fait  toujours  dans  le  même  sens)  que  de 
l'autre,  afin  d'empêcher  que,  par  suite  de  l'usure,  leur  forme  s'écarte  trop  vite  du 
profil  convenable.  Ainsi  la  face  e^,  de  la  roue  E^  est  plus  longue  que  la  face  e,  ;  mais, 
après  un  certain  temps  de  marche,  elle  diminuera  et  deviendra  d'abord  égale  à  65,  et 
il  y  aura  symétrie,  puis  elle  se  fera  plus  petite. 

Comme  dans  la  pompe  Stewart,  l'aspiration  et  l'échappement  sont  branchés  sur 
les  côtés  du  corps  :  o  est  l'échappement,  et  o  l'aspiration. 

Le  mouvement  de  l'eau  obtenu  dans  cette  pompe  est  très  régulier,  et  il  n'est  pas 
nécessaire  d'avoir  recours  à  un  réservoir  d'air. 


286 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


Pompe  Piftin.  —  La  pompe  Piftin  présente  quelques  caractères  nouveaux  et  inté 
ressants.  Tout  d'abord,  une  seule  des  deux  pièces  tournantes  travaille,  l'autre  servant 
seulement  à  faire  cloison  mobile.  En  second  lieu,  Tétanchéité  est  obtenue  par  le 
liquide  lui-même  et  par  de  grandes  surfaces  de  contact;  mais  il  n'y  a  jamais  contact 
absolu  entre  les  deux  pistons  tournants  ;  ils  ne  sont  pas  ajustés  Fun  sur  l'autre,  et 
en  plusieurs  points  il  y  a  un  jeu  de  près  de  1  centimètre. 


(Q) 


Vu..  459  à  461.  —Pompe  Piftin. 

Les  figures  459  et  460  donnent  deux  coupes  permettant  de  se  rendre  compte  du 
montage  de  la  pompe. 

Le  piston  inférieur  est  mis  en  mouvement  par  le  supérieur,  grâce  à  un  engre- 
nage ad  hoc  et  n'ayant  d'ailleurs  à  vaincre  que  des  résistances  de  friction.  Il  est 
sujet  à  peu  d'usure. 

Le  piston  supérieur  comporte  trois  petits  pistons  montés  sur  un  disque  central 
s'appuyant  par  leurs  surfaces  internes  sur  un  manchon  fixe  et  par  leurs  surfaces 
externes  sur  la  paroi  cylindrique  du  corps  de  pompe. 

Le  piston  inférieur  porte  quatre  branches  raccordées  à  un  cylindre  unique  et 
dont  les  surfaces  extérieures  cylindriques  s'ajustent,  comme  le  montre  la  figure  458, 
dans  une  ouverture  en  forme  de  croissant  pratiquée  dans  le  manchon  qui  entoure 
l'arbre  du  piston  supérieur  {fig,  459). 

On  évite  les  fuites  le  long  du  disque  central  du  piston  supérieur  au  moyen  de  la 
pièce  en  fer  à  cheval  de  la  figure  461  ;  enfin,  la  pression  sur  le  piston  inférieur  est 
neutralisée  par  des  conduits  tracés  au  pointillé  sur  les  figures  459  et  460,  de  sorte 
que  les  segments  opposés  sont  toujours  soumis  aux  mêmes  pressions. 

Les  constructeurs  déclarent  que  des  morceaux  de  bois  et  des  cailloux  peuvent 
passer  dans  la  pompe  et  qu'elle  donne  des  résultats  excellents  jusqu'à  des  élévations 
de  80  mètres. 


Pompe  Roots.  —  La  machine  Roots  (ventilateur  ou  pompe  rotative)  est  bien 
connue  au  moins  de  nom.  Il  n'est  cependant  pas  sans  intérêt  de  retracer  rapidement 
les  phases  de  son  histoire  et  ses  successifs  perfectionnements. 

Elle  se  composait  primitivement  de  deux  ailes  tournantes,  ayant  à  peu  près  la 
forme  d'un  8,  construites  en  bois,  et  dont  les  positions  respectives  étaient  déterminées 
et  maintenues  par  un  engrenage  rendant  leurs  mouvements  solidaires  {fig,  46i}.  Les 


POMPES   ROTATIVES 


287 


profils  empiriquement  établis  ne  permettaient  d'obtenir  que  des  contacts  approximatifs. 

La  figure  463  montre  le  type  breveté  en  1881  ;  les  courbes  sont  plus  précises, 

les  surfaces  convexes  sont  encore  seules  dressées;  la  construction  de  ce  type  est 

rendue  malaisée  par  Tcxistence  de  courbes  de  centres  variés  et  de  rayons  différents. 


FiG.  462.  —  Pompe  Roots  primitive. 


FiG.  463.  —  Pompe  Roots  de  1881. 


En  1882,  nouveau  brevet  relatif  à  un  type  un  peu  plus  perfectionné  {fig.  464)^ 
mais  dans  lequel  la  forme  des  pistons  est  encore  assez  compliquée.  On  la  détermine 
au  moyen  du  procédé  graphique  suivant  : 


Y 


— jt-#-- -Tf 


FiG.  464.  —  Pompe  Roots  de  1882. 


Fio.  465.  —  Pompe  Roots  de  1883. 
JJ' 


J  et  J' étant  les  deux  axes  de  rotation,  on  décrit,  avec  R  =  ^  comme  rayon» 
de  J  et  J'  comme  centres,  deux   cercles  dits  cercles  primitifs  ;  des  mêmes  points 


âB8 


POMPES   A  MOUVEMENT  CONTINU 


comme  centres,  avec  un  rayon  R'  plus  faible,  et  que  le  brevet  n'indique  pas,  on  décrit 
deux  autres  cercles,  dits  cercles  inscrits  ;  enfin,  on  mène  les  lignes  XX,  Y  Y  et  ZZ, 
qui  divisent  les  circonférences  en  huit  parties  égales. 

Du  point  I,  rencontre  de  XX  et  du  cercle  primitif,  avec  un  rayon  =  î  (R  —  R*), 
on  décrit  un  cercle  qui  coupe  le  cercle  inscrit  aux  points  I2  ;  le  point  I3  étant  à  Tinter- 
section  de  ZZ  et  du  cercle  primitif,  on  décrit  de  I^,  avec  I3L3  comme  rayon,  un  arc 
de  cercle  I^T  ;  quant  à  Tare  concave,  il  est  décrit,  de  O  comme  centre,  avec  un 
rayon  OS  =  Ijl,.  Le  point  0  est  sur  YY,et  tel  que  01,  =  Ijl,. 

Le  raccord  des  deux  arcs  se  fait  au  moyen  d'un  arc  de  cercle  décrit  du  point  4  du 
cercle  inscrit  avec  un  rayon  =  4/3  (R  —  R'). 

Enfin,  en  1885,  un  brevet  définitif  fixe  la  forme  reproduite  figure  46S^  très  supé- 
rieure aux  précédentes  et  comme  efficacité  et  comme  simplicité  de  construction; 
les  centres  sont  en  A  et  B,  les  rayons  AC  et  BD  pour  les  grandes  courbes,  AE  et 
BF  pour  les  petites. 

Pompe  Thwaites.  —  Le  type  original  de  la  pompe  Roots  —  reproduit  plus  haut 
{fig,  462)  — avait  été  construit  par  MM.  Thwaites  et  Carbutt,  de  Bradford.  Depuis, 

la  maison  Thwaites  a  cherché  à 
perfectionner  de  son  côté  le  type 
primitif  de  l'inventeur. 

Les  figures  466  et  467  don- 
nent deux  formes  de  pistons  tour- 
nants, qui  sont  obtenues  par  des 
constructions  graphiques  dont 
on  trouvera  la  description  dé- 
taillée dans  V Engineering  du 
16  avril  1886. 

Je  donnerai  seulement  quel- 
ques détails  sur  la  réalisation 
mécanique  de  ces  pistons.  Afin 
de  les  construire  rapidement  et  à 
bon  marché,  M.  Thwaites  a  établi 
des  machines-outils  spéciales,  qui 
donnent  exactement  la  forme 
voulue. 

Les  machines  sont  de  deux 

sortes:  1®  celles  pour  produire 

des  pistons  entièrement  en  fer 

(/î^.  468  à  471),  et  2^  celles  pour  produire  des  pistons  ayant  des  surfaces  en  bois 

(/%)r.  472et473). 

Dans  la  première  catégorie,  il  y  a  deux  variétés,  une  pour  raboter  les  courbes 
convexes,  Tautre  pour  raboter  les  courbes  concaves.  Dans  la  première,  le  piston 
tournant  est  monté  sur  un  mandrin  porté  dans  des  supports  et  fixé  solidement  de 
manière  que  le  plan  passant  par  les  axes  des  deux  parties  du  piston  soit  vertical. 
La  coulisse  qui  reçoit  le  porte-outil  n'est  pas  droite,  comme  d'habitude,  mais  bien 
<)urviligne  et  tracée  suivant  le  profil  de  la  figure  466  ou  de  la  figure  467.  Il  s'ensuit 


Fio.  466  et  467.  —  Pompe  Thwaites. 


POMPES   HOTATIVES 


289 


donc  que,  lorsqu'on  fait  mouvoir  le  porte-outil  dans  sa  coulisse,  Toutil  coupera  le 
piston  suivant  le  profil  requis.  Pour  les  profils  concaves,  le  principe  est  le  même. 

Si  on  se  reporte  aux  figures,  on  voit  :  en  A,  le  piston  porté  par  le  mandrin  B  ou 
par  trois  mandrins  analogues,  et,  en  D,  le  porte-outil  se  déplaçant  sur  le  guide 
courbe  C,  fixé  lui-même  sur  la  coulisse  E. 


Fio.  468  à  471.  —  Machine»  Thwaites  pour  la  fabrication  des  pistons  de  pompes  {fig.  472  et  473)  entièrement  en  fer. 

Au  dos  du  guide  C  se  trouvent  deux  rochets  F,  actionnant  des  vis  G,  qui 
mettent  en  mouvement  des  roues  J|,  et,  de  là,  une  série  de  pignons  H  et  de  roues 
intermédiaires  J. 

A  chaque  allée  et  venue  sur  la  table  de  la  machine,  les  rochets  F  reçoivent  le 
mouvement  du  levier  L  venant  en  contact  avec  les  blocs  M  ;  dès  lors,  les  pignons  U 
actionnent  les  crémaillères  N  des  porte-outils  D. 


LES   POMPES. 


19 


290  POMPES   A  MOUVEMENT   COiNTINU 

Le  façonnage  des  parties  concaves  est  indiqué  sur  la  figure  471.  On  voit  quatre 


«S 


a 
o 
•Si 


i 

a 

le 


outils  M  en  train  de  façonner  les  extrémités  convexes  du  piston,  tandis  qu'un  porte- 
outil  radial  O,  qui  travaille  sur  un  centre  fixe,  est  en  train  d'aplanir  la  partie  concave. 


POMPES   HOTATIVES 


291 


Les  figures  472  et  473  montrent  la  machine  à  faire  les  pistons  ayant  un  cadre 
en  fer  et  couverts  de  bois;  ce  n'est  qu'une  variété  de  machine  à  façonner  le  bois.  A 
une  extrémité  du  banc,  est  fixé  un  modèle  en  fer  exactement  semblable  au  piston  fini; 
ce  modèle  est  apporté  sous  les  couteaux  abaissés,  au  moyen  des  vis  K  et  du  volant  M, 
jusqu'à  venir  reposer  sur  le  modèle.  Les  vis  d'arrêt  O  sont  alors  ajustées  à  la  partie 
inférieure  des  tiges  N,  et  les  couteaux  sont  relevés  ;  ils  sont  plus  tard  mis  en 
œuvre,  et  le  conducteur  les  abaisse  successivement  jusqu'à  ce  qu'il  arrive  aux  vis 
d'arrêté 

Pompe  Greindl.  —  Nous  emprunterons  une  grande  partie  des  renseignements 
qui  vont  suivre  au  travail  de  M.  Poillon  {Traité des  pompes  et  machines  à  élever  les 
eaux)y  qui  s*est  particulièrement  consacré  à  l'étude  et  à  la  divulgation  de  ce  type  de 
pompe. 


I  I 

Kio.  414.  —  Pompe  Greimil. 


FiG.  475.  —  Coupes  des  sections 
d'écoulement  suivant  les  plans  1  à  il  {fig,  474). 


Les  deux  inconvénients  qu'on  a  cherché  à  éviter  dans  la  pompe  Greindl  sont  : 

1^  Les  frottements  et  l'usure  qui  résultent  du  désir  d'avoir  des  organes  absolu- 
ment jointifs  pour  éviter  les  faîtes; 

2°  Les  compressions  d'eau  ouïes  évacuations  forcées  par  des  orifices  trop  faibles 
qui  —  lorsqu'elles  se  présentent  pour  certaines  positions  des  organes  —  ont  pour 
conséquence  de  fatiguer  la  machine  et  de  créer  d'importantes  résistances  passives. 

La  pompe  (fig.  474)  se  compose  d'une  caisse  dans  laquelle  se  meuvent  deux  rou- 
leaux cylindriques  tangents,  dont  l'un  (celui  de  gauche)  porte  deux  palettes,  tandis 

1.  Voir  aussi  la  machine  iVAllday  (G.  Richard,  Traite  des  machines-outils,  vol.  1,  p.  322). 


•202 


POMPES  A   MOUVEMENT   CONTINU 


que  l'autre  porte  une  échancrure  épicycloïdale  dans  laquelle   les   palettes   peuvent 
pénétrer  avec  jeu. 

On  voit  qu'un  seul  sens  de  rotation  est  possible,  celui  indiqué  par  la  figure,  et 
qu'en  somme  les  palettes  sont  de  véritables  pistons  aspirant  l'eau  et  la  refoulant  tour 
à  tour. 


FiG.  476.  —  Pompe  Greindl. 


FiG.  477   —  Pumpe  Greindl  sans  échancrures. 


Les  deux  rouleaux  sont  montés  sur  deux  arbres  parallèles  munis  d'engrenages 
rendant  leurs  mouvements  solidaires  ;  mais  l'engrenage  du  rouleau  échancré  est  tel 


Fio.  478.  —  Pompe  Greindl  à  deux  rouleaux. 


a"  C  ^  l 

FiG.  479.  —  Pompe  Greindl  à  huit  palettes. 


que  celui-ci  tourne  deux  fois  plus  vite  que  le  rouleau  à  palettes,  de  sorte  que  l'échan- 
crure  unique  suffit  au  service  des  deux  palettes.  Ainsi  la  séparation  de  la  chambre 


POMPES   ROTATIVES 


293 


d'aspiration  et  de  la  chambre  de  refoulement  est  assurée  par  le  contact  cylindrique  de 
Textrémité  d'une  palette  avec  le  fond  de  Féchancrure  également  cylindrique  et  con- 
centrique à  son  arbre. 

Il  y  a  donc  séparation  sans  emploi  de  garnitures  frottantes,  sans  nécessité  déposi- 
tions mathématiquement  déterminées,  enfin  sans  coincements  possibles;  la  paroi  de 
l'échancrure  est  d'ailleurs  brute  de  fonte,  et  un  fort  jeu  est  laissé  à  l'entrée  et  à  la 
sortie  de  la  palette  dans  Téchancrure  du  rouleau. 

Les  engrenages  dont  il  a  été  plus  haut  parlé  sont  à  doubles  chevrons  et  alter- 
nés, car  le  rouleau  de  droite  ne  travaille  réellement  que  pendant  i/6  environ  de  sa 
révolution. 


Kui.  480  à  48J.  —  Pompe  Grenidl  [fij.  48i}.  —  Positions  successives  des  palettes. 


Les  sections  offertes  au  passage  de  Teau,  tant  à  l'aspiration  qu'au  refoule- 
ment, ont  été  étudiées  de  manière  que  la  vitesse  d'une  même  molécule  liquide  varie 
peu  pendant  tout  son  parcours  ;  à  cet  effet,  aux  points  où  les  sections  normales  d'af- 
flux ou  d'échappement  diminuent  et  tendent  à  créer  une  augmentation  de  vitesse  des 
filets  liquides,  ceux-ci  trouvent  des  issues  supplémentaires,  grAco  à  des  poches  laté- 
rales ménagées  aux  couvercles. 


294 


POMPES   A:  MOUVEMENT  CONTLNLÎ 


La  continuité  des  efforts  à  l'aspiration  et  au  refoulement  a  élé  de  même  recher- 
chée soigneusement;  on  Ta  obtenue  par  Tartifice  suivant  :  Lorsque  l'aspiration  et  le 
refoulement  ne  s'effectuent  plus  par  la  palette  du  rouleau  principal,  c'est  le  bec  de 
l'échancrure  de  l'autre  rouleau  qui  vient  produire  le  même  effort  :  c'est  pourquoi, 
pendant  1/6  de  sa  rotation  environ,  le  susdit  rouleau  travaille  effectivement. 

Il  résulte  de  tout  ceci,  d'après  M.  Poillon,  la  possibilité  de  marcher  très  vite  ou 
très  doucement,  de  faire  varier  beaucoup  le  débit  d'un  même  appareil  sans  altérer 
notablement  son  effet  utile,  d'agir  à  volonté  sur  des  gaz  ou  des  liquides,  etc.,  etc.; 
cette  pompe  peut  au  besoin  comprimer  l'air  à  5  atmosphères  ;  elle  fait  un  vide  de  0",700 
de  mercure. 

Les  coupes  numérotées  de  1  à  11  et  groupées  dans  la  figure  473  correspondent 
aux  lignes  de  coupes  de  la  figure  474,  portant  les  mêmes  numéros  ;  elles  montrent 
l'intervention  des  poches  dont  il  a  été  plus  haut  question. 

La  figure  476  donne  une  disposition  à  quatre  palettes  et  deux  échancrures. 


FiG.  484.  —  Pompe  Greindl  {fig.  480  à  483). 
P,  P,  P,  P,  poches  latérales  permettant  le  cheminement  continu  et  uniforme  de  l'eau. 
Hauteur  de  la  palette,  420  millimètres. 
Longueur  de  la  palette,  900  millimètres. 
Distance  des  axes,  692  millimètres. 
Circonférence  moyenne,  2.174  millimètres. 
Surface  de  la  palette,  3.780  centimètres  carrés. 
Vitesse  de  Teau  dans  la  pompe,  2",898. 
Nombre  de  tours,  80. 

Volume  théorique  par  seconde,  1.095  litres. 
Rendement  en  volume,  92  p.  100. 
Volume  pratique  par  minute,  60'", 800. 


Dans  un  autre  genre  de  disposition  [fig.  477),  le  rouleau  échancré  a  été  supprimé 
et  remplacé  par  un  rouleau  à  palettes  semblable  à  l'autre  ;  dans  ces  conditions,  les 
engrenages  sont  simplifiés  et  la  vitesse  de  rotation  des  deux  rouleaux  devient  égale. 
Cela  simplifie  la  construction  et  facilite  les  rechanges.  Ajoutons  que  les  caractères 


POMPES   HOTATIVES 


295 


mêmes  de  la  pompe  ne  sont  pâs  modifiés,  et  que  les  passages  d'eau  sont  étudiés  et 
assurés  comme  il  a  déjà  été  dit. 

Donnons  enfin,  par  les  figures  478  et  479,  les  dispositions  particulières  (pouvant 
d'ailleurs  varier  à  Tinfini)  à  deux  rouleaux  doubles  échancrés  et  à  deux  rouleaux  à 
quatre  palettes.  Ajoutons,  pour  terminer,  que  les  figures  480  à  484  donnent  la  suite 
des  positions  occupées  par  les  pistons  dans  la  pompe  à  rouleaux  égaux. 

Cette  pompe,  dont  les  dimensions  sont  visibles  (/î^/.  484),  est  susceptible  de  débi- 
ter 60  mètres  cubes  par  minute  à  la  vitesse  de  80  tours;  quelques-unes  de  ses 
caractéristiques  sont  données  à  la  suite  de  la  légende  de  la  figure  484. 

Pompe  Klein.  —  C'est  une  pompe  rotative  à  trois  axes  construite  par  la  maison 
Schaeffer  et  Budenberg,  et  comportant  un  corps  de  pompe  dans  lequel  se  meuvent 
troix  rouleaux.  Deux,  identiques,  sont  évidés  et  munis  de  deux  ailettes  diamétralement 
opposées;  le  troisième  est  creux,  mais  sa  périphérie,  pleine,  porte  deux  palettes 
(fig.  484,  485). 


Fio.   is.'J.  —  Pompe  Klein. 


Les  trois  axes  et  rouleaux  ci-dessus  sont  munis  d'engrenages  solidarisant  les 
mouvements  des  trois  tambours;  les  figures  montrent  les  diverses  positions  respec- 
tives des  rouleaux  pendant  1/4  de 
tour  ;  elles  se  reproduisent  simulta- 
nément pendant  les  trois  autres. 

L'intérêt  de  cette  pompe,  c'est 
l'uniformité  de  vitesse  de  rotation 
des  trois  rouleaux  et  surtout  l'iné- 
galité de  vitesse  circonférencielle 
des  surfaces  frottant  l'une  contre 
l'autre.  On  évite  ainsi  les  glisse- 
ments qui  tendent  à  se  produire 
lorsque  (comme  dans  la  pompe 
Greindl)  il  n'en  est  pas  ainsi,  glis- 
sements qui  ont  pour  conséquence 

une  usure  anormale  et  une   perte  p^^  43^ 

d'effet  inutile. 

Ces  inconvénients  ne  doivent  pas  se  produire  dans  la  pompe  Klein,  car  les 
palettes  du  tambour  supérieur  ne  frottent  que  sur  la  paroi  du  cylindre  supérieur  et 


296 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


doivent  passer  dans  les  vides  des  rouleaux  inférieurs.  Il  est,  de  ce  fait,  nécessaire 
que  le  calage  de  ces  rouleaux  soit  bien  précis  et  ne  varie  pas,  sans  quoi  on  risque 
d'avoir  des  chocs,  des  coincements,  des  ruptures. 


Cette  pompe  est  réversible  ;  elle  peut  élever  des  liquides  ou  servir  de  souffleur. 
Son  rendement  est  satisfaisant. 

Pompe  Baker.  —  Cette  machine,  représentée  figure  486,  est  une  pompe  à  trois 
axes.  Les  trois  tambours  tournant  dans  le  corps  de  pompe  sont  de  construction  facile 
à  comprendre  :  Tun,  A,  porte  de  longues  palettes  B  et  C  ;  les  deux  autres,  F  et  G, 
sont  largement  évidés,  dé  manière  à  livrer  passage  à  ces  palettes. 

On  voit  qu'une  seule  palette  agit  à  la  fois,  aspirant  et  refoulant  Teau,  tandis  que 
Tautre  assure  la  séparation  des  chambres  d'aspiration  et  de  refoulement. 

Des  engrenages  extérieurs  conjuguent  les  mouvements  de  ces  rouleaux.  On 
peut  craindre  seulement  un  défaut  de  joîntivité  et  des  fuites  sensibles,  ou  bien  des 
frottements  considérables  et  fâcheux. 


Pompe  Noël.  —  Fondée  sur  le  môme  principe  que  la  précédente,  elle  est  cons- 
tituée par  deux  rouleaux  réduits  à  la  forme  de  longs  croissants  cylindriques  et  par  un 
tambour  plein  à  palettes  saillantes  [fig.  487). 

La  figure  488  montre  la  disposition  des  engrenages  en  vue  de  donner  aux  rou- 
leaux inférieurs  une  vitesse  double  de  celle  du  tambour  supérieur. 


POMPES  CENTRIFUGES  297 

II 

POMPES  GENTBIFUaES 


Le  principe  des  pompes  centrifuges  est  bien  connu  ;  mais  la  technique  de  leur 
fonctionnement  Test  moins.  Il  est  donc  intéressant  d'avoir  des  idées  précises  à  ce 
sujet  avant  d'étudier  les  principaux  types  de  ces  pompes.  C'est  là  le  but  de  la  rapide 
étude  théorique  qui  va  suivre. 

A.  -  CONSIDÉRATIONS  SUR  LES  POMPES  CENTRIFUGES 

Dans  une  remarquable  étude  parue  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  V Industrie 
minérale  de  1892  et  plus  récemment  dans  la  Revue  de  Mécanique  (juillet  et  sep- 
tembre 1897),  M.  Râteau,  ingénieur  au  Corps  des  Mines  et  professeur  à  TÉcole  des 
Mines  de  Saint-Etienne,  a  établi  la  théorie  de  ce  qu'il  appelle  les  turbo-machines, 
c'est-à-dire  de  tous  les  appareils  ayant  pour  principal  organe  une  roue  cloisonnée 
mobile  autour  d'un  axe  fixe.  Cette  étude,  qui  était  particulièrement  destinée  à  l'éta- 
blissement d'un  nouveau  type  de  ventilateur,  possède  néanmoins  toute  la  généralité 
que  son  auteur  désirait  lui  donner  :  je  m'en  suis  inspiré  et  y  ai  fait  quelques  emprunts 
dans  l'établissement  des  considérations  qui  suivent  et  qui  me  semblent  constituer  la 
meilleure  introduction  possible  à  la  revue  détaillée  et  pratique  des  principaux  types 
des  pompes  centrifuges. 

Rendement  mécanique.  —  Appelons  : 

T,„,  la  puissance  effective  transmise  à  l'arbre  moteur  ; 

T/,  la  puissance  perdue  absorbée  par  les  frottements  du  mécanisme  ; 

Tr,  la  puissance  perdue  transformée  en  chaleur  et  absorbée  par  les  frotte- 
ments et  les  tourbillonnements  du  liquide,  en  un  mot  par  les  résistances 
intérieures  de  l'appareil  ; 

T»,   la  puissance  utilisée  réellement. 

On  a  d'abord  : 

T,,  =  T^  +  T,  +  T«, 

en  remarquant  que  toutes  ces  «  puissances  »  sont  exprimées  en  kilogrammètres,  le 
mot  puissance  remplaçant  —  conformément  aux  décisions  du  Congrès  international 
de  mécanique  —  le  terme  «  travail  », 
On  a,  de  plus, 
(1)  Rendement  mécanique  p  =  t^t' 

'-m 

Hauteurs  perdues.  —  Hauteur  créée.  —  Si  on  appelle  : 

Q  le  débit  en  volume  par  seconde 
et         P  le  débit  en  poids  par  seconde, 


298  POMPES  A   MOUVEMENT   CONTINU 

on  peut  substituer  à  la  notion  des  puissances  perdues  T/  et  Tr  celles  des  hauteurs 
perdues  correspondantes,  telles  que  Ton  ait  : 

(2)  et  (3)  IV -^'         n.  =  ^; 

et,  de  même,  on  peut  remplacer  la  puissance  utile  T«  par  ce  que  j'appellerai  la 
n  hauteur  créée  »  correspondante,  définie  par 

Résistance  mécanique  intérieure.  —  Par  analogie  avec  la  résistance  intérieure 
d'une  dynamo,  M.  Râteau  définit  la  résistance  intérieure  d'une  turbo-machine  par 
Texpression  : 

(5)  R.  =  ^^ 

dans  laquelle  Q  représente  le  débit  en  volume  et  H^  la  hauteur  perdue  relative  aux 
résistances  intérieures  et  définie  par  (3).  M.  Râteau  propose  d'appeler  «  Guibal  » 
Tunité  pratique  de  résistance  intérieure  et,  dans  ces  conditions,  la  résistance  inté- 
rieure d'une  pompe  débitant  500  litres  à  la  seconde  et  donnant  lieu  à  une  hauteur 
perdue  de  2",50  sera  donnée  par  : 

R/  =  gg  2^  =  196  guibals. 

Orifice  de  passage.  —  La  notion  de  la  résistance  intérieure  se  complète  logique- 
ment par  celle  de  l'orifice  de  passage  —  analogue  à  la  conductibilité  intérieure  d'une 
dynamo  —  et  égale  à  la  racine  carrée  de  l'inverse  de  la  résistance  : 


'=\/~k 


/fi\  /ï  —  i  /  —         ou  bien         a  =  -7== 


l'orifice  ainsi  défini  s'exprime  en  mètres  carrés  et,  par  exemple,  dans  le  cas  de  la 
pompe  ci-dessus,  il  serait  égal  à  0°*2,07. 

Notons,  en  passant,  que  l'orifice  de  passage  caractérisé  par  la  relation  (6)  diffère 
peu  de  celui  qu'a  défini  M.  Murgue  et  que  les  mineurs  connaissent  bien. 

Résistance  mécanique  extérieure.  —  H^  étant  la  hauteur  créée,  on  définit  —  par 
analogie  avec  la  résistance  intérieure  —  la  résistance  mécanique  extérieure  par  la 
relation  : 

en  prenant  encore  pour  unité  le  «  guibal  »  proposé  ci-dessus. 

C'est  à  vaincre  cette  résistance  que  sera  employée  la  puissance  utile  de  la 
machine. 

Ouverture  extérieure.  —  Cette  ouverture,  i^alogue  à  la  conductibilité  extérieure 
d'une  dynamo,  correspond  à  la  résistance  extérieure  comme  l'orifice  de  passage 


POMPES   CÈNTRIFLMÎES  299 

correspond  à  la  résistance  intérieure,  par  Texpression  : 

(ii\  û    —  i/—         ou  bien         û„  =    ..-i^' 

Cette  ouverture  diffère  peu  —  si  on  en  applique  la  définition  aux  ventilateurs  — 
de  ce  que  M.  Murgue  a  appelé  Torifice  équivalent. 

Influence  de  la  vitesse  périphérique.  —  Si  on  considère  la  roue  cloisonnée  qui 
tourne  autour  de  Taxe  fixe  de  la  machine,  on  peut  caractériser  son  mouvement  par 
sa  vitesse  périphérique,  que  nous  appellerons  u^^  et  par  son  rayon  R|. 

M.  Râteau  a  été  amené  par  un  raisonnement  très  simple  et  très  élégant  aux 
importantes  considérations  suivantes  : 

Lorsque  l'ouverture  Q«  reste  constante, 
le  débit  Q  est  proportionnel  à  la  vitesse  périphérique  u,, 
et  la  hauteur  créée  H^  est  proportionnelle  au  carré  de  cette  vitesse  périphérique  u^ . 

Ouverture  réduite.  —  Cette  ouverture  réduite,  dans  laquelle  le  rayon  de  la  turbine 
est  mis  en  évidence,  se  définit  comme  suit  : 

(9)  pour  les  appareils  unilatéraux  (à  une  seule  ouïe).     (o„  =  p^; 

(9')  pour  les  appareils  bilatéraux  (à  deux  ouïes).  .  .     o)„  =:  ^p^' 

Nous  appellerons  «  ouverture  réduite  de  marche  normale  »  et  nous  désignerons 
par  (o„  celle  qui  correspond  à  la  marche  pour  laquelle  l'appareil  a  été  construit  (pour 
laquelle,  par  conséquent,  il  a  le  meilleur  rendement)  ;  la  comparaison  des  ouvertures 
réduites  de  marche  normale  de  divers  types  de  machines  construites  en  vue  d'un 
même  effet  à  produire  est  fort  intéressante,  car  plus  l'ouverture  sera  grande,  plus  la 
machine  sera  ramassée  et  robuste. 

Pouvoir  débitant.  —  Le  pouvoir  débitant,  défini  par  les  relations  o  =  — g-^  (pour 

appareils  unilatéraux)  et  B  =:=  9    n  ^  (pour  appareils  bilatéraux)  (10),  caractérise  bien 

un  type  de  machine  donné  ;  en  effet,  —  toutes  autres  choses  égales  d'ailleurs,  —  le  type 
qui  donnera  le  plus  fort  pouvoir  débitant  sera  celui  qui  aura  pour  un  débit  déterminé 
les  dimensions  les  plus  faibles. 

Pour  des  machines  d'un  type  donné,  le  pouvoir  débitant  reste  constant  lorsque 
Touverture  réduite  reste  constante. 

On  définit  comme  ci-dessus  le  pouvoir  débitant  de  marche  normale  et  on  le 
représente  par  o». 

Pouvoir  manomiHrique,  —  C'est  le  rapport  de  la  valeur  créée  H„,  pratiquement 

u  ^ 
observée,  à  la  valeur  théorique  donnée  par  l'expression  -^  ;  on  a  donc  par  définition  : 

Ce  rapport  est  intéressant,   parce   que  plus  il  sera  fort,  plus  sera  faible  la 


300  POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 

vitesse  u^  nécessaire  pour  obtenir  un  effet  donné,  et,  comme  les  efforts  de  rupture  et 
les  frottements  dans  le  mécanisme  sont  proportionnels  à  u^^^  il  est  bon  que  cette 
vitesse  puisse  être  rendue  aussi  faible  que  possible. 

Le  pouvoir  manométrique  de  marche  normale  [x,»  se  définit  comme  on  Ta  déjà  vu 
pour  (!)„  et  8;,. 

Conclusions  et  éléments  d'appréciation  d'une  machine  donnée.  —  Nous  avons 
donc  maintenant  à  notre  disposition,  pour  apprécier  un  type  de  machine  donné,  les 
éléments  suivants  : 

1*  Le  «  rendement  mécanique  »  : 

P=7^     (voyez  [IJ). 

Si  on  se  reporte  aux  définitions  de  la  hauteur  H„  et  de  l'ouverture  û„,  on  verra 
que  ce  rendement  mécanique  varie  avec  Touverture,  et  on  peut  admettre,  de  plus, 
que  —  sauf  le  cas  de  turbines  lourdes  ou  de  vitesses  très  faibles  —  ce  rendement 
est  sensiblement  indépendant  de  la  vitesse. 

Malheureusement,  la  détermination  expérimentale  de  ce  rendement  est  délicate 
et  demande  un  grand  soin. 

2*  L'  «  ouverture  réduite  »  et  le  «  pouvoir  débitant  »,  qui,  sans  pouvoir  se  rem- 
placer absolument,  donnent  néanmoins  des  renseignements  de  même  nature  et 
caractérisent  surtout  les  dimensions  et,  jusqu'à  un  certain  point,  les  résistances  inté- 
rieures des  appareils  considérés.  Je  rappelle  que  leurs  définitions  sont  les  suivantes  : 


pour  appareils  unilatéraux  '^  q  avecû«  =  ■  ? 


pour  appareils  bilatéraux 


O),, 


2K^2 


(  ..=-^- 


%.,!{,' 


3*  Le  «  pouvoir  manométrique  »,  qui  donne  sur  la  vitesse  périphérique  et,  par 
conséquent,  sur  Timportance  des  frottements  et  sur  les  chances  de  désorganisation 
et  d'usure,  des  indications  précieuses.  J'en  rappelle  la  formule  : 


(*=,.!• 


Il  faut  remarquer  que  les  trois  éléments  (o,  o  et  u.  ne  sont  pas  distincts,  et  un 
calcul  simple  montre  que  la  roJation  qui  les  lie  est  la  suivante  : 

ô  =  0)  \/2îx  ; 

de  sorte  qu'une  de  ces  quantités  est  déterminée  quand  les  deux  autres  le  sont. 

Lorsqu'on  voudra  se  servir  des  ouvertures  réduites  ou  des  pouvoirs  débitants 
pour  apprécier  la  valeur  comparative  de  diverses  pompes,  il  faudra  faire  les  restric- 
tions suivantes  :  Ce  sont  seulement  les  ouvertures  et  les  pouvoirs  débitants  de 
marche  normale  qui  permettraient  une  réelle  comparaison  ;  or  ce  n'est  pas  néces- 


POMPES   CENTRIFUGES 


301 


sairement  ceux  qu'on  obtiendra  au  moyen  des  essais  qu'on  aura  à  sa  disposition. 
Pourtant,  comme  le  constructeur  a  tout  intérêt  à  faire  les  essais  dans  les  conditions 
les  plus  favorables  au  rendement  de  sa  pompe,  on  ne  s'écartera  peut-être  pas 
beaucoup  de  ces  valeurs-types. 

Je  ferai  enfin  une  dernière  observation  :  On  a  vu  que,  pour  une  pompe  en 
allure  normale,  dont  l'ouverture  reste  constante,  le  débit  Q  devait  varier  propor- 
tionnellement à  la  vitesse  périphérique  u^,  la  hauteur  d'élévation  H^  variant  comme 
le  carré  de  cette  vitesse.  Il  s'ensuit  que,  si  une  pompe  était  donnée  qui  fournit  dans 
de  bonnes  conditions  de  rendement  un  débit  q  avec  une  hauteur  d'élévation  A,  il 
faudra,  si  Ton  veut  obtenir  une  hauteur  4A  (par  exemple),  modifier  en  même  temps 
le  débit  et  le  porter  à  2g.  En  effet,  la  marche  étant  bonne,  il  faut  conserver  la  même 
ouverture  de  marche  normale  pour  avoir  le  rendement  maximum;  dès  lors,  la 
hauteur  croissant  comme  le  carré  de  la  vitesse,  c'est  que  celle-ci  doit  être  portée  à  la 
valeur  2m^,  et  le  débit  sera  alors  2ç.  11  est  donc  toujours  possible  de  faire  une  sem- 
blable modification,  à  condition  toutefois  de  pouvoir  mettre  assez  de  puissance 
motrice  sur  la  pompe,  sans  crainte  pour  les  organes  de  celle-ci;  dans  l'exemple 
choisi,  la  puissance  devrait  être  huit  fois  plus  grande  ;  elle  croît  en  effet  comme  le 
cube  de  la  vitesse. 

B.  -  THÉORIE  DES  POMPES  CENTRIFUGES 


La  pompe  centrifuge  se  compose  d'un  tambour  cloisonné  tournant  autour  d'un 
axe  fixe  entre  deux  joues  parallèles  ou  coniques.  L'eau  arrive  par  un  distributeur 
dans  la  direction  de  l'axe  et  par  la  partie  centrale  de  l'appareil  ;  elle  pénètre  dans  les 
aubes  et  est  évacuée  à  la  périphérie  de  la  couronne  dans  un  canal,  généralement  à 
section  croissante,  qui  se  raccorde  enfin  avec  le 
tuyau  de  refoulement. 

Appelons  : 

r ,  la  vitesse  absolue  de  l'eau  à  l'entrée  de  l'aube  ; 
u,  la  vitesse  d'entraînement  du  point  d'entrée  ; 
U7,  la  vitesse  relative  de  l'eau  à  l'entrée  [fig.  489) . 

Si  nous  construisons  le  triangle  de  vitesse 
Kah,  on  voit  qu'il  faut,  pour  que  l'eau  pénètre 
sans  chocs,  que  la  vitesse  to  soit  tangente  à 
l'aube,  c'est-à-dire  que  celle-ci  fasse  avec  la 
face  de  la  couronne  un  angle  =  a. 

Appelons  de  même  i?^ ,  w^ ,  tr, ,  les  vitesses 
absolues  d'entraînement  et  relatives  à  la  sortie; 
on  aura  pour  une  construction  identique  l'angle 
de  l'aube  avec  la  face  de  la  couronne  à  la  sor- 
tie, soit  a^. 

Les  joues  qui  enserrent  la  couronne  étant  obliques,  on  peut  faire  en  sorte  que  la 
surface  d'entrée  de  l'eau  soit  équivalente  à  la  surface  de  sortie  et,  dans  ces  conditions, 
l'équation  de  continuité  donnera  : 


Fio.  489. 


lA) 


w  sma  r-  ic^  sma,. 


302  POMPES   A   MOUVEMENT  CONTINU 

Si  on  applique  le  théorème  de  Bernoulli  entre  le  point  où  le  liquide  est  au  repos 
(niveau  d'aval)  et  l'entrée  de  la  couronne,  on  a,  en  appelant 

Pa^  la  pression  atmosphérique; 

h^  la  hauteur  d'aspiration  ; 

p,  la  pression  statique  à  l'entrée  de  la  couronne, 

Si  on  applique  maintenant  ce  même  théorème  au  mouvement  relatif  du  liquide 
dans  la  couronne,  en  appelant  h'  l'élévation  du  niveau  et  p^  la  pression  à  la  sortie, 
on  a  : 

Enfin,  appliquant  encore  ce  théorème  au  mouvement  de  l'eau  depuis  la  sortie  de 
couronne  jusqu'au  niveau  d'amont,  et  appelant  t?'  la  vitesse  perdue  avec  laquelle 
l'eau  est  rejetée  et  h''  la  nouvelle  élévation  du  niveau,  nous  avons  : 

(A'")  |i!+£l==^+£^  +  ;^^ 

Ajoutant  les  trois  équations  (A'),  (A*'),  (A'")  et  remarquant  que  la  somme 
h  -\-  h'  -}-  h  =  Hy  élévatii)n  totale  du  niveau,  il  vient  : 

2^11  =:   («,2  ^  ^5^2  _  ^^^2)  _  (j^2  -|-  r*  —  «,2)  —  v'^. 

Or,  on  a  dans  les  triangles  Aab  et  BCc^,  en  mettant  en  évidence  la  projection 
de  la  vitesse  absolue  sur  la  direction  positive  de  la  vitesse  d'entraînement  : 

w^  =1  u^  +  r«  —  2m  (i?),., 
et 

M?<2  =  K^  +  v/^  —  2w^  {v^)„^, 
d'où  enfin  : 

(  B}  2(7H  +  I?'»  :=  2u^  (t;,)«,  —  2m  (r)«. 

Cette  équation  permet  de  faire  un  certain  nombre  de  remarques. 

La  vitesse  absolue  d'entrée  de  l'eau  est  généralement  dirigée  dans  un  plan  dia- 
métral, perpendiculaire  par  conséquent  à  la  vitesse  d'entraînement  m.  En  tous  cas, 
lorsqu'il  en  est  ainsi,  l'équation  se  réduit  à  : 

(B,)  <Ègli  +  v'  =  ^u,(v,U. 

Ceci  montre  que,  dans  les  pompes,  on  n'a  pas  intérêt  à  dimiimer  t>^,  ce  qui  aurait 
pour  conséquence  une  diminution  du  premier  membre  de  l'équation. 

Si  maintenant  on  cherche  à  mettre  en  évidence  la  direction  de  l'aube  au  point  de 
sortie,  on  peut  écrire  : 

2^H  +  V'-^  =r  7/.,2  ^  ^^2  _  .,^^2^ 

c'est-i-dire  : 

2^H  +  v^^  =  2(m^2  —  m^m?^  cosa^). 

On  voit  alors  qu'on  doit  chercher  à  augmenter  w^  en  réduisant  au  minimum  la 


POMPES   CENTRIFUGES 


303 


section  de  passage  (ce  qui  n'est  possible  que  dans  des  limites  assez  restreintes,  à  cause 
de  la  multiplicité  des  aubes  que 
cela  entraînerait)  et  qu'on  doit 
chercher  aussi  à  donner  à  cos  a^ 
des  valeurs  aussi  grandes  que 
possible,  c'est-à-dire  à  a^  des 
valeurs  aussi  petites  que  les  né- 
cessités de  la  construction  le  per- 
mettront. 

Nous  reviendrons  en  son 
temps  sur  cette  conclusion  et  sur 
la  manière  dont  elle  a  été  réalisée 
pratiquement. 

Avant  de  passer  à  la   des- 
cription des  pompes  centrifuges, 
il  faut  encore  signaler  un  procédé  graphique  d'étude  très  intéressant  que  j'emprunte 
au  Cours  de  Machines  professé  à  l'Ecole  des  Mines  par  Mf  l'Ingénieur  en  chef  Sauvage. 

Soient  en  grandeur  {fig,  490)  : 


Fio.  490. 


CA  =  t>, 

AB  =  M, 

CB  =  M>, 

et  de  même  : 

CE  =  «>„ 

EF  =  «,, 

CF=e,. 

Portons  sur  CA  prolongée  un  point  I  tel  que  El  =  EF  =  xi^. 
Je  dis  que  : 


En  effet,  on  a 


IF  ^  v/2^H  +  V^2. 


AI'  :^  M,2  —  AE-^  =  tt,«  —  xo,^  +  v^ 

IF'i  =  AP  -f-  AF«  =  M<«  —  tt?,2  +  »^2  ^  â^H  -i-  V,. 

Donc  déjà  IF  représente  la  racine  carrée  du  premier  membre  de  l'équation  (B,). 
Il  y  a  plus  :  les  angles  a  et  a^  sont  en  évidence  sur  la  figure,  et  il  est  possible  d'y 
tracer  une  ligne  caractérisant  les  variations  de  pression  au  passage  de  la  couronne, 
car  l'on  a  : 


kV  =  W^2  _  j^^2  ^  ^2^ 


^  —  tr^'  -f-  M?*  —  r*. 


et  d'après  l'équation  (  A*')  : 


Ar^ 


+  A'. 


Si  maintenant  on  porte  AK  =  V  et  qu'on  fasse  AP  =  AF,  la  droite  IF'  =  V^ï^/H. 

Enfin,  on  voit  que  la  construction  met  en  évidence  les  angles  a  et  a^  et  permet 
de  suivre  les  variations  de  ces  angles  avec  les  données  ou  les  exigences  d'un  type 
donné  de  machine. 


.'Î04 


POMPES   A    MOUVEMENT   CONTINU 


CONSIDERATIONS  SUR  L  INFLUENCE    DU    DIAMETRE    DE   LA  DECHARGE 
SUR    LE    RENDEMENT    DES    POMPES    CBNTRIFl  CBS 

Les  facteurs  importants  à  consi  lérer  dans  une  installation  de  pompes  centrifuges 
sont  la  longueur  et  la  forme  des  conduites  ainsi  que  la  vitesse  de  courant  la  plus 
convenable  à  donner  à  Teau,  puisque  c'est  un  fait  acquis  que  les  pertes  de  rendement 
sont  le  plus  souvent  dues  aux  trop  grandes  vitesses  dans  les  conduits  de  grande 
longueur  et  surtout  dans  les  conduites  ayant  des  coudes  accentués. 

Fio.  490  bis. 


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Oiam.of  Pbmp  Ciechor9e,lnch«s. 
-EFFtClENCIES     OF    CENTRIFUQAL    PUMP8, 


6  Ô  10  12  15  18         84- 

Otameterof  Pump  OiscHor^e,  Inche». 
— VELOCITIES     OF  DISCHARGE  OF  CENTRIFUQAL  PUMP8, 

Fio.  490  ter. 


30        36        42       4« 


L'étude  qui  suit  a  justement  pour  but  de  montrer,  par  des  diagrammes  établis 
d'après  des  expériences  faites  sur  huit  systèmes  de  pompes  construits  par  six  maisons 


POMPES   CENTRIFUGES  305 

diiTérentes,  Tinfluence  du  diamètre  de  la  décharge  sur  le  rendement  et  sur  la  vitesse 
de  sortie. 

Les  essais  ont  été  faits  dans  les  mêmes  conditions,  c'est-à-dire  avec  une  hauteur 
de  refoulement  égale. 

Le  premier  diagramme  montre  que  le  premier  système  de  pompe  a  un  rende- 
ment à  peu  près  constant  pour  tous  les  diamètres,  et  le  second  indique  une  vitesse 
également  peu  variable  à  la  sortie,  tandis  que  la  pompe  numéro  5,  en  donnant  son 
débit  élevé  (que  nous  appelons  maximum  pour  le  distinguer  d'un  autre  moins  élevé 
pour  lequel  a  été  établie  la  courbe  5  min.),  a,  pour  des  dimensions  assez  peu  diffé- 
rentes, un  rendement  très  variable  :  51,6,  —  76,4,  —  46,2  pour  0'",038,  —  0",030,  — 
0'»,076. 

Quelques  constructeurs  recommandent  une  certaine  vitesse  de  Teau  dans  les 
conduites  et  basent  le  débit  économique  sur  cette  vitesse  pour  les  différentes  dimen- 
sions de  leurs  pompes. 

Le  troisième  diagramme  montre  la  perte  de  pouvoir  obtenue  dans  les  conduites 
de  différents  diamètres,  lorsqu'on  conserve  pour  chacune  d'elles  la  même  vitesse  de 
la  colonne  liquide. 

La  vitesse  employée  était  de  3°',04  ;  la  longueur  de  la  conduite,  30'",4,  et  la  hau- 
teur de  refoulement,  9", 14. 

Les  abscisses  représentent  les  dimensions  des  conduites,  et  les  ordonnées  sont 
proportionnelles  aux  différences  entre  le  travail  moteur  et  le  travail  utile  ou  produit. 

Comme  on  le  voit,  dans  le  cas  de  1  pouce  et  demi  (0'",38),  on  perd  87  0/0,  tandis 
que,  pour  un  diamètre  de  48  pouces  (1",264),  on  ne  perd  que  8  0/0. 

Nous  ne  saurions  donc  recommander  cette  vitesse  constante,  surtout  pour  les 
petits  diamètres  ;  il  sera  bon  de  se  rappeler  que  cette  perte  de  pouvoir  s'égalisera  et 
deviendra  moins  forte,  si  on  augmente  la  hauteur  de  refoulement  à  mesure  qu'on  en 
diminue  le  diamètre. 

Ainsi  le  diagramme  montre  que,  pour  une  pompe  de  6  pouces  (0°*,  152)  et  une  hau- 
teur de  refoulement  de  30  pieds  (9'»,144),  la  perte  est  de  25,7  0/0,  tandis  que,  pour  un 
refoulement  de  40  pieds  (12",19),  la  perte  ne  serait  plus  que  de  19,3  0/0. 

La  hauteur  de  refoulement  étant  assez  limitée,  on  voit  que  la  pompe  centrifuge 
est  surtout  économique  lorsqu'il  s'agit  d'élever  une  grande  quantité  d'eau  à  une 
faible  hauteur. 

Le  maximum  de  hauteur  d'élévation  d'eau  pour  une  pompe  donnée  est  difficile  à 
établir  par  le  calcul  :  l'expérience  seule  peut  le  donner  exactement;  ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'est  que  l'eau  cesse  de  s'élever  quand  la  pression  statique  de  la  colonne 
d'eau  contenue  dans  le  refoulement  contre-balance  la  plus  grande  pression  qu'on  peut 
obtenir  dans  l'intérieur  de  la  pompe;  à  partir  de  ce  moment,  l'eau  cesse  de  monter, 
et,  si  le  mécanisme  est  suffîsamment  résistant  pour  continuer  à  tourner,  le  travail 
produit  se  transforme  en  une  élévation  de  température. 

La  vitesse  de  rotation  du  disque  est  aussi  une  donnée  importante  et  excessive- 
ment variable,  suivant  les  dimensions  et  la  hauteur  du  refoulement.  Une  formule  amé- 
ricaine donne  comme  vitesse  à  la  circonférence,  en  pieds  par  seconde,  5,674  fois  la 
racine  carrée  de  la  hauteur  de  refoulement  exprimée  en  pieds. 

Ainsi,  pour  refouler  à  36  pieds  (10'",96),  on  tournera  à  une  vitesse  tangentielle 
de  6  X  3,674  m  34  pieds  044  {10",35). 

LES    POMPES.  '20 


306 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINi: 
C.  —  DIFFÉRENTS  TYPES  DE  POMPES  CENTRIFUGES 


Pompe  LeDemours.  —  Cette  pompe  paraît  être  la  première  application  de  la  force 
centrifuge  à  l'élévation  des  eaux.  C'est  à  ce  titre  que  nous  en  donnons  le  dessin 
[fig.  491);  le  tuyau  incliné  peut  être  animé  d'un  mouvement  de  rotation,  un  clapet  de 
retenue  permet  à  Peau  du  niveau  inférieur  d'y  pénétrer  et  l'empêche  de  revenir  en 
arrière.  Il  est  évident  que,  si  cet  appa- 
reil est  très  simple,  il  donne,  par 
contre,  un  bien  faible  rendement  ;  mais, 
à  Pépoque  où  il  fut  présenté  (1732),  il 
ne  manquait  pas  d'intérêt. 


Pompe  Ducrest.  —  N'est  qu'un  per- 
fectionnement de  la  précédente,  et  je 
ne  Pindique  ici  qu'à  cause  de  la  dispo- 
sition de  relais  qu'on  peut  voir  sur  la 
figure  492. 


;;^ç>s:^^:;:^:t 


Fio.  491.  —  Pompe  Le  Demours.  Fio.  492. —  Pompe  à  relais  Duciest, 

Le  moteur  fait  tourner  à  la  fois  la  première  pompe  OG  et  la  seconde  O'G',  qui 
s'alimente  dans  le  bassin  de  déversement  de  la  première. 

Pompe  Appold.  —  Cette  pompe  est  intéressante  parce  que  c'est  un  des  premiers 


>'L_ 


«ptJ^* 


Fio.  495  et  496.  —  Pompe  Appold. 
Détails  du  tambour. 


FiG.  493  et  494.  —  Pompe  Appold. 
spécimens  de  pompe  centrifuge  présentant  dans  l'ensemble  les  dispositions  que  l'on 


POMPKS   CENTKIFUGES 


307 


trouve  encore  aujourd'hui.  Les  figures  493  et  494  représentent  la  pompe  Appold  de 
l'Exposition  de  1867 ;  le  tambour  présente  6  aubes  courbes;  le  tuyau  C  d'amenée 
d'eau  se  divise  en  deux  et  l'alimentation  se  fait  à  droite  et  à  gauche  du  tambour.  Le 
tuyau  B  de  refoulement  est  unique. 

Les  figures  495  et  496  donnent  les  détails  du  tambour  :  ce  sont  deux  joues  laté- 
rales dans  lesquelles  sont  ménagées  deux  ouvertures  centrales  pour  l'entrée  de  l'eau. 
h  est  une  cloison  empêchant  la  rencontre  des  deux  colonnes  d'eau  aspirées  ;  les 
aubes  c  réunissent  le  moyeu,  la  cloison  et  les  joues. 

Cette  pompe  fut  construite  en  Angleterre  par  la  maison  Easton-Amos  et  fils. 

Pompe  Gwynne.  —  Le  premier  type,  présenté  en  1851  par  M.  Gwynne,  ne  valait 
certes  pas  le  type  Appold.  Le  tambour  {fig,  497)  n'avait  que 
trois  ailes  planes;  le  rendement  était  extrêmement  faible. 
Plus  tard,  l'inventeur  modifia  sa  disposition  primitive,  et  les 
constructeurs,  MM.  Malo  etC'°,  établirent  sur  ses  indications 
un  type  plus  rationnel  [fig,  498  et  499),  dans  lequel  le  tam- 
bour compte  6  aubes  courbes,  dont  3  aboutissent  au  moyeu 
et  3  dans  le  voisinage  de  l'ouverture  d'admission  d'eau. 
Les  joues  ne  sont  plus  parallèles,  mais  coniques.  L'aspi- 
ration a  lieu  à  la  fois  des  deux  côtés  du  tambour. 

MM.  Gwynne  ont  continué  à  perfectionner  le  type  qu'ils 
avaient  adopté  et  l'ont  répandu  sous  le  nom  de  «  l'Invincible  ». 

La  figure  500  donne  l'ensemble  des  pompes  à  conden- 
seurs du  steamer  Gallia  de  la  ligne  Cunard.  Les  machines 

motrices  ont  des  cylindres  de  0'",280.   Les  tuyaux   d'aspi-    I'ompeGMj.y«ne,typeprimi- 

aji-i  I  ^  ,,.  tif  à  aubes  planes, 

ration  et  de  refoulement  des  pompes  ont  0"*, 457  de  diamètre. 

Ces  deux  pompes  avaient,  paraît-il,  un  rendement  de  70  niHres  cubes  par  minute 

lorsqu'on  les  utilisait  à  pomper  l'eau  de  la  cale. 


FiG.  497. 


Fio.  498  et  499.  —  Pompe  Gwynne  à  aubes  courbes. 
Des  pompes  de  même  système  ont  été  installées  sur  divers  steamers.  La  figure  501 


308 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


donne  la  vue  d'ensemble  d'une  des  deux  pompes  du  Servia^  de  la  grande  ligne  de 
TAtlantique.  Chacune  de  ces  pompes  fait  aisément  250  révolutions  et,  employée 
comme  pompe  de  cale,  aspire  facilement  15  à  17  mètres  cubes  par  minute. 


Fir..  -iOO. 
Pompes  à  condenseurs  du  (iallia.  Type  Gwijnne. 


FiG.  50 1. 
Pompe  Gwynne  du  Seivia. 


Fin.  502  et  503. 


De  nombreuses  pompes  Gwynne  fonctionnent  en  Hollande.  Le  Génie  civil 
signale  dans  son  numéro  de  mai  1892  la  pompe  installée  pour  le  service  du  «  Groote 
Ypolder  )>.  Cette  pompe,  actionnée  par  un  moteur  compound  qui  fait  corps  avec  elle, 

a  donné  aux  essais  faits  par  M.  l'ingénieur 
Klink  Sterk,  rapporteur  du  conseil  de 
«  Groote  Ypolder  »,  les  résultats  suivants  : 
Chevaux  en  eau  montée  à  3",60  de  hau- 
teur =  10i,8. 

Consommation  de  charbon  par  heure  et 
par  cheval  en  eau  montée  =  l''»,763. 

Rendement  (rapport  des  chevaux  en  eau 
montée  aux  chevaux  indiqués)  =  0,656. 
Une  application  intéressante  de  ces  pompes  a  été  faite  en  Russie  pour  les  irriga- 
tions. La  pompe  est  montée  sur  une  machine  locomobile  alimentée  à  Thuile  lourde 
ou  au  pétrole. 

Le  brûleur  (pulvérisateur  Tchippournoff)  est  représenté  figures  502  et  503  ;  on 
voit  que  la  branche  d'arrivée  de  vapeur  est  à  angle  aigu  avec  celle  qui  amène  l'hydro- 
carbure et  qu'on  peut,  au  moyen  des  languettes  mobiles  bien  visibles  sur  la  figure, 
régler  les  débits  respectifs  des  deux  branches. 

Ces  appareils  donnent,  dans  les  vastes  domaines  où  on  les  utilise,  de  très  bons 
résultats. 

Les  figures  504  et  505  donnent,  d'après  YEngineer  (mai  1897),  l'aspect  d'une  ins- 
tallation récente;  chaque  pompe  est  capable  de  rejeter  125  mètres  cubes  d'eau  par 


POMPES   CENTRIFUGES  309 

minute  avec  un  tuyau  de  décharge  de  0^,900  do  diamètre  ;  la  machine  motrice  est 


Fio.  504  et  505.  —  Pompe  Gwfjnne. 

une  compound  tandem  dont  les  cylindres  ont  0™,375  et  O^^eTS  de  diamètre  avec  une 
courbe  de  0°»,500. 

Pompe  Harant.  —  Cette  pompe  comporte  une  couronne  annulaire  aubée 
faisant  suite  au  tuyau  d'aspiration  de  Teau  et  destinée  à  assurer  sans  choc  le  chan- 
gement de  direction  du  liquide.  C'est  autour  de  cette  couronne  fixe  que  tourne 
sans  frottements  le  tambour  cloisonné  qui  constitue  le  principal  organe  de  la 
pompe. 

Le  tambour  est  muni  de  6  aubes  courbes  dont  la  forme  est  étudiée  de  manière  à 
ce  que  Teau  y  pénètre  sans  choc  et  en  sorte  avec  une  taible  vitesse;  Taxe  de  rota- 
tion  de  la  pompe  est  disposé  du  côté  opposé  à  l'aspiration  d'eau,  ce  qui  permet 


Fio.  506  et  507.—  Pompe  Uaranl  de  l'Exposition  de  1878. 

d'éviter  les  introductions  d'air;  les  figures  506  et  507  donnent,  d'après  la  Nature  de 

juin  1879,  l'ensemble  de  ces  dispositions  :    une   des  plaques   de  fermeture  porte 

la  couronne  fixe  et  l'aspiration,  l'autre  le  presse-étoupe  de  Tarbre  et  le  refoulement. 

D'après  le  constructeur,  le  débit  de  cette  pompe  serait  proportionnel  à  la  vitesse 


310  POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 

de  rotation  et  la  force  ascensionnelle  au  carré  de  cette  vitesse,  ce  qui  correspondait  à 
une  «  ouverture  extérieure  »  constante  et  aussi  à  un  «  pouvoir  manométrique  »  cons- 
tant; en  tous  cas,  c'est  un  appareil  simple  et  susceptible  de  multiples  applications,  ce 
qui  lui  a  valu  une  médaille  d'argent  à  l'Exposition  de  1878. 

Pompes  Allen.  —  Ces  pompes  centrifuges,  de  construction  simple,  ont  été  primi- 
tivement établies  en  vue  d'assurer  l'alimen- 
tation d'eau  des  condenseurs  à  surface  em- 
ployés sur  les  navires.  La  pompe  est  alors 
actionnée  directement  par  une  machine  ver- 
ticale et  peut  servir  en  même  temps  de 
pompe  d'épuisement. 

La  figure  schématique  508  donne  l'idée 
d'une  installation  complète. 


BlyVipi 


FiG.  :i08. 
Installation  de  pompes  Allen  sur  les  navires. 


Fio.  r.09. 
Pompe  Allen. 


La  figure  309  représente,  d'après  Y  Engineering  d'octobre  1881,  le  dispositif 
adopté  par  plusieurs  des  constructeurs  de  navire  de  la  Clyde  et  dont  les  caractéris- 
tiques sont  les  suivantes  : 

Diamètre  du  cylindre  de  la  machine  motrice r/  z=  O'",2o0 

Course  de  son  piston c=0  ,250 

Pression  de  la  vapeur  à  l'admission 7  =  7  kilog. 

Dans  ces  conditions,  la  pompe  peut  assurer  le  service  d'un  condenseur  à  surface 
suffisant  pour  une  machine  marine  de  4.000  chevaux  en  tournant  à  160  tours  et  débi- 
tant 15  mètres  cubes  par  minute;  si  on  veut  utiliser  la  pompe  à  l'épuisement  de 
la  cale,  on  peut  la  faire  tourner  à  260  tours  par  minute  et  élever  l'eau  à  7'",S0  de 
hauteur. 

L'amorçage  de  la  pompe  se  fait  au  moyen  d'un  éjecteur  spécial. 

Une  installation  plus  complète,  comportant  2  pompes  mues  par  2  machines 


POMPES   CENTRîFUf;ES 


3ii 


couplées,  nous  est  donnée  par  YEngineer  de  novembre  1883  et  fut  faite  aux  docks  de 
CardilT  (/î.^.  510). 

Les  deux  machines  à  vapeur  utilisant  la  pression  à  5  kilogrammes  avaient  des 
cylindres  de  0™,37o  de  diamètre  et  une  course  de  0*^,300  ;  l'admission  était  suscep- 
tible de  réglage,  et  les  machines  pouvaient  marcher  ensemble  ou  séparément  et 
actionner,  chacune,  Tune  ou  l'autre  pompe. 

Les  deux  pompes  débitaient  jusqu'à  84  mètres  cubes  d'eau  par  minute. 

Signalons  encore  (/î^.oll)  une  installation  beaucoup  plus  récente  et  bien  étudiée 
pour  le  service  des  docks  de  Yokohama  {Engineer^  novembre  i896). 


Fie.  olO.  —  Pompe  des  docks  de  CtirdiU",  système  Allen. 


Les  deux  pompes  sont  conduites  par  deux  machines  compound  montées  en  tan- 
dem, dont  les  caractéristiques  sont: 

Diamètre  cylindre  H.  F d  =  0",400 

—  —        B.  P rf  =  0  ,600 

Course  commune c=0  ,350 

Ces  machines,  munies  de  détente  genre  Meyer,  sont  disposées  de  manière  à 
pouvoir  fonctionner  ensemble  ou  isolément  ;  elles  actionnent  les!  pompes  par  l'inter- 
médiaire des  tambours  d'embrayage  de  1"*,60  de  diamètre. 


312 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


Les  pompes  font  170  tours  par  minute  et  débitent,  par  des  tuyaux  deO^ïTSO  de 
diamètre,  130  à  180  mètres  cubes  par  minute. 


Fio.  ail.  —  (iroupe  de  pompes /l//e/i  mues  par  machines  compound,  docks  de  Yokohama. 

Pompe  Dumont.  —  Les  essais  exécutés  sur  cette  pompe  à  l'Exposition  de  1867, 
puis  renouvelés,  en  1869,  sur  la  pompe  des  docks  de  Saint-Ouen,   Pavaient    déjà 


Fio.  512.  —  Pompe  Dumont  des  docks  de  Saint-Ouen. 

Le  tuyau  G  amène  l'eau  de  refoulement  dans  le  presse-éloupe 

et  permet  d'éviter  les  rentrées  d'air  par  l'arbre. 


Fio.  513. 
Tambour  des  pompes  Dumont. 


signalée  à  Pattention.  Les  figures  1S12  et  513  montrent  quelles  étaient  les  disposi 
tions  adoptées. 


POMPES  gentrifu(;es 


313 


Le  volant  était  entièrement  en  fonte;  les  aubes,  venues  de  fonte  avec  le  moyeu, 
étaient  reliées  à  lui  par  de  fortes  nervures;  enfin ,  une  disposition  très  ingénieuse  évi- 


Fio.  514,  515  et  516.  —  Pompes  Dumont. 
A,  Corps  de  pompe  Tormé  des  deux  coquilles  m,  m,  réunies  par  des  boulons. 
R,  Roues  à  aubes  calées  sur  un  arbre  Q  traversant  le  presse-étoupe  K. 

C,  Tuyau  d'aspiration  se  dédoublant  en  2  conduits  d,  rf,  aboutissant  au  centre  de  la  roue  R. 
M,  Pièces  formant  douilles  et  presse-étoui)e. 

hy  Conduit  annulaire  dans  lequel  circule,  amenée  par  conduits  u,  u,  Teau  de  refoulement. 
X,  Chambre  hydraulique  du  presse-étoupe  réunie  par  les  conduits  b  aux  espaces  h. 
E,  Robinet  à  entonnoir  pour  l'amorçage  de  la  pompe. 


tait  les  rentrées  d'air  par  le  presse-étoupe.  On  sait,  en  effet,  qu'il  arrive  souvent  que 


314 


POMPES   A    MOUVEMENT   CONTIMJ 


Tair  rentrant  dans  une  pompe  centrifuge  se  cantonne  au  centre  de  celle-ci,  qui  finit 
par  s'arrêter  ;  dans  la  pompe  Dumont,  la  boîte  à  étoupe  reçoit  par  un  tuyau  spécial  G 
Teau  du  refoulement  qui  empêche  toute  rentrée  d'air. 

Dans  les  modèles  qui  furent  exécutés  plus  tard,  au  lieu  que  le  tuyau  soit  rap- 
porté sur  le  corps  principal,  on  le  fit  venir  de  fonte  avec  Tenveloppe,  de  manière  à 
avoir  une  circulation  d'eau  excellente  de  plus,  pour  le  nettoyage  des  surfaces  et  le 
refroidissement  des  parties  flottantes. 

Les  essais  de  M.  Tresca,  alors  sous-directeur  du  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

Diamètre  de  la  pompe 0"*,600 

Élévation  totale r)",9or> 

Nombre  de  tours  pas  minute  (pompe) 425 

—                     —             (machine) 94 

Débit  de  la  pompe  par  minute i5"^,7 

Rendement 0,58 

Les  figures  514,  515  et  516  donnent  la  disposition  modifiée  à  laquelle  je  faisais 
allusion  plus  haut,  et  qui,  sauf  des  modifications  de  détail,  est  à  peu  près  le  type 


Fio.  517.  —  Détails  du  clapet  de  pied 
de  la  pompe  Dumoni. 


Fio.  518.  —  Injecteur  pour  amorçage 
da  la  pompe  Dumont. 


Fio.  519. 


définitif.  Les  paliers  sont  longs  et  on  y  a  évité  Taccès  de  Teau,  afin  d'y  pouvoir  assu- 
rer un  bon  graissage  à  Thuile. 


POMPES   CENTRlFlir.ES 


315 


Pour  éviter  que  la  pompe  ne  se  vide,  on  la  munit  d'un  clapet  de  pied  [fig,  517) 
et  dès  lors  on  peut,  pour  amorcer  la  pompe,  se  contenter  de  la  remplir  d'eau  par  le 
robinet  à  entonnoir  E  de  la  figure  5^2. 

Dans  certains  cas,  on  préférera  utiliser  pour  Tamorçage  un  éjecteur  tel  que 
celui  de  la  figure  518  ;  c'est  une  sorte  de  giffard  à  air  extrêmement  simple  ;  il  peut 
produire  un  vide  de  0",640  de  mercure,  correspondant  à  une  colonne  d'eau  de  8"", 70  ; 
il  permet  de  supprimer  le  clapet  de  pied,  qui  peut  avoir  des  inconvénients  pour  les 
grandes  pompes  ou  pour  celles  employées  dans  les  sables  mouvants. 

Une  installation  importante  de  pompes  centrifuges  Dumont  fut  exécutée  à  l'arse- 
nal maritime  de  Toulon  pour  épuisement  des  deux  bassins  du  Missiessy,  ayant  cha- 
cun 40.000  mètres  cubes  de  capacité.  Chaque  bassin  communique  par  2  galeries 
spacieuses  avec  2  puisards,  dans  lesquels  on  installa  machines  motrices  et  pompes 
{fiih  519). 


Fir,.  520. 

Pompe  Dumoni 

(Toulon). 


Fio.  521  et  522.  —  Machines  motrices  des  pompes  d'épuisement  Dumont 
installées  à  Tarsenal  maritime  de  Toulon. 


La  machine  motrice  est  une  compound  avec  condenseur  à  mélange  et  dont  les 
cylindres  sont  munis  de  la  détente  Meyer  {fi g,  521  et  522)  ;  les  deux  cylindres,  dont 
les  manivelles  sont  calées  à  angle  droit,  ont  respectivement  0™,310  et  0",550  de  dia- 
mètre ;  leur  course  commune  est  de  0'",5i0. 

La  pompe,  telle  que  nous  venons  de  la  décrire  et  que  la  représente  la  figure  520, 
a  son  axe  à  4", 53  du  radier  du  bassin  et  à  O^jSO  au-dessous  du  niveau  des  plus 
hautes  eaux.  Le  diamètre  du  disque  est  1",600,  les  tuyaux  d'aspiration  et  de  refou- 
lement ont  0",500  de  diamètre,  la  vitesse  varie  de  120  à  210  tours  par  minute. 


316  POMPES   A   MOUVEMENT  CONTINMI 

Le  cahier  des  charges  stipulait  que  Tépuisement  devait  avoir  lieu  en 
neuf  heures,  chaque  machine  dépensant  160  chevaux  ;  deux  essais  ont  été  faits  :  dans 
le  premier,  à  marche  peu  poussée,  l'épuisement  a  été  eiïeclué  en  sept  heures  avec 
une  puissance  de  107  chevaux;  dans  le  second,  à  marche  rapide,  il  a  suffi  de 
cinq  heures  et  demie  avec  une  puissance  de  150  chevaux. 

L'effet  utile  moyen  a  été  de  56  0/0  ;  il  a  atteint  60  0/0  pendant  la  période  où 
Télévation  a  été  de  6  à  8  mètres. 

Si  nous  cherchons  maintenant  les  caractéristiques  théoriques  de  cette  pompe, 
nous  aurons  à  faire  les  calculs  suivants,  que  je  donne  comme  application  de  la 
théorie,  et  sur  lesquels  je  ne  reviendrai  plus. 

Une  pompe  a  élevé  en  sept  heures  20.000  mètres  cubes  d'eau  à  la  hauteur 
moyenne  de  6  mètres.  On  a  donc  : 

•  H„  =  6  mètres 

P    =  793  kilog. 

R^  =  0",800 

U,  =  ll",7,  correspondant  à  140  tours  par  minute. 

Ceci  posé,  le  rendement  mécanique  est  donné  par  : 

__  T^  avec  T«  =  793  X    6  =  4.758  kilogrammètres 

P  -  T«  et  T,„  =z  107  X  75  ^  8.025  — 


d'où 


(!)  f= sis =»■=>»• 

L'oMver/î<rc  réduite  est  donnée  par  l'expression  : 


avec 


et 


û«  =^  ouverture  extérieure 


-s/l-. 


R^  =  résistance  extérieure  =  -ttt^  ==  6.800, 

d'où  enfin  : 

(2)  co„  =  0,17. 

Le  pouvoir  débitant  est  donné  par  : 

Enfin  le  pouvoir  manomi^trique  s'exprime  par  la  relation 
(4)  ijL  =  Tt~2  '  ^®  ^"*  donne  u.  =  0,43. 


POMPES   CENTRIFUGES 


31"; 


Ces  diverses  valeurs  nous  permettront  par  la  suite  de  comparer  les  pompes 
Dumont  aux  autres  pompes  centrifuges. 

Avant  d'abandonner  ces  pompes,  il  faut  signaler  un  type  destiné  au  dragage  et 
à  Tentraînement  des  sables  ;  les  figures  523  à  525  montrent  les  dispositions  spéciales 
à  ce  type  ;  la  pompe  est  plus  robuste  et  aménagée  de  manière  à  ce  que  les  palettes, 

dont  Tusure  est  rapide,  puis- 
sent être  aisément  enlevées  et 
remplacées.  De  plus,  afin  d'é- 
viter de  trop  grands  frotte- 
ments, le  nombre  des  palettes 
a  été  réduit.  On  peut  ainsi  éle- 
ver ou  transporter  des  eaux 
tenant  de  15  à  30  0/0  de  ma- 
tières solides  en  suspension. 

Si  les  pompes  centrifuges 
sont  éminemment    pratiques 


Fio.  523. 
Ponipo  Dumont.  Type  pour  dragage. 
1/2  coupe  horizontale.  1/2  coupe  verticale. 


Fio.  524  et  525.  —  Pompe  Dumont. 
Turbines   à  aubes  mobiles  en  acier. 
Coupe  du  bras  par  ab. 


pour  élever  à  faible  hauteur  de  grandes  quantités  d'eau,  elles  n'en  ont  pas  moins  été 
longtemps  écartées  des  projets  dans  lesquels  la  hauteur  d'élévation  dépassait  10  à 
12  mètres.  C'est  là  une  question  de  puissance 
disponible,  et  j'y  ai  insisté  d'autre  part. 

M.  Dumont  a  étudié  des  pompes  conju- 
guées, qui  permettent  l'emploi  de  la  pompe 
centrifuge,  avec  tous  ses  avantages,  pour  des 
élévations  quelconques;  il  suffit  d'avoir  des 
pompes  disposées  de  manière  que  l'aspiration 
de  l'une  soit  sur  le  refoulement  de  la  précé- 
dente. Si  les  pompes  ont  la  même  puissance, 
ou  si  le  réglage  est  bien  fait,  il  n'y  aura  pas  de 
solution  de  continuité  dans  la  colonne  liquide. 

La  figure  526  représente  une  installation 
faite  aux  mines  de  l'Altaï  (Sibérie)  et  permet- 
tant d'élever  l'eau  à  22  mètres.  Les  deux 
pompes  sont  actionnées  par  une  dynamo  et  tournent  à  1.330  tours  par  minute.  L'in 


Fio.  526.  —  Pompes  Dumont. 

Disposition  conjuguée  employée  au.x 
mines  de  l'Altaï  pour  élever  Teau  à 
22  mètres. 


348  POMPES    A   MOllVKMENT   CONTINT 

tensité  du  courant  est  de  58  ampères  avec  ilO  volts  de  force  électromotrice.  Le  tra- 
vail sur  Tarbre  est  de  517  kilogrammètres  (soit  un  rendement  pour  la  machine  de 
0,79),  et  on  élève  environ  10  litres  par  seconde. 


FiG.  5'27.  —  Pompes  Du;/) o/i/. 

Installation  provisoire  de  la  ville  de  Neuchàtel  permettant,  au  moyen  de  pompes  conjuguées, 

d'élever  Teau  à  52  mètres. 

La  figure  5*27  représente  une  installation  qui  assure  provisoirement  le  service 
des  eaux  de  Neuchàtel  (Suisse).  Elle  comporte  quatre  pompes  Dumont  actionnées 
par  une  turbine  et  faisant  1.065  tours  par  minute.  Il  y  avait  2.400  litres  d'eau  à  élever 
par  minute.  Aux  essais,  on  en  a  élevé  2.700.  La  hauteur  totale  d'élévation  est  de 
52  mètres. 


Pompe  Deoœur.  —  La  vitesse  du  liquide  à  la  sortie  des  aubes  courbes  est,  dans 
bien  des  cas,  presque  entièrement  perdue  par  suite  des  remous,  des  frottements  et 
des  chocs  ;  utiliser  cette  vitesse,  tel  est  le  but  que  s'est  proposé  M.  Decœur,  qui, 
dès  1877,  publiait  à  ce  sujet,  dans  les  Annales  des  Ponts  et  Chaussées ^  un  mémoire 
qui  fut  le  point  de  départ  de  perfectionnements  intéressants. 

M.  Decœur  adjoint  à  sa  pompe  centrifuge  un  éjecteur  circulaire  qui  permet 
d'utiliser  la  plus  grande  partie  de  la  force  vive  due  à  la  vitesse  de  Teau  à  la  sortie  de 
la  couronne  mobile  [fig,  528  et  529).  Le  tracé  des  aubes  de  la  turbine  est  particuliè- 
rement étudié,  de  manière  à  réaliser  l'entrée  sans  chocs.  Une  inclinaison  de  45*  en- 
viron sur  le  rayon  à  Tcntrée  de  la  couronne  semble  très  convenable.  Le  nombre  des 
palettes,  qui  est  quelquefois  de  12,  se  tient  plus  souvent  de  6  à  8,  et,  pour  les  modèles 
de  petites  dimensions,  il  parait  avantageux  de  n'en  pas  exagérer  le  nombre. 

La  roue  A  effectue  sa  rotation  dans  une  chambre  L,  qui  se  continue  par  l'éjecteur 
circulaire  E,  qui  forme  ainsi  entre  les  aubes  et  le  conduit  de  refoulement  un  espace 
dans  lequel  la  vitesse  de  sortie  du  liquide  se  trouve  utilisée  dans  toutes  les  directions, 
et  dans  lequel  une  partie  de  la  force  vive  du  liquide  se  trouve  transformée  en  pression. 
L'eau  de  refoulement  agissant  dans  le  presse-étoupe  s'oppose  convenablement  à 
réchauffement  des  parties  frottantes  ;  les  mouvements  longitudinaux  sont  évités  par 
le  moyen  d'un  palier  de  butée  et  d'un  coussinet  à  cannelures  bien  visibles  sur  la 
figure  528. 

Dans  l'étude  qu'il  a  faite  de  la  pompe  Decœur,  M.  Gérard  Lavergne  établit  par  le 
calcul  que  le  rendement  théorique  maximum  possible  sans  éjecteur  est  de  72  0/0, 
tandis  qu'avec  éjecteur  il  peut  atteindre  81  0/0.  En  fait,  les  résultats  obtenus  par 
cette  pompe  sont  fort  satisfaisants,  et  je  donnerai  quelques-uns  d'entre  eux  fournis  au 
cours  d'essais  comparatifs  très  soigneusement  conduits. 


POMPES   CENTHIFlir.ES 


319 


i""  L' Admiaistration  des  Ponts  et  Chaussées  exécuta,  en  septembre  1 880,  des  essais 
au  Havre,  en  vue  de  mettre  à  sec  une  forme  de  radoub  de  3.700  mètres  cubes  de 


7|.^^'j™itMHi!ijJjyftjj.-  ".wwf.  .\^r 


r^l.;i^,i:^i..i.^iiiiiA 


Pio.  528.  —  Pompe  Decœur. 
Ck)upe.  Éjecteur  circulaire.  Garniture  hydraulique.  Palier  de  butée. 

capacité,  avec  hauteur  maxima  de  8  mètres.   Voici  quels  résultats  moyens  furent 
obtenus  par  la  pompe  Decœur  : 

Nombre  de  tours  par  minute 540 

Durée  de  Pépuisement 5", 10 

Quantité  épuisée  par  minute 8"*^,530 

Rendement 0,638 

Consommation  de    charbon  par    cheval-heure    (en   eau 

élevée) i^»,66 

2*»  Expériences  faites  pour  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  par  M.  Tresca 
(avrU  1882)  : 

Nombre  de  tours  par  minute 474 

Débit  par  minute 6"»',790 

Diamètre  de  la  turbine 0",500 

Rendement 0,ti26 


320  POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 

3**  Essais  faits  par  rAdministration  du  Génie  maritime  en  1887  (Extraits  du 
Mémorial), 

Les  essais  ont  été  faits  avec  des  hauteurs  d'élévation  et  des  vitesses  variables. 
Je  donnerai  les  résultats  pour  i. 100 tours  par  minute  et  4,  5,  6,  7  et  8  mètres. 

Nombre  de  tours  par  minute 1.100 

Hauteur  Môtres  eobes 

A  4  mètres  Débits  par  minute  :  1,140  Rendements  :  0,640 

5  —                    —                  —  1,070  —  0,705 

6  —                    —                  —  0,858  —  0,752 

7  —                    —                 —  0,56i  —  0,680 

8  —                    —                  —  0,286  —  0,485 

On  voit  combien  le  rendement  varie  avec  les  circonstances.  Quoi  qu'il  en  soit,  il 
êe  maintient  élevé. 

Pour  terminer,  voyons  quelles  caractéristiques  théoriques  donne  la  pompe 
Decœur  dans  les  conditions  suivantes,  qui  se  rapprochent  de  la  moyenne  des  essais 
du  Génie  maritiine  : 

Rayon  de  la  turbine  R| 0'",110 

Nombre  de  tours  par  minute l.iOO 

Débit  par  minute 561  litres 

Hauteur  d'élévation 7  mètres 

On  en  déduit»  d'après  les  notations  précédemment  adoptées  : 

Q  =  0,009 
P  =  9  kilog. 
U^  =  12,67 
Htt  =^  7  mètres 
et  par  suite  : 

Rendement p  ~  0,68 

Ouverture  réduite ^n  ^=  0,09 

Pouvoir  débitant o  =  0,06 

Pouvoir  manométriquc p.  =  0,42 

Les  faibles  valeurs  de  co„  et  8  impliquent,  pour  un  débit  déterminé,  des  dimen- 
sions un  peu  plus  grandes  que  dans  les  autres  types  de  pompes. 

Pompes  Nézerauz.  — Préoccupé  de  pouvoir  utiliser  la  pompe  centrifuge  pour  éle- 
ver Teau  à  des  hauteurs  importantes,  M.  Nézeraux  a  imaginé  et  fait  construire  par 
MM.  J.  Casse,  de  Fives-Lille,  une  pompe  d'un  type  spécial,  représentée  ici  parla 
figure  330. 

Les  deux  coquilles  formant  l'enveloppe  de  la  turbine  sont  modifiées  de  manière 
à  ménager  un  tuyau  de  retour  E  ;  entre  ce  tuyau  et  l'aspiration  K,  sont  disposés  des 
cônes  F  et  des  tubes  récepteurs  G,  si  bien  que  le  fonctionnement  est  le  suivant:  La 
pompe  une  fois  remplie  d'eau,  au  moyen  de  l'ouverture  O,  on  met  la  turbine  en 
mouvement.  Le  liquide,  en  traversant  les  tubes  F  et  pénétrant  dans  les  tubes  G, 
entraîne  l'air  de  l'aspiration  K,  et  y  fait  le  vide  jusqu'au  moment  où  ce  vide  est  suffi- 


POMPES   CENTRIFUGES 


321 


sant  pour  que  ce  soit  Teau  même  qui  afflue 
étant  obtenu,  une  masse 
d'eau  constante  circule  dans 
la  turbine,  traverse  les  affû- 
tages F,  et  entraîne  Teau 
de  l'aspiration.  Au  sortir 
des  tubes  G,  une  partie  du 
liquide  est  refoulée  et  éle- 
vée, Tautre  continue  le  ren- 
dement. 

L'auteur,  dans  la  des- 
cription qu'il  donne  de  sa 
pompe  {BullpJin  technolo- 
gique de  la  Société  des  An- 
ciehs  Élèves  des  Arts  et  Mé- 
tiers^ janvier  1891),  indique 
que,  grâce  à  elle,  on  peut 
élever  un  volume  de  liquide 
V  à  une  hauteur  double  de 
celle  à  laquelle  une  turbine 
de  mêmes  dimensions  et 
marchant  à  la  même  vitesse 
aurait  élevé  le  volume  2V. 
S'il  en  est  réellement  ainsi, 
cette  pompe  est  un  véritable 
transformateur  d'énergie 
(analogue  aux  Iranslbrma- 


de  l'orifice  K.  Alors,  le  régime  normal 


Fie.  530.  —  Pompe  Sézeraux. 

LES  POMPES. 


—  Tambour  de  la  pompe  Decœur. 


teurs  électriques)  ;  mais,  en  l'absence 
de  documents  et  d'essais  officiels,  je 
crains  que  les  frottements,  d'une  part, 
et,  d'autre  part,  la  force  vive  absorbée 
par  le  véritable  éjecteur  qu'est  le  dis- 
positif FG,  soient  tels  que  l'on  n'ob- 
tienne l'augmentation  de  la  hauteur  de 
refoulement  qu'au  prix  d'une  diminu- 
tion plus  que  proportionnelle  du  vo- 
lume refoulé. 

Ce  type  est  néanmoins  intéressant, 
car  il  peut,  dans  certains  cas,  paraître 
plus  simple  ou  moins  coûteux  que  les 
pompesconjuguées.  Je  le  répète,  c'est 
une  question  d'espèce,  et  les  essais 
font  défaut  pour  préciser  les  mérites 
de  cette  pompe.  Il  faut  pourtant  cons- 
tater que,  par  sa  nature  même,  cette 
pompe  a  l'avantage  de  s'amorcer  en 

21 


32-2 


POMPES    A    MOUVEMENT    CONTINU 


marche  avec  des  hauteurs  d'aspiration  de  9  mètres  et  plus  sans  qu'on  ait  à  recourir 
au  remplissage  de  la  conduite,  qu'on  peut,  à  la  rigueur,  supprimer  le  clapet  de 

retenue  et   qu'enfin    le    désamorçage     en 

^^.j-,    '^^v^-x  marche,  par  suite  d'une  rentrée  d'air,  est 

yy^^irrr-^.--— .^.^^^  peu  à  craindre. 

/  /  /        /o#   >U::^A\  \  ^1__  Lorsque  le  niveau  qu'il  s'agit  de  pomper 

est  à  grande  profondeur,  on  peut  être  amené 
à  placer  la  pompe  dans  le  puits  même,  ce 
qui  est  souvent  un  inconvénient.  M.  Néze- 
raux  l'évite  en  disposant  sa  pompe  comme 
le  montre  la  figure  531  :  si  on  place  l'appa- 
reil d'entraînement  loin  de  la  turbine  et 
qu'on  l'immerge  au  fond  du  puits,  la  pompe 
agira  uniquement  comme  pompe  de  refou- 
lement, et  Ton  pourra  puiser  à  des  profon- 
deurs atteignant  20  et  30  mètres. 

On  peut  utiliser  le  même  système  de 
pompe  à  la  condensation  ;  on  voit  {fig.  532) 
que,  si  l'eau  arrive  par  K  et  la  vapeur  par  V, 
on  aura  une  condensation  très  convenable  ; 
les  jets  d'eau  entraînant  à  la  fois  la  vapeur 
condensée  et  l'air  assurent  ainsi  un  vide 

fio.  531.  excellent. 

Pompe  ^ézeraux  pour  puits  profonds. 

Enfin  la  figure  533  montre  une  disposi 


w/mi/m/m/m/j/mm,^-. 

Fio.  532.  —  Pompe  de  condensation  Nézeraux. 


FiG.  533.  —  Pompe  Nêzevaux  à  comprimer  l'air. 


tion  permettant  d'employer  la  pompe  Nézeraux  à  faire  le  vide  ou  à  comprimer  les 
gaz.  A  cet  effet,  on  lui  adjoint  un  récipient  de  forte  capacité  B,  qui  communique  à  la 


POMPES   r^ENTRIlMir.ES 


323 


fois  avec  Taspiration  et  le  refoulement  C  de  la  pompe  ;  lorsque  la  turbine  tourne,  il 
s'établit  un  mouvement  continu  du  liquide  qui  aspire  Vair  du  réservoir  pris  en  D,  par 
exemple  ;  on  peut  obtenir  par  cette  machine  un  vide  allant  jusqu'à  720  millimètres. 
Si,  au  contraire,  on  veut  comprimer  de  Pair,  on  laissera  la  chambre  E  en  relation 
avec  l'atmosphère  ;  l'air  aspiré  passera  par  l'orifice  Pdu  récipient  Bdans  le  réservoir 
où  devra  se  faire  la  compression. 

Pompe  Pilter.  —  Les  perfectionnements  apportés  à  la  construction  des  pompes 
centrifuges  par  M.  Pilter  font  Tobjet  d'un  brevet  du  15  décembre  1881  et  concernent 
principalement  la  disposition  et  le  ré- 
glage des  flasques  entre  lesquelles 
tourne  le  tambour,  et  de  l'affûtage  par 
lequel  l'eau  pénètre  dans  celui-ci. 

Dans  la  disposition  de  la  fi- 
gure 534,  les  aubes  H  et  les  fiasques  B 
sont  solidaires  et  tournent  en  même 
temps  ;  les  bagues  M,  dont  l'ensemble 
forme  le  conduit  d'amenée  d*eau  au 
centre  de  la  pompe,  peuvent  être  ré- 
glées au  moyen  des  vis  D  et  E,  ces 
dernières  ayant  pour  effet  d'appliquer 
les  bagues  sur  la  partie  centrale  des 
flasques  B  assez  pour  éviter  les  fuites, 
sans  pourtant  gêner  la  rotation  de  la 
turbine.  Il  pourrait  arriver  que,  par  ^^*^'  ^34.  —  Pompe  i^ilter, 

suite  des  frottements,  lesbagues  fussent 

entraînées  dans  le  mouvement  de  rotation  du  tambour  ;  pour  l'éviter,  une  mortaise  a 
été  ménagée  dans  une  des  bagues  et  on  y  fait  pénétrer  une  vis  de  calage  G. 


Fio.  533  et  536.  —  Pompe  Piller  à  aubes  indépendantes. 

Dans  la  disposition  de  la  figure  536,  les  aubes  A  sont  tout  à  fait  indépendantes 
des  flasques  :  ces  dernières  sont,  au  contraire,  reliées  aux  bagues  M.  Dès  lors,  les 
vis  D  permettent  de  régler  bagues  et  flasques  symétriquement  par  rapport  à  Taxe 
de  la  pompe,  les  visE  de  rapprocher  ou  d'éloigner  les  flasques  du  tambour. 


324 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


IG.  ri37.  —  Pompe  Aversenq. 


Brevet  Aversenq.  —  Le  désir  de  transformer  en  pression  une  partie  de  la  force 

vive  du  liquide  mis  en  mouvement  par  la  turbine,  et  cela  en  diminuant  les  pertes 

dues  aux  frottements  et  aux  remous,  a  préoccupé 
de  nombreux  inventeurs.  Dès  août  1874,  M.  Aver- 
senq  faisait  breveter  dans  ce  but  une  disposition 
dont  je  dirai  quelques  mots. 

Cet  inventeur  considère  que,  si  la  forme  de 
la  turbine,  le  nombre  et  la  construction  de  ses 
aubes  ont  une  importance  évidente,  bien  plus 
grande  toutefois  est  celle  de  l'appartement  tour- 
nant; le  brevet  Aversenq  insiste  surtout  sur  deux 
dispositions  de  cette  enveloppe. 

Le  liquide,  en  sortant  de  la  turbine,  se  répand 

dans  Tenveloppe  par  un  ajutage  divergent  {fig.  537),  dont  la  largeur  minima  est 

toujours  inférieure  ou  au  plus  égale  à  la 

largeur  utile  de  la  turbine  L,  et  qui  se 

complète  par  deux  portions  rectiligncs 

B,  B'  perpendiculaires  à  Taxe  de   rota- 
tion. 

Indépendamment  de  cela,  le  liquide 

est  guidé  à  la  sortie  du  tambour  par  un 

nombre  plus  ou  moins  grand  de  canaux 

directeurs,  constitués  par  des  cloisons  ah, 

a!b\  a"h'\  dont  le  tracé  est  assez  variable 

(/î^.538). 

Ces    dispositions,    en    facilitant    le 

cheminement  de  Teau  refoulée,  semblent 

devoir  donner    de   bons  résultats  :    les 

essais  faits  au  Havre,  en  1880,  par  TAd- 

ministration  des  Ponts  et  Chaussées,  ont 

donné  les  résultats  suivants:  Fio.  538.  —  Pompe  Aversenq, 

Nombre  de  tours  par  minute 471 

Quantité  d'eau  épuisée  par  minute O^'ïGSO 

Rendement 0,59 

Consommation  decharbonparcheval-heure  (en eau  élevée).  4''»,135 

Ces  résultats  sont  intéressants,  car,  si  le  rendement  est  moins  bon  que  celui  de 
la  pompe  Decœur,  la  consommation  de  charbon  est  plus  faible,  la  vitesse  est  moins 
considérable,  Tusure  aussi  probablement. 


Brevets  Seitz  et  Park.  —  Les  inventeurs  se  sont  surtout  efforcés  d'obtenir  un 
orifice  d'aspiration  aussi  grand  que  possible  et  d'éviter  ] 'usure  anormale  des  coussi- 
nets due  à  l'introduction,  dans  les  divers  organes  tournants  de  la  pompe,  des  sables 
et  des  graviers  dont  Teau  peut  être  chargée. 

La  disposition  qu'ils  ont  adoptée,  basée  sur  le  principe  de  «  l'arbre-tuyau  tour- 
nant »,  peut  s'appliquer  au  type  très  rudimentaire  qu'ils  ont  construit,  ou  à  tout  autre 


POMPES   CENTRIFUGES 


32 


type  de  pompe  centrifuge.  Les  figures  539  et  540  montrent  l'application  de  leur 
dispositif  à  deux  pompes,  Tune  à  simple,  l'autre  à  double  action. 


Fio.  539  et  540.  —  Pompe  Seilz  et  Pnrk. 


Fio.  541  à  543. 

Pompe  Seitz  et  Park  double 

et  détails. 


La  poulie  B  transmet  le  mouvement  à  la  pompe  ;  elle  est  placée  soit  sur  un  petit 
arbre  solide  C  {fig,  639),  soit  sur  Tarbre  creux  D  {fig.  540),  et  elle  fait  alors  partie  inté- 
grante de  ce  dernier  ;  A  est  Panneau  mobile  ou  tam- 
bour de  la  pompe  ;  il  peut  avoir  ou  la  forme  très  simple 
de  la  figure,  ou  toute  autre  disposition  usitée  en  ma- 
tière de  pompes  centrifuges  et  étudiée  en  vue  d'un 
rendement  satisfaisant. 

Voyons  maintenant  les  jonctions  et  les  garnitures 
qui  font  l'objet  spécial  du  brevet.  F  est  un  anneau  de 
métal  ajusté  sur  le  tambour  ou  tourné  directement 
sur  l'arbre  creux;  la  première  disposition,  qui  permet 
d'enlever  et  de  remplacer  facilement  cette  pièce  en  cas 
d'usure,  paraît  préférable  {fig.  541,  642  et  543). 

G  est  un  autre  anneau  métallique  de  section  en  L, 
qui  vient  s'appuyer  contre   F  aussi  exactement  que 

possible,  et  qui  est  maintenu  dans  cette  position  par  les  anneaux  en  caoutchouc  G^, 
dont  le  serrage  est  assuré  par  la  vis  H  agissant  sur  un  anneau  métallique  G^; 
on  peut  ainsi  réaliser,  entre  F  et  G,  un  contact  suffisant  pour  que  la  vase,  le 
grès,  etc.,  ne  puissent  passer  entre  ces  deux  anneaux  pendant  la  rotation,  et  cela 
sans  avoir  des  frottements  trop  considérables.  D'ailleurs,  une  chambre  I,  munie 
d'un  conduit  V  et  d'un  robinet  d'évacuation,  est  ménagée  paur  recevoir  le  liquide  qui 
pourrait  accidentellement  pénétrer;  le  canal  annulaire  réservé  dans  Panneau  G  doit 
être  assez  large  pour  se  trouver  au-dessus  de  la  chambre  d'évacuation  I,  même 
lorsque  —  pour  rattraper  l'usure —  on  aura  eu  à  déplacer  G  longitudinalement. 

L'anneau  G  peut  être  maintenu  dans  sa  position  soit  par  une  vis  telle  que  H 
(fig,  539  et  540),  soit  par  l'action  d'un  fluide  agissant  dans  une  chambre  M  [fig,  541)  : 
de  l'eau  par  exemple. 

On  peut  ainsi,  si  on  le  désire,  fermer  les  robinets  et  introduire  dans  les 
chambres  I  de  l'eau  ou  des  matières  lubrifiantes. 

Du  côté  de  l'aspiration,  le  système  de  joint  est  tout  à  fait  analogue  ;  Panneau  N, 
également  de  section  en  L,  s'appuie  en  bout  sur  l'arbre  creux  ;  le  serrage  est  obtenu 
par  les  anneaux  de  caoutchouc  O'  et  par  les  tiges  P,  agissant  sur  l'anneau  métal- 


326 


POMPES   A    MOUVEMEIVT   CONTINU 


lique  0  {flg.  539,  540  et  542)^  grâce  à  ce  dispositif,  on  évite  Tentrée  d'air  à  l'aspi- 
ration par  le  coussinet  Q. 

On  voit  que,  lorsque  Tarbre  creux  tourne,  un  vide  se  produit  en  A,  l'aspiration 
du  liquide  s'opère  en  S,  et  la  pompe  est  ainsi  mise  en  service  ;  la  figure  543  montre 
l'application  du  brevet  à  un  type  classique  de  pompe  centrifuge. 

Brevet  Hawley.  —  Lorsque  les  pompes  centrifuges  ont  à  élever  des  eaux  vaseuses 
ou  chargées  de  matières  solides  plus  ou  moins  dures,  l'usure  des  organes  est  consi- 
dérable et  notamment  celle  des  coussinets  de  l'arbre  et  de  l'ajutage  d'arrivée  de  l'eau 

dans  la  turbine. 

Le  brevet  anglais  numéro 
18.065,  dont  il  est  ici  question, 
a  été  pris,  en  décembre  1898, 
par  M.  Hawley,  en  vue  de  ré- 
duire au  minimum  les  incon- 
vénients de  cette  usure,  grâce 
à  une  disposition  permettant 
l'emploi,  aux  points  les  plus 
exposés,  de  revêtements  mo- 
biles faciles  à  enlever  et  peu 
coûteux  à  remplacer. 

Nous  reportant  aux  fi- 
gures 544  et  545,  nous  voyons 
que  l'arrivée  B  de  l'eau  est 
munie  d'un  évasement  L,  dans 
lequel  vient  se  loger  un  revê- 
tement G  qui,  pénétrant  jus- 
qu'au tambour,  protège  l'ori- 
fice d'admission  contre  l'usure 
due  aux  tourbillonnements  du 
liquide,  chargé  de  sable  par  exemple. 

C  est  le  tambour  mobile,  E  l'enveloppe,  D  l'arbre  qui  repose  dans  le  long  du 
palier  qu'il  nous  reste  à  décrire. 

L'inventeur  a  voulu  qu'il  fût  possible  de  changer  le  palier  sans  enlever  l'arbre 
et  sans  démonter  les  joues  de  la  pompe  et,  de  plus,  qu'une  lubrification  abondante 
et  efficace  y  fût  assurée. 

A  cet  effet,  le  support  des  paliers  est  en  deux  pièces;  un  épaulement  h  empêche 
le  mouvement  vers  l'extérieur,  tandis  qu'un  autre  analogue  empêche  le  mouvement 
du  support  vers  les  joues  de  la  pompe.  Pour  la  lubrification  —  qui  se  fait  à  l'eau  par 
exemple  —  une  rainure  annulaire  1  est  en  relation  avec  le  tuyau  K  d'arrivée  d'eau; 
les  conduits  longitudinaux  2-4  et  les  rainures  3-5  complètent  le  réseau  parcouru  par 
le  liquide  chargé  de  nettoyer  et  de  lubrifier  les  surfaces.  En  sortant  de  la  rainure  5, 
l'eau  s'écoule  dans  la  pompe.  La  garniture  P  et  le  presse-étoupe  J  empêchent,  à 
l'autre  extrémité  de  l'arbre,  l'eau  de  s'écouler  au  dehors. 


FïG.  544  et  545.  —  Pompe  Hawley. 


Pompes  Farcot.  —  La   maison  Farcot  a  créé  et  construit  successivement  des 


POMPES   CKNTRIFUfiES 


327 


pompes  centrifuges  toujours  très  bien  étudiées  et  de  types  divers.  Je  citerai  quelques- 
uns  d'entre  eux. 

Des  pompes  très  simples  furent  installées  à  Gennevilliers  (Service  municipal  de 
Paris),  pour  élever  une  partie  des  eaux  d'égouts  de  la  capitale.  Les  caractéristiques  du 
problème  à  résoudre  sont  la  faible  hauteur  d'élévation  requise  et  la  nécessité  de 
pomper  des  liquides  irh^  chargés  de  matières  solides  ayant  quelquefois  même  un 


B 


Fio.  546  et  547.  —  Pompe  Farcot  de  Gennevilliers. 


assez  grand  volume.  Dans  ces  conditions,  il  est  indispensable  d'abord  d'assurer  la 
circulation  de  l'eau  par  l'emploi  de  grands  orifices,  le  rendement  devenant  d'impor- 
tance secondaire.  La  turbine  adoptée  par  M.  Joseph  Farcot  comporte  seulement 
A  cloisons  planes  radiales  et  satisfait  ainsi  au  desideratum  indiqué.  La  pompe  peut 
d'ailleurs  être  simple  ou  double. 

Dans  la  pompe  simple  {fig,  546 à  549),  a  représente  le  corps  de  pompe  ;  ô,  la  tur- 
bine avec  ses  quatre  ailettes  ;  c  et  rf,  les  deux  tuyaux  d'aspiration  aboutissant  chacun 
à  un  œillard  x  de  la  turbine;  enfin  g,  le  regard  permettant  la  visite  delà  pompe. 

Quelques  détails  sont  à  signaler. 

Une  bague  i  {fig,  546),  venue  de  fonte  avec  Tajutage  d*admission  ou  rapportée 


328 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


sur  lui,  pénètre  dans  l'œil  du  tambour  pour  chaque  œillard^,  ménageant  une  sorte  de 
rainure  circulaire  par  laquelle  les  fuites  qui  se  produisent  presque  toujours  à  la  jonc- 


Fio.  548. 
Pompe  Farcoi,  coupe  CD  {fig,  547). 


Fio.  549. 
Pompe  Farcot,  coupe  EF  {fig,  546). 


tion  du  tambour  et  de  l'enveloppe  rentrent  dans  la  circulation  générale  ;  elles  forment 
ainsi  un  petit  courant  dans  le  sens  du  mouvement,  et  leur  force  vive  n'est  pas  entiè- 
rement perdue. 

Pour  éviter  les  rentrées  d'air  par  Tarbre,  on  a  fait  usage  de  garnitures  hydrau- 
liques h^  h!  alimentées  par  les  tuyaux  R,  R'  ;  mais,  pour  éviter  que  Teau  ainsi  introduite 
n'amène  du  sable,  des  graviers,  etc.,  qui  useraient  l'arbre,  les  rondelles  V  {fig,  546), 
formant  garniture,  sont  disposées  de  manière  que  l'eau,  avant  d'arriver  à  l'arbre,  soit 
obligée  de  filtrer  au  travers  des  feutres  m  et  d'y  déposer  les  matières  qu'elle  tient  en 
suspension. 

Dans  la  pompe  simple,  on  emploie  deux  œillards,  afin  de  neutraliser  les  poussées 
qui,  sans  cela,  s'exerceraient  d'un  seul  côté  sur  l'arbre  y. 

Dans  la  pompe  double,  réalisée  par  la  connexion  de  deux  pompes  simples  à  un 
seul  œillard  agissant  l'une  sur  l'autre,  les  dispositions  sont  très  sensiblement  les 
mômes  [fig.  550  et  551).  Les  sections  des  conduits  parcourus  par  l'eau  sont  constam- 
ment croissantes  depuis  l'aspiration  e  jusqu'au  refoulement  p. 

Le  groupement  des  pompes,  opéré  suivant  les  indications  du  brevet  Perrigault 
(novembre  1864),  est  tel  que  Tune  des  pompes  effectue  son  aspiration  sur  le  refoule- 
ment de  l'autre,  et  la  disposition  des  œillards  a  été  étudiée  pour  que  les  poussées 
s'équilibrent  d'elles-mêmes. 

liCs  pompes  de  ce  type,  installées  à  Gennevilliers,  tournaient  à  130  ou  140  tours 
par  minute,  avaient  un  diamètre  intérieur  de  1°',60  et  débitaient  500  litres  à  la 
seconde. 

M.  Denis-Emmanuel  Farcot  fit  breveter  plus  tard  un  type  [fig.  552  et  553)  dans 
lequel  la  turbine  était  particulièrement  étudiée  suivant  les  considérations  suivantes  • 

Les  aubes  sont  curvilignes,  et  l'on  s'efforce  d'avoir  la  même  section  à  l'entrée  et 


POMPES   CENTRIFUGES 


329 


Fio.  550  et  551. 


-w  jîm: 


Fio.  532  et  553.  —  Pompe  E.-D,  Farcot. 


330  POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 

à  la  sortie  du  tambour  ;  à  cet  eiïet,  une  couronne  rentrante,  symétrique  ou  non,  forme 
enveloppe  ;  un  volant  e  est  ménagé  autour  de  la  turbine. 

La  courbure  d'entrée  des  tubes  est  telle  que  le  liquide  pénètre  en  faisant  un 
angle  de  45®  avec  le  rayon  ;  puis  la  courbure  se  redresse  pour  devenir  radiale  ou 
même  dépasser  le  rayon,  aRn  d'obtenir  le  maximum  d'effet  centrifuge  ;  enfin  l'extré- 
mité des  aubes  est  recourbée  brusquement  à  la  périphérie,  pour  que  l'écoulement  se 
fasse  à  coup  sûr  en  sens  inverse  du  mouvement. 

Le  liquide,  pour  passer  du  tambour  au  tuyau  de  refoulement,  circule  dans  une 
chambre  ^,  où  s'éteignent  les  remous  et  où  s'utilise,  en  se  transformant,  la  force  vive 
du  liquide  :  cette  chambre,  dont  la  section  est  constamment  croissante  dans  le  sens 
du  mouvement,  est  constituée  par  deux  parois  en  forme  de  spirale. 

En  1884-1885,  la  maison  Farcot  installa  dans  la  basse  Egypte,  à  Khatatbeh 
(province  de  Béhéva),  une  usine  élévatoire  fort  intéressante  sur  laquelle  un  intéressant 
rapport  de  M.  BrùU  (Société  des  Ingénieurs  civils,  novembre  1886)  donne  de  nom- 
breux renseignements. 

Il  s'agissait  d'assurer  l'alimentation  au  moyen  de  l'eau  du  Nil,  en  la  puisant  à 
des  hauteurs  variables  et  la  distribuant  de  même,  si  bien  que  la  hauteur  totale 
d'élévation  pouvait  varier  de  0",50  à  3  mètres;  c'était  déjà  une  première  difficulté.  11 
fallait  aussi  (et  le  prix  élevé  de  la  houille  rendait  cette  condition  très  importante] 
avoir  une  consommation  de  combustible  aussi  faible  que  possible.  Enfin,  il  était 
nécessaire  d'assurer  un  débit  énorme,  puisqu'il  s'élevait  à  deux  millions  et  demi  de 
mètres  cubes  par  jour. 

Le  projet  Farcot  comporta  5  pompes  centrifuges  à  axe  vertical  directement 
actionnées  par  les  machines  à  vapeur  et  tournant  à  faible  vitesse.  Chaque  machine 
élévatoire  comporte  dès  lors  une  pompe  centrifuge  pouvant  donner  6  mètres  cubes  à 
la  seconde,  avec  une  hauteur  d'élévation  de  3  mètres,  tournante  32  tours  par  minute, 
et  dont  l'arbre  vertical  porte  une  manivelle  directement  attaquée  par  la  bielle  de  la 
machine  motrice. 

La  turbine  a  3",800  de  diamètre  et  tourne  dans  un  corps  de  pompe  ayant 
7  mètres  environ  de  diamètre  et  3*", 30  de  hauteur;  la  vitesse  circonférentielle  est 
ainsi  de  6", 36.  L'œillard  plonge  directement  dans  l'eau  d'aspiration. 

L'orifice  d'arrivée  de  l'eau  a  3  mètres  de  diamètre  [fig.  554)  et  les  lèvres  exté- 
rieures en  ont  été  relevées  afin  de  faciliter  l'aspiration  de  tous  les  filets  liquides, 
quelle  que  soit  d'ailleurs  leur  direction  primitive.  Un  conduit  annulaire  à  section 
décroissante  double  la  vitesse  et  la  rend  verticale  en  même  temps  ;  ce  conduit  est 
formé  par  le  pavillon  d'aspiration,  dont  la  section  passe  du  diamètre  3  mètres  au 
diamètre  2",  100,  et  par  un  cône  renversé  dont  les  bases  ont  respectivement  0'",300  et 
0'»,600  de  diamètre. 

La  turbine  même  {fig,  534  et  535)  a  1",425  de  hauteur  ;  elle  comporte  des  pla- 
teaux paraboloïdes  et  8  ailettes  hélicoïdales,  grùce  auxquelles  l'eau  s'élève  et  s'éloigne 
de  l'axe  simultanément.  Arrivée  à  la  périphérie  de  la  turbine,  l'eau  doit  utiliser  la 
force  vive  qu'elle  possède  en  éteignant  sa  vitesse  et  en  s'élevant  :  ce  résultat  est 
obtenu  d'abord  dans  un  canal  fermé  de  section  croissante  ayant  13  mètres  de  déve- 
loppement, puis  dans  un  conduit  circulaire  de  1",600  de  diamètre,  qui  lui  fait  suite 
et  dans  lequel  la  vitesse  ne  dépasse  guère  3™, 10,  enfin  dans  le  canal  de  refoulement, 
qui  a  17", 80  de  largeur  et  qui,  d'abord  circulaire,  s'ouvre  ensuite  pour  prendre  une 


POMPES   CENTKII  [CKS 


331 


tfwau^cm$taAtJ(ilimrtiiat»méiûmat*iJCUùUàA4SJâ) 


Fio.  534.  —  Pompe  Farcot  du  Khatatbeh.  —  Coupe  verticale. 


FiG.  535. 


332 


POMPES   A   MOUVEMENT  CONTINU 


section  rectangulaire  de  4  mètres  sur  2",60,  si  bien  que  la  vitesse  de  Teau  à  la  sortie 
ne  dépasse  pas  G", 60. 

On  voit  quelles  précautions  sont  prises  pour  éviter  les  remous,  les  changements 
brusques  de  direction  ou  de  vitesse,  etc. 


L'arbre  vertical  chargé  de  supporter  l'appareil  tournant  ne  pouvait  avoir  sa 
crapaudine  sous  Teau,  le  graissage  en  aurait  été  presque  impossible  et  le  mouvement 
de  tout  l'appareil  (qui  pèse  plus  de  12  tonnes)  rapidement  arrêté.  On  a  donc  utilisé  le 

système  Fontaine  et  disposé  le  pivot  hors 
d'eau  [fig,  556)  ;  l'arbre  est  creux,  et  le 
pivot  est  supporté  par  une  colonne  soli- 
dement fixée. 

Dans  ces  conditions,  le  graissage 
devient  bien  plus  facile.  Pourtant  les  pre- 
miers essais  faits  au  moyen  d'une  bâche 
de  refroidissement  à  circulation  d'eau 
ayant  donné  des  résultats  imparfaits,  on 
dut  avoir  recours  à  un  graissage  très 
énergique  [fig,  557  à  559),  obtenu  par  le 
moyen  d'huile  refoulée  au  moyen  d'une 
Fig.  557  à  559.  pompe  assez  puissante  pour  que  l'entraî- 

nement de  tout  corps  étranger  fût  absolu. 
Le  refroidissement  de  Thuile  s'effectue  ensuite  dans  un  réfrigérant  tubulaire,  et  il 


POMPES   CENTRIFUGES 


333 


est  suffisant  pour  qu'on  puisse  employer  Teau  tiède  sortant  du  condenseur  pour  cir- 
culer dans  ce  réfrigérant.  Il  y  a  trois  grains,  deux  en  bronze  phosphoreux  et  un  en 
acier  dur;  ils  sont  munis  de  petites  rainures  pour  la  circulation  de  Thuile. 
Les  essais  faits  par  M.  Brûll  sur  place  ont  fourni  les  résultats  suivants  : 
La  machine  à  vapeur  était  une  Corliss,  type  Farcot,  dont  le  cylindre  avait  1  mètre 
d*alésage,  et  le  piston  i™,800  de  course.  L'admission  avait  lieu  pendant  1/8  à  1/iO 
de  la  course.  Les  diagrammes  [fig.  560  et  561),  pris  sur  les  deux  faces  du  piston, 
montrent  la  bonne  allure  des  machines. 


• j 


Fio.  360  et  361.  —  Pompe  Fuvcol  de  Gennevillievs, 
Diagrammes. 


La  vitesse  de  rotation  des  pompes  a  varié  de  33  à  35  tours  ;  le  débit  total  fut  de 
27ni3  472  par  seconde,  et  la  hauteur  d'élévation  (supérieure  au  maximum  prévu  au 
contrat)  fut  de  3™,13. 

Dans  ces  conditions,  le  rendement  fut  de  0,65,  et  on  consomma  l^'f,100  environ 
de  houille  par  cheval-heure  en  eau  élevée. 

Appliquons  à  ce  type  la  recherche  des  caractéristiques  théoriques  que  nous  pos- 
sédons pour  d'autres  modèles  :  on  a,  d'après  les  notations  précédemment  adoptées: 

Q  =  5»»,494 

P  =  5,494  kilog. 
U<  =  6,75 
n„  =  3,13 

et  on  déduit,  par  les  formules  bien  connues  : 

Rendement p  =  0,65 

Ouverture  réduite w«  =  0,27 

Pouvoir  débitant o  =  0,22 

Pouvoir  manométrîque ji  =  0,67 

Les  valeurs  relativement  élevées  de  cd»  et  o  montrent  que  cette  pompe  a,  propor- 
tionnellement à  l'énorme  débit  qu'on  exige  d'elle,  des  dimensions  assez  modérées  et, 
par  suite,  un  prix  d'achat  et  d'installation  assez  réduit  ;  la  valeur  fx,  notablement  plus 
forte  que  celles  que  nous  avons  rencontrées  jusqu'ici,  montre  qu'au  point  de  vue  des 
frottements,  la  pompe  a  été  soigneusement  étudiée  et  qu'en  somme  l'utilisation  de 
la  force  vive  à  l'élévation  du  liquide  se  fait  assez  complètement. 

En  1892-1893,  la  maison  Farcot  installa  des  pompes  centrifuges  à  axe  vertical 
pour  le  dessèchement  des  marais  de  Fos;  j'en  veux  dire  quelques  mots  pour  signaler 
quelques  perfectionnements  non  sans  intérêt. 


33  V 


POMPES    A    MOUVEMENT    CONTÎM* 


Chaque  machine  devait  débiter  au  maximum  4  mètres  cubes  par  seconde  avec 
une  hauteur  d'aspiration  de  0'",50,  ou  bien  2"^, 500  avec  une  hauteur  de  l"',oO. 

On  adopta  une  pompe  {fig,  562)  en  tous  points  analogue  à  celle  ci-dessus 
décrite,  à  axe  vertical,  à  pivot  hors  d'eau,  à  graissage  breveté,  etc.  Le  diamètre  de 
l'œillard  était  de  1™,44,  celui  du  tuyau  d'évacuation  était  de  2  mètres  à  la  sortie,  enfin 
le  diamètre  extérieur  du  corps  de  pompe  avoisinait  6  mètres. 


Fio.  362.  —  Pompe  Farcot  des  marais  de  Fos, 

Dans  ce  modèle,  M.  Farcot  chercha  à  «  équilibrer  »  la  turbine.  Le  poids  des 
pièces  tournantes  ne  peut  être  réduit,  imposé  qu'il  est  par  les  dimensions  des  organes, 
leur  résistance,  etc.  ;  on  ne  peut  donc  agir  —  en  vue  de  diminuer  les  efforts  verti- 
caux —  que  sur  les  poussées  exercées  par  le  fluide  sur  la  machine  môme.  A  cet  effet, 
on  a  ménagé,  entre  l'aspiration  et  la  capacité  d  qui  entoure  le  plateau  inférieur  de  la 
turbine,  une  rainure  circulaire  6,  qui  intercepte  la  communication  entre  les  deux, 
tandis  qu'au  contraire,  entre  le  refoulement  (*)  et  cette  même  capacité  of,  une  rainure  r 
reste  ouverte  ;  c'est  donc  la  pression  du  refoulement  qui  agira  sur  le  plateau  inférieur. 
Inversement,  la  capacité  a,  qui  entoure  le  plateau  supérieur  de  la  turbine,  est  en 
communication  avec  l'aspiration  par  les  orifices  c  et  isolée  du  refoulement  par  la  rai- 
nure e  ;  c'est  donc  la  pression  de  l'aspiration  qui  s'exerce  sur  le  plateau  supérieur. 

Dans  la  différence  de  ces  deux  poussées  résulte  un  effort  vertical  de  bas  en  haut, 
venant  en  déduction  de  la  gravité,  et  permettant  de  réduire  les  frottements.  L'expc- 


(I)  Le  refoulement  dont  il  est  ici  question  est  celui  de  la  turbine;  il  s'agit  en  somme  de  la  pression 
À  lit  sortie  de  cette  turbine. 


POMPES   CENTRIFUGES 


335 


rience  a  montré  qu'il  en  était  bien  réellement  ainsi  et  que  les  rainures  b  et  e  for- 
maient des  garnitures  très  satisfaisantes  pour  les  pompes  à  fort  débit,  les  fuites  étant 
proportionnellement  très  faibles. 

Le  graissage  des  trois  grains  est  assuré  de  la  façon  suivante  :  Une  cuvette  annu- 
laire fixe  maintient  le  bout  dans  un  bain  d'huile  et,  par  surcroît  de  précautions,  on 
établit  une  circulation  d'huile  au  moyen  d'une  pompe  ;  cette  huile  arrivant  au  centre 
de  l'arbre  creux  traverse  les  grains  et  vient  déborder  dans  le  réservoir.  Il  circule 
ainsi  2  ou  3  litres  d'huile  par  minute. 

Les  essais  contradictoires, faits  par  le  constructeur  et  par  M.  Louisse,  représen- 
tant de  la  Compagnie  agricole  de  la  Crau  et  des  Marais  de  Fos,  ont  fourni  les  résul- 
tats suivants  (Société  des  Ingénieurs  civils^  janvier  1894). 

Les  rendements  ont  été  de  0,57,  0,66  et  0,71  respectivement  avec  hauteurs  d'élé- 
vation de  1°»,50,  \  mètre  et  0",50. 

La  consommation  de  houille  par  cheval-heure,  en  eau  montée,  a  été  environ  de 

Enfin  on  a  constaté  que  les  débits  prévus  au  contrat  pouvaient  être  aisément  et 
notablement  dépassés. 

Pompes-turbines  Hather-Re]rnolds.   —  Afin  d'obtenir  des  refoulements  d'eau  à 

Coupe  XX. 


Fio.  563  à  568.  —  Pompe-Turbine  Mather-Rei/nolds. 
grandes   hauteurs   sans  avoir   recours   à   des  pompes   conjuguées  «   distinctes  », 


336 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


MM.  Mather  et  Plaît  ont  créé  un  type  réversible  pouvant  fonctionner  comme  pompe 
ou  comme  turbine  avec  d'importantes  hauteurs  d'eau. 

Les  figures  563  à  568  donnent  les  détails  de  Tinstallation. 

Le  fonctionnement  est  le  suivant  :  Teau  aspirée  passe  par  une  série  de  compar- 
timents successifs,  munis  de  cloisons  directrices  et  de  roues  aubées,  et  fonctionnant 
comme  autant  de  pompes  accolées,  pour  chacune  desquelles  Teau  serait  guidée  à  l'as- 
piration et  au  refoulement  :  ainsi  la  force  vive  est,  de  proche  en  proche,  transformée 
en  pression  par  extinction  de  la  vitesse  du  liquide. 

Nous  reportant  aux  figures  563-568,  nous  suivrons  facilement  la  marche  de  l'eau; 
elle  arrive  par  l'orifice  A  et  pénètre  dans  la  boîte  d'aspiration  a,  d'où  elle  passe  dans 
le  premier  compartiment  en  traversant  la  paroi  de  séparation  par  des  orifices  6, 
ménagés  dans  celle-ci  à  sa  périphérie. 

Le  compartiment  G  est  séparé  en  deux  par  une  cloison  perpendiculaire  à  Taxe 
et  ménageant  autour  de  l'arbre  une  ouverture  annulaire  h'  ;  à  droite  de  cette  cloison 
se  trouvent  des  directrices  radiales,  grâce  auxquelles  les  remous  sont  évités,  et  qui 
conduisent  le  liquide  jusqu'à  l'orifice  h'  ;  à  gauche  de  cette  cloison,  se  trouve  une  roue 
aubée  calée  sur  l'arbre  moteur  S,  qui  prend  l'eau  arrivant  par  h'  et  la  renvoie  sur  les 
directrices  F,  qui  la  conduisent  sans  chocs  jusqu'à  l'autre  orifice  h  du  second  comparti- 
ment. . .  et  ainsi  de  suite,  jusqu'au  refoulement  final  par  A'.  Les  roues  aubées  successives 
dites  «  impulseurs  »  sont  calculées  de  manière  à  ce  qu'en  agissant  sur  la  même  masse 
d'eau  elles  lui  communiquent  une  pression  finale  somme  des  pressions  successives 
obtenues  respectivement  dans  chacun  des  compartiments. 

L'arbre  S  tourne  dans  des  coussinets  M  et  N;  ce  dernier,  situé  dans  la  boîte 
d'aspiration,  comporte  une  rainure  dans  laquelle  un  tuyau  P  amène  de  l'eau  à  la 

pression  du  refoulement,  constituant 
ainsi  un  joint  hydraulique  destiné  à 
éviter  les  rentrées  d'air. 

Ces  pompes,  dont  les  usages  sont 
très  variés  (incendie,  arrosage,  épuise- 
ment, etc.),  peuvent  être  disposées  de 
manière  à  être  mises  en  œuvre  par 
courroies,  ou  bien  par  un  moteur  à  va- 
peur à  action  directe,  ou  enfin  par  une  dynamo  {fig.  569).  Le  type  présenté  dans  cette 
figure  et  dans  les  précédentes  est  à  deux  turbines  et  assure  les  refoulements  jus- 
qu'à 30  mètres  ;  les  rendements  seraient,  parait-il,  aussi  bons  pour  des  refoulements 
moindres  obtenus  par  la  même  machine. 


Fig.  569. 


CIIYAUXTÂn» 

V  I T  K  s  s  E 

TRAVAIL  DE  LA 

POMPE 

fournis  à  la 

Nombre 

-  -  -    — 

RENDEMENT 

" 

Vide  à  l'aspi- 

Pression 

Hauteur 

Débit 

Travail 

de  la 

courroie 

de    tours 

ration 
ct-ntimètrcs 

au 

totale 

produit 
en 

POMPE 

de  la  pompe 

par  minute 

de  mercure 

reroulement 

d'élévation 

chevaux-vapeur 

kilogrammes 

mètres 

mètres    cubes 

0/0 

60,6 

502 

31,75 

2,245 

36,60 

4,2;u 

34,0 

56,1 

62,7 

502 

35,50 

2,098 

35,08 

4,406 

33,8 

34,0 

74,2 

514 

38,  » 

2,245 

37,52 

4,991 

41,2 

35,5 

56,7 

504 

30,50 

2,196 

35,84 

3,957 

31,0 

5i,7 

POMPES   CEM'KIFUr.ES 


337 


Le  tableau  précédent  résume  des  essais  faits  sur  une  pompe  à  quatre  turbines  avec 
tuyau  de  254  millimètres  à  Paspiration  des  hauteurs  d'élévation  de  15  à  150  mètres. 

Pompes  oentrituges  Schabaver.  —  M.  Schabaver,  dans  ses  études,  a  toujours 
considéré  la  pompe  centrifuge  comme  une  turbine  renversée,  Tune  étant  par  rapport 
à  l'autre,  comme  il  le  dit  lui-même,  ce  qu'est  la  dynamo  par  rapport  au  moteur  élec- 
trique. Mais,  si  ces  deux  dernières  machines  ont  à  peu  près  le  même  rendement,  il  est 
loin  d'en  être  ainsi  pour  les  deux  machines  hydrauliques  :  en  effet,  alors  qu'avec  une 
turbine  on  arrive  à  un  rendement  de  0,80,  on  n'obtient  d'ordinaire  avec  la  pompe 
centrifuge  que  0,60  à  0,65. 


Fio.  570  et  571. 


Pour  arriver  à  une  meilleure  utilisation  de  la  force  motrice  et  à  une  hauteur 
d'élévation  de  l'eau  plus  considérable,  l'inventeur  s'est  appliqué  à  réaliser,  dans  la 
mesure  du  possible,  les  conditions  établies  par  les  théorèmes  généraux  de  Phydro- 
dynamique.  Pour  cela,  la  pompe  {fig,  570  et  571)  est  munie  de  distributeurs  en  face 
de  chaque  œillard,  lesquels  distributeurs  assurent  l'entrée  sans  chocs  du  liquide  et 
le  dirigent  sans  changements  brusques  de  direction  sur  l'appareil  tournant,  dont  les 
aubes  sont  disposées  de  manière  à  arriver  tangentiellement  au  moyeu. 

L'eau  soumise  à  la  force  centrifuge  s'échappe  ensuite  dans  un  éjecteur  circulaire 
dont  les  génératrices  sont  inclinées  de  6°  sur  l'axe  et  qui  est  une  spirale.  L'entrée 
dans  cet  éjecteur  se  fait  par  une  fente  circulaire  et  étroite,  réalisant  ainsi  un  orifice 
cylindrique  en  mince  paroi  ;  on  sait  que  tous  les  ajutages  font  subir  aux  filets  liquides 
des  frottements  proportionnels  à  leur  longueur,  et  que  c'est  avec  Porifice  en  mince 
paroi  que  celle-ci  et  celle-là  sont  réduites  au  minimum;  de  plus,  cet  orifice  est  de 
construction  facile,  et  ses  dimensions  sont  toujours  facilement  comparables  d'un  cas 
à  l'autre.  Enfin  l'eau  est  guidée,  au  sortir  de  la  roue,  par  des  ailettes  courbes  dont  le 
premier  élément  est  tangent  à  la  direction  de  la  vitesse  absolue  de  Peau,  qu'on 
obtient  en  composant  la  vitesse  tangentielle  et  la  vitesse  centrifuge. 


LES    POMPES. 


22 


338 


POMPES    A   MOUVEMENT   CONTINT 


M.  Schabaver  a  exécuté  des  expériences  avec  sa  pompe  en  vue  de  prouver  que  sa 
pratique  était  en  concordance  avec  la  théorie. 

Les  premiers  essais  ont  été  faits  avec  une  pompe  non  munie  de  distributeur  aux 
œillards,  et  dont  le  diamètre  d'aspiration  était  de  10  centimètres,  le  diamètre  de  la 
turbine  étant  de  0",400.  Une  machine  à  vapeur  du  type  Weyer  et  Richemond  de 
25  chevaux  ayant  un  rendement  de  80  0/0  (trouvé  à  l'indicateur  et  au  frein)  fournis- 
sait le  mouvement.  L'eau  était  prise  en  charge  dans  un  réservoir  situé  à  0™,60  envi- 
ron au-dessus  du  niveau  de  Taxe  de  la  pompe. 

Deux  sortes  d'essais  furent  faits  :  1^  essais  de  rendement  en  fonction  des  hau- 
teurs de  refoulement  (débit  constant)  ;  2**  essais  de  rendement  en  fonction  de  débits 
(hauteur  de  refoulement  constante). 

COURBES  DES  RENDEMENTS 

en  fonction  des  hauteurs 


COURBES  DES  RENDEMENTS 

en  fonction  du  débit 

Rwdêmêatê 

600/0 


Sl^^ï^ — 

^' " 

----i»/!,    ^ 

^— ■ ^-^ 

^=«^^^ 

^ .^ 

-=»^^?^^ 

-^         "^-^ 

"S^-^ 

, ^ 

^2£^^ 

°*iï^^ 

V^ 

N 
V 

> 

• 

■ 

700/0 

60 

50 

40 

30 

20 

10 

0 


O    lA    O 
Fio.  ".72  et  373. 


O 
(N 


^  5 


Les  résultats  coordonnés  de  ces  deux  séries  ont  fourni  les  diagrammes  que  nous 
donnons  ici  {fit/.  572  et  fiç.  573)  et  dans  lesquels,  il  est  facile  de  voir  que  :  i**  pour 
une  pompe  de  débit  donné  (compris  entre  0  et  30  litres),  la  hauteur  correspondante 
au  débit  maximum  est  d'environ  15  à  20  mètres  ;  2°  le  rendement  a  augmenté  avec  le 
débit,  pour  une  même  hauteur  d'élévation,  d'une  façon  très  accusée. 

De  ces  résultats,  on  peut  tirer  une  conclusion  intéressante  et  bien  d'accord  avec 
la  conception  théorique  des  pompes  centrifuges  :  c'est  que,  dans  une  pompe  centri- 
uge,  à  chaque  débit  correspond  une  hauteur  de  refoulement  pour  l'ensemble  des- 
quelles le  rendement  est  maximum. 

Une  autre  série  d'essais  a  été  faite  pour  montrer  que  la  force  vive  de  Teau  due  à 


POMPKS   (VKNTHIFi:f;ES 


330 


la  force  centrifuge  se  transforme  bien  en  pression,  et  cela  quelle  que  soit  la  vitesse  de 
rotation. 

Pour  cela,  on  a  établi  par  le  calcul,  et  pour  les  mêmes  vitesses,  les  hauteurs  aux- 
quelles 1  eau  serait  élevée  d'abord  si  elle  était  soumise  à  la  résultante  des  deux 
vitesses,  tangentielle  et  centrifuge,  et  ensuite  si  elle  était  soumise  à  la  vitesse  tan- 
gentielle  seulement.  Ces  hauteurs  ont  été  groupées  en  deux  courbes  (/?^.  57  i).  En 
même  temps,  on  observait  expérimentalement  les  hauteurs  obtenues  en  pratique,  aux 
mêmes  vitesses,  et  on  en  traçait  la  courbe  qui,  s'intercalant  entre  les  deux  précé- 
dentes, justifie  le  résultat  annoncé. 


On  est  arrivé,  avec  les  pompes  Schabaver,  à  élever  Teau  à  une  hauteur  de 
120  mètres  dans  des  conditions  plus  simples  et  sans  doute  plus  économiques  qu'avec 
les  systèmes  encombrants  de  pompes  conjuguées.  Par  contre,  la  nécessité  de  faire 
passer  Teau  par  l'orifice  étroit  de  l'éjecteur  ne  permet  l'utilisation  de  cette  pompe 
que  pour  des  liquides  no  contenant'que  peu  ou  point  de  matières  solides  ou  sableuses. 


POMPES   A    PETITES    HAUTEURS 


NUMKROS 
des 

DIAMÉ 

.TRES 

NOMBRE 

DE  TOURS  CORRESPONDANT  A  DES  Hj 

\UTEURS 

D'ÉLÉVATION  DE 

du    disque 

des  oriBces 
d'aspiration  et  de 

— 

tournant 

refouleraent 

2  mctres 

4  mètres 

«mètrci 

8  mitrea 

10  mètres 

1 

120 

60 

1.000 

1.300 

1.700 

2.000 

2.250 

2 

155 

80 

770 

1.100 

1.300 

1.550 

1.750 

3 

190 

100 

625 

890 

1.050 

1.250 

1.400 

4 

220 

12o 

540 

720 

920 

1.100 

1.200 

5 

245 

150 

490 

690 

820 

970 

1.100 

6 

270 

175 

440 

630 

750 

880 

1.000 

7 

720 

200 

375 

530 

640 

750 

850 

340 


POMPES   A    MOL VEMENT   CONTINU 

POMPES  A  GRANDES  HAUTEURS 


NCMÉKOS 

DIAMÈTRES 

NOMBRE  DE  TOURS  CORHESl-ONDANT  A  DES  HAUTEURS 

des 

"'~~~^"*^^^^^ 

-^v ^—  - 

DÉLÉVATION  DE                                               U 

du    disque 

des  orifices 
d'aspiration  el  de 

tournant 

refoulement 

10  mitru 

20  mètre» 

30  mètres 

40  mètres 

50  métrés 

60  mètrei 

1a 

290 

60 

900 

1.300 

i.bOO 

1.800 

2.000 

2.200 

2a 

350 

80 

760 

1.100 

1.300 

1.500 

1.700 

1.850 

3a 

410 

100 

570 

810 

1.000 

1.160 

1.300 

1.450 

4a 

500 

125 

500 

710 

870 

i.ooa 

1.200 

1.2o0 

5a 

600 

130 

450 

623 

760 

900 

980 

1.100 

Nous  donnons  ci-dessus  quelques  renseignements-types  relatifs  à  des  pompes 
Schabaver,  et  notamment  les  vitesses  à  adopter  avec  un  même  type  suivant  les  hau- 
teurs de  refoulement  à  obtenir. 

Des  expériences  faites  en  1898  sur  le  type  1a  de  pompe  à  grande  hauteur  ont 
donné  des  résultats  intéressants,  groupés  dans  le  tableau  ci-dessous,  duquel  il 
résulte  que  ces  pompes  présentent  une  grande  élasticité  et  peuvent,  sans  que  les  ren- 
dements s'en  ressentent,  fournir  des  hauteurs  de  refoulement  très  variables  et  sou- 
vent considérables. 

RÉSULTATS  d'eXPÉRIENCKS  FAITES  EN  1898,  SUR  UNE  POMPE  CENTRIFUGE  A  GRANDE  HAUTEUR 

{Type  de  285  millimètres  d'appareil  tournant,) 


DÉBIT 

DÉBIT 

HAUTEUR 

NOMBRE 

KORCE 

RENDEMENT 

EN  Limn 
BecoDde 

UN  LITKSB 

par 
minute 

d'élévation 

UB  TOURS 

de  la  pompe 
par  minute 

.NbueSSAIRE 

en 
chevaux-vapeur 

0/0 

OBSERVATIONS 

litres 

litm 

mètres 

chevaux 

4,93 

296 

15 

1.060 

2,04 

48,3 

I.  a  force  em  ployée  était 

5,09 

305 

18 

1.160 

2,50 

48,8 

mesurée  par  un  indi- 
cateur de  pression 
sur  le  cylindre  à  va- 

5,14 

308 

25 

1.370 

3,20 

53,5 

4,43 

267 

29.5 

1.488 

3,69 

47,5 

31,3 

1.878 

50 

1.936 

29,20 

55 

peur  et  avec  un  frein 

19,5 

1.170 

92 

2.500 

37,08 

63 

(le  Prony  posé  sur 
l'arbre    (le    com- 

12,1 

72() 

103 

2.700 

38,05 

43 

13 

786 

120 

3.010 

39,05 

54 

mande. 

Pompe  locomohile  (électrique,  —  M.  Schabaver  a  créé  dernièrement  un  type  de 
pompe  locomobile  montée  sur  son  chariot  et  actionnée  directement  par  une  dynamo. 
La  grande  vitesse  de  rotation  de  sa  pompe  centrifuge  rend  cette  application  fort  aisée 
même  avec  les  courants  continus. 

Cet  appareil  ainsi  compris  et  facilement  déplaçable  peut  rendre  de  grands  ser- 
vices pour  les  mouvements  des  liquides  dans  les  caves  ou  les  chais  ;  Tamorçagedela 
pompe  est  très  simple  :  un  entonnoir  et  un  robinet  en  assurent  l'exécution. 

Ce  môme  type  peut,  avec  plus  de  puissance,  servir  de  pompe  à  incendie  ou 
même  de  pompe  élévatoire.  Quatre  groupes  hydro-électriques,  établis  par  MM.  Couf- 
finhal  pour  la  partie  électrique  et  Schabaver  pour  les  pompes,  ont  été  fournis  à  la 


POMPKS   CENTHÏFUGES 


3H 


marine  militaire.  Les  essais  auxquels  on  les  a  soumis  ont  été  satisfaisants  ;  ils  sont 
analogues.  Je  ne  citerai  qu'un  groupe  d'essais  : 


SRRVICB    D  INCENDIE 

Dure'e  des  essais  :  3  heures. 


NUMÉROS 
des 

"POMPES 

CONDITIONS 
de 

MARCHE 

PRESSION 
su 

nBKOULRMENT 

en  kilogr. 

VOLTAGE 

INTENSITÉ 

DÉPENSE 
d'énergie 

DÉBIT 
à 

l/llEURE 

NOMBRE 
de  tours 

par 
minute 

Pompes  N**»  3  et  4. 

Pompe  N°  3.  .  .  . 

Pompe  N^  4.  .  .  . 

Prévues 

Pression 

4,5 

Voltage 

75  à  80 

Intensité 

120 

Watts 

9.600 

Tonneaux 

30 

Nombre 
de   tours 

2.010 

Réalisées 

4,56 
4,59 

76,7 
75,5 

122,2 
126,6 

9.372 
9.558 

30,744 
30,31 

1.923 
1.933 

SERVICE    NORMAL 

Durée  des  essais  :  3  essais  de  8  heures. 


NUMÉROS 

CONDITIONS 

PRESSION 

DÉPENSE 

DÉBIT 

NOMBRE 

des 

POMPES 

de 

M.vnoiiR 

au 

REKOULEMBXT 

en  kilofçr. 

VOLTAGE 

INTENSITÉ 

d'énerpie 

à 
L*iiErnE 

de  tours 

par 
minute 

Pression 

VolUgc 

Intensité 

Watts 

Tonneaux 

Nombre 
de  tours 

Pompes  N"  3  et  4. 

Prévues 

1,5 

75  à  80 

50 

4.000 

35 

1.200 

Pompe  N«  3.  .  .  . 

Réalisées 

1,6 

70,1 

55 

3.855 

35,260 

1.195 

Pompe  N°  4.  .  .  . 

1,6 

73,2 

53,3 

3.901 

36,700 

1.191 

Pompe  Courtois.  —  Dans  ses  études,  M.  Courtois  à  surtout  porté  son  attention 
sur  les  dimensions  à  donner  aux  conduites  et  en  particulier  à  la  conduite  d'amenée, 
et  sur  la  meilleure  forme  ou  disposition  à  donner  aux  aubes. 

Dans  le  but  de  diminuer  les  chocs  et  les  remous  dus  à  l'arrivée  avec  une  trop 
grande  vitesse  de  Teau  dans  la  pompe,  il  a  augmenté  d'une  façon  notable  la  section 
de  la  conduite  d'aspiration,  tout  en  la  laissant  néanmoins  en  rapport  avec  celles  des 
ouïes  et  aussi  avec  le  débit  que  doit  avoir  la  pompe  une  fois  construite. 

Dans  une  brochure  relative  à  son  système,  il  explique  que  la  meilleure  forme  à 
donner  aux  aubes  aussi  bien  qu'à  la  conduite  d'évacuation  est  celle  de  la  courbe 
décrite  par  un  point  partant  du  centre,  soumis  à  la  force  centrifuge  et  se  déplaçant 
suivant  un  rayon. 

Toujours  dans  le  but  de  diminuer  les  remous,  provoqués  par  les  réactions  des 
couches  concentriques  les  unes  sur  les  autres,  se  faisant  sentir  de  la  circonférence 
au  centre,  il  a  supprimé  la  partie  des  aubes  au  voisinage  du  moyeu. 

Enfin,  l'égalité  de  section  del'aubage  nécessaire  au  débit  uniforme  a  été  obtenue 
en  augmentant  l'épaisseur  de  chaque  aube  vers  la  circonférence  suivant  une  courbe 
parallèle  à  la  spirale  centrifuge  de  l'aube  suivante. 


342 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINT 


La  pompe  dont  nous  donnons  les  dessins  [fig,  575  à  578)  a  été  construite  par 
MM.  Orly  et  Granddemange.  Le  cercle  polaire  des  spirales  centrifuges  a  son 
diamètre  égal  au  quart  de  celui  de  Taubage,  et  le  diamètre  du  cercle  intérieur  qui 
limite  les  aubes  est  égal  à  0,4  de  celui  qui  les  limite  extérieurement. 


Fie.  575|{à  578. 

Pour  remédier  à  la  diminution  de  rendement  qu'on  obtient  lorsqu'on  augmente 
le  débit  de  la  pompe,  diminution  causée  par  les  frottements  excessifs  dus  à  la  grande 


Vu,.  570  et  580. 


vitesse  qu'est  forcée  de  prendre  la  colonne  liquide  dans  une  conduite  de  section  trop 
faible,  M.  Courtois  a  muni  l'extrémité  des  conduites  de  refoulement  d'un  ajutage 
dont  il  peut  faire  varier  la  section  à  volonté  [fig,  579  et  580).  La  construction  en  est 


POMPKS   CKNThIKl  (;ES 


343 


1res  simple  :  cet  ajutage  se  compose  en  eiîet  d'un  corps  à  peu  près  cylindrique  dans 
lequel  on  peut  faire  monter  ou  descendre,  au  moyen  d'une  vis  à  volant  extérieur,  un 
clapet  articulé  sur  une  charnière.  Outre  cet  avantage,  ce  clapet  permet  les  réamor- 
çages pour  la  mise  en  marche  :  en  effet,  quelque  temps  avant  d'arrêter  la  pompe,  on 
le  ferme  complètement;  on  débraye  la  pompe,  le  clapet  du  pied  se  ferme,  et  la  pompe 
reste  pleine  d'eau. 

Pompe  centrifuge  double  Dujardin.  —  Cette  pompe  (fig.  581-585)  est  très  juste- 


Fui.  581  j\  583. 


ment  appelée  double,  parce  qu'elle  comporte  deux  systèmes  d'aubes  situés  à  une  cer- 
taine distance  l'un  de  l'autre  et  por- 
tés sur  le  même  arbre. 

L'eau  est  aspirée  par  la  roue 
de  gauche  et  envoyée  par  les  ca- 
naux intérieurs  fixes  à  celle  de 
droite  qui  la  refoule.  Grâce  à  cette 
disposition  imprimant  à  l'eau  un 
mouvement  tournant  de  plus  longue 
durée  qui  facilite  le  fonctionnement, 
le  constructeur  prétend  obtenir  un 

meilleur  rendement  avec  une  vitesse  de  rotation  beaucoup  plus  faible. 

La  pompe  est  munie  de  presse-étoupes  hydrauliques  et  d'un  canal  permettant 

l'échappement  de  l'air  qui  peut  s'emmagasiner  à  la  partie  supérieure. 


58i. 


Fio.  585. 


Pompe  centrifuge  Bernouilli-Barlow.  —  Dans  le  but  d'augmenter  le  rendement 
des  pompes  centrifuges,  M.  Bernouilli-Barlow,  de  Manchester,  leur  a  apporté  divers 
perfectionnements  qui  font  l'objet  de  son  brevet  anglais  numéro  14.926  de  1898. 

Le  principal  perfectionnement  consiste  à  excentrer  l'arbre  C  de  la  turbine  de  la 
pompe  [fîg,  586  et  587),  de  manière  à  pouvoir  produire  le  contact  de  l'extrémité  des 


344 


POMPES  A   MOUVEMENT  CONTINU 


aubes  avec  le  corps  de  pompe  sur  un  très  court  espace,  qui  toutefois  est  suffisant  pour 
augmenter  TeiTet  utile  de  l'appareil . 

La  pompe  ne  possède  qu'une  seule  ouïe  G,  dans  laquelle  débouche  la  conduit  ) 
d'aspiration  ;  l'arbre  C  porte  à  son  extrémité  trois  aubes  normales  au  plan  de  rota- 
tion et  courbées  dans  l'autre  sens  suivant  des  paraboles.  Une  paroi  mince  I  solidaire 
de  l'arbre  forme  avec  les  palettes  des  compartiments  ouverts  sur  leur  circonférence 
seulement,  ce  qui  diminue  les  remous  et  les  déplacements  d  eau  dans  le  corps  de 
pompe. 


Fio.  586. 


FiG.  587. 


Afin  de  remédier  facilement  à  l'usure  des  palettes,  on  les  a  faites  en  deux  pièces  : 
les  lames  minces  B  sont  raccordées  par  des  boulons  au  corps  de  la  palette.  De  même, 
au  point  N  où  s'opère  le  frottement  des  aubes,  on  a  donné  à  l'enveloppe  une  forme 
particulière  qui  permet  de  la  remplacer  sans  changer  le  tout. 

Le  tuyau  d'échappement  est  muni  à  la  base  d'un  ajutage  L  amenant  de  l'air  com- 
primé qui  se  mélange  à  l'eau  et  diir.inue  le  frottement  dans  la  conduite. 

Cette  pompe,  comme  d'ailleurs  beaucoup  de  pompes  centrifuges,  peut  déplacer 
de  l'eau  contenant  des  matières  étrangères.  Pour  empêcher  celles-ci  de  venir  se  loger 
dans  le  portage  des  coussinets,  M.  Barlovv  munit  le  manchon  D  d'une  chambre  M 
fermée  à  l'extérieur  par  un  presse-étoupe,  dans  laquelle  il  fait  arriver  de  l'eau  sous 
pression  qui  entraîne  dans  la  pompe  les  graviers  incommodants. 


Pompe  centrifuge  Tangye.  —  La  figure  588  représente  une  pompe  construite  par 
la  maison  Tangye  et  C'*,  de  Birmingham. 

Cette  pompe  ne  présente  rien  de  particulier  que  ses  dimensions,  qui  sont  colos- 
sales. 

Le  diamètre  de  son  conduit  de  refoulement  est  de  1"*,371,  et  elle  peut  refouler 
340  mètres  cubes  d'eau  par  minute.  Son  corps  est  en  fonte,  en  deux  parties  assem- 
blées par  boulons,  et  elle  possède  sur  le  côté  une  plaque  qui  permet  de  la  réunir  rigi- 
dement au  bâti  du  moteur  à  vapeur  qui  la  commande  directement. 

La  machine  à  vapeur  est  une  compound  à  deux  cylindres  et  à  condensation.  Les 
diamètres  des  cylindres  sont  respectivement  de  330  et  634  millimètres,  cl  la  course 


POMPES   CENTRIFUGES 


34Î) 


est  de  609  millimètres.   La  pression  de  la  vapeur  employée  varie  de  8  à  10  kilo- 
grammes. 


iM.i.  :iS8. 


Pompe  hélioo-oentrifuge,  système  Pinette.  —  Cette  pompe,  qui  a  fait  Tobjet  de 
divers  brevets  vers  18%,  est  caractérisée  par  l'absence  d'ouïes. 

Au  lieu  de  faire  arriver  Teau  dans  la  direction  de  Taxe,  M.  Pinette  la  fait  entrer 
au  moyen  d'un  conduit  hélicoïdal  semblable  à  celui  par  lequel  s'opère  l'évacuation 
dans  toutes  les  pompes  centrifuges.  La  figure  591  montre  la  coupe  A  de  ce  conduit, 
qui  peut  être  déplacé  par  rapport  à  l'axe,  suivant  les  besoins,  de  manière  à  pouvoir 
mettre  Torifice  Q  dans  une  position  quelconque. 

Le  moyeu  P  de  la  turbine  [fig,  589)  porte  intérieurement  une  couronne  I  venue 
de  fonte  avec  des  ailes  très  peu  inclinées  sur  le  plan  de  rotation  ;  ces  ailes  ont  pour 
but  de  donner  naissance  pendant  leur  rotation  à  une  pression  longitudinale  s'exerçanl 
de  la  gauche  de  la  figure  vers  la  droite,  et  faisant  équilibre  à  celle  de  sens  inverse  à 
laquelle  le  mouvement  de  Teau  soumet  le  propulseur. 

Une  ouverture  f  [fig,  589  et  590),  débouchant  au-dessous  d'un  disque  de  cuivre 
fixé  en  face  de  la  turbine,  permet  de  faire  communiquer  Içi  pompe  avec  le  presse- 
étoupe  F,  dans  le  but  de  le  refroidir  et  d'assurer  un  joint  étanche  empêchant  les  ren- 
trées d'air. 

L'autre  extrémité  de  l'arbre  ne  sort  pas  de  la  pompe,  et  n'a  par  conséquent  pas 
besoin  d'un  tel  système  de  joint  ;  le  manchon  est  seulement  entouré  d'une  chambre 
de  refroidissement  à  eau. 


346  POMPES   A    MOUVEMENT   CONTINU 

Le  corps  du  propulseur  est  fixé  sur  l'arbre  au  moyen  d'un  écrou  par  le  serrage 


Fir..  590  et  591. 


duquel  on  Tappuie  sur  un  épaulement  e  de  l'arbre.  Pour  éviter  que  le  mouvement  de 


POMPKS   CENTHIPIT.ES 


347 


Teau  n'arrive  à  desserrer  cet  écrou,  on  a  fait  le  bec  mm  du  corps  d'aspiration  d'un 
diamètre  égal  au  sien,  et  assez  long  pour  n'en  être  séparé  que  par  un  espace  assez 
court  ;  cette  disposition  le  protège  contre  l'action  du  courant,  et  empêche  son  déblo- 
cage. 

M.  Pinette  a  construit,  pour  refouler  à  de  plus  grandes  hauteurs,  un  système  de 
pompes  disposées  symétriquement,  et  commandées  par  une  poulie  située  à  l'extré- 
mité de  l'arbre  commun  {fig.  592). 


yv,  r  .w^t'A'/r;:  'i  vwj/é 


Fio.  592. 


De  même  que  dans  toutes  les  conjugaisons  de  pompes  centrifuges,  un  canal 
réunit  le  refoulement  de  la  première  à  l'aspiration  de  la  seconde  :  mais  il  y  a  ici  une 
disposition  et  un  mode  d'attelage  assez  particuliers. 

D'abord,  l'emploi  de  deux  propulseurs  placés  en  face  l'un  de  l'autre  permet  de 
supprimer  les  anneaux  ailés  préconisés  par  le  constructeur  dans  son  système  de 
pompe  simple  ;  enfin  les  deux  pompes  sont  réunies  par  un  manchon  S  qui  supprime 
l'emploi  de  presse-étoupe.  L'arbre  ne  traverse  pas  le  corps  d'aspiration  de  la  pre- 
mière pompe  ;  il  n'y  a  donc  qu'un  joint  à  assurer,  et,  encore,  comme  il  est  disposé  en 
sens  inverse  du  courant  de  l'eau,  les  chances  de  fuite  sont  très  faibles. 


Pompes  oentrifuges  Râteau.  —  Comme  application  de  sa  théorie  sur  les  turbo- 
machines,  M.  Râteau  a  construit  un  type  de  pompe  dont  les  deux  caractéristiques 
principales  résident  dans  la  forme  des  ailes  et  dans  la  forme  du  collecteur  amortis- 
seur sur  lequel  se  branche  le  conduit  de  refoulement. 

l'*  Forme  des  ailes,  —  Étant  donné  que  l'orifice  d'entrée  de  la  pompe  ou  ouïe  est 
parallèle  au  plan  de  rotation  de  Taubage,  l'eau  arrive  dans  la  pompe  avec  une  vitesse 
parallèle  à  l'axe  ;  si  on  compose  cette  vitesse,  qui,  en  théorie,  est  la  même  en  tous  les 
points  de  l'ouïe,  avec  la  vitesse  de  rotation  en  un  point  quelconque  de  Faile,  on 
obtient  la  vitesse  relative  d'entrée  par  rapport  à  l'aubage  ;  elle  est  inclinée  sur  une 
parallèle  à  l'axe  d'un  certain  angle  qui  varie  avec  la  distance  du  point  de  l'aile  consi- 
déré à  l'axe. 

Si  Vq  est  la  vitesse  d'entrée  et  to  la  vitesse  angulaire,  y  Tangle  obtenu,  on  a  : 

u>R 

tang,=  — ; 


348  POMPES   A   MOIÎVEMKNT   CONTÏMT 

donc  Y  varie  avec  R.  Si  l'on  veut  que  le  liquide  entre  sans  choc,  il  faut  que  cette 
inclinaison  soit  celle  du  premier  élément  de  Taile. 

Une  considération  du  même  genre  donne  l'inclinaison  à  la  sortie.  A  la  suite  de  4 

calculs,  Tauteur  a  admis,  comme  forme  d'ailes,  un  conoïde  d'un  genre  particulier 
répondant  aux  conditions  trouvées,  et  auquel  on  donne  le  nom  de  surface  conicyclide. 
Elle  est  engendrée  par  une  génératrice  courbe  (portion  d'arc  de  cercle)  se  déplaçant 
parallèlement  à  un  plan  (le  plan  de  rotation)  en  s'appuyant  sur  deux  directions  dont 
l'une  est  droite  (axe  de  la  pompe)  et  perpendiculaire  au  plan,  tandis  que  l'autre  est 
une  courbe  tracée  sur  la  surface  cylindrique  qui  limite  l'aubage  extérieurement. 

Ces  ailes  sont  faites  en  tôle  d'acier  et  taillées  en  biseau  sur  le  bord  d'entrée. 
Leur  courbure  est  obtenue  par  emboutissage  à  la  presse  sur  des  matrices  en  fonte 
dont  les  moules  sont  exécutés  d'après  la  méthode  que  nous  venons  d'indiquer. 

2°  Collecteur  amortisseur.  —  L'eau  qui  s'échappe  à  la  périphérie  de  l'aubage  est 
animée  d'une  grande  vitesse  dans  toutes  les  pompes.  On  collecte  cette  eau  dans  un 
canal  dont  la  section  va  en  croissant;  de  cette  manière,  la  vitesse  de  l'eau  diminue 
peu  à  peu  et  se  transforme  en  pression.  Conçu  d'après  ce  raisonnement,  cet  appareil 
n'est  qu'un  collecteur;  mais,  si  on  remarque  que,  dans  une  pompe  ainsi  construite, 
l'eau  qui  sort  avec  vitesse  des  ailes  va,  sur  une  portion  de  la  périphérie,  aller  se  cho- 
quer contre  une  masse  animée  d'une  vitesse  beaucoup  plus  faible,  on  voit  qu'il  y  a 
nécessité  d'intercaler  entre  le  collecteur  et  la  surface  de  sortie  de  Taubage  un  appa- 
reil construit  de  telle  façon  que  les  jets  fluides  puissent  le  traverser  en  y  modifiant 
leur  vitesse,  et  entrer  dans  le  collecteur  avec  la  vitesse  des  filets  avec  lesquels  ils  ^! 

viennent  se  mélanger.  Cet  appareil  c'est  «  l'amortisseur  ».  Il  consiste  en  deux  par- 
tions de  rondelles  de  révolution  autour  de  l'axe,  formant  un  canal  légèrement  évasé 
à  la  périphérie  ;  la  largeur  va  en  croissant  depuis  le  rayon  où  commence  le  collecteur. 
La  surface  de  sortie  de  cet  appareil  étant  plus  grande  que  celle  d'entrée,  les  sections 
de  passage  sont  croissantes  à  mesure  que  l'eau  s'éloigne  du  centre,  et  cet  amortis- 
seur joue  le  môme  rôle  qu'un  grand  nombre  de  canaux  divergents  qui  prendraient 
l'eau  à  la  vitesse  de  sortie  de  l'aubage  et  dont  les  sections  seraient  telles  qu'ils  la 
fassent  entrer  dans  le  collecteur  avec  la  vitesse  des  filets  fluides  qu'elle  rencontre.  On 
évite  ainsi  les  chocs.  L'amortissement  de  la  vitesse  s'achève  dans  la  cheminée  évasée 
qui  fait  suite  au  collecteur-amortisseur  et  sur  laquelle  on  attache  le  conduit  de 
refoulement. 

M.  Râteau  s'est  livré  à  un  grand  nombre  d'expériences  sur  les  turbo-machines 
de  son  système  construites  par  la  maison  Sautter-IIarlé  et  C*. 

Ces  expériences  et  les  résultats  auxquels  elles  ont  conduit  ont  fait  faire  un  tel 
progrès,  tant  à  la  théorie  qu'à  la  pratique  des  pompes  centrifuges  en  particulier,  que 
nous  ne  saurions  mieux  faire  qu'en  reproduisant  le  très  intéressant  article  que 
M.  Râteau  lui-même  leur  a  consacré  dans  le  Gifnie  civil  àw  15  février  1902. 

«  Nous  nous  proposons  de  montrer  que  les  pompes  centrifuges  peuvent  pro- 
duire de  grandes  pressions  avec  un  bon  rendement  mécanique,  contrairement  à  ce  que 
l'on  croyait,  récemment  encore,  quand  on  ne  savait  pas  les  construire  pour  des  hau- 
teurs de  plus  de  12  à  15  mètres.  Ce  résultat  a  pu  être  atteint  grâce  à  la  connaissance 
approfondie  des  lois  qui  régissent  le  fonctionnement  des  pompes  centrifuges. 

Rn  les  accouplant  à  des  turbines  à  vapeur,  nous  avons  atteint  300  mètres  avec 
une  seule  roue,  et  nous  sommes  certain  qu'avec  une  pompe  à  plusieurs  roues  mue 


POMPES   CENTRIFUGES 


349 


par  moteur  électrique  à  courant  triphasé,  il  serait  possible  d'aller  à  500  mètres  et 
plus  avec  un  seul  appareil. 

Pompes  à  haute  pression  avec  moteurs  électriques,  —  Quand  on  veut  obtenir  de 
très  fortes  pressions  de  refoulement  avec  des  pompes  commandées   par  moteurs 


FiG.  593. 

1,  canaux  de  roues  mobiles;  —  2,  diaphragmes  circulaires;  —  3,  4,  alimentation;  —  5,  canaux 
reliant  la  périphérie  d'une  roue  à  l'ouïe  de  la  roue  suivante  ;  —  6,  aubes  fixes  des  diffuseurs  ;  — 
7»  aubes  des  roues  mobiles;  —  8,  volute  collectrice;  —  9,  tuyau  de  refoulement;  —  10,  palier;  — 
11,  bague  d'eau;  —  12,  tuyau  d'alimentation  de  la  bague  20;  —  13,  14,  joues  d'une  roue  mobile; 
—  l.-i,  piston  de  réglage  additionnel;  —  16,  cylindre  de  réglage  additionnel;  —  17,  tube  de  com- 
munication pour  le  réglage  additionnel.  « 


électriques,  comme  ceux-ci  n'ont  pas  la  grande  vitesse  de  rotation  des  turbines  à 
vapeur,  il  devient  nécessaire  d'associer  plusieurs  pompes  en  tension  ;  car,  pour  n'em- 
ployer qu'une  seule  roue  mobile,  il  faudrait  lui 
donner  un  diamètre  si  grand  que  le  rendement 
tomberait  bien  au-dessous  de  sa  valeur  normale, 
par  suite  des  pertes  externes  importantes  que  l'on 
ne  pourrait  éviter. 

Le  moyen  le  plus  simple  pour  les  grouper, 
c'est  d'en  réunir  les  roues  sur  un  même  arbre. 
On  constitue  ainsi  une  pompe  multicellulaire, 
dans  laquelle  les  différentes  roues  élèveront  suc- 
cessivement la  pression  de  l'eau  d'une  quantité 
égale  à  la  hauteur  totale  d'élévation  divisée  par 
le  nombre  des  roues. 

Les  figures  593  et  594  en  donnent  un  exemple. 
Comme  on  le  voit,  les  roues  1,  unilatérales,  sont 
enfilées  sur  l'arbre  l'une  derrière  l'autre,  toutes 

dans  le  même  sens.  Chacune  d'elles  tourne  à  l'intérieur  d'un  diaphragme  circulaires, 
où  sont  ménagés  les  canaux  5  d'écoulement  du  liquide  d'une  roue  à  l'autre.  Tous  les 


FiG.  594. 


350  POMPES   A   MOI  VKMEXT   CONTINr 

diaphragmes  sont  engagés  dans  des  rainures  que  porte  l'enveloppe  de  la  pompe,  en- 
veloppe qui  est  en  deux  parties  réunies  par  boulons  dans  un  plan  diamétral.  A  Tun 
des  fonds  du  corps  de  pompe  est  fixé  le  tuyau  d'aspiration  3,  alors  que  l'autre  fond 
est  solidaire  d'une  volute  collectrice  8,  d'un  tuyau  de  refoulement  9  et  d'un  palier  10 
où  s'appuie  l'extrémité  de  l'arbre. 

Mais  ce  groupement  des  roues  ne  va  pas  sans  quelques  difficultés.  Tout  d'abord, 
si  l'eau  n'est  pas  conduite  d'une  manière  judicieuse  à  travers  l'appareil,  le  rendement 
peut  être  très  mauvais  ;  et  ensuite  il  faut  se  préoccuper  de  réduire  la  poussée  longi- 
tudinale à  une  valeur  admissible  pour  le  palier  de  butée. 

Le  rendement  ne  sera  bon  que  s'il  ne  produit  pas,  dans  l'intérieur  de  la  machine, 
des  frottements  et  des  tourbillonnements  nuisibles.  Ces  tourbillonnements  sont  surtout 
à  craindre  dans  les  canaux  3  de  retour  d'une  roue  vers  l'ouïe  de  la  roue  suivante,  où 
l'eau,  si  on  l'y  laissait  circuler  librement,  prendrait  un  mouvement  giratoire  de  plus 
en  plus  rapide,  à  mesure  qu'elle  se  rapprocherait  du  centre  (ce  mouvement,  les  forces 
étant  centrales,  est  régi  par  le  théorème  des  aires,  comme  celui  des  planètes  autour 
du  soleil).  De  ce  fait,  la  pression  de  Teau  s  abaisserait  d'une  quantité  presque  égale 
à  celle  dont  la  roue  précédente  l'aurait  élevée.  Pour  éviter  ce  mouvemeiit  tourbil- 
lonnaire,  nous  disposons,  dans  les  canaux  de  retour,  des  ailettes  courbes  6,  dont  la 
forme  est  telle  qu'elles  conduisent  l'eau  à  l'ouïe  de  la  Voue  suivante  avec  une  vitesse 
convenablement  dirigée  (/%r.  594). 

Afin  d'équilibrer  la  poussée  longitudinale,  nous  donnons  des  diamètres  différents 
aux  deux  joues  de  la  roue  mobile.  Alors  que  celle  qui  est  du  côté  de  l'ouïe  13  s'étend 
jusqu'au  bout  des  ailes,  l'autre,  14,  qui  fait  corps  avec  le  moyeu  claveté  sur  l'arbre, 
a  un  moindre  diamètre,  si  bien  que  la  poussée  de  Teau  admise  derrière  23  par  les 
fuites  au  pourtour  de  la  roue,  équilibre  la  poussée  de  cette  même  eau  sur  24.  Chaque 
roue  est  ainsi,  par  elle-même,  à  peu  près  équilibrée.  Cependant,  pour  compenser  la 
poussée  résiduelle  que  1  on  peut  constater,  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  nous  dis- 
posons en  bout  de  l'arbre  un  petit  piston,  15,  tournant  sans  frottement  dans  un 
cylindre  étanche,  16,  dont  nous  mettons  par  le  tuyau  17  l'extrémité  qui  convient  en 
communication  avec  un  point  choisi  sur  le  corps  de  pompe.  Ce  réglage  additionnel  est 
fuit,  une  fois  pour  toutes,  en  usine,  lors  des  essais  définitifs  de  l'appareil. 

L'arbre  ne  sort  généralement  que  du  côté  de  l'aspiration;  parfois  il  sort  aussi  du 
côté  du  refoulement  où,  jusqu'à  100  à  120  mètres  de  pression,  on  peut  maintenir 
étanche  la  garniture. 

Le  stufling-box  de  l'aspiration  est  une  bague  d'eau,  20,  fournie  par  le  tuyau  21. 
L'amorçage  de  la  pompe  se  fait  par  le  robinet  30.  et  les  vis  22  servent  à  décoller  et  à 
soulever  le  dessus  de  l'enveloppe  après  en  avoir  desserré  les  boulons. 

Dans  nos  pompes  multicellulaires,  nous  mettons  suilisamment  de  roues  pour  que 
chacune  d'elles  n'ait  ordinairement  à  produire  que  20  à  30  mètres  de  pression  environ, 
en  sorte  que  le  liquide  circule  à  l'intérieur  avec  une  vitesse  relativement  faible,  et  qu'il 
y  aura  peu  d'usure,  si  l'eau  est  propre,  il  est  possible  de  caler  jusqu'à  dix  ou  douze 
roues  sur  le  même  arbre. 

Nous  allons  donner  quelques^  exemples  des  résultats  obtenus  avec  les  pompes 
multicellulaires.  Les  expériences  ont  été  faites  dans  les  ateliers  Sautter-Harlé  et  C**, 
qui  construisent  ces  machines  ainsi  que  leurs  moteurs. 

Expériences.  —  Pour  nos  expériences  d'usine,  nous  ne  pouvions  songer  à  élever 


POMPES   CENTHîFr<iES 


3.S1 


réellement  Teau  à  plusieurs  centaines  de  mètres  (ce  qui,  d'ailleurs,  n'est  nullement 
nécessaire)  ;  nous  avons  simplement  placé  sur  la  conduite  de  refoulement,  dans  le 
voisinage  de  la  pompe,  un  robinet  permettant  de  faire  varier  le  débit  tout  en  laissant 
l'eau  se  mettre  en  charge. 

Comme  pour  les  ventilateurs,  nous  construisons,  pour  chaque  appareil,  des 
courbes  caractéristiques  dont  les  coordonnées,  simples  coefficients  indépendants  des 
unités  de  mesure,  sont  : 

Le  rendement  mécanique  p  =  ^r-  ; 


Le  coefficient  de  débit  5  = 


ur 


,^2' 


r/H. 


Le  coefficient  manométrique  [x  —  — ^ , 
Le  coefficient  de  la  puissance  transmise  (5 


ffT^n 


=  1^, 


Q  étant  le  débit  de  la  pompe  ; 

H,  la  hauteur  d'élévation  ; 

T,rt,  la  puissance  transmise  à  l'arbre  ; 

M,  la  vitesse  périphérique  delà  roue  mobile; 

et  r,  le  rayon  périphérique  de  cette  roue. 

Une  pompe  à  une  roue,  de  208  millimètres  de  diamètre,  fonctionne  depuis  plu- 
sieurs années  dans  un  puits,  près  de  Marseille,  ^^  _ 
mue  par  un  moteur  électrique  à  courant  continu  ; 
elle  débite,  en  marche  normale,  à  2.200  tours  par 
minute,  80  mètres  cubes  à  l'heure  à  33  mètres  do 
hauteur;  son  rendement  mécanique  est  de  550/0, 
ce  qui  montre  qu'une  seule  roue  mobile,  comman- 
dée par  moteur  électrique,  permet  d'atteindre 
30  mètres  dans  de  bonnes  conditions. 

Récemment,  nous  avons  construit  une  pompe 
à  une  roue,  de  300  millimètres  de  diamètre,  qui 
élève,  à  26  mètres,  300  mètres  cubes  à  l'heure 
avec  un  rendement  supérieur  à  65  0/0.  Par  suite 
de  la  forme  spéciale  des  ailes,  son  coefficient 
manométrique  atteint  0,65. 

Avec  deux  roues  de  420  millimètres  de  dia- 
mètre, le  rendement  est  de  55  a  60  0/0.  Nous  avons 
fourni  un  grand  nombre  de  pompes  de  ce  type 
comme  pompes  à  incendie  pour  usines  et  navires 
de  guerre. 

Dans  une  pompe  à  cinq  roues,  de  270  milli- 
mètres de  diamètre  (fig.  595),  le  rendement  s'élève 
à  700/0.  Ces  courbes  caractéristiques  sont  repré- 
sentées dans  la  figure  595  bis,  et  le  tableau  ci-après 
montre  qu'à  1.365  tours  par  minute  elle  débite  108  mètres  cubes  à  l'heure  à  86  mètres. 

Comme  on  le  voit,  le  moteur  et  la  pompe,  qui  forment  un  ensemble  de  faible 
encombrement,  peuvent  être  suspendus  par  des  chaînes  dans  un  puits  (/?^.  595). 


Fig.  59o. 


352 


POMPES   A   MOUVEMENT   CONTINU 


Afin  de  mettre  le  moteur  électrique  à  Tabri  de  tout  choc,  on  a  prolongé  la 
carcasse  de  Tinduit  qui  l'enveloppe  complètement  et  se  raccorde  avec  le  corps  de 
pompe. 


MMKK 

de 
lours 

HAUTEUR 

TOTALK 

ulilc 
en  eau 

DÉBIT 

par 

seconde 

WATTS 

TOTAUX 

dépensés 

aux  bornes 

du 

RENDEMENT 

MÉCANIQUB 

coKFnanT 

■aMORlri^M 

COKFnciUT 

de 

débil 

N 

11 

Q 

moleur 

po 

P 

1* 

6 

rir  ■imite 

■'Un 

IttfM 

TatU 

1430 

102,50 

12,85 

30  000 

0,430 

0>485 

0.493 

0.035 

i  MTi 

103,50 

28,2 

48  100 

0,592 

0,675 

0,503 

0,077 

136S 

86 

30 

42  400 

0,596 

0,689 

0,452 

0,085 

1  280 

75 

32 

38  600 

0,610 

0.700 

0,449 

0,097 

»23* 

65,!>0 

34,1 

36  600 

0,59» 

0,680 

0,421 

0,106 

1210 

48 

42,5 

39  300 

0,508 

0,587 

0,320 

0.136 

Le  seul  lien  rigide,  entre  la  machine  et  le  jour,  est  le  tuyau  de  refoulement  de 
Teau.  Il  n'est  pas  besoin  d'insister  sur  la  commodité  d'une  pareille  pompe  pour 
Tépuisement  dans  le  fonçage  des  puits,  où  elle  pourra  même  fonctionner  momenta- 
nément sous  l'eau,  si  on  a  eu  soin  d'assurer  l'étanchéité  de  l'enveloppe  de  son 
moteur. 


0       0,02     0,01,.      0,06    0,0d     0,10     0,18     0,a~  0.16     0,10      O.ZQ 
Fio.  .'»05  h\s,  —  Courbes  caractéristiques  d'une  pompe  centrifuge  à  cinq  roues. 


En  employant  sept  roues  de  270  millimètres  de  diamètre  et  im  moteur  élec- 
trique à  courant  triphasé  {fig.  5%),  la  hauteur  de  refoulement  s'élève  à  100  mètres, 
avec  un  débit  de  85  mètres  cubes  à  l'heure  pour  1.200  tours  par  minute.  En  poussant 
la  vitesse,  nous  avons  atteint  plus  de  ir>0  mètres.  Le  rendement  de  cette  pompe 
esl  de  70  0/0. 


POMPES   CENTRIFUGES 


353 


Des  appareils  à  2,  3,  5  et  7  roues  fonctionnent  dans  des  mines  en  France  et  à 
rétranger,  notamment  aux  mines  de  Portes  et  Sénéchas  (Gard),  où  Tune  de  ces 
pompes  débite,  à  120  mètres,  75  mètres  cubes  à  Theure. 


;"%Wî\ 


Fio.  596.  —  Pompe  centrifuge  à  sept  roues  mue  par  un  moteur  triphasé. 

Nous  étudions  actuellement  plusieurs  projets  de  pompes  multicellulaires  avec 
moteurs  à  courants  triphasés  ;  dans  Tun,  il  s'agit  d'élever  360  mètres  cubes  à  Theure 
à  250  mètres  ;  dans  un  autre,  18  mètres  cubes  à  500  mètres,  et  même  600  mètres, 
d'un  seul  jet. 

Pompes  avec  turbines  à  vapeur.  —  Les  turbines  à  vapeur  sont  les  véritables 
moteurs  de  commande  des  pompes  centrifuges  à  haute  pression,  parce  qu'elles  per- 
mettent, grâce  à  leur  grande  vitesse  de  rotation,  de  réduire  considérablement  les 
dimensions.  Nous  avons  obtenu  avec  ces  turbo-pompes  de  remarquables  résultats, 
ainsi  qu'on  va  le  voir. 


f-ya-: 


Fio.  597.  —  Pompe  centrifuge  actionnée  par  une  turbine  à  vapeur. 


Les  figures  597  à  599  représentent  une  de  ces  machines,  étudiée  et  construite 
dans  les  Etablissements  Sautter-Harlé  et  C*®.  La  roue  de  la  turbine  a  30  centi- 
mètres de  diamètre  et  celle  de  la  pompe  8  centimètres  seulement,  et  cette  petite 
roue,  qui  tient  dans  la  poche,  a  élevé,  à  260  mètres,  12  litres  d'eau  par  seconde. 

LES  POMPES.  23 


354 


POMPES  A  MOUVEMENT  CONTINU 


La  petite  pompe  P  [fig,  597)  reçoit  Teau  par  le  tuyau  d'alimentation  A,  et  la 
refoule  dans  une  tuyère  conique  à  laquelle  se  raccorde  le  tuyau  d'évacuation.  La 
roue  mobile  {fig,  597  bis)  est  identique  à  celle  des  ventilateurs  Râteau  (<),  connus  dans 
les  mines.  Les  ailes  sont  des  portions  de  la  surface  géométrique  que  nous  avons 

appelée  «  conicyclide  ».  De  même,  le  diffuseur,  du 
type  composé,  est  formé,  comme  dans  ces  ventilateurs, 
d'une  partie  plate  raccordée  à  une  volute  spiraloïde. 

Par  le  même  artifice  de  construction  que  dans  les 
pompes  multicellulaires,  nous  avons  réalisé  l'équili- 
brage longitudinal,  de  première  importance  ici,  la  ma- 
chine tournant  à  18.000  tours  par  minute. 

Ici  encore  (comme  pour  le  ventilateur),  nous  avons 
cherché  à  éviter  le  régulateur  centrifuge  ordinaire  né- 
cessitant une  réduction  de  vitesse  par  engrenage  sur 
un  arbre  intermédiaire,  ce  qui  eût  été  peu  élégant,  et 
nous  avons  construit  un  régulateur  hydro-pneumatique 
[fig.  598)  analogue,  quoique  plus  complet,  à  celui  décrit  pour  le  ventilateur,  permet- 
tant de  contrôler  simultanément  le  débit  de  la  pompe  et  la  vitesse  de  rotation  de  la 
turbine. 


%. 

C 

r 

b 

N 

1 

r 

Fio.  598. 


La  tige  E  de  l'obturateur  est  placée  sous  la  dépendance  du  levier  ABÇ,  dont  le 
point  B  est  relié  au  piston  hydraulique  F  et  dont  le  point  C  est  articulé  à  la  tige  du 
piston  à  airl. 

Le  piston  F  se  déplace  dans  le  cylindre  M,  qui  communique  avec  un  tube  droit  H 
et  un  tube  de  Pitot  G  placés  l'un  et  l'autre  sur  le  tuyau  d'aspiration  de  la  pompe, 


C)  Voir  le  Génie  civil,  t.  XXXV,  n«  7,  p.  iUO. 


POMPES  CENTRIFUGES  355 

dans  le  voisinage  de  l'ouïe.  Le  piston  F  reçoit  donc,  de  bas  en  haut,  une  poussée 
proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse  de  Teau  dans  Touïe  de  la  pompe,  c'est-à-dire, 
par  conséquent,  au  carré  du  débit  ;  poussée  qu'équilibre  un  ressort  R  dont  on  peut 
faire  varier  la  tension. 


FiG.  599.  —  Turbine  à  vapeur  actionnant  une  pompe  centrifuge. 

Le  piston  I  se  meut  dans  un  cylindre  N  dont  la  partie  inférieure  communique 
avec  un  petit  ventilateur  centrifuge  V  disposé  en  bout  de  Tarbre  de  la  machine.  Ce 
ventilateur  exerce  une  pression  d'air  proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse,  pression 
qu'on  équilibre,  d'une  part,  par  le  poids  propre  du  piston,  et,  d'autre  part,  par  la  tension 
réglable  du  petit  ressort  r.  Cet  ensemble,  ventilateur  et  piston,  sert  ordinaire- 
ment de  limiteur  de  vitesse  pour  la  turbine  en  cas  d'emballement  ;  il  peut  aussi,  si  on 
le  désire,  assurer  la  constance  de  la  vitesse. 

Lorsque  c'est  le  réglage  du  débit  qui  fonctionne,  le  piston  I  est  en  bas  de  sa 
course  et  le  point  C  du  levier  sert  de  point  de  rotation;  c'est  alors  le  piston  F  qui, 
en  montant  ou  en  descendant,  ouvre  ou  ferme  l'obturateur  de  vapeur.  Si,  au  con* 
traire,  c'est  le  réglage  de  la  vitesse  qui  agit,  le  piston  F  est  en  bas  de  sa  course,  le 
point  B  sert  de  point  fixe  pour  la  rotation  du  levier  ABC,  et  c'est  le  piston  I  qui,  par 
son  déplacement  dans  le  cylindre,  effectue  la  fermeture  ou  l'ouverture  de  l'obturateur. 

Ce  procédé  de  réglage  fonctionne  très  bien,  car  les  efforts  que  les  pistons  I  et  F 
exercent  de  bas  en  haut  sont  considérables.  Pour  le  piston  F,  cet  effort  dépasse 
10  kilogrammes,  et,  pour  le  piston  1,  la  poussée  est  d'environ  6  kilogrammes;  on 
rélèverait  aisément  à  beaucoup  plus  que  cela  s'il  était  nécessaire. 

Résultats  d'eospériences,  —  On  voit,  d'après  le  tableau  des  expériences  que  nous 
donnons  ci-dessous  et  les  courbes  de  la  figure  599  bis,  que  le  rendement  de  la 
turbo-pompe  (')  croît  avec  la  vitesse;  cela  tient  à  ce  que  le  rendement  propre  de  la 
turbine  n'atteint  son  maximum  que  bien  au  delà  de  18.000  tours. 

(»)  Nous  appelons  rendement  total  de  la  turbo-pompe  le  rapport  du  travail  utile  en  eau  élevée  qu'elle 
fournit  à  celui  qui  est  théoriquement  disponible  dans  le  courant  de  vapeur  qui  traverse  la  machine. 


356 


POMPES  A  MOUVEMENT   CONTINU 


Nous  avons  construit  ces  courbes  caractéristiques  en  portant  le  coefficient  de 
débit  8  en  abscisses,  et  les  valeurs  correspondantes  de  po  et  de  jjl  en  ordonnées;  mais, 
les  valeurs  de  (x  étant  beaucoup  plus  grandes  que  celles  de  po»  ^^^^  avons,  pour  la 


'û  ÛJJ  0,20 

FiG.  599  his.  —  Courbes  caractéristiques  de  la  turbo-machine. 


commodité  du  dessin,  réduit  Téchelle  des  ordonnées  pour  reporter  les  points  (i  sur 
le  diagramme  ;  cette  échelle  particulière  est  indiquée  à  droite  de  la  figure. 


NOMBRE 

PRKSION 

PRESSIOS 

PRESSIOH 

DÉBIT 

TRAVAIL 

DTILB 

TRAVAIL 

THÉORIUCE 

RIKKIENT 

COIFFICIEST 

coirnciEST 

delà 

de  la  turbo> 

DE  TOURS 

AMONT 

AVAL 

UTILE 

pompe 

pompe 

TOT*l 

UAlfOMBTRIQUB 

DE  DÉBIT 

N 

P 

V 

^u 

Q 

T» 

Tt 

eo 

l* 

l 

par  minute 

kilogr. 
par  cm'i 

kilogr. 
par  cm'-i 

mtHres 

litres 
par  seconde 

chevaux 

chevaux- 
vapeur 

9.000 

4,3 

0,30 

71 

4,69 

4,44 

24,10 

0,184 

0,400 

0,0727 

» 

5,2 

0,37 

62,5 

6,10 

5,10 

27,2 

0,188 

0,432 

0,102 

)) 

5,3 

0,30 

(>4 

6,51 

5,36 

30 

0,185 

0,442 

0,108 

12.0()0 

3,7 

0,283 

124 

4,87 

8,07 

37,4 

0,216 

0,482 

0,0605 

» 

4,9 

0,31 

no 

7,60 

11,8 

53,5 

0,222 

0,450 

0,0945 

)) 

5.1 

0,47 

î)!,5 

9,84 

12,10 

40 

0,247 

0,355 

0,123 

iri.ooo 

7,2 

0,:i3 

190 

8,23 

20,8 

75,55 

0,275 

0,480 

0.0822 

» 

7,?).% 

(),<)() 

IHG 

9,6 

21,30 

77,5 

0,274 

0,412 

0,0955 

» 

8,« 

0,(i8 

140 

12,52 

25 

91,2 

0,272 

0,370 

0,125 

18.000 

«,20 

0,70 

30  i 

5,20 

21,10 

83 

0,255 

0,532 

0,0432 

» 

7,4 

0,80 

300 

7 

28 

101,2 

0,277 

0,522 

0,0585 

» 

9,('. 

1,00 

203 

12 

•42,1 

134 

0,313 

0,460 

0,100 

En  marche  normale,  à  18.000  tours  par  minute,  cette  petite  machine  a  débité 


POMPES  CENTIUFUGES 


357 


12  litres  par  seconde  à  263  mètres  de  hauteur,  soit  42  chevaux  de  travail  utile,  avec 
un  rendement  total  de  31,5  0/0.  Nous  avons  pu  atteindre  304  mètres  et,  si  nous 
n*avons  pas  voulu  aller  au  delà,  c'est  que  nous  avons  craint  de  faire  éclater  la  con- 
duite de  refoulement. 

De  précédentes  expériences  nous  ayant  fait  connaître  le  rendement  propre  de  la 
turbine,  nous  en  avons  déduit  celui  de  la  pompe  seule  ;  le  tableau  suivant  montre 
qu'il  est  voisin  de  60  0/0  : 


NUMÉROS 
d'orl>rb 

NOMBRE 

l>K  TOURS 

par  minute 
n 

HENDEMENT 

UÊCAniQUE 

total  maximum 

RENDEMENT 

■lAXIHDM 

de  la  turbioe  aeule 

RENDEMENT 

■  icAMQOC  «AXIIIOII 

de  la  pompe  aeule 

1 

2 
3 
4 

9.000 
12.000 
15.000 
18.000 

0,19 
0,24 
0,275 
0,31 

0,31 
0,40 
0,47 
0,52 

0,61 
0,60 
0,585 
0,595 

On  peut  prévoir  qu'avec  une  roue  de  120  millimètres  de  diamètre,  par  exemple, 
tournant  à  15.000  tours,  il  serait  possible  d'élever  à  400  mètres  20  litres  par  seconde, 
soit  100  chevaux  de  travail  utile. 

Une  pompe  avec  turbine  à  roues  multiples  pour  refouleur  de  déblai,  débiterait 
450  litres  par  seconde  à  85  mètres,  soit  500  chevaux  utiles,  pour  1.800  tours,  avec 
un  rendement  de  70  0/0  pour  la  pompe  seule.  Cette  machine  consommerait,  d'après 
nos  calculs,  8^«,65  par  cheval-heure  utile  en  eau  élevée.  Très  comparable,  on  le  voit, 
à  une  pompe  à  piston,  elle  serait  excellente  pour  l'élévation  des  eaux  de  ville. 

En  utilisant  les  turbo-pompes  multicellulaires,  on  atteindrait  500, 760, 1.000  mètres 
et  même  davantage. 

Comparaison  entre  les  pompes  centrifuges  et  les  pompes  à  piston,  —  Il  est  intéres- 
sant de  comparer  entre  elles  les  pompes  centrifuges  et  les  pompes  à  piston,  leurs 
propriétés  étant  différentes,  et  même,  à  certains  égards,  opposées. 

C'est  ainsi  qu*à  vitesse  constante,  tandis  que  les  pompes  à  piston  donnent  un 
débit  constant  à  une  hauteur  variable,  les  pompes  centrifuges  fournissent  un  débit 
variable  à  une  hauteur  sensiblement  constante,  ce  qui,  en  général,  correspond  mieux 
aux  besoins  de  la  pratique. 

On  peut  néanmoins  faire  varier  la  hauteur  de  refoulement  d'une  pompe  centri- 
fuge; il  suffit  pour  cela  de  changer  sa  vitesse  de  rotation.  Si  elle  est  commandée 
par  un  moteur  à  courant  continu,  on  le  fera  en  modifiant,  par  un  rhéostat,  le  courant 
d'excitation.  Mais,  si  le  moteur,  à  courant  triphasé,  est  alimenté  par  un  réseau  à 
fréquence  constante,  il  n'est  plus  guère  possible  d'agir  sur  la  vitesse.  Nous  avons 
alors  d'autres  moyens  consistant  à  enlever  des  roues  dans  le  corps  de  pompe,  ou, 
mieux  encore,  à  disposer  sur  ce  corps  de  pompe,  au  droit  des  différentes  roues,  une 
série  de  prises  d'eau,  et  à  mettre  en  communication  avec  la  conduite  de  refoulement 
celle  qui  correspond  à  la  pression  demandée. 

Une  vanne,  placée  sur  la  conduite  de  refoulement,  permettra  de  faire  varier  le 
débit,  qui  peut  aller  du  simple  au  double  sans  que  le  rendement  cesse  d'être  satis- 
faisant. 


358  POMPES   A   MOUVEMENT  CONTINU 

Les  pompes  centrifuges  ont  Tavantage  de  demander  peu  de  puissance  quand 
elles  ne  débitent  pas  ;  d'où  un  faible  couple  de  démarrage,  ce  qui  est  précieux  pour 
certains  moteurs  électriques. 

En  outre,  la  pression  s'y  élève  fort  peu  si  on  vient  à  fermer  la  conduite  de  refou- 
lement, ce  qu'il  serait  impossible  de  faire  sans  danger  de  rupture  avec  les  pompes 
à  piston. 

Bien  que  leur  rendement  propre  soit  plus  faible  que  celui  de  ces  dernières,  le 
rendement  de  l'ensemble  du  groupe,  moteur  électrique  et  pompe,  est  sensiblement 
le  même  dans  les  deux  cas,  par  suite  de  la  perte  aux  engrenages  de  réduction  de 
vitesse  qu'il  faut  interposer  entre  la  pompe  à  piston  et  son  moteur. 

Applioations,  —  On  voit  maintenant,  tout  naturellement,  les  applications  dont 
ces  pompes  centrifuges  sont  susceptibles. 

Conduites  par  moteurs  électriques,  on  les  emploiera  comme  pompes  souterraines 
dans  les  mines,  où  elles  refoulent  jusqu'à  200  mètres  d'un  seul  jet,  et  au  delà,  par 
relais  étages;  c'est  ce  qui  a  été  fait  aux  mines  de  Haroajo  (Espagne),  par  la  maison 
Sulzer.  Nous  pouvons  môme,  sous  certaines  conditions,  atteindre  et  dépasser  500 
mètres  d'un  seul  jet. 

Combinées  avec  des  turbines  à  vapeur,  elles  sont  tout  indiquées  comme  pompes 
de  fond  de  mines,  pompes  de  fonçage,  pompes  de  secours  en  cas  de  venue  subite 
d'eau,  pompes  à  incendie,  pompes  pour  l'alimentation  de  chaudières,  pompes  pour 
l'élévation  des  eaux  de  ville  ;  en  un  mot,  chaque  fois  qu'il  s'agit  de  produire  des 
pressions  supérieures  à  40  ou  50  mètres. 

Ce  groupe  de  turbo-pompes  se  recommande  par  le  bon  marché  de  son  installa- 
tion, son  peu  d'encombrement,  sa  légèreté,  la  facilité  de  sa  conduite  et  de  son  entretien 
et  sa  dépense  minime  d'huile  de  graissage. 

En  résumé,  comme  on  peut  en  juger  par  cette  courte  étude,  les  travaux  et  les 
expériences  de  ces  dernières  années  ont  ouvert  une  voie  nouvelle  aux  pompes  cenf  ri- 
fuges.  Convenablement  construites  et  judicieusement  employées,  elles  sont  suscep- 
tibles d'être  substituées  aux  pompes  à  piston  dans  les  cas  de  grandes  hauteurs  d'élé- 
vation et  dans  nombre  d'applications  où  elles  présentent  de  réels  avantages.  Plus 
elles  pénétreront  dans  la  pratique,  mieux  on  les  connaîtra,  et  plus  se  modifiera,  nous 
en  sommes  convaincu,  l'opinion  erronée  qu'on  s'en  était  faite.  » 


III 
POMPES  HÉLICOIDES 


Pompe  à  spirale.  —  La  pompe  à  spirale  {fig.  600  à  603)  consiste  en  un  tambour 
sur  lequel  est  enroulé  plusieurs  fois  —  six  fois  en  moyenne  —  un  tube  de  cuivre 
ouvert  à  l'une  de  ses  extrémités,  suivant  une  section  dirigée  vers  l'axe  de  ce  tambour, 
et  dont  l'autre  est  continuée  par  une  tubulure  regagnant  Taxe  de  la  pompe  et  assem- 
blée par  un  presse-étoupe  avec  la  conduite  de  refoulement. 

La  pompe  plonge  partiellement  dans  l'eau  à  élever  et  est  mise  en  mouvement 


POMPES  HÉLICOIDES 


359 


par  une  manivelle  calée  sur  Taxe.  Si  on  fait  un  tour,  la  partie  basse  de  la  première 
spire  se  trouve  remplie  d'eau  et  la  partie  supérieure  d'air.  Après  avoir  fait  autant  de 
tours  qu'il  y  a  de  spires,  elles  sont  toutes  dans  les  mêmes  conditions.  Si  Ton  con- 
tinue, Teau  monte  dans  le  tuyau  de  refoulement  un  peu  au-dessus  de  Taxe  et  reste 
stationnaire  pendant  que  l'air  sort,  à  mesure  qu'on  introduit  une  nouvelle  quantité 
d'eau.  Lorsque  tout  l'air  est  sorti,  l'appareil  est  en  charge  et  l'eau  s'élève. 


Fio.  600  à  603. 

Un  calcul  très  simple  permet  d'établir  que  la  hauteur  d'élévation  de  l'eau  est 
égale  à  la  somme  des  hauteurs  qui  séparent  le  haut  de  chaque  spire  du  liquide  à 
élever.  Dans  ces  conditions,  on  serait  tenté  de  croire  que  moins  la  pompe  plongerait 
dans  Teau,  meilleur  serait  le  rendement  ;  il  n'en  est  rien,  car,  en  élevant  la  pompe 
par  rapport  à  ce  niveau,  on  refoulerait  bien  à  une  plus  grande  hauteur,  mais  la 
quantité  refoulée  serait  beaucoup  moindre,  attendu  que  la  période  de  remplissage  à 
chaque  tour  ac  (fig,  602)  serait  beaucoup  diminuée.  Il  vaut  mieux,  lorsqu'on  a  à 
refouler  à  une  assez  grande  hauteur,  employer  une  pompe  qui  possède  un  plus  grand 
nombre  de  spires. 

Des  expériences  faites  par  le  général  Morin  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers, 
avec  une  pompe  à  spirale  appartenant  à  l'Institut  agronomique,  il  résulte  qu'il  y  a, 
pour  une  même  élévation,  avec  une  même  pompe  placée  toujours  dans  les  mêmes 
conditions,  une  vitesse  de  rotation  favorable  au  bon  rendement,  vitesse  qui  varie  de 
30  à  40  centimètres  à  la  seconde  et  avec  laquelle  on  a  obtenu  un  rendement  de  0,64. 
11  ne  faut  pas  cependant  abaisser  par  trop  l'allure,  car  une  partie  de  l'eau  puisée  par 
une  première  spire  retombe  au  moment  de  la  montée,  quand  le  manque  de  vitesse 
ne  lui  communique  pas  une  force  suffisante  pour  chasser  l'eau  qui  est  devant  elle. 

On  peut  dire  néanmoins  que  cette  pompe  est,  à  tous  les  points  de  vue,  un  appareil 
très  avantageux. 

Élévateur  d'eau  système  Thiéry.  —  Cette  machine  est  en  réalité  une  pompe  à 
hélice  à  plusieurs  tubes. 


360 


POMPES  A  MOUVEMENT  CONTINU 


Elle  se  compose  [fig.  604)  de  deux  ou  trois  surfaces  hélicoïdes  droites  fixées 
sur  un  tambour  en  tôle  et  tournant  avec  une  autre  caisse  cylindrique  qui  lui  est 


mmmmmm 


Pio.  604. 


concentrique  et  dont  Tune  des  extrémités  est  ouverte,  tandis  que  l'autre  est  fermée 
par  une  partie  conique  se  raccordant  par  son  sommet  au 
tuyau  de  refoulement. 

Le  tout  est  supporté  par  deux  paliers  dont  l'un  est  placé 
sous  cette  partie  conique  et  l'autre  sous  la  partie  de  l'arbre 
qui  est  en  dehors  de  la  pompe. 

Le  fonctionnement  est  le  même  que  celui  de  la  pompe  à 
spirale  ;  cependant,  comme  le  nombre   de  spires  est  très 
grand,  ce  qui  permet  de  refouler  à  une  assez  grande  hauteur,  ^ 
on  noie  davantage  la  machine  afin  d'obtenir  un  plus  grand 
débit. 

Pour  les  machines  de  grandes  dimensions,  la  com- 
mande, au  lieu  de  se  faire  directement  sur  l'axe,  se  fait  sur 
un  arbre  intermédiaire  réuni  à  celui-ci  par  un  train  d'en- 
grenages. 

Pompe  à  hélice  Shaw.  —  Partant  des  mêmes  considéra- 
tions, M.  Shaw  a  construit  une  pompe  à  spirale  disposée 
verticalement. 

Elle  se  compose  [fig,  605)  d'un  tube  dans  l'axe  duquel 
tourne,  avec  une  très  grande  vitesse,  un  arbre  portant  des 
palettes  de  forme  hélicoïdale,  assez  courtes  et  assez  éloignées 
les  unes  des  autres. 

La  palette  la  plus  basse  communique  à  l'eau  dans  laquelle 

elle  plongée  une  impulsion  de  haut  en  bas.  Cette  impulsion 

Fio.  605.  X      .    ?  *  .'  1        1  **        •       .        .     •     • 

est  entretenue  et  augmentée  par  la  palette  suivante,  et  amsi 

de  suite  jusqu'à  la  sortie  de  l'eau. 


POMPES    HÉLÏGOIDES 


36  « 


/% 


Machine  élévatoire  à  hélice,  système  Grulet.  —  Cette  machine,  construite  par  la 
Société  française  de  matériel  agricole,  est  en  quelque  sorte  Tinverse  d'une  turbine. 
Au  lieu  que  ce  soit  une  chute  d'eau  qui, 
en  frappant  les  ailes  fixées  à  un  arbre 
vertical,  lui  communique  un  mouvement 
de  rotation,  c'est  un  arbre  vertical  por- 
tant six  ailes  de  forme  hélicoïde  qui 
tourne  très  rapidement  et  élève  Teau 
dans  un  coursier. 

L'arbre  (fig.  606)  est  supporté  à  sa 
base  par  une  crapaudine  qui  est  munie 
d'une  pièce  conique  en  fonte  servant  à 
protéger  les  parties  en  mouvement  des 
matières  solides  contenues  dans  Teau. 
Cette  même  protection  est  assurée,  au- 
dessus  du  manchon  qui  porte  les  ailes,  par 
une  tôle  enroulée  en  forme  de  cône  et 
fixée  par  quatre  cornières  à  la  partie  cy- 
lindrique extérieure  fixe  de  la  machine. 
L'arbre  est  supporté  à  sa  partie  supé- 
rieure par  deux  paliers  dans  l'intervalle 

desquels  est  placée  la  poulie  de  commande.  L'appareil,  pour  donner  un  bon  rendement, 
doit  tourner  très  vite,  à  200  tours  environ.  D'après  M.  Grulet,  il  est  susceptible 
de  donner  un  rendemcntde  0,65. 


FiG.  606. 


Pompe  à  effet  axial  de  Desgoffes  et  de  Georges.  —  Cet  appareil  n'est  pas  sans  ana- 
logie avec  la  pompe  à  spirale.  Il  se  compose  {fig.  607)  de  deux  surfaces  cylindriques 
de  diamètres  différents  et  tournant  en  sens  inverse  autour  de  leur  axe  commun. 

Chacune  d'elles  est  munie  de  filets 
liélicoïdes  à  pas  contraires  disposés 
à  l'intérieur  de  la  plus  grande  et  à 
l'extérieur  de  la  plus  petite,  de  ma- 
nière que  ceux  de  l'une  ne  touchent 
pas  ceux  de  l'autre. 

La  rotation  de  l'appareil  en- 
traîne l'eau  comprise  entre  les  deux 
surfaces  dans  la  direction  rectiligne 
des  génératrices  à  la  façon  d'un 
écrou. 

Élant  donnée  la  forme  de  l'ap- 
pareil, on  voit  qu'on  peut  s'en  ser- 
vir pour  élever  des  liquides  quelconques,  et  que  les  liquides  visqueux  seront  même 
plus  facilement  élevés  que  les  autres,  attendu  que  leur  consistance  les  rapprochera 
davantage  de  cet  écrou  auquel  on  compare  le  fi uide  mis  en  mouvement  par  cette 
pompe. 

En  pratique,  il  est  assez  difficile  de  faire  tourner  le  cylindre  extérieur;  aussi  on 


Kid.  607. 


362 


POMPES  A  MOUVEMENT   CONTINU 


se  contente  de  la  rotation  du  cylindre  intérieur  ;  mais  on  peut  regagner  Teffet  ainsi 
dédoublé  en  faisant  déboucher  le  tuyau  d'aspiration  au  milieu  de  celui  qui  est  fixe  et 
en  continuant  le  cylindre  mobile  dans  un  autre  disposé  symétriquement. 

Le  mouvement  du  fluide  s'opérera  donc  du  milieu  vers  les  extrémités  de  Tenve- 
loppe  cylindrique  fixe,  qu'on  peut  appeler  corps  de  pompe,  et  de  là  le  fluide  se  diri- 
gera vers  les  conduits  de  refoulement  réunis  en  un  seul. 

Il  est  nécessaire  d'amorcer  la  pompe  en  la  remplissant  avant  la  mise  en  marche. 

Pompe  hélicolde  Houyouz.  —  Cette  pompe  [fig.  608)  ne  possède  pas  d'aubes. 
Son  arbre  porte  une  spirale  dont  le  diamètre  va  en  croissant  jusqu'à  atteindre  celui 
d'un  tambour  cylindrique. 


Fio.  608. 


La  marche  de  l'eau  s'effectue  absolument  comme  dans  une  pompe  à  spirale  pour 
l'aspiration.  Arrivée  dans  le  tambour,  l'eau  en  sort  sous  l'action  de  la  force  centri- 
fuge par  des  ouvertures  courbées  comme  le  pourraient  être  les  aubes. 

Avec  ce  système,  M.  Houyoux  pense  augmenter  le  rendement  et  obtenir  des 
hauteurs  de  refoulement  de  50  mètres. 


CHAPITRE  IV 

POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORGE  MOTRICE 
L^ACTION  D'UN  FLUIDE  EN  MOUVEMENT 


LE  FLUIDE  EST  UN  LIQUIDE 


A.  -  BÉLIERS  HYDRAULIQUES 


I.    —  THEORIB   DES    BBLIERS 


Le  principe  des  béliers  hydrauliques  est  Tutilisation  d'une  chute  d'eau  de  hau- 
teur h  pour  élever  à  une  hauteur  h'  supérieure  à  h  une  partie  de  Teau  débitée. 

Si  q  est  la  quantité  d'eau  empruntée  à  la  source,  et  q'  celle  qui  est  élevée  à  la 
hauteur  h\  le  rendement  de  l'appareil  est  évidemment  : 

qh 

et  il  est  clair  qu'une  partie  seulement  de 
Teau  débitée  pour  être  utilisée,  et  que  le 

rapport  ^  aura  peut  valeur  maxima  p- 

Tous  les  béliers  utilisent  la  vitesse 
acquise  par  Teau  dans  un  conduit  qui  est 
le  corps  du  bélier. 

Bélier  Whitehurst  —  Le  premier, 
rhorloger  anglais  Whitehurst  eut  Tidée 
du  bélier  hydraulique.  En  1772,  il  ins- 
talla à  Oulton  un  bélier  rudimentaire  qui  Fio.  609. 
exigeait  la  présence  constante  d'un  ma- 
nœuvre pour  ouvrir  et  fermer  le  robinet  d'échappement  R  {flg,  609). 

La  soupape  S  s'ouvre  lorsque  le  robinet  R  est  fermé  brusquement.   Une  certaine 


364        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


quantité  d'eau  est  refoulée  ;  puis  la  soupape  S  se  ferme  sous  Faction  combinée  de  son 
propre  poids  et  de  la  différence  de  pression  h'  —  h. 

Bélier  de  Montgol&er.  —  C'est  Montgolfier  qui,  en  17%,  permit Futilisation  pra- 
tique de  cet  appareil  en  inventant  le  bélier  à  fonctionnement  automatique,  qui  permet 
d'utiliser  sans  autre  secours  la  puissance  de  chute  d'une  masse  d'eau  pour  en  élever 
une  partie  à  une  hauteur  plus  grande  que  la  hauteur  de  chute. 

Soient  : 

N  et  Nq,  les  niveaux  d'amont  et  d'aval  de  la  chute  d'eau  utilisée  ; 

N',  le  ni-veau  auquel  on  veut  amener  l'eau; 

h  et  ^',  les  hauteurs  des  niveaux  NetN'  comptées  à  partir  de  N^,. 

Description  de  V appareil.  —  Un  conduit  cylindrique  CC|  [fig,  610),  situé  au- 
dessous  de  No,  réunit  le  bief  d'amont  à  un  réservoir  r  en  forme  de  cloche  dont  la  base 

est  au-dessus  du  bief  d'aval. 
Des  soupapes  à  clapet  ^,  s 
permettent  à  l'eau  de  pas- 
ser du  réservoir  r  dans  un 
réservoir  R  qui  l'enveloppe, 
de  la  base  du  réservoir  R 
par  le  conduit  de  refoule- 
ment D. 

Sur  le  corps  du  bélier 
CCf,  est  interposée  une 
boîte  B  dans  laquelle  peut 
se  mouvoir  dans  le  sens 
vertical  une  soupape  de 
grande  dimension  S.  Le 
mouvement  de  cette  sou- 
pape est  limité  par  un  (alon  t  et  la  surface  supérieure  de  B,  qui  est  dressée,  affleure 
très  peu  au-dessus  de  N^. 

Sous  la  cloche  R,  un  petit  conduit  portant  à  son  extrémité  un  reniflard  /*met  en 
communication  le  réservoir  r  et  l'extérieur.  Enfin,  un  robinet  non  figuré  sur  la 
figure  et  placé  sur  le  corps  de  bélier  C  permet  la  mise  en  marche  et  l'arrêt. 

Fonctionnement.  —  Lorsque,  entraînée  par  l'eau  qui  par  a  passe  du  bief  d'amont 
dans  le  bief  d'aval,  la  soupape  B  s'applique  sur  son  siège,  Feau  contenue  dans  le  corps 
de  bélier  C  possède  une  certaine  vitesse.  I^  fermeture  de  Forifice  a  détermine  la 
mise  en  mouvement  du  liquide  de  la  partie  C^.  Les  clapets  s,  s  s'ouvrent,  et  une  cer- 
taine quantité  d'eau  pénètre  dans  R. 

Sons  l'action  retardatrice  de  la  pression  qui  existe  dans  R,  la  vitesse  de  l'eau 
diminue;  les  clapets  s,  s  retombent.  Ace  moment,  l'air  contenu  dans  le  réservoir  rse 
détend,  et  la  pression  tend  à  y  devenir  inférieure  à  la  pression  atmosphérique  ;  le  reni- 
flard /"s'ouvre  et  de  Fair  pénètre  dans  r,  compensant  à  la  fois  l'air  entraîné  et  l'air 
dissous  par  l'eau.  La  vitesse  de  Feau  dans  le  corps  de  bélier  décroit  très  rapidement 
jusqu'à  zéro  et,  sous  Faction  de  son  poids,  la  soupape  S  retombe  et  démasque  l'ou- 
verture a. 


Fio.  610. 


LE  FLUIDE  EST  UN   LIQUIDE  365 

L'eau  du  bief  d'amont  s'écoule  alors  par  Torifice  a,  et,  lorsque  la  vitesse  d'écou- 
lement est  suffisante,  la  soupape  S  est  de  nouveau  soulevée  et  appliquée  sur  son 
siège  a. 

Le  rôle  du  réservoir  rest  double:  permettre  d'obtenir  une  vitesse  plus  uniforme 
pour  le  refoulement  de  Teau  dans  D  en  régularisant  l'arrivée  de  Teau  dans  la  cloche  R  ; 
—  permettre  l'adduclion  de  l'air  et  compenser  ainsi  les  pertes  dues  à  l'enlrainement 
et  à  la  dissolution. 

La  marche  générale  de  l'appareil  serait  la  même  si,  la  quantité  d'air  enfermée 
dans  la  cloche  R  restant  constante,  la  clocher  était  supprimée  avec  son  reniflard,  et 
si  le  corps  de  bélier  C4  débouchait  directement  dans  R,  les  clapets  «,  s  étant  rem- 
placés par  une  seule  soupape  à  clapet. 

C'est  avec  cette  disposition  que  nous  allons  étudier  la  théorie  du  bélier. 

Théorie  du  bélier  hydraulique.  —  Au  cours  de  cette  étude,  nous  négligerons  les 
frottements  et  les  pertes  de  charge  dues  aux  variations  de  diamètre  des  conduites; 
nous  en  montrerons  les  effets  par  la  suite. 

Toutes  les  pressions  seront  évaluées  en  colonnes  d'eau. 

Supposons  l'appareil  amorcé.  Une  oscillation  complète,  c'est-à-dire  la  période 
comprise  entre  deux  applications  successives  de  la  soupape  S 
sur  son  siège  a,  comprend  les  phases  suivantes  : 

1®  Phase  utile  :  a  fermé.  —  V  étant  la  vitesse  du  liquide  à 
l'instant  t  où  la  soupape  s'applique  sur  son  siège,  l'eau  du 
corps  de  bélier  soulève  le  clapet  s  et  pénètre  dans  R  (fig,  611). 

A  cet  instant  ^,  la  masse  par  unité  de  surface  du  liquide 
en  mouvement  est  : 

l 

FiG.  611. 
l  désignant  la  longueur  du  corps  de  bélier  C^,  comptée  de  F 
à  l'axe  de  la  hoiieB  {fig.  610).  Cette  masse  est  soumise  à  la  force  retardatrice  h'  —  h 
et  l'on  a  : 

(1)  -d\  ={h'  —  h)dt; 

m  rfV      {h'  ^  h)  g 

^  ^  dt  ""         / 

La  vitesse  en  décroissant  atteint,  à  l'instant  t^,  la  valeur  V,  pour  laquelle  la  sou- 
pape S  est  en  équilibre. 

2°  Phase  inutilisée  :  a  ouvert.  —  V  continuant  à  décroître,  a  s'ouvre,  et  aussitôt, 
sous  l'action  de  la  force  h'  ^  h^  s  se  ferme.  En  C,  la  vitesse  tombe  à  zéro. 

Dans  le  corps  de  pompe  C,  sous  l'influence  de  la  fermeture  de  «,  la  vitesse  de 
l'eau  tend  à  décroître  très  rapidement  jusqu'à  zéro  ;  mais  l'ouverture  simultanée  de 
«permet  au  liquide  de  s'écouler  et  tend  à  faire  croître  la  vitesse  de  l'eau  jusqu'à  la 
valeur 

correspondant  au  régime  établi. 


366        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

Ces  deux  actions  contraires  ont  pour  effet  de  faire  passer  la  vitesse  de  Teau 
dans  C  par  un  minimum  Vj  compris  entre  zéro  et  la  vitesse  V4,  qui  correspond   à 

Téquilibre  de  la  soupape  S.  Ce  mi- 
Position  1  Position  2  nimum  sera  atteint   à  Tinslant  t^ 

entre  le  moment  où  la  soupape  part 
de  la  position  i  et  celui  de  son  arri- 
vée à  la  position  2  [fig.  612). 

Soient  P  et  A  le  poids   et  la 
surface  supérieure  de  la  soupape  S, 

et  posons  ^  =  p,  poids  moyen  de 

la  soupape  par  unité   de  surface.- 
Lorsque  la  soupape  passe  de  la  position  1  (phase  de  fermeture)  à  la  position  2  (phase 
d'ouverlure),  la  force  qui,  par  unité  de  surface,  agit  sur  elle  de  haut  en  bas,  est  va- 
riable et  a  pour  valeur  à  Tinstant  t  : 

A       y  ^g 

Cette  force  qui,  au  moment  de  Touverture,  est  nulle  (7  —  V/i^^^^)'^^  soupape 
étant  en  équilibre,  atteindra  son  maximum  : 


Fio.  612. 


A       V  2^' 


à  rinstant  t^^  puis  décroîtra  jusqu'à  redevenir  nixlU  lorsque  V  atteindra  à  nouveau 
la  valeur  Y^  définie  précédemment  et  pour  laquelle  la  soupape  S  est  en  équilibre. 
On  a  ainsi  : 

(3)  V,  =  2^  (I)*  =  igp\ 

La  vitesse  de  Teau  dans  le  corps  du  bélier  continuant  à  croître,  la  soupape  S  se 
met  en  mouvement  de  bas  en  haut  et  est  de  nouveau  appliquée  sur  son  siège  lorsque 
la  vitesse  de  Peau  atteint  de  nouveau  la  valeur  Y  à  Pinstant  ^3.  Pendant  toute  la 
période  d'ouverture  de  S,  nous  avons  : 


d'où 


w 


^dy  =  {h--p)dt, 


dl 


l 


Calcul  de  la  vitesse  maxima  Y.  —  Entre  le  moment  où  la  soupape  S  quitte  la 
position  2  pour  venir  à  la  position  1,  elle  est  soumise  par  unité  de  surface  à  la  force 
h  —  p,  et  nous  pouvons  appliquer  à  son  mouvement  les  formules  du  mouvement  uni- 
formément accéléré. 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE  367 

T  étant  le  temps  nécessaire  au  passage  de  la  position  2  à  la  position  1,  nous 
avons  : 

V  =  V,  +  (^-i>)^. 

Ces  deux  équations,  dans  lesquelles  ^,  hauteur  de  levée  de  la  soupape  {fig,  612), 
est  connue,  permettent  de  déterminer  Y  : 


V  =  VVî  +  2e  [h  —  p)  =  VVP'  +  2e(A  — p). 

Donc,  en  résumé,  la  phase  complète  peut  se  caractériser  comme  suit  : 

1.  La  vitesse  de  l'eau,  à  Tinstant  ^^,  est  V^  =  ^ffP^^  la  soupape  S  s'ouvre,  s  se 
ferme. 

2.  La  vitesse  continue  à  décroître  jusqu'à  un  minimum  Y^  atteint  à  l'instant  t^,  la 
soupape  S  achève  de  s'ouvrir,  le  liquide  s'écoule  dans  le  bief  d'aval;  la  vitesse  croît 
pour  atteindre  à  nouveau  Y ^,  position  d'équilibre  de  la  soupape  S  à  l'instant  t\. 

3.  La  vitesse  continuant  à  croître,  la  soupape  S  se  referme  à  l'instant  f  j  ^^ï  1^ 
vitesse  ayant  atteint  la  valeur  Y,  la  soupape  s  s'ouvre  à  nouveau,  et  le  liquide  est  alors 
refoulé  utilement. 

4.  La  vitesse  diminue  peu  à  peu,  et,  lorsqu'elle  atteint  Y^,  S  s'ouvre  à  nouveau 
pendant  que  s  se  ferme,  et  le  cycle  recommence. 

Durée  du  refoulement,  — En  partant  de  l'équation  (1),  nous  obtenons  : 

^  (V  -  V,)  =  (/»'- A)  (r,-0, 
d'où  la  durée  du  refoulement  : 

(^^  '^-'  =  V  h'-h  ' 

Durée  de  V échappement.  —  En  partant  de  l'équation  (4),  on  a  : 
l 


^(V-Y,)  =  (^,~-0(^-i)), 


d'où  Ton  tire  : 


Influence  de  la  hauteur  de  refoulement.  —  Le  rapport  des  durées  du  refoulement 
et  de  l'échappement  est  : 

(7)  ^  — ^  =  hfzJL. 

t^  —  t^       K  —  h 

Le  rendement  de  l'appareil  variant  dans  le  même  sens  que  ce  rapport,  on  voit  que  : 
Le  rendement  d'un  bélier  sera  d autant  plus  grand  que  la  différence  entre  la  hauteur 
de  refoulement  et  la  hauteur  de  la  chute  utilisée  sera  plus  faible. 


368         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

Les  expériences  confirment  ce  résultat.  C'est  ainsi  que,  pour  un  même  bélier, 
lorsque  la  diiïérence  h'  —  h  varie  de  4"*,50  à  15  mètres,  le  rendement  tombe  de  0",97 

à  c-^e?. 

Influence  de  la  dimension  et  du  poids  de  la  soupape  d'échappement.  —  Dès  que  la 
soupape  S  quitte  son  siège,  la  surface  de  Tespacê  annulaire  par  lequel  peut  s'écouler 
l'eau  varie  de  0  à  ^izpe  {fig.  612),  p  étant  le  rayon  de  la  surface  supérieure  circulaire 
de  S,  e  étant  la  dislance  qui  sépare  les  deux  positions  extrêmes  de  S. 

Tant  que  cette  surface  d'échappement  restera  inférieure  à  la  section  w  du  corps  de 
bélier,  il  y  aura  une  perte  de  charge.  Quelle  que  soit,  d'ailleurs,  la  loi  du  mouve- 
ment de  haut  en  bas  de  la  soupape  S,  le  temps  pendant  lequel  la  veine  liquide  sera 
ainsi  contractée  variera  en  sens  inverse  de  p,  et  par  conséquent  la  perte  de  charge  totale 
due  à  celte  contraction  diminuera  lorsque  le  rayon  de  la  soupape  S  sera  augmenté. 
Donc  :  le  rendement  d'un  bélier  hydraulique  varie  avec  la  surface  de  la  soupape 
d'échappement  et  varie  dans  le  même  sens. 

M.  Vigreux,  voulant  évaluer  parle  calcul  les  pertes  de  charge  correspondante 
cet  étranglement  momentané  de  la  veine  liquide,  assimile  successivement  l'orifice 
annulaire  et  la  soupape  S  : 

1**  A  une  plaque  mince  interposée  dans  un  courant  cylindrique  perpendiculaire- 
ment à  ce  courant  ; 

2®  A  un  ajutage  cylindrique. 

Les  deux  hypothèses  ont  pour  résultat  de  remplacer  dans  les  calculs  la  hauteur 

de  chute  h  par  le  produit  aA,  a  étant  compris  entre  G  et  1. 

3 
Dans  la  seconde  hypothèse,  M.  Vigreux  adopte  pour  a  la  valeur  ot  ==  t- 

4 

Si  maintenant  nous  reprenons  Téquation  (7),  nous  voyons  que  le  rendement  est 

p 
proportionnel  à  ^  —  p\  il  varie  donc  en  sens  contraire  du  rapport  p  =  -j  î  ^^^s  venons 

de  voir  déjà  l'influence  delà  surface  de  la  soupape  d'échappement;  celle  de  son  poids 
peut  s'exprimer  ainsi  : 

Le  rendement  d'un  bélier  varie  en  sens  contraire  du  poids  de  la  soupape 
d'échappement. 

Influence  de  la  dimension  des  soupapes  de  refoulement.  —  Si  la  somme  des 
surfaces  des  soupapes  ^,  s  était  inférieure  à  la  section  du  corps  de  bélier  C^,  il  en 
résulterait  une  contraction  et,  par  suite,  une  perte  de  charge. 

D'autre  part,  il  n'y  a  aucun  intérêt  à  augmenter  au  delà  de  la  section  de  C  la 
valeur  totale  des  surfaces  des  soupapes  *,  s.  Aussi  prend-on  généralement  pour 

valeur  commune  de  la  surface  des  n  clapets  la  quantité   ->   oj  étant  la  section  du 

corps  C^. 

Influence  de  IVcartement  des  soupapes  d'échappement  et  de  refoulement.  —  Du 
choc  dans  les  be'liers.  —  Lorsque  les  clapets  *,  s  se  ferment,  la  vitesse  du  liquide 
contenu  dans  la  partie  C^  du  corps  du  bélier  devient  nulle.  Sous  l'influence  de  la 
détente  de  lair  contenu  dans  le  réservoir  r  [fig.  610),  le  liquide  de  C,  tend  même  à 
être  refoulé  de  C^  vers  C. 

L'action  de  cette  masse  liquide  contenue  dans  C^  est  d'abaisser  la  valeur  minima 
de  Vj,  vitesse  de  l'eau  dans  le  corps  de  bélier  C.  Cette  action  augmente  donc  la 


LE   FLUIDE   EST    UN   LIQUIDE  369 

durée  de  la  période  d'échappement  et,  par  conséquent,  diminue  le  rendement  de 
Tappareil. 

Il  est  évident  que   cette  action  retardatrice  varie  dans  le  même  sens  que  le 

rapport — TT^"  Si  Ton  fait  croître  ce  rapport,  il  arrivera  un  moment  où  le  refoule- 
ment du  liquide  de  C| ,  à  l'instant  de  la  fermeture  des  clapets  s,  s,  sera  assez  considé- 
rable pour  produire  un  choc  dans  la  boîte  B,  c'est-à-dire  pour  réduire  jusqu'à  zéro 

la  valeur  du  minimum  V2. 
1   f^ 
Le  rapport  — r-r^  continuant  à  croître,  le  minimum  Vj  deviendra  négatif,  et  Ton 

aura  un  refoulement  du  liquide  dans  le  corps  de  bélier  C. 

Ce  sont  là  de  très  mauvaises  conditions  de  fonctionnement,  la  durée  de  la 
période  d'échappement  se  trouve  considérablement  augmentée,  et  il  y  a  une  grande 
perte  de  travaiL 

11  y  a  donc  le  plus  grand  intérêt  à  éviter  tout  choc,  et,  en  diminuant  le  rap- 

port — p-^>  à  diminuer  autant  que  possible  l'action  retardatrice  du  liquide  contenu 

dans  le  corps  du  bélier  C|. 

Pour  un  volume  déterminé  du  corps  de  bélier  C,  on  ne  peut  diminuer  la  section 
de  la  conduite  C^  sans  diminuer  proportionnellement  la  quantité  d'eau  introduite 
dans  le  réservoir  à  chaque  pulsation.  C'est  donc  la  longueur  de  C^  qui  doit  être 
diminuée  autant  que  possible,  et  on  peut  dire  que  le  rendement  d'un  bélier  varie  en 
sens  inverse  de  la  dislance  qui  sépare  les  soupapes  d'échappement  et  de  refoulement. 

Influence  des  frottements  dans  les  conduits  et  des  vitesses  restantes  du  liquide 
au  refoulement  et  à  V échappement.  —  Dans  les  calculs  qui  précèdent,  nous  n'avons 
tenu  aucun  compte  du  frottement  du  liquide  dans  le  corps  de  bélier  et  Ja  conduite 
de  refoulement. 

D'autre  part,  le  liquide  a  une  certaine  vitesse  restante  lorsque,  par  l'orifice  a,  il 
arrive  au  niveau  Nq  pendant  la  période  d'échappement.  Il  en  est  de  même  lorsque 
l'eau  refoulée  atteint  le  niveau  N'. 

Toutes  ces  causes  tendent  à  diminuer  le  rendement  du  bélier,  et,  pour  que  les 
résultats  du  calcul  puissent  être  comparés  aux  résultats  des  expériences,  il  faudrait  : 

a)  Diminuer  h  : 

1**  D'une  quantité  correspondant  aux  pertes  de  charge  dues  aux  frottements 
dans  le  corps  du  bélier  C  ; 

2**  D'une  quantité  correspondant  à  la  perte  de  charge  due  à  la  vitesse  restante  à 
l'oriiice  a. 

b)  Augmenter  h'  : 

i*  D'une  quantité  correspondant  aux  pertes  de  charge  dues  aux  frottements  et 
remous  dans  C|,  dans  les  réservoirs  r  et  R  et  dans  la  conduite  de  refoulement; 

2<*  D'une  quantité  correspondant  à  la  vitesse  restante  de  l'eau  à  son  arrivée  au 
niveau  N'. 

Volume  du  réservoir.  —  Comme  nous  l'avons  déjà  indiqué,  le  rôle  du  réservoir  R 
est  de  régulariser  le  refoulement  de  l'eau  dans  la  conduite  D. 

Pratiquement,  il  est  impossible  d'obtenir  que  la  vitesse  de  refoulement  soit  cons- 
tante. Mais  l'on  peut  s'imposer  la  condition  que  cette  vitesse  ne  s'écarte  de  sa  valeur 

LES  POMPES.  24 


370         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  I/ACTION  DLÎN  FLUIDE 

moyenne  w  que  d'une  fraction  —  de  sa  valeur,  et  calculer  le  volume  v  qu'il  sera 

nécessaire  de  donner  au  réservoir  R  pour  qu'il  en  soit  ainsi. 
Appelons,  dans  ces  conditions  : 

n,  n^,  n^,  le  niveau  moyen  de  Teau  dans  le  niveau  maximum  et  le  niveau 

minimum  ; 
Uy  M|,  Mj,  les  volumes  correspondants  de  Tair  dans  le  réservoir; 
P,  Pi,  Pj,  les  pressions  correspondantes. 

Ce  sont  ces  pressions  qui  donnent  sa  vitesse  au  liquide  de  la  conduite  D.  Il  est 
donc  évident  qu'aux  pressions  : 

devront  correspondre  les  vitesses  : 

'  'm  m 

Pendant  la  période  d'ouverture  des  clapets  s,  s^  il  entre  dans  le  réservoir  une 
certaine  quantité  d'eau  q.  Appelons  : 

ô|,  le  temps  t^  —  adonné  par  (5)  pendant  lequel  les  clapets  sont  ouverts  ; 

62,  le  temps  t^  —  t^  donné  par  (6)  pendant  lequel  les  clapets  «,  s  sont  fermés. 

Pendant  la  période  d'ouverture   comme  pendant  la  période  de  fermeture  des 

clapets,  la  vitesse  dans  D  ne  devra  varier  que  dew  -\ k  w •  Nous  aurons  donc 

des  valeurs  très  approchées  des  quantités  d'eau  refoulées  dans  D  pendant  ces  deux 
périodes,  en  supposant  la  vitesse  de  refoulement  constante  et  égale  à  sa  valeur 
moyenne  w. 

Ceci  posé,  nous  avons  : 

(8)  u^  -\-  u^  =  2?/, 

(9)  P2  +  P.  =  2P. 

Enfin  la  loi  de  Mariotte  nous  donne  : 

^  '  ».  +  «,    p,  +  p. 

Dans  cette  équation,  P  est  connu  :  c'est  le  produit  de  la  différence  H  des 
niveaux  N'  et  n  par  la  surface  û  de  la  section  n  du  réservoir  R. 

Reste  donc  à  calculer  les  différences  P^  —  P^  et  ^f^  —  a.^  des  pressions  et  des 
volumes  extrêmes  dans  le  réservoir. 

Nous  avons  : 

dl^  ~^  dt  ' 


LE   rUIDE   EST   LN   LIQLIDE  371 

en  intégrant  deux  fois  : 

dw—  (?^  —  p2)rZ^ 


et 


d'où  : 


/«0| 


D'autre  part  on  a  : 

(12)  n^  —  M^  =  12.20.  0^. 

Appelons  maintenant  od  et  (i>|  les  sections  du  corps  de  bélier  CC,  et  du 
tuyau  de  refoulement  D  ;  nous  pourrons  évaluer  de  deux  manières  la  quantité  d'eau 
refoulée  : 

Pendant  la  période  d'ouverture  des  clapets  s^  5,  la  quantité  d'eau  qui  pénètre 
dans  le  réservoir  est  : 

et  en  tenant  compte  de  (2)  : 

,    h'  —h 
(i3j  ^rr^oiO, — ^ g. 

Pendant  toute  la  période  de  refoulement,  cette  même  quantité  d'eau  peut 
s'évaluer  : 

(14)  î  =  co,M^(0,  +6,). 

Les  équations  (13)  et  (14)  permettent  de  calculent,  qui,  substitué  dans  (11)  et  (12), 
nous  donne  enfin  les  valeurs  chercliccs  : 


(»')  "*-«-f-^-^^/"(*'-* 


Substituant  dans  l'équation  (iO)  les  valeurs  que  nous  venons  de  calculer,  nous 
obtenons  enfin  : 

u  =:^p(A'—  h)m}. 

Mais  on  a  : 
d'où  : 

(18.  «  =  |p(/e'-;i)co,e,(^, +62). 

Les  équations  (5;  et  (6)  nous  permettent  d'éliminer  0,  etO^;  la  pression  moyenne 


372 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FOUCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


P  est  égale  à  la  pression  atmosphérique  augmentée  de  la  hauteur  moyenne  de  refou- 
lement au-dessus  du  niveau  w,  soit  H^  -}-  H.  On  a  dès  lors  : 


(19) 


m    Hq  +  H  h'  —  pYI  ,^r       ç,     ,>T 


On  peut  se  fixer  m  aussi  grand  que  possible.  Dans  la  pratique,  on  ne  calcule 
jamais  u  pour  une  valeur  de  m  supérieure  à  50. 


DIFFERENTS    TYPES    DE    BELIERS 


Bélier  Bollée.  — Avec  les  béliers  précédemment  décrits,  ily  aà  craindre,  pour  leur 
bon  fonctionnement,  que  le  niveau  d'aval  ne  s'élève  suffisamment  pour  venir  à  la  hau- 
teur du  reniflard  ;  il  est  vrai  qu'on  peut  remédier  à  cet  incouvénient  en  plaçant  le 
bélier  plus  haut;  mais  alors  on  n'utilise  plus  toute  la  hauteur  de  chute,  et  le  rende- 
ment est  diminué. 


Bollée  a  imaginé  une  heureuse  modification  qui  permet  d'utiliser  les  chutes  îcs 
plus  faibles. 


LE   FLUIDE   EST   UN   LIQUIDE 


373 


Sur  le  corps  du  bélier  B  [fig,  613),  il  a  placé  une  colonne  creuse  C  en  fonte,  qui 
communique  constamment  avec  lui  et  qui  est  terminée  à  sa  partie  supérieure  par  une 
cage  mise  en  relation  par  le  tuyau  i  avec  la  partie  du  corps  B  située  immédiatement 
au-dessous  de  la  soupape  d'arrêt  S'.  Cette  cage  supérieure  est  munie  d'une  ouver- 
ture réglée  par  une  vis  à  pointeau  qui  permet  l'aspiration  de  l'air  extérieur  au  mo- 
ment où  se  produit  la  réaction  qui  succède  à  l'aspiration.  Une  petite  soupape  d'arrêt 
ferme  cette  ouverture  quand  l'eau  reprend  son  mouvement  vers  la  cloche.  On  voit  que 
ce  dispositif  constitue  une  véritable  pompe  à  air,  qui  supprime  avantageusement 
l'emploi  du  reniflard  et  du  réservoir  d'air  intermédiaire  situé  dans  la  cloche  R  des 
premiers  béliers. 

Bollée  a  également  supprimé  les  chocs  de  la  soupape  d'échappement  S  sur  son 
siège  en  l'équilibrant  et  en  lui  donnant  une  forme  spéciale.  La  paroi  extérieure  de 
cette  soupape  est  munie  d'ouvertures  qui  permettent  la  circulation  et  la  sortie  de 
l'eau  ;  de  plus,  elle  est  supportée  par  une  biellette  articulée  à  son  axe  à  un  levier  D 
qui  porte  à  l'autre  extrémité  un  contrepoids  variable  d.  Un  ressort  D'  fixé  à  D,  inter- 
posé entre  le  système  de  suspension,  assure  la  douceur  du  fonctionnement.  Le  fond 
de  la  crapaudine  qui  contient  la  partie  inférieure  de  l'axe  de  la  soupape  est  garni  de 
rondelles  élastiques  dont  l'effet  s'ajoute  à  celui  du  contrepoids  pour  amortir  le  choc 
qui  se  produit  lorsque  la  soupape  retombe. 

Une  soupape  de  sûreté  appuyée  sur  son  siège  par  un  ressort  convenablement  taré 
est  placée  sur  la  cloche  R  et  prévient  ainsi  l'éclatement  qui  pourrait  se  produire  dans 
le  cas  où  le  refoulement  se  trouverait  obstrué. 

Ainsi  constitué,  et  avec  un  tuyau  d'amenée  de  170  millimètres  de  diamètre,  une 
chute  de  4n>,50  et  un  débit  de  1.500  litres  par  minute,  l'appareil  fonctionnant  dans  les 
conditions  les  plus  favorables  peut  élever  à  5", 60  de  hauteur  300  litres  à  la  minute. 
Son  rendement  varie  entre  75  et  80  0/0. 

Un  perfectionnement  a  été  apporté 
aux  béliers  par  la  maison  Bollée  et  a 
paru  pour  la  première  fois  à  l'Exposition 
universelle  de  1900.  Il  consiste  en  un  dis- 
positif permettant  d'élever  de  l'eau  propre 
en  employant  de  l'eau  motrice  sale. 

A  cet  effet,  l'appareil  comporte  un  ré- 
servoir cylindrique  enfermé  dans  la  cloche 
du  bélier  ;  ce  cylindre  est  ouvert  à  sa  par- 
tie supérieure  et  communique  avec  l'aspi- 
ration et  le  refoulement  d'eau  propre  par 
sa  partie  inférieure.  Ce  vase  est  placé  à 
une  hauteur  suffisante  dans  la  cloche  pour 
que  l'eau  motrice  ne  puisse  pas  y  pénétrer. 
Le  débit  d'eau  pure  est  suffisant  pour  dé- 
border du  vase  cylindrique  à  la  fin  de 
l'aspiration  ;  une  partie  de  l'eau  propre  est 
perdue  et  se  mélange  à  l'eau  motrice. 


FiG.  Glo.   —  Bélier  Hennann  Fischer. 


Bélier  Hermann  Fischer.  —  En  1866,  cet  inventeur,  étudiant  un  bélier  avec  tuyau 


374         POMPES  EMPF.OYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  I/ACTION  IVIN  FLUIDE 

d'amenée  de  1  mètre  de  diamètre,  construisit  un  modèle  en  petit  qui  présente  un 
certain  intérêt  par  la  préoccupation  évidente  d'amortir  les  coups  de  bélier  en  rappro- 
chant les  soupapes  d'échappement  hh  et  de  refoulement  b, 

La  figure  615  montre  la  disposition  de  la  soupape  d'échappement;  elle  est  ana- 
logue à  une  soupape  à  double  siège  M,  creuse,  et  laisse  une  large  section  de  passage 
au  liquide. 

Cet  appareil  n'a  pas  été  exécuté  en  grand,  à  notre  connaissance. 

Bélier  Hett.  —  C'est  [flg,  016  et  617)  un  type  très  simple,  utilisable  seulement 
pour  les  débits  de  faible  importance. 


FiG.  610  cl  on.  —  Bélier  Uelt. 

A  et  R  sont  les  tuyaux  d'arrivée  et  de  refoulement  ;  l'échappement  se  fait  libre- 
ment en  K.  Le  clapet  d'échappe- 
ment C  reste  ouvert  sous  l'influence 
de  son  poids  tant  que  la  vitesse  de 
l'eau  n'est  pas  suffisante  pour  l'ap- 
pliquer sur  son  siège  ;  alors  seule- 
ment, G  se  soulève  et  le  liquide  pé- 
nètre dans  le  réservoir  d'air  P. 

Bélier  à  simple  effet  Durozoi.  — 
Cet  appareil,  représenté  par  la  fi- 
gure 618,  offre  les  caractères  sui- 
vants :  le  clapet  d'arrêt  N  est  muni 
d'un  dispositif  L,  qui  permet  de  faire 
varier  sa  course  avec  le  débit.  L'ali- 
mentation d'air  est  bien  étudiée  et 
assurée  comme  il  suit.  Lorsque  l'eau 
s'écoule  librement  de  A  vers  B,  il 
Fio.  618.  -  Bélier  à  simple  effet  burozou  g^  produit  dans  le  tube  T  un  vide 

qui  détermine  l'introduction  d'un  peu  d'air  ;  lorsque}  le  clapet  d'arrêt  se  ferme,  l'eau 


LE   FI.riDE   EST    IN    LIQUIDE 


.17; 


Fio.  619.  —  Bélier  à  simple  ellet  Durozoi, 


remonte  dans  T,  comprime  Tair  qui  soulève  le  petit  clapet  C,  et  se  rend  dans  la 
chambre  E , 

Afin  d'augmenter  Teffet 
utile  de  Teau,  on  établit  à 
Fextrémité  supérieure  du 
tuyau  de  chute  un  clapet 
s'ouvrant  du  dehors  en  de- 
dans. Ce  clapet,  qui  se  ferme 
en  même  temps  que  le  cla- 
pet d'arrêt,  empêche  la  ré- 
action de  se  transmettre  au 
liquide  du  réservoir,  et,  par 
suite,  augmente  l'effet  de  la 
soupape  F. 

L'appareil  représenté 
par  la  figure  618  laisse  écou- 
ler l'eau  d'échappement  dans 
un  tuyau  latéral  qui  s'amorce 
en  B,  et  auquel  on  peut  quelquefois  donner  une  certaine  pente,  ce  qui  augmente 
l'effet  utile. 

La  figure  619  donne  la  disposition  d'un  bélier  également  à  simple  effet,  mais  dans 

lequel  Teau  d'échappement  est  évacuée  par  la  par- 
tie inférieure.  Ici  le  clapet  d'arrêt  E  est  maintenu 
ouvert  par  un  contrepoids  L  ;  l'alimentation  d'air 
est  identique  à  celle  du  précédent  appareil. 

Bélier  H.-D.  Pearsall.  —  M.  Pearsall  a  ap- 
pliqué le  principe  du  bélier  à  des  machines  de 
grandes  dimensions  destinées  soit  à  élever  de 
l'eau,  soit  à  comprimer  de  l'air  et  à  permettre 
ainsi  un  véritable  transport  de  force. 

Le  principe  est  toujours  le  même.  M.  Pear- 
sall, en  actionnant  par  un  petit  moteur  annexe  la 
soupape  principale,  supprime  les  chocs  et  peut 
donner  à  sa  machine  des  dimensions  et  une  puis- 
sance notablement  plus  considérables  que  celles 
ordinairement  adoptées. 

La  figure  6^0  donne  une  disposition  pour 
refoulement  et  élévation  d'eau.  Le  tuyau  A  con- 
duit l'eau  de  l'endroit  où  elle  est  captée  au  déver- 
soir B.  La  communication  se  fait  au  moyen  de  la 
soupape  principale  C,  mue  directement  par  un 
petit  moteur  à  air  comprimé  G,  qui  est  alimenté 
par  le  réservoir  d'air  de  l'appareil  lui-même. 
Les  clapets  D,  D  mettent  en  communication  la 
partie  supérieure  de  l'appareil  et  la  chambre  à  air  E,  à  la  partie  inférieure  de  laquelle 


376 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTREGE  L'ACTFON  D'UN  FLUIDE 


débouche  le  tuyau  de  refoulement  F.  Enfin  H  est  une  soupape  à  air  portant  un  flot- 
teur J,  dont  la  distance  à  H  peut  être  modifiée  au  moyen  d'une  vis  K. 
Le  fonctionnement  de  Tappareil  est  le  suivant  : 

Le  tuyau  A  étant  plein  d'eau,  la  soupape  C  est  ouverte  par  le  moteur,  et  Teau 
s*écoule  dans  le  déversoir  B  ;  la  chambre  M,  qui  était  pleine  d'eau,  se  vide,  et  ^ai^  y 

pénètre  grâce  à  la  soupape  H. 
Au  bout  d'un  certain  temps 
(trois  secondes  par  exemple), 
le  moteur  ayant  accompli  une 
partie  de  sa  révolution,  la  sou- 
pape C  se  ferme.  L'eau  de  A 
continue  d'affluer  à  cause  de 
sa  vitesse  acquise  ;  elle  pénètre 
dans  la  chambre  M,  soulève  le 
flotteur  J,  ferme  la  soupape  H. 
Lorsque  la  pression  de  l'air  est 
suffisante,  les  clapets  D,  D 
sont  soulevés  et  l'air  pénètre 
avec  une  certaine  quantité 
d'eau  dans  la  chambre  E,  jus- 
qu'à ce  que  l'équilibre  de  pres- 
sion se  soit  établi  et  que  la 
force  vive  de  l'eau  soit  utilisée. 
11  est  bien  évident  que  l'air 
comprimé  dans  E  refoule  par  F 
une  certaine  quantité  d'eau. 

On  voit  que  la  fermeture 
de  la  soupape  C  n'a  pas  besoin 
d'être  rapide  puisque,  au  dé- 
but, l'eau  peut  pénétrer  libre- 
ment dans  M  ;  tant  qu'elle  n'at- 
teint pas  le  niveau  J,  la  sou- 
pape H  reste  ouverte  et  permet 
à  l'air  de  s'échapper. 

L'appareil  est  réglé  de 
manière  qu'au  moment  où  les 
clapets  D,  D  se  ferment  dou- 
cement, la  soupape  C  soit  de 
nouveau  ouverte  ;  la  marche 
est  alors  très  douce  et  très 
régulière  :  l'eau  acquiert  len- 
tement une  certaine  force  vive, 
pour  la  restituer  de  même  dans 
la  seconde  partie  du  mouve- 
ment. L'écoulement  de  l'eau  refoulée  se  fait  d'une  façon  continue  sous  la  pression  de 
1  air  comprimé  dans  la  chambre  E. 


—  bélier  moteur  Pearsu II. 


C,  tuyau  (l'arrivée  de  0*,30  de  diamètre  ;  D,  soupape  d'ad- 
mission annulaire,  ouvrant  et  fermant  alternativement  le 
trop-plein  G,  et  commandée  par  la  tige  E  et  la  came  P  d'un 
petit  moteur  &  air  comprimé  faisant  25  tours  par  minute.  La 
soupape  D  ferme  sur  un  siège  en  caoutchouc,  dont  les 
bords  sont,  dès  l'origine  de  cette  fermeture,  appuyés  sur 
D  parla  pression  de  l'eau  à  l'intérieur  de  D  (Voir  fig.  620).  H, 
chambre  intermédiaire,  avec  tlotteur  c  renfermé  dans  un 
tube  ab,  qui  commande  la  soupape  d'évacuation  d'air/,  et 
communiquant  avec  le  refoulement  M  par  les  clapets  K, 
à  ressorts  L. 


LE   FLllîDE   EST   UN    LIQUIDE 


377 


Il  y  a  intérêt,  au  moment  de  la  mise  en  marche,  à  introduire  dans  le  réservoir 
une  quantité  d'air  suffisante  pour  que  la  hauteur  d'eau  au-dessus  des  clapets  D,  D 
soit  seulement  de  quelques  centimètres  :  on  utilise  mieux  ainsi  toute  la  capacité  du 
réservoir  d'air.  L'air  emprisonné  suffît  à  actionner  le  moteur  et  à  faire  matelas 
d'air. 

Il  convient  de  remarquer  que,  dans  cet  appareil,  la  vitesse  de  l'eau  dans  le 
tuyau  d'amenée  A  varie  de  zéro  à  un  certain  maximum,  et  que,  puisque  cette  eau  est 
à  peu  de  chose  près  toujours  en  mouvement  (et  en  mouvement  régulier),  la  vitesse 
moyenne  est  sensiblement  égale  à  la  moitié  de  la  vitesse  maxima.  Or  les  considéra- 
tions de  solidité,  de  résistance,  de  dimensions  et  de 
n  poids  dépendent  de  la  vitesse  maxima;  au  contraire,  la 

m  ^y»  puissance  de  la  machine  dépend  de  la  vitesse  moyenne. 

y^  ^^  Ce  bélier,  dans  lequel  la  vitesse  moyenne  est  une  frac- 

tion très  importante  de  la  vitesse  maxima,  permettra 
donc  d'obtenir  des  puissances  notables  avec  des  ma- 
chines qui  ne  seront  pas  —  comme  dimensions  et  poids 
—  hors  de  proportions  avec  le  résultat  à  obtenir. 

La  machine  représentée  par  la  figure  620  a  été 
construite  par  St  Mary  Gray  (Kent)  et  a  donné  les  ré- 
sultats suivants  :  620  litres  élevés  par  minute  à  une 
hauteur  de  20", 80,  avec  une  chute  de  2", 30  et  un  débit 
total  de  3.500  litres  par  minute  ;  soit  un  rendement  de 
66  0/0  environ. 

La  figure  621  donne  une  autre 
disposition,  fondée  sur  le  même 
principe.  La  soupape  à  air  j  de 
la  chambre  H  est  disposée  diffé- 
remment :  le  flottaur  c  est  placé 
dans  une  sorte  de  tube  ouvert  ab, 
dans  lequel  se  comprime  l'air  à 
la  fin  de  chaque  période.  Le  re- 
foulement se  fait  latéralement,  et 
les  soupapes  K  offrent  un  mon- 
tage spécial,  qui  semble  avoir 
donné  satisfaction. 

Cette  machine,  adoptée  en 
Pensylvanie,  a  donné  les  résultats 
suivants  :   570  litres   élevés   par 

Fio.  623.  —  Bélier-moteur 
Pearsall.  Détail  du  siège 
de  la  soupape  c  {fig.  622) 

A,  arrivée  de  l'eau  motrice  ;  c,  soupape  commandée  par  un  petit  moteur  à  air  comprimé  ;  B,  déver- 
soir ;  D,  D,  clapets  mettant  en  communication  la  chambre  M  avec  la  chambre  à  air  comprimé  E, 
à  sortie  F  :  H,  soupape  à  flotteur  J,  dont  la  distance  à  D  peut  être  réglée,  de  L,  par  une  vis  R. 


Fio.  622.—  Bélier- moteur  Peur- 
sali,  fonctionnant  comme 
compresseur  d'air. 


minute  à  28*^,30  de  hauteur,  avec  une  chute  de  5",30  et  un  débit  total  de  4.670  litres 
par  minute;  soit  un  rendement  de  71  0/0.  Le  tuyau  de  décharge  a  0™,tO  de  dia- 


«78 


POMPES  EM1»L0YANT  COMME  FORCE  MOTRICE  Ï/ACTION  D'UN  FLUIDE 


mètre  et  186  mètres  de  long  ;  la  perte  de  charge  due  aux  frottements  est  de  2°, 40. 

La  figure  622  est  relative  à  un  montage  de  l'appareil  fonctionnant  comme  com- 
presseur d'air  ;  les  lettres  correspondent  aux  mêmes  organes  que  dans  la  figure  621. 

La  chambre  M  est  de  grandes  dimensions  et  le  flotteur  J  très  voisin  de  la  sou- 
pape C,  afin  que  la  soupape  H  se  ferme  rapidement,  la  force  vive  de  Teau  devant 
servir  seulement  a  conipriruer  en  E  Fuir  emprisonné  dans  M.  La  partie  supérieure 
de  cette  chambre  peut  être  entourée  d'eau»  dont  la  soupape  N  assure  la  circulation  ; 
dans  ces  conditions,  la  compression  de  l'air  se  rapproche  de  la  compression  isother- 
mique et  se  fait  par  suite  dans  de  bonnes  conditions  de  rendement.  F  représente  ici 
roritice  d'échappement  de  Tair  comprimé. 

La  figure  62'i  donne  une  vue  de  la  soupape  principale  c  ;  un  double  anneau  00 
est  fixé  au  tube  fui-môme;  lorsque  la  soupape  ferme  Torifice,  la  pression  applique 
l'anneau  à  la  fois  contre  elle  et  contre  le  tube,  constituant  ainsi  un  joint  bien  étanche. 

Bélier  hydraulique  Schabaver.  —  M.  Schahaver  a  cherché  à  augmenter  l'effet  utile 
du  bélier  en  augmentant  la  vitesse  de  passage  du  liquide  entre  le  clapet  principal 
et  son  siège  :  i!  a  été  conduit,  pour  cela,  à  adopter  des  clapets  rectangulaires  à  faible 
levée.  Loi-sque  le  débit  devient  notalile,  il  faut,  si  Von  veut  éviter  d'augmenter  les 


V\*r.  l'iM  et  625.  —  llélier  Scftfthavey  h  clrL|u"ls  multiples. 

dimensions  du  corps  du  bélier,  remplacer  le  clapet  théoriquement  nécessaire  par 
plusieurs  autres  équivalents  ;  de  plus,  on  augmente  ainsi  le  périmètre  disponible. 

Le  bélier  Schabaver  est  dont*  caractértsé  par  des    clapets  rectangulaires  mul- 
tiples, à  levées  faibles  et  rapides. 


\.K  FiJinr:  est  i:n  liquide 


:no 


Les  figures  624  et  625  donnent  la  disposition  d'un  bélier  à  deux  clapets  princi- 
paux. L'eau  arrive  dans  la  direction  de  la  flèche,  s'échappe 
librement  tant  qu'elle  n'a  pas  atteint  une  certaine  vitesse, 
puis  ferme  les  clapets  C,  pour  ouvrir  les  clapets  C  et  amor- 
tir sa  force  vive  en  faisant  passer  dans  le  réservoir  K  une 
certaine  quantité  d'eau  que  la  pression  de  l'air  refoulera. 

On  voit  que  les  clapets  de  refoulement  C,  C  sont  main- 
tenus sur  leurs  sièges  par  des  ressorts  à  lames  ;/,  p\  agissant 
sur  les  clapets  par  l'intermédiaire  d'une  tige  t  et  d'une  petite 
bielle  6';  de  plus,  ces  clapets  oscillent  autour  des  axes  hori- 
zontaux a.  Les  clapets  d'échappement  C,  C  présentent  une 
disposition  analogue;  mais  les  ressorts  p,  qui  les  tiennent 
écartés  de  leurs  sièges,  sont  des  ressorts  à  boudin.  Enfin,  la 
figure  625  montre  l'emploi  d'une  petite  pompe  à  air  P,  des- 
tinée à  éviter  les  ruptures  causées  par  les  chocs  lorsque  l'air 
fait  défaut;  M.  Schabaver  estime,  en  effet,  que  le  reniflard 
ordinairement  adopté  est  insuffisant  pour  donner  toute  sécu- 
rité. Le  coude  c,  qui  est  à  la  partie  inférieure  de  la  pompe, 
reçoit  un  piston  de  sûreté  destiné  à  éviter,  le  cas  échéant,  la 
rupture  du  bélier. 

Cet  appareil  ne  convient  qu'aux  faibles  puissances, 
inférieures  à  un  demi-cheval,  par  exemple.  Mais,  par  contre, 
il  permet  d'utiliser  des  différences  de  niveau  extrêmement 
faibles;  son  inventeur  Ta  fait  fonctionner  avec  une  différence 
de  niveau  inférieure  à  0™,03. 

M.  Schabaver  a  fait  un 
certain  nombre  d'essais  des- 
quels il  résulte  que,  confor- 
mément à  la  théorie  : 

1°  Le  rendement  diminue  assez  ra- 
pidement lorsque  le  rapport  entre  la 
hauteur  de  refoulement  et  la  hauteur 
de  chute  augmente; 

2**  Le  rendement  augmente  lorsque 
—  toutes  choses  égales  d'ailleurs  —  la 
levée  des  clapets  diminue.  Ce  fait  est 
mis  en  évidence  par  les  diagrammes  de 
la  figure  626,  résumant  les  expériences 
faites  avec  un  bélier  de  50  millimètres. 


Bélier  à  double  efiFet  Durozoi.  — 
Pour  utiliser  les  fortes  pressions  résul- 
tant des  hautes  chutes  d'eau,  M.  Du- 
rozoi a  construit  {fig.  627)  un  bélier  à 
double  effet  dans  lequel  Teau  motrice 


Fio.626.  —  Diagramme  du 
fonctionnement  d'un  bé- 
lier Schabaver  de  50  mil- 
limètres. 

On  y  a  porté  en  abscisses 
les  rapports  de  la  hau- 
teur du  refoulement  à 
celle  de  la  chute  motrice 
et  en  ordonnées  les  ren- 
dements. Longueur  du 
corps  du  bélier  depuis 
l'orifice  jusqu'aux  cla- 
pets moteurs  8  mètres. 
Nombre  des  clapets,  2. 
Levées,  1— ,8  pour  le 
tracé  inférieur. 


Fig.  627. 


l  Bélier  à  double  effet  Duvozoi. 
arrive  par  deux  tuyaux  séparés  a,  a\  il  n'y  a  qu'un  seul  réservoir  d'air  R,  mais  il 


380 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FOI\CE  MOTRICE  I/AGTION  D'V^  FLL'ÏDE 


porte  deux  soupapes  de  refoulement  b,  b.  Les  deux  clapets  d'arrêt  N  sont  maintenus 
écartés  de  leurs  sièges  par  des  contrepoids. 

On  voit  que,  si  Ton  appuie  sur  la  tige  du  clapet  de  droite,  Teau  prendra  —  dans 
cette  partie  de  Tappareil  —  une  vitesse  grâce  à  laquelle,  lorsque  le  clapet  sera 
fermé,  une  certaine  quantité  d'eau  pénétrera  dans  le  réservoir  R.  Mais,  en  même 
temps,  le  clapet  de  gauche  s'ouvrira  et  les  mêmes  faits  se  reproduiront  de  ce  côté. 


Bélier  Decœur.  —  M.  Decœur  a  fait  une  étude  complète  du  bélier  et  Ta  perfec- 
tionné en  rapprochant  les  soupapes  d'échappement  et  de  refoulement  et  en  leur  adjoi- 
gnant des  ressorts  qui  multiplient  leurs  oscillations.  Il  a  pu,  de  la  sorte,  diminuer 

les  chocs  et  augmenter  le  rendement  de  l'appa- 
reil. 

La  figure  628  donne  une  coupe  d'un  bélier 
construit  pour  petits  débits,  le  tuyau  d'amenée 
d'eau  n'ayant  que  20  millimètres  de  diamètre.  Les 
soupapes  s  et  s\  d'échappement  et  de  refoulement, 
sont  très  voisines  l'une  de  l'autre  :  20  à  25  mil- 
limètres environ.  La  tige  de  la  soupape  s  porte 
une  goupille  fendue^,  sur  laquelle  viennent  s'ap- 
puyer deux  ressorts  à  boudin  antagonistes  |}  et p', 
qui  portent  sur  les  leviers  L  et  L'  de  mise  en 
marche  et  d'arrêt.  La  position  du  levier  L',  à 
came  de  réglage  Ca,  fixe  les  conditions  d'équi- 
libre et  de  fonctionnement  de  la  soupape  s, 

La  soupape  s  a  sa  tige  guidée  par  une  douille 
sur  laquelle  vient  s'appuyer  le  ressort  à  boudin 
qui  l'applique  sur  son  siège.  Le  fonctionnement 
de  l'appareil  est  le  même  que  celui  d'un  bélier  or- 
dinaire; l'arrêt  et  la  mise  en  marche  s'obtiennent 
au  moyen  des  leviers  L  et  L'. 

L'appareil  à  petits  débits  décrit  plus  haut,  et 
construit  par  MM.  Rouart  frères,  a  donné  les  ré- 
sultats suivants  :  Le  tuyau  d'amenée  était  en 
plomb,  de  4  millimètres  d'épaisseur  et  de  2  centi- 
mètres de  diamètre  ;  il  avait  10  mètres  de  longueur 
et  était  courbé  en  plusieurs  sens  pour  la  commodité  de  l'installation.  L'eau  était  fournie 
par  uii  réservoir  à  flotteur  situé  à  4*^,50  au-dessus  de  l'appareil.  Dans  ces  conditions, 
avec  240  pulsations  par  minute,  le  bélier  refoule  0"^8  à  22", 50  au-dessus  de  la  source, 
et  laisse  échapper  4'",4;  le  rendement  mécanique  est  alors  de  91  0/0.  Avec  130  pul- 
sations seulement,  on  a  pu  refouler  0'",5  à  54  mètres  de  hauteur  avec  un  échappement 
de  7"*,5;  le  rendement  était  alors  de  80  0/0.  Quand  la  hauteur  de  refoulement  est 
inférieure  à  quatre  fois  la  hauteur  de  chute,  le  rendement  atteint  son  maximum  dans 
le  voisinage  de  95  0/0;  les  oscillations  sont  alors  très  petites,  et  leur  durée  peut  des- 
cendre jusqu'à  1/7  de  seconde. 

Lorsque  les  chutes  utilisables  sont  faibles  (inférieures  à  2  mètres),  le  bélier 
Decœur  donne  encore  des  résultats  très  satisfaisants;   Téchappement  a  lieu  sous 


Fio.  628.  —  Petit  bélier  Decœur. 


I.E   FLUrOE   EST   UN    LIQUIDE 


381 


Teau,  pour  éviter  les  rentrées  d'air.  Des  essais  faits  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers  ont  montré  qu'avec  des  chutes  variant  de  2  mètres  à  0",30  le  rendement  a 
varié  de  87  0/0  (pour  2  mètres)  à  66  0/0  (pour  0"",30),  et  que,  dans  ce  dernier  cas,  on 
refoulait  encore  1/45  de  Teau  disponible  à 
30  fois  la  hauteur  de  chute. 

La  figure  629  donne  une  disposition  à 
débit  plus  élevé. 

a,  b  et  c  sont  les  tuyaux  d'amenée,  de 
refoulement  et  d'échappement; 

d  est  la  soupape  d'échappement,  avec 
les  ressorts  antagonistes  o  etw,  dont  on  peut 
faire  varier  les  tensions  respectives  par  m  ; 

e,  e,  sont  les  clapets  de  refoulement; 


Fio.  620.  —  Bélier  Decœur^  coupe  verticale. 

a,  amenée  de  l'eau  motrice;  c,  évacuation  de  Teau 
motrice  en  excès;  c/,  clapet  d'évacuation  et  de  re- 
tenue, à  tige  d\  avec  ressorts  n  et  o,  réglables 
par  la  vis  m,  à  palet  de  fixation  p;  q,  levier  permet- 
tant de  soulever  d'  pour  la  mise  en  train  du  bélier. 

c,  soupapes  de  refoulement,  à  tiges  guidées  en  f  et 
ressorts  .7,  réglages  en  i;  /*,  matelas  d'air,  avec  sou- 
pape k  pour  évacuer  l'excès  d'air;  A,  refoulement. 


FiG.  630  et  631.  —  Grand  bélier  Decœur^ 
coupe  verticale  et  horizontale  ÀB  et  CD. 

8,  grande  soupape  d'évacuation  plate,  à  res- 
sorts de  réglage  n^o^  reliés  à^  par  le  cadre/, 
avec  ressorts  w,x. 

Pour  les  autres  lettres,  même  légende  qu'en 
figure  629. 


dans  le  cas  présent,  il  y  en  a  quatre,  maintenus  par  des  ressorts^,  sur  lesquels  vient 
s'appuyer  un  croisillon  jy  plus  ou  moins  serré  au  moyen  de  l'écrou  h  ; 


382 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  EOUCE  MOTRICE  L  ACTION  DT'N  FLUIDE 


k  est  un  reniflard  permellant  les  rentrées  d'air  dans  la  chambre  à  air  f. 
Les  figures  630  et  631  montrent  la  disposition  adoptée  pour  grands  débits. 
Les  clapets  de  refoulement  e  sont  au  nombre  de  8,  disposés  sur  une  couronne 
annulaife,  avec  croisillon  glissant  sur  un  arbre  intérieur.  L'écoulement  du  liquide  a 
lieu  à  la  circonférence.  Enfin  les  ressorts  de  commande  de  la  soupape  principale  sont 
placés  (w  et  o)  au-dessus  de  la  cloche  à  air,  ce  qui  permet  de  noyer  l'appareil  dans  le 
bassin  de  chute,  de  manière  à  diminuer  la  vitesse  de  sortie  de  Teau  d'échappement 
et,  par  suite,  d'augmenter  le  rendement. 

Bélier-pompe  Hett.  —  F^orsqu'on  désire  élever  un  liquide  autre  que  le  liquide 
moteur,  on  peut  utiliser  la  combinaison  dite  bélier-pompe.  L'appareil  imaginé  par 
M.  Hett  comporte,  d'une  part,  son  bélier  simple  B  et,  d'autre  part,  une  pompe  à 
diaphragme  P  [f.g,  632). 


Fio.  632.  —  Bélier-pompe  Ueli, 

Le  fonctionnement  est  des  plus  simples,  le  diaphragme  vibrant  à  chaque  batte- 
ment du  clapet  d'échappement  ;  la  figure  dispense  de  tous  commentaires.  Le  dia- 
phragme est  le  point  délicat  de  l'appareil;  aussi  faut-il  le  rendre  facilement  acces- 
sible :  dans  le  dispositif  de  M.  Hett,  la  chambre  à  air  est  simplement  fixée  par  des 
écrous,  et  le  démontage  ne  dure  que  quelques  minutes. 


Bélier-pompe  à  pistons  différentiels  Durozoi.  —  Cet  appareil  {fig.  633  et  634), 
basé  sur  le  principe  du  bélier,  permet  de  refouler  soit  le  liquide  même  de  la  chute, 
soit  un  tout  autre  liquide,  et  aussi  de  comprimer  de  l'air. 

Le  fonctionnement  est  facile  à  comprendre.  L'eau  qui  arrive  par  le  tuyau 
d'amenée  A  s'écoule  par  la  partie  inférieure  tant  que  sa  vitesse  est  insuffisante  pour 
vaincre  l'action  des  contrepoids  K  et  fermer  le  clapet  d'échappement  E.  Dès  que 
celui-ci  se  ferme,  la  réaction  du  liquide  soulève  le  piston  D,  qui  se  meut  dans  le 


LE    FfJ  IDE   EST    ÏJX    LIQUIDE  383 

cylindre  C,  entraînant  dans  son  mouvement  d  ascension  le  piston  G,  qui  lui  est  lié 
invariablement.  Au  début,  la  chambre  F  contient  seulement  de  Tair  qui,  comprimé 
par  le  piston  G,  soulève  la  soupape  H,  et  passe  dans  le  réservoir  J. 


Fio.  633-634.  —  Bélier-pompe  différentiel  Durozoi. 

Lorsque  le   clapet  E  s'ouvre  à  nouveau,  le  piston  B,  sollicité  par  le  contre- 
poids K,  redescend  rapidement,  entraînant  le  piston  G;  le  liquide  à  refouler,  ainsi 


FiG.  635.  —  Bélier-pompe  à  pistons  différentiels  de  courses  inégales  Durozoi. 


aspiré,  traverse  la  boîte  à  soupapes  M  et  vient  remplir  la  chambre  T.  De  sorte 
qu'enfin,  au  coup  de  bélier  suivant,  les  pistons  D  et  G  remontant,  la  soupape  H 
«'ouvre  et  laisse  passer  dans  la  chambre  J  le  liquide  de  F,  Ce  liquide  est  refoulé 


384 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  I/ACTION  D'UN  FLUIDE 


d'une  manière  continue  au  travers  de  la  boîte  à  soupapes  N,  par  la  pression  de  Tair 
comprimé  dans  J. 

Il  faut  remarquer  que  ce  dispositif  se  prête  à  des  combinaisons  assez  différentes. 
Si  Ton  a  une  faible  chute,  on  pourra,  en  prenant  G  beaucoup  plus  petit  que  D, 
élever  à  une  très  grande  hauteur  une  petite  quantité  de  liquide.  Au  contraire,  si  Ton 
a  de  très  fortes  chutes,  on  pourra  élever  à  des  hauteurs  moyennes  beaucoup  de 
liquide,  en  donnant  à  G  des  dimensions  supérieures  à  celles  de  D. 

La  figure  63o  donne  une  autre  disposition  du  bélier-pompe  dans  laquelle  les 
pistons,  qui  sont  déjà  de  dimensions  inégales,  parcourent  de  plus  des  chemins 
inégaux.  Il  suffit  de  remarquer,  pour  en  comprendre  le  fonctionnement,  que  le 
piston  D,  au  lieu  d'être  lié  au  piston  G,  agit  sur  un  levier  agissant  lui-même  sur 
le  piston  G;  on  voit  qu'en  choisissant  convenablement  l'axe  O  du  levier,  on  pourra 
faire  décrire  au  piston  G  une  course  12  fois  plus  grande  que  celle  décrite  par  le 
piston  D.  On  pourra  ainsi  donner  au  piston  G  une  section  moindre  que  dans  Tappa- 
reil  précédent  et  élever  Teau  à  la  même  hauteur  ;  cette  réduction  de  section  est 
avantageuse. 

Avec  cet  appareil,  on  peut  utiliser  des  chutes  de  0,25  à  0,30  pour  élever  des 
liquides  à  de  grandes  hauteurs  sans  avoir  à  établir  de  béliers  superposés. 

Cette  machine  peut  servir  aussi  de  compresseur  d'air;  enfin,  dans  le  cas  où 
Teau  motrice  ferait  défaut,  l'existence  du  balancier  permettrait  d'actionner  la  machine 
à  la  main. 

Bélier-pompe  Duroioi.  —  Dans  cet  appareil  [fig,  636  et  637),  M.  Durozoi  utilise 
le  vide  partiel  et  la  compression  produits  par  le  coup  de  bélier  pour  obtenir  par  le 
mouvement  d'une  membrane  suffisamment  flexible  l'aspiration  d'une  autre  eau  que 


L_£^ 


LJ 

■■■\ 


Fio.  636. 


Fio.  637. 


Feau  motrice,   tout  comme  le  fait  M.  Bollée  pour  Tapprovisionnement   de  l'air 
nécessaire  à  la  marche  de'son  appareil. 

La  membrane  de  caoutchouc  D  en  question  [fig.  636)  est  serrée  entre  le  corps  du 


LE   FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


385 


bélier  A  et  la  boîte  à  clapets  de  la  pompe.  Lorsqu'on  met  l'appareil  en  marche,  leau 
arrive  et  sort  par  la  soupape  d'échappement  B,  qu'elle  ferme  ensuite,  passe  dans  la 
cloche  du  bélier,  puis,  dans  son  mouvement  contraire,  elle  produit  le  vide  nécessaire 
à  l'aspiration  de  l'air  et  en  même  temps  ce  vide  fait  cintrer  la  membrane  D  [fig.  637). 
Au  deuxième  coup  de  bélier,  la  vitesse  de  l'eau  et  sa  tendance  à  s'élever  lui  donnent 
la  forme  indiquée  en  pointillé.  11  est  facile  de  comprendre  que  chaque  mouvement  de 
la  membrane  produit  l'aspiration  par  G  et  le  refoulement  par  O  d'une  autre  eau  que 
l'eau  motrice. 

Le  bélier  ne  présente  rien  de  particulier  ;  c'est  exactement  le  même  que  le 
premier  de  ceux  que  nous  avons  décrits,  sauf  que  sa  soupape  d'échappement  est 
équilibrée  par  un  contrepoids  N  articulé  à  un  support  Q  venu  de  fonte  avec  le  réser- 
voir d'air  de  la  pompe. 

Le  rendement  de  cet  appareil  est  d'environ  0,75.  Une  pompe  semblable  installée 
sur  le  bélier  à  double  effet  qu'a  construit  M.  Durozoi  lui  a  permis  d'obtenir  pour 
l'ensemble  de  son  appareil  le  rendement  surprenant  de  0,95. 

Bélier  Rile.  —  Ce  bélier  {fig.  638  à  641),  construit  par  la  «  Power  speciality  C**  », 
de  New- York,  ne  diffère  en  rien,  comme  fonctionnement,  des  précédents  ;  il  est  seule- 
ment remarquable  par  la  forme  de  ses  soupapes. 


Fig.  638  et  639. 


La  soupape  d'échappement  D  est  constituée  par  deux  disques  de  métal  sur 
lesquels  est  fixée  une  rondelle  de  cuir  ou  de  caoutchouc.  Son  axe  est  solidaire  d'un 
levier  D,  articulé  en  I  sur  un  support  placé  sur  le  corps  du  bélier. 

Ce  levier  D,  porte  une  glissière  sur  laquelle  on  fixe  un  contrepoids  qu'on  peut 
déplacer  quand  la  hauteur  ou  le  débit  de  la  chute  varie.  La  course  de  la  soupape  est 
limilée  par  une  butée,  réglable  par  vis,  sur  laquelle  vient  frapper  le  levier. 

La  soupupe  d'arrêt  F  de  la  cloche  se  compose  d'une  rondelle  de  caoutchouc 

LXS  POMPSI.  25 


386 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  l/ACTION  lïV/S  FLUIDE 


serrée  entre  deux  disques  de  bronze  évidés  de  manière  à  laisser  le  passage  à  Teau, 
passage  qui  s'établit  par  le  cintrage  de  la  rondelle  de  caoutchouc. 

L'aspiration  d'air  se  fait  par 
un  trou  0  percé  dans  la  partie 
haute  du  corps  du  bélier. 

Ce  bélier  a  été  construit  avec 
de  grandes  dimensions;  on  en  a 
fait  qui  peuvent  élever  560  mètres 
d'eau  par  jour  et  fournir  un  ren- 
dement de  0,8:2. 

La  figure  638  représente  un 
FiG.  640.  appareil    muni    d'ajutages    spé- 

ciaux pour  élever  une  eau  plus 
pure  que  l'eau  motrice.  Toutes  les  deux  passent  dans  la  cloche  ;  malgré  cela,  M.  Rife 
explique  qu'en  raison  de  la  distance  des  deux  soupapes  D  et  F  et  de  leur  différence 


FiG.  641. 

de  niveau,  il  peut  obtenir  l'élévation  de  l'eau  pure  sans  qu'elle  se  mélange  à  l'eau 
motrice. 

Voici  quelques  données  relatives  à  un  bélier  Rife  ordinaire  : 

Diamètre  du  tuyau  de  chute O^jSOO 

Diamètre  de  la  soupape  D 0'",450 

Poids  de  cette  soupape 22  kilogrammes 

Capacité  du  réservoir  d'air 590  litres 

Diamètre  du  refoulement 100  millimètres 

Hauteur  totale  du  bélier 2", 30 

Poids  de  l'appareil 1.270  kilogrammes. 

Bélier  Dorning.  —    Cet  appareil  {fig.  642)  est  caractérisé  par  sa  très  grande 
simplicité  d'organes. 


LE   FLUIDE   EST   UN    LIQUIDE 


387 


L'eau  sous  pression  arrivant  par  B  ferme  après  un  certain  temps  la  soupape  H, 
et  sa  force  vive  lui  fait  ouvrir  le 
clapet  E.  L'eau  pénètre  alors  dans 
la  cloche  A  et  dans  le  refoulement  F. 
L'air  accumulé  en  M  passe  aussi 
en  A. 

La  sensibilité  de  la  soupape  H 
se  règle  par  la  position  de  son  con- 
trepoids e  sur  le  levier  I  qui  pivote 
autour  de  Taxe  t\  et  la  course  de 
cette  soupape  est  réglée  par  la  vis  J 
et  la  butée  i. 

Bélier  Gelly.  —  Cet  appareil, 
qui  a  reçu  de  son  inventeur,  M.  Gelly, 
le  nom  de  «  pompe  automatique  », 
est  en  effet  une  pompe  automatique 
aspirante  et  foulante  à  double  ac- 
tion. 

Il  se  distingue  par  une  extrême 
simplicité  de    construction  et  par  pig  642. 

Tabsence  de    tout  levier,    ressort, 
poids  ou  contrepoids  destiné  à  régler  la  marche.  Le  réglage  se  fait  automatiquement. 


=JQ^ 


Fio.  643. 


La  figure  643  donne  une  coupe  de  Tappareil.  En  voici  le  fonctionnement: 
Supposons  la  pompe  automatique  placée  au  niveau  de  la  source. 


388 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FOUCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


En  ouvrant  le  robinet  RJ'eau  s'écoule  en  EP,  la  vitesse  delà  veine  liquide  dans 
les  tuyaux  B  et  B'  augmente  jusqu'à  ce  qu'elle  ferme  le  clapet  D.  Ce  clapet 
divise  alors  la  colonne  en  deux  parties  :  Tune,  la  colonne  horizontale  B,  par  sa 
force  vive,  soulève  la  soupape  F  pour  entrer  en  partie  dans  la  cloche  JH  et  pour  s'éle- 
ver dans  le  tuyau  T. 

L'autre  partie  de  la  colonne  d'eau  continuant  à  s'écouler  forme  le  vide  en  M,  et 
la  pression  atmosphérique,  agissant  en  EP,  lui  fait  faire  un  mouvement  de  recul, 
occasionne  l'ouverture  du  clapet  D,  ferme  le  clapet  D'  et  soulève  la  soupape  b  ;  une 
partie  de  cette  colonne  d'eau  rentre  dans  la  cloche  G  pour  s'élever,  comme  l'autre, 
dans  le  tuyau  d'élévation  ou  être  dirigée  par  un  tuyau  indépendant  en  tout  autre 
endroit. 

Le  même  phénomène,  suivant  la  chute  et  la  hauteur  d'élévation,  se  reproduit  de 
20  à  300  fois  à  la  minute  et  continue  jusqu'à  ce  qu'on  veuille  l'arrêter  en  fermant  le 
robinet. 


Fio.  643  bis. 

La  figure  643  montre  l'une  des  dispositions  du  bélier. 

L'appareil  fonctionne  également  bien  lorsqu'il  est  placé  en  siphon,  comme  le 
montre  la  figure  643  his^  et  c'est  là  un  des  avantages  importants  de  la  «  pompe  auto- 
matique Gelly  » . 

Enfin  ce  système  de  bélier  fournit  des  rendements  très  élevés,  qui,  dans  la  plu- 
part des  installations,  atteignent  900/0. 

B.  ~  MACHINES  A  COLONNE  D'EAU 


Hydro-éléyateur  Durozoi.  —  Dans  cet  appareil,  l'inventeur  a  réuni  les  idées  qui 
lui  avaient  servi  à  l'établissement  du  bélier  à  double  effet  et  du  bélier-pompe  précé- 
demment décrits.  L'hydro-élévateiir,  représenté  par  les  figures  644  à  646,  comporte 
en  somme  un  moteur  et  un  élévateur. 


LE  FLUIDE  EST  UN   LIQUIDE 


389 


Le  moteur  est  constitué  par  le  piston  A,  mobile  dans  le  cylindre  D,  par  les 
deux  clapets  C,  C  d'admission  d'eau,  dans  la  boîte  desquels  aboutit  la  conduite  d'ame- 
née U,  enfin  par  les  deux  clapets  d'échappement  E,  disposés  latéralement  dans  une 
boîte  en  relation  avec  le  tuyau  T  d'évacuation  d'eau. 

L'élévateur  est  constitué  par  les  deux  pistons  plongeurs  B,  boulonnés  sur  A 
et  mobiles  dans  les  cylindres  F,  par  des  clapets  d'aspiration  en  relation  avec  la 
conduite  B',  et  par  des  clapets  de  refoulement  en  relation  avec  la  conduite  A'  d'élé- 
vation. 


Kio.  644  à  646.  —  Hydro-extracteur  Durozoi. 


Quelques  détails  de  construction  sont  à  noter.  Les  clapets  E,  E  sont  équilibrés 
par  un  levier  dont  l'axe  est  à  égale  distance  de  chacun  d'eux  et  dans  l'axe  transversal 
de  la  machine  ;  la  fermeture  de  l'un  entraîne  donc  immédiatement  l'ouverture  de 
l'autre.  Les  garnitures  des  pistons  consistent  en  une  pâte  antifriction  lubrifiante, 
dont  on  remplit  l'espace  annulaire  Y,  et  qui  est  pressée  dans  cet  espace  par  des 
poids  R;  le  serrage  est  automatique  ;  le  graissage  est  bon  et  l'entretien  facile.  Enfin, 
deux  soupapes  K,  K,  placées  au  bout  des  cylindres  F,  ont  pour  mission  d'assurer 
le  changement  de  marche  automatique  de  l'appareil,  dont  voici  le  fonctionnement. 

L'eau  d'amenée  arrivant  par  U  trouve  ouverts  les  deux  clapets  C  ;  mais,  un  seule- 
ment des  clapets  E  étant  fermé,  elle  s'écoule  librement  de  l'autre  côté  du  piston  A, 
acquiert  de  la  vitesse,  et  finit  par  fermer  le  clapet  C  correspondant.  Alors  le  piston  A 
se  met  en  mouvement  ainsi  que  les  pistons  B  ;  l'un  de  ceux-ci  aspire  dans  le  cylindre  F 
le  liquide  à  refouler,  tandis  que  l'autre  refoule  le  liquide  préalablement  aspiré.  Le 
changement  de  marche  se  fait  automatiquement  de  la  manière  suivante  :  lorsque  B 
arrive  au  fond  de  sa  course,  il  ouvre  la  soupape  K  et,  grâce  à  la  tuyauterie  YZ,  met 
en  relation  le  liquide  comprimé  avec  le  dessus   de  la  soupape   E,  actuellement 


300 


POMPES  EMPl.OYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  IVUN  FLUIDE 


ouverte:  celle-ci  se  ferme,  l'autre  s'ouvre,  et  Tinlerversion  des  clapets  C  s'ensuit  néces- 
sairement, ainsi  que  le  changement  de  sens  dans  le  mouvement  des  pistons. 

Cette  machine  est  robuste  et  fonctionne  régulièrement,  même  avec  des  eaux 
motrices  dont  le  régime  n'est  pas  bien  constant. 

A  la  mise  en  marche,  on  rem  pi  il  une  fois  pour  toutes  le  tuyau  A'. 

Le  piston  moteur  est  ltcux  et  snn  poids  est  sensiblement  égal  au  poids  de  Teau 
qu'il  déplace  :  on  arrive  ainsi  a  de  faibles  rmtti^rnentfiî, 

La  pression  des  garnitures,  une  fnis  établie,  est  bien  constante,  ce  qui  évite  les 
coincements  cl  l'nsnre, 

La  section  des  pistons  est  déterminée  par  le  rappuit  des  hauteurs  de  chute  et 
d'élévation  ;  mais  on  donne  au  piston  moteur  une  prédominance  de  15  à  20  0/0  pour 
compenser  les  frottements. 

Le  rendement  de  cette  machine  est  de  73  à  80  0/0. 

M.  Durozûi  a  moditié  cet  appareil  en  remplaçant  les  soupapes  de  distribution 
d'eau  motrice  au  grand  cylindre  par  un  distributeur  cylindrique. 

L'appareil  de  changement  de  marche  [fig.  047)  n'a  pas  changé;  seulement,  au 
lieu  de  se  tnjuver  aux  exlréTtiités  de  chaque  petit  cylindn\  il  est  placé  à  celles  du 
grand,  ce  qui  ne  nécessite  pas  un  aussijong  tuyautage. 


^i^iMi^Mè^l^r^.',, 


Fji;.  f>47  et  (îitt,  —  Ilydro-ûliHateur  IJnrozoi. 


D  après  cela,  il  est  facile  de  suivre  le  Tonctionnemenl  :  l'eau  motrice  arrive  en  H' 
dans  la  caisse  du  distributeur,  passe  par  X/  dans  la  chambre  de  gauche  du  grand 
cylindre  et  chasse  1<^  grand  piston  vits  la  droite.  L'aspiration  se  produit  alors  dans 
le  petit  cylindre  de  gauche  et  le  refoulement  dans  celui  de  droite.  Lorsque  le  grand 
piston,  arrivé  à  fond  de  course,  a  \mU^  sur  la  lip^e  de  la  soupape  de  changement  de 
marche  K\  la  comniiinication  s't'tablit  de  N'  par  K'  en  M'  sur  la  face  de  gauche  du 
distributeur,  qui  est  ainsi  chassé  vers  la  droite  et  ouvre  les  orifices  X'"  et  X"  néces- 
saires, Tun  pour  ladmissinn  dans  la  porlïon  de  droite  du  grand  cylindre,  et  l'autre 
pour  Té vac nation  dans  la  partie  de  gauche. 


LE   FLUIDE   EST   UN    LIQUIDE 


'M)\ 


Cet  appareil  a  été  construit  pour  Tusine  élévatoire  du  service  des  Ponts  et 
Chaussées  de  Neuilly  (Yonne).  Il  refoule  2"', 50  d>au  à  46  mètres   de  hauteur  dans 


FiG.  649.  —  Hydro-élévateur  pour  tout-à-l'égoul. 


A,  Cylindre  moteur. 

B,  B,       Cylindres  élévateurs. 

F,  F,       Boîtes  à   clapet,  aspiration  et  refoule- 

menL 
L,  L,  L,  Cheminée  de  bourrage. 
H,  II,  IL  Vis  à  volants  de  pression  sur  la  pAte  et 

bourrage. 
0,  0,       Boîte  de  distribution  d'eau  motrice. 
R,  R,      Réservoir  d'air  pour  régulateur  de  vitesse. 


C,  Tuyau  de  l'eau  de  source  utilisée  à  la  sortie 
du  compteur  pour  le  fonctionnement  de 
l'hydro-élévateur. 

E,  Tuyau  d'eau  de  source  montant  dans  les  étages 
à  sa  sortie  de  l'hydro-élévateur. 

S,  Tuyau  d'apiration  de  l'eau  destinée  au  service 
du  lout-à-l'égout. 

T,  Tuyau  de  refoulement  de  l'eau  destinée  à  l'ali- 
mentation des  réservoirs  de  chasse. 


une  conduite  qui  a  1.930  mètres  de  longueur;  la  chute  motrice  n'a  que  4  mètres  de 
hauteur  et  ne  débite  que  75  litres  par  seconde.  On  Tutilise  également  à  la  com- 
pression de  Pair. 


Pompe  Eyans  et  Hopwood.  —  Dans  le  bélier-pompe  Durozoi,  le  piston  moteur  et 
le  piston  de  la  pompe  reviennent  à  leur  position  primitive  sous  l'influence  de  contre- 
poids qu'il  faut  élever  au  moment  du  coup 
de  bélier.  Dans  le  système  Evans  et  Hop- 
wood, c'est  la  pression  même  du  refoule- 
ment qui  ramène  les  organes  en  arrière. 

La  figure  650  montre  la  disposition 
adoptée.  Le  piston  A  du  bélier  est  relié  au 
piston  à  fourreau  F,  muni  du  plongeur  B. 
Le  fond  du  cylindre  dans  lequel  se  meut  ce 
plongeur  porte  un  clapet  qui  s'ouvre  en 
grand  au  moment  du  refoulement  et  reste 
toujours  entr'ouvert,  même   à  l'aspiration . 

On  voit  dès  lors  qu'aussitôt  la  force  vive  amortie,  le  liquide  du  refoulement 
viendra  appuyer  sur  le  plongeur  et  déterminera  le  retrait  de  gauche  à  droite  des 


FiG.  6.j0.  —  Pompe  Evans  et  Hopwood. 


392         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


pistons 


B,  F  et  A.  On  pourra,  en  faisant   varier  rouverture  permanente   du  clapet 

d'arrière,  modifier  à  volonté  la  vitesse  du 
mouvement  de  retour  des  organes  animés 
d'un  mouvement  alternatif.  11  faut  remar- 
quer aussi  qu'au  moment  du  refoulement, 
le  piston  F  obture  progressivement,  en 
s'avançant  vers  la  gauche,  l'entrée  de  la 
soupape  c';  il  en  résulte  que  le  lancé  du 
piston  est  bien  amorti. 

L'aspiration  se  fait  par  une  soupape 
symétrique  de  c\  et  non  figurée.  Enfin,  les 
leviers  L  ont  pour  but  de  remplir  à  la  mise 
en  marche  le  tuyau  de  refoulement  et  même 
de  permettre  d'employer  la  machine  comme 
pompe  à  main  en  cas  d'avaries  au  bélier. 


Machine  à  colonne  d'eau  verticale  à 
simple  effet  de  Reichembach  (fig.  651  à  654). 
—  Cette  machine  a  été  installée  à  Illsang 
(Bavière),  pour  commander  une  pompe  des- 
tinée à  élever  l'eau  salée  des  mines  au  ni- 
veau du  sol.  La  hauteur  d'élévation  est  de 
380  mètres.  La  machine  est  mue  par  une 
chute. 

La  distribution  s'opère  par  soupape 
équilibrée.  Le  cylindre  A  de  la  machine  est 
supporté  par  quatre  colonnes  et  n'a  qu'un 
seul  fond  qui  ferme  la  partie  supérieure, 
tout  en  laissant  le  passage  à  la  tige  réunis- 
sant les  pistons  de  diamètres  inégaux  B 
et  S.  Dans  le  même  axe,  mais  à  la  partie 
inférieure,  se  trouve  la  pompe  dont  le  pis- 
ton U  est  également  solidaire  du  piston  B. 

Parallèlement  au  grand  cyliij^re  se 
trouve  le  tiroir  comprenant  trois  pistons 
liés  rigidement  entre  eux  et  dont  deux,  H 
et  G,  sont  de  diamètres  égaux.  Les  cylindres 
dans  lesquels  ils  se  meuvent  sont  en  com- 
munication : 

1°  Avec  le  bief  d'amont  de  la  chute  qui 
commande  la  machine  M  ; 

2°  Avec  le  bief  d'aval  E  ; 

3°  Avec  le  cylindre  A  ; 

4<*  Avec  le  petit  cylindre  P,  dans  lequel 

se  meut  le  piston  S.  Un  tube  T  établit  en 

M  d'amenée  de  l'eau  motrice  et  le  cylindre 


Fio.  651  et  652.  —  Machine  à  colonne  d'eau 
verticale  et  simple  effet,  système  de  Rei- 
chembach, établie  à  Illsang  (Bavière). 

A,  Cylindre  dans  lequel  se  meut  le  piston 
moteur.  —  B,  Piston  moteur.  La  figure  652 
montre  la  disposition  spéciale  mettant  en 
communication  la  surface  intérieure  des 
garnitures  du  piston  avec  la  colonne  d'eau 
motrice  pendant  la  descente  du  piston,  ce 
qui  détermine  le  serrage  de  la  garniture 
contre  le  cylindre.  —  C,  D,  F,  Cylindres 
dans  lesquels  se  meuvent  les  trois  pistons 
K,  H,  G  du  distributeur.  —  M,  Tuyau  d'ame- 
née de  l'eau  motrice.  —  E,  Tuyau  d'évacua- 
tion de  l'eau  motrice.  —  S,  Piston  dont  la 
fonction  consiste  à  relever  le  piston  moteur  B 
lorsque  ce  dernier  est  arrivé  au  bas  de  sa 
course.  —  K,  Piston  mettant  le  corps  de 
pompe  P  en  communication  avec  l'eau  mo- 
trice ou  avec  le  tuyau  d'échappement  J,  sui- 
vant qu'il  est  au-dessus  ou  au-dessous  de 
l'ouverture  V.  —  H,  G,  Pistons  mettant  le 
corps  de  pompe  A  en  communication  alter- 
nativement avec  le  tuyau  d'amenée  M  de 
l'eau  motrice  ou  avec  le  tuyau  d'évacua- 
tion E.  —  p,  p',  Petits  pistons  commandés  par 
les  taquets  t  et  /'  (fixés  sur  la  tige  du  piston 
moteur  B)  au  moyen  du  levier  I.  Le  piston  p, 
par  sa  position  au-dessous  ou  au-dessus  de 
l'orifice  0,  détermine  la  descente  ou  la  mon- 
tée du  distributeur  KIIG.  —  U,  Piston  de  la 
pompe.  —  a.  Valve.  —  />,  Robinet  à  air. 

outre  la  communication  entre  le  tuyau 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


393 


Fio.  653  et  654. 


auxiliaire  clans  lequel  se  meuvetit  deux  petits  pistons  p  et  j/,  dont  le  mouve- 
ment est  solidaire  de  celui  de  la  tige  du  piston  principal  par  le  balancier  I  mû  par 
les  taquets  t  eit\ 

Cette  petite  distribution  est  destinée  à  agir  sur  les  pistons  G  et  H,  qui  assurent 
eux-mêmes  la   distribution  du  grand  cy- 
lindre. Voici  d'ailleurs  comment  fonctionne 
la  machine  : 

Supposons  tous  les  organes  dans  la 
position  de  la  figure  651,  c'est-à-dire  un 
peu  avant  la  fin  de  course.  L'eau  arrive  par 
M  et  D  dans  le  cylindre  A  sur  le  piston  B 
qu'elle  fait  descendre.  Le  taquet  f  bute  sur 
l'extrémité  du  levier  I  ;  les  deux  pistons  p 
et  p'  remontent,  et  la  communication  entre 
M  et  le  dessous  de  G  se  trouve  établie  par 
oo\  Les  trois  cylindres  K,  H  et  G  sont  alors 
soumis  à  l'action  de  la  pression  motrice; 
mais  les  efforts  agissant  sur  H  et  G  étant  de 
sens  contraire  s'annulent,  et  l'ensemble 
obéit  à  la  pression  que  K  reçoit  de  bas  en 

haut.  L'introduction,  par  ce  fait,  se  trouve  fermée  au  grand  cylindre  A,  tandis  qu'elle 
peut  s'effectuer  au-dessous  de  S,  dans  P,  par  le  conduit  P'.  Le  piston  remonte  alors 
et  évacue  dans  l'aval  par  le  conduit  o"  avec  lequel  il  se  trouve  en  communication. 

De  la  môme  manière,  le  taquet  t  rencontre  le  balancier  I  peu  de  temps  avant  la 
fin  de  la  course  ascendante,  et  le  mouvement  de  p  et  p'  provoque  celui  de  G,  H,  K, 
et  l'admission  dans  A  se  produit  de  nouveau. 

Une  valve  a  interposée  sur  la  conduite  M  permet,  en  faisant  varier  l'arrivée 
d'eau,  d'augmenter  ou  diminuer  la  puissance  de  la  machine. 

Les  pièces  de  cette  machine  sont  toutes  construites  en  bronze  dur,  qui  a 
l'avantage  de  mieux  résister  à  la  corrosion  de  l'eau  salée  que  le  fer  ou  la  fonte. 

La  hauteur  de  la  chute  motrice  est  de  il6  mètres;  mais,  bien  que  cette  machine 
ait  l'avantage  de  ne  nécessiter  que  peu  de  soins  et  de  surveillance,  elle  a  Tincon- 
vénient  d'avoir  un  faible  rendement  :  50  0/0  environ. 

Machine  à  double  eflet  (système  Reichembach).  —  La  figure  654  représente  une 
pompe  à  double  effet  du  même  auteur.  Cette  pompe  est  disposée  horizontalement. 

Elle  est  installée  aux  mines  de  sel  de  Saint-Nicolas- Yarangeville  (Meurthe-et- 
Moselle). 


Machine  à  colonne  d'eau  à  double  effet  (système  HiUenbrand).  —  M.  Hillenbrand, 
de  Mannheim,  a  construit  une  machine  à  colonne  d'eau  dont  les  figures  655  et  656 
donnent  la  disposition. 

K  est  le  piston  qui,  par  son  déplacement  dans  H  et  H',  aspire,  puis  refoule  le 
liquide  à  refouler. 

t  est,  au  contraire,  le  tiroir-piston  distribuant  l'eau  motrice  sur  l'une  ou  Tautre 
face  de  K. 


394         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  I/ACTION  D'UN  FIJ'IDE 

f  ost  un  système  mécanique  relié  au  tiroir  h^  lequel  distribue  une  partie  de 
Teau  motrice  à  droite  ou  à  gauche  de  t. 

Voyons  comment  fonctionne  cette  machine  : 

L'eau  entre  dans  la  chambre  E,  et,  dans  la  position  de  la  figure,  se  diviçe  en  deux 
parties  :  Tune  passe  de  Q  dans  R,  puis  pénètre  dans  le  canal  q^k  droite  du  piston  K, 
qui  va  être  ainsi  poussé  vers  la  gauche  ;  Tautre  passe  par  le  canal  C,  puis  par  le 
canal  y  et,  soulevant  le  clapet  ?%  vient  maintenir  le  piston  /  dans  sa  position. 


Ft(i.  636. 


Le  mouvement  de  K  de  droite  à  gauche  a  pour  conséquences  :  l'aspiration  d'une 
certaine  quantité  de  liquide  dans  H  par  P  ;  le  refoulement  par  P'  du  liquide  contenu 
dans  H',  et,  enfin,  l'échappement  par  ^^,  R^  et  x  de  l'eau — ^jadis  motrice—  qui  reste 
encore  à  gauche  de  K. 

Lorsque  K  arrive  à  fond  de  course,  il  pousse  le  levier/*,  qui  est  cinéma  tiquement 
lié  au  tiroir  ^,  ce  dernier  prend  alors  une  position  telle  qu'il  découvre]/^  pour  couvrir 
y  et  w.  Alors  l'eau  motrice  qui  passe  par  c  et  y^  soulève  r'  et  vient  pousser  la  valve  l 
vers  la  droite,  l'eau  emmagasinée  à  gauche  remontant  par  ly  et  s'échappant  par  w. 
Mais,  dans  la  nouvelle  position,  le  tiroir-piston  i  met  Q  en  relation  avec  R^  et  Q*  : 
aussi  le  reste  de  l'eau  motrice  suit-il  ce  chemin  pour  venir  exercer  son  action  sur 
la  face  gauche  du  piston  K,  qui  change  alors  de  sens,  refoulant  par  P  le  liquide  qu'il 
avait  aspiré  et  en  aspirant  de  nouveau  par  P'. 

Le  mouvement  alternatif  s'établit  ainsi. 

La  figure  montre  la  disposition  de  la  boîte  à  soupapes  V  dans  laquelle  abou- 
tissent les  tuyaux  P  et  P'. 

Une  expérience  faite  avec  un  petit  modèle  de  ce  type  a  donné  les  résultats  sui- 
vants :  Le  piston  avait  102  millimètres  de  diamètre  et  les  plongeurs  51  millimètres  ; 
la  course  était  de  152  millimètres.  La  machine  faisait  50  coups  de  piston  à  la  minute 


LE   FLIIDE   EST   UN   MQLMDE 


30.H 


et   refoulait  à    18'^»,30  de  hauteur  1.824  litres  à    l'heure;  elle   utilisait  pourcela 
7.366  litres  d'eau  à  une  pression  de  6'",096.  ï^e  rendement 
était  donc  74  0/0  pour  un  travail  utile  un  peu  supérieur  à 
1 


C'est  Tappareil  qui  est  représenté  dans  les 
figures  ci-dessus. 


-  de  cheval 


Machine  à  colonne  d'eau  à  double  effet 
Banningfer.  —  Installée  à  Neuhausen  (Suisse) , 
cette  machine  a  pour  but,  en  utilisant  une 
partie  de  la  force  motrice  produite  par  la 
chute  de  11  mètres  que  fait 
le  Rhin  en  cet  endroit,  d'éle- 
ver à  111  mètres  d'altitude 
l'eau  nécessaire  à  l'alimen- 
tation de  la  ville,  dont  la 
faible   importance   et,    par 
suite,    les    faibles    moyens 
nécessitaient  un  matériel  a 
la  fois  peu  coûteux  et  de- 
mandant peu  d'entretien. 

La  machine  que  nous 
allons  décrire  [fig,  657  à  663) 
répond  bien  à  ces  conditions. 
Elle  se  compose  d'un  cy- 
lindre moteur  A  venu  de 
fonte  avec  un  socle  qui  ren- 
ferme le  distributeur.  Les 
fonds  B  forment  les  corps 
de  pompes  et  le  piston  D  a 
pour  tige  le  plongeur  E.  Un 
autre  petit  cylindre  1  dont  le  piston  p  est  lié  aux  pistons  P,  P,  du  distributeur  est 

muni  d'un  tiroir  g  et  constitue  un  second 
moteur,  mais  beaucoup  plus  petit,  actionnant 
le  mécanisme  du  premier.  La  tige  g  passe 
dans  le  cylindre  A,  d'une  part,  et  est  arti- 
culée au  levier  oscillant  K',  lequel  est  réuni 
par  la  bielle  L  à  un  butoir  semblable  h'  qui 
traverse  l'autre  fond  de  cylindre.  Lorsque  le 
disque  D  arrive  à  fin  de  course  à  droite  ou 
à  gauche,  il  fait  mouvoir  par  les  butoirs  h 
ou  K  le  tiroir  du  cylindre  dont  les  extrémités 
sont  en  communication  par  IgJ  avec  l'eau 
motrice,  tandis  que  la  partie  moyenne  com- 
Fio.  661,  662  et  663.  munique  avec  l'échappement. 

La  figure  657  représente  la  machine  au  moment  où  l'admission  se  fait  à  droite 


li.  657 


659  et  660. 


396         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

du  piston  D.  Il  y  a  aspiration  par  c'  dans  la  pompe  de  droite  et  refoulement  dans  celle 
de  gauche  par  H'.  En  arrivant  à  fin  de  course,  D  bute  sur  h!  et  entraîne  vers  la 
gauche  les  deux  petits  pistons  du  petit  tiroir.  L'admission  se  produit  alors  sur  la 
face  de  droite  de  p,  et  le  distributeur  PeP  du  moteur  principal  va  participer  au 
mouvement  de  droite  à  gauche  ainsi  provoqué,  ouvrant  en  h  l'échappement  dans 
l'aval  G  et  en  h'  l'admission  de  Teau  motrice  arrivant  par  la  canalisation  F.  Le  mou- 
vement de  D  à  ce  moment  changera  de  sens  et  se  produira  vers  la  droite,  et  ainsi  de 
suite. 

La  machine  et  la  pompe  sont  munies  de  réservoirs  d'air  sur  les  conduites 
d'amenée  et  de  décharge  pour  éviter  les  chocs  et  les  coups  de  bélier,  et  les  soupapes 
d'admission  et  d'échappement  sont  pourvues  de  ressorts  qui  les  rappellent  plus 
vivement  sur  leurs  sièges. 

Ainsi  installée,  cette  machine  permet  de  refouler  430  mètres  cubes  d'eau  en 
vingt-quatre  heures  en  consommant  6.000  mètres  cubes.  Le  rendement  obtenu,  0,706, 
est  très  bon. 

Voici  quelques  données  de  cette  machine  que  nous  extrayons  de  la  publication 
industrielle  d'Amengaud  : 

Diamètre  du  piston  moteur 860  millimètres 

Surface  du  piston  moteur 58*"^,08 

Diamètre  de  la  tige 220  millimètres 

Section  de  la  tige 3*'"*,80 

Surface  nette  du  piston  (différence) 54*"*^, 28 

Hauteur  de  la  chute  motrice il  mètres 

Dépense  d'eau  motrice  par  seconde 80  litres 

Nombre  de  coups  de  piston  par  minute 8,5 

Course  du  piston  moteur 975  millimètres 

Durée  d'un  coup  simple 7***,06 

Volume  engendré  par  coup  simple 529'",23 

Course  du  plongeur 975  millimètres 

Volume  engendré  par  coup  simple 37"\05 

Hauteur  d'élévation 111  mètres. 

Machine  à  colonne  d'eau  verticale  à  simple  efiet,  système  Juncker.  —  Les 
figures  664  à  666  donnent  l'installation  faite  par  Juncker  pour  l'épuisement  des  mines 
de  plomb  argentifère  de  Huelgoat  (Finistère). 

La  machine  est  attelée  directement  par  une  tige  qui  a  209  mètres  de  long  à  la 
pompe  aspirante  et  foulante  à  simple  effet,  qui  n'a  d'autre  particularité  que  d'aspirer 
lorsque  son  piston  descend  et  de  refouler  quand  il  remonte,  cela  parce  que  la  tige, 
très  longue,  travaille  mieux  à  l'extension  qu'à  la  compression. 

Le  poids  de  cette  tige  sert  à  provoquer  le  mouvement  de  haut  en  bas;  il  est 
même  trop  fort;  aussi  on  a  dû,  pour  l'équilibrer,  placer  la  machine  à  14  mètres 
au-dessous  du  niveau  d'aval,  de  façon  à  donner  à  l'eau  de  refoulement  une  certaine 
pression  qui  s'oppose  à  la  descente  brusque. 

La  distribution  ressemble  beaucoup  à  celle  de  la  machine  de  Reichembach.  Le 
tiroir  G  se  meut  dans  un  cylindre  communiquant  en  haut  avec  l'amont  A,  en  bas  avec 


LE   FLUIDE   EST  UN   LIQUIDE 


397 


l'aval  E,  et  au  milieu  avec  le  cylindre  Y.  Deux  autres  pistons  H  et  1  lui  sont  réunis 
par  une  tige  et  servent  à  Téquilibrer.  Le  mouvement  de  cet  ensemble  est  produit  par 
Faction  de  la  tige  du  piston  B  sur  celle  i  de  deux  pistons  p  eip'  également  équilibrés, 
se  déplaçant  dans  un  cylindre  dont  la  partie  centrale  est  en  communication  avec 
Tamont  par  a  et  la  partie  inférieure  avec  Taval  par  e  et  enfin  la  partie  annulaire 


Détails  de  Tappareil  régulateur. 


Distribution  générale  des  cylindres         ] 


Fio.  664,  665  et  666.  —  Machine  à  colonne  d'eau  verticale  et  à  simple  effet,  établie  par  Juncker 

aux  mines  de  Huelgoat  (Finistère). 

A,  Tuyau  d'amenée  de  Feau  motrice.  —  B,  Piston  moteur.  —  C,  Orifice  d'entrée  et  de  sortie  de  l'eau 
motrice  dans  le  cylindre  moteur.  —  E,  Tuyau  d'évacuation  de  l'eau  motrice.  —  G,  Piston  met- 
tant le  cylindre  moteur  en  communication  avec  le  tuyau  d'amenée  A  ou  avec  le  tuyau  d'évacua- 
tion E,  selon  qu'il  occupe  la  position  G"  ou  G'.  Ce  piston  est  relié  au  piston  H  que  l'on  fait 
monter  ou  descendre  i\  l'aide  des  petits  pistons  p  et  p'  qui  sont  manœuvres  par  la  machine  elle- 
même.  —  a,  Tuyau  amenant  l'eau  motrice  entre  les  pistons  p  et  p'.  —  e,  Tuyau  mettant  la  par- 
tie inférieure  du  corps  de  pompe  des  pistons  p  et  p'  en  communication  avec  le  tuyau  d'évacua- 
tion E.  —  o,  Orifice  donnant  accès  à  l'eau  motrice  sur  le  dessus  du  piston  H,  lorsque  les  pistons  p 
et  p'  occupent  la  position  indiquée  sur  le  dessin.  — u.  Petit  tube  mettant  le  dessus  du  piston/)' 
en  communication  avec  l'eau  motrice. 


supérieure  avec  la  pression  d*amont  qui  lui  vient  par  le  tuyau  u.  Cette  section  annu- 
laire est  calculée  de  manière  que  la  pression  invariable  qu'elle  reçoit,  plus  le  poids 
de  p  et  de  p\  puisse  être  contre-balancée  par  celle  que  reçoit  p  du  côté  de  Taval.  Il 
est  facile  de  voir  maintenant  que  Teffort  nécessaire  au  mouvement  de  Tensemble  du 
distributeur  sera  insignifiant. 

Fonctionnement,  —  Le  piston  B,  en  arrivant  à  fond  de  course,  a  établi  par  son 
action  sur  i  la  communication  entre  le  bief  d'amont  et  le  dessus  du  piston  H  par  Aao. 
La  résultante  des  pressions  sur  les  pistons  H,  I,  G  les  entraîne  vers  le  bas,  et  Tintro- 


398         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L  ACTION  D'UN  FLUIDE 

duction  C  se  trouve  débouchée;  le  piston  B  monte.  A  fin  de  course  vers  le  haut,  il 
remonte  la  petite  tige  i,  qui  entraîne  p  et  p'.  Le  conduit  o  débouche  alors  dans  le 
refoulement  par  e,  et  Tensemble  IHG,  obéissant  à  la  pression  d'amont  sous  H, 
remonte  et  fait  communiquer  Y  avec  Téchappement  E. 

Le  diamètre  du  cylindre  Y  est  de  4",03  et  la  course  du  piston  B  de  2'^,30;  il  fait 
dix  allées  et  venues  par  minute.  La  vitesse  de  la  machine  peut  d'ailleurs  être  réglée 
par  Touverture  plus  ou  moins  grande  des  robinets  a'  et  e\  placés  sur  les  conduites 
allant  au  régulateur.  Le  rendement  est  de  62  à  65  0/0. 

Machine  à  colonne  d'eau  Hathorn,  Davey  et  G''.  —  La  maison  Hathorn,  Davey  et  G'** 
a  installé  au  puits  Lhuillier,  à  Fuveau,  pour  la  Société  des  Charbonnages  des 
Bouches-du-Rhône,  une  machine  à  colonne  d'eau  horizontale  à  double  effet  qui 
actionne  une  pompe  d'épuisement. 

L'eau  motrice  n'est  pas  fournie  par  une  chute  ;  elle  est  comprimée  à  la  surface 
à  la  pression  de  42  atmosphères  par  des  compresseurs  mus  par  une  machine 
compound  horizontale  à  deux  cylindres. 

La  machine  à  colonne  d'eau  est  en  réalité  l'ensemble  de  deux  moteurs  à  simple 
effet  accouplés  sur  une  même  tige.  Elle  se  compose  [fig,  667  à  674)  de  deux  cylindres 
en  fonte  ayant  un  plongeur  commun  /  [fig,  670)  auquel  est  fixée  une  tige  h  portant  le 
coulisseau  d.  Chaque  cylindre  est  muni  d'une  tubulure  verticale  sur  laquelle  se  fixe 
la  boîte  de  distribution  b  ou  b\  en  communication  par  a  avec  l'admission,  par  s  avec 
l'échappement,  et  enfin  par  x  ou  y,  tantôt  avec  l'admission,  tantôt  avec  l'échappe- 
ment. Ce  changement  est  produit  au  moyen  du  petit  tiroir  c,  dont  la  tige  est  com- 
mandée par  k^  g.  Le  butoir  e  ou  f  est  mis  en  mouvement  à  fin  de  course  du 
moteur. 

Les  figures  671  à  674  donnent  à  une  plus  grande  échelle  et  en  coupe  la  dispo- 
sition des  boîtes  distributrices  b  et  b\  Elles  contiennent  à  l'intérieur  un  manchon  H, 
ajusté  à  frottement  doux,  et  pouvant  faire  joint  par  ss  sur  le  siège  ^,5,.  A  l'intérieur 
de  ce  manchon  peut  se  déplacer  une  tige  qui  porte  un  piston  à  chaque  extrémité.  La 
pression  de  l'eau  motrice  s'exerce  constamment  au-dessous  de  N  et  au-dessus  de  L, 
ainsi  qu'au-dessus  de  la  surface  annulaire  supérieure  de  H,  tandis  que  la  pression 
de  l'échappement  ne  s'exerce  que  sous  la  surface  annulaire  inférieure  de  H.  Le 
mouvement  de  l'ensemble  ae  produit  lorsque  le  petit  tiroir  C  admet  l'eau  motrice 
[fig^  672). 

Reportons-nous  au  schéma  [fig.  670)  pour  suivre  le  fonctionnement  :  le  piston  / 
se  déplace  vers  la  droite,  et,  peu  de  temps  avant  d'arriver  à  fin  de  course,  d  va 
entraîner/*,  et  le  petit  tiroir  va  prendre  un  mouvement  vers  la  gauche.  Il  démasque 
ainsi  l'orifice  y  et  fait  communiquer  x  avec  l'échappement.  Le  dessus  du  piston  N 
de  b^  va  alors  recevoir  la  pression  de  l'eau  motrice  et  vaincre  la  force  qui  le  mainte- 
nait collé  à  la  partie  supérieure;  l'admission  de  ce  côté  sera  fermée  et  l'échappement 
ouvert,  pendant  que  le  contraire  va  se  produire  en  b  d'une  façon  analogue.  Le  dessus 
du  piston  N  de  6  ne  supportant  plus  que  la  pression  de  l'eau  d'échappement  au  lieu 
de  la  pression  de  l'eau  motrice,  la  résultante  des  efforts  auxquels  sont  soumis  N  et  L 
change  de  direction  et  ouvre  en  montant  l'échappement  ss^  [fig,  674). 

Les  pompes  ont  leur  plongeur  attelé  directement  par  la  tige  h  à  celui  du  moteur. 
Elles  sout  aussi  à  simple  effet  ;  mais  leur  ensemble  constitue  une  pompe  à  double  effet. 


LE   FLUIDE   EST   UN   LIQUIDE  :îl)0 

La  hauteur  de  refoulement  est  de  93  mètres,  et  Teiisemble  de  l'installation  com- 


prend   deux  machines  semblables  à  celle  que  nous  venons  de  décrire,  disposées 


400        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D^UN  FLUIDE 
parallèlement.  Les  liges  /'de  commande  du  tiroir  sont  mises  en  relation  avec  la  salle 


Fio.  670. 


des  machines  à  la  surface  par  des  fils  de  fer,  de  telle  sorte  qu'on  peut  mettre  en 
marche  d'en  haut. 

La  quantité  d'eau  motrice  dépensée  est  de  2.357  litres  par  minute;  elle  retourne 


Fio.  671. 


Fio.  672,  673  et  674. 


par  une  conduite  spéciale  au  compresseur.  La  quantité  d'eau  élevée  est  de  6  mètres 
cubes  par  minute. 

Machine  à  colonne  d'eau  horiaontale  à  double  effet,  système  Roux.  —  Tout  en 
simplifiant  le  mécanisme  de  la  distribution  des  machines  à  colonne  d'eau,  M.  Koux 
est  arrivé  à  augmenter  beaucoup  leur  vitesse.  Voici  d'ailleurs  la  description  de  celle 
qui  a  été  construite  par  MM.  Crozet  et  C'«  pour  Fépuisement  du  puits  Saint-Pierre 
(Creusot). 

Le  corps  proprement  dit  de  la  machine  {fig,  675  à  678)  ne  diffère  pas  de  ceux  des 
machines  du  même  genre  :  toujours  un  piston  M  se  déplaçant  dans  un  cylindre  L 
dont  les  deux  fonds  forment  corps  de  pompe.  Les  plongeurs  C,  C  sont  fixés  sur  la 


LE  [FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


401 


LES    POMI'ES. 


402        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  DTN  FLUIDE 

même  tige  que  M.  Le  distributeur  se  compose  de  deux  séries  de  cliacnne  quatre  pis- 
tons montés  sur  une  même  tige  et  se  déplaçant  dans  un  cylindre  de  dimensions 
appropriées.  Le  piston  moteur  démasque,  peu  de  temps  avant  chaque  fin  de  course, 
des  conduits  m  et  n  dans  lesquels  passe  Teau  sous  pression  destinée  à  provoquer  le 
mouvement  du  petit  distributeur,  lequel  provoque  ensuite  celui  du  grand  et  ce  dernier 
celui  du  piston  moteur. 

La  coupe  {fig,  675)  nous  montre  la  machine  au  moment  où  il  y  a  admission  sur 
la  face  de  gauche  du  piston  parpG  et  échappement  par  G|A.  Le  pislon  se  place  de 
gauche  à  droite  ;  avant  d'arriver  à  fond  de  course,  il  démasque  m  et  livre  passage  à 
Teau  motrice  qui  va  agir  sur  la  face  de  droite  de  a^,  et  naturellement  le  chasse,  ainsi 
que  tous  ceux  de  la  même  tige,  de  droite  à  gauche.  Alors  Teau  sous  pression  passe 
entre  a^  et  a^  dans  le  conduit  r  et  arrive  sur  la  face  de  droite  de  6g,  qu'elle  chasse 
vers  la  gauche.  L'admission  se  trouve  par  ce  fait  ouverte  à  droite  du  piston  moteur 
par  pG|.  L'opération  inverse  se  produit  à  Tautre  fin  de  course. 

L'installation  comprend  deux  machines  semblables  à  celle-ci,  disposées  symétri- 
quement par  rapport  à  un  réservoir  d'air  P  [fig,  676\  situé  sur  l'arrivée  de  l'eau 
motrice.  Elles  sont  mises  en  marche  au  moyen  d'une  partie  de  l'eau  qui  tombe  de 
85  mètres.  L'autre  partie  est  élevée  par  les  machines  au  niveau  du  sol,  distant  de 
360  mètres. 

D'après  M.  de  Biauzat,  ingénieur  directeur  des  Houillères  du  Creusot,  le  rende- 
ment de  l'ensemble  est  de  0,61.  La  vitesse  est  de  50  allées  et  venues  par  minute,  ce 
qui  a  permis  pour  le  même  débit  de  réduire  les  dimensions  de  la  machine  dans  une 
proportion  très  sensible. 

Pompe  à  colonne  d'eau  Weatherhead.  —  M.  Weatherhead,  constructeur  à  Cleve- 
land  (Ohio),  a  fait  breveter  en  1899  une  machine  à  colonne  d'eau  verticale  à  double  effet 
(/î^.  679  à  681). 

L'appareil  se  compose  de  deux  cylindres  en  fonte  de  dimensions  à  peu  près 
égales  placés  l'un  au-dessus  de  l'autre  et  dans  lesquels  se  déplacent  les  pistons  L  et 
H  réunis  par  une  tige  M.  La  pompe  est  également  à  double  effet;  elle  occupe  la 
partie  supérieure. 

Le  moteur  contient  dans  sa  partie  inférieure  toute  sa  distribution,  qui  se  com- 
pose de  trois  soupapes  B,  C,  G  ayant  une  douille  commune  et  coulissant  sur  un  tube 
central  F  dans  lequel  se  meut  une  tige  de  piston  P.  Le  mouvement  de  P  est  obtenu 
au  moyen  du  taquet  que  celte  lige  porte  à  son  extrémité  et  sur  lequel  les  deux  bouts 
de  M  viennent  buter  alternativement. 

La  coupe  [flg,  681)  à  une  plus  grande  échelle  permet  de  suivre  le  fonctionne- 
ment tel  qu'il  est  représenté  ;  le  piston  H  redescend  ;  l'eau  motrice  arrive  par  2,  4,  5, 
tandis  que  l'échappement  se  produit  par  7,  5,  6  et  3.  Avant  la  fin  de  course,  M  bute 
sur  P  qui,  après  avoir  dépassé  les  trous  10,  comprimera  l'eau  du  tube  F,  laquelle,  en 
sortant  par  9,  provoquera  la  montée  du  système  de  soupapes.  L'admission  se  fera 
alors  par  2,  5,  7  au-dessus  de  H,  qui  remontera  et  refoulera  l'eau  autrefois  motrice  par 
8,  4,  3.  La  soupape  G  est  munie  d'une  gorge  qui  permet,  lorsque  le  distributeur 
monte  à  sa  position  haute,  de  faire  communiquer  l'arrivée  d'eau  sous  pression  par 
10  et  9  avec  le  dessous  de  la  soupape  B  pour  aider  à  l'effet  de  la  pression  produite 
par  la  petite  tige  F. 


LE   FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE  403 

Celte  pompe  se  construit  généralement  avec  des  dimensions  assez  faibles  et 


Fio.  679. 


Fio.  680. 


FiG.  681. 


peut,  dans  ces  conditions,  servir  à  élever  l'eau  pure  des  puits  ou  citernes  en  utilisant 
la  pression  d'une  eau  impure. 

Machine  d'épuisement  à  colonne  d'eau  de  Easelowsky.  —  Nous  allons  décrire  les 
machines  construites,  d'après  les  plans  de  MM.  E.  Kaselowsky  et  Prôtt,  par  la 
Berliner  Maschinenbau-Actien-Gesellschaft,  anciennement  L.  Schwarzkopff.  Les 
ingénieurs  ont  cherché,  avant  tout,  à  combattre  Tinfluence  exercée  sur  le  fonction- 
nement des  machines  à  colonne  d'eau  par  son  incompressibilité.  En  premier  lieu, 
on  a  intercalé  dans  la  conduite  de  l'eau  sous  pression  des  accumulateurs  à  air  com- 
primé système  Prôtt-SeelhofT,  qui  servent  de  compensateurs  de  pression.  On  sait 
que,  dans  les  installations  de  ce  genre,  on  ne  peut  faire  usage  des  réservoirs  d'air, 
qui  seraient  très  rapidement  absorbés  par  l'eau  en  mouvement.  En  second  lieu,  les 
machines  sont  établies  de  façon  que  toutes  les  colonnes  d'eau  soient  animées  d'un 
mouvement  uniforme.  On  a  réalisé  cette  dernière  condition  au  moyen  d'une  distribu- 
tion spéciale. 

Un  autre  inconvénient  des  machines  à  colonne  d'eau,  consistant  en  ce  que  l'eau 
sous  pression  doit  être  constamment  renouvelée,  a  été  supprimé  d'une  façon  très 
simple  :  Au  lieu  de  laisser  l'eau  sous  pression,  après  qu'elle  a  accompli  son  travail, 
s'écouler  dans  le  puisard,  et  de  l'aspirer  par  la  pompe  d'épuisement  en  même  temps 
que  l'eau  du  puits,  on  la  fait  se  déverser,  au  sortir  de  la  distribution,  par  une  con- 


404        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

duite  de  retour  placée  au-dessus  du  sol,  dans  un  réservoir  d'où  elle  revient  aux 
pompes.  De  la  sorte,  on  emploie  constamment  la  même  eau  sous  pression,  ce  qui 
entraîne  deux  avantages  :  1°  on  ne  consomme  que  la  quantité  d*eau  sous  pression 
nécessaire  pour  combler  les  pertes  par  défaut  d'étanchéité ;  2* on  peut  ajouter  à  leau 
sous  pression  une  huile  soluble,  ce  qui  supprime  la  nécessité  d'un  graissage  spécial 
des  pistons  et  des  cuirs  emboutis  et  diminue  d'une  façon  notable  l'usure  de  ces 
organes. 

En  outre,  on  a,  dans  les  installations  récentes  qui  font  l'objet  de  cette  note,  fait 
usage  pour  la  première  fois  de  pressions  de  200  à  300  atmosphères,  ce  qui  accroît 
considérablement  le  rendement  et  permet  de  donner  aux  pompes,  aux  conduites  et  aux 
distributions  des  dimensions  suffisantes. 

Dans  la  première  installation,  exécutée  en  1891,  au  puits  de  Brommerbank,  près 
de  Witten,  on  a  fait  choix,  pour  la  pompe  souterraine,  d'une  pompe  triplex,  du  sys- 
tème Prôtt,  pour  réaliser  le  mouvement  uniforme  des  colonnes  d'eau.  Cette  pompe 
marchait  à  65  et  70  tours  par  minute  avec  un  rendement  de  68  à  69  0/0.  Mais, 
malgré  ce  résultat  déjà  très  encourageant,  les  pompes  triplex  furent  remplacées  par 
des  pompes  à  pistons  plongeurs  doubles  du  système  Kaselowsky,  dont  deux  disposés 
l'un  à  côté  de  l'autre,  et  qui  se  règlent  mutuellement  d'elles-mêmes.  Cette  disposition 
permet  de  réaliser  un  mouvement  encore  plus  uniforme  de  Peau. 

En  outre,  dans  la  disposition  qui  nous  occupe,  toute  la  force  disponible  est 
transmise  directement  au  piston  de  la  pompe,  sans  aucun  organe  intermédiaire, 
tandis  que,  dans  les  pompes  triplex,  une  partie  de  la  force  doit  être  transmise  par  le 
mécanisme  de  la  manivelle.  La  perte  due  à  l'ancienne  disposition  peut  se  chiffrer  par 
7  à  8  0/0  environ  ;  en  effet,  dans  une  installation  à  disposition  nouvelle  du  puits 
Gottessegen,  qui,  au  point  de  vue  du  débit  et  de  la  hauteur  du  refoulement,  est 
identique  à  Pinstallation  de  Brommerbank,  on  a  trouvé,  au  lieu  de  68  à  69  0/0,  un 
rendement  de  plus  de  75  0/0. 

Pompe  triplex  du  puits  Brommerbank.  —  Dans  cette  pompe  {fig,  682  à  684),  Peau 
sous  pression  est  amenée  au  moteur  par  des  tubes  fixes  percés  de  trous.  Les  cylindres 
qui  attaquent  un  arbre  à  3  manivelles  écartées  de  120°  glissent  le  long  de  ces  tubes, 
et  l'arbre  commande  au  moyen  d'excentriques  les  organes  de  distribution  disposés 
pour  chaque  cylindre  [pg,  685),  de  façon  que  l'eau  sous  pression  soit  amenée  successi- 
vement aux  tubes. 

Les  dimensions  principales  delà  pompe  sont  les  suivantes: 

Diamètre  des  tubes 100  millimètres 

—  des  pistons 265  — 

Course 100  — 

Diamètre  de  la  conduite  d'amenée  de  l'eau  sous  pression.        50  — 

—  —           de  retour      —               —  60          — 

Pression  de  l'eau 200  atmosphères 

Diamètre  de  la  conduite  de  refoulement 280  millimètres 

Hauteur  de  refoulement 230  mètres 

Débit 4'"',5  par  minute 

La  pompe  à  vapeur  installée  au  jour  est  actionnée  par  une  machine  compound 
tandem  à  condensation  accouplée  directement  avec  la  pompe  aspirante  et  foulante. 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 
Les  dimensions  principales  de  Tinstallation  au  jour  sont  les  suivantes: 

Diamètre  du  cylindre  H.  P 470  millimètres 

—  —         B.  P 190          — 

—  —         de  pompe 84          — 

Course 1.100          — 

Tours  par  minute 60 

Les  salles  des  machines  ont  les  dimensions  suivantes  : 

Au  jour 19,8  X  7^,6 

Au  fond  du  puits  ....        8,0  X  4'",41,  avec  une  hauteur  de  5  mètres. 


405 


Fio.  082  à  685.  —  Pompes  triplex  de  Brommerbank. 


On  a  intercalé  dans  la  conduite  un  accumulateur  d'air  sous  pression  système 
Prôtt-Seelhoflf  de  160/520  millimètre  de  diamètre,  avec  une  course  de  2  mètres, 
et  dont  le  piston  supérieur  est  sous  une  pression  d'air  de  20  atmosphères. 

Ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  la  pompe  souterraine  fait  normalement  65  à 
70  tours  par  minute  ;  le  rendement  a  été,  à  cette  vitesse,  lors  des  essais  de  recette, 
de  68  à  69  0/0.  On  peut  faire  marcher  la  pompe  sans  difficulté  à  75  et  80  tours  par 
minute. 

Distribution  de  la  pompe  Kaseîowsky.  —  Cette  pompe  à  deux  pistons  est  disposée 
de  façon  que  les  colonnes  d'eau  soient  animées  d'un  mouvement  constamment  uniforme. 
Les  figures  686  à  688  donnent  le  schéma  de  la  distribution.  Les  pistons  de  pompe  a 


406         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 
eia^^b  et  b^  sont  reliés  entre  eux  d'une  façon  rigide  au  moyen  de  tiges.  Dans  la  posi- 
tion de  la  figure  687,  la  paire  de  pistons  b^  b^  est  au  repos  ;  la  paire  de  pistons  a,  a^ 
[fig,  686)  se  meut  dans  le  sens  de  la  flèche,  et  est  arrivée  au  point  où  elle  doit  mettre 
en  mouvement  la  distribution  des  pistons  6  et  ft^.  Celte  mise  en  mouvement  est  opérée 


!' ""^ > i:;:::  ^7 


> — '^• 


c*— r 1 T \ 


Fig.  686  à  688.  —  Distribution  de  la  pompe  Kaselowsky. 


au  moyen  d'un  levier  commandé  par  a^,  qui  déplace  le  toc  fei  par  suite  le  tiroir  d  dans 
le  sens  de  la  flèche,  et  met  peu  à  peu  le  piston  b^  en  communication  avec  la  conduite 
d'eau  sous  pression  et  le  piston  b  avec  la  conduite  de  retour.  Lorsqu'ils  ont  effectué 
environ  les  0,3  de  leur  course,  les  pistons  a  et  a^  déplacent,  par  l'intermédiaire  des 
leviers  A,  leurs  pistons  de  distribution  c  vers  la  gauche,  et  ferment  de  la  sorte  lente- 


LE   FLUIDE   EST    UN    LIQUIDE  407 

ment  la  conduite  d'eau  sous  pression  et  la  conduite  de  retour.  Dus  que,  de  celte  façon, 

b  c 


Fio.  689. 


FiG.  690  à  692.  —  Disposition  générale  d'une  installation  Kaselowsky, 
il  se  produit  un  certain  étranglement,  les  pistons  ô,  b^  se  mettent  en  mouvement  Leur 


408         POMPES  EMPLOYANT  GOMME  FORGE  MOTRIGE  L'AGTION  D'UN  FLUIDE 

vitesse  s'accroît  à  mesure  que  celle  des  pistons  a,  a^  décroît,  de  sorte  que,  au  moment 
où  le  levier  k  a  complètement  fermé  Tadmission  et  Téchappement  de  Feau  sous  pres- 
sion en  a  et  a^  dont  la  vitesse  s'annule,  celle  de  b,  b^  atteint  son  maximum.  A  partir  de 
ce  moment,  le  levier  l  ouvre,  pour  a  eia^^  l'admission  et  l'échappement  de  l'eau  sous 
pression,  et  le  levier^  les  ferme  pour  b  eib^.  La  somme  des  deux  vitesses  des  pistons 
doit  être  constante,  puisqu'elle  dépend  de  la  quantité  d'eau  sous  pression  amenée,  et 
que  cette  quantité  est  maintenue  constante  par  l'accumulateur  à  air.  La  variation  des 
vitesses  des  paires  de  pistons  est  indiquée  par  le  diagramme  figure  689. 

Entre  a  et  ô,  la  paire  de  pistons  a,  a^  reçoit  une  accélération  uniforme  ;  entre  b  et  c, 
elle  conserve  sa  vitesse  maximum,  et,  entre  c  et  d,  elle  décroît  lentement  jusqu'à 
zéro.  Après  le  temps  de  repos  c?«^,  le  jeu  recommence.  Enc,  commence  le  mouvement 
de  la  deuxième  paire  de  pistons  b^b^;  sa  courbe  de  vitesse  est  indiquée  par  le  tracé 
pointillé.  Les  quantités  d'eau  refoulées  donnent  un  diagramme  semblable  aux  courbes 
de  vitesses  ;  pendant  Taccélératron  et  le  ralentissement  des  vitesses,  les  volumes 
refoulés  par  les  deux  paires  de  pistons  s'ajoutent  ;  on  obtient  de  la  sorte,  comme  dia- 
gramme du  refoulement  total,  une  droite  parallèle  à  la  base;  en  d'autres  termes,  le 
débit  est  invariable.  Il  en  est  de  même  de  l'aspiration  de  l'eau  dans  la  conduite 
d'amenée  de  l'eau  sous  pression,  et  du  refoulement  dans  la  conduite  de  retour. 

Comme  le  point  où  le  mouvement  de  l'une  des  paires  de  pistons  commence  ne 
peut  pas  être  déterminé  exactement,  puisqu'il  dépend  du  frottement  et  des  masses 
qui  doivent  être  mises  en  mouvement,  il  peut  se  faire  que  le  levier  de  renversement, 
ainsi  que  celui  d'arrêt,  agissent  pendant  un  temps  très  court  en  sens  inverse  sur  les 
différentes  parties  du  mécanisme  ;  il  est  donc  nécessaire  de  faire  agir  sur  ce  méca- 
nisme un  ressort  de  rappel.  Nous  y  reviendrons  plus  loin,  lorsqu'il  sera  question  des 
détails. 

Disposition  générale.  —  La  disposition  générale  d'une  installation  de  ce  genre  est 
indiquée  par  les  figures  690  à  692.  La  machine  à  vapeur  placée  à  la  surface  actionne 
directement  la  pompe  motrice,  d'où  la  conduite  d'eau  sous  pression  arrive  par  le  puits 
à  la  pompe  du  fond.  L'eau  sous  pression  utilisée  au  fond  du  puits  est  refoulée  par  une 
conduite  parallèle  à  la  première  dans  le  réservoir  de  retour.  L'eau  d'exhaure  refoulée 
par  la  pompe  arrive  au  jour  par  une  conduite  disposée  dans  le  puits  parallèlement 
aux  deux  premières. 

Installation  du  puits  Gottesegen.  —  Cette  installation  comprend  {fig.  694)  deux 
groupes  de  pompes  distinctes  de  même  puissance,  dont  le  premier  a  été  monté  en 
1895.  La  salle  des  machines  de  la  pompe  au  jour  et  la  chambre  des  machines  au 
fond  du  puits  ont  été,  dès  le  début,  construites  de  façon  à  recevoir  plus  tard  le 
deuxième  groupe  de  pompes.  Les  dimensions  des  chambres  des  machines  sont  les 
suivantes  : 

Au  jour 20,5  X  10  mètres 

Au  fond  du  puits.  ...        8,5  X  4,5    —     avec  une  hauteur  de  o  mètres. 

L'installation  au  jour  {fig.  693  à  695)  comporte,  pour  chaque  groupe  de  pompes, 
une  machine  horizontale  compound  tandem  à  distribution  par  soupapes  et  à  conden- 
sation. Les  cylindres  ont  respectivement  575  et  900  millimètres  de  diamètre  et  une 
course  de  l'",iO.  Avec  la  machine,  on  a  accouplé  directement  une  pompe  à  double 
effet,  dont  le  piston  a  85  millimètres  de  diamètre  et  dont  la  course  est  de  1",10  ;  elle 


LE  FLUIDE  EST  UN   LIQUIDE 


409 


comprime  Teau  nécessaire  pourrinstallalion,  à  220  mèlres  environ.  Les  deux  pistons 
en  acier  des  pompes,  reliés  au  moyen  de  traverses  et  de  tiges,  se  déplacent  dans  des 
cylindres  également  en  acier,  entre  lesquels  on  a  disposé  une  boîte  de  soupapes  en 
acier  [fig,  696  à  699).  Dans  ce  bloc  d'acier  de  630  X  670  millimètres  sur  745  milli- 
mètres de  haut,  on  a  logé  quatre  soupapes  d'aspiration  et  de  refoulement. 


1 
1 

^  'Â 

w^^ 


FiG.  693  ot  094.  —  Installation  du  puits  Gottesegen,  au  jour. 


Le  bloc  d'acier  est  percé  de  quatre  trous  verticaux  de  220  millimètres  de  dia- 
mètre chacun,  dans  lesquels  sont  logées  les  soupapes  et  leurs  sièges  en  acier  forgé 
{/îg.  696)  ;  en  bas,  est  branchée  la  conduite  d'aspiration  du  réservoir  de  retour  d'eau. 
De  la  boîte  à  soupapes,  l'eau  sous  pression  arrive  dans  l'accumulateur  à  air  sous  pres- 
sion {fig.  700  et  701),  placé  entre  les  deux  groupes  de  pompes.  Cet  appareil  est  un 
accumulateur  différentiel  dont  la  grande  surface  de  piston  est  sous  l'action  de  l'air  à 
haute  pression,  et  la  petite  reliée  à  la  conduite  d'eau  sous  pression  du  puits.  Les  deux 
pistons  ont  respectivement  160  et  250  millimètres  de  diamètre,  et  leur  course  commune 
est  de  2  mètres.  L'accumulateur  et  le  réservoir  de  retour,  placés  également  entre  les 


410 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


deux 


Fio. 
dans 


groupes  de  pompes,  de  900  millimètres  de  diamètre  sur  3  mètres  de  haut,  ont 

reçu  des  dimensions  telles  qu'ils  peuvent  suf- 
fire pour  le  deuxième  groupe  de  machines, 
qui  a  été  installé  depuis. 

Dans  un  coin  de  la  salle  de  machines  du 
jour,  on  a  disposé  la  pompe  de  compression 
d*air  [fig.  702  à  704),  nécessaire  pour  l'ac- 
cumulateur, les  compensateurs  de  pression 
et  les  réservoirs  d'air  situés  au  fond  du  puits. 
Cette  pompe  verticale  est  actionnée  directe- 
ment par  un  cylindre  à  vapeur  placé  en  des- 
sous. A  275  tours  environ  par  minute,  on 
comprime  il  litres  d'air  à  50  atmosphères. 
L'air  est  comprimé  en  deux  phases  :  lors 

695.- Vue  parboutdela  figure  693.         ^^  soulèvement  des   pistons,  il  est   aspiré 

les  deux  cylindres  B,  P,  placés  latéralement,  et,  lors  de  la  descente,  refoulé 


^. 


m 


^,,^^:,,^ 


Fio.  696  à  699.  —  Installation  de  Gollesegen,  Détail  des  clapets  de  la  pompe  du  jour, 
dans  le  cylindre  HP,  placé  entre  les  deux  cylindres  B,  P.  De  là,  lors  du  soulèvement 


LE  FLUIDE   EST    UN   LIQUIDE 


411 


suivant  des  pistons,  Pair,  comprimé  à  la  pression  maximum,  est  refoulé  dans  la  con- 
duite d'air.  La  soupape  double  disposée  au-dessus  du  cylindre  HP  €St  représentée  à 
part  sur  la  figure  705.  Pour  se  débarrasser  de  la  chaleur  produite  par  la  compres- 


A->. 


Fio.  700  à  705.  —  Installation  de  Gottesegen.  Accumulateur  à  air  comprimé  et  compresseur  d*air. 


sion,  Tair  traverse,  entre  les  deux  phases  de  compression,  ainsi  qu'avant  son  passage 
du  cylindre  IIP  dans  la  conduite  d'air,  des  serpentins  en  cuivre  baignés  d'eau  froide 
et  placés  dans  une  bâche,  de  même  que  les  cylindres  du  compresseur.  L'eau  de  réfri- 


412        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  I/ACTION  D'UN  FLUIDE 

gération  est  refoulée  par  une  pompe  spéciale  dans  la  bàcbc,  où  elle  est  aspirée  à  sa 
partie  supérieure. 


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Fio.  "700  et  707.  —  Installation  de  Goflesegen.  Pompes  du  fond. 


Lors  du  démarrage  du  compresseur,  on  laisse  s'échapper,  par  une  soupape  auxi- 
liaire, Tair  sous  pression  qui  se  trouve  dans  les  serpentins; une  soupape  d'arrêt  placée 


LE  FLUIDE   EST   UN   LIQUIDE  413 

dans  la  conduite  de  refoulement  empêche  Tair  comprimé  de  s'écouler  de  la  conduite 


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FiG.  708  ft  712.  —  Installation  de  Gottesegen,  Pompe  du  fond.  Compensateur.  Vue  par  bout 

et  ensemble  de  la  salle. 


vers  les  serpentins.  Lorsque  la  pompe  commence  à  fonctionner,  on  ferme  la  soupape 


414        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


auxiliaire;  la  pression  s'accroît  peu  à  peu  dans  les  serpentins;  on  ouvre  alors  la  sou- 
pape d'arrêt  et  Tair  comprimé  entre  dans  la  conduite. 

Pour  réaliser  une  marche  uniforme,  la  pompe  est  munie  d'un  volant  à  couronne 
dentée  permettant  de  mettre  en  mouvement  la  pompe  à  l'aide  d'un  levier  à  main.  La 
pompe  du  compresseur  communique  avec  les  cylindres  à  air  de  Paccumulateur  et 
ceux  des  compensateurs  dépression,  ainsi  qu'avec  la  chambre  d'air  du  réservoir  de 
la  conduite  de  refoulement  de  la  pompe  ;  cette  communication  est  établie  à  l'aide  d'une 
conduite  en  cuivre  de  10  millimètres  de  diamètre  intérieur  et  de  16  millimètres 
de  diamètre  extérieur. 

Les  deux  groupes  de  pompes  de  Vinstallation  au  fond  des  puits  sont,  ainsi  que  le 
montrent  les  figures  707  et  708,  placés  dans  une  chambre  très  longue,  et  l'un  des 
groupes  est  situé  derrière  l'autre.  Le  type  des  machines  de  cette  installation  au  fond  du 
puits  permet  en  effet  de  donner  à  leur  chambre  une  largeur  relativement  petite,  condi- 
tion avantageuse  surtout  lorsque  la  roche  n'est  pas  solide.  Les  données  et  dimensions 
principales  des  pompes,  représentées  par  les  figures  703  à  712,  sont  les  suivantes  : 

Diamètre  des  pistons  moteurs i35millim.      Tours  par  minute 15 

—  —       de  refoulement.    325      —  Débit  par  minute 3  m.  c. 

Course  commune 800      —  Hauteur  de  refoulement 300  mètres 


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Dans  la  conduite  d'amenée  de  l'eau  sous  pression,  ainsi  que  dans  celle  du  retour, 
on  a  placé  un  compensateur  de  pression  [fig,  708) ,  qui,  par  sa  construction,  rappelle  Tac- 
cumulateur  de  l'installation  à  la  surface.  Les  deux  pistons  ont  135  et  330  millimètres  de 


LE   FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


415 


diamètre  ;  leur  course  commune  est  de  600  millimètres.  L'eau  sous  pression  est  ame- 
née aux  compensateurs  après  avoir  traversé  les  cylindres  de  distribution  {flg.  714  et 715) 
placés  dans  Taxe  de  la  pompe  et  dans  lesquels  se  meuvent  les  tiroirs  de  distribution. 

Comme,  à  certains  moments,  les  leviers  de  la  distribution  principale  et  de  la 
distribution  secondaire  tendent  à  déplacer  le  tiroir  de  distribution  en  sens  contraires, 
on  a  intercalé,  dans  le  mécanisme  du  tiroir  de  distribution,  d'un  côté,  un  ressort  que 
Ton  voit  sur  la  figure  714.  Lorsque  le  toc  de  la  distribution  principale  se  trouve 
au  point  indiqué  sur  les  figures  706  à  714,  il  pousse  vers  la  gauche  le  tube  c  [fig,  715) 
qui,  par  ce  ressort  /*,  entraîne  la  douille  h  et  la  tige  d  du  tiroir  de  distribution. 
Lorsque,  à  fin  de  course,  ce  tiroir  doit,  par  la  distribution  secondaire,  être  ramené 
dans  sa  position  moyenne,  la  pression  de  Teau  agissant  dans  le  sens  de  la  flèche  en 
trait  plein  sur  la  tige  a  du  tiroir  de  distribution,  ainsi  que  sur  la  douille  6,  comprime 
le  ressort  /*,  puisque  le  toc  de  la  distribution  principale  demeure  pendant  quelque 
temps  immobile. 

Du  cylindre  de  distribution,  Teau  sous  pression  arrive  dans  la  tige  du  piston  moteur 
(/î^r.  716).  Dans  ce  piston  de  refoulement  en  laiton  se  trouve  un  cylindre  en  acier  de 
210  millimètres  de  diamètre  qui  glisse  sur  le  piston  moteur  fixe  et  reçoit  Teau  sous 
pression.  Pour  amortir  le  choc  en  cas  de  raté  de  la  distribution  secondaire,  on  a 
vissé  sur  le  couvercle  du  cylindre  de  pompe  une  bague  d'arrêt  en  laiton  de  270  milli- 
mètres de  diamètre  intérieur. 

Les  boîtes  des  soupapes  d'aspiration  et  de  refoulement,  ainsi  que  les  conduites 
reliant  ces  boîtes,  sont  en  acier  coulé. 

De  chaque  côté  des  machines,  on  a  placé  un  réservoir  d'air  d'aspiration  dans 
lequel  débouchent  les  conduites  de  deux  boîtes  à  soupapes  d'aspiration  reliées 
au  puisard  par  la  conduite  d'aspiration  commune.  L'extrémité  de  la  conduite  d'aspi- 
ration est  fermée  par  une  soupape  de  fond.  Les  conduites  de  refoulement  des  deux 
groupes  de  machines  sont  réunies  près  de  l'une  des  extrémités  de  la  pompe,  de  façon 
à  former  une  conduite  d'aspiration  commune  prolongée  jusqu'à  un  réservoir  d'air 
placé  dans  une  niche  latérale,  et  qui  remonte  ensuite  par  le  puits  à  la  surface. 

La  conduite  d'amenée  de  l'eau  sous  pression  est  en  tubes  sans  soudure,  étirés  à  froid, 
de  60  millimètres  de  diamètre,  et  la  conduite  de  retour  de  l'eau  en  tubes  soudés  de 
70  millimètres  de  diamètre.  Afin  de  compenser  des  variations  de  longueurs  éventuelles, 
on  a  posé  dans  ces  conduites  des  manchons  de  dilatation. 

La  disposition  générale  de  la  pompe  placée  au  fond  des  puits  est  représentée 
parles  figures  706  à  712.  On  a  eu  surtout  soin  de  réduire  au  minimum  les  dimensions 
et  les  poids  des  différents  organes,  donnés  au  tableau  ci-dessous. 


Plaque  do  fondation  en  trois  pièces 

Les  deux  pièces  extrêmes,  chacune 

Pièce  médiane 

POIDS 

KILCMiRAllMRS 

I.ONOUEUR 

■IU.IIIÈTflE8 

LARGEUR 

lULLIMKTREfl 

HAUTEUR 
iiiLUMi^rnp.8 

3.310 
1.200 

910 
1.170 

500 
1.100 

» 

2.000 

1.500 

1.500 

950 

550 

» 

1.250 

1.250 

600 

630 

550 

300 
300 
8i0 
900 
4.000 

Cylindres  de  pompe 

Boites  à  soupapes  de  refoulement 

Réservoir  d'air 

416         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORGE  MOTRICE  L^ACTION  DTN  FLUIDE 


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LE  FLUIDE  EST  UN  LIQUIDE 


417 


PUITS  Hedwigwuntchgrube;  PRÈS  BORSIGWERK  (HAUTE  SILÉSIE) 


•2 


Date  de  l'essai 

Type  de  machine. 


Section  du  cylindre  H.  P 

-  -  B.  P 

Diamètre  de  la  tige  de  piston  H.  P 

-  —  -        B.  P 

Section  moyenne  de  la  tige  de  piston  H.  P. 

-  —             -             -        B.  P. 
Section  utile  du  cylindre  H.  P 

-  -  —         B.  P 

Nombre  moyen  de  tours  par  minute 

Vitesse  des  pistons 

Pression  moyenne  d'après  |  "•  P*  ^  droite 

les  diagrammes  pour  le 
cylindre 


à  gauche. 

B.  P.  à  droite.. 

—    à  gauche. 

Puissance  indiquée  de  la  machine,  à  droite. 


à  gauche. 


Type  de  machine. 


— ■       totale  . 


Nombre  moyen  de  courses 

Débit 

Pression  manométrique  dans  le  réservoir  d'air. 
Distance  verticale  entre  le  niveau  du  puisard 

et  le  niveau  dans  le  réservoir  d'air 

Hauteur  de  levée  totale 


Puissance  de  la  pompe 

Rendement  utile  total  de  l'installation. 


12  juillet  1900. 

Machine  jumelle-tandem  de  550  ch.,  à 

cylindres  de  350"""  X  1"  de  course. 

2.375--3,8 

5.674--2,5 

120  et  115  millim. 

115  et    85      — 

108^-2,4 

80"-2,39 

2.267"-2,4 

5.594"-2,2 

65 

2"', 17  par  seconde. 

1*'«,88 

l'»«,74 

0'»-,74 

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(2.267.4xl.88-^5.594.2x0,74)2.n^^^3^^^^^^p 

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(2.267,4x1,74+5.594,2x0,93)2,17     _,  _ 

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507,8     — 

Pompe  jumelle  à  piston  de  refoulement 

de  325  millim.  de  diamètre 

X  BOO»"  de  course. 

20  courses  doubles  par  minute. 

5.200  litres  par  minute. 

30  atmosphères. 

5  mètres. 

300  +  5  =  305  mètres. 

5.200x305      ,K,  .    . 

=  354,4  chev.-vap. 


60  X  75 
353,4 
507,8 


=  69,7  p.  100 


NOTA.  —  La  pompe,  qui  a  été  construite  pour  puiser  l'eau  à  une  profondeur  de  500  mètres,  est  placée  actuellement  au 
niveau  de  300  mètres,  et  sera,  après  Tapprofondisscmcnt  des  puits,  placée  &  une  profondeur  plus  grande. 


Résultats  des  essais.  —  La  machine  de  Gottesegen  fonctionne  trois  cents  jours 
dans  Tannée,  à  raison  de  six  heures  par  jour. 

D'après  les  essais  très  minutieux,  on  a  trouvé  : 

Puissance  indiquée  de  la  machine  à  la  surface  ....      520  chev.-vap, 

—  —       de  la  pompe 400         — 

Rendement  utile  total  de  Tinstallation '^'7  P-  iOO. 

Les  dépenses  sont  les  suivantes  : 

Établissement.  Machine  et  conduite  d'aspiration 400.000  francs 

Chambre  de  machines 48.100     — 

Total 408.100      — 

Amortissement  et  intérêts  :  10  p.  100  par  an 40.810     — 

—  —        par  cheval-heure 5  fr.  66 

Dépenses  annuelles  d'entretien,  réparations,  huile,  salaire.  .  10.250  francs 
Dépenses  annuelles  de  charbon  au  taux  de  p.  100  kg.  de  va- 
peur par  cheval-heure 21.430     — 

ToTAi 31.700      — 

Frais  d'exploitation  par  cheval-heure 4  fr.  55 

Dépenses  totales  par  cheval-heure lOfr.  21 


LES  POMPES. 


27 


418        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UiN  FLUIDE 

Les  tableaux  (p.  416  et  417)  renferment  les  données  principales  de  trois  autres 
installations  de  ce  genre. 

On  compte  déjà  une  trentaine  de  ces  installations.  Le  débit  varie  de  2  à  7  mètres 
cubes  par  minute.  La  plus  grande  installation  est  celle  du  puits  Altendorf,  près  de 
Langendreer,  qui  refoule  14  mètres  cubes  d'eau  par  minute  à  la  hauteur  de  400  mètres 
et  qui  est  établie  pour  pouvoir  être  descendue  à  800  mètres. 

Hachine  à  colonne  d'eau  Hayward-Tyler.  — -  C'est  une  véritable  pompe  à  moteur 

hydraulique  {flg.  717).  Le  moteur 
est  constitué  par  un  cylindre  de 
180  millimètres  de  diamètre  ac- 
tionné par  de  Teau  à  56  atmo- 
sphères. Il  actionne  directement 
deux  pompes  de  75  millimètres 
de  diamètre  refoulant  l'eau  à 
150  atmosphères  :  d'où  son  nom 
de  «  multiplicateur  de  pression  ». 
La  distribution  du  cylindre 
moteur  est  assurée  par  un  tiroir 
auxiliaire;  son  échappement  se 
fait  dans  le  réservoir  d*aspiration 
des  pompes.  A  chaque  extrémité 
du  cylindre  moteur  se  trouve  une 
valve  permettant  d'en  régler  la 


FiG.  m. 


vitesse,  qui  est  normalement  de  30  doubles  courses  par  minute. 

Hachine  hydrostatique  élévatoire  de  H.  Samain.  —  Les  différents  quartiers  de  la 
ville  de  Versailles  sont  actuellement  alimentés  par  les  eaux  des  filtres  de  Picardie, 
élevées  à  Taide  d'une  machine  à  colonne  d'eau  imaginée  par  M.  Samain.  Ce  type  de 
machine  élévatoire,  auquel  l'inventeur  a  donné  le  nom  de  machine  hydrostatique,  se 
prête  aux  situations  les  plus  diverses  et  peut  fournir,  dans  un  grand  nombre  de  cas, 
une  solution  pratique  de  problèmes  qui,  souvent,  se  présentent  dans  les  aménage- 
ments des  eaux  pour  les  villes. 

Une  récente  application  vient  d'en  être  faite  à  Paris.  Rue  de  la  Convention,  à  la 
rencontre  de  la  rue  Lecourbe,  s'opère  la  jonction  de  deux  égouts  de  la  ville,  le 
premier  recueillant  les  eaux  vannes  du  quartier,  le  second  étant  l'égout  collecteur 
qui  se  dirige  vers  le  siphon  du  pont  de  l'Aima,  puis  vers  l'usine  de  Passy.  Le  premier 
égout  se  trouvant  à  4  mètres  au-dessous  du  second,  pour  racheter  cette  différence  de 
niveau  on  eut  d'abord  recours  à  des  moteurs  hydrauliques  actionnant  des  pompes 
à  balanciers  qui,  par  leur  bruit,  soulevèrent  bientôt  les  réclamations  du  voisinage; 
on  dut  les  remplacer  par  trois  machines  hydrostatiques  qui  empruntent  la  puissance 
motrice  à  l'eau  fournie  par  Tusine  municipale  à  vapeur  Alain-Charlier  et  qui  donnent 
actuellement  entière  satisfaction. 

Nous  donnons  ici  la  description  sommaire  de  ces  machines,  d'après  un  rapport 
fait  par  M.  Ed.  Collignon  à  la  Société  d'Encouragement*. 


i.  Bulletin  de  la  Société  (V Encouragement  pour  Vindustrie  nationale  du  30  novembre  1900. 


LE  FLUIDE  EST  UN   LIQUIDE 


419 


A  Versailles,  la  machine  Samain  refoule  les  eaux  des  filtres  de  Picardie, 
70  à  120  mètres  cubes  par  vingt-quatre  heures,  à  une  hauteur  de  28  mètres  ;  elle 
utilise,  comme  force  motrice,  Teau  venant  de  Taqueduc  de  Marly,  auquel  elle 
emprunte,  dans  le  même  laps  de  temps,  2.000  à  4.000  mètres  cubes  tombant  d'une 
hauteur  de  i^joO.  Le  rendement  moyen  de  l'appareil  élévatoire  ressort  en  moyenne 
à  0,72. 


B}Bf  dûment 


Fio.  718. 


Cette  machine  se  compose  d'une  partie  fixe  et  d'une  partie  mobile.  La  partie 
fixe  comprend  deux  caisses  cylindriques  en  tôle  B  et  E  [fig.  718),  engagées  Tune  dans 
Tautre  et  montées  sur  un  même  axe  XX.  Le  haut  du  cylindre  extérieur  B  est  tenu  un 
peu  au-dessus  du  bief  d'amont  ;  il  en  est  de  même  pour  le  haut  du  cylindre  intérieur  E, 
dont  le  fond  est  arrêté  un  peu  au-dessous  du  niveau  du  bief  d'aval.  Un  tuyau  vertical 
en  fonte  K,  monté  suivant  l'axe  des  deux  caisses,  supporte  le  fond  de  ce  cylindre 
intérieur  et  sert  de  tuyau  porte-fond  en  même  temps  qu'il  assure  la  communication 
entre  la  partie  mobile  de  la  machine  et  l'eau  motrice,  aussi  bien  pour  l'alimentation 
que  pour  l'échappement. 

La  partie  mobile  se  compose  d'une  troisième  caisse  cylindrique  ou  cuve  H, 
coulissant  entre  les  deux  premières  ;  son  fond  sert  de  guide  au  moyen  d'un  joint 
étanche  M  entourant  le  tuyau  fixe  K.  La  partie  supérieure  de  cette  caisse  est  reliée 


420        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

invariablement  à  un  piston  plongeur  L  qui  participe  à  son  mouvement  de  va-et-vient; 
ce  piston  aspire  et  refoule  alternativement  Teau  dans  un  corps  de  pompe  fixe  K  et 
dans  un  tuyau  ascensionnel. 

Le  piston  de  la  machine  de  Versailles  a  0*,440  de  diamètre  extérieur  et  sa 
course,  comme  d'ailleurs  celle  de  la  cuve  mobile,  est  de  1  mètre. 

Fonctionnement.  —  Un  distributeur  D,  installé  latéralement  aux  cylindres  fixes, 
permet  d'obtenir  les  mouvements  alternatifs  de  haut  en  bas  et  de  bas  en  haut  de  la 
cuve  mobile  ;  il  est  formé  essentiellement  de  deux  clapets  conjugués  ouvrant  et 
fermant  à  l'instant  opportun  les  cavités  à  vider  ou  à  remplir.  Les  clapets  sont  com- 
mandés par  un  petit  servo-moteur  S  actionné  par  de  l'eau  en  pression  empruntée, 
pour  une  portion  insignifiante,  à  la  colonne  de  refoulement.  Les  orifices  de  ce  servo- 
moteur sont  ouverts  et  fermés  par  la  cuve  mobile  elle-même,  lorsqu'elle  arrive  à  fin 
de  course. 

Dans  la  position  indiquée  par  la  figure  718,  Teau  motrice  arrive  par  le  tuyau  A, 
pénètre,  par  le  dispositif  à  double  fond  C  et  par  le  tuyau  K,  dans  la  cuve  mobile  et 
s'élève  par  la  capacité  annulaire  m,  comprise  entre  la  cuve  fixe  intérieure  E  et  la 
cuve  mobile  H,  jusqu'au  niveau  d'amont.  Mais  la  capacité  annulaire  HB,  comprise 
entre  la  cuve  mobile  et  la  cuve  fixe  extérieure  B,  étant  en  communication  avec  le 
bief  d'aval,  n'est  pas  remplie  d'eau  et  le  fond  du  cylindre  H  est  poussé  de  haut  en  bas 
avec  une  puissance  égale  à  la  hauteur  de  chute  multipliée  par  sa  surface.  En  descen- 
dant, il  actionne  le  piston  de  la  pompe,  qui  refoule  un  certain  volume  d'eau.  Arrivée  à 
fin  de  course,  la  cuve,  à  l'aide  d'un  taquet,  met  en  mouvement  le  servo-moteur  S, 
qui  renverse  la  marche  de  la  machine. 

La  capacité  annulaire  HB  se  trouve  alors  en  communication  avec  le  bief 
d'amont  et  la  capacité  HE  avec  le  bief  d'aval  ;  la  cuve  H  va  monter  et  le  cylindre  R 
se  remplir  d'eau  et  ainsi  de  suite. 

La  puissance  de  montée  et  de  descente  de  H  est  constante  pendant  toute  sa 
course,  qui  est  quelconque  et  indépendante  de  la  hauteur  de  chute  ;  avec  des  chutes 
de  0",20,  0"*,40,  i  mètre,  on  pourrait  avoir  aussi  bien  0",50,  1  mètre,  etc.,  de  course. 

La  machine  motrice  est  à  double  effet  et  la  pompe  à  simple  effet. 

A  chaque  montée  et  à  chaque  descente  de  la  cuve  mobile,  on  perd  le  volume 
d'eau  contenu  dans  la  capacité  annulaire  m.  Ces  capacités  annulaires  m  et  HB,  qui 
ont  pour  hauteur  celle  de  la  chute,  sont  formées  par  le  jeu  indispensable  laissé  entre 
les  cylindres  fixes  B  et  E  et  l'organe  moteur  H.  Ce  jeu  est  très  faible  et  la  perte  ne 
dépasse  pas  2  0/0  du  volume  moteur  dépensé. 

A  Versailles,  on  élève  l'eau  motrice  ;  mais  on  peut  aussi  bien  élever  une  autre 
espèce  d'eau,  puisqu'on  agit  directement  avec  un  piston  ordinaire  de  pompe  aspirante 
et  foulante. 

Les  machines  de  la  rue  de  la  Convention  sont  un  peu  différentes  ;  elles  com- 
prennent : 

i®  La  partie  motrice  de  la  distribution  par  tiroirs  cylindriques  ; 

2°  La  partie  pompe  aspirante  et  foulante. 

La  partie  motrice  est  formée,  en  principe,  d'un  cylindre  A  {/ïg.  718  bis)  contenant 
un  piston  à  simple  effet  qui  descend  par  son  poids  et  remonte  sous  l'action  de  l'eau 
sous  pression  venant  de  l'usine  municipale  de  la  rue  Alain-Char  lier. 

La  partie  pompe  se  compose  d'un  grand  piston  fixe  C  et  d'une  cuve  mobile  D 


LE   FLUIDE   EST   UN   LIQUIDE 


421 


i;.'jf  i£.g_~'l!_gi    I 


formant  cylindre  ;  celte  cuve  est  fixée  à  la  tige  du  piston  moteur,  dont  elle  augmente 
le  poids  et  se  déplace  avec  lui. 

Les  changements  de  marche  sont  obtenus  automatiquement  à  chaque  fin  de 
course  par  un  système  de  distribution 
spécial  disposé  en  B  à  la  partie  supé- 
rieure du  piston  moteur.  Cette  distri- 
bution automatique  est  assurée  par 
deux  tiroirs  cylindriques  soigneuse- 
ment équilibrés  :  Tun  est  le  tiroir  prin- 
cipal qui  règle  eiïectivement  la  distri- 
bution, l'autre  est  un  tiroir  auxiliaire 
relié  à  un  levier  Z  sur  lequel  viennent 
agir,  au  moment  voulu,  les  heurtoirs 
du  corps  de  pompe  mobile.  L'inven- 
teur a  eu  recours  à  un  tiroir  auxiliaire 
de  dimensions  moindres  que  le  tiroir 
principal,  afin  d'obtenir  le  déplacement 
de  ce  dernier,  malgré  la  grande  pres- 
sion de  Feau  au  sein  de  laquelle  il  est 
plongé. 

La  position  la  plus  élevée  du  tiroir 
principal  correspond  à  l'admission  de 
l'eau  motrice  sous  le  piston  moteur  ;  la 
pression  de  l'eau  dans  la  boîte  de  dis- 
tribution le  maintient  dans  cette  situa- 
tion jusqu'à  la  fin  de  la  course.  A  ce 
moment,  le  levier  supérieur,  sous  l'ac- 
tion d'un  heurtoir,  bascule  et  entraîne 
le  tiroir  auxiliaire.  L'eau  motrice  en- 
vahit aussitôt  une  nouvelle  région  de 
la  boîte  de  distribution  et  le  tiroir  prin- 
cipal se  déplace  sous  l'action  des  pres- 
sions nouvelles  qui  se  développent.  Le 

mouvement  inverse  se  produit  lorsque  le  piston  moteur  atteint  l'autre  extrémité  de 
son  trajet.  M.  Samain  a  obtenu  ainsi  le  déplacement  de  l'organe  réglant  la  distribu- 
tion de  l'eau  motrice  par  le  simple  déplacement  mécanique  d'un  organe  de  faible  poids. 

Les  machines  de  la  rue  de  la  Convention  dépensent  chacune  64  litres  d'eau 
à  33  kilogrammes  pour  élever  4.500  litres  d'eaux  vannes  à  4  mètres. 


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M 


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jspiTâmi.  " 


Fio.  718  bis. 


G.  -  ÉJEGTEURS  ET  FIRE-HYDRANTS 

ÉJBCTEURS 


Les  éjecteurs  que  nous  étudions  dans  cette  classe  sont  ceux  qui  ont  pour  fluide 
moteur  un  liquide;  ce  sont  de  véritables  trompes  à  eau  et  eau,  dont  la  théorie  a  été 
exposée  par  M.  Râteau  en  1899. 


422        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


ï 


Théorie  des  éjeoteurs  à  eau.  —  Une  trompe  a  pour  effet,  grâce  au  fluide  moteur 
emprunté  à  une  enceinte  dans  laquelle  il  se  trouve  à  une  pression  P,  {fig.  719),  de 
faire  passer  le  fluide  entraîné  de  Tenceinte  d'aspiration  où  il  est  à  la  pression  P^  dans 
Tenceinte  de  refoulement  où  il  a  la  pression  P3  supérieure  à  Pj.  De  Tamont  à  l'aval 
de  la  trompe,  la  pression  du  fluide  moteur  tombe  donc  de  P,  à  P3.  Pendant  la  tra- 
versée de  Tappareil,  la  pression  commune  aux  deux  fluides  descend,  à  Tendroit  où  se 
fait  lo  mélange,  à  la  valeur  p,  plus  petite  que  Pj. 


k 


Fio.  11 &. 


Fio.  719  bis. 


Dans  toute  trompe  ou  éjecteur,  on  peut  distinguer  trois  parties  que  les  fluides 
traversent  successivement  : 

1"  Les  tuyères  convergentes  A  et  B  {fig.  719  bis),  par  lesquelles  arrivent  les 
fluides,  le  fluide  moteur  arrivant  par  le  centre; 

2"  Le  mélangeur  C,  encore  appelé  chambre,  où  s'effectue  le  mélange  des  deux 
courants  de  Teau; 

3"  Le  diffuseur  divergent,  dans  lequel  la  vitesse  se  ralentit  et  se  transforme 
partielle  ment  en  pression. 

M.  Râteau,  pour  rétablissement  de  sa  théorie,  part  des  équations  que  l'on  peut 
écrire  pour  chacune  des  trois  parties  de  l'appareil. 

Dans  les  tuyères  convergentes,  le  fluide  moteur  et  le  fluide  entraîné  prennent 
respectivement  des  vitesses  r^  et  Vj  que  l'on  déduit,  d'après  le  théorème  de  Ber- 
nouiUi,  des  pressions  P|  —  />  el  Pq  — p.  Ensuite,  le  théorème  des  quantités  de  mou- 
vement appliqué  au  mélangeur  fait  connaître  la  vitesse  to  du  mélange  des  deux 
veines  dans  le  col  de  la  trompe  en  fonction  des  vitesses  v^  et  Vj  et  du  rapport  m  entre 
les  débits  (en  masse)  du  fluide  moteur.  Enfln,  l'énergie  cinétique  du  courant  animé 
de  la  vitesse  w  se  transforme  en  énergie  statique  ou  de  pression  dans  le  difi'useur; 
on  a  donc  une  relation  entre  m  et  la  différence  P3  — p  des  pressions. 

Cette  transformation  de  vitesse  en  pression  souvent  discutée  est  longuement 
traitée  par  l'auteur;  elle  donne  lieu  à  une  perte  d'énergie  qui  nécessite  l'introduction 
d'un  coefiicient  que  AL  Râteau  appelle  coefficient  caractéristique.  Ce  coefficient  est 


L 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


423 


voisin  de  0,7  et  tient  compte  des  pertes  dans  le  diffuseur  ainsi  que  de  celles  des 
petites  tuyères  convergentes. 

M.  Râteau  démontre  que  le  rendement  théorique  maximum  de  ces  appareils 
est  76  0/0.  En  pratique,  on  atteint  rarement  25  0/0,  et  souvent  on  arrive  à  n'avoir, 
que  5  à  10  0/0.  Aussi  Tusage  de  ces  éjecteurs  est  réservé  à  des  cas  très  spéciaux. 

Ëjecteur  hydraulique.  —  Pour  opérer  la  vidange 
des  égouts,  pour  épuiser  Teau  des  caves,  maifitenirâ  sec 
des  chantiers  de  réparations,  on  peut  employer  lappa^ 


Fio.  719  ter.  —  Éjecteur  hydraulique, 

reil  très  simple  représenté  figure  719  ter  et  qui  fut 
construit  en  vue  d'élever  les  eaux  d'égout  au  cours  de 
certaines  réparations. 

Le  tube  A  est  un  bec  à  incendie  ordinal  te  de  10  mil- 
limètres de  diamètre;  il  fut  solidement  fixé  daas  un  liihn 
à  gaz  en  T;  la  branche  d'aspiration  a 
50  millimètres  de  diamètre.  On  allait 
chercher  l'eau  à  près  de  9  mètres  de 
profondeur. 

La  hauteur  à  laquelle  on  peut  éle- 
ver l'eau  avec  ce  dispositif  très  rudi- 
mentaire  dépend  naturellement  de  la 
pression  d'eau  qu'on  a  disponible  :  pour 
élever  de  8  mètres,  il  faut  environ  5^«,o 
de  pression  par  centimètre  carré,  cor- 
respondant à  une  hauteur  d'eau  en 
charge  d'au  moins  55  mètres,  frotte- 
ments non  compris. 

Les  expériences  faites  montrent 
qu'il  faut  avec  cet  appareil  dépenser 
104  à  129  d'eau  en  charge  pour  dépla- 
cer 100  d'eau  à  pomper;  mais  il  est 
d'une  grande  simplicité  de  construc- 
tion et  d'installation. 


Fio.  720  et  721. 


Éjecteur  des  mines  d'or  de  Ghes- 
tatee.  —  Cet  appareil  est  employé  pour  élever  en  les  délayant  dans  l'eau  les  sables 
aurifères  des  mines  de  Chestatee,  en  Géorgie. 


424        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

L'appareil  comprend  {fig,  720)  un  tube  amenant  Teaii  sous  pression  dont  une 
partie  est  destinée  à  dégrader  le  sable  contenant  les  paillettes  d'or  et  à  lui  servir  de 
véhicule,  et  dont  l'autre  partie  sert  à  faire  fonctionner  l'éjecteur.  Ce  dernier  est  rac- 
cordé au  tube  d'amenée  par  un  coude  A  portant  des  ailettes  antérieures  B  destinées 
à  redresser  le  courant  d'eau  qui  débouche  dans  l'ajutage  conique  C.  Le  tuyau  de 
refoulement  H  est  maintenu  à  une  certaine  distance  du  coude  par  les  boulons  F 
et  contient  dans  sa  partie  inférieure  un  manchon  G  à  deux  cônes  intérieurs.  Un 
conduit  E  débouchant  dans  l'atmosphère  amène  l'air  à  l'extrémité  du  bec  C,  lorsque 
l'appareil  est  totalement  submergé.  Enfin  le  joint  du  coude  B  avec  le  tuyau  d'amenée 
permet  d'incliner  l'axe  de  l'appareil  par  rapport  à  la  verticale. 

La  figure  721  montre  d'ailleurs  un  exemple  d'installation  :  Le  tuyau  de  décharge 
est  incliné  et  débouche  dans  une  boîte  N  en  bois  munie  d'un  couvercle  K  destiné  à 
empêcher  les  projections  à  l'extérieur  lorsque  l'eau  sort  avec  une  certaine  vitesse. 

Avec  un  appareil  de  ce  genre  ayant  un  ajutage  de  43  millimètres  de  diamètre, 
déchargeant  le  liquide  dans  une  gorge  G  de  76  millimètres  contenue  dans  un  tuyau 
de  refoulement  de  152  millimètres,  on  refoule  à  5^,50  en  se  servant  d'eau  à  une  pres- 
sion de  4^«,2  par  centimètre  carré. 


Éjecteur  J.-E.  Meloher.  —  L'éjecteur  Melcher  [fig,  722  et  723)  est  un  appareil 
construit  dans  le  même  but  que  le  précédent.  Il  sert  à  draguer  ou  à  amener  à  la 

surface  du  sable  ou  de  la  vase. 
Pour  cela,  le  tuyau  qui  amène 
l'eau  sous  pression  se  partage 
en  deux  parties  :  l'une  est  di- 
rigée vers  le  bas  pour  envoyer 
l'eau  servant  à  délayer  la  boue 
ou  le  sable  ;  l'autre,  dirigée 
vers  le  haut,  alimente  l'éjec- 
teur proprement  dit. 

Les  diamètres  des  ajutages 
sont  naturellement  proportion- 
nés à  l'état  dans  lequel  se 
trouve  la  matière  à  élever. 

Si  elle  est  épaisse,  on  fera 
plus  grande  la  tuyère  qui  en- 
voie l'eau  de  délayage  et  in- 
versement. 

L'appareil  éjecteur  est  ré- 
duit à  sa  plus  grande  simpli- 
cité, car  il  ne  se  compose  que 
d'une  bague  conique  dont  la  petite  extrémité  débouche  près  de  l'ouverture  du  tuyau 
d'aspiration. 

L'appareil  est  suspendu  à  quelque  distance  du  fond.  Pour  l'empêcher  de  se  bou- 
cher, le  tuyau  qui  amène  l'eau  servant  à  délayer  la  vase  est  recourbé,  et  on  peut  diri- 
ger son  jet  sous  l'ouverture  du  tuyau  d'aspiration. 


Fio.  722  et  723. 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE  425 

Élévateur-éjecteur.  —  Cet  appareil  se  compose  [fig.  7-2 i)  CCxm  tube  ceniral  a, 
amenant  l'eau  motrice,  terminé 
par  une  partie  légèrement  co- 
nique, à  Textrémité  de  laquelle 
est  vissé  un  ajutage  d'un  diamètre 
deux  fois  moindre  environ. 

Cette  partie  rentre  dans  un 
tube  conique  de  grand  diamètre 
plongeant  dans  le  liquide  à  élever 
et  se  continuant  par  un  tube  de 
refoulement,  auquel  il  est  raccordé  par  une  dernière  surface  évasée. 

L'appareil  est  relié  à  la  conduite  d'amenée  par  un  joint  sphérique  qui  facilite  son 
installation. 


Fio.  125. 


Fio.  726. 


L'élévateur-éjecteur  a  été  essayé  aux  mines  d'or  de  la  Société  de  la  Lena  par 
M.  Schostak,  ingénieur  des  mines. 

Voici  les  données  principales  de  l'appareil  et  les  résultats  des  essais  : 

c?^  =  iOi  millimètres.  —  Surface  correspondante 0"2^0080 


dl,  =  190 


d^  =  254  — 

^2  =  406  — 

d  z=  559  — 

Surface  de  l'orifice  aspirant  annulaire. 


0    ,0284 

0    ,0510 

0    ,1:295 

0     ,2450 

0,2450—0,0284  =  0'"2,2166 


Hauteur  correspondante  à  la  pression  de  l'eau  motrice 67'",08 

Hauteur  d'élévation 7",32 

Rapport  de  ces  pressions \      =  9,17 

Débit  d'eau  motrice  par  seconde 0'"'*,198 

Débit  de  l'appareil  par  seconde 0    ,413 

Débit  utile 0,413  —0,198=  0    ,215 

Volume  de  minerai  entraîné 0    ,017 


426        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


iO 

Volume  d'eau  ayant  le  même  poids 0,017  x-^    ^"^^OâS 

Effet  utile  de  l'appareil  en  m»  d'eau.  .  .  .      0,028  -f-  0,198  =    0    ,226 
Rendement  d'après  M.  Schostak  .  .      ^^^l^^^f  ^  t  î^lo^^^  =  23,52 

o7,llo  X  Ujiyo 

Mais  ce  rendement  n'est  pas  exact,  attendu  que  le  travail  utile  consiste  seule- 
ment dans  l'élévation  de  0°*^,226  à  7'°,32.  Le  rendement  dans  ces  conditions  est  beau- 
coup plus  faible  : 

7,32  X  0'°,226 


(67,08  —  7,32)0,198 


=  14  p.  100  environ. 


Rendement  des  éjecteurs.  —  Les  causes  de  faible  rendement  des  éjecteurs  et 
autres  appareils  du  même  genre  ont  été  étudiées,  et  il  a  suffi  de  quelques  recherches 
pour  montrer  qu'elles  étaient  de  deux  natures  bien  distinctes  : 

1'  Pertes  dues  aux  chocs  de  l'eau  motrice  sur  l'eau  à  élever  ; 

2*  Pertes  dues  aux  frottements  dans  les  conduites. 

On  a  donc  été  amené  à  diminuer  dans  la  mesure  du  possible  le  rapport  des 

vitesses  de  l'eau  motrice  et  de  l'eau  à  élever,  rapport  qui  est  lui-même  fonction  de  -r-j 

rapport  des  pressions  de  ces  liquides,   et  à  augmenter  les  dimensions  des  appa- 
reils. 

Des  expériences,  faites  par  M.  Herr  sur  des  éjecteurs  Kœrting  de  différents 
débits,  montrent  en  ce  point  l'accord  de  la  théorie  et  de  la  pratique. 


HAUTEUR  d'Élévation 
en  mètres 


U 

PREBSIOH 

de 
l'eau  motrice 


DÉPENSE  D'EAU 

PAR    HEURE 

en 
mètres   cube» 


QUANTITÉ  DEAU 

Alevée 

par  heure 

en  mètres  cubes 


RENDEMENT 


1°  Essais  sur  un  éjecteur  Kœrting  débitant  10*"*  à  l'heure 


1,5 
2,8 
5,25 
9,08 


25 
24 
26 

27 


17,3 
8,93 
5 
3 


8,50 
8,60 
8,42 
8,50 


11,48 
9,40 
6,66 
2,60 


2^  Essais  sur  un  éjecteur  Kœrting  débitant  25"^  à  Theure  : 


1,50 
3,00 
4,50 
5,57 
6,62 


20,4 
19,0 
17,8 
17,0 
16,2 


13,60 
6,33 
3,95 
3,05 
2,45 


15,2 

13,72 

13,41 

13,98 

13,60 


24 

17,05 

10,29 

7,37 

3,32 


0,08 
0,13 
0,16 
0,12 


0,12 
0,20 
0,23 
0,17 
0,10 


3°  Essais  sur  un  éjecteur  Kœrting  d'un  débit  pouvant  atteindre  82*"^  à  l'heure  : 


4,17 
4,17 
3,30 
3,45 


17,0 
24,0 
15,5 
20,5 


4,08 
5,04 
4,70 
6,00 


61,0 
67,5 
56,15 
64,3 


53 
84 

55,44 
82,39 


0,21 
0,25 
0,21 
0,22 


LE  FLUIDE  EST   UN   LIQUIDE 


427 


L'inspection  de  ces  résultats  montre  que  le  meilleur  rendement,  25  0/0,  a  été 
obtenu  avec  le  débit  le  plus  fort,  qui  correspond  naturellement  à  Fappareil  de  plus 
glandes  dimensions,  et  que,  dans  tous  les  cas,  on  approche  d'un  résultat  satisfaisant 

o 

en  prenant  le  rapport  —  =  4  à  6. 


FIRB-HYDRANTS 

Les  fire-hydrants  sont  des  éjecteurs  d'un  genre  particulier  installés  dans  les 
villes  pour  fournir  immédiatement  l'eau  nécessaire  aux  premiers  secours  en  cas 
d'incendie.  Le  nom  de  ces  appareils  nous  indique  leur  pays  d'origine  ;  c'est,  en  effet, 
en  Angleterre  que  les  premiers  furent  employés  en  1862. 

Dès  cette  époque,  M.  James  Easton  avait  proposé  à  la  Société  des  Ingénieurs 
civils  d'Angleterre  d'établir  autour  delà  ville  de  Londres  des  réservoirs  placés  assez 
haut  et  contenant  de  l'eau  destinée  exclusivement  à  l'extinction  des  incendies.  De  ces 
réservoirs  seraient  partis  des  tuyaux  de  diamètres  convenables  se  ramifiant  dans  les 
différents  quartiers.  Certaines  villes  ont  adopté  une  canalisation  d'eau  sous  pression 
comme  celle-ci,  mais  beaucoup  plus  petite,  et  ayant  pour  but  de  servir  à  jeter,  au 
moyen  d'appareils  spéciaux,  l'eau  contenue  dans  les  conduites  ordinaires,  sur  les 
bâtiments  en  cas  de  sinistre.  Ces  appareils  sont  les  a  fire-hydrants  ».  Us  ressemblent 
beaucoup  aux  éjecteurs  déjà  décrits,  employés  pour  élever  l'eau  des  mines  d'or 
(Melcher,  Chestatee). 

Fire-hydrant  Greathead. —  Cet  appareil  est  le  type  du  genre.  Il  date  de  1879.  Il  se 
compose  de  deux  manchons  pouvant 
se  visser  l'un  sur  la  conduite  d'eau 
sous  pression,  l'autre  plus  gros  sur 
la  conduite  ordinaire.  Le  plus  petit 
se  réunit  au  plus  grand  par  une 
série  d'ajutages  coniques  qui  débou- 
chent dans  les  corps  de  l'appareil. 

Depuis  l'apparition  de  cet  ap- 
pareil, les  modifications  ont  été 
nombreuses,  mais  ont  porté  seule- 
ment sur  la  disposition  {fig.  727  à 
729).  Ainsi  on  a  groupé  plusieurs 
fire-hydrants  les  uns  à  côté  des 
autres  et  ayant  des  directions  diffé- 
rentes :  verticales,  inclinées  ;  sur 
d'autres  types,  on  a  appliqué  le  dispositif  à  aiguille  des  injecteurs  pour  régler  le  débit 
total  en  augmentant  ou  diminuant  celui  de  l'eau  sous  pression. 


Fig.  127,  728  et  729. 


Fire-hydrants  d'Halifax.  —  Nous  extrayons  d'une  communication  faite  par 
M.  Keating  à  la  Société  des  Ingénieurs  civils  de  Londres,  en  1880,  quelques  indica- 
tions sur  les  fire-hydrants  dont  on  a  muni  la  ville  d'Halifax. 

Devant  rester  fixés  à  demeure  à  la  surface  du  sol  et  ayant  par  conséquent  à 


428        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L^ACTION  D'UN  FLUIDE 


subir  les  températures  les  plus  basses  de  Thiver,  les  fire-hydrants,  tels  qu'on  les  a 

construits  tout  d'abord,  étaient  exposés  aux  éclate- 
ments provoqués  par  la  congélation  de  l'eau  qu'ils 
contenaient.  On  parait  un  peu  à  cet  inconvénient  en 
les  enveloppant  l'hiver  de  matière  isolante.  Le  nou- 
veau système  [fig,  730  et  731)  a  l'avantage  de  ne 
pas  nécessiter  cette  enveloppe,  parce  qu'il  possède 
à  sa  partie  inférieure  un  trou  de  vidange  qui  est 
bouché  pendant  la  levée  de  la  soupape,  c'est-à-dire 
pendant  qu'on  se  sert  de  l'appareil,  par  un  obtura- 
teur de  cuivre  porté  par  le  guide  en  laiton  claveté 
sur  la  tige.  Les  deux  ouvertures  de  la  partie  supé- 
rieure sur  lesquelles  on  visse  les  tuyaux  sont  fer- 
mées en  temps  ordinaire  par  des  bouchons  vissés  ; 
mais  ils  peuvent  l'être  encore  au  moyen  d'un  obtu- 
rateur portant  sur  sa  face  arrière  une  crémaillère 
engrenant  avec  un  pignon  qu'on  peut  faire  tourner 
de  l'extérieur. 

Cette  disposition  permet,  au  cours  d'un  sinistre, 
lorsqu'on  a  déjà  vissé  un  tuyau,  de  pouvoir  en  vis- 
ser un  second,  sans  être  obligé  pour  cela  de  fermer 
la  canalisation,  c'est-à-dire  d'arrêter  le  premier. 

Fio.  "30  et  731. 

Fire-hydrant  Lœtser.  —  La  «  Cayuta  Weel  and 
Foundry  C°  »,  de  Sayre,  a  construit  un  nouveau  fire-hydrant,  inventé  par  M.  A.  Lœt- 
ser et  breveté  aux  États-Unis,  le  22  août  1899. 

Cet  appareil  [fig,  732  à  735)  ressemble  beau- 
coup au  précédent  ;  il  n'en  diffère  d'ailleurs  au- 
cunement comme  fonctionnement. 

Il  se  compose  d'un  tube  vertical  fixé  dans  un 
autre  de  diamètre  plus  grand  et  se  terminant  par 
une  partie  conique  dont  le  petit  diamètre  égale 
le  diamètre  extérieur  du  tube  précédent. 

Cette  disposition  permet  de  faire  tourner  sans 
inconvénient  et  sans  difficulté  le  plus  petit  dans 
le  plus  grand,  afin  de  diriger  l'orifice  d'échappe- 
ment vers  le  lieu  du  sinistre. 

La  tige  qui  porte  la  soupape  se  commande 
toujours  par  la  partie  supérieure,  mais  elle  est 
munie  à  la  partie  inférieure  d'un  système  particu- 
lier de  guidage  à  glissière  qui  empêche  sa  rota- 
tion au  moment  du  lavage,  tout  en  permettant 
celle  de  l'ensemble  dans  le  but  indiqué  ci- 
dessus. 

Cet  appareil  est  pourvu  de  quatre  trous 
de  vidange  au  lieu  d'un,  comme  l'appareil  précédent. 


^^^^^ 


'  Section. 
Fio.  132,  133, 


134  et  135. 


LE  FLUIDE  MOTEUR   EST   UN   GAZ 


429 


Fire-hydrant  «  Mellert  ».  —  Cet  appareil  comprend  [fig.  736  et  737)  un  coude 
d'équerre  en  fonte  se  raccordant  avec  la  conduite  et 
portant  verticalement  un  tube  principal  qui  possède  à  sa 
partie  supérieure  quatre  ouvertures  sur  lesquelles  vien- 
nent se  visser  les  tuyaux.  En  temps  ordinaire,  ces  ou- 
vertures sont  fermées  par  des  bouchons  vissés  qu'une 
chaîne  attache  au  corps  de  Tappareil. 

La  partie  sur  laquelle  porte  surtout  l'invention  est 
la  commande  de  la  soupape  qui  se  trouve  à  la  partie  in- 
férieure de  Tappareil. 


II 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 

A.  —  LE  GAZ  AGIT  PAR  SA  PRESSION 

I.  —  MONTE-JUS 


Fie.  736  et  737. 


Cet  appareil,  qui  a  pris  naissance  dans  les  raffineries  de  sucre  et  les  usines  de 
produits  chimiques,  présente,  à  côté  d'un  rendement  mécanique  très  faible,  des  com- 


SoHu  du 


P        Robinet  de  pression. 


Arrùxc  du^yùuds 
comprimé 


Arrùfèe  eût 


liouieie 


Fio.  738. 


\Arri2tie  dio 
ii^uide 

Fio.  73'J. 


moditcs  d'installations  qui  expliquent  son  emploi.  On  peut  l'utiliser  soit  au  refoule- 
ment, soit  à  l'aspiration.  La  figure  738  donne  le  schéma  des  premiers  dispositifs.  En 
voici  le  fonctionnement  : 


430        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


Ouvrir  les  robinets  V  et  R  d'arrivée  du  liquide  et  d'échappement  d'air,  remplir 
ainsi  le  réservoir  de  liquide.  Après  avoir  fermé  L  et  R,  ouvrir  les  robinets  de  pres- 
sion P  et  de  refoulement  S,  puis  déterminer  par  l'introduction  d'un  fluide  comprimé 
quelconque  le  refoulement  du  liquide.  La  même  manœuvre  se  répète  successivement. 

Au  contraire,  dans  la  deuxième  disposition  {fig,  739),  dite  «  par  aspiration  »,  on 
doit  employer  un  fluide  aisément  condensable,  la  vapeur  d'eau  par  exemple;  le 
fonctionnement  est  analogue  : 

Ouvrir  les  robinets  V  et  R  d'arrivée  de  vapeur  et  d'échappement  d'air,  remplir 
ainsi  le  réservoir  de  vapeur  après  avoir  fermé  V  et  R,  ouvrir  le  petit  robinet  E  d'in- 
jection d'eau  froide  ;  ainsi  la  vapeur  se  condense,  déterminant  dans  l'appareil  une 
importante  dépression. 

Ouvrir  L,  et  permettre  ainsi  l'ascension  du  liquide. 

Puis,  enfin,  fermer  L,  ouvrir  V  et  S  et  déterminer  le  refoulement. 

On  voit  que,  dans  ce  dernier  cas,  la  vapeur  agit  par  l'effort  statique  dû  à  sa 
pression  et  aussi  par  l'action  dynamique  due  à  la  très  grande  rapidité  de  sa  conden- 
sation, entraînant  ainsi,  grâce  au  vide  produit,  les  molécules  d'eau  voisines.  Disons 
de  suite  que,  lorsque  l'eau  chaude,  résultat  de  la  condensation,  pourra  être  utilisée  en 
tant  qu'eau  chaude  (c'est  le  cas  des  injecteurs  de  chaudières),  l'utilisation  de  l'éner- 
gie contenue  dans  la  vapeur  ne  sera  pas  mauvaise.  Lorsque  au  contraire,  comme  dans 
les  pulso mètres,  il  n'en  sera  pas  ainsi,  l'utilisation  de  la  vapeur  sera  très  restreinte. 

La  facilité  de  manœuvre  et  la  simplicité  d'installations  d'appareils  tels  que  les 
monte-jus  que  je  viens  de  décrire  tentèrent,  en  dépit  d'un  rendement  souvent  très 
faible,  les  industriels,  et,  en  même  temps,  les  inventeurs  se  mirent  à  l'œuvre  pour 
modifier,  perfectionner,  transformer  même  les  dispositions  primitives.  Ainsi  virent  le 
jour  les  ingénieux  et  quelquefois  très  intéressants  appareils  dont  je  vais  étudier 
quelques-uns.  Le  principe  est  toujours  le  même  :  utilisation  directe  d'un  fluide  com- 
primé pour  déterminer  l'élévation  ou  le  transport  de  l'eau  ou  d'autres  liquides. 

Dans  la  catégorie  des  monte- 
jus,  nous  ferons  rentrer  les  pul- 
somètresà  air  comprimé,  qui  sont 
de  véritables  monte-jus  automa- 
tiques. 

Pulsomètre  à  air  comprimé 
Laurent.  —  Cet  appareil  et  le  sui- 
vant (dont  j'emprunte  les  figures 
au  Traité  de  Poillon)  sont  de  vé- 
ritables monte-jus  automatiques. 
Suivant  les  liquides  qu'ils  ont  à 
élever,  ils  sont  construits  en  fonte, 
en  plomb,  en  poteries  ou  en  caout- 
chouc durci  ;  ils  n'ont,  comme  or- 
ganes mobiles,  qu'un  clapet. 
La  figure  740  donne  la  disposition  adoptée.  Le  réservoir  F  d'alimentation  doit 
avoir  son  fond  à  l^jôO  au-dessus  du  niveau  de  la  soupape  S,  qui  commande  l'arrivée 
du  liquide.  Le  tuyau  de  refoulement  I  descend  au  fond  du  pulsomètre,  s'élève  à  la 


Fir..  140.  —  Pulsomètre  à  air  comprimé  Laurent. 


LE   FLUIDE   MOTEUR   EST   UN   GAZ 


431 


hauteur  requise  pour  le  refoulement,  et  se  termine  par  un  dégorgeoir  recourbé.  A  ce 
tuyau  est  soudé  un  siphon  Imn,  p- 

qui  assure  Tautomaticité  de  Tap-  y^**^^ 

pareil.  Enfin  Tair  comprimé  ar- 
rive par  le  petit  conduit  K.  Voici 
comment  fonctionne  cet  appareil: 
Le  pulsomètre  étant  vide, 
Tair  arrive  par  K,  parcourt  le 
siphon  nml  et  s'échappe  à  Texté- 
rieur  par  I.  Ouvrons  l'obturateur 
du  tuyau  G,  la  soupape  S  s'ouvre, 
Feau  remplit  peu  à  peu  le  pulso- 
mètre A,  arrive  au  niveau  n, 
remplit  le  siphon,  et  intercepte 
ainsi  la  sortie  de  l'air  comprimé. 
A  ce  moment,  l'air  comprimé 
agissant  directement  sur  le  li- 
quide, la  soupape  S  se  ferme,  et 
le  liquide  est  refoulé  par  I.  Le 
niveau  s'abaisse  donc  dans  A; 
mais,  aussitôt  qu'il  atteint  le 
coude  7n,  l'air  passe  dans  la 
branche  nm  et  chasse  devant  lui 
le  liquide  du  siphon  et  celui  qui 
restait  dans  la  colonne  de  refou-  •  -^  t  *^'  ^  ..•     *  '  ^  -  .^^.*  ^     *^ 

Fio.  741.  —  Pulsomètre  Laurent, 

lement.  Dès  lors,  la  pression  s*abais- 
sant  dans  A,  la  soupape  S  se  rouvre, 
et  le  remplissage  recommence. 

Un  semblable  appareil,  ayant 
40  litres  de  capacité  et  actionné  par 
de  l'air  à  5  kilogrammes,  battait 
20  pulsations  à  l'heure  et  permettait 
d'élever  à  20  mètres  de  hauteur 
30  tonnes  d'acide  sulfurique. 

La  figure  741  montre  une  dis- 
position qui  permet  d'accélérer  beau- 
coup le  débit  par  l'adjonction  d'un 
tuyau  auxiliaire  de  refoulement  et 
de  son  clapet  de  pied  S'  ;  on  voit 
qu'ainsi  le  refoulement  a  lieu  sur- 
tout par  le  tuyau  auxiliaire,  tandis 
que  le  système  I/mn  sert  presque 
exclusivement  à  Tautomaticité. 

Pulsomètre  à  air  comprimé  Kest- 


Fm,  74 â.  —  Puisornètre 


432        POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

ner.  —  C'est  toujours  le  môme  principe  ;  ici  Tappareil  est  généralement  en  poteries 
et  caoutchouc  durci,  et  sert  à  Télévalion  de  Tacide  chlorhydrique  [fig,  742). 

L'air  comprimé,  arrivant  par  è,  agit,  grâce  au  conduit  ahc^  sur  les  tubulures  N 
et  M  et,  lorsque  le  clapet  Q  est  ouvert,  peut  s'échapper  par  le  tuyau  c?.  Le  liquide  à 
élever  arrive  par  e,  le  tuyau  de  refoulement  est  TT. 

L'appareil  étant  vide,  nous  ouvrons  le  robinet  d'écoulement  du  réservoir  R;  le 
clapet  Q  s'ouvre,  le  liquide  remplit  le  pulsomètre  ;  l'air  comprimé  s'échappe  par  d 
lorsque  le  liquide  monte  dans  les  tubulures  M  et  N,  et  Fair  comprimé  ferme  le 
clapet  Q. 

Alors,  sous  la  pression  de  l'air,  le  refoulement  s'effectue  par  TT  jusqu'au  moment 
où,  le  vase  du  pulsomètre  étant  vide,  l'air  s'échappe  lui-même  par  TT;  la  pression 
tombe  et  Q  s'ouvre  à  nouveau. 

Les  phases  du  fonctionnement  se  reproduisent  alors  dans  le  même  ordre. 


Air  oomppùné. 


Pulsomètre  Salmson  à  air  comprimé.  —  Dans  cet  appareil,  l'air  agit  comme 
un  véritable  piston  fluide,  et  refoule  l'eau, 
qui  rentre  alors  automatiquement  dans  l'ap- 
pareil. 

Ce  pulsomètre  se  compose  [fig.  743 
et  744)  de  deux  réservoirs  en  tôle  ou  en 
fonte  jouant  le  rôle  de  corps  de  pompe,  et 
dans  lesquels  agit  alternativement  l'air  com- 
primé dont  un  petit  tiroir  plan  assure  la  dis- 


FiG.  743  et  74 i.  —  Pulsomètre  à  air  comprimé  Salmson. 
tribution.  Chacun  des  deux  réservoirs  se  trouve  donc  en  communication  :  i*  avec 


\,K   FLUIDE   MOTEUR   EST   UN   GAZ 


433 


Ta  privée  d'eau  par  une  soupape  d'aspiration  ;  2**  avec  la  sortie  par  une  soupape  de 
refoulement;  3**  avec  la  distribution  d*air  comprimé  par  une  tubulure aG?Aoc;4<*  enfin, 
avec  Tune  ou  Tautre  des  extrémités  du  cylindre  dans  lequel  se  meut  le  distributeur, 
par  une  conduite  verticale  et  par  une  petite  tubulure  en  cuivre. 

Le  fonctionnement  est  excessivement  simple;  supposons  l'appareil  en  marche. 
L'eau  est  chassée  d'un  réservoir  pendant  que  l'autre  se  remplit  ;  lorsque  le  réservoir 
dans  lequel  s'opère  le  refoulement  est  presque  vide,  le  flotteur,  qui  suit  le  mouvement 
de  l'eau  et  s'abaisse  avec  elle,  détermine  l'ouverture  du  petit  conduit  allant  sur  l'une 
des  faces  du  distributeur;  une  certaine  quantité  d'air  comprimé  passe  alors  par  là,  et 
chasse  le  tiroir  distributeur  de  façon  à  inverser  et  l'admission  et  l'échappement  de 
l'air  comprimé  moteur.  L'eau  remplit  alors  le  réservoir  vide,  pendant  que  l'autre  ali- 
mente le  refoulement. 

Cet  appareil  peut  être  utilisé  à  élever  l'eau  (dans  ce  cas,  il  faut  noyer  les  deux 
récipients)  ;  on  l'emploie  également,  et  de  préférence,  pour  l'élévation  des  ascenseurs 
ou  monte-charges.  On  lui  fournit  alors  Teau  par  une  tubulure  venant  d'un  réservoir 
dans  lequel  se  fait  l'échappement  de  l'appareil  élévateur. 

L'eau  qui  sert  est  toujours  la  même;  au  lieu  de  dépenser  de  l'eau  sous  pression, 
c'est  de  l'air  comprimé  que  l'on  consomme,  et  cela  semble  économique.  Ainsi,  à  Paris, 
l'air  à  5  kilogrammes  coûte  0  fr.  135  le  mètre  cube,  tandis  que  l'eau,  dans  les  mêmes 
conditions,  coûterait  0  fr.  650:  l'économie  est  donc  très  réelle.  D'ailleurs  elle  peut 
être  augmentée  encore  —  dans  le  cas  où 

la  hauteur  d'élévation  est  relativement         ^ ^i»  -  ^«~^t=;^  i 

faible  —  par  l'emploi  d'un  détendeur  de 

pression.  ^___  r_ 


Appareil  de  M.  de  Hontrichard  pour 
rélévation  des  eaux.  —  Les  appareils 
d'élévation  d'eau  de  M.  de  Montrichard 
sont  de  deux  sortes  ;  la  première  caté- 
gorie est  mue  par  l'air  comprimé,  et  la 
seconde  par  la  vapeur  sèche.  Les  uns  et 
les  autres  reposent  sur  le  même  principe  ; 
ils  diffèrent  seulement  par  leur  agence- 
ment. 

1°  Pompes  à  air  comprimé,  —  L'ap- 
pareil mû  par  l'air  comprimé  {/ïg,  745) 
se  compose  d'un  récipient  en  tôle  ayant 
la  forme  d'une  bouteille.  Il  est  en  com- 
munication avec  le  liquide  à  élever  dans 
lequel  on  le  plonge  par  une  soupape  d'as- 
piration A  et  avec  le  refoulement  par  la 
soupape  E.  L'arrivée  et  la  sortie  de  l'air 

comprimé  s'opèrent  par  deux  tubulures  débouchant  à  la  partie  supérieure, 
mandées  par  deux  soupapes  M,  N,  s'ouvrant  en  sens  inverse  l'une  de  l'autre,  et 
elles-mêmes  en  mouvement  directement  par  un  flotteur  guidé  par  une  tige  à  sa 
inférieure. 


Fio.  745. 


com- 
mises 
partie 


LES  POMPES. 


28 


434         POMPES  EMPLOYANT  COMME  h^ORGE  MOTRICE  f/ACTION  D'CN  FLUIDE 


FiG.  746. 


Si  on  plonge  Tappareil  dans  Feau,  la  soupape  d'aspiration  A  se  soulève,  et  il  se 
remplit  ;  lorsque  Feau  arrive  à  un  niveau  suffisant  pour  provoquer  sur  le  flotteur  une 
pression  supérieure  à  celle  qu'exerce  sur  la  soupape  M  Fair  comprimé,  il  la  soulève 
et,  en  même  temps  qu'il  livre  passage  au  fluide  moteur,  il  ferme  la  soupape  d'échappe- 
ment N  ;  Feau  est  alors  chassée  dans  le  refoulement.  Le  flotteur  conserve  cette  position 
tant  que  la  poussée  exercée  par  Feau  de  bas  en  haut,  augmentée  de  la  pression  dans 
le  même  sens  exercée  par  Fair  comprimé  sur  la  soupape  N,  contre-balance  son  poids. 
Mais,  le  niveau  continuant  à  baisser,  la  poussée  diminue,  et  il  arrive  un  moment 
où  le  poids  des  organes  mobiles  Fcmporte.  A  cet  instant,  Fentrée  d'air  comprimé  et 

le  refoulement  cessent,  l'échappement  N  s'ouvre,  et  l'aspi- 
ration recommence  par  A. 

L'ouverture  du  clapet  A  ne  peut  s'effectuer  qu'un  cer- 
tain temps  après  l'abaissement  du  flotteur,  c'est-à-dire 
lorsque  l'air  qui  est  encore  à  la  pression  d'arrivée  se  sera 
détendu  à  l'extérieur. 

M.  de  Montrichard  a  remédié  à  ce  petit  inconvénient, 
et  surtout  a  rendu  son  appareil  plus  économique,  en  le 
munissant  de  dispositifs  simples  qui  permettent  d'utiliser 
le  travail  de  la  détente. 
Le  premier  {fig,  746)  consiste  à  permettre  à  la  soupape  N  un  certain  mouvement 
dans  le  sens  vertical  par  rapport  au  flotteur,  et  par  conséquent  à  M.  Quand  le  niveau 
de  Feau  a  monté  suffisamment  dans  l'appareil,  le  flotteur  fait  toujours  bloquer  N  sur 
l'échappement,  et  M  s'ouvre  comme  précé- 
demment ;  il  n'y  a  rien  de  changé. 

Au  contraire,  pendant  le  refoulement, 
l'abaissement  du  niveau  provoque  la  des- 
cente du  plongeur  et  la  fermeture  de  M  ; 
mais  il  n'entraîne  pas  de  suite  la  soupape  N 
à  cause,  d'une  part,  du  jeu  vertical  qui  lui  a 
été  laissée,  et,  d'autre  part,  de  la  pression 
d'air  comprimé  agissant  sur  la  face  infé- 
rieure et  l'appliquant  &ur  son  siège. 

Le  refoulement  de  Feau  continue  donc 
pendant  cette  période  de  détente,  et,  lorsque 
la  pression  a  suflisamment  baissé  pour  ne 
plus  pouvoir  chasser  Feau,  N  se  décolle  par 
son  poids. 

Comme  on  le  voit,  ce  système  exige  le 
réglage  du  poids  de  la  soupape;  un  autre 
dispositif  permet  également  d'arriver  au 
même  résultat  [fig,  747).  La  tige  de  la  sou- 
pape N  joue  librement  à  l'intérieur  du  flot- 
teur, et  vient  s'articuler  à  la  partie  inférieure  au  petit  bras  d'un  levier  à  contrepoids  P, 
articulé  à  un  support  fixé  au  fond  de  l'appareil.  Un  levier  à  fourchette,  articulé  en  un 
point  fixe  à  la  partie  supérieure,  supporte  la  soupape  M,  qui  est  libre,  en  même 
temps  qu'il  embrasse  le  dessous  de  N. 


Fkî.  747 


LE   FLIMDE   MOTEUR   EST   UN   GAZ 


435 


Pendant  le  remplissage,  M  est  fermé  et  N  est  ouvert;  puis,  lorsque  le  niveau  a 
suffisamment  monté,  le  flotteur  soulève  le  levier  qui  fait  ouvrir  M  et  N. 

Au  cours  du  refoulement,  lorsque  le  plongeur  F  descend,  le  levier  à  fourchette 
en  fait  autant,  et  M  est  fermée  par  son  poids  et  par  l'action  de  Tair  comprimé;  mais, 
omme  F  glisse  sur  la  tige  de  N,  il  ne  Tentrafne  pas;  le  contrepoids  P  maintient 
la  soupape  fermée,  et  Tair  emprisonné  peut  se  détendre  et  continuer  à  refouler 
Teau. 

L'appareil  est  disposé  de  telle  sorte  que  ce  refoulement  s'opère  jusqu'à  ce  que 
le  flotteur  vienne  presque  s'appuyer  sur  le  fond  du  corps  de  pompe;  en  même  temps, 
il  appuie  sur  une  butée  de  la  tige  de  N,  relève  le  contrepoids  P  :  l'échappement 
s'ouvre,  et  l'aspiration  recommence.  Mais  il  faut  noter  que,  déjà  un  peu  avant  l'ou- 
verture de  N,  le  niveau  de  l'eau  ayant  assez  baissé  pour  découvrir  l'orifice  de  refou- 
lement d'eau,  une  certaine  quantité  d'air  comprimé  (quoique  déjà  assez  fortement 
détendu)  s'échappe  dans  la  colonne  liquide  de  refoulement.  Dans  cette  partie  assess 
courte  de  son  fonctionnement,  l'appareil  de  Montrichard  procède  des  émulseurs. 

Les  trois  types  d'appareils  que  nous  venons  de  décrire  correspondent  à  des 
besoins  différents.  Pour  un  petit  débit,  un  refoulement  de  moins  de  10  mètres,  le 
premier  appareil  —  que  j'appellerai  sans  détente  —  suffira  largement;  il  sera  d'ordi- 
naire actionné  par  une  pompe  à  bras  pour  la  compression  de  l'air. 

Pour  un  débit  moyen  (habitations,  exploitations  agricoles,  etc.),  le  troisième 
type,  avec  détente  dans  la  colonne  de  refoulement,  même  sans  butée,  pourra  convenir 
jusqu'à  des  refoulements  de  60  mètres  environ. 

Pour  les  forts  débits,  les  fortes  hauteurs,  et 
lorsqu'on  dispose  d'un  compresseur  puissant,  on 
emploiera  le  deuxième  type,  à  détendeur  auto- 
matique, ou  même  une  combinaison  des  deuxième 
et  troisième  types. 

Sans  entrer  dans  les  détails  de  la  théorie  de 
cet  appareil,  dont  plusieurs  points  ont  été  traités 
déjà  dans  les  Annales  des  Mines  (livraison  de 
juillet  1896),  il  y  a  cependant  lieu  de  donner  en- 
core quelques  indications  générales  sur  son  fonc- 
tionnement et  les  dispositions  spéciales  à  adopter 
dans  certains  cas. 

Nous  avons  vu  que,  dans  tous  les  cas,  c'était 
le  déplacement  du  flotteur  qui  déterminait  l'ou- 
verture et  la  fermeture  des  soupapes  ;  par  suite, 
nous  aurons,  dans  le  fonctionnement  de  Tappa- 
reil,  une  périodicité  très  nette,  intimement  liée  à 
la  course  du  flotteur  de  part  et  d'autre  de  sa 
ligne  de  flottaison. 

Dès  lors,  on  comprend  que,  si  l'on  donne  au 
flotteur  une  forme  en  deux  parties  I  et  G  (/î£^.  748) 
reliées  par  une  tige,  la  partie  supérieure,  située 
au-dessus  du  niveau  de  flottaison  F,  servira  à  assurer  la  poussée  ascendante,  tandis 
que  la  partie  I,  située  au-dessous  du  même  niveau,  assurera  la  traction  descendante  ; 


436 


POMPKS  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRrCE  L'ACTION  DU'N  FLUrOE 


kg,  4 


là 


\L 


-iw 


xtk 


ainsi  Técart  des  deux  parties  devra  avoir  pour  conséquence  un  accroissement  de  Tam- 
plitude  du  mouvement  de  la  surface  liquide,  et  par  suite  une  augmentation  de  débit. 
On  conçoit  que,  dans  ces  conditions,  le  refoulement  de  l'eau  sera  intermittent, 
avec  de  hautes  fréquences  si  Tamplitude  est  faible,  avec  des  fréquences  inférieures 
si  elle  est  plus  élevée.  On  a  cherché  à  obtenir  la  continuité  de  refoulement,  et,  pour 
cela,  on  a  ajouté  un  réservoir  supplémentaire  O  {/ig.  748),  qui  est  relié  à  la  fois  au 
refoulement  E  et  à  l'arrivée  M  d'air  comprimé.  Lorsque  le  refoulement  a  lieu,  une 
partie  de  l'eau  monte  dans  la  colonne  d'évacuation,  l'autre  pénètre 
dans  le  réservoir  O.  Lorsque  M  se  ferme,  l'air  comprimé  agit  sur 
le  liquide  de  O,  et  le  refoule  à  son  tour.  Ainsi  on  peut  espérer  un 
écoulement  sensiblement  continu. 

Pour  les  puits  profonds,  on  peut  disposer  les  appareils  de 
Montrichard  en  relais  ;  mais,  comme  il  n'est  pas  certain  que  les 
débits  de  tous  ces  appareils  soient  égaux,  la  disposition  de  la 
figure  749,  la  conduite  de  refoulement  de  chaque  appareil  sera 
prolongée  par  un  réservoir  H,  situé  au-dessus  de  l'appareil  im- 
médiatement supérieur  et  lui  faisant  office  de  réservoir  d'alimen- 
tation. Si  le  niveau  du  liquide  monte  dans  II,  l'appareil  qui  l'ali- 
mente, ayant  à  vaincre  une  pression  de  refoulement  plus  grande, 
verra  diminuer  son  débit,  tandis  que  l'appareil  alimenté  par  lui, 
sous  une  charge  supérieure,  précipitera  son  allure  ;  ainsi  les  dé- 
bits se  régulariseront  en  quelque  sorte  automatiquement. 

Notons  enfin  que,  par  la  détente,  se  produira  un  refroidisse- 
ment compensé  en  partie  si  l'on  veut  par  la  présence  de  l'eau, 
mais  qu'en  tous  cas  l'installation  d'un  réchauffeur  d'air  comprimé 
ne  pourra  qu'être  très  favorable  au  rendement.  Ce  réchauffeur 
pourra  d'ailleurs  être  installé  en  un  point  quelconque  de  la  con- 
duite d'air  comprimé,  en  R  par  exemple  [fig,  749). 

Ces  appareils  paraissent  intéressants,  ils  le  seraient  plus 
encore  si  des  expériences  sérieuses  avaient  été  faites  et  permet- 
taient de  préciser  les  conditions  pratiques  du  fonctionnement, 
ainsi  que  leur  rendement. 
2*  Pompes  de  Montrichard  à  vapeur.  —  Ces  appareils  à  vapeur  sont  basés  et 
construits  sur  le  même  principe,  avec  cette  différence  que  l'échappement  de  la 
vapeur  se  fait  dans  le  refoulement  et  que  la  condensation  ainsi  produite  provoque 
un  vide  suffisant  pour  donner  naissance  à  l'aspiration;  à  cet  égard,  ils  se  rap- 
prochent des  pulsomètres.  Ceci  était  nécessaire,  car  il  est  à  peine  besoin  de  dire 
qu'un  tel  appareil  marchant  à  la  vapeur  ne  peut  être  plongé  dans  l'eau  froide.  La  tu- 
bulure d'aspiration  est  munie  à  sa  partie  inférieure  d'une  crépine  et  d'un  clapet  du 
pied  [fig,  750).  Le  refoulement  continue  l'aspiration  suivant  le  même  axe,  et  le  corps 
de  l'appareil  ne  possède  qu'une  ouverture  par  laquelle  l'eau  est  aspirée  et  refoulée. 
L'emploi  du  calorifuge  pour  les  conduites  de  vapeur  s'impose  naturellement  pour 
l'obtention  d'un  bon  rendement.  On  peut  arriver  à  diminuer  notablement  les  con- 
densations dans  le  corps  de  l'appareil  en  faisant  aspirer  une  certaine  quantité  d'huile 
au  début  de  la  marche  ;  cette  huile  reste  d'abord  à  la  surface  de  l'eau,  puis  vient  se 
coller  sur  les  parois,  où  elle  forme  un  véritable  enduit  isolant. 


Fig.  749. 


LE   FLUIDE   MOTi:L'a    EST    UN   (iAZ 


437 


L'inventeur  estime  que  ce  procédé  augmente  le  rendement  de  ses  appareils 
de  60  0/0. 

Quoi  qu'il  en  soit,  une  pompe  que  M.  de  Montrichard  a  installée  pour  son  usage 
personnel  à  Montmédy  donne,  pour  8  kilogrammes  de  vapeur  dépensés  à  Theure,  un 
débit  de  1.600  litres  à  13  mètres  de  hauteur.  Autrement  dit,  1  kilogramme  de  vapeur 
produit  2.600  kilogrammètres. 


Fio.  150  et  751.  —  Pompes  de  Montrichard  à  vapeur. 

Mais  cette  pompe  fonctionne  sans  appareil  de  détente  et  sans  calorifuge,  perfec- 
tionnement que  M.  de  Montrichard  n'a  pas  cru  devoir  apporter  à  son  appareil,  étant 
donné  le  faible  débit  du  puits  sur  lequel  il  est  monté. 

La  figure  751  donne  l'ensemble  de  la  disposition  fonctionnant  avec  détente. 
B  est  la  butée  contre  laquelle  le  flotteur  vient  presser  pour  relever  le  contrepoids  D. 

Pour  ces  appareils  aussi,  l'absence  des  essais  pratiques  est  regrettable. 


II.    —    PULSOMETHE   A    VAPEUR 


Les  pulsomètres  permettent  d'élever  l'eau  en  employant  directement  la  vapeur  ; 
ils  fonctionnent  automatiquement  et  ont  pour  eux  une  très  grande  rusticité  et  une 
grande  facilité  d'installation. 


438         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  DUN  FLUIDE 

Bien  que  les  formes  varient  beaucoup,  le  principe  reste  toujours  le  même,  et, 
dans  tous  les  pulsomètres,  on  rencontre  un  corps  de  pompe,  un  clapet  d'aspiration, 
un  clapet  de  refoulement,  un  tuyau  d'arrivée  de  vapeur  et  un  robinet.  Le  corps  de 
pompe  est  rempli  de  vapeur  ;  elle  se  condense  en  partie,  et.  Peau  montant  dans  l'appa- 
reil, la  condensation  s'achève,  de  sorte  que  le  corps  de  pompe  se  remplit  d'eau.  On 
rouvre  alors  le  robinet  de  vapeur,  dont  la  pression  refoule  le  liquide  dans  la  colonne 
d'évacuation.  On  peut  ainsi,  par  poussées  ou  pulsations  successives,  élever  l'eau  à  la 
hauteur  voulue. 

Cet  appareil  très  simple  s'installe  rapidement  et  sans  difficultés,  se  prête  bien 
aux  conditions  de  son  emploi  ;  on  peut  par  exemple  le  suspendre  à  une  chaîne  ou  un 
palan  et  le  descendre  au  fond  du  puits  ;  en  somme,  pour  des  installations  provisoires, 
c'est  très  commode,  malheureusement  c'est  peu  économique. 

Cherchons  en  effet  à  nous  rendre  compte  du  rendement  mécanique  du  travail  de 
la  vapeur  dans  ces  conditions.  Appelons  V  le  volume  de  vapeur  employé  et  P  sa  pres- 
sion; puisque  cette  vapeur  travaille  par  simple  refoulement,  il  faut  dépenser  un 
volume  de  vapeur  égal  au  volume  d'eau  élevé,  et  la  hauteur  de  refoulement  est  au 
plus  égale  à  P  (si  P  est  exprimée  en  hauteur  de  liquide). 

Pour  fixer  les  idées,  admettons  que  la  pression  de  la  vapeur  soit  de  5  kilo- 
grammes par  centimètre  carré,  soit  P  =  50  mètres. 

La  chaleur  externe  par  kilogramme  de  vapeur  à  5  kilogrammes  est  : 
Apu  =44,15  calories. 

Cette  vapeur  pesant  au  mètre  cube  2^*,6,  le  poids  dû  volume  V  (exprimé  en  litres) 

2  6V 
sera  égal  à  .'^■^^?  et  le  nombre  de  calories  correspondant  au  volume  sera  donné  par 

2  6V 
44,15  X  .  Iwx^;  l'énergie  disponible  sera  donc,  en  kilogrammètres  : 

2,6V 


(1)  44,15  X  ^  X  428. 


Or,  en  admettant  une  hauteur  d'aspiration  de  8  mètres,  ce  qui  est  très  conve- 
nable, le  travail  produit  sera  au  maximum  : 

(2)  V  X  (50  -h  8)  =  58V. 

Le  rendement,  rapport  des  deux  valeurs  (2)  et  (1),  ressort  donc  au  maximum 
théorique  à  12  0/0  environ. 

Si  maintenant  nous  cherchons  à  établir  le  rendement  pratique,  nous  tomberons 
à  des  valeurs  beaucoup  plus  faibles  ;  il  faut,  en  effet,  compter  consommer  6  à  7  kilo- 
grammes de  vapeur  par  cheval-heure  en  eau  élevée. 

Comptant  seulement  6  kilogrammes  et  admettant  7.000  calories  par  kilogramme, 
on  trouve,  pour  l'énergie  disponible,  18  millions  de  kilogrammètres;  alors  le  travail 
produit  ne  dépasse  pas  270.000  kilogrammètres,  ce  qui  fait  ressortir  le  rendement 
mécanique  absolu  de  l'installation  complète  à  1,5  0/0  environ. 

Pourquoi  ce  faible  rendement?  J'en  ai  déjà  donné  quelques  causes;  la  vapeur 
travaille  sans  détente,  puis  son  rôle  est  de  se  condenser  presque  immédiatement  au 
contact  du  liquide  ;  la  vapeur  condensée  abandonne  en  pure  perte  toute  la  chaleur 
qui  reste  dans  l'eau  de  condensation  ;  enfin,  il  y  a  des  causes  de  déperditions  impor- 


LE   FLUinE   MOTEUR    EST   IN   (;AZ 


439 


tantes,  dues  au  non-isolement  des  surfaces  et  à  leur  développement  relativement 
important. 

Pulsomètre  de  Hall.  —  Les  figures  75^  à  754  permettent  de  saisir  rapidement  la 
disposition  et  le  fonctionnement  de  cet  appareil  :  la  première  est  une  coupe  par  l'aspi- 
ration montrant  les  trois  clapets  qui  l'assurent  ;  la  seconde  est  une  coupe  par  refoule- 
ment, qui  n'a  besoin  que  de  deux  clapets  ;  enfin,  la  troisième  est  une  vue  à  plus  grande 
échelle  de  la  soupape  de  vapeur,  très  simple  dans  le  type  de  Hall. 


Fio.  752,  753.  et  754. 

Si,  comme  dans  la  figure,  la  soupape  de  vapeur  ferme  l'admission  à  gauche,  la 
vapeur  va  agir  dans  la  poire  de  droite  et  refouler  le  liquide  par  E' jusqu'au  moment 


Fio.  755  et  756.  —  Pulsomètres  à  boulels. 


où  le  contact  de  l'eau  et  de  la  vapeur  sera  suffisant  pour  que  celle-ci  se  condense  en 
partie,  déterminant  ainsi  une  dépression  qui  fera  se  rabattre  la  soupape  s\  Alors,  le 


440 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTIUCE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


même  phénomène  se  produira  à  gauche,  avec  refoulement  par  E,  pendant  que,  dans 
la  poire  de  droite,  la  condensation,  en  s'achevant,  déterminera  un  vide  suffisant  pour 
que  par  C  Taspiration  se  produise.  Et  ainsi  de  suite. 

Un  réservoir  d'air  B,  en  communication  avec  la  chambre  d'aspiration,  amortit 
les  chocs  que  produirait  Tarrivée  brusque  du  liquide  dans  cette  chambre. 

Tous  les  pulsomètres  que  nous  allons  étudier  ont  un  fonctionnement  analogie, 
et  il  est  bien  clair  que,  pour  une  pression  de  vapeur  constante  et  de  hauteurs  fixes 
d'aspiration  et  de  refoulement,  le  nombre  de  pulsations  à  la  minute  se  trouvera  déter- 
miné, ainsi  que  le  débit  de  l'appareil.  On  pourra  donc  agir  sur  ce  débit  en  réduisant 
ou  augmentant  dans  certaines  limites  le  nombre  de  pulsations  par  l'étranglement  ou 
l'ouverture  du  robinet  d'admission  de  vapeur. 

Les  figures  précédentes  représentent  des  soupapes   en  caoutchouc,  pratiques 

pour  les  liquides  légers  et  froids 
et  pour  l'eau  en  particulier  ;  si  on 
avait  affaire  à  des  liquides  chauds 
ou  épais  (goudrons,  sirops,  pâtes, 
jus,  etc.),  on  prendrait  de  préfé- 
rence des  soupapes  métalliques  : 
les  figures  755  et  756  montrent 
une  telle  disposition  avec  des 
soupapes  à  boulets. 

Pulsomètre  Hodgkin  et  New- 
haus.  —  Cet  appareil,  qui  fît  sen- 
sation en  Angleterre  il  y  a  une 
vingtaine  d'années,  est  repré- 
senté sur  la  figure  757. 

Le  principe  est  toujours  le 
même;  il  faut  remarquer  la  forme 
spéciale  des  deux  lobes,  en  poire 
très  allongée,  afin  de  retarder  la 
condensation  de  la  vapeur  et 
qu'elle  ne  se  reproduise  qu'après 
qu'un  refoulement  important  a 
été  obtenu  par  l'action  directe  de 
la  vapeur.  Des  bouchons,  vissés 
dans  les  parois  à  la  partie  supé- 
rieure, permettent  de  petites  ren- 
trées d'air. 

Les  soupapes  sont  métalli- 
ques, avec  âmes  de  bois  R,  et 
leur  mouvement  est  limité  par  des  butées  G,  fixées  sur  les  plateaux  H,  permettant 
d'ouvrir  et  de  visiter  l'appareil. 

Les  essais  faits  à  cette  époque  par  les  soins  de  la  Royal  Agricultural  Society 
firent  ressortir  la  consommation  de  vapeur  à  près  de  90  kilogrammes  par  cheval- 
heure,  alors  que  les  pompes  centrifuges  les  moins  perfectionnées  n'en  dépensaient 


Fio.  "757.  —  Pulsomètre  Hodgkin  et  Newhaus. 


LK  FLUIDE  MOTEL'R  EST  UN  GAZ 


4H 


guère  que  63  kilogrammes  ;  il  y  a  néanmoins  à  tenir  compte  des  facilités  d'installa- 
tion et  d'emploi. 


"^T^^îirv^^ 


Fio.  758.  —  Pulsomètre  Rilier. 


Fio.  759.  —  Pulsomètre  Van  den  Kerkhove 
à  soupapes  en  caoutchouc. 


Pulsomàtre  Ritter.  —  C'est  presque  exactement  le  même  dispositif  que  le  pul- 
somètre de  Hall  ;  seule  la  soupape  de  vapeur 
présente  une  particularité  que  la  figure  758 
met  en  évidence  :  la  baguette  pulsatrice  S 
est  suspendue  comme  un  balancier  de  pen- 
dule. On  connaît  cette  disposition  sous  le 
nom  de  «  clapet  à  pendule  ». 

Pulsomètre  Van  den  Kerkhove.  —  Cet 

appareil,  connu  aussi  sous  le  nom  de  «  pul- 
somètre britannique  »,  est  très  analogue 
au  pulsomètre  Hodgkin  :  la  soupape  de 
vapeur  J  est  une  valve  sphérique  eu  bronze  ; 
seuls,  les  clapets  d'aspiration  et  de  refou- 
lement E  et  F  diffèrent  de  ceux  du  type 
précité.  Les  figures  759  et  760  sont  relatives 
à  des  appareils  avec  clapets  E  en  caout- 
chouc ou  métalliques;  elles  se  passent  de 
commentaires. 


Pulsomètre  Kœrting.  —  Au  lieu  que  le 
mouvement  de  la  soupape  de  vapeur  soit 
exclusivement  dû  au  vide  qui  se  produit  suc- 
cessivement dans  les  deux  chambres  du 
pulsomètre,  MM.  Kœrting  frères  Tout  réalisé 
sous  la  double  influence  de  ce  vide  et  de  l'ac- 
tion de  la  vapeur  directe  emmagasinée  à 


Fio.  760. 


—  Pulsomètre  Van  den  Kerkhove 
à  clapets  métalliques. 


442 


POMPES  EMPI.OYANT  COMME  FOHCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


chaque  pulsation  dans  les  petites  chambres  i  {fig,  761  et  762).  Dans  ces  conditions,  le 
clapet,  formé  d'une  languette  disposée  en  fléau  de  balance  et  oscillant  autour  d'un 
axe  horizontal,  fait,  toutes  choses  égales,  beaucoup  plus  de  battements. 


s  t» 

Fio.  761  et  762.  —  Pulsoinèlpe  Kœrting. 


Dans  ces  conditions,  la  consommation  de  vapeur  ainsi  que  Télévation  de  tempé- 
rature de  Teau  sont  moindres  et,  par  suite,  le  rendement  est  accru.  Les  inventeurs 
citent  à  cet  égard  les  chiffres  comparatifs  suivants  :  un  pulsomètre  ordinaire  faisant 
42  pulsations  par  minute  et  réchauffant  Teau  de  0°,22  par  mètre  de  hauteur  de 
refoulement  a  été  modifié  suivant  leur  système,  après  quoi  il  faisait  75  pulsations  et 
ne  réchauffait  plus  Teau  que  de  0*,12. 

L'aspiration  peut  se  faire  jusqu'à  7  mètres,  mais  le  maximum  d'effet  utile  est  pour 
3  mètres.  Les  constructeurs  indiquent  une  consommation  de  l''*,500  de  vapeur 
pour  élever  1.000  litres  d'eau  à  10  mètres  de  hauteur,  ce  qui  correspond  à  une  dé- 
pense d'environ  70  kilogrammes  de  vapeur  par  cheval-heure  en  eau  élevée. 

En  vue  d'activer  la  condensation  de  la  vapeur,  des  canaux,  venant  du  refoulement, 
injectent  dans  les  lobes  un  peu  de  liquide.  Cela  présente  également  l'avantage  de 
diminuer  réchauffement  des  poires  et  d'augmenter  le  nombre  de  pulsations.  Cette 
adjonction  est  bien  visible  sur  les  figures. 


Pulsomètre  Boivin:  —  Dans  cet  appareil,  on  a  cherché  surtout  à  rendre  faciles  la 


LE   FLIIDE   MOTEUR   EST   UN    ('.AZ 


443 


visite  elle  nettoyage;  je  ne  m'arrêterai  pas  sur  ces  questions;  mais  je  signalerai  les 
deux  dispositifs  adoptés  pour  la  soupape  de  vapeur. 

La  figure  763  montre  celui  qui  est  usité  pour  les  petits  appareils,  c'est  le  «  clapet 
à  languette  »  que  nous  avons  déjà  vu  :  c'est 
un  morceau  de  bronze  taillé  en  biseau  et 
oscillant  autour  de  ce  biseau. 

La  figure  764  représente  le  «  clapet  à 
balance  »  employé  dans  les  appareils  puis- 
sants ;  c'est  un  fléau  oscillant  terminé  à 
chaque  bout  par  une  palette  ouvrant  ou 
fermant  l'entrée  des  lobes  du  pulsomètre. 
Ce  distributeur  est  très  sensible,  car  la  vapeur  et  le  vide  agissent  simultanément  sur 
ses  deux  faces  et  l'équilibrent. 


Fifl.  763  et  764.  —  Clapet  à  balance  Roivin. 


Pulsomètre  0.  Georges.  —  La  question  du  distributeur  de  vapeur  a  reçu,  dans  cet 
appareil,  une  intéressante  solution;  la  valve  de  vapeur  est  ici  remplacée  par  un 

tiroir  cylindrique  (fig,  765).  Ce  tiroir  se 
compose  de  deux  pistons  K  et  d'un  man- 
chon intermédiaire  ;  des  rainures  L,  prati- 
quées à  la  partie  supérieure  du  fourreau 
dans  lequel  glisse  le  tiroir,  permettent  à  la 
vapeur  de  se  rendre  alternativement  dans 
les  chambres  extrêmes  des  pistons.  Enfm 
les  espaces  extérieurs  aux  pistons  commu- 
niquent avec  les  lobes  par  des  canaux  R, 
aboutissant  le  plus  exactement  possible  près 
de  la  zone  de  condensation. 

De  la  sorte,  tant  que  la  vapeur  vive 
agit  en  refoulant  le  liquide,  le  tiroir  reste 
en  équilibre,  puisque,  sur  les  faces  des  pis- 
tons, s'exercent  les  mêmes  pressions. 
Lorsque  le  liquide  arrive  au  niveau  de  l'ori- 
fice deR,  et  que  la  condensation  commence, 
il  se  produit  un  petit  bouillonnement  à  l'en- 
trée inférieure  de  R,  et  cela  active  la  con- 
densation, la  pression  baisse  sur  l'une  des 
faces  du  piston,  le  tiroir  se  déplace  et  l'ad- 
mission change  de  côté. 

On  obtient  ainsi  le  maximum  d'effet 
utile  de  la  vapeur  directe;  le  nombre  de 
pulsations  est  accru  avec  l'effet  utile  et,  par 
suite,  les  dimensions  du  pulsomètre  sont  di- 
minuées pour  un  travail  donné.  Dans  ces 
conditions,  le  réchauffement  de  l'eau  n'est  que  de  0^,12  par  mètre  de  refoulement.  On 
obtient,  suivant  les  appareils,  des  refoulements  de  5  à  30  mètres  et  des  débits  variant 
de  30  à  12.000  litres  par  minute. 


FiG.  765.  —  Pulsomètre  Georges, 


1 


4H         POMPES  EMPÎ.OYANT  f^ûMMR  FORCE  MOTUICE  I/ACTfON  D'UN  FLl'IDE 

[l  n'y  a  de  particulier,  dans  cet  appareil  {fiy.  766),  que 
le  distributeur  de  vapeur  :  c'est  une  valve 
formée  de  deux  demi-sphères  réunies  par  leur 
partie  convexe  et  faisant  corps  avec  un  axe 
horizontal  d'oscillation.  Les  plans  diamétraux 
des  sphères  forment  les  faces  plates  de  la  valve 
et  font  entre  eux  Fangle  voulu  ;  le  fonctionne- 
ment est  toujours  le  même,  et  Fon  ne  saisit  pas 
a  priori  Fintérêt  de  cette  disposition  très  spé- 
ciale. 

Pompe  Greeven.  —  C'est  bien  encore  un 
pulsomètre,  mais  il  est  à  simple  efTet  et,  ce  qui 
fait  surtout  son  originalité,  c'est  que  son  dis- 
tributeur réalise  volontairement  le  laminage 
de  la  vapeur  employée. 

On  sait,  en  effet,  que,  lorsque  de  la  vapeur 
traverse  en  vitesse  de  petits  orifices,  sa  pres- 
sion s'abaisse  ;  on  sait  aussi  que,  si  cette  baisse 
de  pression  n'est  accompagnée  d'aucun  travail 
produit,  il  y  a  élévation  de  température  de  la 
vapeur  qui  se  surchauffe.  Or  les  propriétés  de 
la  vapeur  surchauffée  sont  assez  différentes  de 
celles  de  la  vapeur  saturée  et,  en  particulier, 
lorsque  cette  vapeur  surchauffée  se  trouve  en 
îo.      .  —   y  Niiin€  re     a  vtsjmu  contact  avec  de  Feau  froide,  elle  se  condense 

brusquement  en  bloc,  tandis  <|ije  la  vapeur  saturée,  placée  dans  les  mêmes  eondi- 


Fiii.  Ti;7  cl  708.  —  Pulsomètre  Greeven. 
tions,  se  condense  progressivement  et  de  proche  en  proche. 


LE    FL[]II)E   MOTEUa   EST   UN   f.AZ  445 

Décrivons  maintenant  la  pompe  Greeven.  Elle  comprend  (/îg.l61  et  768)  un  seul 
corps  de  pompe  a  avec  clapets  d'aspiration  e  et  de  refoulement  r,  un  tuyau  d'injec- 
tion d'eau  et  une  distribution  de  vapeur  représentée  composée  d'un  piston  P  {fig,  768), 
comportant  une  partie  supérieure  mobile,  qui  peut  venir  s'appliquer  sur  le  siège  en 
bronze  n,  et  une  partie  inférieure  fixe.  V,  V  ,  V*'  sont  des  orifices  capillaires  permettant 
à  la  vapeur  de  pénétrer  dans  la  boîte  du  piston  ;  J  est  un  petit  reniflard  d'air. 

Supposons  le  corps  de  pompe  rempli  d'eau  et  admettons  la  vapeur,  le  piston  P 
va  s'abaisser,  la  vapeur  va  passer  par  l'ouverture  annulaire  très  mince  existant  entre 
la  partie  inférieure  du  tuyau  N  et  la  partie  supérieure  du  distributeur  ;  en  même 
temps,  elle  pénétrera  par  V,  V  et  V*'  dans  le  distributeur,  qui  sera  ainsi  en  équilibre. 

La  vapeur  ainsi  laminée  et  surchauffée  va  agir  sur  le  liquide  et  le  repousser  dans 
la  colonne  de  refoulement  jusqu'au  moment  où  la  condensation  se  produit  sous  l'in- 
fluence de  l'injection  d'eau  du  tube  fm.  Alors  le  refoulement  cesse,  une  dépression 
brusque  se  produit  dans  l'appareil,  et  comme,  néanmoins,  l'intérieur  du  distributeur 
contient  toujours  de  la  vapeur  sous  pression,  la  partie  supérieure  mobile  de  ce  dis- 
tributeur va  se  soulever,  obstruant  ainsi  l'admission  de  vapeur  dans  le  corps  de 
pompe.  Pendant  tout  le  temps  de  l'aspiration,  il  en  sera  de  même,  puis,  l'équilibre  se 
rétablissant,  les  mêmes  phénomènes  se  reproduiront. 

Pulsateur  Bretonnière.  —  Dans  cet  appareil,  on  évite  le  contact  et  l'action 
directe  de  la  vapeur  sur  le  liquide  à  refouler,  on  utilise  dans  tous  les  cas  la  détente 
de  la  vapeur  :  par  ces  deux  raisons,  on  peut  réaliser  une  sérieuse  économie  de 
vapeur. 

La  figure  769,  empruntée  à  l'ouvrage  de  Poillon,  montre  la  disposition  du  pulsa- 
teur, dont  le  seul  organe  agissant  est  un  diaphragme  DD,  en  toile-caoutchouc,  sur 
lequel  agit  la  vapeur  et  qui  agit  lui-même  sur  l'eau  à  refouler. 

Pour  bien  comprendre  le  fonctionnement,  mettons  en  marche  l'appareil  et,  pour 
cela,  remplissons  d'eau  (en  ouvrant  le  robinet  R)  la  partie  Q,  située  au-dessus  du 
diaphragme,  puis  ouvrons  l'arrivée  H  de  vapeur.  La  vapeur  trouve  ouvertes  les  sou- 
papes F  et  I  ;  elle  ferme  de  suite  cette  dernière  et,  passant  par  l'autre,  elle  vient 
soulever  le  diaphragme  qui  refoule  l'eau  par  le  clapet  P  jusqu'au  moment  où,  entiè- 
rement gonflé,  il  vient  occuper  la  position  pointillée  sur  la  figure  A.  A  ce  moment, 
la  vapeur  qui  continue  à  agir  soulève  le  plateau  central,  et  la  soupape  F,  déchargée 
du  poids  de  ce  plateau  et  sollicitée  par  le  ressort  qui  la  supporte,  va  se  fermer  et 
arrêter  l'admission. 

La  vapeur  ainsi  admise  va  maintenant  se  détendre  et  continuer  ainsi  le  refou- 
lement du  liquide  jusqu'au  moment  où  sa  pression  sera  égale  à  la  pression  atmo- 
sphérique augmentée  de  la  hauteur  de  refoulement  et  de  la  hauteur  due  à  la  vitesse 
acquise.  A  ce  moment,  la  soupape  I  va  s'ouvrir  ;  la  vapeur,  continuant  sa  détente,  va 
pénétrer  dans  la  chambre  O,  soulever  N,  arriver  dans  Q  ;  dans  ce  trajet,  elle  se 
condense  en  partie,  déterminant  ainsi  l'aspiration  du  liquide  qui  vient  remplir  Q,  et, 
pesant  sur  le  diaphragme,  remet  toutes  choses  en  l'état  où  nous  les  avons  vues  au 
début  de  la  marche. 

Cet  appareil  très  intéressant  n'a  pu  se  développer  à  cause  de  la  presque  impossi- 
bilité à  laquelle  on  se  heurte  lorsqu'on  veut  trouver  des  diaphragmes  suffisamment 
solides  pour  faire  un  service  industriel. 


446         POMPES  EMPLOYANT  COMME  KORGE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

Pulsomètre  Fischer.  —  Le  Scientific  American  Supplément  de  septembre  1889 
donne  la  description  d'un  certain  nombre  de  pulsomètres,  dont  celui-ci  et  quelques- 
uns  des  suivants. 


Fio.  769.  —  Pulsomètre  Brelonnière. 


Le  pulsomètre  Fischer  est  à  chambre  unique  {fi[/,  770)  ;  cette  chambre  unique 
contient  un  cylindre  central  F,  divisé  en  deux  par  une  cloison  horizontale;  la  partie 
supérieure  A  contient  un  flotteur  S,  relié  à  la  soupape  de  vapeur  et  la  commandant 


LE   FLUÏDE  MOTEUR   EST   UN  GAZ 


4n 


la  partie  inférieure  F  contient  un  flotteur  S^,  relié  à  la  soupape  V,  qui  fait  commu- 
niquer les  deux  compartiments  entre  eux. 

Supposons  l'appareil  plein  d'eau  ;  S  est  en  Tair,  la  soupape  de  vapeur  est  donc 
ouverte.  La  vapeur  refoule  Teau.  Lorsque  le  niveau  descend  au-dessous  d'une  cer- 
taine limite,  la  chambre  F  se  vide,  S^  s'abaisse,  V  s'ouvre,  la  chambre  A  se  vide 
à  son  tour,  et  le  flotteur  S,  en  s  abaissant,  entraîne  la  fer- 
I       I      I  meture  de  l'admission.  La  vapeur  se  condense  alors  et  le 

^I^^^^^J  corps  de  pompe  se  remplit  d'eau. 


Fio.  110.  —  Pulsométre  Fischer. 


Vio.  m.  —  Pulsométre  i>honike. 


Pulsométre  Shonike.  —  Le  principe  est  exactement  le 
même,  mais  le  cylindre  intérieur  est  plus  petit  ;  il  contient 
un  flotteur  S  {flg.  771)  qui  est 
creux  et  plein  d'eau  en  même 
temps  que  l'appareil  lui-même. 
Un  siphon  Z  amène  la  vidange 
de  ce  flotteur,  lorsque,  par 
suite  du  refoulement  de  l'eau, 
le  niveau  général  s'abaisse,  et 
le  flotteur  ainsi  délesté  remonte 
et  ferme  l'admission. 

Pulsométre  Winkelmano. 

—  La  figure  772  montre,  à  titre 
de  curiosité,  un  pulsométre 
sans  distribution  de  vapeur,  il 
est  vrai,  mais  dans  lequel  la 

dépense  doit  être  énorme!  Un  tuyau  D,de  forme  convenable, 
met  la  chambre  de  refoulement  en  communication  avec  l'ori- 
fice d'arrivée  de  vapeur.  Pendant  le  refoulement  de  l'eau, 
une  petite  partie  de  ce  liquide  est  projetée  au-devant  de  la 
vapeur  qui  se  condense  ainsi.  On  conçoit  qu'on  puisse  régler 

Fio.  173.  —  Relais  de  pulso-    une  fois  pour  toutes  cet  appareil  peu  économique, 
mètres  au  puits  de  Hotherham.  ^  rr  r  -i 

Relais  de  pulsométres.  —  La  figure  773  représeute  une  intéressanic  apj)lication 


Fio. 112. 
Pulsométre  Winkelmann. 


448 


POMPES  EMPÎ,OYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  1)  UN  FLUIDE 


des  pulsoniètres  au  fonçage  de  puits  en  terrains  aquifères.  Le  puits  en  question  fut 
foncé  aux  mines  de  Rotherham.  On  employa  6  pulsomètres  disposés  dans  le  puits 
en  3  relais  de  3  pulsomètres  chacun  ;  les  3  pulsomètres  inférieurs  étaient  simplement 

suspendus  par  des  chaînes  manœuvrées 
de  la  surface  au  moyen  de  treuils. 

La  hauteur  totale  d'élévation  était  de 
72  mètres;  le  relais  maximum  fut  de 
50  mètres  et  Tépuisement  atteignait  alors 
450  à  600  mètres  cubes  par  heure.  L'en- 
combrement était  extrêmement  faible  ;  le 
puits  avait  6  mètres  de  diamètre,  et  2 
seulement  étaient  occupés  par  les  pulso- 
mètres. 

La  vapeur  était  fournie  par  des  chau- 
dières placées  à  120  mètres  environ  de 
Touverture  du  puits  ;  elle  était  à  5^^,6  de 
pression. 

Pulsomètre  «Le Sirius  ».  —  MM.  Hol- 
den  et  Brooke,  de  Manchester ,  construisent 
un  pulsomètre  qu'ils  appellent  le  ASiriiiSy 
qui  ne  diffère  des  précédents  que  par  la 
valve  à  vapeur  {fig,  774  et  775),  laquelle 
j,,j^  ^^^  se  rapproche    néanmoins   beaucoup  de 

celle  de  Ritter. 
Les  sièges  D,  D  sont  en  bronze  phosphoreux  et  sont  rapportés.  La  valve,  au 
lieu  d'être  articulée,  est  formée  de  deux  lames  B  raccordées  à  leur  partie  supérieure 
par  un  cintre  reposant  sur  un  support  C  qui  lui  sert  d'axe. 


Fio.  IVô. 


Cette  disposition   facilite  beaucoup  le  démontage  et  le  remplacement  en  cas 
d'accident. 


LE   FLUIDE  MOTEUR  EST   UN  GAZ 


449 


Pulsomètre  Emerson.  —  Cet  appareil 
{fig,  776)  présente  une  particularité  dans  le 
moyeu  de  commande  de  l'appareil  distribu- 
teur de  vapeur. 

Quand  on  admet  de  la  vapeur  au  réser- 
voir A  {fig,  776),  elle  refoule  Teau  qui  s'y 
trouve  par  le  tuyau  C;  puis,  quand  on  supprime 
la  vapeur,  le  vide  qui  se  forme  par  sa  conden- 
sation en  A  y  aspire  de  Teau  par  la  soupape  B. 
La  distribution  de  la  vapeur  est  faite  par  un 
gros  tiroir-piston  E,  commandé  par  un  petit 
distributeur  F,  qui  est  actionné,  au  moyen  de 
leviers  amplificateurs  ILKNM,  par  les  dilata- 
tions et  contractions  de  la  longue  tige  G,  fixée 
au  bas  du  réservoir  A,  de  manière  qu'elle 
ferme  la  vapeur  dès  que  sa  chaleur  a  suffisam- 
ment allongé  A  ;  un  petit  tube  O,  avec  clapet 
de  retenue,  envoie  un  arrosage  d'eau  au  com- 
mencement de  la  condensation,  pour  l'activer; 
on  accède  à  la  soupape  B  par  le  regard  D,  et 
on  lève  l'appareil  par  le  crochet  Q.  Ces  pulso- 
mètres  se  font  de  puissances  variant  deO"',500 
à  5  mètres  cubes  par  heure,  élevés  à  30  mètres, 
avec  réservoir  A  de  150  et  610  millimètres  de 
diamètre. 


Fio.  176. 


B.  -  LE  GAZ  AGIT  PAR  SA  VITESSE 


INJECTEURS   ET   EJfiCTEURS 


Dans  ces  appareils,  on  utilise  un  jet  fluide,  jet  de  vapeur  ou  jet  de  liquide,  animé 
d'une  grande  vitesse  pour  élever,  entraîner  et  refouler  le  liquide  qu'il  s'agit  de 
déplacer.  Le  principe  reste  le  même  pour  ces  deux  classes  d'appareils,  avec  cette 
seule  différence,  que  leurs  noms  mettent  suffisamment  en  évidence,  que  les  injecteurs 
ont  pour  but  d'introduire  le  liquide  entraîné  dans  une  enceinte  déterminée,  tandis 
qu'au  contraire  les  éjecteurs  servent  à  faire  sortir  le  liquide  du  récipient  où  il  est 
contenu. 


Injeotenr  Giffard.  —  C'est  le  type  fondamental  des  appareils  de  cette  série,  et  il 
convient  d'ajouter  qu'utilisé  comme  pompe  d'alimentation  c'est  une  machine 
presque  parfaite,  puisque  la  plus  grande  partie  des  calories  emmagasinées  dans  la 
vapeur  sont  utilisées,  d'une  part,  pour  transférer  l'eau  et,  d'autre  part,  pour  élever  sa 
température. 

La  figure  777  donne  tous  les  détails  de  cet  appareil,  qui  fut  délicat  à  mettre  au 
point  à  l'origine. 

LES  POMPES.  29 


450         POMPES  EMPLOYANT  GOMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTIOiN  D'UN  FLUIDE 


^  S 


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Q* 

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a.  Ch  o. 

LE  FLUIDE   MOTEUR   EST   UN  GAZ 


451 


Voici  comment  il  fonctionne  :  On  commence  par  ouvrir  le  robinet  de  vapeur  R  et 
le  trop-plein  ;  la  vapeur,  traversant  en  vitesse  la  tuyère  T  et  la  chambre  G,  aspire 
Tair  du  tuyau  H,  et  la  dépression  qui  en  résulte  fait  bientôt  monter  le  liquide  dans  la 

chambre;  à  ce  moment,  la  vapeur  se  condense  et 
le  fluide  mixte  (eau  et  vapeur  condensée),  poussé 
parla  vapeur  vive,  traverse!  orifice  de  la  chambre 
G  et,  pénétrant  dans  rajutage  J,  se  rend  à  la 
chaudière. 

On  règle  alors  len  positions  de  la  tuyère  et 
de  Taiguille  E;  en  marche  normale,  il  ne  sort  pas 
d'eau  parle  trop-plein, et  Ton  peut,  par  le  regard 
S,  constater  la  netteté  du  jet  liquide  refoulé;  il 
faut  avoir  soin  que  l'inj acteur  no  s'échauffo  pas 
outre  mesure,  car  on  ne  pourrait  plus  alors  le 
réamorcer* 


Injectaurs  Scharp  et  Stewart.  —  M.  Mada- 
met,  inspecteur  général  du  génie  maritime,  a 
classé  les  injecteurs  en  trois  catégories^  suivant 
les  condilions  de  leur  emploi  : 

i"^  Injecteurs  aspirants,  pouvant  fonctionner 
à  des  pressions  très  variables  à  la  chaudière  ; 

^'*  Injeeteurî*  non  aspirants,  pouvant  de 
même  fonctionucr  à  des  pressions  très  variables 
à  la  chaudière  ; 

3°  Injecteurs  non  aspirants,  exigeant,  pour 
bien  fonctionner,  que  la  pression  ne  sorte  pas  des 
Uinites  bien  déterminées  et  assez  voisines* 

MM.  Scharp  et  Stewart  ont  construit  trois 


Fio.  na,  "  Jojetieur  aonaspinitttScAfrrjtJ-S^c/JiJflr^ 

types  correspondant  aux  trois  classe»  que  nous  ve- 
nons de  citer. 

La  (Igure  778  nous  montre  un  appareil  répf>fi- 
dant  à  la  première  catégorie.  La  tuyère  est  fixe; 
seule,  raiguille  A  peut  être  déplacée,  et  permet  le  réglage  de  la  vapeur.  Au  con- 
traire, la  cheminée  C  est  mobile  par  Tintermédiaire  de  la  roue  H,  et  glisse  à  frotte- 


452         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORGE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


ment  doux  à  Tintérieur  de  la  pièce  fixe  K  et  à  Tintérieur  du  cône  divergent  D.  Grâce 
à  cette  mobilité  de  la  cheminée,  on  peut  régler  Tafflux  d'eau.  Cet  appareil  n'a  aucune 
garniture  intérieure,  la  vapeur  ne  peut  pénétrer  dans  la  chambre  à  eau  sans  passer 
par  la  tuyère,  ce  qui  est  une  garantie  de  bon  fonctionnement. 

La  figure  779  représente  un  appareil  de  la  deuxième  catégorie.  Comme  ici,  Tin- 
jecteur  n'a  pas  à  aspirer  ;  Faiguille  A  du  précédent  modèle  devient  inutile  et  est 
supprimée  ;  par  contre,  tous  les  autres  dispositifs  subsistent  dans  les  mêmes  conditions 
et  dans  le  même  but. 


Fio.  780.  —  Injecteurnon  aspirant S/ia?7)-S/eioa7'/. 

La  figure   780  représente  un  type  de  la  troisième  catégorie.  Dans  ce  cas, 

comme  on  n'a  plus  besoin  de  régler  (autrement  qu'une 

/CIN  fois  pour  loutos)  nt  l'arrivée  de  vapeur  ni  1  afflux  de 

Ftiau,  rappareil  devient  extrêmement  simple  :  Faiguille 
S^  disparaît,  ainsi  que  la  mobilité  de  cbeminée.  On  place 

seulement  sur  l'arrivée  d'eau  un  robinet  qui  suffit  au 
réglage  nécessite  par  les  petites  variations  de  pression 
de  la  vapeur  dans  la  chaudière, 

Injecteur  Sbaw.  —  L'injecleur  Shaw  {fi*j,  781)  res- 
semble uu  typt^  Sliarp  et  Stewart  par  labsence  d'ai- 
guille et  de  la  cheminée  mobile.  Le  corps  est  en  deux 
parties,  et  les  diJTérents  ajutages  sont  venus  de  fonte 
aveu  elles.  Le  clapet  de  retenue  est  à  charnière,  et 
enfin  rarrivée  de  vapeur  est  obturée  par  un  clapet  b 
demi  la  levée  s'opère  au  moyen  d'une  tige  C  réunie  par 
une  série  de  leviers  à  une  commande  à  vis* 


Fro.  781. 


Injecteur  Dickson.  —  Dans  cet  appareil  [fig,  782),  la  cheminée  C  est  fixe,  Fai- 


LE  FLUIDE  MOTEUR   EST   UN   GAZ 


453 


^ille  A  est  fixée  à  la  tuyère  T,  qui  seule  est  mobile  au  moyen  de  la  manivelle  P  et 
peut  avancer  en  tournant  dans  la  pièce  tlletée  K. 

Ainsi  construit,  cet  injecteur  ne  nécessite,  pour  sa  ^ 

mise  en  marche,  qu'une  manœuvre  au  lieu  de  deux  ;      C^- 
en  effet,  Taiguille  A  est  creuse,  et,  lorsqu^on 
ouvre   le   robinet   de    vapeur,  celle-ci,  en  1 

passant  par  XX,   traverse    l'ai-  \\^-- 

guille,  chasse  Pair  de  l'appareil      ^rru^^v^Jj^^ 
et  détermine  l'afflux  d'eau.  Lors-  ^ 

qu'on  vient  à  agir  sur  la  mani- 
velle, on  écarte  la  soupape  S  liée 
à  la  tuyère  de  son  siège  RR'  : 
une  plus  grande  quantité  de  va- 
peur peut  passer,  et,  en  même 
temps,  la  section  de  passage  de 
l'eau  se  rétrécit.  L'appareil  s'a- 
morce alors. 

Le  seul  inconvénient  de  ce 
dispositif  très  simple,  c'est  la 
communication  possible  de  la 
chambre  à  vapeur  et  de  la  chambre 
à  eau  ;  on  compte  sur  la  longueur 
de  la  partie  filetée  pour  l'éviter. 

Fio.  782.  —  Injecteur  Dickson, 


Àrrii^êç^  d^^/rôidê^ 


Trcppluifi. 


Fio.  783,  784  et  785. 


454         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


Injecteur  Gresham  et  Graven.  —  Dans  le  but  de  simpliGer  le  montage  des  injec- 
teurs,  MM.  Gresham  et  Craven  en  ont  imaginé  un  type  {fig,  783  à  785),  qui  se  fixe 
directement  sur  le  dôme  de  la  chaudière  par  une  bride  ronde  portant  deux  orifices, 
Tun  pourTarrivée  de  vapeur,  l'autre  pour  le  refoulement  de  Teau. 


oc 
s 


Cette  arrivée  de  vapeur  V  est  commandée  par  une  vis  pointeau  c?,   tandis  que 
l'arrivée  d'eau  c  est  réglée  par  un  robinet  à  boisseau  h.  Le  trop-plein  i  est  également 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


4IS5 


muni  d'un  robinet  k  que  Ton  peut  fermer,  en  même  temps  que  le  refoulement,  afin 
d'envoyer  la  vapeur  dans  le  réservoir  d'alimentation  pour  y  réchauffer  Teau. 

Cet  injecteur  est  surtout  employé  sur  les  locomotives  ;  son  installation  directe 
sur  la  chaudière  présente  en  outre  l'avantage  de  diminuer  les  chances  de  gelée,  qui 
sont  à  redouter  avec  les  appareils  placés  sous  le  tablier. 

Injecteur  Rue.  —  Ici  le  réglage  se  fait  entièrement  au  moyen  d'un  levier  L  agis- 
sant sur  un  tube  e  (/î^.  786),  jouant  le  rôle  de  la  cheminée  du  Giffard,  mais  plus 
complètement,  comme  on  va  le  voir. 

La  tuyère  c  est  fixe  et  sans  aiguille  ;  les  chambres  aoib  sont  distinctes  et  réservées, 
la  première  à  l'aspiration,  la  seconde  au  trop-plein;  cette  dernière  est  ouverte  ou 
fermée  par  la  soupape  /*,  et  contient  de  plus  un  tuyau  supplémentaire  g  d'admission 
de  vapeur  {fig,  786  et  787). 

Si  donc  on  a  de  l'eau  en  charge,  il  suffit  d'admettre  la  vapeur  dans  la  tuyère 
pour  refouler  cette  eau  au  travers  des  tubes  6  et  cf  et  de  là  à  la  chaudière.  Si,  au  con- 
traire, l'eau  doit  être  aspirée,  on  réalise  cette  aspiration  au  moyen  du  tuyau  g\  puis, 
une  fois  qu'elle  est  obtenue,  on  règle  l'appareil.  Il  est  évident  que,  pour  qu'il  soit 
bien  réglé,  il  suffit  que  le  trop-plein  ne  laisse  échapper  ni  eau  ni  vapeur,  et  ce  résul- 
tat s'obtient  en  déplaçant  le  tube  e  au  moyen  du  levier  L,  vers  la  tuyère  c  s'il  y  a  des 
excès  de  vapeur,  vers  le  trop-plein  s'il  y  a  des  excès  d'eau. 

Injeoteur  Sellers.  —  La  mise  en  train  et  le  réglage  de  l'appareil  s'obtiennent  encore 
par  un  simple  levier  A  [fig,  788)  ;  mais,  de  plus,  lorsque  l'appareil  est  en  marche,  si 


Fio.  788.  —  Injecteur  Sellers. 

la  pression  vient  à  varier  dans  la  chaudière,  l'injecteur  se  règle  de  lui-même  auto- 
matiquement. 

A  cet  effet,  le  levier  A  agit  sur  la  tige  F  par  l'intermédiaire  du  manchon  E,  glis- 


456 


POMPES  EMPLOYANT  GOMME  FORGE  MOTRIGE  L'AGTION  D'UN  FLUIDE 


sant  sur  la  tige  G  ;  il  porte,  de  plus,  un  anneau-taquet  K  dans  lequel  glisse  à  frotte- 
ment doux  la  tige  B,  qui  ouvre  ou  ferme  la  soupape  de  trop-plein  M,  suivant  que  le 
taquet  K  vient  heurter  les  butées  C  ou  D  de  la  tige  B. 

Ceci  posé,  pour  mettre  en  marche  Tappareil,  déplaçons  le  levier  de  droite  à 
gauche  ;  nous  déplaçons  dans  le  même  sens  la  tige  F  et  le  piston  H  qui  y  est  fixé  ;  la 
vapeur  pénètre  par  Taiguille  creuse,  chasse  Tair  et  aspire  Teau  ;  en  même  temps,  la 
soupape  M  s'est  ouverte.  L'appareil  ainsi  mis  en  route,  repoussons  le  levier  vers  la 
droite,  M  se  ferme;  la  vapeur,  passant  par  la  tuyère,  chasse  Teau  de  la  chaudière, 
et  l'appareil  est  définitivement  amorcé. 

Le  réglage  automatique  est  réalisé  grâce  au  piston  I,  véritable  cheminée  mobile 
faisant  varier  Tafflux  de  vapeur.  Supposons,  en  effet,  que  Tafflux  d*eau  soit  trop 
considérable,  cette  eau  remplit  la  chambre,  repousse  le  piston  vers  la  gauche  et 
l'admission  de  vapeur  se  trouve  réduite,  diminuant  ainsi  la  quantité  d'eau  injectée. 
Si,  au  contraire,  il  y  a  manque  d'eau,  il  se  produit  dans  la  chambre  une  dépression, 
le  piston  se  meut  vers  la  droite,  le  passage  de  la  vapeur  est  augmenté,  et  avec  lui 
le  débit  de  l'appareil. 

Injeoteurs  Friedmann.  —  Ces  injecteurs  sont  caractérisés  par  l'emploi  de  plu- 
sieurs tuyères  placées  à  la  suite  les  unes  des  autres  et  destinées  à  diviser  en  plusieurs 
veines  liquides  l'afflux  d'eau.  L'inventeur  pense  ainsi  faciliter  la  condensation  de  la 
vapeur  et  réaliser  un  amorçage  plus  rapide  et  un  meilleur  fonctionnement.  Quoi  qu'il 
en  soit,  ces  appareils  fonctionnent  bien  et  sont  très  en  vogue  en  Autriche  ;  les  types 
principaux  sont  représentés  par  les  figures  789,  790  et  791,  empruntées  à  l'ouvrage  de 
Poillon. 


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1^ 


irn/'e^  diax 


Tr^Uifi.    ^^^y^^i^^^^^^S^ 


Fio.  789.  —  Injecteur  Friedmann  non  aspirant  pour  locomotives. 


La  figure  789  donne  le  dispositif  adopté  pour  les  machines  locomotives  ;  comme 
l'appareil  est  placé  en  contre-bas  sur  le  tender,  on  a  de  Teau  en  charge,  et  l'injec- 
teur,  n'ayant  pas  à  aspirer,  n'a  aucun  organe  mobile.  La  mise  en  route  s'effectue  en 
ouvrant  en  grand  les  robinets  U  et  R,  de  trop-plein  et  d'eau,  ainsi  que  l'admission 
de  vapeur  ;  la  purge  faite,  l'eau  coule  abondamment  par  le  trop-plein,  on  étrangle 
alors  peu  à  peu  le  robinet  R  jusqu'à  réglage  complet. 

La  figure  790  est  relative  au  type  adopté  pour  les  machines  fixes  ou  marines  ; 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


457 


c'est  exactement  le  même  principe,  on  a  seulement  une  soupape  de  vapeur  X  et  une 
soupape  qui  vient  automatiquement  fermer  le  trop-plein  U  pour  éviter  éventuellement 
les  rentrées  d'air  dans  Tappareil  ;  cet  appareil  fonctionne  comme  le  précédent  avec  de 
Teau  en  charge  :  il  n'aspire  pas. 


Fio.  790.  —  Injecteur  FHedmann  pour  machines  flxes. 


FiG.  791.  —  Injecteur  Friedmann  aspirant. 


La  figure  79()  montre  un  dispositif  d'injecleur  aspirant  perfectionné  ;  nous  y 
retrouvons  Taiguille  mobile  A  servant  à  la  mise  en  route  de  l'appareil  et  le  robinet  R 
de  réglage  de  Teau. 

Enfin  la  figure  791  donne  la  disposition  d'un  injecteur  Friedmann  aspirant, 
série  T,  combiné  pour  être  appliqué  directement  sur  les  chaudières  des  locomotives. 


458         POMPES  EMPLOYANT  GOMME  FORGE  MOTRIGE  l/AGTION  D'UN  FLUIDE 

L'arrivée  de  vapeur  est  commandée  par  un  clapet  analogue  à  celui  de  Pinjecleur 
Sellers.  La  mise  en  marche  s'obtient  en  ouvrant  le  robinet  f  d'arrivée  d'eau,  puis  la 


Fio.  792.  —  Injecteur  Friedmann^  série  T. 

première  prise  de  vapeur  commandée  par  le  volant  r  ;  enfin,  on  ouvre  la  tuyère  de 
vapeur  a  en  soulevant  le  clapet  avec  un  levier  articulé. 

Injeoteur  Pattinson.  —  C'est  un  injecteur  aspirant  qui  a  la  forme  d'un  robinet  à 
boisseau  et  qui  se  manœuvre  d'une  manière  anaîogue.  11  présente  cette  particularité, 

caractéristique  des  injecteurs  doubles, 
que  l'aspiration  et  le  refoulement  s'opè- 
rent par  deux  séries  différentes  d'aju- 
tage dont  les  axes  ne  sont  pas  en  pro- 
longement. 

La  figure  793  le  montre  en  vue 
extérieure  ;  f^  ^st  la  clé  de  commande 
et  les  tracés  ponctués  indiquent  les  po- 
sitions successives  qu'elle  occupe  au 
moment  de  la  mise  en  train. 

L'arrivée  de  vapeur  se  fait  par  la 

tubulure  a  {fig,  794)  et  celle  de  l'eau 

par   a^.   L'aspirateur  se  compose  de 

deux  ajutages  <7,  G,  et  la  partie  refoulante  des  deux  ajutages  h  et  H.  Le  trop-plein 

est  indiqué  par  la  lettre  E. 


Fig.  793. 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


459 


La  coupe  de  la  figure  79i  représente  l'appareil  au  repos,  et  les  trois  coupes  des 
figures  796  à  798  du  boisseau  F  montrent  les  différentes  positions  correspondantes  à 
celle  de  la  clé  figurées  en  ponctué  sur  la  vue  extérieure. 


Fio.  794  et  "î95. 


Dans  la  première,  la  vapeur  suit  le  chemin  aa^f^bB  et  aspire  Teau  en  a,  C,  par 
son  passage  en  ^G.  L'évacuation  au  trop-plein  se  fait  par  df^eE.  Dans  la  deuxième 
position,  /^  fait  communiquer  E  avec  I  et  le  sépare  de  D  en  obstruant  d  ;  la  vapeur 


FiG.  796,  -797  et  798. 

sous  pression,  qui  peut  se  trouver  derrière  le  clapet  de  refoulement  en  DI,  s'échappe 
alors  par  le  trop-plein  en  suivant  le  chemin  if^eE,  Enfin,  dans  la  dernière  position, 
qui  est  celle  de  l'ouverture  maximum,  l'entrée  de  vapeur  a^  est  complètement  démas- 
quée. 11  se  forme  alors  deux  jets,  dont  l'un  aa^f^BgG  provoque  l'aspiration,  et  l'autre 
aa^f^d^hll  le  refoulement. 


Injecteurs  à  vapeur  d'échappement.  —  Ces  appareils,  inventés  par  MM.  Hamer, 
Milcate  et  Davies,  utilisent  pour  l'alimentation  des  chaudières  à  vapeur  d'échappe- 
ment. 11  paraît  paradoxal,  au  premier  abord,  de  vouloir  refouler  de  l'eau  dans  une 
chaudière  sous  pression  au  moyen  de  vapeur  dont  la  pression  est  notablement  infé- 
rieure à  celle  de  cette  chaudière.  Pourtant,  il  en  est  bien  ainsi,  et  les  inventeurs  font 
observer  que  la  vapeur  à  la  pression  atmosphérique  débouchant  dans  le  vide  y  aurait 


460 


POMPES  EMPLOYANT  GOMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


,EaiÂ. 


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une  vitesse  de  575"',50,  alors  que  de  la  vapeur  à  7  kilogrammes  débouchant  dans 
Tatmosphère  n'y  aurait' qu'une  vitesse,  presque  égale,  de  575", 80;  la  vapeur  d'échap- 
pement débouchant  dans  un  vide  partiel 
peut  donc  y  acquérir  la  vitesse  requise 
pour  le  fonctionnement  de  l'appareil. 

Le  dispositif  (fig.  799)  comporte  un 
cône  a  et  une  aiguille  pleine  6,  fixes 
tous  deux  :  la  vapeur  d'échappement 
arrive  dans  Tespace  annulaire  qu'ils  for- 
ment. L'eau  arrive  par  B,  la  condensa- 
tion se  produit.  Tant  que  le  vide  n'est 
pas  suffisant,  le  clapet  mobile  du  cône  C 
s*écarte,  et  l'eau  s'écoule  par  le  trop-plein 
disposé  en  siphon  pour  éviter  les  rentrées 
d'air.  Dès  que  le  vide  est  suffisant,  le  cla- 
pet reprend  sa  position,  et  le  liquide, 
guidé  par  le  cône  C,  pénètre  dans  le 
tuyau  divergent  D  et  va  alimenter  en  R 
la  chaudière. 

La  cloche  inférieure,  la  pièce  d  et  le 
cône  C  sont  réunis  par  des  filetages,  et 
l'on  peut,  en  déplaçant  tout  cet  ensemble, 
s'approcher  plus  ou  moins  de  la  tuyère  a 
et  régler  ainsi  l'appareil.  La  condensa- 
tion ainsi  réalisée  d'une  plus  ou  moins 
grande  partie  de  la  vapeur  d'échappe- 
ment présente  un  avantage  au  point  de 
vue  du  fonctionnement  même  de  la  ma- 
chine à  vapeur:  elle  diminue  et  annule  même  quelquefois  la  contre-pression  sur  la 
face  arrière  du  piston.  Les  diagrammes  {fig.  800  et 801) 
pris  le  premier  pendant  l'arrêt  de  l'injecteur,  le  second 
pendant  son  fonctionnement,  mettent  ce  fait  très  net- 
tement en  évidence. 

L'avantage  économique  que  présente  cet  appareil 
est  malheureusement  contre-balancé  par  l'introduction 
dans  la  chaudière  de  l'huile  de  graissage  des  cylindres 
entraînés  par  la  vapeur.  On  peut  remédier  à  cet  in- 
convénient en  faisant  passer  la  vapeur  dans  un  épura- 
teur  ;  mais  l'addition  de  ce  nouvel  appareil  est  une 
cause  de  diminution  de  rendement  et  augmente  le  prix 
de  l'installation. 


Fio 


J: 


199.  —  Injecteur  d'échappement  Hamer, 
Melcale  et  Davies. 


'  \      =    :   î   •       ' 


Injecteur  universel  Kœrting.  —  Nous  avons  va  à  Kio.  800  et  soi. 

quelles  sujétions  étaient  soumis  les  injecteurs  ordi- 
naires ;  la  première  de  toutes  est   la  nécessité  absolue  d'avoir  un  vide  suffisant 
dans  la  chambre  du  mélange.  Or  ce  vide  dépend  d'une  foule  d'éléments  parmi  les- 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN   GAZ 


461 


quels  deux  surtout  importants  :  la  tension  de  la  ^vapeur  et  la  température  de  Teau. 

Si  la  tension  de  la  vapeur  change,  le  vide  est  mo- 
difié ;  il  est  donc  nécessaire  de  faire  un  réglage  nou- 
veau, et  nous  avons  vu  que  quelques  dispositifs  Topè- 
rent automatiquement. 

Si  la  température  de  l'eau  varie,  le  vide  cbaiige 
également;  mais  il  y  a  plus,  car  la  température  de 
Feau  ne  peut  guère  dépasser  40*  sans  que  la  tempé- 
rature du  mélange  n'atteigne  90*  à  ItK)",  ren- 
dant ainsi  la  marche  de  Tinjecteur  impossible. 
C'est  là  un  grave  inconvénient,  puisqu  an  doit 
renoncer  à  réchauffer  l'eau  d'alimentiUian  au 
moyen  des  chaleurs  perdues. 

L'injecteur    Kœrting    [fig,    802)    permet 
d'employer  de   l'eau  à  toutes  températures, 
jusque  vers  70*,  et  le  réglage,  en  cas  de  varia- 
tions de  pression,  s'y  fait  automatique  ni  en  L  A 
cet  effet,   il   comporte  deux  injecteurs  placés 
côte  à  côte  et  alimentés  par  la  même  vapeur  : 
le  premier  aspire  l'eau  et  la  fournit  au  second  ; 
ce  dernier  la  refoule  dans  la  chaudière.  On  voit 
qu'ainsi  la  quantité  de  vapeur  en  conlacl  avec 
un  volume  d  eau  déterminé  dans  le  premier  în- 
jecteur  n'est  qu'une  fraction  de  celle  qui  sera, 
au  total,  nécessaire  pour  assurer  le  déplace- 
ment complet  de  ce  volume  d'eau  ;  do  sorte 
que,  le  réchauffement  de  l'eau,  dans  ce  premier 
injecteur,   étant  beaucoup    plus 
faible,  l'eau  peut  y  être  admise 
beaucoup  plus  chaude.  Dans  le 
second  injecteur,  l'eau  arrive  en 
charge  ;  il  n'aspire  donc  pas,  et 
la  température  de  l'eau  est  indif- 
férente. 

Au  point  de  vue  du  réglage, 
on  voit  que  plus  la  pression  de 
la  vapeur  est  grande,  plus  est 
grande  par  suite  la  pression  de 
l'eau,  ce  qui  assure  un  fonction- 
nement satisfaisant. 


Éjecteur  Morton.  --  C'est  un 
condenseur  ;  l'eau  froide  arrive 
par  la  tuyère  centrale  {Jig,  803) 
et  la  vapeur  d'échappement  par 
une  série  de  buses  concentriques 


Fio.  802.  —  Injecteur  universel  Kœrting. 
B,  arbre  excentré  mobile  du  dehors  au  moyen  d'un  levier. 
—  0,  balancier  commandé  par  cet  arbre.  —  V,  V,,  sou- 
papes de  vapeur  qui  en  dépendent.  —  D,  D,,  tu^'cres  des 
deux  injecteurs  voisins.  —  H,  arrivée  de  vapeur.  — 
J,  arrivée  de  l'eau.  —  E,  L,  robinet  de  mise  en  inarrhe 
et  évacuation  de  l'eau  pendant  cette  opération  (corres- 
pondant au  trop-plein).  —  JEMNFCK,  chemin  parcoucu 
par  l'eau  dans  l'injecteur. 


462 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORGE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


extérieures  à  celle-ci.  Pour  mettre  en  train,  on  envoie  par  l'aiguille  creuse  un  jet  de 
vapeur  vive  qui  amorce  l'appareil,  après  quoi  la  vitesse  de 
Teau  ne  saurait  diminuer,  puisque  la  pression  de  la  vapeur 
d'échappement  tombe  dans  les  buses,  faisant  ainsi  dépression. 
Le  professeur  Rankine  a  fait,  en  1868,  des  essais  sur 
cet  appareil.  En  voici  les  résultats  . 

Pression  absolue  à  la  chaudière 3''*^,247 

Pression  absolue  au  commencement  de  Téchappe- 

ment 0^^,756 

Pression  moyenne  entretenue  derrière  les  pistons 

grâce  au  conducteur 0^^,299 

Pression  près  des  buses C'^SIO 

Température  de  l'eau  de  condensation 30°,3 

Poids  de  l'eau  dépensée  par  kilogramme  de  vapeur  28''^,4 


Éjecte-  condenseur 
Horton  et  Thomson.  — 

La  figure  804  représente 
un  appareil  qui  fut  ad- 
joint comme  condenseur 
à  une  pompe  à  action  di- 
recte :  l'eau  passait  dans 
le  condenseur  avant  d'ar- 
river dans  le   corps   de 

pompe;  on  peut  réaliser    FiG.803.-Éjecteur.Wor^o/i. 
ainsi,  surtout  avec  une 

machine  à  action  directe  simple,  une  économie 
assez  considérable. 

L'afflux   d'eau  est  déterminé   en  soulevant 


FiG.  804.  —  Éjectcur  Morlon-Thomson, 


Taiguille  A,  la  vapeur  d'échappement  est  entraînée  et  condensée,  et  la  dépression 


LE  FLUIDE   MOTEUR  EST   UN   GAZ 


463 


s'établit  dans  le  condenseur  et  dans  Téchappement  de  la  machine.  La  figure  805 
donne  le  diagramme  pris  sur  le  cylindre  à  vapeur  de  la  pompe  essayée. 


Éjecteur  Friedmaxm.  —  C'est  un  appareil  spécialement  destiné  à  Tasséchement 
des  cales  de  navires.  Il  doit  pouvoir  fonctionner  à  très  faible  pression  et  déplacer  un 
très  fort  volume  d'eau.  A  cet  eifet,  l'inventeur  a  multiplié  les  buses  concentriques 
{fig.  806)  par  lesquelles  passe  l'eau  aspirée. 


Fio.  806.  —  Éjecteur  Fnedmaiin. 

Une  crépine  P  retient  les  matières  solides  et  l'appareil  peut  fonctionner  entière- 
ment noyé  ;  si  Ton  veut  nettoyer  la  crépine,  il  suffit,  l'arrivée  de  vapeur  M  restant 
ouverte,  de  fermer  au  moyen  du  levier  V  et  du  clapet  L,  la  colonne  de  refoulement  : 
la  vapeur  s'échappe  alors  par  les  trous  de  la  crépine  et  la  nettoie  rapidement. 

Cet  appareil  peut  fonctionner  avec  une  pression  faible,  1/2  kilogramme  par 
exemple. 

Essais  d'injeoteurs.  —  Les  premiers  essais  sérieux  d'injecteurs  furent  faits  lors 
de  l'apparition  de  ces  appareils  pour  déterminer  si,  pour  Talimentalion  des  chau- 
dières de  locomotives,  il  y  avait  avantage  à  se  servir  de  pompes  ou  d'injecteurs. 
Ces  expériences  furent  faites,  notamment  en  1860,  aux  ateliers  d'Epernay,  pour  le 
compte  de  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  de  l'Est.  Le  seul  injecteur  éprouvé  était 
le  GifTard.  Pour  cela,  on  leva  une  locomotive  Crampton  au-dessus  de  la  voie,  de 
façon  à  faire  fonctionner  le  mécanisme  sur  place.  On  releva  la  quantité  d'eau  vapo- 
risée et  le  poids  de  combustible  brûlé  pendant  la  marche,  la  machine  étant  alimentée  : 
1**  avec  les  pompes  seules;  2<»  avec  le  GifTard  seul.  On  obtint  les  résultats  suivants  : 

Avec  les  pompes  :  1  kilogramme  de  coke  vaporisa 7^«,355  d'eau 

Avec  l'injecteur  :    1  —  —  8^«,395    — 


464 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D^N  FLUIDE 


L'injecteur  permettait  donc  de  réaliser  13,3  0/0  d'économie. 

En  1899,  M.  Desgeans,  ingénieur  des  mêmes  ateliers,  a  exécuté  une  série 
d'essais  ayant  pour  but  de  déterminer  : 

1*  Le  débit  maximum  de  l'injecteur  correspondant  à  l'ouverture  complète  des 
robinets  de  prise  d'eau  et  de  vapeur; 


.'AWTs  :  ttr.vjsatt  1 1  t:vaT«.-.c  rx.-.-.itt  c  ff»%urr«Kvvss:  scâ 


1.  Robinet  de  prise  de  vapeur  des  injecteurs.  — 
2.  Tuyau.  —  3.  Injecteur.  —  4.  Tuyau  de  trop- 
plein.  —  5.  Tuyau  d'aspiration.  —  6.  Seau  pour 
mesurer  la  perte  au  trop-plein.  —  1.  Bâche  d'ali- 
mentation. —  8.  Tuyau  d'alimentation  de  la 
bâche.  —  9.  Prise  d'eau.  —  10.  Tuyau  de  réchauf- 
fage de  l'eau  dans  la  bâche.  —  11.  Robinet  de 
prise  de  vapeur.  —  12.  Manomètre.  —  13.  Tuyau 
de  prise  de  vapeur  du  manomètre.  —  14.  Mano- 
mètre. —  15.  Flotteur.  —  16.  Règle  graduée.  — 

17.  Curseur  indiquant  la  quantité  d'eau  aspirée.  — 

18.  Appareil  indicateur  de  la  température  de  l'eau 
d'alimentation.  —  19.  Robinet  de  vidange.  —  20. 
Tuyau  de  vidange.  — 21.  Conduite  allant  à  Tégout. 


^•^..J?^Ï;^v.-'^' 


Fio.  807  et  808.  —  Disposition  des  appareils  d'essai. 


2°  Le  débit  minimum  obtenu  en  fermant  graduellement  les  robinets  d'eau  et  de 
vapeur  jusqu'au  moment  où  commence  le  désamorçage; 

3®  La  perte  au  trop-plein  au  moment  de  Tamorçage  ; 

4®  La  température  maxima  de  Teau  d'alimentation  permettant  encore  le  fonc- 
tionnement avec  une  perte  inférieure  à  2  litres  par  minute  au  trop-plein. 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


465 


Nous  extrayons  ce  qui  va  suivre  d'une  note  publiée  par  M.  Desgeans  dans  la 
Revue  de  Mécanique  : 

Les  figures  807  et  808  montrent  comment  étaient  installés  la  locomotive  et  le  tender 
servant  aux  expériences.  Un  bac  d'aspiration  mnni  d'un  indicateur  de  niveau  à  large 


Légende. 

T)ricdmar*ji  ncn  aspirant    Ftîcâmênn  T. 
Giffard     Driedmann  H . 


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200 


Pressons  en  Kil9!  3 


Fio.  809.  —  Injecteurs  de  9  millimètres.  Débits  maxima  et  minima  en  litres  par  minute. 
Température  de  Teau  d  al  i  mental  ion,  20*. 


200 


flotteur  permettait  de  mesurer  la  quantité  d'eau  refoulée  par  chaque  appareil,  en 
même  temps  qu'on  pouvait  lire  sur  un  manomètre  la  pression  de  la  vapeur. 

Une  prise  de  vapeur  permettait  le  réchauffage  de  l'eau  pour  les  essais  de  la 


LES  POMPES. 


30 


466         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UNiFLUIDE 


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LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


467 


quatrième  catégorie,  et  un  robinet  de  vidange  permettait  de  vider  la  chaudière  pour 
obtenir  un  niveau  constant  et  suffisamment  bas  pour  n'opérer  que  sur  de  la  vapeur 
sèche. 

Les  expériences  ont  porté  sur  les  appareils  suivants,  dont  nous  avons  donné  la 
description  :  Friedmann  non  aspirant,  Giffard,  Sellers,  Gresham,  Friedmann  T, 
Friedmann  H  et  Friedmann  H  perrectionné. 

Le  diagramme  le  plus  intéressant  {fig.  809)  est  celui  des  débits  maxima  et 
minima  en  litres  par  minute,  obtenu  avec  de  Teau  d'alimentation  à  20^.  Le  volume 
d'eau  évacué  par  le  trop-plein  était  mesuré  et  déduit  de  celui  sorti  du  bac.  Ces  débits 
sont  très  variables  avec  les  pressions  :  le  Friedmann  non  aspirant  semble  avoir  son 
maximum  (161  litres  par  minute)  à  une  pression  de  11  kilogrammes  à  la  chaudière; 
de  plus,  on  voit  que  tous  ces  appareils  sont  d'un  fonctionnement  assez  élastique;  par 
un  réglage  convenable  de  prises  d'eau  et  de  vapeur,  on  obtient  des  débits  assez 
différents  pour  un  même  injecteur. 

Enfin  le  tableau  ci-dessus  du  même  auteur  montre  les  avantages  et  les  incon* 
vénients  des  mômes  appareils  observés  pendant  le  service  normal. 


LE  GAZ  AGIT  PAR  MÉLANGE  ET  ENTRAINEMENT 


EMULSBURS 


Les  émulseurs  sont  fondés  sur  l'observation  suivante  :  si,  à  la  partie  inférieure  de 
la  grande  branche  d'un  tube  en  V  à  branches  inégales  [flg.  810),  on  envoie  un  jet  d'air 
comprimé,  cet  air  se  divise  et  émulsionne  le  liquide,  c'est-à-dire  qu'il  se  forme  un 
mélange  de  bulles  d'air  et  de  liquide  dont  la  densité  est  telle  que  le  liquide  émul- 
sionne monte  dans  le  tube  à  une  hau- 


AUmeniaUorv  d'eatb 


teur  à  peu  près  double  de  celle  de  la 
colonne  primitive  au-dessus  de  l'arri- 
vée d'air. 

On  voit  que,  si  on  détermine  une 
arrivée  régulière  d'eau  par  la  petite 
branche,  on  pourra  élever  facilement 
cette  eau  dans  le  réservoir  supérieur. 

Les  figures  811,  812  et  813  don- 
nent les  dispositions  des  appareils  très 
simples  de  MM.  Laurent  et  Zam- 
beaux. 

L'émnlseur  refoulant  Laurent,  re- 
présenté sur  la  figure  812,  permet  d'éle- 
ver, au  moyen  d'une  installation  rudi- 
mentaire  et  rapide,  des  liquides  déjà 
emmagasinés  à  une  certaine  hauteur.  La  figure  se  passe  de  commentaires. 

Lorsque  le  liquide  à  élever  est  au  niveau  du  sol,  on  adopte  une  disposition  un 
peu  différente  [fig^  811)  dans  laquelle  interviennent  trois  tubes  concentriques.  Le 


Arripit  d'air 


FiG.  810. 


468         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

tube  extérieur  reçoit  Teau  à  élever,  le  tube  intermédiaire  sert  au  refoulement,  le  tube 
central  amène  Pair  comprimé. 

Dans  rémulseur  aspirant  de  Zambeaux  [fig,  813),  c'est  Tair  atmosphérique,  appelé 
par  une  aspiration  artificiellement  créée  en  un  autre  point,  qui  émulsionne  le 
liquide  et  détermine  son  ascension.  La  figure  est  très  claire  et  le  fonctionnement  se 


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FiG.  811.  — Émulseur  Laurent.       Fie.  812.  —  Émulseur /^awrcn^        Fio.  813.— Émulseur  Zam^eauj:. 

comprend  de  lui-même;  l'aspiration  est  faite  au  moyen  d'une  sorte  de  trompe  à 
vapeur;  on  voit  que,  si  Ton  arrivait  à  faire  le  vide  absolu  dans  le  récipient  supérieur,  le 
liquide  monterait,  une  fois  émulsionne,  à  une  hauteur  presque  double  de  la  hauteur 
barométrique  :  c'est  là  un  maximum  évident. 


Émulseur  Pohlé.  —  Cet  appareil,  dont  on  trouve  la  description  dans  le  Scientific 
American  Supplément  d'août  1895,  est  des  plus  simples.  Il  a  été  introduit  au  Canada 
parla  «  IngersoU-Sergeant  Drill  Company  »,  de  Montréal,  et  est  destiné  principale- 
ment au  pompage  de  puits  profonds. 

L'inventeur  présente,  comme  le  montre  d'ailleurs  volontairement  la  figure  814, 
une  théorie  particulière  du  fonctionnement  de  l'appareil.  Il  admet  Valternance  de 
couches  d'air  et  de  liquide,  et  ce  sont,  d'après  lui,  les  «  pistons  d'air  »  ainsi  formés 
qui,  grâce  à  leur  force  expansive ,  font  monter  le  liquide.  «  Comme,  dit-il,  les  couches 
d'air  supportent,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  ascension,  une  pression  de  moins  en 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


469 


moins  grande,  elles  se  dilatent  en  montant  et,  au  dégorgeoir,  la  pression  de  Tair  est 
égale  à  la  pression  atmosphérique.  C'est  donc,  ajoute  Fauteur,  une  machine  à 
expansion  parfaite  !  » 

Sans  être  optimiste,  on 
peut  constater  la  réelle  sim- 
plicité de  cette  installation 
et  sa  commodité,  si  on  avait 
à  desservir  plusieurs  puits 
voisins  au  moyen  d'une  uni- 
que station  d'air  comprimé. 

L'émulseur  Pohlé  don- 
nerait, à  partir  du  réservoir 
d'air  comprimé,  une  effica- 
cité de  80  à  90  0/0  et,  dans 
des  conditions  favorables 
quant  aux  diamètres  des 
tuyaux,  on  pourrait  élever  à 


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Pio.  814.  —  ÉmuUeur  Pohle, 


plus  de  30  mètres  4.500  mètres  cubes  d-eau  avec  une  dé- 
pense de  4  tonne  et  demie  de  bon  charbon. 

Profitons  de  ces  données  pour  établir  le  rendement 
mécanique  absolu  de  l'emploi  de  la  houille  pour  élever 
l'eau  au  moyen  d'un  semblable  appareil,  l^a  combustion  de 
1  kilogramme  de  bon  charbon  dégage  environ  7.000  calo- 
ries; pour  1  tonne  et  demie,  nous  avons  en  énergie  dispo- 
nible 10  millions  de  calories,  chiffres  ronds,  soit  280  mil- 
lions de  kilogrammètres.  Or  le  travail  utile  en  eau  montée 
(4.500  mètres  cubes  à  30  mètres]  ne  s'élève  qu'à  135  mil- 
lions de  kilogrammètres,  soit  un  rendement  définitif  de 
3  0/0  environ. 


FiG.  815. 
Émulseur  Chapman. 


Ëmulseur  CSiapman.  —  La  figure  815  montre  la  dispo- 
sition de  cet  appareil.   Signalons  seulement  un  éjecteur 
très  simple,  placé  à  l'extrémité  inférieure  du  tuyau  d'air  comprimé  et  ayant  pour  but 


470         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  l/ACTION  D'UN  FLUIDE 


de  diriger  convenablement  cet  air.  Notons  aussi  qu'à  la  partie  supérieure,  sur  le  re- 
foulement, se  trouve  un  séparateur  dans  lequel  arrive  le  liquide  émulsionné.  L'eau 
coule  à  la  partie  inférieure  avec  les  graviers  et  autres  corps  solides,  Tair  s'échappe 
par  la  partie  supérieure,  entraînant,  s'il  y  en  a,  les  gaz  plus  ou  moins  délétères  qui 
auraient  pu  être  entraînés. 

Brevet  de  la  Pneumatic  Engineering  Company.  —  a)  La  figure  816  donne  une 
disposition  dans  laquelle  Tair  comprimé  agit  seulement  par  sa  pression  et  comme  un 
piston  fluide.  Sur  le  tubage  proprement  dit  A,  on  peut  fixer  un  chapeau  B,  qui  s'ap- 
plique hermétiquement  grâce  à  sa  forme  et  à  Temploi  du  presse-étoupe  C.  Sur  ce 
chapeau  vient  se  fixer,  par  l'intermédiaire  du  manchon  d'assemblage  ft®,  un  tube  D, 
de  même  diamètre  que  A,  et  fermé  à  sa  partie  supérieure  par  le  couvercle  d.  Ce  der- 
nier est  muni  d'un  orifice  central  d^  et  d'une  collerette  a**, 
sur  laquelle  vient  se  fixer  le  tuyau  E^  de  refoulement  d'eau. 
Par  cet  orifice  d*  passe  le  tube  central  E,  qui  descend  jus- 
qu'à la  nappe  d'eau  et  y  plonge  à  une  profondeur  convenable. 

L'air  comprimé  arrive  du  compresseur  par  le  tuyau  F, 
qui  traverse  le  tambour  F^  ;  à  l'intérieur  du  tambour,  le 
tuyau  F  est  muni  d'un  orifice  f  et  d'un  déflecteur  /",  de 


FiG.  816  et  817.  —  Ëmulseurs  de  la  Pneumatic  Engineering  C*. 

sorte  que  l'huile  qui  pourrait  être  entraînée  par  l'air  comprimé  est  arrêtée  et  vient 
se  réunir  dans  le  tambour. 

L'air  comprimé  pénètre  dans  le  puits  par  rf3,  exerce  sa  pression  sur  tout  l'es- 
pace annulaire,  et  détermine  l'ascension  de  l'eau  dans  le  tube  central. 

b)  L'appareil  représenté  par  la  figure  817  utiliseles  deux  effets  de  l'air  comprimé: 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


471 


la  pression  et  rémulsion.  Le  tubage  du  puits  A  est  disposé  toujours  de  même,  le 
chapeau  B'  est  ici  vissé  sur  ce  tubage  et  il  porte  le  tuyau  F  d'arrivée  d'air  comprimé, 
ainsi  que  le  tuyau  E  de  refoulement  d*eau.  Ce  tuyau,  maintenu  par  la  collerette  ô^, 
descend  au  fond  du  puits,  plonge  dans  le  liquide,  et  est  muni  d'une  sorte  de  cré« 
pine  E*  ;  à  sa  partie  supérieure,  il  reçoit  le  tuyau  de  décharge  E*,  en  dessus  duquel 
il  est  fermé  par  un  couvercle  e*,  à  tubulure  centrale. 

Cette  tubulure  et  la  collerette  e^  laissent  passer  et  maintiennent  le  tube  G  ali- 
menté d'air  comprimé  par  y^  et  percé  en  différents  points  de  sa  hauteur  de  trous 
//^ï  Q^^9^'  Dans  ce  tube  peuvent  se  mouvoir  par  le  moyen  de  la  roue  à  main  A^  des 
pistons  H,  H*,  H^,  sortes  de  manchons  creux  venant  obturer  ou  découvrir  les  ovi- 

fices<7^  <7^  ^^. 

On  conçoit  que,  d'une  part,  la  pression  de  l'air  sur  la  couronne  extérieure  déter- 
minera l'ascension  du  liquide  et  que,  d'autre  part,  le  tube  H  permettant  d'émulsion- 
ner  le  liquide  dans  le  tube  de  refoulement,  on  pourra  obtenir  un  débit  plus  rapide 
et  une  plus  grande  hauteur  de  refoulement.  Les  pistons  H,  H^,  H^  ont  pour  but  de  régler 
le  ou  les  points  d'arrivée  d'air  comprimé  dans  la  colonne  de  refoulement,  afm  d'ap- 
proprier leur  niveau  au  but  à  atteindre. 


m 


Fio.  818  et  819. 


FiG.  820. 


c)  Les  figures  818  et  819  sont  relatives  aux  installations  nécessaires  pour  forcer 
le  refoulement  de  l'eau  d'une  couche  aquifère  profonde.  Dans  la  première  disposition, 
par  exemple  {flg,  818),  un  tubage  A  est  poussé  jusque  dans  la  couche  aquifère  S,  où 
se  trouve  le  tube  d'entrée  E^.  Autour  de  ce  tubage,  se  trouvent  les  tubes  P,  mis  en 
communication  par  ;)*  et  p^  avec  un  compresseur  d'air  ou  un  réservoir  d'air  com- 
primé, et  exerçant  sur  la  couche  S,  par  les  tuyaux  de  sortie  p,  une  pression  qui  fera 


472         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

monter  Teau  dans  A.  D'ailleurs,  on  peut  faciliter  cette  ascension  au  moyen  d'un  petit 
tube  d'air  comprimé  m, 

La  seconde  disposition  {fig.  819),  plus  importante,  mais  procédant  du  même  prin- 
cipe, comporte  4  tubages  à  eau  et  un  seul  tube  de  compression  d'air  P.  Celle  de  la 
figure  820  a  4  tubes  à  air  comprimé  k,  groupés  sur  une  conduite  générale  k^. 

Il  est  bien  certain  que  l'application  de  cette  méthode  exige  de  l'air  comprimé  à 
une  pression  supérieure  à  celle  théoriquement  nécessaire  pour  équilibrer  statique- 
ment  la  colonne  de  liquide.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que  les  inventeurs  admettent 
qu'il  faut  de  l'air  à  8''«,5  environ  pour  élever  l'eau  dans  un  puits  profond  de  65  mètres 
environ. 

Brevets  Bacon.  —  Ces  brevets  ont  été  pris  en  vue  surtout  de  régulariser  l'afllux 
d'air  comprimé  destiné  à  émulsionner  le  liquide  à  élever.  Il  me  suffira  d'indiquer 
rapidement  les  dispositions  qu'il  préconise. 

Dans  celle  représentée  par  la  figure  821,  le  réservoir  d'air  comprimé  générale- 
ment intercalé  entre  la  pompe  et  le  tuyau  d'émulsion  est  supprimé  :  c'est  l'espace 


Pio.  821.  —  Émulseur  Bacon, 


Fio:  822  et  823. 


Fio.  824  à  826.  —  Émulseur  Bacon. 


compris  entre  le  revêtement  intérieur  du  puits  et  le  tuyau  de  refoulement  qui  en  fait 
l'office.  On  remarquera  les  grandes  dimensions  du  tuyau  de  refoulement,  dans  lequel 
l'air  comprimé  pénètre  directement  par  la  partie  inférieure.  Ajoutons  que,  dans  le  cas 
où  il  pourrait  être  utile  d'introduire  de  l'air  comprimé  en  un  point  intermédiaire  de  la 
colonne  C,  une  vanne  (3)  est  ménagée  sur  la  périphérie  de  cette  colonne  [fig.  822 
et  823)  et  peut  être  manœavrée  du  dehors  par  le  moyen  de  la  tringle  5. 


LE  FLUIDE   MOTEUR  EST  UN  GAZ 


473 


Dans  la  disposition  suivante  [fig,  824),  au  contraire,  un  réservoir  d'air  com- 
primé est  soigneusement  réservé  et  placé  àla  partie  inférieure  du  tube  de  refoulement. 
Ainsi  A  est  le  puits  tube  convenablement,  B  est  la  colonne  de  refoulement,  C  le 
tuyau  crépine  plongeant  dans  le  liquide,  et  D  le  réservoir  d'air  en  question. 

L*air  comprimé  arrivant  dans  le  récipient  D  par  le  tube  F  en  sort  par  le  tube  G, 
pour  pénétrer  dans  le  tuyau  C  et  déterminer  l'émulsion  et  Tascension  du  liquide. 

Lorsqu'on  veut  introduire  de  l'air  comprimé  en  divers  points  intermédiaires  de 
la  colonne  B,  on  utilise  les  tuyaux  II  alimentés  comme  le  tuyau  F. 

Les  figures  825  et  826,  qui  représentent  des  sections  suivant  les  lignes  2-2  et 
3-3,  complètent  la  description. 

Brevet  Ghuroh.  —  L'inventeur  s'est  proposé  d'augmenter  la  capacité  et  de  faci- 
liter le  contrôle  à  la  manœuvre  des  émulseurs.  Il  admet  que  le  compresseur  est  relié 
directement  au  tube  d'émulsion  et,  s'il  ne  cherche  pas  à  atténuer  ni  à  supprimer  les 
pulsations  qui  en  résultent,  il  s'efforce  de  régulariser  et  de  réglementer  les  afflux  suc- 
cessifs d'air  et  d'eau  dans  la  colonne  de  refoulement. 


^ 


Fio.  827.  —  Émulseur  Church, 


Fig.  828.  —  Émulseur  Church, 


Reportons-nous  aux  figures  827  et  828  :  D  est  le  tuyau  de  refoulement,  terminé 
par  un  évasement  D',  et  portant,  un  peu  au-dessus  du  niveau  de  l'eau  dans  le  puits, 
une  ouverture  D^,  commandée  par  un  clapet  D*  (/^^.  829)  mis  en  œuvre  par  les  leviers 
D'*  et  D®.  La  mission  de  celte  ouverture  est  de  faciliter  la  mise  en  marche  de  l'appa- 
reil en  permettant  au  liquide  de  s'échapper  en  ce  point  ou  de  servir  de  passage  secon- 


474 


POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  DXN  FLUIDE 


daire  si,  pour  une  raison  quelconque,  on  ne  veut  pas  faire  monter  le  liquide  dans  le 
tuyau. 

Le  tuyau  D  est  prolongé  par  un  fourreau  E,  de  même  direction  et  de  plus  grand 
diamètre,  qui  porte  le  dégorgeoir  F,  amenant  le  liquide  dans  le  récipient  G. 

Enfin  le  tuyau  d'air  comprimé  I,  relié  au  compresseur,  aboutit  à  la  partie  supé- 
rieure de  D  par  le  coude  J. 

Tout  ceci  est  usuel  et  n'offre  pas  de  particularités;  mais  l'inventeur  a  voulu,  en 
outre,  en  régularisant  et  réglant  automatiquement  les  afflux  d'air  etd*eau,  être  abso- 
lument maître  d'envoyer  le  liquide  à  une  hauteur  aussi  grande  qu'il  est  désiré  ou  (si 
on  l'élève  à  faible  hauteur)  sous  une  pression  aussi  forte  qu'on  veut. 

A  cet  effet,  le  puits  est  fermé  par  un  diaphragme   K,  percé  d'une  ouverture  K', 

sur  laquelle  repose  la  soupape  L,  qui  com- 
mande ainsi  le  cours  de  l'eau  et  par  suite  la 
pression  statique  en  D'.  Cette  soupape  doit 
s'ouvrir  lorsque  l'eau  pénètre  dans  D,  et  se 
fermer  lorsque  l'air  y  afflue  à  son  tour.  Ce 
mouvement  a  été  rendu  automatique,  comme 
on  va  voir. 

Lorsque  le  cran  O'  du  levier  O  laisse 
échapper  le  taquet  M',  l'ensemble  constitué 
par  la  soupape  L,  les  leviers  et  bielles  L',  M, 
N,  N'  et  le  contrepoids  V  peut  se  mettre  en 
mouvement. 

L'échappement  et  la  mise  en  prise  de  ce 
cran  0'  sont  automatiquement  obtenus  grâce 
à  la  tige  P,  liée  au  piston  Q'  mobile  dans  le 
cylindre  Q,  qui  porte  les  doigts  saillants  P^  et 
P*,  P^  ayant  justement  pour  mission  de  soule- 
ver le  levier  0  et  de  dégager  O'.  Le  système 
ti\]'Q^  fait  commander  par  les  organes  de  la 
soupape  L  elle-même  la  distribution  Q^  qui  ac- 
tionne le  piston  Q  :  ainsi,  un  simple  réglage 
assurera  le  déplacement  automatique  de  la 
soupape  L. 

De  même  l'arrivée  d'air  comprimé  est  ré- 
glée par  les  déplacements  de  la  soupape  W 
{/îg,  828),  dont  la  tige  est  fixée  au  piston  T' 
d'un  cylindre  T.  La  distribution  T',  qui  actionne  ce  piston  T,  est  commandée  par  le 
levier  Y,  mobile  autour  de  l'axe  t?,  et  mis  en  mouvement  par  le  doigt  P'  delà  tige  P. 
On  voit  que  M.  Church,  loin  de  chercher  à  éviter  les  pulsations  et  l'intermit- 
tence due  au  fonctionnement  alternatif  du  compresseur,  a  voulu,  au  contraire,  obte- 
nir dans  la  colonne  de  refoulement  non  plus  une  émulsion  proprement  dite,  mais  un 
entraînement  de  colonnes  d'eau  par  des  pistons  d'air  comprimé. 

Pour  achever  de  régler  la  course  du  piston  Q  et  de  la  tige  P,  et  compléter  la 
régularisation  des  admissions  d'air  et  de  liquide,  la  tige  P  est  prolongée  au  delà  du 
piston  Q  et  porte  un  piston  R  mobile  dans  le  cylindre  R.  Les  compartiments  R,  R', 


FiG.  829.  —  Émulseur  Church. 


LE  FLUIDE  MOTEUH  EST  UN  GAZ 


475 


R^  contiennent  un  liquide  quelconque,  dont  le  déplacement  plus  ou  moins  aisé  (sui- 
vant la  disposition  des  valves  R*,  R"',  R®)  constitue  un  mode  de  réglage  très  commode. 

Les  figures  827  et  828  sont  relatives  au  cas 
le  plus  habituel  d'un  puits  ou  d'une  cuve  enfoncés 
dans  le  sol.  La  figure  829  donne  la  disposition 
adoptée  pour  une  cuve  placée  au-dessus  du  sol. 


Pompe  Mammouth.  —  Ce  dispositif  [fig,  830), 
récemment  breveté  par  la  Compagnie  parisienne 
de  TÂir  comprimé,  est  un  émulseur  des  plus 
simples  ;  je  le  signale  donc  seulement  pour  ses  ap- 
plications. 

Il  peut,  justement  à  cause  de  son  extrême 
simplicité,  servir  à  élever  indifféremment  deTeau, 
de  la  boue,  du  sable,  des  graviers  en  suspen- 
sion, etc.  Le  rendement  en  eau  qu'on  peut  de- 
mander à  un  puits  foré  de  dimensions  données 
est  supérieur  à  celui  obtenu  par  les  autres  sys- 
tèmes. Par  exemple  [Revue  Technique  de  dé- 
cembre 1897],  les  débits  seraient  de: 

Pour  un  puits  foré  de  150  millimètres  .... 

—  200  millimètres  .... 

—  250  millimètres  .  . 

—  300  millimètres  .  . 


FiG.  830.  —  Pompe  Mammouth. 

270  à     290  litres  par  minute 

550  à  3.000  — 

l.iOO  à  4.000  — 

3.200  à  5.400  — 


suivant  le  rendement  même  du  puits. 

Pour  élever  l'eau  de  5  à  15  mètres,  il  faut  1"S5  à  2"*, 5  d'air  atmosphérique  par 
litre  d'eau  élevé,  cet  air  étant  comprimé  à  une  pression  fixée  par  les  conditions  d'ins- 
tallation de  la  pompe. 

Notons  un  abaissement  de  la  température  de  l'eau  par  suite  de  la  détente  de  l'air, 
une  oxydation  et  un  dépôt  postérieur  de  sels  ou  substances  oxydables  contenues  dans 
l'eau,  l'impossibilité,  en  hiver,  de  voir  l'eau  geler  dans  les  tuyaux  pendant  les  arrêts 
de  la  pompe,  puisque  alors  il  n'y  a  plus  d'eau  dans  ceux-ci. 

Ce  système,  apte  à  élever  aussi  bien  l'eau  douce  que  l'eau  de  mer,  et  même  le 
pétrole,  a  été  adopté  dans  les  usines  Deutsch,  Solvay,  aux  magasins  du  Louvre,  à  la 
Compagnie  continentale  Edison,  etc. 

Émulseur  de  la  Pneomatic  Engineering  G^.  —  Cet  appareil  est  surtout  remar- 
quable parla  position  de  son  distributeur  qui  permet  de  supprimer  le  réservoir  d'air 
sous  pression,  nécessaire  dans  presque  toutes  les  autres  installations. 

La  figure  schématique  831  montre  une  installation  complète.  Le  compresseur 
d'air  est  une  pompe  à  double  effet  ordinaire  munie  de  deux  conduites  sur  lesquelles 
se  trouve  le  robinet  qui  assure  la  distribution  en  tournant  en  temps  voulu  d'un  quart 
de  tour.  Au-dessus  du  niveau  de  l'eau  à  élever  se  trouvent  les  deux  réservoirs,  dans 
les  couvercles  desquels  débouchent  les  conduites  d'air,  et  ayant  à  la  partie  inférieure 


476         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 


un  conduit  qui  peut,  au  moyen  d'un  jeu  de  soupapes,  communiquer  avec  Taspiralion 
ou  le  refoulement. 


C0/^PJ9£S50£ 


T=^ 


yi/ATER 


I  I 
I  I 


I    I 

\    1 


Fio.  831. 


Supposons  Tappareil  en  marche  :  le  piston  du  compresseur  allant  vers  la  gauche 
comprime  Pair  qu'il  a  devant  lui  ;  la  soupape  1  s'élève  et  la  pression  fait  passer  une 
partie  de  Teau  du  réservoir  A  dans  le  refoulement  D  ;  pendant  ce  temps,  de  l'autre 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


477 


côté  du  piston,  il  y  a  eu  aspiration,  les  soupapes  4  et  8  se  sont  levées  et  une  nouvelle 
quantité  d'eau  est  montée  en  B. 

Lorsque  le  piston  ira  de  gauche  à  droite,  Taspiration  continuera  par  3  et  8  dans  B, 
en  môme  temps  que  la  compression  etle  refoulement  se  feront  par  2  et  5  de  l'autre  côté. 

La  marche  continuera  ainsi  jusqu'au  moment  où  B  sera  plein  et  A  vide,  époque  à 
laquelle  un  flotteur  contenu  dans  B  établira  par  contact  électrique  le  mouvement 
du  robinet  distributeur  ou  «  aiguille  automatique  »,  comme  l'appelle  l'inventeur.  A 
partir  de  ce  moment,  l'aspiration  se  fera  dans  A  et  le  refoulement  dans  B. 

Un  seul  compresseur  peut  desservir  plusieurs  émulseurs  situés  à  une  certaine 
distance  les  uns  des  autres  et  à  des  niveaux  différents. 

Une  modification  a  été  apportée  à  la  commande  du  robinet  distributeur  ;  on  est 
arrivé  par  expérience  à  compter  le  temps  nécessaire  pour  remplir  ou  vider  les  réser- 
voirs A  etB  par  rapport  à  la  vitesse  de  la  machine,  et  on  a  construit  une  commande 
par  came  pour  obtenir  le  changement  de  marche  en  temps  voulu. 

Une  machine  de  ce  genre  peut  refouler  450  litres  d'eau  par  minute  à  15â  mètres 
de  hauteur  avec  un  rendement  de  85  0/0. 

Les  seules  pertes  sont  dues  aux  frottements  de  l'air  et  de  l'eau  dans  les  conduites  ; 
on  les  évalue  à  15  à  20  0/0. 


Émulseur  Ourozoi.  —  L'installation  Durozoi  pour  l'élévation  de  l'eau  au  moyen 
de  l'air  comprimé  comprend,  comme  toutes  celles  de  ce  genre  :  i^le  compresseur  ; 
2"*  le  distributeur;  3**  l'émulseur  proprement  dit. 

L'appareil  compresseur  d'air 
peut  être  de  deux  sortes  suivant 
qu'il  est  mû  par  engrenages 
commandés  par  une  machine  à  va- 
peur, et  alors  il  est  horizontal,  ou 
suivant  qu'il  est  commandé  par  une 
roue  à  vent  placée  en  haut  d'une  tour 
ou  d'un  pylône,  et  alors  il  est  ver- 
tical. 

Le  compresseur  d'air  horizontal 
[fig.  832  et  833)  se  compose  de  deux 
pompes  aspirantes  et  foulantes  ca- 
lées à  90**  sur  le  même  arbre,  et 
dont  les  cylindres  sont  en  communi- 
cation avec  des  réservoirs  V  et  V 
contenant  de  l'eau  et  ayant  à  leur 
partie  supérieure  chacun  deux  sou- 
papes: une  d'aspiration  en  relation 
avec  l'extérieur,  l'autre  de  refoule- 
ment en  communication  avec  un  ré- 
servoir ou  poche  intermédiaire  d'air  fio.  832  et  833. 
comprimé. 

Le  fonctionnement  est  simple  :  à  chaque  course  il  y  a  aspiration  dans  V  où  V  et 
refoulement  dans  la  conduite. 


478         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

Les  figures  834  à  836  donnent  les  détails  de  la  construction  et  du  fonctionnement 
du  moteur  à  vent  destiné  à  commander  le  compresseur  vertical. 

L'appareil  vertical  demandait  une  étude  spéciale,  étant  donné  qu'il  doit  être 
muni  d'une  très  longue  tige  de  piston  qui  par  conséquent  travaille  mal  à  la  compression. 
M.  Durozoi  a  ingénieusement  tourné  la  difficulté  en  décomposant  comme  suit  la 
compression  en  deux  temps.  La  figure  837  montre  l'appareil,  d'ailleurs  très  simple, 
et  dont  voici  le  fonctionnement  :  dans  la  course  de  haut  en  bas,  le  piston  P  comprime 
dans  l'espace  situé  au-dessus  du  petit  piston  p  l'air  qui  a  été  aspiré  dans  la  course 
précédente,  et  dans  celle  de  bas  en  haut  P  aspire  une  nouvelle  cylindrée  en  même 
temps  que  p  achève  la  compression  de  l'air  qu'il  refoule  par  S'  dans  le  tuyau  en 
communication  avec  le  distributeur. 


Fio.  834,  835  et  836. 


La  figure  838  montre  une  vue  de  ce  distributeur  qui,  comme  on  le  voit,  est  fixé 
au  tuyau  de  refoulement  d'eau.  L'air  comprimé  arrive  sous  un  piston-soupape  appuyé 
sur  son  siège  par  un  contrepoids  sphérique  dont  on  peut  varier  le  bras  de  levier  et 
réglé  de  façon  que  l'air  ne  puisse  passer  à  l'élévateur  que  lorsqu'il  a  atteint  une 
pression  supérieure  d'environ  une  atmosphère  à  celle  à  laquelle  correspond  la  hauteur 
de  la  colonne  d'eau  quand  l'appareil  est  en  marche. 

L'émulseur  proprement  dit  {/îg,  839)  se  compose  d'un  cylindre  en  fonte  en  com- 
munication directe  avec  le  tube  d'arrivée  d'air,  fermé  à  sa  partie  inférieure  par  un 
clapet  s'ouvrant  de  dehors  en  dedans  et  en  relation  avec  le  conduit  de  refoulement 
par  sa  partie  supérieure.  Un  clapet  de  retenue  est  placé  sur  ce  conduit. 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  UN  GAZ 


479 


Voyons  maintenant  le  fonctionnement  de  Tensemble  :  Lorsque  Tair  est  comprimé 
à  une  pression  suflisante,  il  soulève  le  piston-soupape  C  du  distributeur,  arrive  dans 
Témulseur,  provoque  la  fermeture  du  clapet  de  pied  et  refoule  une  certaine  quantité 
d'eau  ;  mais,  pour  accomplir  ce  travail,  l'air  s'est 
étendu  ;  aussi  le  contrepoids  a  rabaissé  la  sou- 
pape C  sur  son  siège,  et  le  refoulement  a  cessé. 


L'eau  passée  dans  la  conduite  y  est  main- 
tenue par  le  clapet  de  retenue,  et  la  dépres- 
sion causée  par  Témulseur  provoque  son  rem- 
plissage parle  clapet  de  pied.  Le  compresseur 
d'air  continue  sa  marche  pendant  ce  temps,  et 
la  pression  redevient  suffisante  pour  provoquer 
un  nouveau  refoulement. 


FiG.  838. 


Fio.  839. 


On  voit  ainsi  que  l'appareil  continuera  à  agir  par  une  série  de  pulsations. 
Cet  appareil  est  surtout  avantageux  lorsqu'on  n'a  besoin  que  d'une  quantité  d'eau 
assez  faible  et  qu'on  peut  se  servir  du  vent  comme  force  motrice;  il  ne  nécessite  dans 


480         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FORCE  MOTRICE  L'ACTION  D'UN  FLUIDE 

ces  conditions  aucune  surveillance;  il  est  seulement  nécessaire  de  graisser  de  temps 

à  autre  les  paliers  de  Tarbre  moteur. 

Émulseur  Leyner.  —  Cet  appareil  [fig,  840  à 
845),  breveté  en  Angleterre  en  1897,  n'est  qu'une 
modification  des  deux  précédents.  Afin  de  régula- 
riser le  débit  et  de  supprimer  les  arrivées  alterna- 
tives d'air  et  d'eau,  l'inventeur  provoque  à  la  base 
de  Témulseur  un  mélange  intime  des  deux  fluides  au 
moyen  de  manchons  à  ailettes. 

L'appareil  comprend  toujours  le  tube  central  F 
pour  l'arrivée  d'air  et  le  tube  extérieur  G  pour 
l'échappement  de  l'eau.  Ils  sont  vissés  tous  les  deux 
à  leur  base  sur  un  double  manchon  fixé  sur  la  pointe 
Dj  et  dont  les  deux  couronnes  concentriques  sont 
réunies  par  4  nervures  radiales  C,. 

L'air  sort  du  tube  F  par  une  série  de  petits  trous 
E  disposés  sur  un  épaulement  provoqué  par  une  di- 
minution de  diamètre. 

Au-dessus  de  ce  manchon  et  s'emboîtant  sur  le 
tube  F  sont  disposés  des  colliers  à  ailettes  P  incli- 
nées en    sens 
contraire    sur 
deux    colliers 
consécutifs^ 
afin  d'obliger 
l'air  à  se  mé- 
langer mieux 
à  l'eau  par  les 
sinuosités  créées. 

Chaque  collier  porte  à  sa  partie  infé- 
rieure un  talon  R,  qui  s'emmanche  dans  une 
rainure  Q  du  précédent  et  évite  ainsi  la  ro- 
tation que  la  poussée  verticale  de  l'eau  sur 
les  ailes  pourrait  provoquer. 

Dans  le  haut  de  l'appareil,  afin  de  di- 
minuer la  résistance  à  la  montée,  les  ai- 
lettes T  sont  verticales. 

Émulseur  Haas.  —  L'émulseur  Haas, 
breveté  en  Angleterre  en  1898,  est  un  appa- 
reil dans  le  genre  de  celui  de  Chapman.  Il  se 
compose,  comme  lui  [fig,  846  et  847) ,  de  deux 
tubes  concentriques  B  et  C. 

L'air  arrive  par  C  et  se  mélange  à  l'eau, 
à  la  condition  qu'on  ait  préalablement  décollé  la  soupape  D  de  son  siège  e  au  moyen 


Fio.  840  à  845. 


Fio.  846  et  847. 


LE   FLUIDE   MOTEUR   EST   UN   GAZ 


481 


du  levier  O  et  de  la  tige  E.  L'eau  contenue  dans  le  tube  B  est  élevée  dans  le  réser- 
voir G  et  s'écoule  par  le  tube  I  ;  et  Tair  avec  lequel  elle  était  mélangée  continue  à 
monter  et  retourner  par  J  et  L  à  la  pompe  ou  au  compresseur,  après  s'être  débar- 
rassé des  gouttelettes  d'eau  entraînées  par  son  passage  à  travers  le  diaphragme  H. 

Afin  d'éviter  que  l'arrivée  d'air  n'imprime  à  la  soupape  D  des  mouvements  qui 
pourraient  gêner  ceux  de  l'eau,  on  Ta  munie  d'un  guide  F  qui  la  maintient  constam* 
ment  dans  l'axe  de  l'appareil. 

Cet  émulseur  fonctionne  très  bien  à  la  condition  qu'on  observe  entre  les  diamètres 

5  5 

des  tubes  B  et  C  le  rapport  j  et,  entre  ceux  de  B  et  du  puits,  le  rapport  -• 

Émulseur  Mitchell.  —  Cet  émulseur,  breveté  en  août  1899,  sous  le  numéro  629866, 
aux  Etats-Unis,  fonctionne  absolument  comme  le  précédent  et  n'en  diffère  que  par 
la  commande  du  distributeur. 


},   ^    ;: 


FiG.  848. 


Il  se  compose  [fig,  848)  de  deux  chambres  A  et  B  en  fonte  ou  en  fer,  munies 
chacune  d'un  tuyau  d'aspiration  AjBj  et  d'une  conduite  de  refoulement  A'B'  partant 
de  l'extrémité  inférieure.  Les 
ouvertures  de  ces  tuyaux  sont 
munies  toutes  les  (juatre  de 
clapets  s'ouvrant  de  dehors  en 
dedans.  Ceux  de  A'B'  sont  à 
flotteurs  constitués  par  des 
tores  creux  en  tôle  a^b^. 

L'appareil     distributeur 
(/î^.848et854)  d'air  comprimé  p^^  g^g 

comprend  un  tiroir  principal 
en  communication  constante   par  g  avec  le  réservoir  d'un   compresseur,  et  deux 

LES   POMPES.  31 


482         POMPES  EMPLOYANT  COMME  FOUCË  MOTRICE  LWCTION  D'LN  FLUIDE 
tiroirs  secondaires  M  et  L  verticaux  et  mus  par  des  flotteurs  D^D^  contenus  dans 
les  chambres  A  et  B. 

Le  tiroir  principal  I  est  fixé  par  Taxe  k^  [fig,  851)  entre  deux  flasques  k  et  A' 
réunissant  les  deux  parties  creuses  en  laiton  constituant  le  piston  double  h'  du 
cylindre  H.  Les  fonds  J  et  J'  sont  munis  de  prolongements  k  et  k  s^adaptant  aux 
creux  du  piston  h.  Le  déplacement  de  1  s'opère  sur  une  glace  munie  de  trois  ouver- 
tures principales  D,  X,  E,  dont  les  deux  extrêmes  D  et  E  servent  à  l'admission  et  X 
àTéchappement  de  Tair  moteur,  ou  plutôt  à  établir  la  communication  avec  Textérieur. 

Les  tiroirs  secondaires  [fig,  853)  sont  placés  au  centre  des  couvercles  des  réci- 
pients A  et  B  ;  ils  sont  tous  les  deux  semblables  et  disposés  symétriquement  par  rapl 
port  à  H. 


Fio.  851,  852,  853,  854  et  855. 

Considérons  celui  de  gauche  :  il  se  compose  d'un  corps  cylindrique  vertical  L, 
dans  lequel  se  meut  le  piston  allongé  l  lié  par  sa  tige  a  à  un  flotteur  D',  auquel  est 
suspendu  un  petit  récipient  C.  Un  tuyau  n  branché  sur  le  cylindre  et  débouchant 
près  du  fond  k  du  tiroir  principal  peut  être  mis  en  communication  avec  Tun  ou 
Tautre  des  P^,  P,  au  moyen  d'une  rainure  ou  gorge  N  pratiquée  sur  le  piston  l.  P  est 
en  communication  avec  son  symétrique  et  avec  le  réservoir  d'air  comprimé,  tandis 
que  P,  débouche  dans  l'atmosphère. 

Les  deux  pistons  /  et  m  sont  attachés  aux  extrémités  d'un  même  balancier  Q  par 
des  tiges  L'  et  M'  munies  de  rondelles  de  butée  /, ,  l^  et  mp  m^  qui  laissent  une  cer- 
taine indépendance  dans  le  mouvement  des  distributeurs. 

I^e  fonctionnement  est  facile  à  comprendre. 

Émulseur  automatique.  —  Cet  émulseur  se  compose  [fig.  85G)  de  deux  réser- 
voirs A,  A',  plongeant  dans  le  liquide  à  élever,  dans  le  fond  desquels  arrivent  les  con- 
duites de  refoulement  B,  B'.  Chacun  d'eux  est  en  communication  avec  le  distributeur  O 
d'air  comprimé  par  les  tubes  C  et  C,  qui  servent  à  l'admission  et  à  la  communica- 
tion avec  l'air  libre. 

Le  tiroir  du  distributeur  est  mù  automatiquement  au  moyen  des  membranes  6,  b' 


il 


LE  FLUIDE  MOTEUR  EST  U.\  GAZ 


483 


qui  sont  serrées  par  des  vis  sur  des  ouvertures  elliptiques  pratiquées  sur  le  refoule- 
ment. A  Tétat  de  repos,  chaque  membrane  est  courbée  vers  le  tube  par  la  pression 
qu'exerce  sur  elle  un  poids  g  ou  g  articulé  à  un  levier  coudé  d  à  branches  inégales 
et  articulé  sur  Tarmature  de  fixation  de  la  membrane. 


FiG.  836. 


Supposons  l'appareil  en  marche  :  A  est  plein  et  Tair  sous  pression  arrive  par  de 
et  refoule  Teau  qui  enfonce  la  membrane  vers  l'extérieur  et  maintient  l'arrivée  de 
l'air  dans  A  pendant  le  passage  du  liquide. 

Pendant  ce  temps,  A'  communiquant  avec  l'extérieur  par  cd  se  remplit.  Au  mo- 
ment où  l'eau  ne  passe  plus  dans  B,  le  poids  g  ramène  la  membrane  à  sa  position 
naturelle,  et  elle  entraîne  le  piston  f  du  distributeur  au  moyen  des  petits  crochets  /. 
L'air  arrive  alors  sur  le  liquide  contenu  dans  A',  ferme  l'aspiration,  et  le  refoulement 
se  produit,  et  ainsi  de  suite. 


CHAPITRE  V 
POMPES  POUR  USAGES  SPÉCIAUX 


POMPES  A  INCENDIE 


La  nécessité  de  se  rendre  rapidement  sur  les  lieux  du  sinistre  à  combattre,  et 
celle  de  pouvoir  fournir  un  débit  assez  grand  sous  une  pression  suffisante  pour  faire 
atteindre  au  jet  liquide  une  hauteur  de  25  à  30  mètres,  sont  les  deux  conditions  prin- 
cipales à  réaliser  dans  toutes  les  pompes  à  incendie.  Elles  exigent  pour  cela  une 
étude  spéciale  et  une  construction  particulièrement  soignée.  Il  est  en  elTet  inutile 
d'insister  sur  les  inconvénients  graves  qui  résulteraient  de  la  rupture  d'une  pièce 
quelconque  au  moment  de  Taction. 

Les  moteurs  employés  pour  la  commande  des  pompes  à  incendie  —  indépen- 
damment de  rhomme  — ^^  sont  les  moteurs  à  vapeur,  électriques  et  à  pétrole. 

Dans  tous  les  cas,  le  débit  étant  fixé,  on  en  déduit  les  dimensions  du  ou  des 
corps  de  pompe. 

Soient: 

D,  le  diamètre  du  piston  en  mètres  ; 
d^  le  diamètre  du  jet  à  la  sortie  ; 

n,  le  nombre  de  doubles  courses  par  minute  du  piston  ; 
Z,  la  longueur  de  la  course  en  mètres  ; 

p,  le  rendement  volumétrique  (rapport  de  la  quantité  d'eau  pompée  au  volume 
engendré  par  le  piston). 

La  vitesse  de  sortie  sera  donnée  par  la  formule  : 


V== 


cPxm*^' 


qui  se  déduit  de  Téquation  de  continuité. 

En  appliquant  la  formule  qui  donne  Tespace  parcouru  par  un  corps  lancé  verti- 


POMPES   A    INCENDIE  485 

calement  de  bas  en  haut,  on  trouve  la  hauteur  que  doit  atteindre  en  théorie  le  jet 
liquide  : 

2^""a600.rf*2/7'^  ""    70632rf»    P* 

En  pratique,  il  faut  compter  que  la  résistance  de  Tair  empêche  d'obtenir  la  hau- 
teur h.  On  n'obtient  que  : 

h  =  0,7  à  0,8  .  h. 

On  diminue  Taction  de  Tair  et  la  réduction  en  pluie  du  jet  en  faisant  le  diamètre 
de  sortie  del'eau  aussi  petit  que  possible. 


A.  -  POMPES  A  BRAS 

L'effort  produit  par  les  hommes  sur  le  piston  de  la  pompe  est  égal  à  celui  d*une 
colonne  d'eau  qui  aurait  pour  base  la  surface  du  piston  et  pour  hauteur  celle  du  jet 
théorique;  cet  effort  est  donc: 

Il  correspond  à  une  pression  de  4  à  5  atmosphères.  Le  travail  nécessaire  pen- 
dant le  fonctionnement,  et  seulement  pour  le  refoulement,  est: 


nlP 


90rf» 


en  kilogrammètres  par  minute. 

Il  y  a  lieu  de  tenir  compte  de  la  résistance,  dans  les  conduites,  des  frottements  de 
la  machine,  etc.  ;  on  admet  que  la  même  force  est  nécessaire  pour  la  montée  et  la 
descente  du  piston.  Le  travail  réel  nécessaire  pour  le  fonctionnement  est  donc  en 
kilogrammètres  : 

Le  travail  fourni  par  un  homme  étant  de  18^^", 75  par  seconde,  le  nombre 
d'hommes  nécessaire  pour  actionner  la  pompe  sera  donc  : 

50625^»' 

Pour  les  pompes  à  deux  cylindres,  on  prendra  pour  n  le  nombre  total  des  levées 
de  l'un  et  Tautre  piston  ;  les  mêmes  formules  s'appliquent,  mais  en  tenant  compte  de 
ce  que  l'augmentation  de  force  nécessaire  pour  vaincre  les  résistances  dans  les  tuyaux 
ne  sera  plus  que  les  3/4  de  la  force  totale. 

Le  travail  effectif  sera  alors  : 


486  POMPES   POUF{   USAGES   SPÉCIAUX 

en  kilogrammètres  par  seconde,  et  le  nombre  d'hommes  nécessaire  sera  : 

D«n3/3pa 
57835^** 

L^  valeur  de  p  est  de  0,8  en  moyenne. 

Quand  Taspiration  de  Teau  doit  être  faite  par  la  pompe  même,  il  faut  tenir 
compte  dans  les  calculs  du  travail  nécessaire  à  cette  aspiration,  qui  est  égal  à 
'îSSD^H/n,  H  étant  la  hauteur  d'aspiration. 

Pompe  à  inoendie  à  bras,  type  «  Ville  de  Paris  ».  —  Cette  pompe  est  repré- 
sentée sur  les  figures  857  et  858,  et  est  en  usage  dans  presque  toutes  les  localités  non 
pourvues  d'un  service  spécial  d'incendie,  comprenant  des  canalisations,  fire-hydrants, 
pompes  à  vapeur  ou  électriques,  etc. 


y^j^jmmm^vAry/mm///'///^^^^^^ 


FiG.  857. 


Le  fonctionnement  so  comprend  aisément  à  l'inspection  des  figures. 

Les  pistons  P  portent  des  cuirs  emboutis  opposés  qui  servent  l'un  pendant  l'aspi- 
ration, l'autre  pendant  le  refoulement. 

Les  pistons  sont  mus  par  le  balancier  B  et  les  bielles  h  ;  ils  sont  guidés  par  une 
tige  qui  coulisse  à  frottement  doux  dans  un  trou  percé  au  centre  du  chapeau  des 
cylindres.  La  course  des  pistons  est  limitée  par  la  butée  du  balancier  B  sur  le  bâti. 


POMPES  A   INCENDIE 


487 


Le  réservoir  d'air  D  est  circulaire.  Il  occupe  le  centre  de  la  bâche  à  eau  E 
et  des  corps  de  pompe.  Son  fond  supérieur  s'appuie  contre  la  traverse  F  du  balan- 
cier. 

Les  deux  conduits  d^aspiration  a, 
a  sont  réunis  latéralement  et  aboutis- 
sent à  un  robinet  d'aspiration,  qui  les 
fait  communiquer  soit  avec  une  source 
d'eau  extérieure,  soit  avec  la  bâche  E. 

Lorsque  l'eau  est  amenée  à  la  main 
par  «  baquetage  »  dans  la  bâche  E,  on 
prend  soin  de  la  tamiser  par  des  pa- 
niers en  osier  de  forme  appropriée, 
que  l'on  place  sur  l'ouverture  de  la 
bâche. 

La  pompe  est  montée  sur  un  traî- 
neau de  bois  G  muni  de  poignées  P  et  de  pitons  d'accrochage  d.  Ce  traîneau  peut 
être  lui-même  placé  sur  un  chariot  pour  le  transport. 

Voici  un  tableau  donnant  les  types  courants  des  pompes  à  bras  : 


Fin.  8S8. 


DIAMÈTRE 

NOMBRE 

DÉBIT 

PORTÉE  MAXIM  A  DU  JBT      1 

den 

TUfomOUE 

1 1 

PI8T0:if) 

d'hommi» 

par  minute 

DISTAXCE 

HAirnuR 

millimètres 

m»» 

125 

12 

400 

38 

30        1 

110 

8  à  10 

310 

36 

28 

95 

6 

210 

34 

26 

90 

4 

175 

28 

22 

B.  —  POMPES  A  INCENDIE  A  VAPEUR 


L'inconvénient  que  présentaient  à  l'origine  les  pompes  à  incendie  à  vapeur 
consistait  dans  l'impossibilité  d'obtenir  en  un  temps  très  court  une  pression  suffi- 
sante à  la  chaudière  pour  pouvoir  commencer  à  pomper.  Dans  Tétude  qui  va  suivre, 
nous  nous  occuperons  donc  beaucoup  des  modifications  apportées  aux  générateurs 
en  vue  de  la  mise  en  pression  rapide. 

Pompes  Thirion.  —  Les  premières  qui  furent  construites  et  livrées  aux  villes 
avaient  une  chaudière  à  tubes  en  U,  et  la  commande  de  la  pompe  s'effectuait  par  le 
moyen  de  bielles  :  c'est,  si  Ton  veut,  le  type  1872.  Donnons  quelques  indications 
sur  la  chaudière  {fig,  859). 

Les  tubes  en  U  sont  en  cuivre  rouge  étiré  et  renforcés  à  la  partie  cintrée.  Ils 
sont  placés  en  plein  feu  au-dessus  de  la  grille  ;  l'eau  remplit  les  tubes  et  occupe  une 
dizaine  de  centimètres  dans  la  chaudière  au-dessus  de  la  plaque  tubulaire.  Cette 
disposition  donne  une  circulation  très  rapide  et  assez  régulière  de  l'eau  au  travers 
des  tubes,  comme  on  Ta  pu  constater  en  faisant  une  expérience  avec  un  tube  en  verre 


488 


POMPES   POUR  USAGES   SPECIACJX 


placé  sous  un  réservoir  dans  des  conditions  analogues.  Grâce  à  cette  circulation  et  à 
la  position  des  tubes,  Teau  est  très  rapidement  vaporisée.  On  peut  arriver  à  mettre 
en  marche  la  machine  en  sept  minutes,  si  on  réduit  assez  le  volume  d*eau  ;  en  fait, 

la  chaudière  est  étudiée  pour  être  en  pres- 
sion au  bout  de  huit  ou  dix  minutes.  Les 
tubes  en  U  sont  faciles  à  poser  :  on  les  passe 
par  la  porte,  on  fait  pénétrer  les  extrémités 
libres  dans  la  plaque  tubulaire,  on  les  fixe 
au  moyen  d'un  mandrin  conique  sur  lequel 
on  frappe  énergiquement  ;  en  cas  d'avarie, 
il  serait  facile  et  rapide  d'obturer  le  tube 
avarié  au  moyen  de  petits  tampons  [fig,  859). 
Quelques  années  plus  tard,  un  nouveau 
type  fut  créé  par  la  même  maison.  La  chau- 
dière à  tubes  en  U  subsistait;  mais  la  pompe 
devenait  à  action  directe  :  c'est  le  typei878. 
Enfin,  en  4892,  de  nouvelles  modifica- 
tions nous  donnent  le  type  actuellement  en 
usage  :  la  pompe  reste  à  action  directe; 
mais  c'est  la  chaudière  qui  est  modifiée.  Je 
vais  dire  quelques  mots  successivement  de 
la  chaudière,  de  la  distribution  de  la  machine  à  vapeur,  de  la  disposition  de  la  pompe 
elle-même. 


"^^ 


Fio.859.—Chaiidièpe;de  la  pompe  r/imW(i812}. 


FiG.  860  à  862.  —  Chaudière  Thirion  de  1892. 


La  chaudière  comporte  {/îg,  860  et  861)  une  enveloppe  comprise  entre  les 
joints  AA.  et  BB,  l'enveloppe  du  foyer  et  la  partie  extérieure  jusqu'à  la  cornière 
du  joint  BB',  enfm  le  faisceau  tubulaire.  Le  joint  BB  se  fait  en  caoutchouc,  le 
joint  AA  au  mastic. 

La  chaudière  est  en  tôle  d'acier;  les  tubes,  en  cuivre  rouge  étiré,  sont  fixés  au 


POMPES   A    INCENDIE 


489 


moyen  d'un  mandrin  conique;  Texpérience  a  montré  que,  dans  ces  conditions,  il  n'y 
a  point  de  fuites  au  joint.  Les  tubes  étant  inclinés,  il  s'établit  une  circulation  d'eau 
facile  à  comprendre  dans  tout  le  faisceau;  les  crasses  et  impuretés  tombent  et  se 
déposent  dans  la  chaudière.  Le  nettoyage  se  fait  par  C  et  D;  le  démontage,  comme 
l'indique  la  figure  862,  par  les  joints  BB'  et  AA'.  La  chaudière  est  munie  de  tous 
appareils  de  conduite,  de  contrôle  et  de  sûreté,  comme  le  montre  la  figure  863. 

La  figure  866  donne  l'ensemble  du  mé- 
canisme et  de  la  pompe.  C'est  une  disposi- 
tion à  action  directe  telle  que  nous  en  avons 


Q 


Fio.  864.  —  Soupape  de  sûreté. 

déjà  rencontré  plusieurs.  Le  moteur  à  va- 
peur est  à  un,  deux  ou  trois  cylindres, 
suivant  que   la  pompe  est  à  un,  deux  ou 


Fio.  863. 
Chaudière  Thirion  de  1892  avec  ses  accessoires. 


Fie.  865.  —  Soupape  de  vidange. 


Légende  de  la  figure  863. 
1.  Soupape  de  sûreté  avec  balance  à  ressort  maintenue  sur  son  siège  par  un  levier  A  (/¥<;.  864). 
La  balance  indique  la  pression  en  kilogrammes  sur  la  soupape  par  centimètre  carré.  Le  ressort 
de  la  balance  est  serré  par  l'écrou  D.  —  2.  Soupape  de  sûreté  a  ressort  avec  levier  de  décharge  à 
la  main.  On  voit  (^</.  865)  la  disposition  de  cette  soupape,  qui  ne  doit  servir  h  la  main  que  pour 
précipiter  la  vidange  d'une  chaudière  en  pression.  —  3.  Deux  manomètres.  —  4.  Deux  tubes  de 
niveau  d'eau.  —  5.  Deux  robinets  de  jauge.  —  6.  Robinet  de  vapeur.  —  7. Robinet  d'arrivée  d'eau 
avec  soupape  de  sûreté.  —  8  et  9.  Sifflet  et  robinet  sourfleur.  —  10.  Porte  de  foyer.  —  11.  Tampon 
autoclave  de  visite. 


trois  corps,  chaque  piston  à  vapeur  actionnant  directement  un  piston  à  eau.  Les 
figures  867  et  870  donnent  très  clairement  le  système  de  distribution  adopté,  carac- 
térisé par  l'emploi  de  ce  que  MM.  Thirion  ont  appelé  le  tiroir  automoteur.  D  est  le 
tiroir  principal  grâce  auquel  la  vapeur  se  distribue  par  les  orifices  B  et  C,  le  tiroir 
automoteur  EF  est  mû  à  chaque  fond  de  piston  P  au  moyen  de  la  tige  G  reliée  au 
piston.  Enfin  le  piston-tiroir  HI  est  déplacé  par  la  pression  même  de  la  vapeur  agis- 
sant par  les  petits  orifices  a  ei  b  s'échappant  par  c  et  d.  On  voit  que,  lorsque  P 


490 


POMPES    POrn    rSAGES    SPECIAUX 


arrive  à  fond  de  course,  la  vapeur  agit  par  a  sur  H,  pendant  que  I  refoule  sa  vapeur 
par  d.  Ainsi,  le  piston  entraîneur  HI  prend  la  position  de  la  ligne,  entraînant  avec  lui 
le  tiroir  D  ;  le  tiroir  automoteur  n'est  déplacé  pour  renverser  la  distribution  que  tout 
à  fait  à  fin  de  course. 


Fio.  866.  —  Pompe  Thirion  de  1890. 

Cette  distribution  donne  d'aussi  bons  résultats  à  grande  qu'à  petite  vitesse. 

La  pompe  elle-même  {fig,  866  et  871)  est  en  bronze,  à  double  effet;  les  pistons 
sont  garnis  de  cuir  embouti;  les  clapets  sont  en  caoutchouc  et  battent  sur  des 
grilles  en  bronze  ;  ils  sont  faciles  à  visiter  et  à  remplacer  ;  la  position  des  clapets 


H  I 


Fio.  861  à  870.  —  Distribution  Thirion. 


permet  d'aspirer  à  6  mètres  sans  amorcer  la  pompe  et  à  9  mètres  lorsqu'elle  est 
amorcée.  La  figure  871  montre  la  disposition  de  la  pompe  en  bout.  Le  réservoir 
d'air  E,  placé  sur  l'aspiration,  n'existe  que  pour  les  pompes  à  un  ou  deux  corps.  La 
sortie  du  refoulement  porte  deux  branches  D,  avec  vanne  qu'on  fait  manœuvrer  par 
le  levier  M.  Enfin  la  figure  872  donne  le  détail  d'une  botte  à  clapets  avec  celui  de 


POMPES   A    ÏNCENDÎE 


491 


Taspiration  T  et  celui  du  refoulement 
frottement  très  doux  dans  le  corps 
de  pompe,  est  formé  de  deux  em- 
boutis bien  tournés,  montés  sur  une 
forme  centrale  en  cuivre,  avec  ron- 
delles de  cuir  à  Tintérieur.  Le  tout 
est  ajusté  dans  le  corps  de  pompe  et 
serré  par  écrou  entre  deux  platines 
en  cuivre. 

Les  pompes  Thirion  sont  em- 
ployées dans  nombre  de  villes  (no- 
tamment à  Paris],  ainsi  que  chez  de 
nombreux  industriels,  pour  le  ser- 
vice d'incendie.  Voici  les  résultats 
fournis  par  des  essais  effectués  aux 
forges  et  aciéries  Jacob  Holtzer  sur 
une  pompe  n*  0  à  deux  corps  : 

La  chaudière  garnie,  prête  à 
Tallumage,  avec  0",04  d'eau  au-des- 
sus du  ciel  du  foyer,  a  fourni  de  la 
vapeur  à  4  kilogrammes  au  bout  de 
onze  minutes  et  demie  et  à  8  kilo- 
grammes au  bout  de  treize  minutes 
et  demie.  La  pompe,  marchant  à 
192  tours  par  minute,  a  débité 
27.675  litres  à  Theure,  avec  aspira- 
tion de  3™, 55.  La  pression  de  Teau, 


E.  Le  piston  {fig.  873),  qui  doit  être  ajusté  à 


Chaudière  Ahrens. 


Fio.  871  à  873.  —  Détail  de  la  pompe  Thirion  de  1892. 

au  refoulement,  était  de  8  kilogrammes 
avec  un  tuyau  en  toile  de  50  millimètres 
de  diamètre  et  de  20  mètres  de  long 
et  des  ajutages  de  18 millimètres;  on  a 
pu  atteindre  une  hauteur  de  32  mètres, 
et  le  même  jet  atteignait  horizontale- 
ment 42  mètres.  Cette  pompe  consom- 
mait 32  kilogrammes  de  vapeur  par 
cheval  en  eau  élevée  et  vaporisait 
6^«,37  d'eau  par  kilogramme  de  houille. 


Pompes  Ahrens.  —  Ce  qu'il  y  a  de 
plus  intéressant  dans  cette  pompe  amé- 
ricaine, c'est  sa  chaudière  à  tube  d'eau, 
qui  permet  d'obtenir  très  rapidement, 
avec  de  Teau  froide,  la  pression  néces- 
saire. L'inventeur  affirme  que  cette 
chaudière  permet  d'avoir  assez  de  va- 


Fio.  874  à  876. 
peur  pour  lancer  de  l'eau  quatre  minutes  seulement  après  l'allumage  du  feu  (fig.  874 


i.92 


POMPES  POUR  usa(;es  spéciaux 


à  876).  On  évite,  dans  ce  système,  de  ne  mettre  qu'un  peu  d'eau  froide,  au  début, 
sur  la  voûte  du  foyer,  afin  d'accélérer  la  vaporisation.  Cette  pratique  délicate  est 
absolument  abandonnée,  et  la  chaudière  est  complètement  remplie  d'eau.  L*eau 
prise  dans  la  chaudière  au  moyen  d'une  pompe  de  circulation  est  refoulée  dans  les 
tubes  par  leur  extrémité  inférieure;  la  vapeur  produite  pendant  la  circulation  et 
l'eau  non  vaporisée  se  retrouvent  à  la  partie  supérieure  de  la  chaudière,  où  elles  se 
séparent.  Des  tiges  verticales  soutiennent  les  tubes  ;  on  peut,  en  enlevant  quelques 
boulons  et  isolant  une  ou  plusieurs  sections,  enlever,  réparer  et  remplacer  celles-ci 
en  quelques  heures.  Au  montage,  on  tient  compte  des  dilatations  et  contractions 
des  tubes  en  vue  d'éviter  les  ruptures.  La  circulation  d'eau  étant  rapide  et  forcée, 
la    vaporisation  est  active    et   les   incrustations  sont  presque  évitées.   La  pompe 


Frr..  sn  et  878.  —  Pompe  Ahrens. 


[fig,  Sn  et  878)  est  en  bronze;  les  clapets  d'aspiration,  du  type  Wilcox  {/îg.  879), 
sont  verticaux  et  s'abattent  d'eux-mêmes  sur  leur  siège. 

Un  essai  intéressant  fut  fait  avec  une  pompe  de  ce  système,  à  Chicago,  en  no- 
vembre 1895.  Il  s'agissait  de  savoir  si  on  pouvait,  grâce  à  elle, 
,    .P  ,  atteindre  les  parties  supérieures  des  hautes  maisons  modernes. 

On  prit  comme  exemple  le  temple  maçonnique,  dont  le  toit  est 
,  ^    de  96", 40  au-dessus  du  sol.  On  installa  contre  la  façade  un  tuyau 


FiG.    879. 
Clapet  Wilcox. 


vertical  de  75  millimètres  de  diamètre  et  de  99'",50  de  hauteur, 
Ce  tuyau  était  prolongé  à  la  partie  supérieure  par  un  boyau  de 
62  millimètres  de  diamètre  et  de  15  mètres  de  long,  terminé 
lui-même  par  une  lance  dont  l'orifice  avait  31  millimètres  de  dia- 
mètre; à  la  partie  inférieure,  le  tuyau  était  réuni  à  la  pompe, 
située  à  45  mètres  de  distance,  par  deux  boyaux  ayant  tous  deux  62  millimètres  de 
diamètre.  Ainsi,  de  la  pompe  à  la  lance,  le  tuyautage  atteignait  près  de  460  mètres. 
Un  manomètre  fut  installé  sur  la  conduite,  près  de  la  pompe  ;  un  autre  sur  la  txîifnre 
près  delà  lance.  On  observa  simultanément  les  pressions  sur  les  deux  manomètres. 


POMPES    A    INCENDIE 


493 


Voici  les  résultats 


A  une  pression  à  la  pompe  de  10''*,6  correspondait  0^^^'S  en  haut 

—  12   ,4  —  0   ,8      — 

—  14   ,1  —  1    ,3      _ 

—  15   ,9  —  1    ,4      — 

—  17   ,0  —  3   ,7      — 

La  pompe  Ahrens  expérimentée  pesait  4.250  kilogrammes  ;  sa  chaudière  avait 
lO^^^eS  de  surface  de  chauffe  et  0,58  de  grille  ;  les  deux  cylindres  à  vapeur  avaient 
0"*,188  de  diamètre,  les  deux  plongeurs  0",120;  la  course  commune  était  de  0",202. 

On  peut  conclure  qu'une  de  ces  pompes  à  incendie  à  vapeur  peut,  moyennant 
une  pression  de  14  à  15  kilogrammes  par  centimètre  carré,  fournir  un  jet  d'eau 
efficace  à  la  partie  supérieure  des  monuments  les  plus  élevés. 

Pompe  Silsby.  —  C'est  une  pompe  rotative,  mue  directement  par  une  machine  à 
vapeur  basée  sur  le  même  principe  que  la  pompe  elle-même. 

La  machine  à  vapeur  consiste  en  deux  cames  rotatives  à  axes  parallèles  fonc- 
tionnant dans  une  enceinte  elliptique  {fig.  880)  ;  la  vapeur,  après  avoir  traversé  ce 


FiG.  880.  —  Moteur  rotatif  Silsbf/. 


FiG.  881.  —  Pompe  rotative  Silsby. 


cylindre  et  mis  les  cames  en  mouvement,  se  rend  dans  le  réchauffeur  d'eau  d'alimen- 
tation. Chaque  came  est  composée  de  deux  saillies  et  pourvue  de  dents,  de  sorte  que 
la  séparation  entre  l'admission  et  l'échappement  est  convenablement  assurée  sans 
joints  spéciaux.  Aux  extrémités  des  saillies  sont  placées  des  bandes  d'étoupe 
mobiles,  pressées  par  des  ressorts  contre  les  parois  du  cylindre.  Ces  bandes  s'usent 
certainement,  mais  sont  des  plus  faciles  à  remplacer. 

La  construction  de  la  pompe  {fig,  881)  est  absolument  analogue;  mais,  afin 
d'avoir  un  afflux  d'eau  très  régulier  et  sans  à-coups,  on  a  donné  aux  cames  trois 
saillies  au  lieu  de  deux,  et  on  a  pu  ainsi  supprimer  les  dents  supplémentaires.  Dans 
ces  conditions,  les  passages  d'eau  étant  larges  et  directs,  toute  valve  étant  supprimée, 
l'eau  peut  contenir  des  corps  étrangers  et  des  saletés  sans  que  le  fonctionnement  de 
la  pompe  soit  interrompu.  Cette  pompe  s'amorce  d'elle-même,  le  mouvement  deTeau 


4î)i 


POMPES  poi  K  i  sa(;es  spéciaux 


est  continu  et  régulier,  il  n'y  a  pas  de  vibrations  ;  une  fois  en  marche  normale,  cette 
pompe  peut  élever  Teau —  sans  soupapes — jusqu'à  une  hauteur  verticale  de  90  mètres 
environ. 


Fio.  882.  —  Ensemble  du  molcur  et  de  la  poaipe  Silsbt/. 


Le  mécanisme  et  la  pompe   sont  réunis  comme  le  montre  la  figure  882;  un 
arbre  de  la  pompe  est  directement  accouplé  avec  un  du  cylindre  à  vapeur.   La 

connexion  des  autres  cames  et 
la  régularisation  de  leur  mou- 
vement sont  assurées  par  des 
engrenages. 

Cette  réunion  simple  et 
directe  du  mécanisme  et  de  la 
pompe  réduit  considérable- 
ment (eu  égard  au  mouvement 
très  régulier  de  Teau)  les 
pertes  de  force  vive,  de  sorte 
que  la  pompe  peut  marcher 
avec  très  faible  pression  de 
vapeur. 

La  chaudière  de  cette 
pompe  comporte  (fig,  883 
et  884],  dans  la  boite  à  feu, 
des  tubes  à  feu  disposés  cir- 
culairement  et  solidement  vis- 
sés à  la  plaque  supérieure; 
ces  tubes  sont  obturés  à  la 
partie  inférieure  au  moyen  de 
chevilles  de  fer  qui  y  sont  sou- 
dées. A  rintérieur  de  chacun 
de  ces  tubes  s'en  trouve  un  autre,  de  plus  faible  diamètre,  et  disposé  de  façon  que 
Teau  circule  dans  le  tube  intérieur  et  que  la  vapeur  remonte  par  la  couronne.  Les 
gaz  de  foyer  passent  de  la  boîte  à  feu  de  la  cheminée  même  par  des  tubes  verticaux, 
et,  de  la  sorte,  la  vapeur  est  réchauffée  et  séchée  avant  de  se  rendre  au  cylindre.  Le 


FiG.  883  et  884.  —  Chaudière  de  la  pompe  Silsby, 


POMPES   A   INCENDIE 


tîr; 


tirage  est  réglé  par  un  échappemeat  variable,  composé  de  quatre  orifices  munis  de 
soupapes  coniques  et  commandées  par  un  levier  à  la  disposition  du  mécanicien.  La 
succession  rapide  des  décharges  de  vapeur  réalise  un  véritable  jet  continu,  qui  ne 
tire  pas  outre  mesure  le  feu,  et  ce  tirage  est  uniforme  sur  toute  la  grille  grâce  aux 
quatre  orifices. 

La  circulation  est  très  active,  la  surface  de  chauffe  con- 
sidérable ;  on  peut  être  en  pression  au  bout  de  quatre  à  cinq 
minutes  ;  les  tubes  peuvent  aisément  se  dévisser  et  se  rem- 
placer ;  les  tubes  à  fumée  sont  aussi  aisément  accessibles. 


Fio.  885.  —  Pompe  Silsby. 


Fiu.  886.  —  Chaudière  Button, 


La  figure  885  donne  la  vue  du  grand  modèle  de  pompe  à  incendie.  Voici,  de 
plus,  les  résultats  des  essais  d'une  machine  Silsby  de  seconde  taille,  employée  à 
New-Haven. 


NOMBRE 

LONGUEUR 

l>E   CHAQUK   LlUNK 

DIAMÈTRES 

PRESSIONS 

DISTANCES                    1 

^ 

bE   JETS 

DES  LA.M  Kâ 

de  tuyaux 

VAPECR 

EAl- 

HOR1ZO.XTALK8 

VEnTICALE» 

mclres 

millimètres 

kilog^raraines 

kilofframmes 

mètres 

mèlrfs 

1 

660 

30 

8,5 

17,1 

90 

62 

\ 

1.150 

30 

8,-2 

19,2 

90 

i 

490 

30 

8,7 

15,7 

68 

2 

330 

25 

8,7 

13,6 

75 

57 

4 

490 

ii 

8,6 

9,1 

62 

1 

5.000 

25 

8,2 

17,8 

52 

44 

Pompe  Button.  —  La  chaudière  de  cette  pompe  [fig.  886)  est  à  tubes  verticaux  et 
à  chambre  de  combustion  submergée.  Les  tubes  et  le  mécanisme  de  tirage  sont 
faciles  à  voir  sur  le  dessin. 

Les  pompes  de  ce  système  —  dont  les  coupes  horizontales  et  transversales  sont 
données  sur  les  figures  887  et  888  —  sont  fondues  d'une  seule  pièce  et  entièrement 
en  bronze;  les  valves  sont  en  caoutchouc  avec  viroles  et  sièges  de  bronze.  Le  pion- 


496 


POMPES   POUR   USAGES   SPÉCIAUX 


geur  A,  relié  au  mécanisme  par  la  tige  B,  glisse  dans  une  garniture  d'étoupe  C, 
maintenue  par  la  pièce  D  et  serrée  par  Técrou  E  ;  Teau,  arrivant  par  I,  passe  alter- 


Fio.  887  et  888.  —  Pompe  Butlon. 

nativement  par  les  orifices  d'aspiration  J,  commandés  par  les  soupapes  K  main- 
tenues par  les  ressorts   S;  de  même,  le  refoulement  de  Teau   s'efTectue  par  les 

orifices  N,  commandés  par  les 
valves  L;  enfin,  la  chambre  à 
air  se  fixe  sur  la  collerette  U. 

La  machine  est  à  deux  cy- 
lindres parallèles,  actionnant 
chacun  une  pompe  à  double 
effet  telle  que  celle  ci-dessus 
décrite.  Les  boîtes  d'admis- 
sion sont  sous  les  cylindres, 
afin  qu'on  puisse  aisément  se 
débarrasser  des  condensations. 
Leur  disposition  est  celle  con- 
nue des  pompes  à  action  di- 
FiG.  889.  —  Pompe  BuUon.  recte,  la  soupape  d'admission 

d'un  des  cylindres  étant  mue 
par  un  levier  relié  à  la  tige  du  piston  de  l'autre  cylindre.  La  figure  889  donne  la  vue 
d'ensemble. 


Pompe  Glapp  et  Jones.  —  La  chaudière  employée  pour  cette  machine  est  la 
chaudière  brevetée  de  Clapp,  à  tubes  d'eau  en  spirale  [fig.  890  et  891),  de  manière  à 
offrir  une  surface  de  chauffe  aussi  grande  que  possible  ;  ils  sont  en  cuivre  sans  sou- 
dure et  disposés  de  façon  à  pouvoir  se  contracter  et  se  dilater  librement;  il  peut  y 
avoir  six  de  ces  tubes  dans  chaque  section  ;  leur  diamètre  dépend  de  l'importance  de 
la  chaudière.  Chaque  tube  est  réuni  à  la  partie  supérieure  au  dôme  de  la  boîte  à  feu 


POMPES    A    INCENDIE 


407 


et  à  la  partie  inférieure  aux  parois  latérales  de  cette  même  boîte  ;  les  jonctions  aux 
extrémités  des  tubes  sont  soigneusement  exécutées  au  moyen  d  ecrous  et  de  rondelles 
en  cuivre,  de  façon  à  assurer  Fétanchéité.  Bien  que  l'enroulement  des  tubes  soit  aussi 
serré  que  possible,  il  reste  cependant  au  centre  de  la  boîte  à  feu  un  espace  considé- 
rable dont  la  conséquence  se- 
rait, s'il  restait  vide,  de  trou- 
bler la  distribution  de  chaleur 
et  de  faire  passer  parles  tubes 
à  fumée  du  centre  une  quantité 
excessive  de  chaleur.  Pour 
éviter  cet  inconvénient,  et  aug- 
menter en  même  temps  la  sur- 
face de  chauffe  utilisable,  on  a 
placé  dans  l'espace  vide  un 
appareil  dit  «  fire  deflector», 
à  circulation  deau,  dont  la 
disposition  est  bien  visible  sur 
la  figure  890  et  dont  le  tronçon 
est  représenté  en  figure  892. 
Cet  appareil  est  vissé  sur  le 
dôme  de  la  boîte  à  feu  et  en 
relation  à  la  partie  inférieure 
avec  l'arrivée  d'eau  de  la  chau- 
dière. Entre  le  dôme  de  la  boîte 
à  feu  et  la  cheminée  propre- 
ment dite,  sont  installées  les 
cheminées  à  fumées  qui  assè- 
chent et  surchauffentla  vapeur. 

La  pompe  est  d'un  type  spécial  bien  visible  sur  les  figures  893  et  894  ;  elle  est  en 
bronze,  ainsi  que  ses  soupapes,  chevilles  et  accessoires  ;  elle  est  disposée  de  façon  à 


■,1 


iMii.  8:j0. 
Chaudière  Clapp  el  Jones. 


Vu..  801  el  892. 
Détail  du  déflecteur. 


Fio.  893  et  894.  —  Pompe  Clapp  el  Jones. 


n'avoir  besoin  ni  de  cuir  ni  d'étoupage  d'aucune  nature,  de  sorte  que  le  plongeur  n'a 
presque  pas  de  frottements.  Les  corps  de  pompes  sont  simplement  des  cages  munies 

LES   POMPES.  31 


498  POMPES   POUR   USAGES   SPECIATX 

de  valves  d'entrée  et  de  sortie  de  construction  simple.  Il  n'est  pas  nécessaire  d'em- 
ployer des  ressorts  en  spirale  ou  autres  pour  ramener  les  valves  à  leur  place,  leur 
élasticité  suffisant  à  les  ramener  rapidement  et  solidement  sur  leur  siège.  L'enlève- 
ment et  le  remplacement  de  ces  valves  est  simple  et  peut  se  faire  vivement. 

La  machine  est  toujours  composée  de  deux  cylindres  à  vapeur  et  de  deux 
pompes  montées  en  action  directe  :  les  grands  modèles  ont  les  pompes  verticales,  les 
petites  les  ont  horizontales. 

Voici  deux  tableaux  qui  donnent  les  résultats  d'essais  pour  le  compte  du  service 
des  pompiers  de  Boston  sur  des  pompes  Clapp  et  Jones  et  sur  des  pompes  Silsby, 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut  : 


Numéros  des  pompes 

CLAPP  ET  JONES 

SILSBY                     1 

1 
1G2 
8«7 

8 
d .  5  j 
0,16 
626 

HO 

5,87 

503 

173 
178 
112 
7,2 
8,5 
34 

» 

2 
163 
903 

8 
1,60 
0.76 
626 

113 

3,45 

890 

173 
178 
112 
5 
8,4 
40,5 

2.933 

3 

151 
1.067 
10,4 
1,35 
0,82 
712 

102 

4,94 

570 

215 
178 
127 
6,5 
10 
40 

3.150 

4 

143 
1.600 

13 
1,62 
0,90 
860 

120 

3,51 

840 

230 
203 
140 
4,9 
8,4 
45 

3.615 

5 
171 
960 
16,17 
1,47 
0,82 
680 

60 

4,49 

693 

» 

» 

» 
7,10 
7,9 

68 

>> 

6 

109 
740 
20,9 
1,52 
0,91 
900 

.3a(>) 

4,22 

445 

» 
» 

5*3 
7!8 
36 

7 

49 
1.225 
20,9 
1,52 
0,91 
900 

59 

4,10 

737 

» 

» 

» 

4,2 

21,5 

3.436 

8 
120 
1.256 
21,3 
1,52 
0,91 
900 

55 
3,76 
722 

» 

» 

6,3 
8,9 
42 

» 

Durée  de  Fessai 

Vaporisation  par  heure 

Surface  de  chaufle  en  mètres  carrés 

(  Hauteurs  (en  mètres) 

Chaudières  ]  Diaaiètres  (en  mètres) 

(  Poids  (en  kilogrammes) 

Vaporisation  :  par  mètre  carré  de  chauffe 
et  par  heure 

Vaporisation:  par  kilogramme  de  char- 
bon en  eau  à  100* 

Charbon  brûlé  par  mètre  carré  de  grille 
et  par  heure 

Diamètre   des   cylindres   à    vapeur  "(en 

millimètres) 

Course  (en  millimètres) 

Diamètre  des  plongeurs  (en  millimètres). 

Pression  moyenne  en  s  de  la  vapeur. .    . . 

kilog.  X  cm2          )  de  Teau 

Débit  en  litres  par  seconde 

Poids  des  machines  :  chaudières,  moteurs 
et  pompes  (en  kilogrammes) 

(1)  Vaporisation  très  faible  due  h  une  fu 

ite  réparée  po 

ur lés  ( 

ïssais  ( 

7)  et  (8) 

suivan 

U. 

M.\CHI.NKS   N°   4   CLAPP   ET   JONES 


TOURS 

PUISSANCE 

EN  CHEVAUX 

PAR   HI.NUTE 

INDIQUÉS 

AUX   POkPEI 

294 

84,86 

64,9 

76,3 

300 

84,15 

60,9 

72,4 

304 

85,88 

60,9 

70,9 

262 

69,7o 

41,2 

69,0 

294 

83,21 

57,8 

69,4 

315 

61,68 

38,5 

63,1 

326 

79,46 

47,7 

60,0 

348 

83,05 

57,6 

68,5 

336 

85,98 

53,2 

61,9 

330 

59,41 

43,9 

74,0 

346 

83,90 

54,4 

64,9 

POMPES   A    INCENDIE 


499 


Pompe  Gh.-H.  Pox.  —  La  pompe  à  incendie  brevetée  par  M.  Fox,  en  octobre  1896, 
est  munie  de  la  chaudière  Clapp  précédemment  décrite,  et  le  brevet  ne  porte  que  sur 
les  dispositions  adoptées  pour  la  pompe  elle-même  en  vue  d'en  faciliter  la  visite  et  la 
réparation. 

Les  pompes  (puisque  ce  sont  des  pompes  doubles]  sont  réunies  dans  une  chambre 
en  bronze  formant  un  seul  corps  comprenant  les  chambres  d'aspiration  et  de  refou- 
lement ainsi  que  les  soupapes  ;  ainsi,  les  deux  pompes  peuvent  être  très  notablement 
rapprochées.  Cette  disposition  donne  en  outre  une  rigidité  plus  grande  à  Tensemble 
de  la  machine,  simplifie  son  mécanisme  et  la  rend  capable  de  supporter  sans  vibra- 
tions des  tensions  très  importantes.  Les  couvercles  peuvent  être  facilement  enlevés 
et  replacés  ;  les  conduits  d'eau  sont  largement  ouverts,  les  valves  ont  une  grande 
surface  et  un  petit  soulèvement.  Elles  sont  disposées  circulairement  autour  de  la 
partie  inférieure  du  corps  de  pompe  et  sont  généralement  du  type  Wilcox  [fig.  879). 

Les  figures  895  et  896  montrent  la  disposition  de  la  pompe  à  incendie  à  double 
cylindre.  Les  figures  897  et  898  donnent  les  coupes  longitudinale  et  transversale  de 
Tenveloppe  générale  des  deux  pompes.  Dans  les  cylindres  à  vapeur  1  se  déplacent 
des  pistons  %  réunis  par  Tattelage  3-4-5-24  et  22  à  la  tige  du  piston  de  la  pompe 
correspondante,  Tarbre  coudé  6  faisant  volant  et  actionnant  en  même  temps  la 
bielle  5,  qui  commande  la  distribution  par  tiroir  4  du  cylindre  à  vapeur.  Un  volant 
uuique]7  régularise  le  mouvement  général.  L'enveloppe  générale  10  comprend  deux 


Fio.  895  à  898.  —  Pompe  Foj:. 


chambres  d'aspiration  12  et  12»  et  une  chambre  commune  d'aspiration  et  de  refou- 
lement 11  ;  les  flèches  indiquent  la  marche  du  liquide.  Il  y  a  deux  bouches  d'aspira- 
tion 14  et  15,  et,  à  angle  droit  de  celles-ci,  deux  bouches  de  refoulement.  Les  valves, 
du  type  Wilcox,  sont  coniques  (17)  et  maintenues  par  des  ressorts  en  spirale  18.  La 
chambre  25  communique  avec  le  compartiment  mixte  11,  la  chambre  30  est  le  réser- 
voir d'air  placé  sur  le  refoulement  constitué  par  la  chambre  26  et  le  tuyau  31  ;  ce 
réservoir  d'air  est  très  développé  en  vue  d'assurer  la  régularité  du  mouvement  de 
Feau.  Les  soupapes  29,  placées  sur  le  refoulement,  sont  du  type  Âhrens. 


:"ion 


lM^Ml*^:s  iMn  ti  rsA(ii:s  spKCfAix 


Pompe  Webber.  —   CMv  machior  l-sI   une  |H>inpc  porUiLivi:'  pouvant  Si^rvir  de 
pompe  à  iiiceiidii*  €l  cuiiîstrinle  pai*  la  Latcrence  Marhîf)e  Skop,  de  Lawrem-e,  Ma.su, 

ÏAi  coupe  if  g.  KOÎ}j 
exlraite  de  VEnguieer- 
int/  montre  Tenseni- 
hle  des  dispositions. 

La  oluiudière  vxt- 
tîcalc,  du  type  «  Wcs- 
tingliouse  >s  ne  eom- 
puse  cssenûellement 
d  une  boite  à  feu  cen- 
trale traversée  par 
liuit  rangées  de  tubes 
inclinés.  L'eau  est  as- 
pirée et  refoulée  par 
une  pompe  centrifui^e 
dislinctt'  du  bàlî  i^éné- 
ral,  faeilenient  acrrssiblr,  xA  mise  tlireelenuurt  en  nuurlitï  [iiirhi  maulÛTie, 
î>ps  pompes  \Veld>iT  scint  en  service  à  Mi'xiro,  i\  Hostnn.  ele. 


Pompe   R e mi n gton , 


Nous    ïdlniis  dnortiT,    c!  après   \^'    Scîf^nlific  Anirrif-nn., 


r 


nu(4c|iti  S  rrnseigneim  nts  sur  (lIIi- pnirkpr,  qui  |>l'uI  ùUl^  aettuniue  t)ti  â  i^ras  d'Iiomnies 


POMPES  A   INCENDIE 


^01 


ou  par  des  chevaux.  Spécialement  étudiée  et  construite  pour  les  faubourgs  des  villes, 
les  petites  localités,  les  fermes  et  résidences  particulières,  elle  peut  servir  ou  bien  à 
élever  de  Teau  dans  des  réservoirs  ou  mieux  comme  secours  d'incendie.  Elle  est  cons- 
truite par  la  Remington  AgricuUural  Company^  de  New-York. 

La  machine,  représentée  sur  la  figure  900,  est  tout  en  métal  et  pèse  environ 
1.400  kilogrammes  ;  elle  est  mue  par  un  manège,  la  roue  conductrice  étant  placée  à 
la  partie  supérieure  de  l'appareil  et  susceptible  de  recevoir  huit  leviers  qui  peuvent 
tous  être  employés,  s'il  s'agit  d'utiliser  des  hommes,  et  dont  un  ou  deux  suffisent  si 
on  emploie  des  chevaux. 

Il  y  a  trois  pompes  à  double  effet,  mues  par  ^des  pignons  qui  engrènent  avec  la 
roue  conductrice  et  conjuguées  de  façon  à  donner  un  afflux  d'eau  très  régulier.  Les 
corps  de  pompe  ont  0'",i45  de  diamètre  avec  une  course  de0"',200  et  une  capacité  de 
près  de  i  mèlre  cube  par  minute. 

Les  chevaux  marchent  au  pas  ordinaire  du  manège  ;  le  tirage  esta  peu  près  celui 
d'une  charrue.  Toutes  les  surfaces  d'usure  des  pompes  exposées  à  l'eau  sont  en 
cuivre  poli,  et  la  pompe  peut  toujours  être  mise  en  service;  quand  elle  fonctionne, 
elle  est  fixée  au  sol,  comme  le  montre  la  figure.  Lorsqu'elle  est  mise  en  mouvement 
par  deux  chevaux  allant  à  une  allure  facile  à  maintenir,  elle  lance  horizontalement 
un  jet  de  S  centimètres  de  diamètre  à  40  ou  50  mètres  de  distance.  La  pompe  peut 
être,  s'il  est  nécessaire,  manœuvrée  par  des  hommes  dans  une  allée  de  2  mètres  de 
large,  car  un  mouvement  alternatif  d'avant  en  arrière  de  1  mètre  environ  d'amplitude 
peut  remplacer  le  mouvement  continu. 


Pompes  Merryweather.  —  Rappelons  tout  d*abord  le  type  «  l'Empereur  »  exposé 
en  1867  à  l'Exposition  universelle  et  muni  de  la  chaudière  système  Field  [fig,  901). 
On  voit  que  les  tubes  h  et  les  tubes  h'  inté- 
rieurs aux  premiers  sont  disposés  de  telle 
sorte  que  l'eau,  passant  par  le  tube  central, 
la  vapeur  remonte  par  l'espace  annulaire. 

La  vapeur  d'échappement  pénètre  dans 
une  boîte  /*,  formant  masque  au-dessous  de 
la  cheminée  et  coupant  le  tirage  qui  serait 
trop  rapide  à  la  partie  centrale. 

Aux  essais,  cette  machine  a  lancé  à 
65  mètres  de  hauteur  un  jet  sortant  par  un 
orifice  de  0"\ 045  de  diamètre,  et  à  58  mètres 
un  jet  sortant  par  un  orifice  de  0'",05i. 

Le  type  «  Greenwich  »  est  à  double  cy- 
lindre et  double  corps  de  pompe  ;  les  cons- 
tructeurs ont  cherché  surtout  à  obtenir  la 
puissance  maxima  avec  le  poids  minimum 
et  la  rapide  obtention  de  la  vapeur  sous 
pression.   Les  cylindres  à  vapeur  sont  au 

nombre  de  deux,  les  pistons  à  vapeur  et  à  eau  sont  réunis  directement  sans  intermé- 
diaire d'arbre  coudé  ;  les  tiroirs  sont  mus  par  un  jeu  de  bielles  auxiliaires  reliées 
à  la  tige  des  pistons. 


FiG.  901.  —  Pompe  Men-ywealher. 


502 


POMPES   POUR   USA<;ES  SPECIAUX 


Les  deux  corps  de  pompe,  placés  côte  à  côte,  sont  fondus  d'une  seule  pièce  et 
soigneusement  ajustés  ;  la  surface  totale  des  valves  est  grande,  grâce  à  quoi,  quelle 
que  soit  la  vitesse  de  la  machine,  les  corps  de  pompe  sont  toujours  remplis  à  chaque 

coup  et  les  à -coups  évités;  des 
n  réservoirs  d'air  sont  installés  sur 

l'aspiration  comme  sur  le  refou- 
lement. 

La  chaudière  commune  est 
représentée  par  les  figures  902 
et  903;  la  vapeur  y  est  produite 
en  trois  minutes  et  atteint  en  six 
à  huit  minutes  une  pression  de 
7'*>^,5.  Cette  chaudière  comporte 
des  tubes  inclinés  D,  ouverts  à 
leurs  extrémités  dans  la  chambre 
à  eau  B,  et,  de  plus,  des  tubes 
incurvés  C,  mettant  en  communi- 
cation la  partie  supérieure  de  la 
chaudière  I  avec  la  chambre  C. 
On   réalise  ainsi  une  circulation 


FiG.  902  et  903.  —  Pompe  Merryweather. 


complète  ;  un  large  espace  est  ménagé  au-dessus  de  la  grille  K  pour  la  libre  com- 
bustion et  les  gaz  achèvent  de  se  brûler  dans  la  chambre  H,  de  sorte  que  Tutili- 
sation  de  la  chaleur  est  avantageuse.  Les  impuretés  et  crasses  de  Peau  évaporée  se 
réunissent  à  la  partie  inférieure  de  la  chambre  à  eau  et  sont  évacuées  par  les 
vidanges  L,  pendant  que  les  joints  E  et  F  permettent  la  facile  visite  de  Pintérieur 
de  la  chaudière. 

La  Oazeite  de  Montréal  (juillet  1886)  donne  quelques  renseignements  sur  les 
essais  auxquels  une  machine  u  Greenwich  »  a  été  soumise  :  c'était  une  machine  à 
grande  vitesse,  à  double  cylindre,  pesant  1.700  kilogrammes,  coûtant  3.900  dol- 
lars et  devant  lancer  à  52  mètres  de  hauteur  147  tonnes  d'eau  à  l'heure. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 


Au  bout  de  5"'°46"%  la  pression  était  de  0^^,700. 

—  9""'"  —  5   ,6  et  la  machine  mise  en  marche. 

—  9min3QBec  —  6   ,3  ct  l'cau  lancée  à  plein  jet  par  la  pompe. 

Enfin,  au  bout  de  30  minutes,  le  régime  était  établi  avec  pression  de  9''^,10. 

Le  débit  était  de  160  tonnes  à  l'heure. 

Avec  un  orifice  de  32  millimètres  de  diamètre,  on  atteignait  58  mètres  de  hau- 
teur; avec  un  orifice  de  22  millimètres  et  une  longueur  de  tuyau  de  61  mètres,  on 
atteignait  33  mètres. 

La  figure  904  représente  une  pompe  en  service  à  Manchester;  cette  machine 
pèse  2.180  kilogrammes  ;  elle  est  mise  en  marche  en  8'"'''20"'=  à  7  kilogrammes  par  cen- 
timètre carré  de  pression. 

La  figure  905  [représente  une  pompe  fixe  du  même  type  pouvant  servir  soit 
comme  pompe  ordinaire,  soit  comme  pompe  à  incendie. 


POMPES   A    INCENDIE  n03 

Enfin,  le  dernier  système  Merryweather,  breveté  en  Angleterre  en  i896,  est 


Fio.  904. 
représenté  par  les  figures  906  à  909.  Il  est  à  pompes  à  action  directe  verticales  du 


FiG.  905.  —  Pompe  fixe  Mernjweather. 
type  Greenwich;  les  deux  cylindres  à  vapeur  G,  G' sont  adossés  à  la  partie  supérieure 


504 


POMPES   POUR   USAGES   SPÉCIAUX 


de  la  chaudière,  ce  qui  supprime  la  conduite  d'amenée  de  vapeur.  Les  pistons  des 
pompes  sont  toujours  attelés  directement  sur  les  tiges  des  pistons  à  vapeur.  Les 
boîtes  à  clapets  sont  placées  entre  les  deux  corps  de  pompe  ;  celles  de  refoulement 


1 


Fio.  906,  907  et  908. 

occupent  la  partie  moyenne,  et  celles  d'aspiration  sont  situées  Tune  à  la  partie  supé- 
rieure, et  Tautre  à  la  partie  inférieure.  Les  clapets  sont  constitués  par  des  rondelles 
de  caoutchouc  à  armatures  fixes. 


Fio.  909. 


Un  réservoir  d'air  M'  est  disposé  verticalement  sur  la  conduite  de  refoulement, 
qui  est  elle-même  munie  de  plusieurs  ajutages  permettant  en  cas  de  besoin  de  lan- 
cer Teau  en  plusieurs  jets. 

Une  plaque  S  est  suspendue  à  rarrièrc  et  en  face  de  la  porte  du  foyer;  le  chauf- 


POMPES    A   INCENDIE 


505 


feur  se  tient  sur  cette  plaque  pour  conduire  le  feu  et  se  mettre  en  pression  en  se 
rendant  sur  les  lieux  du  sinistre. 

La  figure  908  montre  un  dispositif  adopté  à  l'embouchure  du  foyer  et  permettant 
de  chauffer  Teau  d'alimentation. 

Pompes  Shand,  Mason  et  C*®.  —  Ce  sont  encore  des  types  à  action  directe,  bien 
que  certains  modèles  soient  munis  de  volants  ;  les  cylindres,  après  avoir  été  long- 
temps horizontaux,  sont,  pour  le  type  le  plus  récent,  verticaux. 

Rappelons  quelques-unes  des  anciennes  dispositions  avant  de  décrire  le  système 
breveté  «  vertical  double  »  actuellement  construit. 


Fi  G.  910.  —  Pompe  ^hand  et  Mason. 


La  figure  910  donne,  d'après  VEngineer  de  février  1887,  Taspect  d'une  pompe 
pouvant  servir  à  la  fois  de  secours  d'incendie  et  de  pompe  d'irrigat^.n.  C'est  une 
machine  légère,  à  deux  cylindres  et  deux  corps  de  pompe  horizontaux.  La  chaudière 
est  du  type  Shandet  Mason  (je  la  décrirai  tout  à  l'heure).  Les  tiges  des  pistons  sont 
réunies  par  une  traverse;  un  arbre  coudé  actionne  la  distribution;  il  y  a  une  pompe 
alimentaire  et  aussi  un  volant.  La  machine  en  question  peut  aspirer  son  eau  à 
7  ou  8  mètres  et  la  distribuer  à  plus  de  1  kilomètre  de  distance.  On  en  a  livré  surtout 
dans  l'Inde,  en  Australie  et  au  Japon. 

Les  figures  913  et  914  donnent,  d'après  VEngineer  de  septembre  1883,  la  vue  d'une 
machine  \\\ii  qui  fut  construite  pour  pouvoir  soit  actionner  une  dynamo,  soit  servir 


506  POMPES    POUR    TSAGES   SPÉCIAIX 

comme  pompe  à  incendie.  Les  figures  montrent'les  dispositions  principales,  le  mode 
d'attelage  de  la  tige  du  piston  de  la  pompe,  et  un  régulateur  du  type  Hartnell,  à 
ressort,  placé  dans  le  volant.  Cette  pompe  fonctionne  bien  et,  par  exemple,  on  a  cons- 
taté que  la  variation  extrême  de  vitesse,  où  une  machine  marchait  à  250  tours  !par 

1      5 

minute,  n'a  été  que  de  12  tours,  bien  qu'on  ait  fait  varier  la  détente  de  r;;  à  -  de  la 

course. 

VEngineer  de  mai  4871  donne  les  résultats  d'un  concours  qui  eut  lieu  à  Preston 
entre  les  pompes  Merryweather  et  Shand  et  Mason.  En  voici  les  principaux 
résultats  : 

POMPE   MKRRYWBATHRR         POHPB  SIARD  ET   MAflOR 

Poids  des  machines 2.285  kilog.        2.105  kilog. 

Temps  nécessaire  pour,   en  partant  d'eau  froide,  |       ^^,,^^^,  6"«35'«' 

monter  à  la  pression  de  mise  en  marche.  ( 

.      .      .      l  hauteur  d'aspiration 4'",65  4",65 

Aspiration  J  ,  , 

^  [  longueur  du  tuyau 15  mètres  15  mètres 

Temps  nécessaire  pour  remplir  une  citerne    au  \ 
moyen  de  chacune  des   pompes    munies   d'un  f 

tuyau  de  refoulement  de   170  mètres  et  d'une  >      33'"'"30**''  26™'° 

lance  ayant  un  orifice  de  37  millimètres  de  dia- 
mètre. 

Hauteur  verticale  maxima  du  jet 40  mètres  30  mètres 


Le  type  actuel  «  vertical  double  »  comporte  d'abord  la  chaudière  à  tubes  inclinés 
depuis  longtemps  brevetée  par  la  maison  Shand  et  Mason  ;  elle  est  représentée  ci- 
contre  [fig.  911  et  912];  on  voit  qu'elle  est  constituée  par  deux  régimes  de  tubes 
inclinés  disposés  à  angle  droit  et  débouchant  par  leurs  deux  extrémités  libres  dans 
la  chambre  à  eau  inférieure.  La  production  de  la  vapeur  est  rapide;  voici  les  résul- 
tats obtenus,  en  partant  d'une  alimentation  d'eau  froide  : 

Au  bout  de  2'"'°35"%  on  a  une  pression  de  0''»,350 

—  3""°  —  0    ,700 

—  3"'"'40"'  —  1    ,400 

—  4'"'°50'*'=  —  4    ,200 

__        5min5fer  __  7  kilogrammcs. 


La  chaudière  construite  en  deux  parties  boulonnées  est  facile  à  visiter  ;  elle  est 
essayée  à  la  pression  de  17  kilogrammes,  mais  la  pression  maxima  de  travail 
normal  ne  dépasse  pas  8>'v,5;  et  les  soupapes  de  sûreté  sont  réglées  en  vue  de  ce 
maximum.  L'alimentation  est  assurée  par  une  pompe  alimentaire  spéciale  et  aussi 
par  un  injecteur. 

La  machine  proprement  dite  [fig,  918)  comporte  deux  cylindres  à  vapeur  verti- 
caux venus  de  fonte  avec  les  corps  de  pompe  situés  exactement  au-dessous  d'eux  ; 
les  deux  pistons  moteurs  actionnent  les  pistons  des  pompes  par  l'intermédiaire  de 
bielles  caléed  à  angle  droit,  ce  qui  permet  le  démarrage  dans  n'importe  quelle 
position. 


POMPES    A    tNCENDIE 


507 


Donnons   maintenant  quelques  exemples  de  machines  fixes  du  même  cons- 
tructeur. 

Les  figures  915,  916  et  917  sont  relatives  aux  pompes  à  incendie  installées  à 
Osborne  House.  Deux  chaudières  alimentent  de  vapeur  trois  cylindres  disposés 
côte  à  côte  :  une  seule  chaudière  suffirait  à 
faire  le  service»  même  dans  la  marche  à  grande 
vitesse.  Les  pistons  des  cylindres  à  vapeur  ac- 
tionnent les  pompes,  qui  sont  à  plongeur  et  à 
double  effet  ;  les  trois  pistons  agissent  sur  des 
bielles  calées  à  120^,  ce  qui  donne  un  pompage 
régulier  ;  la  distribution  de  chaque  cylindre  est 
à  tiroir  et  mise  en  oeuvre  par  un  système  de 
leviers  en  rapport  avec  la  tige  du  piston  du 
cylindre  adjacent  ;  enfin,  on  peut  isoler  chaque 
cylindre  et  sa  pompe  et  les  faire  fonctionner 
isolément. 

Voici  les  résultats  obtenus  tels  qu'ils  ré- 
sultent d'une  lettre  de  M.  J.-K.  Mann,  inspec- 
teur des  travaux  de  Sa  Majesté  à  Osborne. 

La  machine  avait  une  force  nominale  de 
130  chevaux.  L'aspiration  se  faisait  par  un 
tuyau  de  248  mètres  de  long  ayant  un  diamètre 
de  0",2o  pendant  168  mètres  et  de  0",20  seu- 
lement pour  le  reste  de  la  longueur.  Les  con- 
duites de  refoulement,  qui  aboutissent  aux 
22  bouches  d'incendie  installées  autour  du 
palais,  ont  environ  600  mètres  de  long,  et  leurs 
diamètres  varient  de  0'",174  à  0™,075. 

La  machine  et  les  pompes  absorbaient 
33  0/0 du  travail  produit;  sur  le  reste,  environ 
14  0/0  étaient  absorbés  par  les  frottements 
dans  les  bouches,  tuyaux,  lances,  etc.,  de 
sorte  que  le  jet  lancé  représentait  un  travail 
réel  égal  à  57  0/0  de  la  puissance  nominale. 
Enfin  le  débit  par  minute  atteignait  4  mètres 
cubes  à  une  hauteur  de  38  mètres.  La  mise  en 
route  avait  duré  douze  minutes  environ,  sans 
qu'on  cherchât  d'ailleurs  à  obtenir  une  très 
grande  rapidité. 

La  figure  919  montre  une  pompe  fixe  installée  au  moulin  de  la  «  Newcastle 
coopérative  wholesale  Society  »,  à  Dunston-on-Tyne  ;  c'est  une  pompe  à  deux 
cylindres  à  vapeur  correspondant  chacun  à  un  corps  de  pompe  à  piston  plongeur; 
la  distribution  se  fait  par  tiroirs  ordinaires;  il  y  a  deux  volants. 

La  pression  de  la  vapeur  est  normalement  de  7  kilogrammes  ;  mais  la  machine 
peut  fonctionner  avec  la  faible  pression  de  i^«,o  à  2  kilogrammes.  Sa  conduite  d'as- 
piration a  76  mètres  ;  la  hauteur  d'aspiration  est  de  7»,60  ;  la  pompe  peut  fournir 


Fio.  91i  et  912. 
Chaudière  Shand  et  Mason. 


p^>?î 


r,08 


POMPES   POUR   USAGES   SPÉCrAUX 


Vio.  913. 


Vu,.  01'».  —  Pompe  ShanU  et  Mason. 


POMPES   A    INCENM)IE 


rm 


Fui.  Ulo  et  916.  —  Shand  et  Mason  d'Osbornc  lloust;,  —  Llêvalion  et  plan. 


5fO 


POMPES    POUR    USAGES   SPECIAUX 


Fi(..  917.  —  Pompe  lixe  S/iandet  Mason  d'Osborne.  —  Vue  de  côté. 


Fici.  918.  — Pompe  Shand  ei  Mason  type  Melropcdilnn 


POMPES    A    INCENDIE 


511 


6  mètres  cubes  d'eau  par  minute  et  envoyer  à  74  mètres  de  hauteur  un  jet  de  53  mil- 
limètres. 


Fio.  919.  —  Pompe  Shaml  et  Mason  de  Dunston. 

Pompe  à  incendie  à  vapeur  Tarr.  —  La  pompe  Tarr  a  été  étudiée  dans  le  but  de 
diminuer  son  poids  et  de  la  munir  d'un  système  de  suspension  assez  élastique  pour 


FiG.  920. 


FiG.  921. 


éviter  les  chocs  nuisibles  pendant  son  déplacement  et  capable  de  devenir  rigide 
lorsque  la  pompe  fonctionne. 


512 


POMPES    POrJH    nSAf.FS    SPECIArX 


La  chaudière  est  toujours  verticale  {fig,  920  à  928)  et  portée  par  rarrière-traia 
elle  est  liée  au  bâti  par  des  boulons  a^,  et  ce  bâti  est  constitué  par  des  longerons  A  ; 


FiG.  1)22  et  î)23 


Les  deux  cylindres  à  vapeur  Dj,  Dg  {fig.  921)  sont  disposés  verticalement  et 
attachés  à  la  partie  supérieure  de  la  chaudière.  La  vapeur  est  amenée  aux  distributeurs 
par  un  conduit  sur  lequel  est  placé  le  robinet  d^  et  qui  se  sépare  ensuite  en  deux 


POMPES   A   INCENDIE 


5^3 


branches.  L'échappement  se  fait  dans  la  cheminée  au  moyen  du  tuyau  d^,  L^arbre 
moteur  se  trouve  à  la  partie  inférieure  ;  il  est  terminé  à  chaque  extrémité  par  un 
plateau-manivelle  sur  le  manchon  duquel  agit  la  bielle  motrice.  Une  bielle  G  articu- 
lée, d'une  part,  au  coude  f^  de  Tarbre  F  et,  de  l'autre,  à  la  tige  Gj  par  la  crosse  Gj, 
actionne  une  manivelle  calée  à  une  extrémité  de  Tarbre  H.  Cet  arbre  H  est  soutenu 
par  deux  paliers  rattachés  au  bâti  par  les  supports  h^  et  h^^  et  il  porte  à  son  autre 
extrémité  un  levier  double  I,  qui  commande  les  pistons  K3  des  pompes  K^  par  les 
bielles  k.  Deux  rainures  1*2  pratiquées  dans  ce  levier  I  permettent  de  fixer  les  têtes  de 
bielle  à  une  plus  ou  moins  grande  distance  du  centre  et  de  modifier  ainsi  la  course 
des  plongeurs  ;  des  trous  i^  pratiqués  à  égale  distance  de  ce  centre  servent  de  repère 
aux  ergots  k^  fixés  sur  les  axes  {fig.  924  et  925)  des  bielles  et  facilitent  les  déplace- 
ments. 


rni 


70L 


FiG.  924  et  925. 


FiG.  926  et  927. 


FiG.  928. 


La  coupe  {fig,  923)  montre  la  disposition  des  boîtes  à  clapets  :  l^  est  la  conduite, 
et  ^2)  ^2  ^^^  clapets  d'aspiration,  tandis  que  ^3,  ^3  sont  ceux  de  refoulement.  La  boîte  L4 
sur  laquelle  se  trouve  le  réservoir  d'air  /y,  est  munie  de  trois  amorces  de  tubulures 
sur  lesquelles  on  peut  visser  des  boyaux.  Un  conduit  Ly  permet  de  faire  communi- 
quer l'aspiration  avec  le  refoulement;  il  est  fermé  en  marche  normale  par  le 
robinet  L^. 

L'ensemble  de  la  pompe  est  porté  par  une  plaque  annulaire  Bj  (/î^.  920),  qui  peut 
tourner  sur  une  autre  déforme  identique  B^  fixée,  elle,  rigidement  sur  un  plateau  Bj. 
Ce  plateau  repose  sur  des  ressorts  à  la  façon  ordinaire.  La  rotation  de  l'avant- 
train  s'opère  autour  de  Taxe  M  qui  est  vissé  dans  une  chape  m  embrassant  l'essieu 
{fig,  926).  Une  goupille  n  les  traverse,  mais  ne  les  lie  pas  rigidement,  attendu  que  la 
chape  porte  des  rainures  qui,  en  permettant  un  mouvement  vertical,  laissent  les  res- 
sorts agir  pour  supprimer  les  chocs  pendant  le  roulement.  A  Tarrét,  la  rigidité  est 
obtenue  au  moyen  de  la  vis  n  qui  permet  de  serrer  à  bloc  la  chape  sur  l'essieu. 

On  obvie  ainsi  au  mouvement  d'avancement  ou  de  recul  que  peut  prendre  la 
pompe  sous  Teffet  de  la  marche  du  moteur,  malgré  le  calage  des  roues,  en  tournant 
l'avant  dans  le  sens  de  la  longueur. 


Pompe  à  incendie  Dowson-Taylor  à  mise  en  marche  automatique.  —  Cette  pompe 
à  incendie  est  une  pompe  à  action  directe  Worthington  duplex,  qui  est  toujours 
amorcée  et  qui  a  son  refoulement  plein  d'eau  sous  pression.  Ce  refoulement  dessert 
une  canalisation  sur  laquelle  sont  branchés  des  extincteurs  consistant  en  des  ampoules 
de  verre  qu'il  suffit  de  briser  lorsque  Tincendic  se  déclare.  Le  mécanisme  consiste  à 

LES  POMPES.  33 


514 


POMPES  POUR  i:sa<;es  spéciaux 


mettre  la  pompe  en  route  automatiquement  aussitôt  après  la  rupture  d'un  extincteur. 

Pour  cela,  la  soupape  d'admission  de  vapeur  est  équilibrée  par  un  ressort  dont 
la  force  est  supérieure  à  la  pression  de  la  vapeur  ;  la  vapeur  tend  naturellement  à 
fermer  la  soupape;  mais  Texcès  de  force  du  ressort  est  largement  suffisant  pour 
rouvrir.  Cet  excès  de  la  force  du  ressort  est  contre-balancé  en  temps  normal  par  la 
pression  de  l'eau  contenue  dans  le  refoulement  de  la  pompe,  et  qu'on  fait  arriver  au 
moyen  d'un  tube  de  cuivre  sur  un  piston  convenablement  disposé. 

Voici  alors  ce  qui  se  produit  sitôt  qu'on  brise  un  extincteur  :  l'eau  jaillit,  et  la 
pression  baisse  au  refoulement;  l'action  du  ressort  se  fait  de  suite  sentir,  et  celui-ci 
provoque  l'admission,  qui  dure  tant  qu'on  n'a  pas  remplacé  l'extincteur  ou  fermé  le 
refoulement. 

Comme  l'appareil  exige  la  présence  permanente  dp  la  vapeur  sur  la  valve  et 
qu'il  s'y  produit  forcément  des  condensations,  on  a  aussi  muni  l'appareil  de  purgeurs 
automatiques.  Le  réservoir  d'air  est  muni  d'un  manomètre  qui  permet  de  constater 
la  diminution  de  pression  qui  se  produit  à  la  longue.  En  effet,  la  dissolution  de  Pair 
dans  l'eau  amenant  une  diminution  de  pression,  la  pompe  pourrait  se  mettre  en 
marche  sans  qu'il  y  ait  d'accidents  ;  il  est  vrai  que,  marchant  à  refoulement  fermé, 
elle  s'arrêterait  automatiquement. 

Il  est  évident  que  cet  appareil  est  d'une  utilité  incontestable  ;  mais  il  n'est  pra- 
tique que  dans  les  locaux  possédant  des  chaudières  à  vapeur.  Le  refoulement  est 
muni  d'amorces  sur  lesquelles  on  peut  fixer  d'autres  tuyaux  flexibles,  et,  si  le  sinistre 
prend  des  proportions  plus  grandes,  on  peut  ainsi  le  combattre  plus  facilement.  Il  est 
de  bonne  précaution  de  placer  la  pompe  à  quelque  distance  des  bâtiments  à  préser- 
ver. Je  n'ai  pu  me  procurer  de  dessin  de  cet  intéressant  dispositif. 


Pompe  à  incendie  Ludwigsberg.  —  Ces  pompes  sont  construites  dans  les  ateliers 
Ludwigsberg,  à  Stockholm  ;  les  chaudières  sont  du  type  breveté  Grannell,la  mise  en 

pression  (à  7  atmosphères) 
avec   de  l'eau  froide  s'ob- 
^^  tient  en  dix  à  douze  minutes. 

tn  J^nL  J#»PPmi  Le  débit  varie  suivant  les 

ff^^^^^^^^^HHMBH[  dimensions:  une  des  pompes 

^^^^^^^^^^^^^^^^^    -^    '  exposées    en    1900    donne 

i.OOO  litreS  à  la  minute, 
tandis  que  l'autre  n'en 
donne  que  500.  La  hauteur 
de  refoulement  est  naturel- 
lement variable;  elle  peut 
d'ailleurs  être  modifiée  par 
un  dispositif  placé  à  l'extré- 
mité de  la  lance  permettant 
FiG.  929.  de  faire  varier  la  section  de 

passage  de  l'eau.  Lorsqu'on 
ferme  le  refoulement,  la  pompe  continue  à  fonctionner,  elle  comprime  l'eau  et  dé- 
braye automatiquement  le  retour  de  l'eau;  de  cette  manière,  lorsqu'on  ouvre  le 
refoulement,  Peau,  toujours  sous  pression,  repart  immédiatement. 


POMPES   A    INCENDIE  515 

Le  tube  de  niveau  de  la  chaudière  est  à  fermeture  automatique  ;  on  évite  ainsi 
les  accidents  qui  pourraient  survenir  de  la  rupture  du  tube. 

Dans  le  but  de  faciliter,  la  nuit,  la  lecture  de  la  pression  de  la  chaudière,  les 
deux  manomètres  portent  à  Tintérieur  une  petite  lampe  qui  éclaire  le  cadran,  gradué 
par  transparence. 

Les  pompes  verticales  sont  au  nombre  de  deux,  commandées  par  des  machines 
à  vapeur  complètes  dont  les  manivelles  sont  calées  à  90°  et  les  coudes  équilibrés.  La 
distribution  s'opère  par  excentriques. 

Le  refoulement  est  muni  d'un  réservoir  d'air  en  cuivre  rouge  ;  il  porte  aussi  plu- 
sieurs amorces  de  tuyaux  sur  lesquelles  on  peut  en  fixer  plusieurs  lorsqu'on  veut 
atteindre  en  même  temps  des  points  diiïérents. 

Enfin,  citons  l'adjonction  à  l'arrière,  à  proximité  de  tous  les  organes  de  la  chau- 
dière, d'une  plate-forme  et  d'un  banc  à  l'usage  du  chauffeur,  pendant  le  trajet  du 
dépôt  au  lieu  du  sinistre. 

Voici  quelques  chiffres  relatifs  aux  deux  pompes  exposées  : 

Débit  en  litres  par  minute 1.000  500 

Longueur  du  jet  produit 50  à  55"*  35  à  40 

Encombrement  (sans  les  timons)  en  surface 3™,8  X  1"*,6  3'",4  x  i",5 

—             en  hauteur 2",2  2'«,0 

Poids iMO^^  l.OoO"'» 

Une  de  ces  pompes,  vendue  à  Ixelles  (Belgique),. fut  essayée,  le  2  juillet  1898,  en 
présence  de  M.  J.  du  Bosch,  ingénieur  expert  de  la  ville.  Elle  devait  débiter  1.000  à 
1.200  litres  par  minute,  et  le  jet,  dont  le  diamètre  à  la  sortie  était  de  25  millimètres, 
devait  atteindre  40  à  50  mètres. 

Le  combustible  employé  pour  l'allumage  était  du  bois  de  sapin  mélangé  de  char- 
bon en  menus  morceaux.  La  durée  de  la  mise  en  pression  à  6  atmosphères  fut  de  huit 
minutes,  la  pression  fut  rapidement  portée  et  maintenue  à  8  atmosphères  et  la  hau- 
teur du  jet  obtenu  fut,  malgré  le  vent,  de  45  à  48  mètres,  le  débit  se  maintenant  de 
1.000  à  1.200  litres  par  minute,  suivant  les  conventions.  I^a  figure  929  donne  la  vue 
d'ensemble  d'une  pompe  Ludwigsberg. 

C.    -  POMPES  A  INCENDIE  ÉLECTRIQUES 

Malgré  ses  avantages,  la  pompe  à  incendie  électrique  n'a  pas  encore  pris  toute 
l'extension  qu'on  aurait  pu  la  supposer  capable  de  prendre.  S'il  est  en  effet  bien  évi- 
dent qu'avec  la  pompe  électrique  on  n'a  pas  à  attendre,  comme  avec  la  pompe  à 
vapeur,  la  mise  en  pression,  on  a  par  contre  à  chercher  l'endroit  convenable  pour 
faire  la  prise  de  courant,  qui,  malgré  sa  simplicité,  demande  quelques  instants.  Si 
l'on  se  reporte  à  Y  American  Machinist  d'août  1894,  qui  donne  le  résultat  d'une  expé- 
rience dans  laquelle,  l"*'"  11""  après  l'arrivée  de  la  pompe  sur  les  lieux  du  sinistre,  on 
avait  déjà  à  la  chaudière  une  pression  de  7  kilogrammes,  on  voit  que,  sous  ce  rap- 
port, la  différence  de  temps  avant  la  mise  en  marche  de  l'un  ou  l'autre  système  est 
faible,  et  pourrait  même  se  trouver  au  désavantage  de  la  pompe  électrique. 

On  répondra  à  cela  qu'avec  des  accumulateurs  il  n'y  a  pas  du  tout  à  attendre,  et 


r 


M.  ,,-^r 


516 


POMPES  POL'R  USAGES  SPECIAUX 


que  le  seul  temps  dépensé  est  employé  au  raccordement  des  tuyaux  à  une  bouche 
d'eau.  Mais  quel  sera  le  poids  d'une  pompe  électrique  à  accumulateurs  devant  déve- 
lopper 80  à  100  chevaux  ? 


^"^^63 """^      ^       ^^^ 


13X001 


/\^ 


FiG.  930,  931  et  932. 


Si  Ton  ajoute  à  cela  les  chances  fréquentes  encore  de  rupture  de  circuit,  la  diffi- 
culté de  la  conduite,  la  nécessité  de  Tinstallation  d'une  station  productrice  et  de 
connection  avec  des  postes  de  recharge,  on  voit  que  la  pompe  à  incendie  électrique, 
oans  être  à  rejeter,  doit  attendre  que  la  science,  dans  un  avenir  peut-être  très  pro- 


POMPES   A   INCENDIE 


5i7 


chain,  nous  ait  donné  un  système  de  transport  de  force  plus  pratique  encore  que 
ceux  déjà  existants. 

Pompe  à  incendie  électrique  Dymond.  —  Cette  pompe  a  fait  l'objet  d'un  brevet 
anglais  en  1897.  Le  moteur  à  vapeur  est  remplacé  par  un  moteur  électrique,  qui  per- 
met en  outre  de  rendre  la  pompe  automobile. 

Les  figures  930  à  932  représentent  la  pompe  telle  qu'elle  fut  d'abord  construite 
avant  de  recevoir  des  accumulateurs  lui  fournissant  l'énergie  nécessaire  à  son  trans- 
port et  à  son  utilisation. 


Fio.  933,  934,  DSo  et  930. 


Le  moteur  électrique  B  est  disposé  en  long  sur  le  bâti  A,  et  son  arbre  B^  est  en 
même  temps  celui  d'une  pompe  centrifuge  très  simple  C.  Les  tuyaux  d'aspiration  C^ 
et  de  refoulement  C^  sont  placés  à  la  partie  basse  du  corps  de  pompe.  Sur  ces  con- 
duits sont  vissés  des  raccords  en  fonte  en  forme  de  T  ;  celui  qui  est  vissé  sur  l'aspi- 
ration C3  permet  par  D^  d'aspirer  l'eau  à  l'extérieur,  ou  par  D*  dans  le  réservoir  D 
situé  sous  la  pompe  et  le  moteur,  tandis  que  celui  qui  continue  le  refoulement  peut, 
par  C",  emplir  le  réservoir  D  ou  lancer  l'eau  sur  le  foyer  d'incendie  par  C^'.  Des 
soupapes  sont  disposées  pour  ouvrir  ou  fermer  ces  conduites,  qui  permettent  : 
4®  d'aspirer  d'une  source  extérieure  et  de  refouler  directement  ou  d'emplir  le  réservoir; 
2®  d'aspirer  dans  le  réservoir  pour  refouler  directement;  3°  en  attachant  un  tuyau 
flexible  à  la  place  de  D'  sur  1)^,  d'envoyer  au  besoin  l'eau  aspirée  par  D**  à  l'exté- 
rieur sans  la  faire  passer  par  C*. 

Cette  pompe  ne  peut  servir  que  dans  les  villes  ou  usines  possédant  des  lignes  pour 
l'éclairage  ou  le  transport  de  forces  sur  lesquelles  on  fait  la  prise  de  courant  F.  Un 


518 


POMPES  POUR  usa(;es  spéciaux 


rhéostat  H  en  série  sur  le  circuit  et  placé  derrière  le  siège  du  conducteur  permet  de 
régler  l'intensité  du  courant  employé. 

Afin  de  pouvoir  utiliser  la  pompe  dans  un  endroit  quelconque,  l'inventeur  Ta 
munie  d'accumulateurs  qu'il  place  dans  le  châssis  J  au-dessus  du  réservoir  d'eau  D. 
Des  ressorts  J^  suspendent  les  bacs  de  tous  côtés  de  façon  à  éviter  les  cahots  qui 
pourraient  amener  des  contacts  entre  les  lames.  Le  dispositif  qui  rend  la  pompe  auto- 
mobile est  celui-ci  : 

L'arbre  B^  de  la  dynamo  porte  à  son  extrémité  un  pignon  d'angle  K^  qui  engrène 
avec  celui  K*  d'un  arbre  vertical  K,  lequel  transmet  son  mouvement  de  la  môme 
façon  à  l'arbre  M^.  Une  chaîne  M^  transmet  ensuite  la  rotation  à  une  roue  dentée 
calée  sur  l'essieu  moteur.  Afin  de  pouvoir  arrêter  sans  interrompre  brusquement  le 
courant,  l'arbre  vertical  porte  un  embrayage  à  dents  M  ^fig,  936)  commandé  par  un 
levier  à  sonnette  L  relié  au  levier  de  mise  en  train  L^  par  une  biellette.  Un  cnclique- 
tage  très  simple  permet  d'immobiliser  L^.  Lorsque  la  pompe  est  au  repos  ou  en  marche, 
le  volant. N,  claveté  sur  l'arbre  N^  sert  à  diriger  Pavant-train. 

D.  -  POMPE  A  INCENDIE  A  PÉTROLE 


Pompe  à  incendie  automobile  Porteu-Gambier.  —  Avec  les  progrès  del'automobi- 
lisme,  devait  apparaître  la  pompe  à  incendie  automobile  :  le  problème,  quoique  com- 
pliqué, était  fort  séduisant,  et  la  solution  qui  a  été  donnée  par  M.  Cambier  est  digne 
d'attention.  Les  figures  937  à  939,  que  j'emprunte  à  la  Nature  d'avril  1897,  permet- 
tent de  se  rendre  compte  bien  exac- 
tement de  la  disposition  adoptée. 

Le  moteur  à  pétrole  à  quatre  cy- 
lindres C,  opposés  deux  à  deux,  est 
placé  à  l'arrière  du  véhicule  ;  il  ac- 
tionne l'arbre  moteur  A,  aux  deux 
extrémités  duquel  on  voit  des  vo- 
lants V.  Cet  arbre  donne  le  mouve- 
ment, par  l'intermédiaire  d'un  train 
d'engrenages  //',  à  l'arbre  A',  qui 
joue  dans  l'appareil  un  rôle  prépon- 
dérant. 

En  effet,  cet  arbre  A'  commande 
à  volonté  les  organes  assurant  le 
déplacement  du  véhicule  ou  la 
pompe  elle-même.  Les  organes  de  traction  sont  les  tambours  M,  O,  N  actionnant  par 
courroies  croisées  les  poulies  hb\  dâ!  et  e,  calées  sur  l'arbre  portant  les  pignons  /)', 
qui  déterminent,  par  l'intermédiaire  de  chaînes,  la  rotation  des  pignons  p  et  des 
roues  R.  Les  tambours  M  et  O  donnent  respectivement  les  vitesses  de  15  et  18  kilo- 
mètres à  l'heure  ;  les  poulies  h  eX  d  sont  fixes  et  h\  d'  folles  ;  enfin  le  tambour  N  et 
la  poulie  C  assurent  la  marche  arrière. 

La  pompe  est  simplement  mise  en  mouvement  par  la  roue  motrice  M  et  l'arbre 
A*;  la  roue  M  embraye  à  volonté  avec  le  pignon  E  calé  sur  l'arbre  A';  ces  embrayages 


FiG.  931.  —  Pompe  automobile  Cambier. 


HATKAIJX  A    INCENDIE 


ni9 


sont  d'ailleurs  instantanés,  de  sorte  que  Tattaque   du  feu  peut  commencer  aussitôt 
Tarrivée  sur  les  lieux  du  sinistre. 


FiG.  938  et  939.  —  Pompe  automobile  Cambier. 

La  pompe  est  du  système  Thirion  et  peut  lancer  12  mètres  cubes  d*eau  par 
minute. 


II 


BATEAUX  A  INCENDIE 

Au  début,  le  bateau  à  incendie  proprement  dit  n'existait  pas;  mais  certains  pro- 
priétaires ayant  de  grandes  propriétés  en  bordure  des  rivières,  ou  certaines  villes 
situées  sur  des  cours  d^eau  importants,  avaient  aménagé  des  remorqueurs  en  vue  de 
pouvoir  éventuellement  faire  un  service  d*incendie.  Il  avait  suffi,  pour  cela,  de  les 
munir  d'une  pompe  à  incendie  d'une  puissance  un  peu  supérieure  à  la  moyenne  et 
d'un  jeu  de  tuyaux  plus  complet. 

Plus  tard,  on  construisit  de  véritable  bateaux  à  incendie,  dont  les  avantages 
furent  rapidement  appréciés.  Leur  mobilité  leur  permet  d'assurer  le  secours  d'incen- 
die sur  une  zone  souvent  étendue.  On  peut,  avec  eux,  lancer  des  jets  d'eau  considé- 
rables, et  tout  le  monde  sait  à  quel  point  un  jet  de  6  à  8  centimètres  de  diamètre  est 
plus  efficace  que  deux  ou  trois  jets  de  2  centimètres  ;  en  effet,  les  petits  jets  permettent 
juste  d'empêcher  l'incendie  de  s'étendre,  tandis  que  les  gros  peuvent  se  frayer  un  che- 
min et  pénétrer  au  cœur  même  du  sinistre  et  l'arrêter.  Ajoutons  que,  dans  certaines 
conditions  locales,  le  bateau  à  incendie  peut  être  plus  économique  que  tout  autre  procédé 


5*20 


POMPES  POUU   USAGES  SPÉCIAUX 


de  protection,  car,  si  les  terrains  sont  coûteux,  il  est  très  possible  que  la  station  de 
pompes  flottantes  qu'est  un  pareil  bateau  revienne  moins  cher  que  des  bâtiments, 
voitures,  équipements,  chevaux,  etc.,  etc. 

Ces  bateaux  sont  d'ailleurs  de  véritables  pompes  à  vapeur  flottantes  pouvant, 
pendant  un  temps  quelquefois  considérable,  lancer  sans  arrêt  de  Teau  sur  des  vais- 
seaux ou  des  bâtiments  enflammés.  Nous  citerons  comme  exemple  le  bateau  Hâve- 
meyer,  du  Service  d'incendie  de  New-York,  qui  resta  en  activité  pendant  dix-neuf 
jours  et  nuits  consécutifs,  lors  de  l'incendie  des  grands  élévateurs  de  la  New-York 
Central  Railroad^  en  mai  1889. 

Bateau  à  incendie  Shand  et  Mason.  —  Ce  bateau  à  incendie  [fig.  940  et  941)  fut 


Fio.  940.  —  Bateau  à 


l'iG.  941. 


incendie  du  Gouvernement  brésilien. 

construit  pour  le  Gouvernement 
brésilien  ;  la  chaudière  est  du  type 
breveté  par  les  constructeurs,  et 
décrit  dans  la  Revue  de  Mécanique 
de  mai  (p.  501)  ;  elle  peut  vapo- 
riser rapidement  une  importante 
quantité  d'eau,  bien  que  présen- 
tant un  encombrement  relative- 
ment assez  faible. 

La  machine  peut  fournir  une 
pression  de  11  kilogrammes  par 
centimètre  carré,  bien  que  la 
pression  normale  de  8  kilo- 
grammes à  8^^,5  soit  ordinaire- 
ment suffisante. 

La  machine  à  vapeur  com- 
porte trois  cylindres  à  vapeur, 
dont  les  tiges  de  piston  sont  direc- 
tement réunies  aux  trois  pompes, 
qui  sont  à  double  eiïet  et  à  piston 
plongeur.  Ce  type  de  machine, 
spécial  à  MM.  Shand  et  Mason, 
est  connu  sous  le  nom  «  d'Equi- 
librium  ».  La  distribution  repré- 
sentée oi-contre  {fig.  942  et  943) 


BATEAUX   A   INCENDIE 


521 


est  telle  que  Ton  a  une  machine  bien  équilibrée,  démarrant  facilement  en  toutes 
positions.  On  voit  que  la  cheville  A,  fixée  sur  une  des  tiges  de  piston,  actionne  par  la 


Fio.  942.  — -  Distribution  Sfiand  et  Mason, 


FiG.  943.  —  Distribution  Shand  et  Mason. 


bielle  B  le  levier  C,  qui  est  lui-même  relié  au  levier  P,  actionnant  la  tige  E,  qui 
commande  la  distribution  d'un  des  deux  autres  cylindres.  On  voit,  d'autre  part,  que 
le  levier  C,  réuni,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  à  la  tige  du  m^ma 

piston  de  la  machine  n<*  1 ,  est  cla- 
veté  sur  Tarbre  F,  sur  lequel  est 
forgé  le  levier  D,  qui  fait  marcher 
le  tiroir  de  la  machine  n**  2.  De 
même,  le  levier  C,  actionné  par 
le  piston  de  la  machine  n<*  2,  et  le 
levier  D',  agissant  sur  le  tiroir  de 
la  machine  n°  1,  sont  réunis  par 
un  manchon  creux  H,  que  tra- 
verse Tarbre  F.  Enfin  le  levier  C^ 
de  la  machine  3  est  réuni  de  même  par  le  manchon  G  au  levier  D^  de  la  distribution 
de  la  machine  2. 

La  machine  à  incendie  peut  s'approvisionner  d'eau  soit  par  une  ouverture  dans  le 
flanc  du  bateau,  soit  au  moyen  d'un  tuyau  flexible  :  on  emploie  ce  dispositif  pour 
assécher  les  vaisseaux  ou  barques  remplis  d'eau. 

L'ensemble,  très  robuste  et  très  simple,  a  donné  de  bons  résultats  aux  essais.  La 
marche  est  régulière  à  300  tours  par  minute.  La  machine  peut  débiter  4.500  litres  à 
la  minute  et  fonctionne  jusqu'à  une  pression  de  15  kilogrammes  par  centimètre  carré. 
Dans  une  des  épreuves,  on  atteignit,  avec  un  jet  de  45  millimètres,  une  distance 
horizontale  de  75  mètres,  malgré  un  fort  vent  soufflant  en  travers  du  jet. 

Les  machines  de  propulsion  sont  à  haute  pression,  spécialement  construites  pour 
les  grandes  vitesses,  et  fonctionnent  à  260  tours  par  minute,  donnant  ainsi  une  vitesse 
de  9,34  nœuds  par  heure. 

Le  bateau  a  17  mètres  de  long,  3", 70  de  large  et  une  profondeur  de  2  mètres; 
sa  coque  est  en  acier  doux,  le  pont  et  les  accessoires  en  bois  de  teck.  Les  soutes  à 
charbon  peuvent  contenir  2  tonnes  et  demie  de  charbon.  Sur  le  pont,  se  trouve  une 


522 


POMPES  POUH  i]SA<;r:s  spectaux 


cabine  aménagée  pour  3  hommes  et  deux  rouleaux  pouvant  porter  i  .000  mètres  de 
tuyaux. 

Ce  bateau,  qui  est  en  somme  d'un  petit  modèle,  est  disposé  en  remorqueur,  de 
façon  à  pouvoir  éventuellement  tirer  loin  des  quais  les  bateaux  enflammés  et  les  y 
éteindre  plus  aisément. 

Bateau  à  incendie  de  Boston.  —  La  figure 944  montre  un  bateau  à  incendie  mis  en 


Fio.  944.  —  Bateau  à  incendie  du  port  de  Boston  (1899). 

service  en  1889  par  la  ville  de  Boston  et  connu  sous  le  nom  de  «  machine  3^1  ».  Nous 
allons  donner  sur  lui  quelques  détails.  Voici  d'abord  quelques-unes  de  ses  dimen- 
sions : 

Longueur  totale 36  mètres 

Longueur  à  la  ligne  de  flottaison. 32      — 

Largeur  maxima 8",  15 

Profondeur  totale 2"»,65 

La  coque  est  en  bois,  très  résistante  ;  on  a  employé  le  chêne  blanc  de  première 


BAïEArX    A    INCENDlb: 


523 


qualité  pour  la  charpente  et  les  parties  principales  ;  au-dessous  de  la  ligne  de  flottai- 
son, la  coque  est  recouverte  de  métal  jaune.  Les  aménagements  sont  faits  pour 
14  hommes  (officiers  et  matelots). 

La  vapeur  est  obtenue  au  moyen  de  deux  chaudières  à  tubes  d'eau  Cowles,  telles 
que  celles  adoptées  sur  le  Havemeyer  de  New-York.  Elles  occupent  chacune  en 
plan  3™,75  sur  2"*, 40  et  ont  3", 75  de  hauteur  ;  pleines  d'eau  et  prêtes  à  marcher,  elles 
pèsent  à  elles  deux  un  peu  moins  de  20  tonnes.  Elles  ont  297  mètres  carrés  de  surface 

1 

de  chauffe  et  8'",09  de  surface  de  grille,  soit  un  rapport  de  ~  environ  ;  éprouvées  à 

21  kilogrammes,  elles  peuvent  fonctionner  normalement  à  13.  Enfin,  au  tirage  natu- 
rel, elles  peuvent  assurer  une  puissance  de  400  chevaux  ;  mais,  avec  tirage  forcé,  on 
peut  doubler  largement  cette  puissance. 

Les  pompes  {fig.  945)  sont  du  type  Clapp  et  Jones,  que  j*ai  déjà  décrit  dans  le 
numéro  de  mai  de  la  Revue 
de  Mécanique;  elles  sont  di- 
visées en  deux  appareils  com- 
prenant 4  cylindres  à  vapeur 
de  250  millimètres  de  diamètre 
et  4  corps  de  pompe  de  225 
millimètres  de  diamètre,  la 
course  commune  étant  de  250 
millimètres. 

Il  y  a  4  raccords  de  tuyaux 
de  87  millimètres  et  4  de  62 
millimètres  avec  leurs  acces- 
soires ;  on  y  peut  fixer  des 
tuyaux  d'une  longueur  quel- 
conque et  envoyer  ainsi  à  très 
grandes  distances  (5  à  600- 
mètres)dereau  sous  pression. 
De  plus,  sur  le  pont  d'avant, 
se  trouvent  deux  becs  courbes 
de  Cowles,  supportés  par  de 
courts  tuyaux  ;  chacun  d'eux  peut  lancer  un  jet  de  100  millimètres  ;  ils  peuvent  décrire 
un  cercle  complet  et  se  dresser  jusqu'à  60°. 

Dans  les  essais,  on  trouva  que  le  bateau  avait  aisément  une  vitesse  de  plus  de 
16  milles  à  l'heure  ;  les  pompes  pouvaient  marcher  à  330  tours  avec  une  pression  de 
3^«f,5  à  4  kilogrammes  ;  une  bonne  marche  était  à  220  tours,  avec  une  pression  de 
9''^,8  ;  elles  lançaient  alors  par  le  bec  Cowles  un  jet  de  100  millimètres  à  130  mètres, 
ou  quatre  jets  de  65  millimètres  à  75  mètres. 

Ajoutons  qu'indépendamment  du  service  d'incendie  il  existe  un  réservoir  dans 
lequel  les  pompes  refoulent  l'eau,  et  sur  lequel  on  peut  fixer  un  certain  nombre  de 
tuyaux,  de  façon  à  fournir  de  l'eau  aux  machines  du  rivage.  On  voit  qu'ainsi  ce  ba- 
teau peut,  dans  un  rayon  de  5  ou  600  mètres,  rendre  de  réels  services  autour  de  la 
rive. 


Fig.  94.*i.—  Pompe  Clapp  et  Jones  pour  le  bateau  de  Boston,  fig.  944. 


524 


POMPES   POUR  USAGES   SPÉCIAUX 


Autre  bateau  à  incendie  de  Boston.  —  Le  modèle  représenté  par  la  figure  946  est 
encore  plus  récent  (1895)  et  plus  important  que  le  précédent.  La  machinerie  a  été 
confiée  à  «  Brown  et  Miller  »,  les  appareils  d'incendie  à  «TAmerican  Fire  Engine  C°  », 
qui  exploite  les  brevets  Ahrens,  Silsby,  Clapp  et  Jones,  etc. 

Les  machines  à  vapeur  sont  verticales  et  compound,  avec  des  diamètres  de  450  et 
900  millimètres  respectivement  pour  les  cylindres  à  haute  et  à  basse  pression,  la 
course  de  piston  étant  de  800  millimètres. 

La  distribution  est  du  type  breveté  Brown  et  Miller. 

11  y  a  deux  chaudières  établies  pour  une  pression  de  8*^,4  par  centimètre  carré 


■mi.i-Ln.^.  \k  t^.?i.L     ■■_.,.  -if-r- — ïMf  -rf^"}y  ?TS!-» 


Fio.  946.  —  Bateau  à  incendie  de  Boston  (1895). 


et  entièrement  en  acier  Martin  ;  chacune  d'elles  contient  542  tubes  de  fer,  repliés  et 
soudés,  longs  de  i"',50  et  ayant  50  millimètres  de  diamètre. 

Il  y  a  deux  pompes  à  incendie  pouvant  fonctionner  ensemble  ou  d'une  façon  dis- 
tincte ;  les  soupapes  en  sont  de  grandes  dimensions  ;  des  chambres  à  air  sont  dispo- 
sées à  l'aspiration  comme  au  refoulement. 

Le  tuyau  d'aspiration  d'eau  a  400  millimètres  de  diamètre  ;  les  ouvertures  d'aspi- 
ration ménagées  dans  la  coque  ont  450  millimètres  de  diamètre  et  sont  bordées  de 
lames  de  plomb  retournées  et  clouées. 

Les  tuyaux  de  décharge  sont  d'abord  des  conduites  de  fer  de  300  millimètres  de 
diamètre,  puis  des  tuyaux  de  cuivre  de  250  millimètres  réunis  à  deux  tours  à  eau 
alimentant  des  coudes  Cowles  de  100  millimètres  de  diamètre  placés  à  l'avant  du 
pont  principal. 

Les  pressions  supportées  sont  les  suivantes  par  centimètre  carré  :  8^»,4  pour  les 
cylindres  à  haute  pression,  4^«,2  pour  les  cylindres  à  basse  pression,  et  15^',4  pour  les 
corps  de  pompe. 

En  marche  normale,  avec  une  pression  de  vapeur  de  &^^fi  environ,  chaque 
pompe  envoie  au  minimum  13.500  litres  d'eau  par  minute,  sous  une  pression  de 
12^^,2.  Le  bateau  que  nous  étudions  ici  est  ainsi  une  machine  des  plus  [puissantes 
qui,  malgré  sa  mobilité,  est  capable  de  lancer  facilement  25  tonnes  d'eau  par  minute 
à  plus  de  80  mètres  de  hauteur.  Ajoutons  que  les  cylindres  des  pompes  et  la  tuyaute- 
rie ont  été  essayés  et  reconnus  étanches  à  la  pression  hydrostatique  de  23  kilo- 
grammes par  centimètre  carré. 


BATEAUX  A   INCExNDIE  S25 

La  coque  est  en  bois  ;  elle  a  33  mètres  de  long  et  S^^GO  de  large  ;  le  tableau  sui- 
vant donne  d'ailleurs,  sur  les  dimensions  et  la  construction  de  ce  bateau,  des 
renseignements  assez  complets,  tirés  de  V American  Machinist  du  20  juin  1895. 

Diamètres  des  cylindres  à  vapeur  :  H.  P 450  millim. 

—                 —               —         B.  P 900      — 

Course  commune  des  pistons 800       

Vitesse  des  pistons  par  minute 180  mètres 

Nombre  de  tours  par  minute,  environ  , 110  tours. 

Type  de  la  distribution Brown  et  Miller. 

Condenseur  en  fonte,  circulaire,  surface  de  refroidissement.  .  102  m.  carrés. 

Pompe  à  air  indépendante  :  diamètre,  cylindre  à  vapeur  .  .  .  300  millim. 

—                    —        cylindre  à  air 350       — 

—  — -                   —        cylindre  à  eau 350      — 

—  —             course  commune 300      — 

Tiges  de  piston,  en  acier  doux,  diamètre 87       — 

Arbre  moteur,  en  acier,  diamètre 187       — 

Chaudières  en  acier  Martin,  timbre 8,4  kilog. 

Épaisseur  de  Tenveloppe 12,5  millim. 

—  la  tôle  de  haut 12,5       — 

—  la  plaque  tubulaire 12,5       — 

—  la  boîte  à  feu 8,5       — 

—  la  boîte  à  fumée 11,0      — 

Nombre  de  tubes  par  chaudière 542 

Longueur  des  tubes 1.500      — 

Diamètre  des  tubes 50      — 

Diamètre  extérieur  de  la  cheminée 1.300      — 

Nombre  de  pompes  à  incendie 2 

Tuyau  d'aspiration,  en  cuivre,  diamètre 400      — 

Ouvertures  d'aspiration  sur  la  coque,  diamètre 450       — 

Tuyau  de  décharge  dans  l'entrepont,  en  fer,  diamètre 300      — 

Tuyau  de  cuivre  le  réunissant  aux  tours  à  eau,  diamètre  .  .  .  250       — 

Coudes  de  Cowles,  au  nombre  de  2,  diamètre 100  millim. 

Six  ouvertures  sur  le  tuyau  en  fer  de  l'entrepont,  diamètre .  .  87       — 

Quatre  de  ces  ouvertures  munies  de  réducteurs,  diamètre.  .  .  62      — 

Composition  du  métal  des  corps  de  pompe 88Cu,10Sn,  2Zn. 

Pression  maxima  d'admission  au  cylindre  de  H.  P,  par  centi- 
mètre carré 8,4  kilog. 

Pression  maxima  d'admission  au  cylindre  B.  P,  par  centimètre 

carré 4,2     — 

Pression  maxima  d'admission  au  corps  de  pompe 15,4     — 

—  d'essai  des  corps  de  pompe,  tuyauteries  et  accessoires.  23,1     — 

—  de  vapeur  en  marche  normale 6,6     — 

—  dans  la  pompe  en  marche  normale 12,2     — 

Débit  par  minute  et  par  pompe,  en  litres 13.500  litres. 

Débit  maximum  du  bateau,  par  minute,  en  tonnes 25  tonnes. 

Hauteur  à  laquelle  cette  masse  d'eau  peut  être  envoyée.  ...  80  mètres. 

Bateau  à  incendie  du  port  de  New-Tork.  —  Le  New-Yorker^  bateau  à  incendie  du 


526  POMPES   POLR    IjSAr,ES   SPECIAUX 

port  de  New- York,  est  construit  dans  les  mêmes  conditions  que  celui  de  Boston.  Les 
machines  sont  aussi  du  type  Brown  et  Miller,  et  les  chaudières  sont  des  chaudières 
Clapp  et  Jones. 

Le  bateau  est  construit  en  fer  et  en  acier  ;  le  pont  est  en  pin  blanc  et  les  rares 
parties  de  bois  sont  en  chêne.  Indépendamment  de  Thélice  fixe,  qui  a  ^"'fOoO  de  dia- 
mètre, il  est  muni  d'une  seconde  hélice  fixée  dans  le  gouvernail  et  réunie  à  Tarbre 
moteur  par  un  joint  à  la  Cardan.  Cette  disposition  donne  plus  de  facilité  pour  la 
direction.  Un  sifflet  à  modulations  et  une  sirène  à  vapeur  installés  sur  les  chaudières 
permettent  de  supprimer  les  commandements  au  porte-voix. 

L'ensemble  de  Tappareil  pour  l'aspiration  et  le  refoulement  de  Teau  comprend 
deux  pompes  duplex,  ayant  chacune  deux  cylindres  à  vapeur  et  deux  corps  de 
pompe. 

On  a  installé  sur  le  pont  deux  treuils  sur  lesquels  on  peut  enrouler  9(X)  mètres 
de  tuyaux  de  diamètres  variant  de  0'",063  à  0"*,153.  De  plus,  un  tender  en  permanence 
sur  le  quai  porte  460  mètres  de  tuyaux  de  0",768  et  part  à  la  rencontre  du  New-Yorker 
en  cas  de  sinistre  sur  terre,  et  lui  permet  ainsi  de  combattre  le  feu,  même  à 
1.500  mètres  du  bord  de  la  rivière. 

Le  bateau  marche  à  une  vitesse  de  15  nœuds  et  peut  lancer  un  jet  continu  de 
127  millimètres  à  76  mètres  de  hauteur. 

Voici  les  données  principales  de  ce  bateau  : 

Longueur  totale 

Longueur  à  la  flottaison 

Largeur  totale 

Largeur  à  la  flottaison 

Hauteur  totale 

Tirant  d'eau 

Nombre  de  chaudières 

Pression 

Diamètre  du  corps  de  chaudière 

Longueur      —  —  

Nombre  de  tubes 

Diamètre  extérieur  des  tubes 

Épaisseur  des  tôles  du  corps  de  chaudière 

Machines  de  propulsion  :  diamètre  du  cylindre  H.  P 

—  M.  P 

—  -  B.  P 

Course  des  pistons 

Nombre  de  tours 

Surface  des  tubes  refroidissants  du  condenseur 

Machines  actionnant  les  pompes  : 

Diamètre  des  cylindres 

Course 

Diamètre  des  ouvertures  d'aspiration 

Diamètre  du  refoulement  principal 

Diamètre  des  tuyaux  aboutissant  à  ce  refoulement 


38",20 

34 

,96 

7 

,91 

7 

,73 

\ 

.40 

3 

,04 

2 

10 

kilog. 

3" 

',64 

4 

,56 

^4 

0" 

',768 

0 

,020 

0 

,381 

0 

,609 

0 

,990 

0 

,609 

135 

iss-vs 

d" 

,406 

0 

,279 

0 

,406 

0 

,304 

0 

,245 

POMPES    A   PUITS   DE   PÉTROLE  n27 

Diamètre  des  refoulements  auxiliaires  à  main 0*^,111 

Diamètre  des  becs  tournants  de  ces  refoulements 0  ,1^* 

Nombre  total  des  bouches  de  sortie 32 

Diamètre  des  corps  de  pompes G", 254 

Nombre  de  doubles  courses  des  pistons  des  pompes 200 

Débit  par  minute 45. 134  lit. 


m 

POMPES  A  PUITS  DE  PÉTfiOLE 

Ces  pompes,  d'un  usage  tout  spécial,  sont  très  usitées  en  Californie  etenPensyl- 
vanie  pour  l'extraction  des  pétroles  bruts. 

Ce  qui  les  caractérise,  c'est  la  grande  dimension  des  orifices  du  passage  ;  les  huiles 
de  naphte  sont  en  effet  parfois  très  visqueuses  et  chargées  de  sable,  de  sorte  que,  si 
les  orifices  étranglaient  par  trop  la  veine  liquide,  ils  ne  tarderaient  pas  à  s'obstruer. 

Cette  condition  ne  doit  pas  exclure  la  faible  dimension  transversale,  car  l'appa- 
reil doit  pouvoir  être  descendu  dans  un  trou  de  sonde  tube  de  faible  section.  j 

Nous  citerons  deux  modèles  de  ces  pompes  :  I 

Pompe  Oarbutt.  —  Le  corps  de  pompe  {fifj.  947)  est  un  simple  tube  en  fer  ou  en 
acier.  Le  piston  peut  affecter  les  deux  dispositions  représentées  sur  la  figure.  Dans 
la  première,  il  y  a  deux  systèmes  de  valves  :  1*"  un  système  de  deux  valves  à  boulets  ; 
2^  une  série  de  cuirs  emboutis  6,  qui  constituent  un  clapet  de  refoulement. 

A  la  soupape  d'aspiration  D  est  fixée  une  tige  d^  terminée  à  sa  partie  supérieure 
par  une  tète  présentant  trois  prolongements  i,  2  et  3. 

Le  fonctionnement  de  la  pompe  en  marche  normale  se  comprend  aisément. 

Lorsque,  par  suite  de  la  trop  grande  viscosité  du  liquide  ou  de  sa  trop  forte 
teneur  en  sable,  les  soupapes  s'obstruent,  il  suffit  de  soulever  le  piston  ;  la  tige  d 
repose  alors  par  sa  tête  sur  la  collerette  4,  et  la  valve  de  refoulemeniit  est  soulevée  ; 
on  soulève  le  tout  jusqu'à  ce  que  les  valves  soient  sorties  du  corps  de  pompe.  Le 
liquide  peut  alors  descendre  autour  du  piston  et  lave  les  engorgements. 

Pompe  William  James  Wright  {fig,  951  à  957).  —  L'appareil  est  constitué  par  un 
corps  de  pompe  2,  à  la  partie  inférieure  duquel  est  vissée  une  bague  4  au  centre  de 
laquelle  est  vissé  un  tube  6  portant  une  série  de  godets  7  et  une  cage  de  valve  8. 
Un  cylindre  mobile  10  porte  à  sa  partie  supérieure  une  valve  15  et  une  chambre  12 
communiquant  avec  le  tuyau  de  refoulement  14. 

Le  cylindre  2  porte  à  sa  partie  inférieure  une  cage  17  et  un  tuyau  perforé  18. 
Cette  cage  est  maintenue  dans  le  puits  par  une  série  de  crampons  à  dents  19.  La 
partie  inférieure  du  tuyau  2  est  perforée. 

Le  tuyau  14  est  maintenu  au  centre  du  puits  par  un  disque  21  portant  des 
ressorts  23. 

En  soulevant  le  cylindre  mobile,  le  pétrole  est  aspiré  dans  le  tuyau  fixe,  la  sou- 
pape 9  étant  ouverte.  Puis,  quand  le  cylindre  est  arrivé  en  haut  de  course,  la  sou- 
pape 9  se  ferme. 


528 


POMPES   POIUR   USAGES   SPÉCIAUX 


Le  cylindre  mobile  descendant,  la  soupape  15  s'ouvre,  et  le  liquide  est  refoulé 
par  le  tuyau  14. 


^ 


Fio.  947  à  950. 


FiG.  951  à  957. 


Ce  dispositif  a  l'avantage  de  présenter  une  usure  très  réduite  des  surfaces  frot- 
tantes. Il  est  d'un  déplacement  facile  dans  le  puits. 


FIN 


TOUHS.  —   IMPHIMERIE    DESLIS   KHEHES. 


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